Hao se gratte la tête : Il n’a pas vraiment l’habitude de ce genre de cérémonies.

Tout autour de lui, plus d’une dizaine de « Shinobis » – certains bien plus jeunes que lui – se tiennent droits, menton haut.

Et pour cause : en face d’eux se trouve le Raikage. Plus haute autorité du village, cet homme, qui ne lui semble même pas plus vieux que lui, Hao s’en méfie : cela ne fait que quelques jours qu’il a intégré les forces de Kumo et déjà, au cours de ses quelques errances, il a pu être témoin de l’effrayante puissance des ninjas des nuages.

Si un simple type à peine gradé peut allègrement changer son corps en pierre, si un « genin », comme ce drôle de garçon orange, peut se métamorphoser en une bête féroce, qui sait ce dont est capable cet homme, l'Ombre du village, au sommet de la pyramide alimentaire – de sa pyramide ?

Le détail le plus étonnant provient peut-être de son discours : une longue tirade pleine d’espoir et d’optimisme. Le Raikage s’adresse à ses genins comme à une bande de surdoués capables du meilleur. Il a le regard d’un homme honnête, et Hao ne doute pas de sa sincérité…

Ce qui est d’autant plus étonnant. Comment un homme si puissant peut-il être naïf au point de croire que… Bah. Ça n’a pas d’importance. Bientôt, Hao retrouvera celui qu’il cherche, et il pourra tranquillement retourner à ses affaires en compagnie de sa future femme.

Après tout, quelles peuvent bien être les chances qu’une mission dangereuse ne se profile d’ici les prochains jours ?

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Ayant terminé son message aux genins, son regard se balada, sondant les gens réunis pour pouvoir mémoriser leur visage. Bien qu’il aurait aimé savoir comment mémoriser les noms de tous les gens habitants dans son village, Raizen demeurait humain, se devant ainsi de faire ce qu’il faisait le mieux : discriminer.

S’il savait que tous avaient un potentiel inouï et un rôle à jouer, il savait aussi que certaines personnes auraient plus d’impact sur ce qui était valorisé par la société dans l’état actuel des choses.

Faisant partie des règles intangibles qui formaient ce monde, il patienta quelque peu , le temps de se faire une bonne première image de la relève shinobis. Si certains donnaient nettement l’impression d’être excessivement sérieux, le Meikyû savait que ce n’était pas toujours le phénomène le plus décisif.

Posant ainsi son regard sur différents profils aussi éclectiques les uns que les autres, il fut en mesure d’y avoir quelques personnes qui se démarquaient du lot à travers ce qu’ils dégageaient. Basé uniquement sur des préjugés visuels , le tout n’avait aucune valeur en dehors de l’intuition.

Pourtant, il se permettait une telle chose dans le but de pouvoir ensuite fermer la boîte sur ses besoins d’analyse perpétuelle. Lui permettant d'éviter de faire du sur-mesure pour en ne niant pas sa personnalité, cet exercice était important pour qu'il se contente d'avoir une vue d'ensemble. Autrement, il finirait noyé par la vague importante qu’il fallait surmonter pour guider le village dans la bonne direction, une vague tout aussi complexe qu'imposante.

Ainsi, parmi les nombreux visages sur lesquels il attarda quelques secondes de réflexion, un homme à la chevelure rougeâtre capta son attention. Lui faisant rapidement penser à Nara Keisuke, il se ravisa assez rapidement, plissant légèrement son regard.

Pourquoi avait-il une impression d'avoir un déjà-vu ?

Étrangement, à travers sa posture et ce qu’il dégageait, il crut voir certaines similarités qu’il associait à Saigo, un homme qu’il avait jadis emprisonné à Kumo et guidé en réhabilitation. Qu’était-il devenu ? Il n’en avait aucune idée. Or, ce jeune homme lui faisait un peu trop penser à lui.

Espérant qu’il ne finirait pas en prison comme son confrère d’aura, l’ombre du village se contenta de lui sourire brièvement avant de passer à autre chose. Sur l'instant, il était fort probable que le genin se sente viser. Or, l'hésitation vue le nombre de personnes autour de lui risquait de causer un doute qu'il n'éluciderait possiblement jamais, qui sait.

-Merci de votre temps. Si certains désirent me parler, je compte demeurer disponible un court instant...

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