Je ne venais même plus à tenir compte de la jumelle réelle qui était de son côté en transe méditative. Venant de tous les côtés, les clones de la Yuki allaient de nouveau tenter de s'en prendre à moi je réfléchissais à comment réussir à prévoir ce nouvel assaut, je savais que seulement l’entraînement et la pratique me permettrait de progresser, mais il est également question de bien s'y prendre. Je savais que dans mes mudras, tout était correct. Je savais également que j'étais parfaitement capable de concentrer un chakra de façon à réaliser le dôme. Est-ce qu'au final, le problème ne se situait-il pas là où je l'avais le moins suspect », c'est-à-dire dans ma capacité à malaxer efficacement mon chakra Fûton. En soit, si la réalisation de la technique était bonne, si les signes incantatoires étaient les bons et que je les réalisais correctement mais que la défense restait insuffisante pour faire face aux assauts. Alors peut-être, je devais revoir la quantité de chakra que j'étais capable de concentrer.

Mais comment concentrer davantage ? Je réfléchissais à comment j'étais parvenu à une telle quantité jusqu’ici. Par la pratique, certes, mais pas uniquement. Je m'étais retrouvée à appliquer exactement les conseils que j'avais donné précédemment à la Chûnin. Et c'est donc ce que j'allais faire. Je venais réaliser de nouveau mes mudras en fermant les yeux encore une fois. Mais cette fois-ci j'allais chercher encore plus loin le vent. Au lieu de me contenter de prendre celui qui se trouvaient autour de moi, j'essayais de ressentir celui qui se trouvait dans tout le dojo, et ce, voir même au-delà. Le vent qui frappait contre les fenêtres, celui qui s'immisçait sous le pas de la porte ou encore même l'air qu’expire chacun des êtres vivants de la pièce.

J'entendais les techniques Hyôton se former autour de moi. Je venais formuler l'injonction à l'attention de l'élément de venir en masse se former autour de moi. Mais hélas ma réalisation ne fut pas suffisamment rapide et alors que le dôme se formait et repoussait une partie des assauts de glace, il fut de nouveau brisé et l’un des dragons vint me heurter de plein fouet. Je suis alors projetée à plusieurs mètres au sol. Blessée, mais pas suffisamment pour être hors combat.

Eyana : « Allez revenez, je vous attends et mettez-y de la patate ! »

Je sais que les clones vont mordre à l'hameçon et cette fois-ci, je n'ai pas le droit à l'erreur. Je viens alors de nouveau réaliser les signes incantatoires et je concentre toute la puissance que je peux ressentir autour de moi. Le dôme se forme et les deux premiers dragons sont repoussés par le vent. Mais le troisième, plus pervers vient se glisser dans une faille que je n'avais pas prévue, synonyme d'un dôme encore inconstant. Je suis de nouveau heurtée et je viens repeindre un autre mur avec mon dos.

J’ai le souffle coupé, je crache mes poumons. Cette fois-ci, la technique de glace m'a bien blessée. Je crache un peu de sang dans la bouche, mais je sens que je n'ai aucun os brisé. Je sens que mes réserves de chakras sont à sec et je lève la main en direction des trois répliques afin qu'elle comprenne que je ne saurais reproduire une troisième fois le dôme.

Eyana : « Nous allons attendre que votre original sorte de sa réflexion si vous le voulez bien. »

Je toussote de nouveau, à cause d'un essoufflement dû à la quantité d'énergie dégagée mais aussi en répercussion à l'impact des dragons de glace. Je m'assois, et avale une pilule ninja pour reprendre un peu d'énergie. Je ne disais pas non à une pause.

Spoiler:

Visiblement, Misaki préférait que nous allions à l’extérieur et je craignais autant que je sentais quelques peu venir ce qui allait se passer par la suite. Elle me connaissait, elle savait que j’étais profondément une fille instinctive. Et que c’était souvent lorsque mon instinct prenait le dessus que j’étais immensément plus efficace. J’avais encore en tête cette image du massacre sur le bateau après m’être faite « capturée ». L’affrontement avait été relativement difficile face aux pirates mais je m’en étais sortie en faisant confiance à mes réflexes et mon cortex frontale.

En réalité, je profitais aussi de cette pause pour reprendre un peu de force. Je glissais une petite pilule dans ma bouche et prenais une gorgée d’eau tout en concentrant une partie de mon Chakra Iroujutsu pour redynamiser l’ensemble de mon corps. De quoi être prête à affronter ce que Misaki me proposerait par la suite.

Au bout d’une heure, nous étions sur place, au milieu d’une clairière marécageuse de Mizu no Kuni dans un espace suffisamment dégagé pour ne pas provoquer trop de dommages collatéraux dans la belle nature de l’île principale de l’archipel. Je me focalisais sur les sensations apprises depuis le début de l’entraînement. Sur comment me concentrer précisément sur toute cette énergie accumulée et surtout parvenir à la contrôler efficacement pour en faire un dome défensif. Le Fûton a cette particularité de ne pas se concentrer sur le fait de ne générer qu’une seule défense mais bel et bien d’alimenter en continue cette dernière pour repousser.

La Chûnin vient ensuite m’expliquer ce qu’elle compte faire, ce à quoi je hoche la tête en répondant d’une voix douce.

Eyana : « Difficile d’estimer la mort potentielle de quelqu’un sur des techniques léthale, mais je note que je n’ai pas à répliquer. »

Un petit sourire vient se dessiner sur mon visage alors qu’intérieurement je peux sentir le démon hurler de sortir de mon corps. Me rappelant les longues semaines de convalescence, de douleurs et surtout de frustration provoquée par de graves blessures. Mais je chasse rapidement cette pensée qui ne laisse que de la place à ce tentateur.

Eyana : « Misaki, envoies, maintenant. »

Je n’étais pas réellement prête mais je voulais surtout m’entraîner en étant prise au maximum au dépourvue. Je la voyais alors commencer à réaliser ses mudras et je me mettais moi aussi à la tâche en bondissant vers elle. Elle exécutait son dernier mudra au même moment que le mien alors que son Hyoton commençait à se diffuser. J’affichais un petit sourire en remarquant que j’étais parvenue à être aussi rapide qu’elle sur la réalisation des signes incantatoires. Quelle distance que j’avais parcouru dans le Ninjutsu.

Et alors que la forêt de stalactite de glace se formait autour de moi, je relâchais le dôme de vent en continue et commençait à briser l’ensemble des assauts pointus que se dirigeait droit sur moi. Je concentrais l’ensemble de mon chakra autour de moi, venant frapper l’air de mes mains pour créer cet effet de rebond.

Les pointes venaient se briser sous l’effet du contrecoup du vent, l’effet cinétique étant suffisamment puissant pour les briser. Après quelques secondes, je venais relâcher la dôme et je retombais en direction du sol, je voyais que j’avais mal balayé le sol et j’allais m’enfoncer droit dessus.

D’un geste réflexe je venais faire une pirouette en l’air avant de m’attraper au côté du Stalactite de ma main gauche, le froid venait me brûler tout en glissant. Mais c’était un simple appui avant de venir briser la pointe d’un violent coup de pied rotatif et me réceptionner sur le sol.

Eyana : « C’était moins une… Je… Ce n’est pas encore parfait… Mais au moins je suis indemne. »

J’avais dépensé tellement de Chakra en réalité avec cette technique que je réalisais que difficilement avoir réussi. L’ensemble du terrain était désormais pollué par la glace.

Un succès suffisant pour elle, le début d’une véritable série de répétition pour moi, pour laquelle la présence de Misaki n’allait plus être forcément nécessaire. Il ne me restait plus qu’à perfectionner la technique en la maîtrisant totalement. Mais j’avais désormais la puissance et la réalisation nécessaire pour la produire pleinement. La sensation du vent m’entourant était devenue comme presque addictive et j’avais envie d’ors et déjà de récupérer l’énergie suffisant pour reproduire de nouveau la technique. Mais il ne fallait pas se leurrer, j’allais d’ors et déjà avoir besoin de repos. Et surtout, il est souvent dit qu’un peu de sommeil est nécessaire pour concrétiser l’expérience.

Eyana : « Je suis prête, retournons au village. »

Je me colle aux cotés de Misaki et je réfléchis à mes rares escapades hors du village dernièrement et surtout mon prochain départ pour l’île des pirates. Ma première mission en tant que Chef d’équipe alors que je n’étais que Genin, je ne l’avais pas réalisé sur le moment mais la confiance de Saji en ce qui me concerne avait été conséquente, il ne m’avait certainement pas mis sous tutelle pour une fois.

D’une voix douce, je venais tout de même ne pas manquer à l’étiquette envers la Yuki.

Eyana : « Merci pour l’entraînement et tout ce que tu m’as apportés, très clairement, j’en suis à ce niveau aujourd’hui en Ninjutsu grâce à toi. »

J’avais pensé à inviter Misaki avec moi pour ma mission, mais je pense que l’envie du Mizukage était aussi de me voir prendre mon propre envol et me débrouiller loin de mes encadrants, comme j’avais pu le faire avec Fuso ces derniers mois. L’hiver approchait et l’Automne avait été une saison charnière pour moi au sein de Kiri, cet hiver serait signe de mon ascension, je pouvais le sentir.

Nous étions désormais de retour à l’intérieur et je venais m’incliner devant la Chûnin une dernière fois avant d’avoir hâte de filer me reposer. Mon lit dans ma collocation avec l’empoisonneuse m’appelait car c’était synonyme de réconfort mais aussi de vite reprendre l’entraînement.

Eyana : « A une prochaine Yuki-Sama, il faudrait que nous nous fassions un réel entraînement à l’occasion. »

Je laissais une porte ouverte, mais la Yuki savait tout aussi bien que moi qu’elle n’était pas à son avantage dans un duel pur, contrairement à mon cas où c’était complètement ma force. Rien de plus horrible qu’un combattant ultra boosté qui frappe fort et qui en plus peut se guérir de ses blessures. Je songeais à ce sujet à ma symbiose avec Zushakon et les réflexions d’assimilation de son pouvoir dernièrement plutôt que d’essayer simplement de me libérer de lui. Etait il finalement complètement une entrave ou aussi un pouvoir intérieur ?

Je filais au monde des songes, laissant mon esprit vagabonder en direction de réponses que l’esprit logique ne pouvait m’apporter.

Les jours suivants allaient être dédiés à la répétition du Dome de vent afin de m’offrir la protection la plus puissante possible. Si la vitesse était d’ores et déjà maîtrisée, il me restait à maîtriser le bon dosage du Chakra et la réalisation d’une défense vraiment impénétrable. Cela fut le travail de plusieurs séances afin de s’assurer de préserver au maximum ma réserve de Chakra mais également qu’en cas d’attaque réellement globale comme l’un des gaz de Fuso, la réponse défensive fut efficace. Le Dôme maîtrisé, je passais aux prochaines étapes de ma maîtrise du Ninjutsu.