« Merci. »

Saisissant l'enveloppe, Sharrkan ne résista pas au suspens et l'ouvrit immédiatement. Que pouvait-il bien se passer pour que Raizen lui envoie une lettre par l'intermédiaire d'une autre personne ? Il brisa le sceau signature du Meikyû et, froissant légèrement le papier entre ses doigts, parcouru rapidement la lettre des yeux une première fois ; juste pour en connaître la raison.

Puis il soupira. Ainsi, c'était pour cette raison que Raizen avait refusé d'être suivi à Matshu malgré ses protestations... parce qu'il lui réservait déjà un tout autre rôle. Représentant de la nation au Sommet de la Coalition, rien que ça. Un poste terriblement lourd de responsabilités ; néanmoins, l'argenté était touché de sa confiance. Il remercia Keisuke une dernière fois, puis rentra à leur appartement pour lire la lettre de façon plus calme.

Comme à son habitude, Raizen n'avait pas été avare en mots. Il avait inscrit de façon très détaillée sur ce parchemin ce qu'il attendait de chacun d'eux, les personnes qu'ils risquaient de rencontrer et les sujets susceptibles d'être abordés. C'est aussi par le biais de cette lettre et en toute intimité que l'enfant du désert apprit sa nomination au poste de Jonin.

Mais difficile de se réjouir alors que le Meikyû avait écrit des phrases telles que "j’espère pouvoir vous revoir" et "considérez que je serais à vos côtés en esprit". Sérieusement... Est-ce qu'il était obligé de parler de façon aussi morbide ? Il avait plutôt intérêt de rentrer à la maison, oui.

L'argenté apprit le plus gros du contenu de la lettre, puis posa quelques notes de façon codée sur les détails qu'il était susceptible d'oublier. Il se prépara ensuite à brûler la lettre : il ne pouvait prendre le risque que quelqu'un d'autre la trouve. Et alors qu'il allait détruire l'enveloppe également, il sentit une autre note à l'intérieur, plus petite.

Si tu veux me battre, c'est maintenant ou jamais.

Un sourire apparut malgré lui sur son visage, alors qu'il soufflait devant la blague. Bien sûr, il savait très bien à quoi Raizen faisait référence. Je t'ai battu, lui avait affirmé Sharrkan, après son discours lors de la reprise de Kumo. Et cette fois-ci, le Meikyû le mettait au défi de faire mieux, bien qu'il ne soit pas là pour attester de sa victoire.

L'argenté brûla la lettre, mais garda la note. Il la porterait probablement à Hi, comme un porte-bonheur.

Néanmoins, il n'était pas rassuré quant au fait de partir pour probablement un long moment, sans savoir si Raizen reviendrait lui-même en vie de sa propre mission. Il était certes bien entouré et peu d'entités pouvaient prétendre se mesurer à lui, il n'était cependant pas infaillible ou immortel.

C'est à son tour qu'il prit un morceau de parchemin et de l'encre, nota un court message et le plaça à l'emplacement habituel : sur le paquet de biscottes. C'était une habitude un peu étrange qu'ils avaient prise, mais qui fonctionnait pour eux.

Laisse-moi savoir quand tu rentreras en vie.