Les corps de dizaines et dizaines de Kumojins qui déambulaient avec ou sans buts précis, les multiples conversations qui s'élevaient au-delà des murs de toutes ces tentes et kiosques, les cris des marchands qui tentaient de s'enterrer les uns et les autres…c'était ce genre d'ambiance qui régnait sur la place marchande du village caché dans les nuages et dans laquelle progressait le malabar du clan Metaru. Si sa stature lui procurait l'avantage d'être bien vu de tous, lui rendant la tâche plus facile lorsqu'il se frayait un chemin dans les bains de foules, le colosse n'était cependant pas un fan de ce genre de sortis où il se sentait bien vite surmené par tout ce qui se passait autour de lui. « Qui dit grand pouvoirs, dit grandes responsabilité » disait-on et être un géant parmi une plénitude d’autres vivants, en tout genre, en revenait au même. Sans cesse, il devait faire attention à ce que son deux mètres et cent-cinq kilo ne percute pas de plus petites personnes qu'il ne saurait voir. Cela devait fatiguant…mais il n'avait pas vraiment le choix cette journée là que d'endurer cette sortie.
Tout droit sortie de la grande forge Metaru, Yama traînait derrière lui un grand chariot chargé de pièces en tout genre. Une livraison devait être acheminée à un client non loin du centre de Kumogakure et il s'était porté volontaire à la tâche, sentant le besoin de quitter les lieux du travail pour un moment. Après avoir récemment sortis de l’académie, étant enfin un shinobi de Kumo à l'âge de trente ans, le grand costaud n'avait eut que très peu de répit dernièrement entre les deux établissement. Voyant là une opportunité de souffler un peu, il avait sauter aur l'occasion…sans se douter que les chevaux et ânes normalement utilisés pour les livraisons avaient tous été réquisitionnés déjà. C'était un jour très chargé pour les Metaru, et il se voyait maintenant pris à trimballer la cargaison à force de bras. Évidemment, ce n'était pas un problème pour lui, peu d'hommes pouvaient se vanter de remporter un bras de fer contre le titan, mais avoir l'aide d'une bonne bête aurait été plus qu'apprécié.
Gardant la tête haute, cherchant du regard sa destination par-dessus les plus petites têtes qui passaient à gauche et à droite, ce fut avec surprise qu'il reconnu un visage familier dans la foule. Assise devant un petit restaurant ambulant, la directrice des forges semblait prendre une pause en dehors de ce chaos épuisant qui pesait sur leurs épaules. Imitant la jeune femme, le malabar arrêta sa course folle non loin de là, laissant le chariot à quelques pas à peine de l'administratrice afin de s'y asseoir. Prenant le temps de souffler un peu, épongeant son front directement sur son chandail qu'il avait remonté sur à visage, la brute observa sa cousine lointaine un moment avant de lui adresser la parole. Elle ne l'avait pas encore remarqué, probablement concentrée à déguster son repas en toute quiétude, loin de la paperasse et du bruit du métal en transformation. Le géant n'avait jamais vraiment pris le temps de lui parler. Bien qu'il était connu qu'il descendait directement de la « branche principale » Metaru, l'homme était une énigme au sein de son sang. Si la plupart savaient qu'il était un descendant direct des premiers grands forgeron du clan, à l'ère de Shitaderu, sa renommé s'arrêtait là. Yama avait, pour la majeure partie de sa vie, ignoré son propre héritage et avait préféré vivre loin du prestige que lui apportait sa provenance. Ce n'était que depuis très récemment que le gaillard s'était mis à fréquenter les siens et avait enfin rejoins les autres forgerons à la raffinerie.
Mairu était une femme plutôt joli, Yama s'en rendait compte. Non seulement elle était belle, mais elle dégageait une énergie qu'il appréciait aussi, ou du moins à la première impression. Apprendre à la connaître (elle comme d'autres cousins également) avait toujours été quelque chose qu'il avait espérer faire un jour, histoire de se rapprocher de son clan. Cependant, sa nature indépendante et solitaire l'en avait empêché à plusieurs reprise, préférant se centrer sur des intérêts plus personnels. Depuis sa sortie de prison, par contre, certaines choses avaient changé chez l'homme et il s'ouvrait déjà plus facilement au reste de son clan. D'ailleurs, sa voix rauque et grave retentit dans la foule lorsque la Kunoichi s'apprêta à quitter son siège.
-Yama OH allez cheffe…ne me dit pas que t'as déjà terminée ta pause. Prend le temps de digérer au moins. Hehe…sinon, ça va?
C’était ton jour de repos alors tu profitais de l’occasion, et du beau temps, pour aller déjeuner dehors et seule. Chose que tu faisais très rarement car, même si souvent tu te retrouvais à manger en solitaire dans ton bureau au sein de la forge que tu administrais, tu appréciais de pouvoir festoyer avec les membres de ta famille. Ta mère accordait une importance à cet instant qui était bien souvent le seul moment qui réunissait tous ceux de la maison. Comme ta maternelle, tu étais arrivée à apprécier et à accorder une valeur à cette réunion familiale autour d’un repas.
Le plus souvent, vous vous retrouviez tous pour le dîner mais de temps à autres, tu pouvais également profiter de la présence de ton petit frère et de ta maternelle durant le déjeuner. Seulement, aujourd’hui, les deux étaient occupés ailleurs alors, au lieu de manger seule à domicile, tu avais décidé de déjeuner dehors. Et, tu n’avais pas choisi le restaurant le plus calme du Village. En effet, tu t’étais arrêtée à un yatai où se ruaient surtout des prolétariens. Par souci d’hygiène, tu évitais ce genre d’endroit en général mais tu avais ouï dire que les repas servis à cette échoppe ambulante était plutôt fameux alors tu avais décidé de vérifier ça par toi-même. Et, effectivement c’était savoureux en plus d’être peu cher.
Tu t'apprêtais à t'en aller, après avoir payé l'addition, quand une voix familière t'interpelle. A cause des mouvements incessants autour de toi, tu ne faisais plus attention à ceux qui s'approchaient de ta position. Tu n'avais donc point remarqué l'arrivée du cousin tatoué.
" - Tiens ! Yama-san ! Fais-tu à la fois surprise et ravie."
Tu te rassois aussitôt.
Yama était un des rares Metaru à vivre en dehors du Domaine du clan alors ce n'était pas souvent que tu avais l'occasion de lui parler. De plus, jusqu'à présent tu avais toujours l'impression qu'il t'évitait. Tu avais vite assimilé que c'était un homme qui aimait rester à l'écart. Choix de sa part que tu avais décidé de respecter, bien que tu appréciais communiquer, surtout avec ceux de ton clan. Mais, aujourd'hui il semblerait que le Metaru tatoué avait décidé de briser le silence. Entreprise de sa part qui te laissais réjouie et interrogative.
" - Beaucoup de travail mais je survie. Et toi alors ? … Toujours la grande forme à ce que je vois ! Fais-tu avec le sourire et tout en fixant le Tatoué de ton regard doré."
Tu demandes ensuite du saké avec deux coupelles. Tu étais plus une amatrice de thé que de l'alcool mais l'échoppe n'en proposait pas. De plus, tu déduisais que Yama était certainement plus un amateur d'alcool que d'une infusion à base d'une plante bienfaisante.
Sans demander l'avis de ton cousin, tu déposes devant lui une coupelle que tu venais de remplir du liquide pervers, qui avait été servi rapidement, avant de remplir le second mini récipient pour toi. Tu lèves ensuite la coupelle pleine en direction de ton compagnon de boisson avant de la vider d'une traite. N'étant pas habituée à boire, tu manques alors de t'étouffer. S'en suit ensuite une crise de toux qui attire toute l'attention sur toi …
Haussant simplement les épaules à la vue de la tasse de Sake qui venait en sa direction, le colosse ne pu qu'afficher un sourire en coin suite à cette invitation de la directrice des forges. Tendant une main qui faisait probablement la largeur de la tête de la Kunoichi, le forgeur de métaux attrapa ce qui semblait être un échantillon dans le creux de sa paume . Inclinant ensuite la tête en guise de remerciement, il attendit néanmoins que sa patronne en prenne une première gorgée avant de goûter au breuvage alcoolisé, par pur respect. Celui qui ressemblait à une brute avait certaines manières pourrait-on dire et s'il était reconnu pour sa carrure d'acier, il n'en restait pas moins un homme respectueux.
Cependant, il fut surprenant pour la bête de voir l'autre Metaru boire l'entièreté de sa coupe en un seul coup. Étouffant un ricanement en apportant la tasse à ses lèvres, Yama en fit de même, laissant le liquide réchauffer sa gorge, puis son estomac. C'était là, d'ailleurs, ce qu'il aimait tant du Sake. Cette impression de chaleur qui descendait le long de son œsophage et qui allumait, dans ses tripes, une braise agréable.
-Yama Haha…du calme petite femme, tu t'avance sur une pente glissante si tu penses pouvoir ne serait-ce que m'égaler dans un concours de descente. HAHAHA!
Le rire de Yama était reconnaissable entre milles. Bien que géant, sa voix restait claire et non grasse. Bien entendu, elle était grave, un baryton sans aucun doute, mais l'on avait pas l'impression d'entendre un monstre gargantuesque non plus. Son rire ne se perdait donc pas dans les foules, mais s'élevait facilement au-dessus d'elles puisque fort et bien audible.
-Yama oh…ça va et ouais…haha, je tiens bien la forme. En fait, durant cette année en tôle je n'avais rien de mieux à faire vraiment.
Sur cette note, le rire et la bonne humeur du Metaru s'estompa tranquillement et, le regard plongé dans le fond de sa tasse, sa cousine pu lire sur son visage une forme de regret, ou de tristesse qui ne dura qu'un instant avant que le sourire ne lui revienne au visage et que les pattes d'oie de chaque côté de ses yeux foncés ne réapparaissent également.
-Yama Mais, oh! C'est du passé! Et puis ça m'a permis de recentrer mes objectifs et de voir ce qui compte réellement pour moi au final…
À la liberté!...à nous…aux Metaru! Deux autres mon brave!
« - Loin de moi l’idée de vouloir te rivaliser, Yama-san ! Même un enfant de bas âge tiendrait plus longtemps que moi ! »
Ta voix, habituellement si douce, était déformée par l’inconfort que tu ressentais encore au niveau de la gorge, bien que ta crise de toux eût cessé. Décidemment, l’alcool fort n’était vraiment pas fait pour toi.
Tu n’avais aucune honte à reconnaître que tu étais de ceux que quelques verres suffisaient à mettre ko. Tu étais capable de défoncer un mur d’un seul coup de poing ou encore d’écraser un crâne d’une simple pression de la main mais ton corps flanchait après juste quelques verres d'alcool. Sans compter que tu mettrais plusieurs jours pour te remettre d’un trop grand excès du liquide pervers.
Alors que ton cousin évoquait un passé loin d’être jovial, tu te ressers du saké mais, cette fois, tu ne vides pas ta coupelle d’un trait mais tu te contentes de descendre juste quelques gouttes avant de fixer ton compagnon de buverie.
« - Au moins, il semblerait qu'ils ne t'ont pas mal traité ! »
Ta voix était teintée d’une certaine amertume malgré tes propos qui étaient plutôt positives. Les hijin avaient beau avoir été assez indulgents envers vous les kumojin, durant leur occupation du Village Caché des Nuages, tu ressentais toujours une certaine rancœur à leurs égards.
« - Pour quelle raison avais-tu fini dans une cellule ? »
Yama semblait vouloir changer de sujet de conversation mais connaitre ce qui s’était passé t’intéressait grandement.
A l’époque tu avais ouïe dire que c’était à cause d’une bagarre de rue que ton cousin avait fini en prison mais était-ce réellement la vérité ? Tu connaissais peu Yama mais malgré son air d’une grosse brute, il te paraissait comme quelqu’un de plutôt calme. Tu le voyais comme un grand ours au cœur aussi tendre que de la patte d’haricot rouge …
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