Avec les derniers évènements qui s'étaient déroulés au large d'Iwa, on avait presque eu tendance à oublier que nous étions en hiver. La puissance du chakra de Yonbi et la chaleur qu'il dégageait avait rapidement fait s'évaporer la neige et la fraîcheur de la saison. Mais maintenant qu'il était mort, l'ombre de son chakra puissant et volcanique avait cessé de jeter le voile sur l'hiver que nous subissions, et les températures s'étaient à nouveau effondrées. Couvert d'un manteau à capuche sombre portant le symbole de kumo sur son dos pour tenter de me protéger du froid, j'étais sorti de mes appartements pour une nouvelle fois explorer les rues et le village d'Iwa. Avec ses rues encore majoritairement vides, il fallait dire que ce n'était peut-être pas la meilleure période pour faire du tourisme dans l'ancien Rokkusu. Mais à vrai dire ce n'était pas tant un problème, je n'étais pas réellement un amoureux des foules et du shopping, et la présence des plus puissants shinobis du village suffisait amplement à satisfaire mes attentes de ce voyage. Ils étaient tous un peu occupés, mais j'espérais pouvoir tout de même en apprendre plus sur ce village et ses guerriers avant de devoir repartir pour Kumo.

Si je m'étais cependant laissé aller à sortir de ma chambre par ces températures peu commodes, ce n'était pas non plus pour errer en espérant secrètement tomber sur un shinobi qui serait disponible pour discuter avec moi. Bien que j'appréciais voir ma respiration se condenser en un nuage blanc s'échappant de mes lèvres, l'assèchement de ces dernières et les picotements que je sentais sur les muscles de mon visage amenaient rapidement une relativisation de la satisfaction que je pouvais ressentir à m'émerveiller devant mes bouffées d'air condensé. Un peu bêtement, je me fis la réflexion qu'un assimilateur katon avait certainement les moyens de se réchauffer avec ses propres flammes, de manière assez aisée au final. Et si la foudre représentait elle aussi une source d'énergie et potentiellement de chaleur, cette dernière caractéristique était bien moins directe, et le résultat d'avantage difficile à obtenir. Mais trêve de rêveries. Réalisant un mudra pour m'aider à me concentrer, je fermai les yeux au milieu d'une ruelle vide et fit le vide dans mon esprit. Je comptais bien travailler chaque instant possible mes capacités en sensorialités.

J'avais besoin d'acquérir d'avantage de compétences sur le sujet, et ce pour diverses raisons. Faisant parti du corps de la police de Kumo, certaines de mes missions me demanderaient de retrouver des criminels, et peut-être même de les traquer. Si bien évidemment Zera était présent et pouvait m'y aider, il était important que je sache me débrouiller par moi-même aussi. Mais ce n'étaient pas les seules raisons. De bonnes capacités de perceptions pouvaient certainement permettre de faire bien plus que juste traquer quelqu'un. J'avais bien évidemment en tête mon projet à Kumo, mais pas que. Mieux cerner une situation, mieux décrypter ce qui se passe durant un combat, et peut-être même trouver des adversaires puissants à combattre semblait chose possible grâce à ce domaine. Sur ce dernier point, je ne pus m'empêcher de sourire alors que mes yeux étaient encore fermés, m'employant à me concentrer. Puis finissant par retourner à ma concentration, je tentai de repérer les chakras qui m'entouraient. Mais à peine plongé dans ma baignoire personnelle intérieure, une petite étincelle de chakra attira mon attention. Elle n'était pas loin, voir même proche, mais quelque chose dans cette signature de chakra m'avait particulièrement attiré. Ouvrant les yeux subitement, je ne perdis pas une seconde et fonçai vers cette source de chakra.

Quelle était donc cette sensation que j'avais ressenti en goûtant à son chakra ? Si ma perception du chakra était un peu particulière, me faisant un peu penser à des courants électriques d'intensités différentes, celle de la source de ce chakra m'apparaissait...familière. A la fois familière et pourtant inconnue. Cette ambivalence me rendait perplexe et attisait grandement la flamme de ma curiosité. Je n'étais pas suffisamment à l'aise avec ma sensorialité pour l'instant, et je ne savais pas en décrypter tous les signaux. Mais mon instinct me disait que ce que j'allais trouver au bout du fil électrique ne manquait pas d'être intéressant. Filant rapidement à travers les rues, je passai même sur le toit des bâtiments pour couper plus rapidement et arriver à ma cible, me laissant guider par le tiraillement picotant de sa signature de chakra. Le vent, sous l'effet de ma vitesse, s'était engouffré dans ma capuche pour la faire se rabattre en arrière, mais peu importait. Ma cible étant en vue, et seule. Fondant sur cette dernière avec un large sourire, j'atterris rapidement devant elle, d'une manière suffisamment brusque pour la surprendre si elle ne s'était pas préparée à ma venue.

-Yo ! dis-je avec un large sourire en déboulant brusquement juste en face de ma cible.

Puis je m'écartai rapidement de cette dernière pour l'observer de plus près. Un jeune homme aux cheveux sombres, qui semblait tout aussi fin que moi et ses traits juvéniles lui donnaient à peu près mon âge. Peut-être même un peu plus jeune. Je penchai la tête sur le côté dans cette mauvaise habitude que j'avais de dévisager les gens avec curiosité, me demandant brièvement s'il avait été présent lors de l'affrontement avec Yonbi. Au vu de se présence au sein du village, il y avait de fortes chances. Mais mettant pour l'instant cette information de côté, je repris mon sourire, et je pointai du doigt mon bandeau frontal qui retenait mes cheveux blonds de tomber devant mes yeux avec un sourire.

-J'suis Ikari, un ninja de Kumo. Ton chakra m'a intrigué, alors j'suis venu voir qui t'étais ! Alors t'es qui ?

Cette dernière question n'avait pas été posée avec la virulence que certains pouvaient avoir, mais mon interlocuteur pouvait voir dans les étoiles de mes yeux la ferveur de ma curiosité. Un peu abrupte comme premier contact ? Je n'étais pas non plus connu pour faire dans la subtilité dans mes interactions sociales, et certainement qu'Aizen aurait pesté face à mon attitude. Mais c'était en quelque sorte ma marque de fabrique, mon empreinte...n'est-ce pas ?

Mon arrivée avait provoqué chez ma cible un mouvement de recul induit par l'effet de surprise facilement reconnaissable à son air perdu pendant une fraction de secondes. Certainement que son cerveau avait du se bloquer pendant un instant, alors que je commençais déjà à me présenter en enchaînant rapidement après mon arrivée. Rapidement, je vis les rouages de son cerveau se remettre en route alors qu'il faisait le lien entre mon arrivée soudaine, mon village et les raisons de ma présence ici. Mais ce fut à mon tour d'être surpris lorsqu'il utilisa un terme pour me désigner que je ne m'attendais pas à entendre dans sa bouche. Le Foudroyant était le petit pseudonyme plus ou moins anonyme qu'Aizen utilisait pour me désigner discrètement, et l'entendre de la bouche d'un autre shinobi était une surprise. Mais passée la surprise, il était aisé de deviner les raisons qui expliqueraient comment il était au courant de ce surnom. Il avait certainement rencontré Aizen, et qui plus est pendant cette Calamité. Ce qui voulait dire qu'il était dans le groupe au nord, qui avait été chargé de refermer la marche afin de coincer Yonbi dans notre quadrilatère un peu hasardeux.

Cela ne me renseignait pas forcément pour autant sur ses capacités ni son identité. Bien évidemment après notre discussion avec Aizen, nous nous étions fait un petit rapport détaillé des évènements, mais il y avait de fortes chances que certaines informations nous aient échappé à tous les deux. En si peu de temps et au vu de la pression qui pesait sur nous face à cette Calamité, ce n'était pas la meilleure des situations non seulement pour pleinement exprimer l'entièreté de ses capacités ni pour observer celle des autres. Mais alors que je me faisais cette réflexion, me demandant lequel des coéquipiers du Nord du shinobi de l'Ombre j'avais en face de moi, l'Iwajin finit par se présenter. Et Iwajin...il ne l'était pas vraiment au final. Et pour la seconde fois en quelques instants, la surprise s'afficha sur mon visage. J'avais donc en face de moi un Kumojin, à la base. Cette information, le Nara s'était bien gardé de la partager et je n'imaginais pas qu'il n'y avait pas une raison derrière cette petite cachoterie. Laquelle ? Cela restait certainement à définir, mais certainement qu'il comptait en tirer de son influence en ne divulguant pas cette information qui pouvait s'avérer capitale. Ou alors, peut-être craignait-il juste que mon devoir de policier de Kumo ne me rattrape et ne me pousse à tenter de traduire en justice l'Iwajin adopté.

-Haha ! Eh bien figure toi que notre cher ami s'est bien gardé d'me le dire haha. Enchanté aussi !

Puis me rapprochant d'un air complice vers le jeune homme dénommé Daiki et en mettant ma main sur le côté, comme pour chuchoter discrètement quelque chose alors que nous étions seuls aux alentours, je m'empressai de rajouter.

-Mais tu devrais pas l'crier sous les toits à tous les Kumojins que tu vois ! Certains pourraient être d'la police et t'considérer comme un déserteur !

Bien que j'étais en effet du Kyubu, et que le flou autour de sa situation pouvait jeter le doute sur une possible désertion, sa présence dans un autre village shinobi et qui plus est dans celui d'Iwa me faisait penser qu'il n'était pas un mauvais bougre et que sa "désertion" (si jamais s'en était une) n'avait pas pour but de nuire au village. Et dans ces circonstances, je ne me voyais nullement m'attaquer bêtement à un shinobi qui ne voulait pas faire du mal au village. Sans parler du fait que je n'étais pas sans savoir que Kumo et Iwa tentaient de tisser une alliance forte notamment pour la Coalition. S'il arrivait la moindre chose à cette petite boule de cheveux noirs juvénile, cela pouvait grandement compromettre cette alliance. Et c'était la raison pour laquelle j'avais glissé cette petite phrase à Daiki un peu plus tôt. Suite à cela, il me présenta sa main pour officialiser notre rencontre, et avec un large sourire je tendis la mienne à mon tour. Mais au fur et à mesure que je rapprochais ma main, j'eus cette étrange sensation que j'avais ressenti un instant plus tôt en tombant sur le chakra du jeune homme. Comme une sorte de magnétisme à la fois familier et différent. Quand enfin nos mains se rencontrèrent, je sentis le léger bourdonnement de mon chakra s'agiter brièvement avant que, sans crier gare, des petits arcs d'électricité statique fusent entre nos peaux jointes, assimilant par la même occasion notre peau aux zones de contacts avec les éclairs.

-Oooh ! Héhé alors toi aussi !! finis-je par m'écrier avec un large sourire enfantin.

Et comme si nous avions été amis depuis la nuit des temps, nous nous empoignâmes l'avant-bras dans un signe évident de fraternité. C'était donc bien ce que j'avais senti ! C'était un assimilateur raiton, tout comme moi. Et le second que je croisais et qui venait de Kumo ! Héhé, cela nous faisait tant de points en communs. J'en étais tout excité et mon chakra en dansait presque de joie, faisant se hérisser mes cheveux sur ma tête sous l'effet de l'électricité. Cela se voyait aussi dans mes yeux, dans le mélange de joie, d'excitation et de curiosité qui pouvait aisément se lire sur chaque centimètre de mon visage.

-Héhé c'est trop cool d'apprendre à t'connaître ! Alors dis-moi ! T'es né comme ça ou c'est la résonnance qui t'a fait d'venir un assimilateur ?? Comment t'as découvert ta capacité ??

C'était là les questions qui brûlaient mes lèvres depuis que nos mains avaient fait des étincelles ensemble. J'étais pour ma part né assimilateur, et jusqu'à longtemps je pensais que c'était aussi le cas de l'entièreté des assimilateurs. Mais ma rencontre avec Kao Kan, l'autre assimilateur raiton de Kumo, j'avais fait la connaissance du premier assimilateur qui n'était pas né ainsi. Alors j'étais curieux de savoir ce dont il était question pour Daiki Iranos.

Daiki semblait aussi content que moi de rencontrer un autre assimilateur, et au vu des étincelles qui s'échangeaient entre nous, on pouvait aisément dire que le courant passait bien. Rapidement, ma curiosité fit émerger une nouvelle question qui, bien que ne le faisant pas totalement disparaître, avait rendu un peu plus lointain le sourire de l'ancien Kumojin. Cette petite question semblait l'avoir ramené vers des souvenirs qui, fort heureusement, ne lui semblaient pas douloureux. Toutefois il sembla longuement réfléchir avant de me donner une réponse à laquelle je ne m'attendais pas réellement.

-Quelqu'un me l'a dit, dit Daiki simplement.

-Gné ?

Quelqu'un lui avait dit ? Au vu du temps qu'il avait mis à répondre, je m'étais attendu à une toute autre réponse. Enfin...avais-je réellement attendu une autre réponse ? Mais je me doutais que si cela l'avait ramené dans des souvenirs, il n'allait pas tarder à m'en dire plus, et c'est ce qu'il en tarda pas à faire. Et l'histoire ne manquait pas d'être plutôt originale. Si la plus part des assimilateurs que j'avais rencontré (et ils n'étaient pas nombreux) avaient découverts leur pouvoir dans des circonstances un peu particulières, on pouvait dire qu'il n'y avait rien de plus banal dans l'expérience de Daiki. Il avait du suivre le parcours classique des shinobis, et en découvrant son affinité au raiton, il avait naturellement décidé de la travailler comme on l'enseignait à l'Académie. Toutefois, les mudras ce n'était pas pour nous les assimilateurs, et s'il avait eu du mal à réaliser ses mudras, les techniques raiton quant à elles lui étaient venues naturellement. Cette partie me rappelait un peu ma propre expérience. A la différence qu'il n'y avait eu personne pour m'apprendre ce qu'était un assimilateur. Lorsqu'il finit par insister sur le "choc" qu'il avait subi, je mis une demi-seconde à comprendre sa blague et je ne pus m'empêcher de glousser.

-Héhé pas mal ta blague ! Trop nulle ! Haha !

Lorsque vient logiquement le moment pour le shinobi de me retourner la question, je pris aussi un petit temps de réflexion. Comment l'avais-je réellement découvert ? A vrai dire, je ne pouvais pas dire que mon histoire était beaucoup mieux que la sienne.

-Eh bien...je l'ai apprise tout seul. J'suis né dans une famille de combattant, et au fur et à mesure de mes combats, j'ai développé cette capacité à lancer des éclairs, et même me transformer partiellement en foudre pour éviter d'être blessé, c'qui a étonné tout l'monde. Et en plus d'ça, j'étais rapide ! Ils n'étaient d'ailleurs pas tous très content, héhé, ils disaient qu'c'était d'la triche. C'est que quand j'suis arrivé à Kumo que j'ai réellement compris toute l'ampleur de mes capacités.

C'était certes la vérité, mais bien édulcorée par rapport à ce qui s'était réellement passé. Dire que cette branche du clan Nagamasa, "ma famille", n'avait pas été contente d'apprendre que j'étais un assimilateur, et que je me plaisais bien plus à jouer de mon affinité plutôt que de pratiquer assidument et rigoureusement l'art des samouraïs était un euphémisme. Non pas que ce dernier me déplaisait, mais j'avais senti très tôt le potentiel du pouvoir que je refermais, et avais eu le désir de l'exploiter. Sauf que personne n'avait été en mesure de m'y aider. Et mon esprit libre et mon manque flagrant de discipline n'avait pas été là pour arranger les choses. L'ombre de la tristesse des évènements de l'époque vint momentanément flétrir mon sourire et obscurcir mon regard, mais je chassai rapidement ces pensées pour offrir à nouveau un sourire au ninja en face de moi.

-Héhé, j'étais un enfant turbulent. Ca m'a valu bien des problèmes ! Héhé. M'enfin, j'maîtrise aujourd'hui bien mieux mes capacités, finis-je par dire avec un hochement de tête.

Quelque part je me sentais libre de parler avec l'assimilateur, surement parce que nous partagions beaucoup en commun. Nous étions tous les deux nés avec ce don extraordinaire, et nous étions tous les deux rattachés à Kumo à un moment donné. Mais j'avais si longtemps tu mon passé et les raisons de mon exil de Tetsu qu'il m'était encore difficile d'en parler ouvertement. Même avec quelqu'un avec qui je me sentais à l'aise. S'il avait lu ma lettre, Raizen était le seul au courant de mes réelles origines. Ne sachant pas réellement comment aborder le sujet et si je désirais même en parler, je finis par rebondir sur une autre partie qui avait attiré mon attention dans le récit de l'Iwajin. Entre temps, nos bras s'étaient dévissés et je m'étais installé sur le premier muret que j'avais trouvé, laissant mes jambes se balancer doucement dans le vide.

-Alors c'est cette personne qui t'a appris à te servir de ton assimilation ?? Et d'ailleurs comment tu l'utilises toi ?

Cela pouvait paraître bizarre comme question au premier abord. Mais je savais d'ores et déjà que Kan l'utilisait bien différemment que moi, du moins en grande partie. Si j'étais un combattant qui misait bien souvent plutôt sur la vitesse et le corps-à-corps, Kan était plutôt un combattant à distance. Ou du moins ce que j'en avais vu. Bien évidemment, tout n'était jamais noir ou blanc, mais je me demandais bien quelle partie de notre affinité mettait le plus à l'aise Daiki dans son utilisation...

Avec une joie de vivre et un humour similaire au mien, nous ne pouvions pas nous empêcher de ricaner au fur et à mesure de la discussion. Lorsque je lui racontai mon expérience, il ne put s'empêcher de rajouter une petite touche de lui qui me fit bien rigoler. En effet, sachant d'ores et déjà que j'étais capable d'user de mon affinité sans avoir besoin de faire de mudras, l'académie m'avait d'avantage accompagné dans ce processus. Toutefois pour quelqu'un qui ignorait ses capacités latentes, devoir faire des mudras douteux pour au final réaliser des techniques tout à fait convenables avait dû faire émerger énormément de questions dans l'esprit de l'assimilateur. Il était même passé par une phase où il pensait que ses professeurs racontaient des mensonges sur la nécessité de faire des mudras, ce qui me fit bien rigoler devant l'ironie de la situation. En réalité, ces derniers étaient nécessaires pour tous les autres shinobis, nous faisions juste exceptions. Imaginer leur réaction, à ces professeurs qui ne devaient certainement pas comprendre comment leur élève si médiocre dans la réalisation de mudras pouvait user si facilement de jutsu raiton était hilarant.

Mais ce qui était réellement intéressant était sa réponse qui venait juste ensuite. Celui qui lui avait appris qu'il était assimilateur et qui lui avait ensuite enseigné comment dompter ses capacités n'était nul autre qu'un dénommé Yanosa, lui-même assimilateur. S'il pouvait en effet s'assimiler dans un élément qui était contraire au nôtre et bien différent dans ses possibilités, certaines capacités de l'assimilation restaient communes à tous. Mais plus important que sa nature d'assimilateur, c'étaient bien ses actions lors de cette calamité qui avaient attiré mon attention. Alors ces énormes sphères rocheuses qui menaçaient d'écraser Yonbi alors que tout le monde restait dubitatif venaient de lui ? J'avais été tenté de les détruire, pensant qu'elles n'étaient que des créations de roche d'un ninja lambda, trop loin pour clairement remarquer que c'était en fait un homme qui se tenait en leur centre. Mais devant l'absence de réactions des shinobis de mon groupe, j'avais préféré m'abstenir. Je m'étais dit que cela faisait peut-être parti du plan, mais je n'avais jamais eu confirmation de cela. Et quelque part, finalement, heureusement que je n'étais pas intervenu.

-Héhé ! Eh beh ! J'étais à deux doigts de tuer ce Yanosa sans faiire exprès alors, dis-je avec un sourire gêné. J'ai bien fait d'ne rien faire, mais j'savais pas que c'était dans le plan d'essayer de tuer le Dieu singe, ajoutai-je d'un air un peu contrarié Puis je me rappelai les évènements qui avaient suivi, et une question me vint immédiatement. Mais il va bien le bougre...? Yonbi allait lancé une technique terrible et la sphère de roche s'est faite engloutir...

Après ces petites discussions, je finis par demander à mon homologue assimilateur la manière dont il usait de ses dons, et je fus surpris de constater qu'il l'utilisait lui aussi d'une manière bien différente que Kan ou moi-même. Son rayon était d'avantage le jettojutsu, imprégnant ses projectiles pour en augmenter la vélocité et la pénétration. Car telles étaient les propriétés du raiton. Mais suite à cela, une demande presque inespérée émana du jeune homme qui me faisait face. Un combat ? Mais bien sûr que j'étais partant ! Mais ses yeux se transformèrent presque littéralement en étoiles alors que l'excitation faisait de petites étincelles parcourir mes cheveux, les hérissant d'avantage.

-Héhé avec plaisir ! Puis regardant autour de moi, je haussai un sourcil en constatant que nous étions proches d'habitations. Mais j'suppose qu'on va pas faire ça ici, si ? Enfin bon, j'te suis !

C'était la première fois que j'allais affronter un assimilateur raiton, et j'étais curieux de voir ce que ça allait donner. Et bien que ce n'était pas le premier Iwajin que je combattais, ayant affronté Taishi à Kumo, j'étais curieux de découvrir plus de ces shinobis et leur manière de combattre. Ainsi que leurs terrains d'entraînements, cela allait de soit.

Face à ma déclaration concernant mon hésitation à éclater la sphère de roche de Yanosa, risquant au passage de potentiellement le tuer, mon interlocuteur balaya mes inquiétudes d'un geste de la main. Après tout, au final, je n'avais pas attaqué la sphère de roche. Néanmoins, face à mes questions sur la situation lors de cette calamité et sur ce dénommé Yanosa, Ikari se mit à réfléchir. Certainement aux informations qu'il était autorisé à divulgué à un étranger tel que moi, et celles qui étaient trop sensibles pour être communiquées même à un allié. Il finit par m'avouer que ce n'était pas du tout le plan d'Iwa, mais bien celui de Yanosa et lui seul. Et il n'avait pas visiblement pas bien digéré ce concentré de chakra émis par le démon à quatre queues, car malgré sa nature d'assimilateur, il était visiblement dans un sale état toujours. Je pris note de bien faire attention à ne pas me précipiter dans la bouche d'un de ces "Dieux", et surtout de ne pas recevoir ce genre de concentré de chakra en pleine face. Même si la nature de nos assimilations était différente, j'avais le présentiment que le résultat quant à lui serait relativement similaire. Et y survivre ne semblait pas non plus être une grande partie de plaisir. Dans tous les cas, au vu de la situation, les accès à l'hôpital semblaient être restreints, et certainement que c'était à la fois une mesure pour protéger l'assimilateur que de le garder sous surveillance. Après tout, de ce que je comprenais, il avait ouvertement bravé les ordres de sa Tsuchikage.

Je finis simplement par hocher de la tête pour toute réponse aux affirmations de mon congénère, et me retins de poser d'avantages de questions. Je n'étais pas sûr qu'il y répondrait, et je préférais ne pas lui forcer la main. Toutefois cette discussion semblait avoir rendu pensif Daiki, qui pendant un instant laissa son sourire fâner au profit des tourmentes visibles de son esprit. La situation autour de ce Yanosa semblait être bien plus compliquée que ce qu'il n'y paraissait dans un premier temps, et les premières vues sur la situation ne semblaient déjà pas simples. Mais en embrayant sur la proposition de combat, les étoiles dans mes yeux et les étincelles dans mes cheveux semblèrent ramener l'Iranos parmi nous, et son sourire ne tarda pas à le rejoindre à nouveau. Et comme je m'en doutais, ils avaient eux aussi des terrains d'entraînement, dont il m'indiqua la direction. Il y rajouta même une petite phrase qui ne manqua pas de me faire sourire de plus belle.

-Héhé, j'aurais beaucoup aimé faire la course avec toi !

Il possédait une bonne humeur et une propension aux défis et à l'amusement similaires à ma personne. Et cela me plaisait beaucoup chez le jeune Daiki. Certainement que s'il avait été à Kumo, nous aurions été amis, et peut-être même de proches amis. Bien évidemment, cela ne nous empêcherait pas de devenir amis même à distance, mais les choses ne seraient bien évidemment pas pareil. Après avoir dit ces quelques mots, il s'élança à travers les rues et les toits du village, et je le suivis sans problème. Il me faisait certainement confiance pour le suivre car il ne se retourna même pas pour savoir si je gardais le rythme. Nous finîmes par arriver devant une montagne que nous gravîmes rapidement pour enfin arriver au sommet, et de là, il était possible de voir tout le reste du village en contre-bas. Malgré les rues vides, l'absence cruelle de gens, la vue restait magnifique et donnait une sensation de plénitude que je pouvais ressentir dans les montagnes du villages de Kumo aussi. Un fin sourire étira mes lèvres, presque nostalgique, alors que mon comparse assimilateur me présentait "les Hauts-Plateau", leur lieu d'entraînement.

-La vue est chouette d'ici ! Ca doit donner envie d's'entraîner, haha !

Puis finalement je fis face à mon interlocuteur, et lui souris de plus belle. Il était maintenant temps de passer à l'action. Faisant un bond en arrière tout en gardant les pieds près du sol, je pris mes distances avec le jeune homme à la chevelure sombre. Puis faisant quelques mouvements pour terminer de dégourdir mes muscles après cette petite course, je posai un regard déterminé sur Daiki.

-Commençons alors !

Puis, prenant l'initiative, je tendis une main et lançai une dizaine de sphères électriques vers l'assimilateur. Cette première attaque avait pour but initial de simplement tester les défenses de mon adversaire. Etant moi-même un assimilateur raiton, j'étais bien au fait de la difficulté que pouvait représenter cette affinité en terme de défenses. Et si pour ma part j'étais aussi un samouraï, ce qui améliorait grandement mes capacités défensives, je me demandais ce qu'il en était pour le petit assimilateur en face de moi.

Je ne fus nullement surpris lorsque Daiki confessa que c'était ici qu'il venait souvent après son arrivée à Iwa, car ces Hauts-Plateaux lui rappelaient quelque part Kumo. J'eus même un léger et doux sourire, car c'était exactement la réflexion que je m'étais faite un peu plus tôt sur la sensation et la vue qui se dégageait de ce promontoire. Je n'eus pas besoin de tourner la tête vers l'ancien Kumojin pour deviner la nostalgie dans son regard et sur le trait de ses lèvres. Je pouvais presque la goûter dans l'électricité statique de l'espace qui nous séparait. C'était à la fois étrange et revigorant de se sentir ainsi connecté à un inconnu, qui partageait à la fois tant et si peu avec ma petite personne. Mais il n'était plus l'heure à la discussion calme et paisible, aux évocations de souvenirs lointains et nostalgiques, ni même à la franche camaraderie qui s'était rapidement installée entre nous. Après quelques étirements, j'ouvris le bal avec une technique que je réservais souvent au début de combat. Une technique faible, et peu rapide, mais qui servait dans un premier temps à jauger de la réaction de mon adversaire.

Et celle-ci fut un peu surprenante. Prenant une paire de shuriken tandis que ses yeux suivaient attentivement la trajectoire de chaque orbe électrique, il me démontra en un rapide exemple sa dextérité avec les armes de jets. D'un lancé à la trajectoire à la fois bien calculée et complètement improbable, et certainement d'un effet calculé de réaction en chaîne, il parvint grâce à ces deux petits shurikens à dévier l'entièreté de ma salve. Intéressant, pensai-je en haussant un sourcil amusé. Mais il n'en resta pas là. Croisant ses bras en fléchissant ses doigts, comme s'il tenait des armes entre celles-ci, il fit apparaître une dizaine d'aiguilles de foudre en ces derniers qu'il lança directement en direction de mes jambes. Il cherchait certainement ainsi à entraver ma mobilité, est-ce que cela voulait dire qu'il n'était pas à l'aise avec les combats rapprochés ? De manière générale, j'aurais profité de cette occasion pour simplement assimilé mes jambes et foncer sur mon adversaire pour entamer la joute au corps-à-corps. Mais je n'avais pas vérifié ce que je désirais voir un peu plus tôt, et il était encore trop tôt pour dégainer mon katana. Alors je me contentai d'esquiver sur le côté en me transformant en un courant électrique pour m'échapper de ces senbons électriques. Puis alors que je passais mes mains sous ma veste pour atteindre ma sacoche, des étincelles crépitèrent un peu partout sur mon corps. Il était temps d'accélérer un peu la cadence.

-Raiton : Kaminareboshi !

De plusieurs endroits de mon corps, des éclairs jaillirent pour fondre sur mon adversaire avec une grande vitesse. Cette fois-ci ce n'étaient pas des sphères avec lesquelles il allait pouvoir aisément faire joujou. C'étaient de réels éclairs qui fusaient dans sa direction. Mais je n'avais pas fini. Glissant sur le sol pour arrêter ma course suite à cette esquive, je sortis ma main de ma poche avec un kunai. Mais à peine sortie, que cette dernière se recouvrit d'éclairs. Etait-ce les derniers mouvements de Daiki qui m'avaient inspiré une telle stratégie ? Certainement. Et alors qu'une bête de foudre se formait dans ma main qui tenait le kunai, je laissai ce dernier tomber à l'intérieur de l'entité de foudre, l'évitant dans le champ électrique créé autour de l'objet métalique, pour que cette dernière prenne place à l'intérieur de la bête. Et la bête s'élança à la poursuite du shinobi d'Iwa.

-Raiton : Raiju Hanto !

Un filet électrique s'étirant de ma main restait attaché à la bête pour que je puisse avoir un total contrôle sur cette dernière. Esquiver ne servirait à rien, et les armes de jets étaient bien trop fines pour pouvoir l'arrêter, elles passeraient à travers la bête. Cet enchaînement de deux techniques avait une nouvelle fois pour but d'évaluer les capacités de mon adversaire face à une attaque rapide, et une dont il ne pourrait s'échapper. Mais ce n'était pas tout, j'avais laissé un petite cadeau à l'intérieur de la bête foudroyante. Le kunai que j'avais piégé dans le champ électrique de ma bête de foudre était entouré d'un parchemin explosif. Une précaution supplémentaire si mon adversaire décidait par exemple de s'assimiler pour se défendre de cette technique. Une fois que les crocs d'éclairs de mon attaque se seraient refermés sur ma cible, l'explosion allait être déclenchée d'un simple mudra. Comment allais-tu t'en tirer, Daiki-san ?