L’alerte était donnée, tous les shinobis prévenus. Chacun savait ce qu’il avait à faire, et possédait devant lui quelques heures pour se préparer au pire. Nozomi quitta l’académie et se dirigea directement vers son fils afin de lui confier les informations données par la Tsuchikage.

- “Elle a donné son accord. Vous pouvez aller évacuer Torii, mais éloignez vous de la capitale. Allez vers la frontière.”

Ils s’observèrent durant quelques instants. La mère aurait voulu le protéger de tout cela, lui épargner cette vie de shinobi dans laquelle il s’était engagé. Mais il s’agissait de sa décision. Elle ne pouvait pas l’empêcher de choisir sa voie. En revanche, elle pouvait être un peu égoïste et le retarder de quelques minutes.

- “Veux-tu venir à la maison avec moi, dire au revoir à tout le monde ?”

L’enfant hésita, se tourna vers son équipe et échangea avec eux. Tous semblaient s’être mis d’accord pour se retrouver devant une des portes d’Iwa une fois qu’ils auraient fait les adieux à leurs proches. Ils désiraient partir le plus vite possible. Chaque minute comptait. Nozomi et Iwajiro se hâtèrent pour arriver chez eux. Les visages qu’ils croisaient étaient soucieux. Chacun s’attendait au pire, après avoir entendu la cloche du rassemblement. Le reste de la population ne savait pas encore ce qui arrivait, mais s’en doutait. Ils l’avaient déjà vécu.

La mère et le fils arrivèrent rapidement au domaine des Xuân. Ou ce qu’il en restait. Ils furent accueillis par Inaho et son visage grave, qui les dirigea à l’intérieur. Là, Haruo attendait, assis sur une chaise. Les deux nouveaux arrivants s’installèrent également sur le mobilier dépareillé, autour du chêne et du roseau. Puis Nozomi prit la parole.

- “Yonbi a été libéré. On ne sait pas encore comment. Il semblerait… Que l’Esprit Terrestre, mon professeur, soit déjà sur place. Je vais y aller pour sceller le Dieu.”

Elle vit à contrecœur les réactions de ses parents. Son fils enfonça le clou.

- “Je vais à Torii avec mon équipe pour les évacuer. Nous essaierons de trouver d’autres shinobis pour venir avec nous.”
- "Évacuer vers où ?
- “Iwa est évacuée vers la mer. Torii, vers les frontières.”

Le couple échangea un regard. La mère et le fils également. Le silence devint pesant, chacun comprenant la situation. Les familles étaient évacuées à des endroits différents. Séparées, sans même savoir si elles pourraient se revoir.

- “Je reste là.”
- “NOUS, restons là, mon chéri.”

La trentenaire hocha la tête. Elle s’était doutée de cette réaction, et ne pourrait pas leur faire changer d’avis.

Nozomi leur confia les autres informations qu’elle possédait. Iwajiro, lui, prit ses affaires, quelques biscuits donnés par sa grand-mère et leur fit ses adieux. Lorsque l'horticultrice serra son fils dans ses bras, elle lui chuchota quelques mots.

- “Ne risque pas ta vie. Et si tu peux, reste avec ton oncle et ton frère le temps que ça se tasse. Fais bien attention à toi.”

Ils s’embrassèrent longuement avant qu’il ne parte rejoindre son équipe. Voyant sa mère se diriger vers la cuisine, Nozomi l’en empêcha.

- “Non, maman. J’ai besoin de vous deux ailleurs.”

Une idée lui avait traversé la tête. S’ils voulaient rester là, alors ils se rendraient utiles et s’occuperaient l’esprit. Inutile de se ronger les sangs dans cette maison sans souvenirs.

- “Prends de quoi cuisiner. Et toi papa, de quoi jardiner.”

Ne partant que dans quelques heures, la kunoichi avait encore le temps d’aider au village. Elle fit son sac, et jeta un dernier regard à leur magnifique arbre. Seul vestige de ce qui avait été autrefois leur domaine. Ils quittèrent tous les trois la maison neuve, et empruntèrent un chemin qu’elle connaissait bien. Sur la route, ils renseignaient les gens qu’ils croisaient : ils devaient faire leurs valises, bientôt, ils devraient partir. Les pas des Xuân les menèrent à la serre. Celle-ci était agitée.

- “Nous sommes arrivés.”

Nozomi entra à l’intérieur, saluant ses collègues. Et présenta ses parents - pour ceux qui ne les connaissaient pas encore. Inaho sourit à tous ceux qui croisèrent son regard. Haruo, lui, regardait déjà du côté des plantes. Lorsqu’il vit un shinobi “cueillir” une plante en arrachant ses racines avec. Son sang ne fit qu’un tour, déposant là ses outils, il parti s’en occuper sans un regard en arrière. Non sans gronder le jeune homme au passage.

- “Voilà qui devrait l’occuper.”
- “Et nous ? J’imagine que tu ne m'as pas fait venir pour rien.”
- “Nous, nous allons aider à la fabrication de médicaments et d’onguents.”

Elle sourit au regard interrogateur de sa mère, et lui fit signe d’attendre. Puis elle descendit les escaliers, et remonta avec une table qu’elle installa entre l’entrée de la serre et la porte menant en bas. Descendit une seconde fois et revint cette fois-ci avec des mortiers et pilons, qu’elle posa dessus.

- “Nous pouvons aider sans utiliser de chakra. Je dois économiser le mien, mais je suis tout de même capable de fabriquer des choses ! Tu peux m’aider ici, ou alors on peut installer un âtre quelque part afin que tu cuisines. J’imagine que nous aurons besoin également de quelques provisions. Nous ou bien ceux qui sont évacués.”
“Je vais commencer par passer du temps avec ma fille.”

Pour toute réponse, Nozomi lui sourit. Et à elles deux, elles commencèrent à préparer les plantes qui seront ensuite utilisées pour fabriquer les médicaments. Ceux envoyés en même temps que les shinobis partant à la rencontre de Yonbi. Avant d’attaquer la grande quantité qu’il allait falloir pour les blessés laissés dans son sillage…

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