Hideko était assise sur les bancs en bois de la salle de cours. Un professeur appelait les élèves par ordre alphabétique, leur assignant tour à tour leur chef d’équipe. Quand ce fut au tour de Hideko, le nom de @Denkou Yuga fut prononcé. Tout ce qu’elle savait de lui était son grade : Chuunin. Les chefs d’équipes étaient soit Juunin, soit Chuunin. Aucun genin – en toute logique – ne pouvait prétendre à cette fonction. Quand l’assignation fut terminé, le professeur donna des informations complémentaires propre à chaque tuteur puis quitta la salle. La journée de cours prit fin.
Il y avait deux types de salle de cours. Dans celle-ci, plusieurs bancs s’enchaînaient en une pente douce qui dominait l’estrade. Un bureau ainsi qu’une chaise était posé sur la structure en bois, derrière laquelle s’étendait un grand tableau noir. Devant chaque banc se dressait une longue et unique table en bois. Les élèves n’avaient pas de place attribués. Cette pièce était souvent utilisée pour les discours, les appels ou les autres événements particuliers. La plupart du temps les professeurs donnaient les cours théoriques dans des salles classiques composées de tables espacées.
Hideko finit de prendre des notes et se leva. Elle se dirigea vers l’hôpital afin de rendre visite à sa petite sœur, comme à son habitude après les cours. Jamais elle ne manquait de lui rendre visite ; toutes deux avaient beaucoup de temps à rattraper ensemble. D’ici quelques semaines, Aya pourrait rejoindre Hideko dans son appartement, elle aussi pourrait commencer sa nouvelle vie.
Durant le trajet elle pensa à son futur chef d’équipe. D’après les informations supplémentaires qu’on lui avait donné et qu’elle avait noté, Yuga avait déjà un élève du nom de Otsuki Mizuao. Tous deux formaient l’équipe Hogo. Elle ignorait tout des deux hommes. Un point de rendez-vous et une heure avait cependant été indiquée pour chaque étudiant, le lendemain.
Arrivée à l’hôpital, elle ne prit pas la peine de se présenter à l’hôtesse d’accueil qui la connaissait. La femme lui fit un simple signe de tête pour la saluer. Hideko fit de même. Ses pas la dirigèrent naturellement vers la chambre d’Aya à travers le dédale de couloirs et d’escaliers. Au seuil de la porte, elle toqua deux fois comme à son habitude et entra. Un sourire fatigué apparut sur le visage de la petite fille. C’était une journée sans. Hideko lui raconta ses péripéties journalières. Elle avait plus appris en deux semaines qu’en toute une vie. Pendant une demi-heure la conversation se poursuivit, jusqu’à ce que Hideko eût finie de tout lui raconter. Elle serra sa sœur dans ses bras et resta ainsi quelques minutes, en silence. Hideko sentit les battements de cœur de la petite. Son rythme lent, calme, apaisé. Les battements de Hideko se calèrent sur son rythme, comme lorsqu’on se callerait naturellement à une personne qui taperait des pieds. Le temps parut se déformer, se distordre. Le haut de Hideko s’humidifia. Elle serra Aya d’avantage.

- « D’ici quelques semaines tu pourras venir habiter chez nous et nous pourrons tout recommencer. »

Mais il n’y aurait ni père, ni mère. Le haut de Hideko s’humidifia davantage. Ses larmes à elle ne pouvaient pas couler. Ses sentiments envers ses parents étaient tâchés par la colère et la rancune. La culpabilité d’une telle pensée l’envahit aussitôt. Elle la chassa avec grande peine pour se reconcentrer sur Aya. Elle n’était encore qu’une enfant et ne pouvait lui en vouloir.
Quand les larmes de la petite fille eurent cessées de couler, Hideko lâcha prise et s’approcha de sa joue pour y déposer une bise chaleureuse. Ce soir elle resterait plus longtemps que d’habitude. Qu’importait, elle aurait tout le temps cette nuit pour travailler ce qu’elle avait appris.

Le réveil fut plus difficile qu’à l’accoutumée. A la courte nuit s’était mêlée les cauchemars. Son traumatisme ressortait toujours en surface lorsqu’elle y pensait durant la veille. Denkou Yuga lui avait donné rendez-vous à l’aube. Plusieurs minutes furent nécessaire pour s’arracher de la torpeur matinale. Hideko était en retard. Elle se hâta de se préparer et saisit les premiers vêtements qu’elle avait sous la main : un haut bordeaux aux manches s’arrêtant aux coudes avec de petites épaulettes en cuir et un léger col laissant entrevoir un peu de chair, un short noir, des chaussures bordeaux ; sa ceinture ninja et son bandeau, accroché sur son bras droit comme à son habitude.
Parvenu au petit parc qui faisait office de lieu de rencontre avec quelques minutes d’avance, Hideko prit le temps de reprendre son souffle. Lui poserait-il des questions ? Lui ferait-il passer des tests ? Milles questions traversaient son esprit. Elle essuya les quelques gouttes de sueurs qui perlèrent sur son front. L’anxiété l’envahit, mêlée à l’impatience et l’envie. Avec un chef d’équipe elle pourrait en apprendre encore plus, progresser davantage. Sa seule vraie crainte était qu’il ne soit pas à la hauteur de ses espérances. Mais cela, seul le temps le dira.

L'équipe était enfin au complet.

Initialement, Suzuri Hoshimi avait été affecté à son équipe mais il n'avait jamais pu voir, ne serait-ce que la couleur de ses cheveux ainsi Yuga avait décidé de ne pas prendre un shinobi indécis dans son équipe. Le Tenace espérait avoir une équipe solide et solidaire afin de progresser au mieux dans l'organigramme du village.

Metaru Hideko. Ce prénom ne lui était clairement pas familier, néanmoins le clan auquel cette dernière faisait parti ne lui était pas du tout inconnu. Il n'avait pas réellement de lien avec l'un des clans fondateurs du village caché des Nuages, mais avait eu quelques connaissances parmi celui-ci. Notamment Shuuhei.

Les rendez-vous étaient déjà donnés. Pas de mission, mais une simple rencontre afin d'en savoir un peu plus sur cette personne qui allait rejoindre l'équipe Hogo.

A l'aube, Yuga se trouvait déjà dans un petit parc en train d'attendre. Jamais en retard, jamais à l'heure. Selon lui, être à l'heure, c'était déjà être en retard, il fut bien content de voir que la Metaru était là en avance.

Elle était la seule présente dans le petit parc, avec lui évidemment.

- Metaru Hideko?

N'attendant pas confirmation, le Chûnin s'approcha d'elle et l'analysa de bas en haut. Bon, elle était bien jolie, ce n'était clairement pas un secret néanmoins était-elle ambitieuse ?

- Je suis Denkou Yuga, celui qui se chargera de la suite quant à ton avenir au sein de Kumo. Parle-moi un peu de toi, de tes ambitions et objectifs, de ce que tu sais faire.

Autant ne pas tergiverser et rentrer dans le lard.

Hideko aperçut un jeune homme entrer dans le parc puis se diriger vers elle. Il devait à peine avoir la vingtaine. Vêtu tout de noir, il portait une épée sur son dos : ce devait donc être un shinobi. Etait-ce son professeur ? L’heure du rendez-vous n’était pas encore arrivée mais cela ne faisait guère de doute. Il était inhabituel de voir une personne dans un parc à une heure aussi matinale. La coïncidence était trop grosse.
Hideko l’observa attentivement. Sa jeunesse la dérangeait, mais l’âge de son chef importait peu tant que ses capacités étaient supérieures aux siennes. Elle lui devait le respect, de part son grade supérieur et sa puissance. Cependant, si un jour elle le battait en combat singulier, alors elle n’aurait plus rien à apprendre de lui.

Tous deux se faisaient face. Le jeune homme l’interpella en l’appelant par son prénom et son nom, ce à quoi elle acquiesça d’un hochement de tête respectueux. Il s’approcha d’elle. Quelques secondes s’écoulèrent pendant lesquels il l’analysa de haut en bas. Yuga confirma ensuite son identité et lui demanda de parler d’elle. Son ton était respectueux, ses propos clair, il allait droit au but.
Hideko prit le temps d’organiser sa pensée. Ce n’était pas la première fois qu’un shinobi lui posait de telles questions : il était fréquent que l’on questionne un compagnon d’arme sur ses motivations. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser quelqu’un à braver la mort ? Pourquoi quelqu’un s’engagerait dans une voie qui lui ferait rencontrer la faucheuse tôt ou tard ? Pour Hideko, c’était la liberté. Par les armes elle se libérait de ses chaînes. Par le combat elle serait délivrée.
Afin de parler plus amplement, Hideko invita sur chef à la suivre jusqu’à un petit banc situé juste à côté. Ils seraient ainsi plus à l’aise pour parler. Une fois installée, elle se tourna vers lui.

- « Je me suis engagé et me bats pour vivre. Mes deux parents sont morts il y a peu, seule ma petite-sœur et moi-même avons survécu. La paye Shinobi me permet de nous faire vivre tous deux. Je me bats également pour devenir libre. Je veux devenir puissante à cette fin. »

La jeune femme ne voulait plus jamais se retrouver sans défense face à la mort, avec pour seule choix la fuite.

« Voici les raisons qui m’ont poussée à devenir shinobi. J’ai choisi le village de Kumo car c’est à Kaminari que je suis né. Ce sont aussi des soldats du village qui nous ont sauvé, moi et ma petite sœur. Je paye ainsi ma dette. »

Hideko n’était pas attachée au village, à ses valeurs, ou à son identité. Kumo était comme tous les autres villages. Longues furent les soirées et nuits passées à la bibliothèque à en apprendre plus sur le monde. Hideko travaillait d’arrache-pied pour combler ses lacunes. Au court de ces séances, elle avait appris que tous les villages, bien que possédant chacun leur propre identité, se ressemblaient tous. Seul l’empire se différenciait dans son fonctionnement : sa hiérarchie se basait sur la puissance et la force. Le système du Teikoku parlait à Hideko et était le plus proche de ses valeurs. Elle ne ressentait pour autant aucun malaise à être à Kumo. Hideko avait saisi sa chance et elle traçait maintenant son chemin.

« Mes objectifs sont simples : en apprendre plus sur le monde et gagner en puissance. Lors des cours que nous avons reçu, ainsi que des discussions que nous pouvons avoir entre genins, j’ai entendu parler d’une unité spéciale qui s’occupe des missions les plus périlleuses à l’extérieur du village. Seuls les meilleurs peuvent l’intégrer. Je veux intégrer cette unité. »

Trois objectifs à la fois simples et complexes.

« Et qu’en est-il pour toi ? Si tu me permets de te tutoyer, je peux comprendre que tu préfères que je te vouvoie. Comme nous avons le même âge et que tu m’as tutoyée, j’ai pris cette liberté sans réfléchir. »

Hideko sourit respectueusement à Yuga. Le tutoiement ne l’empêcherait pas de lui porter les égards qui lui sont dus. Certains shinobis étaient très à cheval sur le protocole et le respect, tandis que d’autres étaient bien plus laxistes.

« Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre le village et à devenir shinobi ? Quels sont tes objectifs et tes ambitions ? »

Tous deux devraient apprendre à se connaître afin de pouvoir combattre ensemble. Une harmonie devait se créer ; une entente qui allait au-delà de la simple relation maître-élève. Leur vie était maintenant liée, pour le meilleur et pour le pire.
Hideko était curieuse d’en apprendre plus sur son nouveau chef. Pourrait-elle s’entendre avec lui ? Pourrait-elle échanger sur ses envies, ses craintes et ses peurs ? Seul le temps le dirait. Seul le temps leur permettrait de gagner confiance en l’autre. En attendant, elle souhaitait en apprendre autant que possible.
Un entraînement aurait sûrement lieu d’ici quelques minutes afin de tester ses capacités. Hideko avait en réserve quelques techniques, apprises avec des membres du clan ou à l’école, qui lui permettait de faire jeu égal avec les genins. Elle manquait surtout de pratique et d’expérience dans les combats. Sa vie d’artisan ne l’avait pas préparé à manier le kunai. Son père, – Ken – n’aurait jamais accepté qu’elle se batte : sa seule liberté était de fonder un foyer. Aujourd’hui décédé, plus rien ne la retenait.

Metaru Hideko était une jeune femme blonde, physiquement elle semblait proche de l'âge du Tenace mais cela ne le dérangeait pas. Son premier élève était tout aussi proche de son âge, mais c'était les qualités et le grade qui parlaient. Yuga avait prouvé qu'il était capable d'être là où il était, contrairement à Hideko ou Mizuao. Le jeune avait fait ses preuves encore tout récemment au village rocheux. Suivant la blonde et s'asseyant alors sur le banc, il demandait ce qui avait poussé la Metaru à embrasser la carrière d'un shinobi. Quels étaient ses objectifs ? Que savait-elle faire ?

La réponse ne tarda pas à venir. Des raisons particulière, mais elle était en partie devenu shinobi afin de subsister au besoin de sa petite soeur et pour sa liberté, elle voulait devenir forte dans ce cadre là. Restant silencieux, le chûnin hocha la tête invitant la kunoichi à continuer sur ce chemin. Être à Kumo n'était pas forcément un choix, elle était née dans le pays de la Foudre et c'était également des kumojins qui l'avaient sauvé. Il pouvait l'entendre.

- Je vois, tu souhaites donc rejoindre le Shin-Keikaimushō-Kai. Disons qu'il s'agit également d'une Unité lié à la Diplomatie extérieur. Si tel est ton objectif, je tenterai de t'aider à y parvenir.

Yuga était effectivement présent pour pousser ses élèves à être au sommet. A son tour, elle lui demandait un peu plus sur lui. Mizuao ne le lui avait pas demandé, Hideko ne se gênait pas de rectifier le tir.

- Oh, ça va aller. Cela ne me gêne pas que tu me tutoie, au contraire. Et bien, je suis né ici alors je dois t'avouer que tout m'était déjà tracé, pour tout te dire, je suis un Sendai mais je n'en porte pas le nom car j'ai été adopté, je ne connais pas ma réelle famille. J'ai suivi les pas de ma soeur adoptive qui était déjà shinobi et me voilà. Mes objectifs sont simples : protéger Kumogakure no sato, Kaminari no Kuni. Je veux être un protecteur, quelqu'un sur qui on peut compter et pour cela, tout comme toi, il me faut devenir fort.

Bien. Maintenant qu'ils s'étaient présentés...

- Tu ne m'as pas parlé de tes capacités. Etant une Metaru, tu dois maîtriser le métal ? Quel est ton style de combat ? J'aimerai me faire une idée pour les mission que nous aurions à effectuer à l'avenir.

Il fallait tout prévoir.

Yuga invita Hideko à se relever et tous deux s’engagèrent sur un petit chemin qui faisait le tour du parc. Celui-ci s’étendait aux abords d’un quartier riche proche du clan Metaru. Il était composé d’arbres, de zones d’herbes et de gravier proprement ratissé ; une petite source d’eau jaillissait en son centre dans une fontaine faite de roche. Erodée par le passage de l’eau, on pouvait ainsi observer les effets du temps qui s’écoule. Les riches pouvaient se payer le luxe de perdre du temps à de telles futilités.
Hideko aurait normalement dû rejoindre les membres de son clan et vivre dans son quartier. Son logement aurait en partie été payé et elle aurait bénéficiée de nombreux avantage. Elle ne souhaitait cependant pas échanger sa nouvelle liberté contre des d’avantages – au prix d’autres d’inconvénients. Jamais son clan ne l’avait aidé, il fut même la source de ses maux par maintes occasions. Hideko n’était pas attaché aux Metaru. Pourtant, elle en avait adoptée la manière de pensée et les codes : le plus fort règne, le faible obéît. Mais cela, la jeune femme refusait de le voir. Accepter que ses valeurs étaient inspirées de personnes qu’elle n’aimait pas blessait son amour propre. Il était plus facile de se mentir à soi-même.
Pourtant, c’était bien deux membres de son clan qui l’avaient le plus aidée : Metaru Anzu, celle qui avait sauvé sa petite-sœur ; Metaru Mairu, dame de fer et amie de toujours. Ses bourreaux avaient été Metaru, ses sauveurs aussi. Une dualité qui lui était difficile d’accepter : il était plus simple de tout rejeter en bloc et de les éviter. Eviter la réalité était toujours plus simple, un jour viendrait où elle devra s’y confronter, mais ce jour n’était pas encore arrivé.

Yuga soutenait Hideko dans son choix de rejoindre le Shin-KeikaiMusho. Il lui fournirait toute l’aide possible pour qu’elle parvienne à son objectif. A ces propos Hideko sourit. Le jeune homme semblait de toute évidence plein de bonne volonté.
Il était de ceux qui n’étaient pas à cheval sur les formes et accepta de se faire tutoyer par son élève. Yuga lui expliqua qu’il avait été adopté par une famille de shinobi, il ne connaissait pas sa famille. Il n’était pas rare que les sendais, qui ne sont pas un clan à proprement parler, n’aient jamais rencontré leur vrais géniteurs.
Tout ce qu’il désirait était de protéger le village et son pays. Un objectif honorable pour un homme honorable. Rares étaient ceux que l’on pouvait réellement appeler ainsi.

Les présentations faites, Yuga questionna Hideko sur ses capacités. La jeune femme prit à nouveau le temps de réfléchir à cette question.
Leurs pas continuaient de les mener à l’autre bout du parc. Le soleil s’élevait dans le ciel, chauffant l’air et le sol de toute sa puissance. Bientôt une chaleur étouffante emplirait l’air et toutes les zones d’ombres seraient assaillies.

- « Je maîtrise effectivement le métal. Mon style de combat n’est cependant pas encore très développé : j’ai rejoint les rangs de l’académie il y a peu. Cela fait maintenant un mois. Je connais les techniques de base que l’on nous enseigne sur les bancs de l’école. Je connais aussi des techniques Metaru car j’ai toujours travaillé le métal. Je suis donc capable de former des projectiles, des murs et des armures. Enfin je me débrouille en Taijutsu. »

Hideko n’avait pas encore assez de recul et d’expérience pour se forger son propre style de combat. Elle concentrait toutes ses forces à rattraper son retard et être au meilleur niveau. Durant ce mois qui avait suivi son premier cours, elle avait profité de chaque soirée pour approfondir ses connaissances et s’entraîner.

- « J’ai commencé à réfléchir à cette question, mais je n’ai pas encore trouvé de réponse. Il y a encore tellement de choses que j’ignore que je préfère me laisser un peu de temps. Cependant, comme te l’ai dit, je souhaite rejoindre le Shin-Keikaimusho. Des techniques de sensorialités me seraient bien utile et j’aimerai me former à cet art. Le maîtrisez-vous ? »

Apprendre et maîtriser seul la sensorialité lui prendrait énormément de temps et d’effort. Le plus rapide était encore de trouver un professeur qui accepterait de lui enseigner son savoir. Hideko espérait que cela puisse être Yuga : ses recherches d’un maître sensoriel en seraient ainsi grandement facilités.

« Et qu’en est-il pour vous ? Comment vous battez-vous ? Je suppose que cette épée ne vous sert pas uniquement pour vous pavaner. »

Elle accompagne cette moquerie par un rire chaleureux qui la détendit un peu.

Kumo était un labyrinthe pour un parfait inconnu, mais pour Yuga, le village lui paraissait de plus en plus petit tant il l'avait parcouru et tant il l'avait apprécié à sa juste valeur. Aucun coin et recoin ne lui était inconnu désormais, et évidemment, passer par le quartier proche du clan Metaru ne l'avait pas fait tilté plus que cela. Vivait-elle dans ce quartier ? Ou avait-elle décidé de s'émanciper lorsqu'elle parlait de liberté ? Si elle souhaitait en parler, le Denkou en était tout ouïe.

Néanmoins, le Tenace souhaitait en savoir un peu plus sur ce qu'elle pouvait faire. Ses capacités, surtout et son style de combat. Il allait devoir rapidement le savoir pour permettre d'orienter un apprentissage intéressant et pertinent pour elle, ne pas se jeter dans le vide et l'inconnu. Si elle souhaitait rejoindre l'unité diplomatique, elle en avait déjà quelques qualités.

Elle n'était pas encore très développée, néanmoins en plus de maîtriser les techniques basiques académiques, la kunoichi pouvait se servir du métal afin de façonner projectif, mur et amures. C'était déjà un bon début. Néanmoins, pour rejoindre le Shin-Keikaimushō-Kai, il fallait pouvoir se spécialise dans la Sensorialité.

- C'est exact. Je dois t'avouer que ce n'est pas un domaine où j'excelle mais depuis ma rencontre avec une spécialiste dans le domaine, qui s'est d'ailleurs joint pour la vie avec un membre de ton clan, j'ai décidé d'y travailler un peu plus et j'arrive à me débrouiller. Je pourrais t'apprendre ce que je sais et ensuite, nous travaillerons ensemble dessus.

Il continuait de marcher.

- Enfin, mes capacités de Sendai me permettent une plus grande facilité pour maîtriser la Sensorialité.

Elle retourna la question. Savoir le style de combat de celui qui était son maître désormais.

- Je me bats essentiellement au corps à corps mais mes capacités de Sendai me permettent également de travailler sur la distance, j'essaye ainsi d'être le plus polyvalent possible. Comme je te l'ai dit, je travaille sur ma Sensorialité et sur l'art des Sceaux en plus. Je souhaite être le plus polyvalent possible pour atteindre mes objectifs.

Yuga ne réagit pas à sa petite pique, le jeune homme était du genre sérieux. Lui aussi pouvait peut-être timide ou réservé, il s’agissait après tout de leur première rencontre. Hideko espérait qu’avec le temps il puisse se détendre un peu.
Il maîtrisait effectivement les techniques de sensorialités, même si ce n’était son domaine d’excellence. Hideko fut contente d’apprendre qu’il pourrait lui enseigner ce qu’il savait à ce sujet. Lui-même avait suivi les enseignements de Metaru Anzu, une jeune femme que Hideko connaissait bien. C’était elle qui avait sauvé Aya.
Hideko ne savait rien à propos des capacités d’Anzu. Cependant il était logique qu’elle maîtrise des techniques de sensorialités puisque c’est elle qui avait retrouvé Aya. Anzu n’était devenu Metaru qu’il y a peu : elle venait d’épouser Metaru Itagami, une membre du clan de renom. Un mariage entre deux femmes, voilà qui n’était pas commun. Beaucoup ne devaient pas l’accepter. Son père, s’il était encore vivant, n’aurait jamais accepté un tel crime. Peu importait avec qui on se liait ou qui l’on apportait dans sa couche, tant que l’on éprouvait du plaisir. Hideko ne voulait pas s’abaisser à de tels jugements.
Elle avait pu rencontrer Anzu il y a peu. Les deux femmes avaient passé un peu de temps ensemble à échanger et à en apprendre plus l’une sur l’autre. Anzu lui avait paru être une femme gentille, sa compagnie avait été fort agréable. Peut-être pourrait-elle lui demander, à elle aussi, de lui enseigner sa maîtrise de la sensorialité ? Un jour prochain.

Yuga utilisait ses capacités de Sendai, donc sa capacité à sentir le chakra sous sa forme pure, pour détecter ses cibles. Ses techniques s’accordaient parfaitement avec ses capacités. Son épée pour se battre au corps à corps, sa capacités à matérialiser le chakra pour combattre à distance et la sensorialité combinée au chakra pur pour trouver ses cibles. Yuga possédait un style bien affirmé et une polyvalence redoutable. Le jeune homme ne semblait pas, aux yeux inexpérimentés de Hideko, posséder de faiblesses.
Grâce à cette polyvalence il pensait pouvoir défendre au mieux le village et par extension le pays. En ne possédant aucune faiblesse il se voulait être le plus efficace. Mais ne possédait-il réellement aucune faiblesse ? Cela ne lui empêchait pas d’être réellement fort dans d’autres domaines ? Hideko en connaissait encore bien trop peu pour répondre à ces questions.

- « Je connais Metaru Anzu, j’ai pu la rencontrer il y a peu. C’est elle qui a sauvé ma petite sœur et arrêté les bandits qui nous ont attaqués. »

Hideko lui en serait à jamais redevable.

« Je serai ravi que tu m’enseignes des techniques de sensorialités. Peut-être lorsque tu seras de retour ? On m’a dit que tu devais partir en mission sous peu. Les élèves devaient bientôt partir en mission avec leurs équipes, mais il semblerait que je doive encore attendre mon tour. »

La jeune femme se força à un sourire de façade, mais sa déception était palpable.

« Tu sembles avoir développé un style bien à toi et être très polyvalent. Le combat à distance, au corps à corps et la capacités de traquer tes adversaires… Pour ma part je peux pour l’instant combattre à distance et au corps à corps, mais mes lacunes sont encore grandes. Mais cela ne t’empêche-t-il justement pas d’exceller et de dominer tes adversaire dans un domaine en particulier ? A ne posséder aucune faiblesse, ne possède-t-on pas aucune force ? »

Hideko veilla à ce que son ton ne se fasse nullement accusateur ou impoli. Sa question, bien qu’elle puisse paraître incorrecte, n’était que l’expression de son envie insatiable d’en apprendre plus.

« En plus de la sensorialité, j’aimerai posséder un pacte Kuchiyose. Je dois encore me renseigner sur le sujet, nous avons à peine abordé cela à l’académie… mais je trouve l’idée intéressante. Cela permettrait de combattre à plusieurs une même cible, d’avoir dès le début du combat un avantage sur son adversaire. En plus, les capacités des Kuchiyose peuvent servirent à des tâches très diverses, comme pour repérer des cibles ou se dissimuler… Qu’en penses-tu ? »

Finalement, sans même avoir annoncer le nom de la personne, Hideko avait su qu'il s'agissait de Anzu. C'était le seul mariage qu'il y ait eu tout récemment, ce n'était pas du tout compliqué à le deviner. En tout cas, elle connaissait le personnage et il se demandait ce qu'elle en pensait. Yuga avait assez de mal à se faire un avis tranché sur la maintenant Metaru. En tout cas, c'était elle qui l'avait sauvé des bandis qui l'attaquaient, ainsi que sa cadette.

En tout cas, il allait pouvoir lui apprendre quelques petits trucs qu'il avait appris en autodidacte. Elle parlait d'une mission, mais de ça, il ne pouvait pas encore réellement en parler. Il savait qu'il allait être envoyé dans un village apparemment conquis dans quelques temps, mais la mission restait un total mystère. Le Denkou espérait surtout qu'il ne s'agissait pas d'un retour de l'Empire, il n'allait plus répondre de lui.

- Oui, je suis désolé. J'aurai voulu t'amener mais nous ne savons pas encore à quoi nous attendre pour cette mission, elle s'avère dangereuse de prime abord. Mais, ne t'en fais pas, nous partirons en mission à mon retour.

Si retour, il y avait. Cependant, Yuga ne savait pas encore à quoi s'y attendre.

Parlant de son style de combat, Hideko semblait s'y intéresser réellement. Elle se demandait alors si à force d'être polyvalent et de ne pas avoir de faiblesses à proprement parler, y avait-il une lacune particulière. Il pouvait éventuellement comprendre ce qu'elle voulait dire.

- Et bien, malgré cela, je pense être assez efficace dans l'art du Kenjutsu et dans ma maîtrise du chakra pur principalement alors ça va. Je ne suis pas à en plaindre.

En plus de vouloir se spécialiser dans la Sensorialité, la Metaru souhaitait également posséder un pacte Kuchiyose mais dans ce domaine, il n'était pas le plus à-même à l'y aider.

- Pour ce qui est des Invocations, cela peut effectivement être un bon avantage, cependant je ne pourrais pas t'y aider car je ne possède pas de pactes avec d'animal. Mais, nul doute qu'à travers tes découvertes, tu trouveras un pacte qui te correspond.

Il y avait aussi quelques kumojins qui possédaient un pate, elle n'avait plus qu'à se renseigner pour une fois qu'elle serait prête à s'y lancer.

Yuga s’excusa de ne pas avoir pu prendre Hideko avec lui pour sa mission, mais cela n’était aucunement de son faute. Il s’agissait juste de malchance, d’un mauvais hasard de planning : une mission tombée trop tôt ou une équipe formée un peu trop tard. Hideko apprécia ses considérations, même si elle ne le tenait aucunement responsable de la situation.
Le jeune homme disait maîtriser l’art du Kenjutsu et celui du contrôle du chakra pur avec finesse. Il n’était pas seulement polyvalent, il était fort dans ces domaines. De ces forces devaient émaner des faiblesses qu’il cherchait justement à compenser. Maîtriser tout un panel de technique permettant de combattre avec polyvalence était justement une solution à ces faiblesses.
Hideko se dit qu’il serait sage de suivre son exemple ; un exemple pas si isolé puisque bon nombre de shinobis empruntaient cette voie. En effet il était nécessaire de pouvoir répondre à tout type de situation, ou tout du moins les plus probables, en mission et en combat. Un shinobi, bien que spécialisé, se devait d’être polyvalent et performant. Il en dépendait d’une part de la réussite de sa tâche, d’autre part de sa survie. C’était également la raison pour laquelle les missions étaient souvent confiées à des équipes. Les membres étaient minutieusement choisis pour que les lacunes des uns soient comblées par les forces des autres. Chaque élément formait un tout équilibré excellant dans un ou plusieurs domaines.
Beaucoup de Metaru maîtrisaient le Kenjutsu. Leur capacité à manipuler le métal et donc à former n’importe qu’elle arme n’importe quand rendait la voie des armes évidente à emprunter. Encore plus nombreux étaient les membres du clans qui empruntaient le chemin du Taijutsu. Leur corps recouvert de métal les transformaient en armes redoutables. Cela leur permettaient également de se munir d’armures puissantes et mobiles les protégeant des plus puissantes attaques. C’était ce choix qu’avait prit Hideko. Elle n’avait jamais combattu auparavant et s’était donc jamais servie d’armes. Se servir de son corps lui paraissait plus naturel ; le retard en la matière moins important à rattraper.

Yuga la conforta dans son choix du pacte Kuchiyose, mais il ne s’attarda pas en explications. Il lui répondit simplement qu’il ne pourrait pas l’aider, n’en possédant pas lui-même. Le jeune homme la rassura cependant en lui expliquant qu’elle trouverait probablement son pacte au cours de son périple.
Hideko n’avait pas besoin d’être rassurée. Tout du moins c’était ce qu’elle croyait. N’ayant plus aucune famille, plus aucun proche à part sa petite sœur, la jeune femme se sentait en réalité bien seule. Les nombreux problèmes, qu’elle devait affronter au quotidien, le traumatisme encore frais de l’accident et l’état instable de sa sœur : tout cela l’épuisait. Elle n’en montra rien, Hideko ne montrait jamais à personne sa lassitude. Elle se battait pour saisir sa chance. Les plaintes, les regrets, la tristesse ne faisaient que la gêner. Tout cela avait été profondément enfoui au fond d’elle et à chaque fois que ces émotions ressortaient, elle tentait de les enfouir encore plus profondément.
La jeune femme voulait que le Yuga partage son expérience. Elle manquait cruellement d’entrainement et de pratique. Mais elle n’avait pu observer des shinobis combattre. Ses lacunes l’obsédaient. Yuga était tout désigné pour combler se vide et elle ne pouvait rater cette opportunité que représentait son nouveau maître.

- « As-tu déjà combattu des personnes possédant un pacte ? Pourrais-tu m’en parler un peu plus ? Ça ou une autre expérience au combat qui t’a marqué. »

Le ton de Hideko changea, son air accueillant disparut, la conversation s’engageait plus en profondeur. Sa concentration se fit plus important, son esprit à l’affut de la moindre bride d’information.

« J’aimerai que tu m’en parles plus amplement, que tu me partages ces expériences. Contrairement à la plupart des shinobis, je n’ai pas eu la chance d’avoir des parents ou de la famille proche me racontant ses récits de guerre. Je suis la fille d’une famille d’artisan et j’ai toujours vécu dans un petit village loin de Kumo. Toutes ces guerres dont nous avons entendu parler ne nous ont jamais réellement affecté. Nous en avons simplement entendu les ragots, au pire cela avait un peu impacté les affaires… mais rien de plus. »

Hideko voulait que le Yuga parle de ses combat, qu’il se perde en détail afin qu’elle puisse comprendre. Elle avait beau eu lire quelques récits de guerre, ceux-là parlaient le plus souvent de stratégie ou de guerrier si puissant que la jeune femme pouvait à peine le concevoir. Ce qu’elle voulait elle c’était comprendre comment les guerriers de son niveau et des niveaux Chuunin et Jonin combattaient.

Les pactes d'Invocations. Il n'y avait jamais été réellement intéressé par ce type de combattants et alliés, il préférait être seul ou avec ses partenaires bien humains. Qui plus était, ses capacités avaient la particularité de bien fonctionner sur les Invocations et il comptait bien travailler dans ce domaine là, notamment depuis son combat avec Uma la Sanguinaire. Elle portait tellement bien son surnom, celle-là.

Hideko voulait en savoir plus. Avait-il déjà combattu avec quelqu'un ayant une Invocation ? Lui parler de combats qui l'avaient marqués. Elle voulait qu'il partage son expérience de combat, car elle n'avait pas eu l'occasion d'entendre ce genre de choses dans le passé avec son train de vie. Dans ce cas… Yuga allait tenter de l'aiguiller.

- Oui, et c'est d'ailleurs le combat qui m'a le plus marqué, celui où j'ai hérité de ce titre du Tenace. J'étais en mission pour la Coalition à Iwagakure no sato et j'ai frôlé la mort plus d'une fois en combattant une femme qui, en plus de maîtriser le sang, se battait en compagnie d'une Sangsue.

Il y repensât, ça le fit frissonner.

- J'ai failli mourir, tandis que les Iwajins que j'accompagnais eux ont découvert la Faucheuse. Tout du moins pour l'un, quant au second, je ne sais pas ce qu'il est advenu d'elle. Son corps n'a pas été retrouvé. Mais, ce ne fut pas un combat facile malgré mon panel technique, nous avons t très rapidement été surpasser par la qualité technique offensive et défensive de cette femme aux cheveux rouges et son Invocation.

Le Yuga releva la manche de sa veste noir, il portait encore les stigmates de son combat mais surtout de la Sangsue qui lui avait pompé le sang presque entièrement.

- Je porte encore quelques marques de la Sangsue, j'ai failli ne pas en réchapper.

Heureusement, il était encore là, aujourd'hui.

L’euphorie du combat, le sang qui giclait. Les blessures, les membres déchiquetés et les cadavres qui gisaient sur le sol. Tous les récits qu’elle avait pu lire s’enorgueillirent d’utiliser des superlatifs toujours plus gros et grands afin de se démarquer les uns des autres. Hideko ignorait tout, du duel au combat en équipe jusqu’au champ de bataille. Pour commencer, la jeune femme voulait comprendre ce qu’il se passait à son niveau. Elle voulait savoir à quoi s’attendre. Se préparer au mieux était sa meilleure chance de survie et la clé de sa liberté.
Yuga lui expliqua que c’était un combat face à un shinobi maîtrisant un pacte qui l’avait le plus marqué. Un hasard qui ne pouvait que la réjouir davantage. Il avait par ailleurs hérité d’un titre durant ce combat : le Tenace. Hideko, qui connaissait son maître depuis moins d’une heure, ignorait qu’il portait un titre. Un tel honneur était réservé aux shinobis les plus puissants, qui parvenaient à se démarquer par leurs actions. Yuga était-il donc l’un de ceux-là ?
Le jeune homme était en mission pour la coalition au village caché de la roche. Là-bas il avait frôlé la mort en combattant une femme qui maîtrisant le sang et se battait avec des sangsues. Hideko ne connaissait pas la coalition. Elle en avait entendue lu à maintes reprises dans ses livres mais elle n’avait pas encore étudiée cette partie de l’histoire de Kumo. Ses lacunes se faisaient encore une fois sentir.
Son maître avait côtoyé la mort de près. Ses compagnes d’armes de la roche eux n’avaient pas eu cette chance : la faucheuse en emporta un, l’autre était portée disparue. Son corps n’avait pu être retrouvé, probablement trop détérioré par la violence du combat pour pouvoir être identifié.
L’art de cette femme – leur adversaire – tout aussi puissante en attaque qu’en défense, se trouvait être supérieur à celui de Yuga. Son équipe et lui était finalement parvenu à la battre, au prix d’un lourd tribut. Le jeune homme souleva sa manche droite, faisant apparaître les cicatrices du combat. Une marque faite par une sangsue, comme j’avais Hideko n’en avait vu. Elle ne fut cependant pas choquée ou surprise devant les stigmates de son maître : son corps en était recouvert.
De nombreuses questions se bousculèrent dans son esprit. Sa curiosité insatiable la poussait à comprendre : elle voulait savoir. Hideko dut réprimer son envie afin de ne pas faire preuve d’impolitesse à l’égard de son chef. Les séquelles qu’il portait sur son corps n’étaient peut-être pas les seules. Les cicatrices physiques étaient visibles, tandis que les stigmates de l’esprit, elles, l’étaient bien moins. Hideko le savait mieux que quiconque.

- « Je ne veux pas te paraître impolie, ou irrespectueuse, mais pourrais-tu me décrire ce combat ? En détail je veux dire. Je ne veux pas refaire jaillir de mauvais souvenirs donc si tu ne veux pas, je comprendrai parfaitement. »

Hideko marqua une pause et esquissa un sourire qui se voulait réconfortant. Plus que des pincettes, elle voulait lui expliquer le fondement de sa pensée, afin que Yuga ne puisse se faire de fausses idées.

« J’ai déjà côtoyé la mort de près, il n’y a pas si longtemps. Ma seule option pour survivre a été la fuite et ça a fonctionné, cette fois-ci. Mais la prochaine fois… je ne pense pas que je serai aussi chanceuse. »

Hideko prit une profonde inspiration avant de continuer.

« Je ne laisserai pas mon sort au hasard : c’est pour cela que je suis devenu shinobi. Mais cette route aussi m’amènera à revoir la faucheuse. J’aimerai pouvoir m’y préparer au mieux. C’est pour ça que j’aimerai que tu me racontes ton combat. Je veux dire… du début de votre rencontre jusqu’au coup final. »

Avait-il vraiment gagner ? Les pertes avaient été peu nombreuses, il fallait également deviner qu'elle n'avait pas pu ramener des corps néanmoins elle avait probablement emporter avec elle la Jônin qui l'avait accompagné dans cet affrontement. Morte ou non, avec la ressuscitation des cadavre, cela désolait le shinobi des Nuages.

Se souvenir était douloureux, toutefois cela lui permettait également d'extérioriser et de ne pas ressasser cela seul. Le Raikage lui avait intimé de se confier, de parler et de ne pas se sentir coupable. La culpabilité du Survivant. Il le pensait, il s'en voulait évidemment d'être encore en vie. Loin d'être le plus fort, c'était lui qui avait su rester envie. Le Tenace, quelle fumisterie. Il détestait ce surnom, quand bien même cela était vrai. Il était tenace à rester en vie, néanmoins… Il n'en était pas fort.

Décrire ce combat.

- C'était horrible, Hideko. Mes souvenirs sont assez peu nombreux, je les ai enfoui dans une partie de mon esprit que je ne souhaite pas ouvrir mais il y avait tellement de sang, tellement de dégâts. Je t'avoue que je préfère laisser ça enfoui pour le moment, mais le jour où je pourrais outrepasser cela, je t'en parlerai.

Elle avait également rencontré la Mort. Ce n'était pas une rencontre heureuse, loin de là. Il comprenait ce qu'elle voulait dire.

- Il faut juste être fort mentalement, nous ne l'avons pas battu, elle m'a laissé pour mort et s'en est allée, je me suis juré de la retrouver et d'obtenir réparation. Je la tuerai, cette fois-ci, ce sera elle qui rencontra la Faucheuse.

Il posa son regard sur la Metaru.

- Désolé de ne pas pouvoir t'aider, mais je t'aiderai à faire face à la Mort comme il se doit.

Ressasser ces événements était un exercice toujours aussi difficile. Hideko se souvenait encore très bien de cette sensation de sombrer dans les abysses. Elle se rappelait avoir résistée à ce sommeil dont elle ne pensait pas se réveiller. Ces souvenirs étaient si profondément gravés dans sa mémoire que jamais elle ne pourrait les oublier. Le froid glacial qui ankylosait son corps, comme si elle se faisait dévorer. Ses muscles, ses os, tout son être la faisait souffrir. Ses jambes se dérobaient, refusant de lui obéir. La mort venait toquer à sa porte.
Yuga semblait profondément affecté. Les questions de Hideko faisaient ressortir son traumatisme. Ces souvenirs qu’il avait tenté d’enfouir rejaillissaient, les souffrances qui y étaient liées le submergeaient. Il avait oublié la plupart des événements du combat. Son esprit, ne pouvant supporter une telle horreur, avait choisi de les effacer plutôt que de les affronter. Yuga n’était pas encore près à affronter cette réalité. Un jour viendrait, peut-être.
A ces mots, Hideko se remémora un fantôme du passé : Yahiko. Ils s’étaient croisés par maintes occasions dans le passé, comme si leur destinée était entre mêlée. Le souvenir du jeune homme la rendait nostalgique. Cette époque, pourtant, n’était en rien heureuse : son adolescence avait été les plus dures années de sa vie. Qu’était devenu Yahiko ? Hideko était loin de s’imaginer que le garçon fragile et rieur de ses souvenirs était devenu un empereur. Le temps qui s’écoulaient avait lavé les mauvais souvenirs telle la pluie qui lave les rues. Il restait de ce passé des brides heureuses, des mensonges dont elle n’était pas dupe.
Contrairement à ce que Hideko avait cru comprendre, Yuga et son groupe n’avaient pas battu leur adversaire. La femme l’avait laissé pour mort et s’en était allée. Lui s’était juré de se venger et d’apporte justice à ses camarades tombés au combat. Hideko comprenait pourquoi il voulait rayer ce combat de son esprit : il s’agissait de sa plus grande défaite. Une défaite qu’il avait payé au prix fort.
Yuga s’excusa de ne pas pouvoir aider Hideko, tout en lui assurant son soutien. La jeune femme fut touchée de tant de sollicitude à son égard, une attention à laquelle elle n’était pas habituée. Elle lui sourit chaleureusement et s’inclina en signe de respect.

- « Je m’excuse d’avoir remué des souvenirs difficile. Je comprends très bien ce que ça fait. Si tu as besoin de parler, je suis là. »

Hideko aurait voulu en savoir plus et lui poser davantage de questions sur ses autres combats. Mais l’ambiance ne convenait plus. Aussi elle tenta de changer de sujet.

- « Peux-tu m’expliquer ce qu’est la coalition ? J’ai repris mes études il y a moins de deux mois… et je ne connais pas encore grand-chose. Mes lacunes sont immenses. »

Elle ria à ses mots, un rire nerveux qui trahissait sa gène.

« Je sais que les différents villages se sont alliés pour affronter un puissant ennemi que l’on nomme l’Homme au Chapeau, mais c’est tout. Enfin, je sais juste ce que les ragots racontent à ce sujet. Mes lacunes sont tellement grandes que je suis encore en train d’apprendre les rudiments des arts ninjas : les différentes spécialités, les pouvoirs héréditaires, le chakra… »

Sa gène se fit plus grande. Hideko avait toujours ressenti un complexe d’infériorité sous la domination de son père. Sa mort qui aurait dû la libérer l’avait amenée à découvrir l’ampleur de son ignorance. Cette nouvelle montagne qui se dressait devant elle n’avait fait qu’accentuer son complexe.

« Mais ne vous inquiétez pas, j’aurai vite fait de rattraper mon retard et de les battre tous ! »

Hideko ne pouvait supporter l’idée que son maître soit déçu de l’avoir pour élève. Tous les jours elle se battait. Tous les jours elle se montrait forte. Pas une seule fois depuis son accident elle ne s’était montrée faible. Plus jamais Hideko ne se montrerait faible, car elle s’était promise de ne pas baisser les bras et céder à la facilité de l’abandon. Ces efforts acharnés l’épuisaient.
Hideko se battait aussi pour sa petite sœur. Elle qui auparavant ne se battait ni pour elle ni pour personne devait maintenant vivre pour deux. La jeune femme ressentit à cet instant tout le poids de sa charge. Ses épaules se firent lourdes, ses jambes pesantes. La douleur l’assaillit. L’ombre de son accident planait sans cesse sur elle. Les souvenirs ramenaient avec eux les douleurs passées. Hideko serra les dents et prit sur elle. La jeune femme continua à marcher normalement, comme si de rien n’était.

Se rappeler de ce qu'il s'était passé était à la fois douloureux mais lui faisait également du bien. Il fallait bien qu'il en parle afin de pouvoir se libérer de ce sentiment de culpabilité d'être l'unique survivant du trio. Yuga devait arrêter de penser qu'il aurait dû mourir, s'il était encore en vie cela n'était pour qu'une seule et unique raison : se venger et ôter la vie à cette femme sanguinaire et sa création abominable.

Hideko s'excusa pour avoir fait ressassé des souvenirs douloureux, mais le guerrier céleste lui offrit un sourire. Ce n'était pas de sa faute, il pouvait également comprendre son envie d'en savoir plus.

- Merci, Hideko.

Elle était là s'il avait besoin d'en parler. Yuga avait une épaule sur qui s'appuyer, c'était intéressant pour lui de savoir qu'il était bien entouré. La jeune femme aux cheveux d'or continua néanmoins à lui poser des questions, cette fois-ci sur la Coalition. Il pouvait peut-être un peu plus l'aider sur ce sujet.

- Oh je t'aiderai du mieux que je peux à combler tes lacunes! Quant à la Coalition... L'Homme au Chapeau a décidé de supprimer le chakra de notre monde, c'est pourquoi les villages cachés ainsi que les pays mineurs se sont liés en tant que Coalition pour le combattre. Nous partageons ainsi toutes nos informations pour le battre!

Il soupira.

- Je pense que le fait que nous nous lions tous augmente nos chances de réussite!

Yuga espérait gagner, forcément face à l'ennemi du Yuukan.

- Enfin, que dirais-tu que je teste un peu tes capacités ?

Il fallait bien qu'il sache ce que la Metaru valait.

Ses jambes la lançaient. Chaque pas était pénible, chaque mètre érintant. Hideko savait que ces douleurs n’étaient que les démons d’un passé révolu. Les médecins l’avaient plusieurs fois auscultés à ce sujet : il s’agissait de douleurs fantômes. Si elle n’avait pas été entre les mains des médecins shinobis, jamais Hideko n’aurait pu remarcher. Sa moelle épinière avait été brisée, elle n’aurait jamais du pouvoir se relever, ses jambes à jamais dépourvu de vie. Les soins qu’elle avait reçu avaient permis ce miracle. Hideko marchait, mais les douleurs revenaient tout le temps. Passeraient-elles un jour ? Les médecins n’en savaient rien, seul le temps le dirait.

Yuga remercia Hideko. Elle n’avait donc pas été trop pénible avec ses questions. Peut-être lui avait-elle même permis de s’ouvrir un peu. Son nouveau maître, bien que gentil, lui semblait un peu renfermé. Mais il pouvait aussi s’agir de son caractère et non pas l’expression de ses tourments.
Il lui expliqua ce qu’était la coalition : une alliance unissant tous les villages et les pays mineurs contre la menace que représentait l’Homme au Chapeau. Ce dernier voulait effacer le chakra de la surface du monde, ce que ne pouvaient pas accepter les shinobis.
Hideko fut effrayée à cette simple idée. Lui priver de son chakra serait comme lui arracher d’une partie d’elle-même. Elle ne serait plus que la moitié de ce qu’elle aurait été. De plus, c’était dans son potentiel de shinobi qu’elle plaçait tous ces espoirs et tous ses efforts. Sa quête de liberté ne pouvait passer que par cette unique voie. Lui ôter son chakra serait comme lui ôter définitivement toute liberté, enchaîné à jamais à ce monde limité.
Hideko devait s’informer davantage sur l’Homme au Chapeau. Elle avait entendu parler des ragots qui couraient à ce sujet, mais elle n’avait encore jamais saisi de quoi il en retournait vraiment. Les mots de Yuga résonnèrent en elle, éveillant une peur qui la prit aux tripes. Elle voulait lui poser des questions, mais Yuga lui proposa de tester ses capacités. Hideko espérait donc trouver réponses à ces questions plus tard. La bibliothèque serait une bonne manière de commencer à creuser le sujet.

- « Ce serait un honneur ! Allons aux terrains d’entraînements près de l’académie. Ce doit être à cinq minute de marche d’ici. »

Les deux shinobis pourraient ainsi se tester mutuellement en toute liberté. Hideko aussi était curieuse d’en connaître davantage sur les capacités de Yuga. L’élève voulait mettre à l’épreuve la puissance de son maître, savoir s’il en était digne : digne de lui enseigner la voie du shinobi.

Hideko s’engagea en direction des terrains. Elle profita des quelques minutes qui restaient avant que les choses sérieuses ne commencent pour en apprendre davantage sur ce que pensait Yuga de toute cette situation.

« Quel est votre avis sur l’objectif de l’Homme au Chapeau ? Sur le fait de vouloir faire disparaître le chakra de notre monde. »
Rien que l’idée la faisait frissonner, tant elle était innimaginable.

« Cet homme doit être extrêmement puissant… Quelqu’un l’a-t-il déjà combattu ? Il doit aussi avoir des alliés… des personnes qui croient en sa folie... »

Toute personne qui nourrissait un rêve devait fournir des efforts proportionnels pour pouvoir le réaliser un jour. Avec un objectif aussi grand, les efforts devaient être incommensurables. Seul, il était impossible de parvenir à un tel but. Mais d’autres shinobis pouvaient-ils accepter de perdre leur chakra ?

« Et que souhaite-t-il en faire ? Je veux dire, qu’est-ce qu’il cherche à obtenir ? Est-ce qu’il veut tout garder pour lui, toute cette puissance, ou est-ce qu’il veut réellement supprimer toute forme de chakra ? »

Si cette dernière réponse s’avérait vraie, cela voulait dire que tous les êtres humains seraient égaux en force. Limités, faibles, incapable des prouesses dont les shinobi peuvent se targuer. Mais ces prouesses, bien qu’elles servaient le plus souvent à combattre d’autres shinobis, permettaient également de protéger les hommes et les femmes des autres dangers : les dieux, les montres… Les menaces qui pesaient sur le monde étaient nombreuse. Sans les shinobi, l’espèce humaine n’aurait plus aucun garde fou pour les contrer.

Yuga comprenait évidemment les lacunes de son élève et il n'allait pas lui en tenir rigueur. Loin de là, il lui informait même qu'il allait l'aider du mieux qu'il pouvait en lui transmettant tout son savoir. Le chûnin n'était clairement pas le plus expérimenté du village, néanmoins il avait vécu certaines expériences que d'autres n'avaient pas vécu et il avait hâte de partager son savoir. Néanmoins, il n'en restait pas moins que Hideko devait se faire ses propres expériences. C'était une chose qui n'était pas transmissible.

Pour le reste de la journée, Yuga lui proposa un petit entraînement. En effet, il pensait réellement que les deux pouvaient se faire un petit combat amical notamment pour que le Denkou puisse constater de lui-même ce qu'elle valait mais ce qu'il pourrait lui apprendre à l'avenir. Elle accepta, alors les deux shinobis prirent la route pour les terrains d'entraînements.

Sur le trajet, Hideko continua de s'intéresser. Elle demandait l'avis quant à l'objectif final de l'Homme au Chapeau. Avant même qu'il ne puisse répondre à d'autres questions, elle continuait sur ses interrogations.

- Je trouve que c'est un objectif peu concret sur le long terme. De ce que j'ai compris, il veut stopper les shinobis car ils seraient la raison des maux du monde mais l'Homme trouvera toujours un moyen de faire du mal. Avec ou sans chakra. Il y a les quatre Valeureux qui l'ont affronté, deux Teikokujins, un Iwajin et un Kirijin de ce que je sais mais un y a laissé la vie malheureusement. Un Iwajin.

Yuga soupira.

- Il me semble qu'il veut tout simplement supprimer le chakra. Le sien également.

Les deux kumojins arrivèrent au niveau des terrains d'entraînement.

- Bien. Montre moi ce que tu vaux, Hideko!

Il arbora un large sourire alors qu'il prit un peu de recul.

Yuga ne croyait pas non plus à la pertinence d’un tel projet. Les hommes parviendrait toujours à trouver un moyen de se faire la guerre, en dépit de l’absence des shinobis. Enlever le chakra n’arrangerait rien, le déséquilibre serait juste autre.
Quatre personnes avaient déjà combattus l’Homme au Chapeau : trois survécurent pour en parler tandis qu’une âme Iwajine rejoignit l’autre monde. Ces quatre shinobis étaient surnommés depuis les valeureux, un titre à la hauteur de leurs actions.
Le combat devait être épique, il ne tarderait pas à être retranscrit dans les anales de l’histoire. Mais pourquoi est-ce qu’aucune de ces quatre personne n’était Kumojine ? Hideko ne put s’empêcher de se demander les raisons de l’absence de membre du village caché de la Foudre dans un combat aussi décisif.
Yuga termina ses explications en expliquant que l’Homme au Chapeau voulait effacer toute sorte de chakra, y compris le sien. Ainsi son objectif n’était pas motivé par sa soif de pouvoir, mais réellement par ses intentions. Cela ne changeait rien aux faits et au crime qu’il désirait commettre.

Arrivés aux terrains d’entraînements, tous deux se mirent en position et Yuga invita Hideko à lui montrer de quoi elle était capable.

- « Avec plaisir ! »

L’anxiété commença à l’envahir, bien qu’elle n’en montra rien. Plus qu’un simple test, il s’agissait là de faire bon impression à la personne qui serait son maître pour les mois et années à venir. Hideko ne pouvait se permettre de faire dans la demi mesure.
Aussi, elle prit quelques instants pour se concentrer et réfléchir à ce que lui avait dit Yuga. Le Chuunin était un Sendai et excellait à l’art du combat au corps à corps. Le sabre accroché à son dos était là pour le lui rappeler.
Il serait très risqué de commencer le combat par une attaque au corps à corps, tant son adversaire pouvait la surprendre et en finir en un seul coup s’il le désirait. Hideko opta donc pour le combat à distance, bien que ses armes soient très limitées en la matière.
La jeune femme prit du recul, puis elle enchaîna une série de mudras et forma cinq lance au-dessus d’elle et sur ses côtés. Les cinq projectiles furent propulsés sur leur cible.
Hideko observait avec attention, attendant avec impatience qu’elle serait la réaction de son adversaire.

Situation:

Le combat d'entraînement pouvait commencer désormais, Yuga allait pouvoir constater bien rapidement les aptitudes de son élève, Hideko. Son adversaire du jour était une Metaru, maîtrisant le métal dans toutes ses formes. Yuga n'en avait jamais combattu jusqu'à présent. Hideko serait alors la première. Prenant tout deux un peu de recul, Hideko commença par lancer une offensive. Cinq lances de métals se propulsèrent à son encontre, à son tour alors, le shinobi des Nuages forma ses signes incantatoires et modélisa un mur de chakra pur à la couleur de la nuit.

C'était une technique intéressante, il venait alors de décider de combattre à distance afin de voir ce que valait son élève. Il n'allait pas arrêter tant qu'il n'avait pas pu voir tout ce que la Metaru était capable.

Formant de nouveau ses mûdras, le shinobi des Nuages matérialisé, toujours à l'aide du chakra pur, une tête de dragon qui s'élança alors contre Hideko. Avait-elle des protections nécessaires pour ne pas se prendre de plein fouet cette technique qui pouvait très clairement briser les os d'un corps entier si tel était le cas ?

- Montre moi l'étendue de tes capacités, Hideko!

Le Yamazaki restait sur ses gardes.

Spoiler:

Yuga réagit immédiatement à sa première offensive. Il effectua une série de mûdras et fit apparaitre un mur de chakra à la couleur bleue nuit envoutante. Le mur, pure formation de chakra, était parfait. Les lances de Hideko vinrent s’y planter, la détruisant mais se stoppant nettes par la même occasion.
Il enchaina aussitôt par une seconde série de signes et donna vit à une tête de chakra du même bleu profond que son mur. La tête de la bête, plus vraie que nature, ouvrit sa gueule béante et fonda sur Hideko.
Il l’encouragea à lui montrer l’étendue de ses capacités, invitation à laquelle elle n’allait pas se faire attendre.
La jeune femme réagit en se défendant elle aussi grâce à un mur de sa conception. Elle joignit ses mains et frappa le sol, faisant jaillir devant elle un épais mur en acier qui la protégeait entièrement. Totalement à l’abri derrière, elle entendit le fracas assourdissant du dragon de Yuga qui s’écrasait contre ses défenses. Son mur, détruit, laissa apparaître en son centre un large trou derrière lequel se trouvait Hideko.
Elle fit une seconde série de signe puis recréa une série de cinq lances à partir du métal restant. La plaque se modela pour prendre la forme d’armes d’hasts. Hideko avait, durant la rencontre entre le dragon et son mur, apposée un parchemin explosif sur sa surface intérieure. Le métal ayant maintenant pris formes de lances fonda à nouveau sur Yuga, le parchemin dissimulé au sein d’un des projectiles.
Aussitôt arrivées sur leur cible, elle forma un signe incantatoire et fit exploser le parchemin.

Situation:

Elle avait des techniques lié à son don clanique, mais était-elle uniquement composé dans ce style de combat ? Yuga allait rapidement le constater. Elle avait réussi à ériger une belle défense face à la tête de dragon de chakra pur qu'il avait modelé à son encontre. A nouveau, la Metaru, après s'être défendu, lança une offensive pareille que la précédente.

Devait-il se protéger comme tout à l'heure ? Oui, il n'y avait pas de doute à avoir et il forma à nouveau son mur de chakra pur qui le protégea… de l'explosion. Le souffle détruisit amplement le mur de chakra le faisant repousser sur quelques mètres en arrière.

C'était bien joué.

- Pas mal cette petite astuce!

Mais, était-ce là tout ce qu'elle pouvait faire ? Yuga sortit ses deux épées, puis chargea directement la Metaru pour lui asséner un coup d'épée latéral avec peu de puissance et rapidité mais bien capable de causer une blessure minime mais parfois qui s'y montrait efficace. .

Spoiler:

Yuga forma à nouveau son mur pour se protéger, mais ce dernier fut pulvérisé par l’explosion, le soufflant par la même occasion quelques mètres en arrière. Un nuage de poussière apparut et emplit l’espace qui les séparait. Hideko espérait que son attaque ait pu l’égratigner quelque peu, bien qu’elle en doutait ; son maître, s’il était à la hauteur de ce qu’il prétendait être, ne se laisserait pas surprendre par une ruse de ce genre.
La jeune femme manquait cruellement d’expérience du combat. Pour autant, le jeune homme avait réussi à la maître à l’aide depuis le début de leur rencontre. Son jeune maître lui inspirait confiance et respect. De même, il paraissait puissant et intéressé d’en connaître plus sur elle. Durant ses entraînements avec ses camarades genins, Hideko souffrait de son anxiété. Elle désirait plus que tous faire ses preuves, plaçant sur ses épaules un poids bien trop important. Dans la situation présente, cependant, elle ne ressentait pas ce poids. Libérée de tout jugement, Hideko essayait seulement de donner le meilleur d’elle-même afin de lui prouver qu’elle était digne d’intérêt.

Elle se tenait prête, ses yeux rivés sur le nuage pour à parer à la prochaine offensive de Yuga. Après quelques secondes à peine, son adversaire traversa la fumée et se rua sur elle à toute vitesse. Ses deux épées dégainées, il lui assena un coup latéral. Elle le para à l’aide d’un mouvement classique, fruit de plusieurs semaines de pratiques et parvint à se protéger
Bien que simple, cet enchaînement avait parfaitement été réalisé. Yuga montrait ainsi, à nouveau, toute l’étendue de sa maîtrise.
Hideko avait rencontré de nombreux manieur d’épées ou d’armes diverses à l’académie, mais aucun d’eux ne lui avait fait une telle impression. Ses coups étaient précis, rapide, sans aucune fioriture.
Elle effectua une série de mudras, des chaînes en acier jaillirent du sol devant elles et fondèrent sur les bras de l’épéiste afin de l’immobiliser. La distance qui les séparait et son enchaînement bien réalisé à la suite de sa parade lui donnait toutes les chances de réussir. Si elle parvenait à lui empêcher de se servir de ses armes et par la même occasion lui ôter toute possibilité d’effectuer des signes, elle aurait une petite chance de l’impressionner.

Situation:

Yuga n'était clairement pas déçu d'avoir Hideko en tant qu'élève. Elle n'avait pas forcément une grande expérience du combat, mais tentait du mieux qu'elle pouvait de se débrouiller. L'expérience allait venir par la suite, le Denkou comptait déjà l'amener dans des missions afin qu'elle engrange cette expérience qu'il lui faisait clairement défaut pour le moment.

Le chûnin avait profité de l'écran de fumée pour parvenir jusqu'à la Metaru d'un geste plus que rapide et tentait alors de porter un coup latéral à l'aide de son épée. Hideko avait alors réussi à bien parer son attaque, commençant alors ses mûdras. Par mesure de précaution, il réussit alors à esquiver la technique d'immobilisation en ayant effectuer un mouvement plus que très rapide sur place pour ne pas avoir sa technique.

Se faire attraper par ses chaînes allait s'avérer fortement compliqué puisqu'il serait entravé et ne pourrait probablement pas bouger ses bras et user de signes ou bien ses jambes et esquiver plus difficilement.

Toutefois toujours proche de la Metaru, Yuga tenta alors de choper le bras d'Hideko et d'en aspirer le chakra considérablement.

Était-ce la fin désormais ?

Résumé du tour:

En se contorsionnant, Yuga parvint à esquiver les chaînes qui n’attrapèrent que le vide et tombèrent ballantes sur le sol terreux. Hideko fut surprise que son adversaire parvienne à esquiver sa technique alors qu’elle profitait d’un avantage certain. Le Chuunin prouvait une nouvelle fois qu’il était au niveau qu’il prétendait être, ce qui la satisfit.
Les mains du jeune homme tentèrent de lui saisir le bras, ce à quoi elle répondit elle aussi par une esquive. La jeune femme vit alors la main qui avait tenté de l'attraper être enveloppée d'un voile de chakra pur. Tel un gant couleur bleu nuit, l'attaque de Yuga avait manqué de peu d'atteindre sa cible. Hideko n'avait aucune idée de ce dont il pouvait s'agir. Surprise, elle comprit néanmoins qu'elle avait surréagit dans son esquive et avait consommé trop de chakra. Une première erreur qui ne la mettait pas dans une position compliquée, mais trahissait sa fatigue grandissante.
La technique d'esquive qu'elle venait d'employer était la même que celle qu'avait utilisé Yuga quelques secondes auparavant. Connue de la grande majorité des shinobis de Kumo, elle était enseignée dans les entraînements de l’académie. Pouvoir éviter une attaque d’un rang assez élevé s’avérait nécessaire pour augmenter ses chances de survie et donc celles de victoires.
Hideko esquissa un mouvement en arrière pour ne pas se faire attraper par la poigne et contre-attaqua avec un violent coup de pied dans le bas ventre.

De petite taille, Hideko avait de grandes difficultés à toucher le haut du corps de ses adversaires avec ses pieds. La souplesse, bien que meilleure tous les jours, n’était pas son point fort. Aussi, ses exercices quotidien comprenaient une série d’étirement afin d’améliorer ce point. Elle espérait ainsi pouvoir viser la tête de ses adversaire avec un coup de pied puissant et les mettre KO d’un coup.

Situation:

Il avait affaire à une coriace, mais ça lui plaisait. Entre Mizuao et Hideko, Yuga avait clairement de quoi faire dans les jours et semaines à venir. Evidemment, le chûnin allait devoir se montrer pertinent dans ce qu'il pourrait leur apprendre. L'un était expert des Illusions, tandis que l'autre semblait plus dans le Kinton et le Corps-à-Corps. Intéressant donc.

Tentant de lui saisir l'avant-bras, la Metaru avait usé d'une technique rapide pour s'en extirper bien rapidement alors que le Denkou venait d'aspirer le chakra… de personne. L'aura bleuté n'avait pu absorber que l'air les entourant. Toutefois, après avoir fait un simplement mouvement rapide, elle contre-attaqua bien rapidement obligeant alors l'officier du Kyubu a crée une fine couche de chakra au niveau du point d'impact.

Malgré la protection minime, Yuga recula de quelques mètres. Il avait au moins éviter d'avoir le souffle coupé.

- C'est bien, tu as un très bon niveau, Hideko!

Il fallait bien complimentait ce qu'il trouvait de bon. Formant rapidement ses mûdras, profitant alors de la légère distance qui venait de s'installer, le shinobi des Nuages dégaina alors ses deux épées afin d'envoyer deux crocs de chakra pur sur la jeune femme.

Ce n'était pas forcément une attaque puissante, néanmoins il avait bien vite compris que lancer des attaques de trop grandes envergures pouvait s'avérer dangereux si elle ne réussissait pas à esquiver ou parer.

Spoiler:

Le pied de Hideko se heurta à la fine couche de chakra bleu nuit que venait de créer Yuga. Il fut légèrement projeté en arrière, mais n’eut pas à subir la désagréable sensation du souffle coupé par un puissant choc dans le ventre. Reculé de quelques mètres, il félicita Hideko pour son niveau. La jeune femme ne put contenir un sourire, trahissant sa fierté de recevoir un tel compliment d’un supérieur expérimenté.
La fatigue commençait à se faire sentir. Le souffle court, Hideko restait concentrée afin de ne pas commettre une erreur qui mettrait fin à cet instant privilégié ; ce combat qu’elle voulait continuer autant que possible. Dans le feu de l’action, Hideko se sentait vivante, réellement vivante. Elle n’avait jamais ressentie une telle sensation, une telle liberté.
Yuga effectua une rapide série de mudras et dégaina ses épées. Les choses sérieuses commençaient enfin et Hideko n’en fut que plus ravie ; elle se prépara à se défendre contre cette nouvelle offensive. Deux lames de chakras naquirent de ses épées et fondèrent sur elle. Hideko effectua une série de mudra et frappa le sol de son pied droit. Un mur en métal se dressa devant elle, les deux projectiles vinrent se briser dessus le coupant en 4 morceaux qui s’effondrèrent sur le sol terreux.
Hideko forma à nouveau cinq lances des ruines de son mur et les projeta depuis le sol sur Yuga. Le métal ainsi formé depuis une source déjà existante prenait moins de temps à prendre forme, augmentant de ce fait la rapidité d’exécution de la technique.
La jeune femme avait montré toute l’étendue de ses capacités offensive. Elle savait que ce combat arrivait bientôt à son terme ; sa fatigue naissante allait croître et l’empêcher d’user correctement de son panel défensif. Bientôt elle commettrait une erreur, bientôt elle perdrait. Hideko refusait d’accepter la défaite : elle ne supportait pas l’idée de ne pas pouvoir mener un coup décisif contre son adversaire. Dans sa quête de la démonstration, elle savait qu’elle pouvait faire mieux, bien mieux, quitte à prendre des risques.

Situation: