« Une petite impatience ruine un grand projet. »
De Confucius.
Ryu réussit à identifier le troisième membre de notre groupe. Je fus impressionné par la taille du lion qui l’accompagnait. Nous nous approchâmes tous les deux et, une fois que nous fûmes sûrs de son identité, mon voisin fit les présentations. Je saluais la jeune femme d’un signe de la main et la gratifiais d’un petit sourire doux et sincère. Toutefois, son regard me refroidit bien vite : défi ou dédain vis-à-vis de Ryu ? Je ne saurais me décider. Les deux ne me convenaient guère. Le premier me laissait croire qu’elle ne nous considérait absolument pas comme des partenaires de mission, mais plutôt comme des adversaires à qui elle devait montrer sa supériorité. Le second ne m’enchantait pas plus : nous prenait-elle vraiment pour des individus indignes de sa personne ?
Nous partîmes rapidement. Les banalités ayant été faites, nous n’avions plus aucune raison de rester aux portes de la capitale. Ayant brièvement étudié le trajet avant de partir, je pris naturellement la tête de notre trio pour ouvrir la voie. Durant les premiers instants, je cherchais comment briser la glace avec Ikumu. La réponse qu’elle fit à la question de Ryu me fit bien vite abandonner l’idée de faire un quelconque pas dans sa direction. Ce ton neutre et platonique me laissa penser qu’elle souhaitait garder ses distances avec nous, comme si nous n’étions pas assez bien pour elle. Quant au contenu de sa réponse, il ne m’aida pas non plus à l’apprécier. Qu’elle ne veuille pas s’avancer sur la mission tant que nous n’avions pas toutes les informations en main, je pouvais le comprendre. Cependant, pourquoi fallait-il qu’elle nous rappelle les objectifs de notre mission ? Nous avions eu le même ordre de mission, je n’étais pas stupide à ce point.
Durant le premier jour, nous avançâmes plus vite que prévu. À ma demande, nous fîmes plusieurs haltes pour que je puisse vérifier notre position par rapport au soleil. C’était la première fois que je me rendais dans cette région de l’Empire. Je ne posais aucune question aux autres, bien décidé à me débrouiller tout seul dans cette tâche. En effet, se rendre dans un endroit inconnu était, pour moi, un excellent entraînement de localisation : quel que soit le lieu où je me rendais, je devais être capable de me repérer avec les moyens que j’avais à ma disposition. Vers quatorze heures, je proposais de faire une halte un peu plus longue non loin d’une rivière, à l’ombre d’un bosquet, histoire que chacun puisse se rassasier et remplir ses gourdes.
Lieu où le trio fit la pause de quatorze heures.
Je donnais le signal de départ une trentaine de minutes plus tard. J’avais beaucoup de mal à évaluer le temps qu’il nous faudrait pour parvenir à notre destination : cela me paraissait tellement plus simple lorsque j’étais chez moi, devant ma carte. La vie d’un enfant étant en jeu, j’estimais que nous ne pouvions nous permettre de perdre du temps. J’avais toutefois conscience qu’arriver sur place complètement exténué n’était pas non plus une solution. Nous ne savions pas sur quoi nous allions tomber. Quelque chose à propos de cet ordre de mission me chiffonnait vraiment depuis que nous étions partis, mais je n’arrivais toujours pas à savoir exactement quoi.
Je ne savais pas comment demoiselle Ikumu faisait : ses propos laissaient à penser qu’elle arrivait à se détacher totalement de la situation. Mon esprit était en pleine ébullition : mes petites cellules grises demandaient de la matière pour travailler. Je n’avais pourtant rien à leur offrir pour le moment. Cette attente était insupportable. J’étais néanmoins sûr d’une information : lorsque nous arriverons au hameau, les chances de survie de l’enfant auraient déjà disparu depuis un moment. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’il avait disparu lorsque la missive avait été transmise aux autorités adéquates à Urahi. En début de soirée, nous arrivâmes en vue de la forêt qui abritait notre destination.
Forêt abritant le hameau, destination de notre mission.
Nous pénétrâmes dans les bois quelques instants plus tard. Au bout de quelques kilomètres, la température chuta de quelques degrés tant la forêt était devenue dense : les rayons du soleil avaient grand mal à parvenir jusqu’au sol. Le vent, quant à lui, avait réussi à se frayer un chemin. Il s’amusait à danser avec les branches, se divertissant du moindre craquement sinistre qu’il pouvait produire en jouant avec les arbres. Il allait falloir trouver un autre moyen que le soleil pour se repérer. Je décidais de me fier à la mousse sur les troncs : bien que cela ne soit pas une source exacte, je considérais qu’elle était assez fiable si je me référais à plusieurs lieux de pousse en même temps. La nuit était déjà bien avancée lorsque je proposais de faire une pause pour le reste de la nuit. J’étais exténué. Demain, lorsque nous arriverons sur place, nous aurons besoin de toutes nos capacités pour résoudre cette affaire. Actuellement, ce n’était pas mon cas : j’avais besoin de repos. Je détestais montrer mes faiblesses, mais cela serait mettre la mission en danger que de ne pas admettre à mes compagnons que je n’en pouvais plus.
Des tours de garde furent organisés. Je me positionnais sur le troisième et dernier de la nuit. Nous partîmes à l’aube, après avoir pris un petit-déjeuner bien mérité. Mon ventre se mit à gargouiller une heure après notre départ. Je rougis de honte : je n’avais clairement pas assez mangé. Toutefois, je ne m’arrêtais pas : j’aurais l’occasion de me rattraper sur un autre repas. Nous nous arrêtâmes de nouveau quelques heures plus tard. Nous avions malheureusement perdu une heure, car j’avais fait quelques erreurs. Celles-ci nous avaient mis sur la mauvaise voie. Étant encore débutant dans le domaine, j’étais exténué par les efforts fournis pour retrouver le chemin vers le hameau : je ne pensais pas que cela serait aussi compliqué de repérer sa route dans une forêt aussi dense. Ma fierté en avait pris un coup.
Source : jhibli style (tree), par artcobain (DeviantArt).
Arbre auprès duquel le trio fit une pause, après avoir retrouvé leur chemin.
Nous mangeâmes un repas des plus frugales. J’avais hâte de retourner dans un endroit civilisé pour me remplir la panse. Durant les voyages, la nourriture proposée était loin d’être une pitance suffisante pour mon estomac. Hatsuka se demandait toujours comment il était possible que j’ingurgite autant d’aliments en un seul repas. Il faut dire que les femmes, dans ma famille, ne me faisaient pas de cadeaux lors des entraînements quotidiens. Je devais bien pallier à cette haute dépense d’énergie par tous les moyens possibles. Pour en revenir à notre mission, il y avait tout de même un point positif : malgré ce malencontreux contretemps, nous devrions arriver à destination avant la fin de la journée. Nous reprîmes la route quarante-cinq minutes plus tard. Vers la fin d’après-midi, nous arrivâmes à un ravin. Je consultais la carte.
« Hum… Le village se trouve de l’autre côté du ravin. Il devrait y avoir un pont… »
Je pointais un doigt en direction de notre droite.
« … dans cette direction à environ deux kilomètres. »
Le pont fut plus facile à trouver que je ne l’espérais.
Pont menant au hameau, destination de la mission.
Nous le traversâmes sans encombre. La forêt de ce côté-ci semblait beaucoup plus dense que celle que nous avions arpenté jusqu’à présent. Curieusement, un chemin se dessinait entre les troncs. Pour un village reculé dans les profondeurs de la forêt, ce sentier était rudement bien tracé : ce hameau était-il aussi coupé du monde que le laissait à penser l’ordre de mission ? Je notais cette information dans un coin de ma tête. Nous arrivâmes aux abords de notre destination en début de soirée. Quelques marches menaient à une porte, seul accès possible pour franchir la muraille. Enfin, vu sa taille, cela s’approchait plus du mur défensif que de la muraille. Sur un écriteau, nous pouvions lire le nom du bourg : Nagoro.
Mur de défense de Nagoro et sa porte.
Pourquoi un hameau perdu dans les bois aurait-il besoin d’un mur pour se protéger ? Étant assez loin de la capitale, je pouvais comprendre que les villages cherchent à se défendre. Mais, tout de même… nous étions vraiment perdus au milieu de nulle part. Il fallait vraiment le vouloir pour se rendre dans un trou aussi paumé. Le concours de circonstance fit qu’au moment où nous nous approchâmes de la porte, une jeune femme en sortit pour allumer la lanterne se trouvant à droite de l’ouverture. Elle fut aussi surprise que nous. Elle analysa rapidement la situation.
« Soldats d’Urahi, je vous souhaite la bienvenue à Nagoro. Je suis Saori, gardienne de la porte. »
Saori, gardienne de la porte.
Un gros chat blanc sauta par-dessus le mur et vint se poser aux pieds de sa maîtresse. Sa taille n’avait rien à envier au lion d’Ikumu. Cette histoire était de plus en plus étrange.
« Veuillez décliner votre identité et me montrer vos ordres de mission. »
Pourquoi un hameau aussi reculé ferait-il appel aux soldats de la capitale s’il a une force de frappe suffisante pour se défendre ? J’avais foi en l’administration de nos unités : cette mission nous a été confiée parce qu’ils estimaient que nous avions le niveau pour la mener à bien. Je tendis mon ordre de mission à notre interlocutrice tout en me présentant.
« Kentaro. Je suis Hagiwara Kentaro, soldat de rang C, sans unité. »
Lorsque j’eus récupéré mon ordre de mission, j’encourageais mes compagnons à présenter le leur d’un signe de la tête : mieux valait-il pour le moment se plier aux coutumes et exigences de ce village. J’en profitais pour les présenter.
« Je vous présente mes camarades : Hoshino Ryunosuke, soldat de rang B, sans unité, et Hokazuka Ikumu, soldat de rang C, sans unité. »
Saori examina attentivement les ordres de mission. La méfiance se sentait dans le moindre de ses gestes. À quoi est-ce que je m’attendais ? Pour un hameau de cette taille et se trouvant aussi loin des routes empruntées par la plupart du commun des mortels, il fallait s’attendre à une telle suspicion vis-à-vis des étrangers. Un petit rire se fit entendre du côté de la porte. Un vieil homme venait de la franchir et nous regardait avec bienveillance. Enfin… je trouvais qu’il avait une petite lueur de folie dans le regard.
« N’es-tu pas un peu trop dur avec nos invités, Saori ? »
Elle le foudroya du regard.
« Hiroki, vieux fou ! Tu ne devrais pas être dehors à une heure pareille. Il en va de ta sécurité et de celle du village. »
Hiroki, herboriste de Nagoro.
« Ne crois-tu pas que tu en fais un peu trop ? »
« Assez ! Ne discute pas. Rentre chez toi. »
Le vieillard ne se démonta pas face à la hargne de la jeune femme.
« Comme tu ne peux pas quitter ton poste, tu vas avoir besoin de quelqu’un pour les conduire à la maison que Yukiko a fait préparer pour eux. »
« L’une des personnes de la milice peut s’en occuper. »
Quoi ? Depuis quand un hameau avait-il besoin d’une milice ? Cette histoire devenait de plus en plus irréaliste. À moins que… ils avaient été très succincts dans leur demande d’aide. Je savais qu’ils ne pouvaient pas tout dire dans une simple lettre, mais tout de même. À ce niveau, je le ressentais comme de la rétention d’information. Quelque chose se tramait dans l’ombre.
« Ryoko est déjà partie prévenir Yukiko. Tu es donc seule à ton poste. Laisse-moi faire. »
Yukiko, cheffe de Nagoro.
L’échange dura encore quelques longues minutes. Saori finit par capituler et rendit les ordres de mission à mes compagnons. Elle nous laissa ensuite en compagnie d’Hiroki. Celui-ci se fit un plaisir de nous conduire à travers le village, s’arrêtant parfois pour commenter un arbre, un panneau ou tout objet qui lui semblait digne d’intérêt. Il ne nous laissa pas en placer une. J’avais des doutes quant à la santé mentale de cet homme. Il ne semblait pourtant pas bien méchant. Le vieil homme nous conduisit à une maison de taille modeste un peu à l’écart des autres. Celle-ci était postée stratégiquement : assez loin des habitations, mais assez proche pour pouvoir surveiller ses occupants.
« Yukiko viendra vous voir un peu plus tard. En tant que responsable de ce hameau et à la vue des derniers évènements, sa charge de travail a considérablement augmenté. »
Hiroki ne prit pas la peine d’entrer. Il resta sur le seuil de la porte.
« Vous avez de quoi vous restaurer et vous désaltérer dans la pièce principale. Un bain a été préparé à votre attention. Vous êtes priés de ne pas fumer à l’intérieur. Votre lion ne peut pas rentrer à l’intérieur et doit rester dans le jardin à l’arrière de la maison. Merci de ne pas quitter votre résidence tant que Yukiko n’est pas venue vous voir… ou vous en subirez les conséquences. »
Maison préparée pour notre trio à la demande de Yukiko, cheffe de Nagoro.
Ooook. Son discours était légèrement flippant. Nous n’eûmes pas le temps de l’interroger qu’il était déjà parti en claquant la porte. Je grommelais un magnifique :
« Putain, j’ai la désagréable impression qu’on nous prend pour des cons… »
D’un autre côté, il serait difficile de partir faire des recherches de nuit dans cette forêt… surtout qu’on ne connaissait absolument pas la région. De plus, partir à l’aveuglette n’était pas la meilleure des solutions non plus. L’entretien avec Yukiko devrait déjà apporter quelques éclaircissements. Nous pourrions ensuite mettre en place un début de plan. Nous le compléterons ensuite avec les informations que nous pourrons glaner demain auprès des autres habitants du hameau. Je gardais le fruit de mes réflexions pour moi. J’avais toujours autant de mal avec Ikumu : je ne savais pas du tout comment m’y prendre pour l’aborder sans me faire prendre de haut. Je me mis à explorer la maison. Il y avait deux chambres, dont une qui donnait directement sur le jardin. Je proposais donc à la jeune femme :
« Est-ce que tu veux prendre la chambre qui donne sur le jardin pour être avec… euh… »
Je ne savais même pas comment s’appelait son lion.
« … ton lion ? »
La vérité, c’est que j’étais très mal à l’aise de partager une chambre avec une femme, aussi gentille que pouvait être Ikumu. Je m’adressais ensuite à Ryunosuke. Il est vrai que je donnais beaucoup de directives, mais les paroles du vieillard n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd.
« Est-ce que cela te dérange si nous partageons la même chambre ? »
Notre chambre donnait sur la rivière Aibiki. Il y avait une sorte de terrasse qui s’avançait sur l’eau et qui communiquait avec l’ensemble des pièces donnant sur le cours d’eau. Si je ne pouvais pas fumer à l’intérieur, cet endroit était parfait pour que je puisse m’adonner à cette pratique.
Terrasse donnant sur la rivière Aibiki.
Je posais mes affaires dans la chambre. Je levais les bras et constatais avec une grimace que j’avais tellement transpiré que les mouches pourraient tomber raides mortes rien qu’en sentant l’effluve malodorante provenant de mes aisselles.
« Est-ce que quelqu’un a besoin de la salle de bain ? »
Ça ne me dérangeait pas de passer en dernier, tant que je pouvais me décrasser un coup, ça m’allait. Il était clair que je ne pouvais pas me présenter comme ça à la cheffe du hameau. Je pris le temps d’abord d’aller faire mes besoins. Après quelques minutes de recherche, je trouvais des toilettes sèches au fond du jardin. Je pris soin de faire un détour pour ne pas passer à côté du lion. Celui-ci devait bien sentir que je n’étais pas à l’aise en sa présence. En revenant dans la chambre, je constatais que les habitants avaient même pensé à mettre des vêtements de rechange. Les questions fusèrent à nouveau dans mon esprit. Je croisais les bras et formulais à voix haute ce que je pensais tout bas.
« Hum… qu’est ce qu’ils cherchent à faire ? À endormir notre vigilance pour éviter que l’on pose les questions qui fâchent ? »
J’haussais les épaules. J’ajoutais, une petite pointe de déception dans la voix :
« De toute façon, c’est trop petit… »
A moins que cela soit mon mètre quatre-vingt-dix-huit qui soit trop grand. J’avais pris cette fâcheuse habitude de parler tout seul quand j’étais chez moi. Celle-ci était tant présente dans mon quotidien que je ne pris pas garde que je l’utilisais ici. Lorsque se fut mon tour d’utiliser la salle de bain, je ne me fis pas prier et vins me glisser dans le bain. Je fus assez surpris qu’un hameau de cette taille ait de telles commodités.
Salle de bain de la maison prêtée par le hameau de Nagoro aux soldats d’Urahi.
Je ne devrais pas m’étonner qu’un hameau vivant presqu’en autarcie ait aménagé ses maisons. Il fallait néanmoins un certain savoir-faire pour aménager certaines choses, dont le bassin dans la salle de bain. Je sortis du bain une vingtaine de minutes plus tard, me séchais et m’habillais rapidement avec les vêtements propres que j’avais sortis plus tôt de mon sac. Je pris le temps de nettoyer et d’étendre dans le jardin ceux que j’avais porté pendant deux jours. Notre affaire n’allait pas se régler en l’espace d’une journée : ils auraient donc largement le temps de sécher avant notre départ. Je revins ensuite dans la pièce principale : elle en mettait du temps pour arriver, cette Yamiko.
Ne sachant pas exactement où étaient mes compagnons, je me décidais à ouvrir la porte qui donnait sur la terrasse et la rivière Aibiki. Je pris quelques-uns des aliments se trouvant sur la table et les disposais dans une assiette. Je vins m’asseoir sur la terrasse avec la nourriture, bien décidé à me rassasier tout en fumant la pipe. Je sortis celle-ci de son étui et la bourrais de tabac. Je vins m’asseoir au bord de la terrasse et mis mes pieds dans l’eau : j’adorais marcher pieds nus et, pour le moment, rien ne m’obligeait à porter des chaussures. Quant à mes camarades, ils finiraient bien par débarquer d’une façon ou d'une autre.
- Résumé:
Le trio parte d'Urahi pour se rendre à Nagoro, destination de leur mission. Ils arrivent à Nagoro le deuxième jour, en début de soirée.Ils rencontrent Saori, la gardienne de la porte. Celle-ci contrôle leur identité et leur ordre de mission.
Intervient alors Hiroki, l'herboriste du village. Celui-ci les conduit à travers le hameau vers la maison préparée à leur attention à la demande de Yukiko, la cheffe de Nagoro.
Hiroki les informe que Yukiko souhaite s'entretenir avec eux ce soir mais qu'elle a quelques affaires concernant le hameau à régler avant de venir à leur rencontre. En attendant, ils peuvent disposer de la maison comme ils le souhaitent. Ils les prévient néanmoins que s'ils s'aventurent en-dehors de la maison avant la visite de Yukiko, les soldats auront des ennuis.