Intitulé de la mission:

MISSION C - STRATAGEME
Nashi & Kamiko

Hi no Kuni
An 204



Depuis ton arrivée au Teikoku, tu as un objectif et il semble que ton Empereur décide enfin de faire bouger ses pions. Cette missive, ce n’est pas pour rien qu’il te l’envoie à toi. Tu attendais ce moment depuis longtemps et enfin, tu vas pouvoir avancer vers ton but. Il est au courant de tout ceci et, si cette mission arrive maintenant entre tes mains, c’est qu’il est prêt à passer à l’action.

Il faut un début à tout et pour le moment, il faut commencer par quelque chose de simple. Tu dois planifier toute la suite, pour être certaine de ne pas faire d’erreur. Si d’ordinaire, tu es du genre à vouloir t’occuper de ce genre de détails toute seule, tu sais que maintenant que tu appartiens à l’Empire, tu dois faire les choses différemment. Encore plus depuis que tu es ta nouvelle unité. Et c’est une personne qui est aussi dans cette unité que tu décides de prendre avec toi, pour mettre en place tout ceci.

Tu penses que c’est mieux, au final, d’avoir quelqu’un pour discuter de tout ceci, pour avoir un autre point de vue. D’autres idées, des possibilités. Tu n’es pas parfaite, tu fais des erreurs et il y a bien des choses que tu ne sais pas. Tu ne le connais pas, mais, si c’est un soldat de ton unité, tu sais qu’il est au moins passé devant le capitaine, et qu’il lui fait confiance. C’est déjà un bon point de départ.

Dans la salle commune de ton unité, tu attends qu’il arrive pour commencer. Tu préfères que tout ceci se déroule avec un maximum de discrétion, même si tu sais que tu es au milieu des tiens, tu ne peux jamais être certaine des attentions des autres personnes. Tu es bien trop méfiante, quand il s’agit de ton pays.

Un message d’une dénommée Nagamasa Kamiko parvint à Nashi accompagné d’un ordre de mission. Ce nom appartenait à une soldate de l’unité Coloniale, Nashi s’était attelé à apprendre l’identité de chacun pour plaire au Capitaine qui lui avait expressément demandé s’il était capable de travailler en équipe lors de son entretien. Néanmoins il ne connaissait pas grand-chose sur elle, ni sur le pays du Fer qui était concerné par la mission. Alors pourquoi faisait-elle appel à lui qui venait à peine d’intégrer l’unité ? Peut-être était-elle au courant pour ses capacités claniques et elle voulait en faire usage ? Ou s’agissait-il d’un test du Capitaine pour savoir s’il était effectivement capable de coopération ?

Nashi répondit par l’affirmative, mais non sans avoir interroger divers membres de l’unité sur Kamiko. Elle semblait être quelqu’un de fière, à cheval sur le protocole et le respect et prompt à défendre son honneur. Très forte pour son jeune âge, elle ne s’ouvre pas souvent aux autres et ceux que Nashi interrogea ne la connaissait pas plus que ça. Ils lui apprirent cependant que les Nagamasa sont l’un des clans les plus réputés du pays du Fer, ce qui pouvait expliquer pourquoi elle était en charge de cette affaire. Malheureusement Nashi ne trouva rien justifiant sa convocation spécifiquement.

Le jeune soldat rejoignit la salle commune, lieu du rendez-vous, et identifia facilement sa partenaire au haori qu’elle portait toujours sur son dos, selon les informations qu’il avait récoltées. Nashi se dirigea vers elle et se tint droit, comme tout bon militaire.

« Soldat Nashi. C’est un honneur de faire équipe avec vous, j’espère pouvoir vous rendre votre confiance en vous étant d’une quelconque utilité. »

Comme à son habitude, Nashi adaptait son comportement à son interlocuteur, première compétence que devait acquérir tout esclave souhaitant survivre. Or, même s’ils avaient le même rang dans l’unité, Kamiko avait davantage d’expérience, était fière et provenait d’un noble clan dont elle arborait le blason. Cette approche-ci était donc tout indiquée.

Intitulé de la mission:

MISSION C - STRATAGEME
Yoshi, Ippo & Kamiko

Hi no Kuni
An 204



Il est temps de faire avancer les choses. Tu sais ce qu’on attend de toi. Ce que Hanzo attend de toi. Il est au courant depuis ton arrivée dans la citadelle du feu. Ou même encore avant, depuis votre première rencontre.

Une année entière que tu attends, sagement, que ton tour arrive. Tu as fait tout ce qu’il faut au sein de l’Empire, te pliant à ces nouvelles règles et coutumes, apprenant à connaître la population qui représente aujourd’hui comme une nouvelle famille à tes yeux. Mais si nouvelle famille il y a, tu sais que la plus importante reste ta véritable famille. Et surtout l’endroit d'où tu viens.

Tu viens de recevoir cette missive de sa part. Ton nom est marqué à l’encre sur le parchemin, avec un objectif clair et précis. Mais tu sais que tu ne peux pas faire ceci toute seule. Tu as besoin d’aide, pour le début, et ce, jusqu’à la fin. Et quand il s’agit de ton pays, tu sais très bien qu’il n’y a pas de doute sur les personnes aptes à t’aider.

Avoir des membres de ta famille et de ton clan ici avec toi, c’est véritablement une chance. Tout autant que toi, ils connaissent ces terres et les âmes qui y vivent. Ils ont déjà foulé cette terre durant des années, ils ont l’habitude des différentes régions, des différents clans. De la façon de penser des habitants du fer.

C’est bien pour ça que tu fais appel à ces deux-là pour le début de ce long stratagème qui te permettra peut-être de prendre la place que tu souhaites avoir plus que tout. Celle qui a tes yeux te revient de droit. Et ils en sont conscients tout autant que toi.

Tu attends, avec beaucoup d’impatience, qu’ils arrivent chez toi, dans ta petite demeure au sein de la capitale. Ici, tu es certaine qu’il n’y aura pas d’oreilles dans les murs, capable d’entendre les mots qui sortiront de vos bouches. Une nuit, qui risque d’être longue, mais le temps n’est rien, quand tu as un but à atteindre. Tu as besoin d’aide, tu ne peux pas le faire toute seule. Alors te tourner vers ta famille en premier lieu reste le plus logique. Du moins à tes yeux.

HRP:

Stratagèmes @NAGAMASA KAMIKO@NAGAMASA IPPO

fredonnements aux accents d’un Tetsu ignoré jusqu’à ses couleurs et ses hivers. les racines comme disparues ne s’accrochent qu’aux relents d’images qui berce ton esprit. celle-là même qui agissent comme rappels constants de la perte. les mots qui ne savent que résonner à son esprit à leurs accents, la culpabilité comme lien que tu ne sais étancher qu’en leur présence. l’esprit s’évade à un imaginaire tâché de leur sang alors que tes mains s’escriment à retranscrire les mots de Kamiko.

Tu en comprends l’essentiel, tu comprends qu’elle a besoin de toi. Que l’heure est enfin venu pour vous autres d’agir. De reprendre ce qui vous est dû. C’est donc à la hâte que tu décides de l’a rejoindre. Et il ne te faut que quelques instants pour que les bougies s’évanouissent et que tes pas te mènent à l’extérieur. Car tu sais qu’en dépit des mots qui les dépassent, comme à chaque fois, l’absence vous terrasse, fait vriller toutes vos belles résolutions. Pour autant, cela ne t’empêche pas de douter, de prendre conscience qu’il s’agit là de ton unique famille.

joie qui se pressent un peu plus sur tes joues, brouille ton esprit, les lampadaires au bord de la route - suffisant pour que tu ne perdes pas de vu ton objectif. Tu ne t’arrête pas pourtant, tu batailles malgré la nuit tombée parce qu’elle t’a demander de rentrer.

allées et venues entre un passé et un présent, les yeux papillonnent et les muscles se raidissent quand enfin tu passes la devanture : « Otohime ? » les pensées s’emmêlent et ramènent dix années en arrière, les rires et le sentiment de toute puissance, les premiers émois et toutes les premières fois comme si elles avaient eu lieu la veille. et avec l’éveil de ces souvenirs, c’est tous les maux qui remontent en flèche. les larmes et les cris, les doutes, l’impossibilité de l’appeler et finalement la certitude que c’était mieux ainsi. oublié, jamais vraiment, mais certainement était-ils mieux loin des autres, toi qui n’apportait que mort et troubles là où tu passais. un pas en arrière, puis un autre, avant que tes genoux puis ta tête seconder de tes mains ne viennent rencontrer le sol avec déférence.

« M’as-tu demandé ? »

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Du haut de cet ailleurs où tu t’égares peut-être même sans le réaliser, dans un monde tout en autres – autre temps, autre vie, autres travers, autres souvenirs – oui du sommet de ces lointains souvenirs sur lesquels personne ne devrait avoir à s'égarer, tu chutes soudain tête la première dans la lagune de la réalité avec le brusque affolement de ceux qui s'y retrouvent par accident ; tranchante inspiration presque suffocante et réflexe désespéré d'accrocher tout ce que la main peut atteindre pour éviter à tout prix de ressombrer. Tes deux mains viennent s’apposer avec force et droiture sur tes genoux, tandis que tu rélèves la tête fort de constater que le gardien vous a rejoint.

« De même Gardien. Tu as l’air de bien te porter. »

Tu lui adresses de mièvres salutations, sourire sincère, heureux de le retrouver à l’instar de Kamiko. Ravi de les voir enfin embrasser ce destin qui vous est propre. Et alors tu ecoutes comme la princesse manie les mots, fier de constater qu’elle est pleinement consciente des devoirs qui sont les siens. Palabres et intentions comprises, il ne te faut pas même une seconde pour que tu te saisisses du parchemin tendu à ton encontre. Tu prends quelques instants pour en parcourir le contenu, d’autres pour en assimiler les tenants et aboutissants.

Tu jouis d’un rictus sans précédent, bien enjoué d’apprendre que tu serais bientôt de retour en Tetsu no Kuni – mais la raison, plus rapide, veille à ce que tu n'en fasse rien et maitrîse cette expression nouvelle qui naît sur ton visage. A l’inverse, tu te laisses être ancre, roc, lande de répit même temporaire au presque-noyé qu'il est. Il y a un tel engouement dans ces traits que tu observes que tu jurerais en sentir l'onde résonner dans les os de ton bras puis remonter jusqu'à ton cœur serré désormais embraser.

« Pour quand est prévu le départ, Princesse ? » lui souffles-tu Car quand bien même cette nouvelle me comble de joie… permets-moi toutefois d’exprimer mon scepticisme. »

Tu demeures pour le peu silencieux, histoire d’etre certain d’en avoir l’attention avant de poursuivre de plus belle.

«Es-tu certaine qu’il s’agisse là d’une bonne idée que de mettre aux mains de l’Empereur de telles informations ? Ma lame n’ayant autre maître véritable que toi, je me dois de te mettre en garde et cela peu importe les bonnes intentions de Hi. »

Altier tu t'engouffre sans attendre dans la brèche taillée par ces syllabes abattues pour tenter d'y apposer le sens d'une conclusion que tu n'es pas encore en droit de tirer – car mille mots pourraient compléter cette confession laissée en suspens dans l'air plutôt que ceux que tu (voudrais)(crois) s'attend à entendre.

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cœur pourtant sombre de raison. la quiétude ayant laissé place à l’orage de ton âme. sentiment d’inquiétude qui semblait le hanter. encore et encore. des jours qui se suivent. se ressemblent. Samouraï devenu soldat - confiné dans cette routine qu’il s’était forgé. cette cage pour ne pas trop penser. pour oublier. pour éviter de souffrir. parce que les larmes n'avaient plus de raison d’être. sentiment de manque - de mal du pays. il ne te restait plus qu’à respirer. à espérer. à te dire qu’il te suffisait de te lever, de marcher, de manger et de dormir pour avoir l’impression de vivre. maigre illusion. te berçant toi-même de désillusions.

Tu aimes à croire qu’il y a des raisons de se méfier des étrangers et cela quand bien même tu conçois pouvoir donner ta vie pour l’Empereur. Ta vie à toi ne vaut rien. Mais celle de tes pairs. Celle de ceux qui te restent. Tu l’entends d’une toute autre oreille. Alors tu prêtes attention aux palabres ainsi qu’aux non-dits qui les accompagnent sans pour autant en penser moins. Plus qu’en ce serment inviolable, tu as confiance en Kamiko. En celle qui sera un jour régente de Tetsu no Kuni.

Il n’empêche cette lueur mutine dans le regard. Quand bien même tu sembles contraint d’en accepter la décision, soupir au bout des lèvres alors que la question fatidique rompt le silence.

- Tes désirs sont des ordres, Hime.

Des paroles non vides de sens, comme toujours, non conforme à ta façon habituelle de te défiler quand il faut agir ...

- Cependant, saches que moi vivant, notre caste ne subira plus aucune perte. Pas même au nom de l’Empereur.

tu restes alors pantois, tempère tes pensées du mieux que tu peux. Tu interroges d’ailleurs le gardien qui te semble bien trop silencieux.

- Que penses-tu de ce plan, cher gardien ? Y vois-tu ne serait qu’une once de danger pour notre Princesse ?

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Serment irrévocable ; mésentente pourtant présente, méfiance à peine dissimulée. Sur ton faciès règnent en maître tant les hésitations que les doutes, quoi qu’en disent tes pairs. Tu demeures de marbre, convaincu que rien ne pu être tant aisé.

Mais te voilà pourtant toi. toi qui te noies dans son regard, toi qui l’a contemple à t’en brûler la rétine. — ô princesse solaire. Toi qui en imprime la moindre réactions, qui en dépeint la moindre courbe. Pourquoi ? tu l’ignores. Peut-être même que tu t’en fiches pour une fois. Tu lui demanderais bien pourquoi un tel acharnement, une telle ardeur à suivre cet homme dont on sait rien. Mais il te parait désormais évident au discours que t’adresse la princesse, qu’elle tient l’empereur en haute estime.. Alors vous échangez respectivement palabres et silence, employant ces mots, qui passent et s'envolent, instinctivement. Les raisons qui les réunis en ces lieux divergent, mais l’instant présent qui est le même. Tu réponds à sa confiance de la même façon avant que les mots s'élèvent, trahissant les pensées. « Toi aussi Ippo ?.. » prunelles qui roulent. « Soit. Faites donc ce que vous voulez.. » que tu énonces presque marmonnant. Tu ne veux pas trop en dire. Surement parce que tu sais pertinemment qu’il serait chose aisé d’y voir une envie contraire celle de ta maîtresse. Alors tu te contentes du strict minimum.

Et cela même quand toute situation n’a pour effet que d’attiser la consomption de ces steppes où vous avez grandi. Et tu t'y perds à nouveau dans ses opales, peut-être malgré toi. De même que ces mots, elles te prennent au tripes - envoûtantes, saisissantes. Y reconnaissant cette intrépidité propre à Chōgen ou encore Yoshitsune bien avant elle.

Et puis le regard va ; le regard revient sur les proximités qui franchissent quelques barrières imprononçables.

— Ma lame te sera toujours fidèle, princesse. Il va sans dire. Que Moi, Nagamasa Tsuneyoshi fait le serment d’être le phare qui éclaire ce chemin incertain que vous vous obstinez à arpenter.

A défaut de pouvoir obtempérer quant à savoir qui serait le véritable maître que tu servirais, tu sais pouvoir tenir cette unique promesse — serment inviolable depuis la nuit des temps.

Stratagèmes @NAGAMASA KAMIKO@NAGAMASA IPPO

Tu observes, lorgnes sur chacune des palabres à la portée de ta compréhension. Malices qui viennent animer le cœur, les tripes, jusqu'aux poumons encrassés. Tu ne fais que les toiser, qu'apprendre par cœur tout ce qui se trouve désormais sous tes prunelles trop glacées. Le teint de l’éphèbe. L'accroche aux pommettes à peine taillées au-dessus de la jouvence de ses rondes joues. Le teint de la princesse. Blême, pareil à la neige qui ne tombe pas encore. D'un regard, d'un sourire, d’une parole… Chaleur déposée. Humanité envers l'ami, le semblable au cœur grandi.

Alors que tu es dans les affres des plus purs ténèbres, de ceux qui gardent les séquelles, de ceux à qui l'on a ôté une partie de vie. Ton cœur qui s'en défait pour battre, les poumons qui s'emplissent de cet élan avant d'en revenir à cette réalité, à cet autre monde fait de ténèbres mais aussi de clarté. Éclat des tes yeux qui se met un peu plus à flamboyer, un peu plus qu'il ne l'était déjà sous les sourires qui lui furent donnés - ces prunelles semblables aux flammes qui parent du froid.

A sa prunelle accrochée, tu détailles et contemple une certaine détresse qu'elle n'oserait sûrement jamais prononcer. Notamment quand la princesse fait mention de Nagami. Tu t’en souviens. Servante déjà présente lors de votre mariage, à Reira et toi.

Silencieusement, tu laisses Kamiko poursuivre. par politesse. pour l'espace de raison. Les carmines étirées par la bienveillance naturelle, bref ivoire qui se dévoile sur elle. Aura blanche, auréolées, lucioles colorées que tu crois apercevoir avec ses iris fleuries à la ferveur d'un monde que peu comprennent. Il se dégage d'elles une singularité, des volutes éphémères de tendresse que tu n’aurais pensé capter.

Mutin, tu t'octroies des réflexions, des démonstrations encore insoupçonnés. Tu te surprends à en écouter tous les dires, action qui se fait bien proche de Yoshitsune, fier conseiller. Le regard va ; le regard vient sur le visage d’Ippo que tu appelles à poursuivre avec presque autant de ferveur.