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物語天剣の冒険 : 天白虎編 ~ Les aventures de l’épée céleste du village caché de la brume : le chapitre du tigre blanc divin

Hoshino Watari
Hoshino Watari

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Mer 27 Sep 2017 - 1:30
Il est des légendes que peu de gens connaissent dans le pays de l’eau. Celles-ci étaient très nombreuses et racontaient des mythes fondateurs et oraux qui survivaient avec la foi des hommes et la tradition orale qui leur était transmise. Dieux fondateurs, lunes sanglantes, guerriers légendaires, créatures élémentaires, romances et tragédies… Ces modestes lignes vous conteront comment, en Kiri, le peuple de l’eau de la brume, entendit de nouveau le rugissement des tigres blancs…

- - - -

C’était une soirée parmi d’autres. L’été avait le don de chasser les froides brumes habituelles du village caché. Mais plus encore, sur l’archipel dans sa globalité, les chaleurs remplaçaient désormais les vols printaniers de pétales de fleurs de cerisiers. Les pluies impromptues laissaient place aux ronronnements des insectes au long du déroulé des jours et des nuits, tandis qu’une certaine candeur joviale s’était emparée des humeurs des habitants du pays.

Cette chaleureuse atmosphère s’était répandu jusqu’à son dojo. Héritiers du don d’une pastèque fourni par l’une de ses nombreuses connaissances au sein du village, une douce quiétude s’était installée auprès de lui et de sa nouvelle colocataire. Contemplant les lumières nocturnes, il était heureux d’être là, aux côtés d’Eirin. Il essuya la joue de celle-ci, qui avait mangé sa tranche de pastèque de manière fort peu gracieuse, mais qui lui convenait tout à fait. Watari, du clan Hoshino, était un samouraï qui était venu de très loin et qui avait traversés plaines, montagnes, forêts et mers, pour arriver ici, au village de la brume. Sa cousine, qui lui tenait compagnie, venait elle aussi de très très loin. Mais cette histoire, n’était pas celle de la jeune femme. Elle aurait ses heures de gloires, mais pour le moment, elle resterait ici, pour veiller sur son dojo.

Lui, il avait été interpellé par le petit chat noir qui avait élu domicile chez lui. Suivant la course du petit félin noir, il avait dépassé les limites du village jusqu’aux marais. Où allait-il ? Il n’en savait rien. Il faisait chaud et la sueur allait rapidement le lasser. Dans sa course, les lumières se faisaient de plus en plus sombres. Seuls les petits yeux verts du chat lui démontraient par où avancer. Dans l’obscurité du marais, le petit chat l’emmenait vers une étrange destination. Il se mit de plus en plus à être sur ses gardes au fur et à mesure que la brume apparaissait. Des petits grondements s’élevaient au loin. Des arcs électriques et du vent soufflait à travers le marais. S’approchant lentement mais sûrement, le jeune samouraï, avec prudence.

Au sein de l’obscurité, une petite créature émettant de la lumière était en train de feuler dans l’obscurité. Autour d’elle, deux créatures reptiliennes cherchaient à attaquer le félin au pelage blanc et aux tigrures noire. Autour de lui, deux serpents crachaient en cherchant à tenter de mordre leur proie, mais celle-ci, farouche, émettait des petits arcs de foudre pour tenter de les faire fuir. Mais ceux-ci semblaient persistant et tablaient sur la fatigue de la créature pour espérer la tuer. Mais il fallait dire que c’était plutôt rare, ce genre de créature.

Un tigre blanc. Honnêtement, le jeune homme était tellement surpris qu’il ne savait pas comment réagir. Ces créatures étaient pour beaucoup, des légendes éteintes. Dans son pays, cette créature symbolisait la noblesse et la légende voulait que seuls les plus vertueux Empereur puissent les rencontrer… Et il doutait sincèrement être le modèle de cette vertu et ses origines, sans être déshonorantes, n’étaient pas très nobles pour autant. Il n’y avait aucun moyen lui d’avoir un quelconque lien avec un quelconque empereur.

De toute façon, peu importait cet état de fait ou cette légende ; pour lui, il fallait sauver cette créature mythique de ses serpentins agresseurs. Usant du côté non-tranchant de sa lame, il les dévia rapidement et dans un kiai expressif. La créature aux yeux bleus, surprise, le fixa, le dos rond, alors que le samouraï avait éloigné les prédateurs. Dans l’expectative, le samouraï contempla les deux félins, qui s’étaient mis à discuter par des miaulements qui lui étaient bien évidemment incompréhensibles. Observant cette discussion, il ne pensait pas qu’un jour le petit Kuro lui prouverait qu’il était donc capable de comprendre les hommes, ou au moins d’être plus qu’une créature à ronron qui lui réclamaient les meilleures parties des sushi qu’il préparait assez régulièrement.

Soudainement, le petit tigre blanc se mit à parler l’être humain arrachant un petit cri de surprise au samouraï. « Je ne croyais pas Kuro-dono quand celui-ci m’avait promis qu’il m’amènerait un humain pour me sauver, de gozaru… » Il se lécha une oreille, comme s’il cherchait à essuyer une goutte de sueur, avant de s’étirer, montrant à quel point il était fringuant.

« Je suis Tatsunori du château des portes célestes ! Tu sembles porter le sabre, humain ! » Il inclina son museau félin pour honorer son interlocuteur. « Qui es-tu, samouraï qui as quitté tes terres enneigées, de gozaru ? » Avait-il ajouté, en se grattant derrière l’oreille dans le même temps. Watari le regarda, se demandant s’il devait répondre. « Watari, du clan Hoshino… »

Kuro revient se frotter contre ses jambes, mais son attention se reporta sur le petit tigre, qui s’était approché. « Ton compagnon m’a compté tes louanges et tes vertus, de gozaru. Tu me sembles mériter de pouvoir me porter, Watari-dono. Je vais avoir besoin de toi, car je me suis perdu et mon père, le grand seigneur du Tenmonshirô est à ma recherche ! Si tu m’y emmènes, tu auras l’occasion de rencontrer mon père, le grand Raimoro ! Qu’en dis-tu, humain de gozaru ? »

La petite boule de poil tigrée se comportait comme certains fils de nobles qu’il avait rencontrés dans son pays d’origine. Pourtant, il semblait ne pas être doté d’un mauvais fond et même s’il jouait aux durs, celui-ci semblait assez fatigué. Il ne pouvait pas le laisser ici. « Eh bien, Tatsunori-dono, je ne vais pas vous laisser ici… » Il s’approcha, le petit tigre s’avançant, l’air satisfait. « Gratte-moi aussi derrière l’oreille, de gozaru ! » Lui ordonna-t-il en se postant sur l’épaule. « En route, Watari-dono ! »
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Hoshino Watari
Hoshino Watari

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Jeu 28 Sep 2017 - 3:04
« Tu es brave, pour un humain, de gozaru ! Notre route sera longue et compliquée, mais j’ai foi en toi, Watari-dono ! » Le petit tigre avait élu domicile sur son épaule. Haut perché depuis la haute stature de celui qui l’avait sauvé, Tatsunori guettait de ses yeux félins la moindre menace. « Tout va bien, Tatsunori-dono. Hors des marécages et en ma présence, bien peu de choses pourront t’arriver. » Mais le félin n’était pas pour autant rassurer et il feula en réponse : « Tu te trompes ! Tes congénères chassent nos cousins pour leurs peaux ! Du moins, mon frère m’a toujours dit de faire attention car les Hommes sont cupides et ont oubliés qui nous étions, de gozaru ! »

Watari haussa un sourcil en écoutant la voix un peu enfantine et ronronnant de son interlocuteur. Celui-ci parlait pourtant bel et bien comme un samouraï du pays de fer, ce qui rendait la scène encore plus étrangement burlesque. Et pas de doute sur la nature de félin de Tatsunori, celui tentait régulièrement de se gratter l’oreille. Ce rituel s’était même prolongé de longues minutes, jusqu’à ce que légèrement embêté de demander de l’aide à son protecteur improvisé, Watari lui avait flatté de ses ongles sa douce fourrure tigrée de blanc. Il réalisait encore assez mal qu’il avait sur l’épaule une boule de poils que des gens cherchaient toutes leurs vies à rencontrer. Enfin, celui-là était un spécimen relativement miniature et s’il apprenait que les légendes sur les titans à tigrures noires n’étaient en fait qu’une colonie de tigre ne dépassant pas la taille de celui-ci, il serait assez déçu.

Cela dit, il n’aidait pas l’improbable et adorable créature – il n’imaginait pas les réactions de certaines filles du village à la vue de ces adorables félins – pour son propre intérêt, car s’il avait laissé Eirin, il ne se doutait pas que celle-ci finirait par s’inquiéter et il était déjà assez loin quand il lui demanda enfin : « Mais que fais donc un légendaire tigre blanc à Mizu no Kuni ? Et plus encore si vos illustres parents vous ont mis en garde des hommes, Tatsunori-dono… » Le petit tigre, dans son dos, mit quelques secondes à lui répondre, avant d’avouer « Eh bien je j- je m’entraînais quand… J’ai hélas trébuché en esquivant une attaque… Sauf que je suis tombé dans le monde des hommes et… J’étais dans ce pays où il pleut tout le temps, celui que vous appelez le pays de l’eau de gozaru… » Il ne semblait pas mentir et sa voix était un peu penaude. Il semblait fortement embêté par ce qu'il venait d’avouer. « Et … Si je ne rentre pas vite, je vais vraiment me faire gronder par Raimoro-sama… » Les tigres blancs n’avaient donc plus le droit de fouler la terre des Hommes ? Et surtout, il était « tombé » ? De ou ? Et comment ? « Comment ça, vous êtes tombé ? D’où venez-vous ? » La réponse lui semblait pourtant évidente, mais il préférait ne pas vraiment envisager le pire. Là encore, le petit tigre blanc sembla fortement pincé par la dernière question que le samouraï venait de poser.

La tension était à son comble quand enfin, après avoir ronronné d’un air gêné, celui-ci avoua alors la vérité sur l’endroit d’où il venait. « Comme je l’ai dit, ahem, je viens du Tenmonshirô … Et … Il est sur le chemin vers les cieux… Donc… Je viens d’au-dessus des nuages… » Son ton était désormais tellement gêné qu’il semblait sur le point de recracher une boule de poil. Ah oui, le Tenmonshirô... Watari, l’attrapa par la peau du cou et le regarda, l’air sévèrement sceptique. Le petit Tatsunori le regarda, ses traits félins particulièrement gênés. Il tenta un sourire, mais ses babines relevées n’avaient rien d’apaisant pour celui qui le regardait avec des doutes à la fois sur son histoire et sur sa crédibilité. « Admettons que cela soit vrai.. Comment comptes-tu remonter au Tenmonshirô ? » Son ton lui-même était quelque peu partagé. « I-Idiot ! Ne dois-tu pas croire ton prochain sur parole ? » Se défendit le petit tigre avant de compléter sa réponse : « Il y a un vieux passage que les hommes ont oubliés. Je peux l’activer pour qu’ils nous transportent près du château… Mais le début du chemin passe à travers une montagne remplie de Tengu … Et … Ils raffolent des… Tigres blancs… » Malgré toute sa détermination à se montrer fort, il semblait soudainement assez terrifié. Les Tengu étaient des yôkai un peu particulier et il savait que certaines montagnes étaient peuplées d’oni, d’ogres et d’autres créatures dangereuses pour les Hommes et les animaux qui vivaient en ces lieux.

Le plus effrayant en fait avec cette histoire, outre qu’elle l’amenait à croire que ce monde pouvait être rempli de créatures de légendes pour celui qui s’aventurait aux confins du monde, c’était qu’il comptait sur lui pour affronter ces créatures dangereuses le long de sa route pour le ramener chez lui… Au-delà, il y avait un autre problème. Il ne voulait pas prévenir sans laisser un message à Eirin et s’il devait partir dans une telle aventure, il voulait au moins lui laisser un mot…

« Bon, je ne vais pas t’abandonner maintenant après avoir déjà traversé les marais et une bonne partie du pays de l’eau, Tatsunori-dono… Mais je dois au moins prévenir de quelqu’un de très important pour moi… » Il remit le petit tigre sur son épaule avant de continuer de sauter de branches en branches, de courir quand cela n’était plus possible, jusqu’à atteindre un petit village. Là-bas, il se rendit au garde de nuit, un ninja de Kiri, qui servait aussi à transmettre les messages importants.
« Mon ami, je vous ordonne de faire parvenir un message à mon dojo…
– Hoshino-sama, quelle surprise... Que faites-vous à cette heure ? Oh mon dieu, un tigre blanc ! S’écria le ninja, en sortant totalement de sa torpeur.
– Je sais bien mon brave. Moi aussi j’ai du mal à y croire. Mais il veut que je l’aide. Passez-moi un parchemin.
– Très bien, Hoshino-sama ! »

Être passé au rang de Chûunin avait ses avantages. S’installant et usant d’une plume de paon et d’un encrier, Watari rédigea alors quelques mots à destination de sa chère cousine : Eirin, je ne rentrerais pas ce soir. Ni peut-être ces prochains jours. J’ai sauvé un tigre blanc dans les marais grâce à Kuro. Il doit déjà être rentré. Le tigre blanc me demande de l’aider à rentrer au Tenmonshirô. La route jusque là-bas demande de passer par une montagne où vivent des tengu et des ogres. Je ne sais pas si je reviendrais en vie. N’oublies pas, je t’aime très fort, Eirin-chan.
« Nyahaha, kanojo wa onushi no tsuma de gozaruka ? » Il ronronna avant d’ajouter : « Je suis un tigre magnanime, je sais bien que personne ne te croira, alors je veux bien souiller mes divins coussinets pour qu’elle puisse te croire, Watari-dono ! » Tatsunori plaça sa petite patte droite dans l’encrier avant de la déposer sur le parchemin.

« Vous allez vraiment suivre les indications de ce petit tigre blanc, Watari-sama ?
Eh bien… Au pire, dîtes à Eiichiro Yuki que j’ai déjà remboursé l’emprunt qu’il m’a avancé. »

Les genins l’observaient, certains avec l’air circonspect, d’autres plus réservés. L’un d’entre-eux manipulait l’encre, un don qui l’avait toujours fasciné. Tatsunori oublia bien vite que sa patte était noircie par l’encre pour observer l’oiseau de papier qui s’élevait dans les airs, sa missive accrochée à celui-ci. Il avait même réprimé son envie d’essayer de sauter après l’oiseau en vol.
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Hoshino Watari
Hoshino Watari

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Sam 30 Sep 2017 - 9:33
« Nee, Watari-dono ! Tu ne m’as toujours pas répondu ! » S’exclama le petit tigre blanc dans son dos. Cela faisait déjà une bonne vingtaine de minutes qu’ils battaient la campagne à destination d’un fameux moyen pour les deux comparses de rejoindre la terre sacrée des tigres blancs. Après quelques heures passées en la compagnie de celui qu’il avait protégé, le jeune samouraï restait assez convaincu que celui-ci ne mentait pas, mais était une étrange petite créature, tant dans sa manière d’être que dans les questions qu’il posait. Le dialecte et les manières d’un samouraï, l’attitude d’un jeune enfant, le tout nimbé des légendes qui faisaient des tigres blancs des créatures de légendes, voilà comment pouvait-on décrire Tatsunori.

« A quel sujet, mon jeune ami ? » Se risqua-t-il, en continuant d’avancer, l’œil attentif aux branches sur lesquels ils sautaient et aux terrains, qu’ils parcouraient. Il savait son compagnon rayé assez curieux, mais surtout il avait la sensation que celui-ci était mué d’une infantile immaturité. La preuve en fut rapidement de nouveau attestée par la friponnerie de ce dernier : « Eh bien, Eirin-dono est-elle votre épouse ! »

Watari s’arrêta soudainement pour lâcher un profond soupir. Il n’en démordait pas avec cette question. Attrapant la petite créature pour la poser face à lui et s’installer près de sa hauteur pour mieux le contempler, le samouraï du pays de fer lui fit remarquer alors : « Vous êtes un véritable enfant, c’est la sixième fois que vous me reposez cette question !
- Et vous, c’est la sixième fois que vous n’y répondez pas ! Rien n’échappe à ma truffe, Watari-dono ! Je sens l’affaire que vous me cachez, nyahaha ! » Avait-il rétorqué, son air de félin goguenard.

Cela étant, Watari se passa une main dans les cheveux, gêné par cette réponse qui lui venait d’être rendue, car elle n’était pas fausse. Il y avait bien quelque chose qu’il avait a caché et qui restait flou, même dans son esprit. Du moins, si les souvenirs l’étaient, cette fièvre inquiète qui le traversait à chaque fois qu’il y pensait lui donnait ce goût de la fuite qu’il n’avait pourtant jamais connu ailleurs qu’auprès des femmes. Son silence n’en fit qu’enquérir plus le tigre blanc de poche qui conclut, triomphant : Je le savais ! Mais pourquoi un homme tel que vous s’en cache-t-il ? Ne lui avez-vous pas fait votre déclaration alors que vous vivez ensemble ?

Cette dernière phrase semblait horrifier le petit tigre, pour des raisons qui lui échappaient. Watari préféra alors lâcher : Idiot, elle est ma cousine ! ». Le fait de devoir subir un tel interrogatoire sur sa vie affective et matrimoniale au sujet de l’intrépide jeune femme à la crinière blonde platine le gênait pourtant tout de même un peu. Le petit tigre se mit à le renifler et ses moustaches frottèrent un peu contre sa peau. Celui-ci releva soudainement son museau vers celui qui le ramenait chez lui et sur les canines pointues du petit fauve, un sourire entendu se dessinait.

« Tu ne peux mentir à mes moustaches ! Il y a bien quelque chose entre toi et elle, nyahaha ! Il ronronna, visiblement bien amusé par le déroulé de la scène, réussissant à briser la sérénité du samouraï, qui, il était presque certain, était victime d’une lecture surnaturelle de ses émotions par petit félin. « Mais c’est plutôt quelque chose qui devrait te rendre heureux, d’autant que de ce que j’ai pu lire en toi, elle semble assez belle ! Tu n’es plus un enfant, pour ainsi être gêné de tes sentiments ! »

Reprenant un semblant de composition, le jeune homme chercha à se calmer, comprenant qu’ainsi percée à jour, ses joues rosées ne lassaient aucun doute à celui qui se faisait assez intrusif avec son cœur. Et le petit tigre ne semblait pas en avoir fini : « Je sais qu’elle ne me voit pas comme ça. Nous sommes plus de très bons amis, voire des frères et sœurs. Et même si je sais que le mariage entre cousins n’est pas si rare que ça, sans l’alcool, nous n’aurions sûrement pas… »

Le petit tigre sembla s’énerver et planta ses griffes dans la cuisse du jeune homme qui étouffa un juron douloureux. « C’est toi qui est un idiot ! Si tu es attiré par elle, fuiras-tu ton cœur comme un lâche alors que tu es un samouraï ? Ne lui ferais-tu pas honte, elle qui semble elle aussi, une guerrière farouche ? » Le ton du félin était désormais beaucoup trop sérieux. Watari, jeune homme de 27 ans, se faisait désormais invectiver par celui qui, par bien des manières, était sûrement beaucoup plus jeune que lui. Sa moue était à la fois agacée et gênée par ce que disait Tatsunori… Pour autant, il y avait une part de raison en son discours. Sa mémoire, impitoyable, fit raisonner en lui des mots qui avaient su marquer.

Une forte poitrine. Bien trop forte, qui lui rappelait celle de sa mère, Torahime. Mais un cœur ouvert sur le monde et une attitude joviale et spontanée. Elle avait la liberté des oiseaux et le cœur farouche des lions et des tigres. « Votre absence d’émotions ne serait-elle pas dû à un possible masque que vous portez actuellement ? Derrière cette soigneuse vertu peaufinée par le code du Bushido, ne cacherait-il pas des sentiments refoulés que vous auriez honte d’assumer ? » Leoko Nora, moine de kumo, avait été plutôt clairvoyante, ce jour-là. « Avant tout, la question n’est pas de savoir ce que vous devez être, mais ce que vous voulez être ! Questionner votre cœur ! La plus grande erreur du samurai est de suivre aveuglément des règles qu’il n’approuve pas ! Par conséquent, ayez confiance en lui et en ses fervents battements ! » Les brumes de ses souvenirs s’estompaient peu à peu. « Nos parents sont juste phénoménaux et nous n’avons aucune chance de rivaliser avec eux si nous tentons de leur ressembler ! A nous d’être uniques et d’être plus étourdissants à notre manière ! »

Le petit tigre le regardait, l’air flamboyant. Quand enfin, Watari reposa les yeux sur lui, le félidé reprit alors ses questionnements : « Qu’est-ce qui te retient par rapport à elle ? » Son cœur se serra. Il le savait. Cette peur était là depuis bientôt 12 ans. Si la ferté du jeune homme, si sa dévotion et sa foi en son code, jamais n’avait vacillé, il y avait une seule et unique blessure qui l’avait traumatisé. Ce n’était pas la honte d’être déshérité. Ce n’était pas que des fiançailles soient rompues. Pas directement. Ce n’était pas non plus d’être seul ou de mourir dans l’indifférence. Ce n’était pas non plus d’affronter des tengu ou des oni, non… C’était bien plus simple et humain que cela.

« J’ai peur d’être abandonné, Tatsunori-dono. J’ai peur qu’elle parte, que les gens que j’aime me fuient et disparaissent. » Une petite larme nerveuse s’était échappée des yeux de Watari. Il n’avait pas pleuré depuis des années. Même quand il avait décidé de partir, de ne pas rester pour voir Akihime s’éloignait mécaniquement de lui, pour sauvegarder son honneur. Non, jamais en douze ans, ses larmes ne s’étaient mises à couler. Tatsunori le regarda et derrière les yeux félins, le jeune homme ne percevait aucune forme de jugement. « Watari-dono, sais-tu pourquoi tes parents sont des héros, aujourd’hui ? Crois-tu qu’ils ont obtenu l’admiration qu’ils ont aujourd’hui en cachant leurs sentiments ? Les héros, scélérats ou justiciers, romantiques ou solitaires, ne sont pas admirés parce qu’ils recherchent directement à être aimé. Ils le sont car, là où le commun des mortels n’aurait pas eu le courage de se lever et d’être ce qu’ils sont, eux, ont fait face. Il n’y a guère que les enfants qui mentent par peur de l’abandon… »

Comment savait-il pour ses parents ? « Ne sous-estimes pas le pouvoir des tigres blancs. » Avait-il répondu à son interrogation silencieuse. « Qu’as-tu lu en moi, Tatsunori-dono ? » Le petit tigre sembla hausser des pattes avant, l’air peu convaincu. « Si tu souhaites dépasser un jour tes parents, il faudra aussi dépasser cette peur. Si tu aimes les femmes qui sont dans ton cœur, ne leur caches pas. Si plus que la richesse et les terres, elles sont ton royaume, alors fais d’elle, les tiennes. Entre terre et ciel, accepte ta nature profonde et deviens cette force de la nature que tu souhaites être. » Le petit tigre soupira, avant d’ajouter : « En tout cas… Si tu veux survivre là où je t’emmène, tu n’auras pas le choix…

A l’entendre ainsi parler, le samouraï du pays de fer savait que le tigre ne mentait pas. Les dangers qui l’attendaient nécessiteraient d’être vaillant et de ne jamais douter. La réponse à ses peurs était tellement simple, mais pas moins difficile à mettre en œuvre. Il avait cette pensée pour l’étrange lien qui unissait le jeune Yuki Tetsuko à la sabreuse Shiori… Dans leur folie passionnée, ils avaient su être plus vrai avec eux-mêmes que lui dans sa grande connaissance de l’harmonie du monde. Cette leçon, il cherchait à durablement l’imprimer en lui. « Relèveras-tu ce défi, Watari-dono ? Bien peu sont les hommes qui défièrent avec succès les tengu… »

Watari dodelina de la tête, affirmatif : « Je tiendrais parole. Même si tu doutes de ma résilience, on parlera bientôt de moi comme celui qui t’auras ramené chez toi, Tatsunori-dono. » Il lui sourit, fièrement, en se relevant, avant d’ajouter, curieux : « D’ailleurs, quel âge as-tu, pour être si sage et si porté sur les choses du cœur ? »

Le petit Tigre ria alors et dit : « Par rapport à ta race, j’ai l’âge d’un jeune enfant. Sinon, j’ai 45 ans, nyahaha ! »
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Hoshino Watari
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Lun 2 Oct 2017 - 22:33
Les limites sacrées existaient donc bel et bien même ici, à Kiri. La grotte par laquelle il s’était engouffré à la suite de Tatsunori était scellée, probablement par des maîtrises. Mais quand on lui parlait de yokai, quand on suivait un petit tigre blanc dans une étrange aventure l’amenant aux confins de ce que le commun des mortels considérait comme le réel. Sans pour autant être complètement fermé à cette possibilité, que les mystères, légendes et onirismes puissent exister, Watari restait toujours curieux à l’idée de pouvoir un jour rapporter aux autres qu’ils les avaient vus, ces mystiques créatures qui peuplaient les contes folkloriques des peuples des différents pays. Même s’il s’avait que flirter avec cette frontière était comme flirter avec la bordure qui les séparait du monde des morts de ceux des vivants, il ne pouvait s’empêcher d’être attiré par la curiosité qui l’amènerait à voir le monde différemment de celui qu’il avait déjà bien parcouru.

Lui qui s’illustrait comme un grand bretteur parmi les hommes, il ne pouvait s’empêcher de vouloir aller au-delà de ceux-ci. Lui qu’on surnommait la lame des cieux, il était encore condamné à sillonner la terre des hommes en visant ces sommets indépassables qu’étaient les nuages et les légendes divines, fondatrices de ce monde. En cet instant, libéré de l’emprise des luttes intestines du pouvoir du village de la brume, il revivait son passé de vagabond, d’aventurier d’un monde qu’il se voulait découvrir et expérimenter chaque jour un peu plus, découvrant par-delà l’horizon, les palettes colorées de milles-et-uns paysages exotiques, des êtres différents et de nombreuses histoire à raconter.

Celle qu’il vivait actuellement était donc comme le souffle de la liberté qu’il avait troqué pour accomplir son dessein de paix et de protection envers les habitants du pays de l’eau. Alors, maintenant qu’il parcourait cette limite si ténue entre le réel et l’irréel comme poussée par les ailes flamboyantes de la liberté. Le monde s’était tordu et à la sortie de la grotte scellée, il avait traversé plusieurs torii et des escaliers envahis par la végétation.

« Où sommes-nous ?
- Près et loin de notre objectif. A partir d’ici, il faut que tu me suives sans t’arrêter. C’est un chemin vierge des Hommes et que tu es le premier à emprunter depuis peut-être un siècle. Il est normalement réservé aux sages… Ne perdons pas de temps, Watari-dono ! »

Une brise étrange traversa cette prison sylvestre qui s’étendait à perte de vue. Il n’aimait pas l’endroit et le chant des animaux peinait à couvrir ce qui ressemblait à s’y méprendre à des murmures. Tatsunori ne mentait pas quand il disait que l’endroit n’était pas fait pour les Hommes. Une atmosphère étrange et onirique flottait autour de lui. Sans être terrifié, il n’aimait pas l’idée d’être statique dans cet endroit. Le vent souffla un peu plus fort au loin. Quelque chose se mettait en mouvement. Et le plus terrifiant, c’était encore que ce quelque chose aurait pu être l’étendue arborescente toute entière…

Les chemins qu’ils empruntaient n’avaient rien de logique. Les arbres se ressemblaient tous. Pourtant, son sens de l’orientation était totalement déboussolé. Sa notion du temps aussi. Ils étaient arrivés de nuit dans cette caverne. Pourtant il était sûr et certain que c’était le soleil qui brillait au-dessus de cette forêt et qui faisait filtrer ses rayons à travers les feuillages. Ceux-ci étaient d’ailleurs très beaux et offraient à l’endroit un soupçon de poésie qui lui inspirait une sérénité dérangeante. Le lieu était reposant au point où il se surprit à se sentir fatigué, sans raisons identifiables.

« Ces chemins, outres leurs habitants qui nous observent de loin, draine la force spirituelle des Hommes… C’est pourquoi nous devons nous hâter ! »

C’était donc ça. Maintenant que le félin blanc lui expliquait, il avait effectivement l’impression que cette nature sublime qui les écrasait avait le désir de les dévorer et de les absorber. Peut-être que cet arbre étrange qui siégeait face à eux près de souches vierges étaient des Hommes qui s’étaient perdus ? Loin, dans un feuillage, il se prit à discerner deux points blancs lumineux qui le fixaient comme des prunelles décharnées, curieuses, mais clairement pas humaine… Un rire enfantin se répandit alors dans le vent et ceux-ci disparurent.

« Ils ne sont pas encore assez nombreux pour nous arrêter. Mais ici, ils règnent en maître. Continuons, Watari-dono ! »

Ils ? Le petit tigre faisait sûrement référence à cette apparition d’outre-monde qui les contemplait de très loin. Ils rentrèrent de nouveau dans une caverne, qu’ils traversèrent toujours au pas de course. Au loin, un bruit d’eau se mit à retenir. Mais plus qu’un simple bruit, celui-ci ressemblait au rugissement d’une créature qu’il ne voulait sincèrement pas défier. Débouchant face à la quintessence de ce bruit, il s’aperçut alors qu’un crapaud de la taille du palais construction dormait, le ventre plein. Des crapauds, plus petits, croassèrent devant eux, alors qu’ils traversèrent le courant de pierre en pierre, sous leurs regards légèrement courroucés. Des tirs de bave violets se répandirent derrière eux et alors qu’ils s’éloignaient de nouveau dans cette mystique forêt, le jeune samouraï jura avoir vu le rocher fondre sous l’influence de ces émanations gastriques que les crapauds avaient rejetées.

« Que sont donc toutes ces créatures ?
- Eh bien… Le peuple des forêts. Ils n’apprécient pas qu’un être humain traverse leur territoire. Même si les crapauds ne nous pourchasseront pas, il en est d’autres que j’espère nous ne rencontrerons pas !
- As-tu des exemples de ceux qu’il faudrait éviter ?
- Les ours et les sangliers sont particulièrement fiers ! Même moi, je ne suis pas en sécurité, ici, seul, par moi-même ! Du reste, considères que ceux qui vivent ici sont depuis trop longtemps exposés aux énergies naturelles ! Tu peux considérer que ces créatures sont toutes plus ou moins ce que ton peuple appelle des yôkai ! »

Dans le cœur du jeune homme existaient deux sentiments contraires. L’émerveillement et la peur. Prenant conscience de la petitesse des Hommes dans cet univers où la nature était reine et où les hommes ne devaient pas séjourner, il restait pourtant captivé par les lieux qu’il visitait, même si ceux-ci semblaient hostiles à son existence.

Les rires s’étaient faits plus nombreux et insistants. « Tigre blanc divin ! Tu n’aurais pas dû amener le fils des hommes avec toi par ces sentiers. » Cette voix était celle d’un tambour. Elle était majestueuse et pleine de force. Lorsqu’ils l’entendirent, Tatsunori s’était immobilisé, comme cherchant le danger. Watari lui-même avait dégainé sa lame, comme si soudainement, une des voix de la forêt s’était exprimée pour chercher à l’écraser sous le poids de son existence. Tatsunori laissa alors échapper, terrifié : « Un kami sanglier … COURS, WATARI-DONO ! NOUS SOMMES EN DANGER ! »

Le chakra du jeune homme se mit à l’entourer comme par réflexe sous la peur qui les assaillaient tous les deux. Attrapant d’une main le petit tigre par la peau de son dos et sautant vers une branche en hauteur, le jeune homme se mit à progresser sous les directions paniquées de son compagnon d’infortune. Derrière eux, sans qu’il puisse ne dire d’où venait la voix, la présence écrasante de la créature semblait les rattraper. Sa course était comme le son du plus triomphal des tambours. Et chaque claquement, rapide, marquait le rythme d’une course qui s’approchait vers eux. « L’Homme sait donc puiser dans l’énergie de son âme… Intéressant… »

Il était un brin d’herbe face à la créature. Sans lui être visible par ses yeux, la voix majestueuse de stentor tonnait à travers les étendues perdues et boisées. Elle le contemplait avec un certain mépris que l’on conserve aux inférieurs. « Pourquoi aides-tu ceux qui ont amené tes aïeuls à l’exil, tigre blanc ? » Tatsunori grimaça avant d’hurler : « Les tigres blancs n’aident et n’acceptent que les hommes vertueux, sanglier ! Nous sommes capables de distinguer ceux qui vivent de la cruauté de ceux qui chassent pour survivre ! »

Un rire guttural retentit alors que l’arbre sur lequel allait sauter Watari se vit soudainement arracher. Des brumes confinant l’horizon, une créature massive, surnaturelle, venait de sortir, arrachant terre et nature sous ses charges. Les esprits de la forêts, curieux, retinrent leur souffle alors que Watari fut obligé de poser le pied à terre, faisant face à ce que les Hommes avaient oubliés.

« TU N’AURAIS PAS DÛ TE MONTRER EN CETTE TERRE, FILS DES HOMMES ! » Hurla ce qui était sûrement le plus gros sanglier qu’avait jamais pu voir le samouraï dans tous ses voyages. Tatsunori s’agrippa à son épaule et lui murmura : « Ne le blesses pas, Watari-dono… Ton peuple a blessé nombreux des enfants de cette forêt de par le monde… Certains pour le plaisir du sang… Si tu devais le blesser, ou pire, le tuer… » Watari imaginait peu les conséquences, mais la fureur du grand sanglier ne lui plaisait guère.

Silencieux face à la créature qui le dominait malgré sa naturelle figure élancée, le jeune homme resta sur ses gardes. Il pouvait le tuer… Il en était capable… Mais… Il ne voulait pas. Et il se maudissait de ne pas avoir appris des shinobi des techniques de vent non-létales. L’énergie naturelle avait fait de la créature qui lui faisait face un être particulièrement puissant et dangereux. Chaque patte possédait deux sabots. Ses défenses étaient prééminentes. Son cuir s’était changé en pierre sur le sommet de son corps. Sa taille à elle seule en faisait une créature de mystère que les plus grands chasseurs auraient craint de rencontrer…
« PARS OU DISPARAIS ! » Rugit le gardien de la forêt avec force.

Watari bondit par réflexe. Le sol de la forêt s’était brisé sous le coup des sabots du Dieu sanglier. Des épieux de terres s’étaient élevés à sa poursuite, en vain. Jamais il n’aurait pu survivre sans ses savoirs ninja… Ce qui était un comble. Mais ici, peu importe d’où venaient les enseignements… Il fallait fuir. Il n’avait pas d’autres solutions, s’il voulait échapper aux remords de perpétuer ce que ses ancêtres avaient fait naître en ces lieux et s’il voulait échapper à l’ire et à la sauvagerie de son poursuivant. Pourtant, il était fatigué. Tatsunori continuait de lui indiquer la route et ils s’approchaient de la sortie.

Il semblait les avoir laissé prendre de l’avance. Et puis, un hurlement. Des hurlements, plutôt. Des loups. Des ours. « Il a prévenu le reste des clans de la forêt… Il faut que nous atteignions le torii vers la montagne des tengu… » Watari hocha de la tête. Il avait l’impression d’être dans un cauchemar. Cette forêt n’avait pas de fin et elle avait la faim dévorante de ses habitants qui souhaitaient ne pas être dérangés. Sortant du sol, une taupe gigantesque cracha à leur passage, avant de rentrer plus en profondeur. Même dans ses plus grands cauchemars, il n’avait jamais senti une telle détresse. Ce n’était pas l’enfer. C’était un paradis de la nature.

Et un purgatoire pour les hommes.

Même s’il ne la percevait pas en temps normal, il sentait une énergie différente du chakra qui saturait l’air jusqu’à l’intoxiquer. Même si Tatsunori ne l’avait pas prévenu, il comprenait maintenant que s’il restait ici, il serait changé, ou mourrait, que ce fut sous les assauts de ses habitants déterminés à le faire fuir, ou sous l’effet de la forêt elle-même… Et il n’avait pas vraiment le temps de s’en soucier. Sous les branches où il se perchait, de loups de la taille d’une petite maison lui donnaient la traque. Des ours encore plus gros et aux griffes de pierres arrachaient les jambes. Il n’y avait aucune pitié pour les hommes, ici. Seule la loi de l’harmonie naturelle régnait. Et la sanction qu’elle infligeait aux faibles et plus particulièrement aux hommes était la mort.

Il sentait ses yeux se fermer. Tout était devenu si lointain. Les respirations des loups sous lui. Les grognements des ours. Le bruit des oiseaux. Les rires enfantins des esprits naturels de la forêt. Le torii était là. La caverne derrière était sûrement la bonne. Puisant dans sa volonté pour traverser la clairière, il sentit l’énergie du Grand sanglier sous la terre. Jetant de toutes ses forces le petit tigre qui se mit à protester, il le fit traverser la délimitation sacrée en le propulsant grâce au vent. Il risquait de ne pas pouvoir faire plus. Tatsunorii traversa l’espace contenu par le torii comme s’il s’agissait d’une bulle de savon. C’était donc bel et bien des barrières que ceux-ci contenaient et qui connectaient ces lieux en différents points du monde ?
Sa réflexion n’alla pas plus loin. Un mur de pierre s’éleva entre lui et sa porte de sortie. Etait-ce la sa fin ? Incapable de raccompagner le tigre blanc jusqu’à chez lui et tué par un gardien de la forêt ? Se tenant son visage qui se transformait déjà en écorce, le jeune homme fit lentement face au regard triomphal de la créature. « TU CROYAIS M’ÉCHAPPER, PETIT HOMME ? »

Watari n’avait pas la force de lui répondre la bravade qu’il avait entre les lèvres. Tenant à peine debout, son sourire se fit provocateur. Même s’il tombait ici, ce ne serait pas sans s’être fait le guerrier qu’il avait juré d’être jusqu’au bout. « TU AS LE CHOIX. SOIS TU PEUX MOURIR COMME UN HOMME, SOIT ÊTRE DÉVORÉ PAR LA FORÊT ! »

C’était cruel de le faire choisir ainsi alors que sa gorge semblait désormais être paralysée. Ses sens étaient de plus en plus remplacés par une patience inexorable. Il chuta à genou, son sabre toujours en main. Le souffle du Roi Sanglier vint lui lécher ce qui était pourtant son visage ou lui semblait être son visage. Celui-ci semblait prêt à de nouveau faire tonner sa voix, mais décida qu’il n’en valait pas la peine. Il avait déjà gagné, en lui coupant ainsi la porte de sortie de ce monde sauvage.

Mais alors que tout espoir disparaissait et que son individualité se dissipait dans l’inexistence de l’égo, un étrange cerf s’approcha vers lui. Le sanglier était désormais couché au sol, la truffe posé vers le bas. Les loups et les ours s’étaient eux aussi réunis, prosternés devant la créature aux bois majestueux qui le dominait, désormais. Dans le dos de la créature, une étrange lumière lui rappelait la voûte céleste qu’il avait quitté à Kiri. Cette énergie dansait avec une certaine grâce sous son regard fasciné qui semblait se clore de plus en plus face au poids du monde qui lui apparaissait désormais comme beaucoup trop lourd.

Soudainement, ce poids sembla disparaître alors que le mur de pierre se brisait derrière lui. Une voix s’éleva dans toute la forêt alors que le cerf et les animaux disparaissaient aux confins de son regard. Une voix chaleureuse et douce retentit alors :

« Nous te confions l’enfant du tigre blanc, fils des Hommes. Que tes pas t’amènent là où ta destinée t’attend… »
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Mar 3 Oct 2017 - 1:01
L’air fut fendu par les projectiles. Des plumes, acérées s’étaient plantées dans le sol. Les tintements de l’acier se répercutaient dans l’aride étendue des pointes intérieures de cette montagne désolée. Ses adversaires possédaient des ailes noires aux reflets violets. Des yeux blancs affrontaient avec force le regard déterminé du samouraï qui se tenait là, encerclés par les guerriers aux becs de corbeaux. Humanoïde, face à lui, ces créatures oniriques qu’étaient les tengu le toisaient avec férocité. Armés de sabres, certains possédaient des visages plus humanoïdes aux longs nez rouges. Leurs cheveux broussailleux étaient blancs et ondulaient sauvagement. Porteurs de tenues d’ascètes, la présence des deux intrus sur leur territoire les indignait au plus haut point. « Humpf. Nous protégeons cette montagne contre les Hommes ! C’est une terre de légende, samouraï ! Pas un endroit que les mortels doivent fouler ! Quand bien même tu continuerais, que penses-tu que les tigres blancs te réserveraient comme sort ? »

Watari était essoufflé. Cela durait depuis trop longtemps et il souhaitait atteindre sa destination. Mais Tatsunori lui avait indiqué qu’il fallait atteindre le sommet de la montagne. Et les tengus étaient nombreux. Fiers guerriers, ces-derniers lui barraient la route, toujours plus nombreux. Ce qui était le plus effrayant pour lui était encore qu’il acceptait de plus en plus l’existence des créatures qu’il avait affronté jusqu’à là. Les lames des tengus rencontraient bien la sienne et ceux-ci étaient bels et biens des êtres qu’il pouvait trancher. Combien en avait-il tué, désormais ? Lui qui n’aimait pas le sang versé, il n’avait pas eu d’autres choix.

Ceux-ci étaient de véritables oiseaux de proie et chaque centimètre gagné sur eux se faisait dans la sueur et l’acier. Ça et là, des entailles zébrées son corps et sa tenue traditionnelle avait été abîmée. Son corps était désormais en pilote automatique. Sa lame de vent sectionnait et repoussait dans aucune autre forme de procès. De roulade en roulade, de sauts, charges et retraites, les mouvements du jeune homme s’étaient faits plus lents. Le soleil se couchait au loin alors qu’il soufflait, fatigué. Derrière lui, les corps inanimés des yôkais parsemaient une funeste route. Ses pas étaient lourd et son esprit second. Le monde avait depuis longtemps perdu son sens.

Une charge face à l’ombre qui s’élevait au loin. Des lames de vents qui s’entrechoquent, couvrant le souffle du monde qui griffait ce toit du monde. Des plumes acérées sont déviées. Son adversaire le charge. Il le repousse. Les tintements des armes. Un souffle enflammé. Un cri de douleur. La lame de Watari traverse le bec de celui qui avait soufflé la colère de Kagutsuchi.

Les nuages dansaient autour d’eux. Il n’en avait jamais vu de si près. Pas même au village éponyme. La route qui l’avait séparé de son dojo lui paraissait follement vertigineuse, alors qu’il contemplait derrière lui, le monde qui lui apparaissait si petit. Tatsunori s’inquiétait désormais de l’état de celui qui l’avait amené jusqu’ici. Celui-ci semblait perdu et épuisé.

« Watari-dono, encore quelques mètres et nous y sommes ! »

Le samouraï hocha de la tête. Face à lui, au loin des éclairs semblaient danser, alors que la pente se faisait moins douce. Il atteignait le bout du chemin. Un cor de guerre retentit soudain, alors que des centaines de formes noires s’élevèrent dans les airs, l’entourant à nouveau. « Ils ne s’arrêtent donc jamais de venir… »

Les formes emplirent son champ de vision. Il entendit Tatsunori lui dire quelque chose. Il se sentit soudainement léger. Il fut forcé à reculer. D’instinct, sa lame vint frapper. Un liquide chaud se répandit sur lui. Mais il refit un pas en avant. De nouveau, sa lame rencontra à plusieurs reprises des choses qu’il ne percevait plus. Dans ses oreilles, ses yeux, il n’y avait plus rien. Juste des réflexes, un automatisme de survie constant.

Il ne savait même plus s’il avait de chakra, actuellement. En fait, Watari tombait dans le néant de ses souvenirs. Des sourires. Des étreintes. Des désirs. Des espoirs. Des voix. Des phrases qui l’avaient marqué. Des larmes qui l’avaient émue. Des défis, qui l’avaient attisé. Les multiples personnes qui composaient le paysage de sa vie.

Devait-il vraiment abandonner ici et si près du but ? Dans un éclair de lucidité il maugréa alors, loin de toute la poésie qu’il ornait d’habitude : « Amenez-vous… Enfoirés ! »

Les minutes sanglantes s’accumulèrent dans cette lutte acharnée. C’était véritablement un baroud d’honneur et parmi les combattants, on ne discernait plus d’être humain au sein des yôkai tranchés dont le sang nimbait désormais le sol. Hoshino Watari chuta alors dans l’inconscience, alors que des éclairs se mirent à tomber suite à un puissant mugissement…
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Mer 4 Oct 2017 - 2:00
Le confort de l'obscurité. Le monde n'était plus. Il n'y avait plus que l'éphémère lueur d'une conscience qui s'éveillait dans l'éternité. Son corps semblait être loin de lui, car il ne sentait plus rien. Ses doigts fatigués de serrer la garde de son sabre, ses bras las d'avoir porté la guerre à ses adversaires... Son corps tuméfié par les efforts répétés pour quoi ? Même lui, maintenant, avait du mal à s'en souvenir. Se battre était parfois un automatisme pour lui. Après tout ... Combien d'années, combien de répétitions par heure, de mois, d'années, de journées ? Les mêmes mouvements. Jusqu'à l'enchaînement parfait. Encore. Et encore. En n'oubliant jamais pourquoi une lame devait-elle être maniée. L'honneur. La vertu. Le respect. La politesse. Et bien d'autres.

C'était comme un nuage de coton, cette couverture ténébreuse où il était nimbé. Mais il n'avait pas l'habitude de rester là, planter, à ne rien faire. Alors, puisant sur ce qui semblait être ses bras, ainsi que ses jambes, il cherchait à se relever dans cette infinité obscure où il se trouvait. Et puis... Il avançait. Vers cet horizon indépassable. Des ombres, des formes qu'il reconnaissait se matérialisèrent pour l'affronter. Combien de gens avait-il affronté ? Est-ce que toutes ces formes qui venaient le hanter ? Vers quoi il tendait, alors, en avançant, continuant d'opposer sa lame ? Il avait désiré la force. Il avait voulu l'obtenir pour protéger. Pour sublimer son art. Pour répondre aux attentes de ses parents. De son clan. De sa famille... Et puis, les causes, elles ne manquaient pas. Alors, il tranchait, encore et encore, toujours vers l'avant.

Les gardes de Benten. Les gardiens de la forêt. Des samouraïs. Des jeunes d'autres clans. Avec ou sans leur sang versé. Pour la guerre ou pour la beauté du combat. Le monde des Hommes, il avait eu l'impression de le parcourir de long en large, puis, il avait suivi ce petit tigre. Et après avoir croisé le fer avec un nouveau monde... Aujourd'hui, vers quoi se dirigeait-il ? Quand il reviendrait vers Kiri? Ce monde des hommes lui apparaissait parfois comme vain, fou.

Une douleur sauvage le frappa alors, dans ces ténèbres. Une pulsation lui traversa sa poitrine. Les ténèbres ne firent plus. Une infinité obscure devint lumière. Les couleurs du monde lui revenait. Mais la douleur dans sa poitrine venait de migrer jusqu'à l'arrière de son dos. C'était comme si on lui gravait quelque chose par le dos. Un cri. Un hurlement. La douleur était insoutenable.

Il se releva, le corps pratiquement nu, hormis pour son pagne. Des bandages partaient en de nombreux endroits. Il avait l'impression d'être revenu d'entre les morts et l'état de son corps, qu'il découvrait peu à peu, alors qu'il contemplait ses mains bandées. Combien de temps s'était-il écoulé depuis... Depuis cette vision du purgatoire, qui l'avait opposé aux humanoïdes aviaires de légende ? D'ailleurs, où était son katana ? Se levant brusquement, il contempla enfin les murs qui l'entouraient. Un château. Décorés richement. Dans des yukata, au loin, des jeunes femmes aux oreilles félines et aux yeux de chats, ambrées, le regarde avec curiosité. Des nokamata ? Rêvait-il encore ?

Avançant d'une manière bien trop animale pour être celle d'une femme humaine, l'une d'entre-elle se jeta à son cou pour le renifler. Elle lui sourit avec des canines acérées. Nous ne savions pas si vous alliez vous réveiller, Watari-sama ! Pour être honnête, il ne savait pas réellement non plus si lui-même avait l'espoir de se réveiller dans un monde moins étrange. Où suis-je ?

Elle lui répondit avec un grand sourire, pressant sa généreuse féminité contre son torse bandé, en ajoutant, un soupçon de félinité dans sa voix joueuse : au Tenmonshirô, la demeure des Byakko, Watari-sama ! Elle s'amusa à passer un doigt sur son torse en contemplant le jeune samouraï : Cela fait tellement longtemps que je n'avais pas vu un humain ! Elle claqua de ses doigts aux ongles dessinés comme des griffes et une de ses comparses vint apporter un miroir. Dans son dos, un sceau était désormais tracé. Il allait demander ce que cela signifiait quand elle lui passa un doigt sur ses lèvres, un sourire enjôleur sur son visage toujours goguenard. Les autres nekomata vinrent lui amener ses atours et celle qui semblait diriger cette étrange sororité lui annonça alors : Le sage vous attends, Watari-sama ! Suivez-moi, je vous prie ~!

L'extérieur était encore plus étrange que tout ce qu'il avait vu en cherchant à venir jusqu'ici. Des fleurs de lotus anormalement grosses semblaient flotter auprès de nuages d'or. Était-il au nirvana ? Arrivé dans face à ce qu'il savait être un kami, le jeune homme retint son souffle. Etait-ce un vieil homme ? La créature qui était face à lui était un tigre blanc à la taille gargantuesque. La suivante qui l'avait amené jusque là se prosterna face à la créature mythique.

Sa fourrure était fière, plus prononcée près de sa gueule, un peu à la manière d'une crinière de lion. Ses yeux bleu sonda son âme juste quand il les posa sur lui. La posture, majestueuse, ne rendait pas moins incroyable ce qui était visible par ses yeux. Un monument du monde. Des nasaux, le vent tourbillonnait. De par son rengorgement, l'électricité se répandait dans l'air. L'aura de la créature était titanesque et rien de ce qu'il avait vu, hormis le Kami de la forêt, ne lui avait donné cette impression de n'être qu'un insecte, face à une existence antédiluvienne. Qu'allait-il lui dire ? Doucement, la créature, couchée sur son blanc, la tête posée sur ses pattes, se releva. On aurait dit qu'avec ce mouvement, qu'une partie du ciel s'était déplacé.

Notre hôte s'est donc réveillé.

C'était le tonnerre qui venait de parler. Il fit de son mieux pour se tenir debout, mais il avait l'impression qu'en réponse à cette voix céleste, la tempête allait le souffler. Les vents s'étaient faits intenses, avant de se calmer en même temps que la voix du Byakko s'était éteinte. C'était à croire que cette créature était comme un poumon pour les vents qui soufflaient sur le monde. Il se savait jauger des pieds à la tête. La tension qui régnait dans l'air lui donnait des fourmis dans les jambes. Qu'allait-il pouvoir bien dire ? Que lui voulait-on ?

Je suis le sage de l'ouest. Celui qui, dans des temps où les hommes le méritaient, recevaient mes bénédictions pour leur vertu. Je suis Byakko, gardien d'une des portes divines. Il prit une pause, laissant aux vents se faire plus calme avant d'ajouter : Et tu es l'un des rares humains à avoir pu se tenir face à moi depuis des années, jeune Hoshino Watari.

Il fit un mouvement de sa patte droite et la jeune femme aux oreilles félines s'éloigna d'eux. Watari déglutit et se permit enfin cette question :

Byakko-sama... Que me voulez-vous ? Que désirez-vous, en vous entretenant à mon humble personne ?

Un rire franc et caverneux s'échappa de la gueule de ce qui aurait pu être le Roi de toutes les bêtes. Il se leva et s'avança doucement vers lui, le dominant de toute sa mythique stature : Il est assez rare qu'un humain brave tant de dangers pour me ramener l'un des miens. N'est-il pas naturel que je m'enquiers de celui qui est mort à mes portes ? Watari frissonna. Mort ? Il posa sa main sur son cœur. Pourtant, il n'était pas...Oui, tu es en vie, jeune humain. Car nous t'avons sauver et soigné. Le jeune samouraï se posa alors la question de ce qu'il allait entendre ensuite ? Fallait-il les en remercier ? Non, une question plus urgente et qui ne lui revenait que maintenant : Qu'en est-il, de Tatsunori-dono, Byakko-sama ?

Le gigantesque tigre blanc se mit à rire à nouveau. Faisant crisser deux de ses griffes entre-elles dans une vibration qui lui arracha un cri, deux tambours sonnèrent derrière eux alors que le petit tigre qu'il reconnaissait désormais se jeta littéralement à son cou, des larmes aux yeux, sous le regard dérangeant de ce qui aurait pu être le prédateur du samouraï.

Watari-dono ! Tu m'as fait si peur ! Mais tu m'as sauvé et j'ai pu aller chercher pépé Byakko ! Tatsunori se mit lentement à patouiller les épaules du jeune homme qui sentit les griffes bien présentes du félin lui marquait affectueusement le caractère quasi-parental que son protégé semblait à présent lui dévouer. Tatsunori-dono, cela pique un peu !

Celui-ci se laissa aller au sol après avoir rangé ses griffes, mais continua de se frotter avec une affection démesurée contre les jambes de Watari. Cette retrouvaille étrange fut cependant interrompu par le sage de l'ouest, dont la stature les dominaient.

Tu as donné ta vie pour l'un de mes petits-fils, jeune Watari. Ta bravoure et ta force ont bien failli conduire à ta perte. Une vie contre une vie. Bien que je ne pensais pas un jour réitérer une alliance avec les hommes, tu es marqué de mon sceau. Il sourit, affectueusement, avant d'ajouter : Ton destin et celui de mes enfants sont désormais les mêmes. Merci du fond du cœur d'avoir su protéger l'un de mes plus fougueux petit-fils, Watari-dono.

Lourdement, le sage de l'ouest posa sa tête près du sol, s'inclinant par gratitude et respect envers cet homme qui l'avait surpris. Se relevant alors, Watari fut entouré de tigres blancs et de ses nombreux descendants. Qu'ils furent sous une forme proche des hommes ou animales, les créatures, ceux-ci s'amassèrent autour du jeune samouraï et rugirent à l'unisson quand le grand Byakko s'exclama : Félicitations, jeune samouraï ! Toi que l'on surnomme lame des cieux, tu es aussi le porteur de la marque impériale des tigres blancs !

Perdu, Watari ne comprenait pas pourquoi, mais une certaine fierté l'envahit instantanément. Tous les tigres blancs présent se prosternèrent devant celui qui désormais, était considéré comme l'un des leurs. Il était désormais l'exalté maître du pacte des tigres blancs....

Pour l'heure, tu dois rentrer auprès des tiens. La marque dans ton dos fera de toi un invité chez nous. Un jour, peut-être, je t'enseignerais la voie des sages... Mais ton destin nous fera nous rencontrer à nouveau à ce moment-là. Va, maintenant et emporte Tatsunori avec toi. Son éducation est à ta charge, tout comme il t'apprendra à connaître tes nouveaux frères.

Tatsunori retint un graoussement de joie face à cette affirmation. Le samouraï ne comprenait plus réellement comment l'univers s'était ainsi mis en marche autour de lui... Et l'histoire de sa destinée ne faisait que commencer...
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