Tengoku avait encore passé sa matinée à alterner entre lecture studieuse et ballade dans les vastes rayons de la bibliothèque de Kumo. La théorie, il aimait ça, mais il savait néanmoins à quel point il ne fallait pas négliger la pratique. Il devenait difficile de trouver des adversaires dans un Kumo en plein remaniement. Avant, Tengoku n’avait aucun problème pour se trouver des partenaires d’entraînements grâce à la présence Teikokujin. Il avait eu la chance de pouvoir pratiquer avec deux lieutenantes de l’empire. Mais cette période était révolue et il devait se trouver un partenaire d’entrainement quel qu’il soit, Genin ou Jonin.

Alors qu’il sortait de la bibliothèque pour prendre l’air il resta debout sur les grandes marches qui menaient à son entrée pour apprécier la douce caresse du soleil sur son visage. Alors qu’il était en train de savourer ce moment une voix féminine l’interpella. Il se retourna et ne vit qu’une ombrelle pour commencer puis reconnu la femme qui l’avait aidé à retrouver la piste de son amie disparut : Sendai Anzu.

Elle ne semblait pas très heureuse de le voir et encore moins enclin à discuter. Tengoku n’avait pas fait exprès de se mettre devant elle et pourtant elle semblait penser qu’il lui voulait quelque chose. Elle voulait donner l’impression de préférer être seul mais Tengoku n’était pas dupe et il se demandait si ce n’était pas l’inverse. Une personne seule avait tendance à rejeter les gens et à s’enfermer dans un cercle vicieux de la solitude. Tengoku était parfois empathique et détecter ce genre de chose était possible pour lui. Il s’assis alors à côté de la jeune Sendai. Il gardait quand même un peu ses distances car peut-être qu’elle était sérieuse et ne voulait discuter avec personne.

Comme avec beaucoup de gradés de Kumo Tengoku ne connaissait toujours pas le rang de son interlocutrice. Le départ précipité d’Uzumaki Sazuka avait laissé le poste de Raikage vacant. Même si elle n’était que provisoirement à ce post elle avait les capacités de prendre les décisions et actuellement, sans personne à la tête du village, il semblait que pleins de choses étaient encore flous comme les grades des revenants du Fukkatsu. Pour autant Tengoku avait entendu des rumeurs comme quoi Sendai Anzu serait une prétendante au titre de Raikage alors ce n’était pas n’importe qui. Tengoku s’adressa alors à elle avec tout le respect dont il savait faire preuve mais avec un sourire chaleureux qui allait bien avec le soleil du jour.

« Bonjour, Anzu-sama. Désolé, je ne vous avais pas vu assise là. Il fait beau aujourd’hui, n’est-ce pas ? »

Tengoku pensa alors de nouveaux aux pensées qu’il avait eues auparavant. Il cherchait quelqu’un pour s’entraîner, pourquoi pas elle ? Ce serait une belle occasion pour lui que d’affronter une Kunoichi de ce niveau, peut être même plus forte que les deux lieutenantes qu’il avait pu rencontrer.

« Euh… » Commença-t-il timidement.
« Vous pensez que c’est possible de faire un entrainement… Je veux dire, tous les deux ? Un combat ? Il faut rester au meilleur niveau possible vu la situation encore fragile du village. »

Tout le monde n’aimait pas s’entraîner pour rien et encore moins contre quelqu’un de très inférieur alors il sortit la carte du maintient en forme des troupes pour le bien du village afin de convaincre la jeune femme.

La Sendai ignora la première question du jeune homme même si cette dernière n’avait été là que pour ouvrir et meubler la discussion. Pour seule réponse il obtint un ordre froid. Celui de se rendre au terrain d’entrainement tout proche de la bibliothèque. C’était donc une sorte de oui. Elle ne montrait aucun enthousiasme mais cela ne lui ferait pas de mal et lui changerait sans doute les idées. En effet, au ton de sa voix, elle semblait emplit de pensées noires.

Le ménager ? Elle n’avait pas intérêt de le faire. Dans ce monde de Shinobi même face à un être bien inférieur la moindre petite erreur pouvait être fatale. Des morts durant des entrainements ? Ce n’était pas monnaie courante mais il y en avait déjà eu. Souvent un Sensei trop brutal qui n’avait pas su se maîtriser mais en de rares cas un élève qui s’était donné à fond face à un maître qui avait baissé sa garde. C’est avec ses données en tête d’un monde parfois bien cruel que Tengoku engageait tous ses combats. Il ne fallait jamais prendre un affrontement la légère, même amical. Les shinobis pouvaient avoir des pouvoirs démentiels et tuer sans le vouloir était largement possible face à adversaire qui vous sous-estimait.

« Je n’en demande pas moins Anzu-sama. Je ne me retiendrais pas non plus. » Dit-il en prenant une pose de combat.

Il voulait un vrai affrontement face à un adversaire à 100%, quel que soit son niveau. Car à n’importe quel moment dans les vastes terres dangereuses du Yuukan n’importe quel Shinobi pouvait tomber face à des grands dangers qui le dépassent. Alors rien de mieux qu’un entraînement face à un adversaire hautement plus puissant que soi. Maintenant, il s’agissait de ne pas mourir.

Face à lui la jeune femme restait debout sans garde particulière mais sans doute prête à réagir. Elle lui laissait sans doute l’initiative. Pas si cruelle que ça, la demoiselle. Elle voulait peut-être se donner un style Sensei méchant. Un vrai sans vergogne l’aurait sans doute déjà attaqué sans hésiter.

Un éclat nouveau semblait être apparu dans un œil de la Sendai mais le Genin n’aurait pu dire de quoi il pouvait bien s’agir. Quoi qu’il en fût, il devait attaquer. En abaissant sa position il emmagasina du chakra dans ses membres inférieurs avant de l’expulser pour foncer vers sa cible. Alors que sa main était normale, des griffes acérées poussèrent et il donna un coup en diagonale pour griffer la Kunoichi. Il espérait que la charge lui permettrait de la surprendre.

Résumé du tour:

Alors que Tengoku envoyait son coup de griffes, la Sendai se trouvait maintenant un peu plus loin devant lui. Elle avait échappé à ce coup basique et peu rapide d’un bond en arrière sans aucune difficulté. Et ce n’était pas étonnant.

Alors qu’il la fixait pour enchaîner afin de garder la pression et ne pas lui laisser de répit elle était déjà en train de composer un mudra. Le Genin s’apprêtait à répondre à un quelconque jutsu balançait à son encontre mais quelque chose d’étrange se passa.

En quelques instants le village tout entier autour d’eux fut en proie aux flammes et des civils blessés et mourants étaient présents de partout sur le sol. Certains couraient même tentant d’échapper à leurs bourreaux. Qui étaient-ils ? Des ninjas qui arboraient clairement le symbole de Kumo sur le front… Des propres Shinobis qui avaient promis de protéger la population était en train de la décimer. Tengoku ne comprenait pas, que se passait-il ? La situation semblait irréel… Irréel ? Alors qu’il réfléchissait à la question en ne faisant plus attention à son adversaire une terrible migraine attaqua le prit. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien signifier ? En plein combat après un signe incantatoire de… Il en prit conscience, il attendait un Ninjutsu mais il été en fait victime d’un Genjutsu. Il connaissait comment sortir de cette situation. Tentant de supporter le mal de tête et les cris des victimes imaginaires il joignit les mains afin de perturber son flux de chakra et briser l’illusion.

Quand il revint à la réalité Anzu était déjà sur lui pour le frapper de son ombrelle. Il tenta naturellement d’esquiver en se décalant sur le côté mais il était déjà trop tard. Il prit le coup dans les côtes et la douleur fut immédiate alors qu’il chutait au sol. Il fit un rapide scan mental de son état et il ne semblait pas avoir une côte cassée mais il avait tout de même bien mal. Il ne pouvait se lamenter sur sa douleur et se devait de réagir rapidement car la Sendai ne rigolait pas du tout. Il en était maintenant conscient. Si elle pouvait en finir au plus vite elle le ferait.

Voulant profiter de sa position basse au sol Tengoku tenta d’envoyer son plus puissant coup de pied vers le visage de la jeune femme. Elle ne comptait pas rigoler ? Lui non plus.

Résumé du tour:

Encore une fois, comme face à Ikari, son coup ne brassa que de l’air. Il Jura intérieurement. Il avait mis au point cette technique pour être particulièrement puissante, assez pour briser la mâchoire. Mais s’il ne touchait jamais avec alors à quoi bon ? Tengoku était de mauvaise foi, il le savait et rageait intérieurement alors qu’il avait déjà fait au moins deux graves erreurs. Pourtant, l’entrainement ne faisait que commencer. Il fallait tenter de se rattraper. Il devait mieux faire !

Alors que la Sendai esquivait habillement le coup de pied de Tengoku elle armait son ombrelle pour frapper d’une multitude de coups un Tengoku sans défense. Ce dernier y gagna un bon nombre de perforation dans le corps. Comment faisait-elle pour pénétrer la chaire avec une ombrelle ? Le Genin n’avait pas le temps de réfléchir à cette question. En plus d’avoir mal il n’était pas au bout de ses peines car une nouvelle attaque arriva. Mais cette fois il ne se laissa pas faire aussi facilement. D’un mouvement rapide il pivota juste assez pour esquiver l’estocade. Tout mouvement devenait de plus en plus douloureux mais il serrait les dents pour ne pas craquer et se faire frapper par une attaque qui le mettrait hors service.

Alors que l’ombrelle le frôle il lâche une bombe fumigène au sol et les deux protagonistes se voient entourés par une épaisse purée de pois mauve. Son nez se voit remplaçait par un museau animal afin de sentir sa cible grâce à son odeur. Il voulait palier au fait de ne pas pouvoir voir à travers cette fumée dense. Il était conscient d’être lent dans ses actions et que ses adversaires parvenaient souvent à contrer ses techniques. Mais pourrait-elle contrer ce qu’elle ne verrait pas arriver ? Il l’espérer. C’était sa seule solution à ce moment. Toujours dans la fumée il exécuta les mudras qu’il connaissait par cœur tout en inspirant l’air environnant. C’était loin d’être agréable, aux multiples blessures déjà subies ajoutez une fumigène peut agréable à respirer et le tout rendait l’exécution de la technique plus compliquée. Mais il prit sur lui car il n’avait que cette solution en tête pour tenter de calmer la femme qui ne faisait que l’acculer. Une grande boule de feu sortit de sa bouche en direction de l’odeur qu’il pouvait détecter. Il espérer gagner un peu de répit avant de trouver un meilleur plan.

Résumé du tour:

Même si Tengoku avait eu quelques indices en ce sens il ignorait encore qu’Anzu était une fine utilisatrice de la sensorialité. Il l’apprit à ses dépens. Alors que sa grande boule de feu filait vers l’odeur qu’il sentait elle dissipait une partie de la fumée épaisse sur son passage. Assez pour que le jeune Genin aperçoive sa boule de feu être dévié de sa trajectoire par il ne savait quoi.

Alors qu’il pensait être à l’abri de toute riposte derrière encore une fumée qui se faisait de plus en plus fine il n’eut pas le temps de réfléchir à la suite des évènements. Une multitude de projectiles de Chakra purs foncèrent vers le Genin sans défense. En plus de ne rien avoir pour contrer une offensive d’une telle envergure il n’avait pas eu le temps de voir arriver l’attaque à travers le nuage de fumée. Les projectiles étant inodores c’était comme si il avait été aveugle. Sa propre stratégie se retournait contre lui.

Comment avait-elle fait ? Savait-elle exactement où se trouvait le Genin ? Ou alors avait-elle juste lancée une attaque de zone devant elle espérant faire mouche. Et la boule de feu, comment l’avait-elle vu arriver et comment l’avait-elle contré aussi facilement ?
Autant de questions que Tengoku n’eut même pas le temps de se poser. Il prit l’attaque de la Sendai de plein fouet sans rien pouvoir y faire. Si les projectiles avaient touchés des zones vitales il serait mort sur le coup. Par chance les blessures qui découlaient de cette attaque furent graves mais pas fatales. Néanmoins, au vue des dégâts déjà subis, le Genin s’effondra instantanément au sol en perdant connaissance.

Alors que le nuage de fumée finissait de se dissiper Anzu pouvait découvrir un corps quasiment inerte étendu sur le sol devant elle. De multiples blessures étaient visibles, les vêtements de Tengoku étaient déchirés en un tas d’endroits et du sang s’écoulait depuis de multiples plais.

Tengoku avait-il défié Anzu par excès de confiance ? Non, il voulait se tester face à un adversaire bien plus fort comme il pourrait être amené à en rencontrer en dehors des murs de Kumo. Maintenant, il le savait, face à un réel danger il ne serait d’aucune utilité et ne parviendrait même pas à inquiéter l’ennemi. Si les coups avaient étaient physiques la plus grosse séquelle de cet affrontement était psychique.

Résumé du tour: