Chuunin. C'est bien un titre que j'estime ne pas mériter. Je suis passé à ce grade grâce à ma victoire face à deux Iwajine. L'une d'entre elles est médecin, elle a eu du mal à vivre dans ce combat tandis que l'autre m'a donné bien plus de fil à retordre. En tout cas, je me suis délivré montrant à Shitô, Iwa, Kiri et Kumo que je suis un nécromancien. Le seul encore vivant et pratiquant cet art bien plus qu'occulte. On ne m'a pas considéré comme un paria, on ne m'a pas considéré comme un fou. Non, au contraire, le peuple est content de découvrir de nouveaux talents surtout venant d'une ville aussi scientifique que Kumo. Peut-être ai-je choisi le bon endroit ?
Puis, il y a eu le retour à Shîto. La nouvelle de Kahei, lorsque l'on m'annonce qu'il n'est plus le même. Les précisions de Shuuhei à la fête de la lumière où ce dernier m'apprend qu'il frôle l'état végétatif. Comment puis-je réagir à tout cela ? Enfin, j'ai bien été surpris lorsque l'on m'a annoncé que je vais être senseï. Je n'ai pas l'impression d'être capable de tenir une équipe, je n'ai pas le caractère nécessaire. Puis... Je ne suis pas Kahei ou Shikarai, deux personnes plutôt pédagogue.
Que vais-je faire ? On m'envoie les prénoms des deux membres qui seront officiellement dans l'équipe cinq de Kumo. Suzury Kyoshi et Metaru Kinzoku. Un Metaru... je tombe plutôt bien. Connaît-il Kahei ? Je le saurai bien. A chacun, je leur envoie une missive indiquant un point de rendez- vous (le terrain d'entraînement) ainsi qu'une heure (Neuf heures du matin). Ils doivent venir en tenue de combat et équipés.
Je ne sais pas quoi faire, je compte prendre exemple sur mon senseï...
« - Kinzooooo’ ! Tu as reçu une lettre ! Allez, Kinzo’, tu as bien assez dormi, il est maintenant temps de te lever ! - Tante Sakura, tu en fais bien trop à une heure si matinale, dis-je en me redressant légèrement et avec le regard assassin. - Ne lance pas ce genre de regard à ta pauvre tante, sale gosse, rétorque-t-elle cette fois-ci en le balançant sa sandale dans la gueule. »
Je saigne du nez. Bienvenue chez les Metaru, où la délicatesse n’existe pas et où règne un affectif assez rugueux. Ma tante est douce mais… disons trop énergique. Par exemple, je ne sais pas l’heure qu’il est, mais probablement tôt, et la voici en train de me réveiller avec tant d’entrain. Elle me gonfle. Cela dit, pour rien au monde je voudrais qu’elle change, c’est une femme formidable sans laquelle je serais encore présent. Lorsque je me suis retrouvé seul, c’est la première à m’avoir prit sous son aile.
« - Bon, c’est quoi cette lettre ? - Faut aussi que je te la lise, bon à rien !? - Laisse tomber, tata, ça ira. - Ton petit-déjeuner est prêt, petit homme. Il est temps pour toi de devenir quelqu’un. »
Je n’ai pas totalement saisi la dernière phrase, ou du moins son intérêt ici. Enfin ça, c’est jusqu’à ce que je découvre la fameuse lettre, entre ouverte, me laissant suspecté ma tante de l’avoir finalement consulté avant de m’avertir. Je déchire l’enveloppe dans laquelle se trouve la lettre, et là surprise, l’auteur semble être un certain shinobi dénommé Aami Shôran. Je ne connais absolument pas. Mais alors pas du tout. Rien de péjoratif naturellement, seulement que ce nom m’est inconnu.
Il est indiqué de se rendre au complexe d’entraînement à neuf heures, soit dans une demie heure, alors que je ne suis pas prêt. Il est également mentionné de venir en tenue d’entraînement. Je n’ai pas de tenue d’entraînement, j’ai juste ma tenue habituelle qui passe partout et me permet de bouger librement. Un petit coup de cire pour plaquer mes cheveux en arrière, mon débardeur noir moulant, mon pantalon noir tout aussi moulant, puis ma veste en jean rembourrée de laine.
[•••]
À peine arrivé, je retire ma veste en la posant délicatement sur une balustrade, laissant admirer le public ma merveilleuse musculature, avant d’avancer fièrement vers ce fameux type qui nous a donné rendez-vous. Il est mentionné « l’équipe 5 », alors j’imagine qu’il sera mon senseï. Où se trouve mon camarade ? Bref, je n’en ai pas besoin pour jauger le niveau du professeur. Le travail d’équipe ? Étant donné que mon seul pote est Shikabù, un Nara rencontré en soirée, ma conception du travail en groupe est limitée.
« Bon, on commence ? demandé-je en craquant mes doigts. »
Provocateur ? Oui. Et ce parce que le type n’a pas l’air dans son assiette, un poil trop songeur à mon goût. Serait-il en train de ressasser quelques bons souvenirs ? Je ne suis pas ici pour ça, il devra patienter de m’avoir cassé la gueule pour se permettre une telle occupation. Laissons au passé ce qui appartient au passé, seul le présent compte à mon sens, et le présent c’est maintenant.
Les gouttelettes n’avaient pas encore glissé du long des feuilles des rosiers du jardin Suzuri à l’heure où la lettre arriva. Les pieds battants contre le muret sur lequel il était assis, Kyoshi s’était levé avant la rosée. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’il devait se passer de toute activité futile, dont les heures de sommeil supplémentaires qu’on lui accordait habituellement. Désormais, il ferait partie d’une équipe. Les choses sérieuses allaient commencer, plus question de lui accorder de privilèges excusés par son âge. Maintenant, s’il voulait continuer à bénéficier de leur enseignement, il endurerait les mêmes journées que ses aînés, aussi pénibles soient-elles.
« Kyoshi-san ! Cette lettre vient d’arriver pour vous. » Une femme accourue jusqu’au garçon, tenant un balai d’une main et lui tendant la fameuse lettre de l’autre. En l’ouvrant, Kyoshi semblait tout aussi impatient que la ménagère qui retira son bandana pour éponger la sueur sur son visage rougi par l’effort. Il avait posé son pinceau et mit son dessin de côté pour la lire – chose qui arrivait rarement. Ses yeux traversant les mots à vitesse éclair, il s’apprêtait à en partager le contenu avec l’employée quand celle-ci perdit soudainement tout son intérêt pour la nouvelle. Croisant le regard du professeur de dessin de Kyoshi, ses mains s’étaient déjointent, son sourire excité s’était rétracté et sa présence s’était effacée. Celui-ci, caché depuis plusieurs minutes pour observer son élève, l’avait dévisagée ; d’un regard, il lui avait ordonné de retourner se mettre au travail. Le travail que Kyoshi avait entreprit, lui, attendrait.
Les gouttes de rosée s’étaient évaporées à l’heure du rendez-vous. Dans le creux des arbres, dissimulée dans les feuilles, une tache noire attendait depuis un long moment. Arrivé bien avant l’heure indiquée, Kyoshi avait pris position près de l’entrée du terrain d’entraînement pour lire calmement en attendant le reste de son équipe. Il avait vu, sans se montrer, son senseï et son unique coéquipier arriver tour à tour. Les laissant se rencontrer les premiers, il finit par les rejoindre. Sautant de son arbre, il tomba nez à nez avec le plus grand d’entre eux ; un drôle de type aux cheveux rouges. Obligé de lever la tête pour le regarder, le garçon lui dévoilait en même temps l’entièreté de son visage dont la partie inférieure était jusqu’ici cachée sous son foulard.
Si ses yeux verdâtres pouvaient interpeller les bleuâtres de Kyoshi, ce qui l’intriguait par-dessus tout était l’étoile tatouée sous son œil droit. Il n’avait jamais rien vu de pareil, quelle signification pouvait-elle bien avoir ? Il se demandait, il se posait des questions, il analysait déjà. Seulement, il se fit remarquer par le regard perçant de l’énergumène – il avait quelque chose de sauvage, d’animal, d’un vert reptilien. Le jeune Suzuri se pencha alors sur d’autres détails : à nouveau les cheveux, mais également les vêtements qui lui permettaient aussi de constater sa musculature. Même si son manque d’expression faciale ne laissait rien transparaître à part de la curiosité, il y avait de quoi être intimidé ; la différence entre les deux Genin était grande.
Si le niveau de développement du corps creusait fatalement l’écart, cette différence se constatait aussi vestimentairement. Bien qu’ils étaient tous les deux – à l’image de leur senseï – en noir (à l’exception des broderies orangées cousues sur la cape de Kyoshi), l’étroitesse des vêtements de l’un ne se retrouvait absolument pas chez l’autre. Les manches et les mains rentrées dans sa large cape sous laquelle il cachait aussi quelques outils, seul le livre qu’il avait refermé en ressortait. Il portait comme toujours un simple pantalon souple et aéré auquel il avait simplement ajouté une ceinture comprenant plusieurs étuis dont un réservé spécialement pour y glisser un rouleau dans le dos. Aux pieds, il avait aussi laissé tomber les chaussettes et les lourdes bottes pour des sandales de shinobi légères que son coéquipier arborait également.
Les cheveux volant au vent, Kyoshi se tourna ensuite vers le plus discret des deux. C’était un brun d’apparence svelte, voire un peu maigrelet, qui portait son bandeau à la ceinture – celui de Kyoshi, lui, n’était pas visible. Celui-ci avait l’air bien moins excité que l’homme qui se tenait à côté du garçon. Ses yeux balayaient curieusement la zone, il ne disait pas un mot. Ne connaissant ni l’un ni l’autre, le Suzuri attendrait que le dénommé Shôran se présente en premier.
L'arrivée des deux genins ne me font pas attendre, ils sont là à l'heure et c'est déjà un point essentiel pour moi. La ponctualité. Je souris lorsque je vois le premier arrivé, je le regarde de long en large, l'analysant pour commencer. Cheveux rouges, tatouage en forme d'étoile, assez grand, tenu vestimentaire simple et passe partout. Le garçon semble avoir quelques atouts à faire valoir tandis que mon regard se pose sur le second arrivé. Un réel contraste entre les deux genins : l'un semble avoir mon âge, tandis que l'autre semble drastiquement plus jeune. Pour autant, il ne faut pas que je juge à leurs apparences. Si l'un est genin à cet âge là, c'est qu'il a bel et bien les capacités pour l'être.
Le premier à prendre la parole, c'est celui aux cheveux rouges. Il me fait sortir de mes rêveries, me ramenant donc à la réalité. Il fait craquer ses doigts, me demandant si l'on peut commencer. Je souris, j'aime ce genre d'activité chez une personne. Pour l'instant, je ne parle pas et l'autre genin ne prononce également pas un mot. Il est temps pour moi de parler et de me présenter.
« Bonjour. Je suis Aami Shôran, chuunin de Kumo. Je serai en charge de vous deux et de vous apprendre la vie d'un shinobi. J'ai vingt et un ans, je suis d'affinité du Feu. Je pense que vous avez du me connaître sous mon surnom donné suite à l'Examen de Shitô : le Necromant. »
Un surnom qui a fait le tour du Yuukan puisque j'ai utilisé mes réelles capacités spéciales. La Nécromancie, je ne le cache plus dorénavant. Mes yeux regardent à la fois le Metaru et le Suzuri, je reprends la parole.
« Avant de commencer les choses sérieuses, présentez-vous. Allez à l'essentiel, nom, prénom, âge, nindô, capacité. »
Je leur demande leur capacités, bien que je sais que le Metaru contrôle le métal et le Suzuri l'encre. Peut-être que l'un des deux a une capacités secrètes.
Le moins que l’on puisse, c’est que le prof n’est pas du genre très rigolo. Je suis un peu chagriné en par le fait qu’il soit plus jeune que moi d’une année, sans compter le mioche qui se tient à côté. Je ne le sous-estime absolument pas, mais faut dire qu’il ressemble inévitablement à un foutu mioche. Concernant le senseï, fraîchement promu au grade de Chûnin, le moins que l’on puisse dire est qu’il a un physique de lâche, il paraît assez fébrile. Il est frêle de partout. Cependant, je ne dirais pas qu’il est faible, surtout qu’on l’appelle le « Nécromant ». Ça en jette !
Il est vêtu de vêtements très sombres, à l’image de ses cheveux noirs, le rendant davantage très taciturne. La seule chose de claire chez lui sont ses yeux. À voir si son esprit est clair lui aussi… Aami Shôran donc, un Chûnin ayant participé aux évènements de Shito, sensiblement pas n’importe qui si l’on prend en compte le surnom attribué. Putain. Je déteste ça mais je perds patience. Je ne désirs qu’une chose c’est de goûter ce jeune homme dans un combat. Je lèche le dessus de mes lèvres avec ma langue, le regard projeté vers les cieux.
« Kinzoku Metaru, dis-je froidement en reprenant mes esprits. J’ai vingt-deux ans depuis peu, d’affinité Raiton et je ne connais aucun de vous deux. Peu étonnant étant donné le présumé âge de l’un et la dégaine de l’autre. Je vous laisse deviner qui est quoi hein, je ne veux pas d’ennui. Et concernant mon nindô… Heu ? Mince, alors ! Bourgre d’ignare !… Bah écoutes, je crois que je n’en ai pas, si ce n’est massacrer le plus types qu’il me soit autorisé à massacrer. Pas très patriotique ou ambitieux, je l’entends tout à fait. Pas le bon exemple à donner au gosse, également, terminé-je en lançant un regard au petit. »
Un nindô très peu patriotique ni très instructif. Être au sommet, à l’instar de mon cousin, très peu pour moi. Et pourtant, je comprends parfaitement les rôles, les tâches d’un kage, mais c’est justement en sachant cela que je suis très peu intéressé par ce genre de poste. Non, moi, ce que je désir c’est uniquement explorer le monde à la recherche des meilleurs combattants, et si ce sont des ennemis c’est encore mieux. Aucune raison de me retenir ainsi. Enfin peu importe, je m’égard dans des fantasmes que je ne suis pas prêt d’atteindre encore.
Je scrute un peu plus le minus à ma droite. Il paraît tout frêle lui aussi, c’est un abonnement prit avec le prof’ ou quoi ? Bref. Un enfant peut-être pré-pubert, imberbe et avec un corps de gosse fragile. Qu’on ne me dise pas qu’il a mon âge ou plus, son visage ne l’exprime en aucun cas. Il est aussi blanc que mon derrière, et c’est peu dire, je suis persuadé que le tint de ce dernier est plus mâte que sa tronche. En observant son style vestimentaire, son tint, son physique, puis en prenant en compte son garde de Genin, je comprends relativement vite qu’il s’agit d’un Suzuki. Et ouais, encore un intello qui passe son temps à lire des bouquins et concevoir des stratégies qui brisent ses adversaires.
Eh beh ça alors, c’est une sacrée équipe que nous faisons, dites-moi… J’ai hâte de voir l’avenir qui nous attend.
Il s’était avancé et avait pris la parole ; le plus discret des trois jeunes hommes – s’il était du moins possible de les regrouper ainsi – s’était révélé être le senseï des deux autres. Brisant son silence, il leur avait dévoilé son identité. Si le nom d’Aami Shôran ne disait rien à Kyoshi, celui de « Nécromant » lui fit ouvrir grand les yeux. Il soufflait sur quelques mèches de ses cheveux indisciplinés – sûrement l’une des seules traces d’indiscipline de tout son être – qui s’étaient logées devant ceux-ci pour mieux voir le jeune homme. Le clan Suzuri avait beau s’être quelque peu plongé dans le silence depuis les évènements de Shîto, la découverte des capacités nécromanciennes d’un kumojin n’avait pu échapper à Kyoshi comme elle n’avait pas échappé au monde entier.
De nature curieuse, le petit brun n’en savait pourtant pas plus. Aussi intéressant le phénomène puisse-t-il être, il faut avouer que la mort fait peur et que la faculté de s’en jouer en la manipulant peut paraître effrayante ; d’où le fait probable que son utilisateur l’ait caché tout ce temps. Comme tout le monde, le jeune Kyoshi avec toute l’imagination qui lui est due se représentait celui-ci comme un effroyable personnage tout droit sorti d’un vieux grimoire de sorcière ou d’un roman d’épouvante. Malgré tout, son senseï se tenait devant lui et n’avait pour ainsi dire rien d’un sinistre sorcier, en dépit de son goût pour la couleur noir et de son air un peu austère. Il était certes indéniablement physiquement plus grand et fort que le petit à cause de leur différence d’âge, mais un autre contraste se constatait entre lui et le grand aux cheveux rouges ; ils avaient approximativement le même âge et il était pourtant sensiblement moins épais. Un constat simple, sans jugement, qui s’expliquait peut-être par le fait qu’il n’ait été promu Chûnin que récemment. Surpris, intrigué, était maintenant le Suzuri.
Il avait voulu présenter ses respects à son senseï en s’inclinant, mais n’avait pas eu le temps de le faire que celui-ci leur demanda déjà de lui fournir des présentations très claires. Les questions attendraient. Sans attendre, c’est le Metaru qui prit la parole le premier. Celui-ci tient de moins en moins en place, il ne se fait pas prier pour montrer son impatience… ç’en est presque inquiétant. Il emploie un ton froid et grossier, comme le confirment ses derniers mots après lesquels il adresse un regard à Kyoshi. C’était donc un Metaru, chose qui explique un peu mieux son corps étonnement développé pour son grade. S’il connaissait le clan de son coéquipier pour leur disposition à maîtriser le métal et le rôle qu’ils ont eu à la création du village en travaillant main dans la main avec son clan et celui des Nara, le Suzuri n’avait pas encore eu vent de la rustre réputation de brutes barbares que ce clan s’était faite par le passé. Bien que les choses aient changé depuis la fondation de Kumo, certains membres du clan Suzuri n’arrivaient conjoncturellement toujours pas à les dissocier de cette image grossière ; voilà qui expliquait sûrement leur réaction à la nomination du Nidaime.
Le regard de l’homme de presque dix ans son aîné à sa gauche se faisait insistant sur le jeune garçon. Après l’avoir entendu parler sans scrupule de sa motivation à massacrer tous ceux qu’il lui sera permis d’affronter, le garçonnet ne pouvait que se sentir mal à l’aise en se faisant épier de la sorte par cet énergumène. Ses bras eux-mêmes couverts des manches longues d’un léger tissu blanc sortirent timidement des larges manches de son par-dessus noir. Ses mains se « joignant » au niveau de son bassin par l’intermédiaire du livre qu’il tenait, il se reprit en relevant la tête pour se présenter à son tour à son interlocuteur – non sans hésitation.
« Su… Suzuri Kyoshi, membre du clan Suzuri. C’est sauf votre respect que je ne vous apprends pas que je maîtrise l’art de mon clan… les techniques d’encre. » C’était une curieuse question qui avait intrigué l’enfant. En tant que senseï, le jeune homme devait déjà avoir été informé sur ses élèves ; et même si ça n’avait pas été le cas, il était tout bonnement impossible qu’il ne connaisse pas les noms des trois familles fondatrices de la Cité des Nuages. Kyoshi n’avait pour autant pas omis sa question, s’inclinant tout de même respectueusement en avant pour marquer sa volonté de ne pas offenser son senseï. Il reprit ensuite de sa tendre voix d’enfant.
« J’ai douze ans et ma seule volonté est de faire honneur à mon clan… » Baissant lentement le regard et la tête, il se reprend furtivement. « E-Et évidemment de servir au mieux Kumo, ainsi que notre patrie… » Il marque une courte pause pour reprendre son souffle, avant d’ajouter d’une voix basse, presque en un soupir : « Mes prédécesseurs voulaient ériger une grande cité qui regrouperait tout le savoir du monde… » Un discours assez sérieux pour un gamin de douze ans, malgré ses petits soucis d’expression – il n’était pas très bon avec le parlé, ni avec les gens. Il avait relevé la tête. Il avait été sincère le temps de quelques mots, mais semblait à nouveau vide, notamment au niveau du regard. En plus de cela, ce n’était pas vraiment un nindô. Ce n’était pas vraiment son nindô. Mais comme on le lui a appris toute sa vie : son ambition personnelle n’importe pas vraiment, ce qui compte vraiment c’est l’intérêt collectif. De plus, on leur avait demandé de ne pas extrapoler. Il n’avait pas non plus parlé de son affinité, car contrairement à son coéquipier, il ne connaissait pas la sienne. Peut-être à cause de son jeune âge, ou alors parce que ses aînés n’avaient pas pu ou voulu s’en occuper. Quoi qu’il en soit, il s’était replongé dans le silence. Relâchant le regard vitreux qu’il portait jusque-là au niveau des yeux grisâtres de son senseï pour jeter un œil au Metaru en levant la tête, il fronça les sourcils en se demandant si l’impatience de celui-ci s’était refroidie. Lui paraissait patient, se tournant en réalité les pouces derrière son livre pour masquer son anxiété.
Dernière édition par Suzuri Kyoshi le Mar 17 Oct 2017 - 16:39, édité 1 fois
Je ne regrette pas mon apparence assez fébrile. Au moins, je suis le genre de personne à surprendre les adversaires qui me sous-estimeraient. Au moins, ils sauront à l'avenir pourquoi on me surnomme le Nécromant. Un surnom qui me va à ravir, surtout au vu de mes habits. Après m'être donc présenté, c'est au tour de mes deux élèves de se présenter. Je suis pressé d'en savoir un peu plus sur eux, le premier qui prend la parole est donc Metaru Kinzoku. Attentivement, j'écoute son court récit. La première chose que je tire de ce personnage, c'est bel et bien son arrogance. Un manque de respect total envers la hiérarchie établie, son objectif montre quel genre de personne il est.
Je ne réagis pas de suite, attendant que mon second élève se présente à son tour. Suzuri Kyoshi. Contrairement au manipulateur de métal, l'enfant est plus réservé, plus calme. Je tends l'oreille pour écouter ses paroles. Je souris quand il m'apprend qu'il maîtrise l'art de manipuler l'encre. C'est vrai que ma question semble bête concernant les capacités, mais il est vrai que parfois les membres d'un clan ne maîtrisent pas seulement l'art de celui-ci. Douze ans, c'est donc bien un enfant. Genin à douze ans, ça ne me choque pas. Kahei avait été mon sensei alors qu'il n'était âge que de quatorze ans. Ce sont des génies.
« Bien. »
Mon regard se balance successivement entre Kyoshi et Kinzoku, alors qu'un sourire se place doucement sur mes lèvres. Il est clairement temps de passer aux choses sérieuses. Je fais doucement craquer mes doigts, mon regard se transforme en celui d'un vainqueur, plus froid, plus... combatif.
« Kinzoku Metaru. Tu veux te battre, c'est bien ça ? Quant à toi, Suzuri Kyoshi, il va falloir t'assumer bien plus que ça, je ne doute pas de tes capacités. Genin à douze ans ? Bien, bien. »
Je passe mes mains derrière mon dos, ne lâchant pas du regard les deux genins de Kumo.
« La suite va être simple. Vous allez m'affronter. Vous avez le choix de faire équipe ou non. Je vous attends. »
Il est temps pour moi de voir ce que vaut mes élèves. Ma main se lève devant moi, faisant signe à Kyoshi et Kinzoku de m'attaquer.
Ah. L’extase. Enfin un affrontement. Je ne connais absolument pas les capacités du Suzuri, va savoir s’il maîtrise réellement l’encre ou si c’est de l’intox. À priori, ce sont les capacités spéciales de son clan, mais à seulement douze ans cela me semble compliqué. Concernant le nécromancien, je reste perplexe. Je ne visualise absolument pas les pouvoirs qu’il peut avoir. De toute façon, je ne pourrais pas savoir sans essayer, c’est la seule certitude dont je dispose. Tout seul, il est évident que je n’arriverais à rien. Je me retourne vers le gosse.
« Kyoshi, c’est ça ? Écoute-moi. Je vais foncer comme un débile vers le senseï, pendant ce temps, j’aimerais que tu analyse ses mouvements et éventuellement ses attaques. Si je m’en sors bien, je reviens vers toi et on discute un plan. Pigé ? »
Sans attendre la réponse de ce dernier, aussi intéressante soit-elle - j’en suis certain, je fonce vers mon adversaire du jour : Aami Shôran. Est-il digne d’être un maître ? Je m’en contrefiche, du moment que l’on quitte les murs du village pour partir en mission. Le reste ne dépend que nous, Kyoshi Suzuki. S’il est bon, ça m’arrangerai pour m’entraîner. Le moment du test est arrivé, pour lui comme pour nous, afin de nous jauger les uns et les autres. Je pars du principe que je suis face au maître, gardant tout de même en tête que j’ai un support média qui récolte des informations.
La tension est palpable, tout mon corps frissonne d’excitation. Dès qu’il est question de combattre des types dont le niveau m’est totalement supérieur, je suis dans état pas possible. La confrontation de manière générale m’a toujours transcendé, alors dès lors qu’une question de vie ou de mort est en jeu, ou que mon adversaire a de fortes chances de l’emporter, je ne suis plus le même homme. Comme une pulsion, je me sens presque obligé de foncer vers l’inconnu et de me surpasser pour devenir quelque chose d’autre.
Durant ma course, j’enfile mes poings américains très rapidement, dans l’intention d’infliger de lourds dégâts. À deux mètres de ce dernier, approximativement, j’arme mon poing en pivotant mon tronc vers la gauche pour donner de la vitesse au coup. Parallèlement, ma jambe gauche, ainsi que tout mon bassin, basculent vers la droite pour également donner de la vitesse à ma jambe d’attaque. En d’autres termes, mon poing droit cible le visage, tandis que ma jambe gauche cible les rotules. Je ne sais absolument pas comment est-ce qu’il va réagir, mais j’apprécie fortement le moment.
Le coup de feu du départ avait été tiré par Kinzoku. Si celui-ci surprenait le jeune Suzuri par son choix de faire équipe malgré l’attitude provocatrice et insolente qu’il avait tenue jusqu’ici, il décevait en revanche bien rapidement après s’être jeté inconsciemment sur leur adversaire commun. En effet, senseï ou pas, Shôran était pour le temps d’un entraînement leur adversaire. Cependant, il y avait tout de même des règles à respecter : ce n’était pas un ennemi ; les coups fatals étaient sûrement prohibés, et pourtant le Metaru n’avait pas hésité à céder aux pulsions qui semblaient l’animer depuis la présentation du Nécromant. Il n’avait pas l’air de vouloir retenir ses coups ; il avait dangereusement armé son poing et sa jambe contre l’opposant.
« Euh… oui… Enfin… hé ! Attends une s– ! » Avait-il tenté de s’exclamer timidement pour arrêter son coéquipier, en vain. Il est vrai qu’élaborer un semblant de stratégie était une bonne idée, mais il aurait été plus poli et peut-être plus judicieux d’écouter ce que Kyoshi avait à dire avant d’agir en partie seul. Résultat, le jeune garçon était quelque peu confus. La promotion de Shôran étant récente, cela voulait dire qu’il était lui aussi Genin il y a encore peu. Serait-il possible que le Metaru au regard reptilien soit en mesure de le battre ? Le savait-il, ou agissait-il bêtement sous l’effet de l’adrénaline ? Celui-ci ayant mentionné être d’affinité Raiton, était-il capable de le manipuler ? Tant d’interrogations auxquelles l’enfant ne pourrait pas répondre à cause du manque de communication avec son équipier.
Kyoshi soupirait un coup avant de scruter rapidement les alentours, ses yeux bleus ne quittant jamais son partenaire sur le point de s’engager dans l’affrontement. Si le corps du garçon n’avait pas bougé d’un centimètre, son esprit avait lui déjà parcouru des kilomètres. Il s’octroyait quelques dernières secondes pour préanalyser son senseï. D’après ce qu’il avait entendu dire, Shôran pratiquait la nécromancie. Qu’est-ce que cela voulait donc dire ? Communiquait-il « simplement » avec les morts, ou bien fallait-il s’attendre à quelque chose de plus concret ? Si son nom avait fait le tour du village, c’est que ces capacités avaient dû bien impressionner… Sans s’en rendre compte, il commençait progressivement à agir en parfaite contradiction avec Kinzoku. Au lieu de s’approcher pour observer l’action de plus près, – bien que ça aurait été risqué si ce n’était pas un entraînement – il reculait.
Ne connaissant pas personnellement le Nécromant, il n’avait pas tant peur d’attaquer mais plutôt d’être surpris. Si le Metaru pouvait peut-être se permettre de risquer une riposte physique directe, ce n’était clairement pas son cas à lui. Manquant cruellement de résistance et d’endurance, le combat de front « tête baissée » n’était vraiment pas son fort. Il n’avait pas totalement confiance, non plus. Et ce ne sont pas les précédentes paroles du jeune homme qui y changeraient quelque chose. S’assumer ? Qu’avait-il voulu dire par-là ? Tentait-il de le pousser, ou alors de le déstabiliser ?
Les yeux de Kyoshi étaient restés grand ouverts pour accomplir sa part du boulot, il avait maintenant assez reculé. Derrière-lui se dressait une barrière de végétation ; barrière qu’il n’aurait normalement aucun mal à franchir, bien au contraire, mais il ne pouvait maintenant pas abandonner son équipier – malgré toute son expertise, ce serait d’autant plus stupide de creuser l’écart de communication qu’il y avait entre eux – qui s’était jeté dans la gueule du loup sans réfléchir : il était coincé. Et alors qu’il en était arrivé à cette contraignante conclusion qui lui faisait déjà maudire l’homme qu’il assistait encore, le jeune garçon ne s’y surprit que maintenant à dégainer un kunaï ; le manque de confiance qu’il avait en son équipe et peut-être en lui-même le contraignait à ne pas baisser sa garde.
Erreur numéro une selon moi, mais je m'y attends. Je sais ce que c'est de vouloir attaquer par impulsivité, même si ce n'est clairement pas mon genre pour le coup. Le premier à se ruer sur moi est Metaru Kinzoku, cela me fait sourire car c'est bien lui le garçon qui est provocant à souhait. Peut-être dois-je lui montrer et lui faire comprendre la différence de nouveau entre nous ? Ou alors, je peux le faire espérer. C'est très probablement ce que je compte faire, je compte également lui montrer qu'il aurait du élaborer une stratégie avant de m'attaquer. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres alors que le Metaru se dirige sur moi.
Son pied et sa main se dirigent simultanément sur moi, mais ce n'est pas suffisant pour me battre et surtout pour me surprendre. Non, je suis sûr que le genin a d'autres capacités cachées. C'est donc avec mes deux mains que j'arrête son coup. Ma main gauche attrape son pied tandis que ma main droite pare son poing, il est face à moi. Nos regards se fusillent, mais ce n'est pas fini. Non, ça commence seulement. Alors que je le tiens, je finis par le lâcher et reculer.
Je jette un coup d’œil vers le Suzuri, ce-dernier a reculé. Je ne sais pas s'il s'agit d'une stratégie de sa part ou si seulement il a peur. Je vais vite le savoir. A mon tour, je me rue sur Kinzoku et je suis bien plus rapide que lui, j'enchaîne avec un uppercut pour le faire décoller du sol. Si ça marche, c'est un coup de pied dans l'abdomen qu'il va se prendre. Je ne compte pas utiliser ma nécromancie ou mon épée, je ne me battrai qu'à mains nues. Je n'ai clairement pas besoin de leur dévoiler toutes mes capacités, le Taijutsu sera largement suffisant.
En y réfléchissant, je ne peux laisser ce Kyoshi seul dans son coin. Quelques mudras, un clone apparaît dans un nuage de fumée, se dirigeant directement vers Kyoshi. Je veux réellement voir leur capacités.
J’ai parfaitement saisi que mon initiative n’était pas la bonne. On ne va pas en parler des heures, j’en suis totalement conscient. Cela dit, j’ai pu constater l’horrible faussé qui est creusé entre ce nécromancien et ma petite personne. Il pare aisément mon attaque, comme je le pensais, puis après l’esquive d’un uppercut que je sentais approcher, je me prends un coup dans l’abdomen. Surprenant. Je m’attendais à ce qu’il enchaîne, mais la position du Suzuri semble étrangement attirer son attention. C’est d’ailleurs pour cela qu’il envoi un clone à sa rencontre. L’occasion rêvée de voir de quoi il est capable.
« Hùhù. Le gosse te perturbe tant que ça ? », dis-je en me moquant diaboliquement.
La tâche se complique de mon côté, je ne sais pas totalement quoi faire. Du un contre un, j’ai déjà testé il y a quelques instants, je suis impuissant face à mon adversaire. Le petit a peut-être des idées ? Mon instinct me tourne vers ce dernier. Mon expérience m’a démontré qu’à force de combattre un type, je peux suivre ses mouvements, mais je crois que nous manquons légèrement de temps pour cette entreprise. Face à mon adversaire, je retrousse mes pas et fonce immédiatement vers le clone qui chasse mon partenaire.
Lorsque ce dernier sent ma présence, il se retourne mais c’est déjà trop tard. En effet, j’ai déjà effectué des mudras, et la seule chose qu’il voit arriver sur lui ne sont autres que des senbons qui pénètrent sa peau et l’électrifient, engourdissant son corps quelques, suffisamment de temps pour lancer mon offensive. Le poing droit armé vers l’arrière, sans compter ma vitesse avec laquelle j’arrive sur ce dernier, c’est un puissant direct qu’il se ramasse en pleine tronche, le faisant décoller du sol avant qu’il ne retombe, puis qu’une explosion de fumée s’en suive.
« Oï. J’ai cru t’entendre dire quelque chose avant que je m’attaque au prof’… T’as une suggestion ? Je suis un peu plus minable que je ne l’imaginais, mais à nous deux, je pense que ça peut le faire. », demandé-je en observant Shoran qui se tient fièrement les bras croisés.
Je ne sais pas du tout de quoi est capable le Suzuri, mais j’espère néanmoins que l’on puisse parvenir à quelque chose à deux. Sans ça, je perds mon temps. De toute évidence, il avait déjà prévu que l’on se affronte notre à adversaire un binôme, et non pas comme je l’ai fais, à savoir chacun de son côté. Allez, Kyoshi, je t’écoute. Songeur, je l’observe en gardant une main dans la poche, tandis que je me recoiffe de l’autre. J’ai toujours un oeil qui vire sur la droite, gardant un oeil attentif sur ma proie.
Sans grosse surprise, et bien qu’audacieuse, l’offensive du Metaru seul n’avait pas suffi à ne serait-ce qu’atteindre Shôran ; c’était sous les yeux attentifs du Suzuri qu’il avait paré ses deux coups sans difficulté, il s’en était même saisi. Pourtant, si cette séquence suffirait déjà à en imposer au garçon tant ses aptitudes en combat à mains nues étaient faibles, la suite fut bien plus intrigante qu’impressionnante. Au lieu de riposter directement en contraignant son élève et en bénéficiant peut-être d’un effet de surprise, le senseï avait lâché sa prise.
Dans un élan opportuniste, et ce malgré l’intrigante action du brun qui lui trottait maintenant dans la tête, il avait vu en cet instant une occasion de préparer sa première offensive sans être vu. Passant sa main derrière-lui sous sa cape, il agrippe son rouleau ; il compte utiliser le moment exact pendant lequel Kinzoku et Shôran se livrent un combat de regard pour peindre rapidement, il n’aurait ensuite plus qu’à animer son œuvre au moment opportun. Cependant, c’était sans compter sur le coup d’œil furtif que ce dernier lui adresse. Celui-ci prend de court l’enfant qui se ravise. Le rouleau à peine déroulé se retrouve aussitôt à nouveau à sa ceinture. Si le Nécromant ne semble pas vouloir miser sur l’effet de surprise, ce n’est certainement pas le cas du jeune garçon. Il continue donc d’observer sagement les mouvements de chacun lors du combat, sans bouger.
Voyant par la suite un clone se ruer sur lui, Kyoshi se reconcentre pour se mettre en garde, tenant fermement son kunaï de la main droite. Toute son attention se reporte sur cet adversaire. S’il est aussi adroit que son utilisateur, nul doute qu’il n’a aucune chance au corps-à-corps ; il a l’air rapide, si bien qu’il a déjà atteint sa cible à la fin de son évaluation. Le petit brun n’a pourtant pas bronché ; il savait exactement ce qu’il allait faire. Voulant éviter une esquive potentiellement inefficace, il effectue un long bond en arrière pour se distancer du clone. Pendant cette prise de distance, sa main gauche se plonge dans un étui dans lequel il tente de saisir un ou deux projectiles. Seulement, ayant oublié qu’il avait déjà nerveusement beaucoup reculé, son dos se heurt bientôt contre un tronc d’arbre, interrompant de surprise son action. Le choc le projette deux pas en avant, juste assez pour être à la portée du clone. Ses bras viennent protéger son visage par réflexe, le kunaï tenu bien trop fermement en main pour l’avoir lâché, il n’a toutefois pas le temps de l’armer : le coup est imminant.
Le poing levé et le reste du corps disposé à attaquer contrairement à celui du garçon, le clone d’ombre interrompt son action pour se retourner et se prendre de plein fouet une nouvelle offensive de l’individu aux cheveux rouges. Une démonstration de son Raiton et de sa force brute qui défait le clone et ne laisse pas le brun indifférent. Pour autant, celui-ci ne remercie pas son coéquipier de son sauvetage ; après tout, c’est un peu à cause de lui qu’il s’était retrouvé seul face à ce clone. N’appréciant pas vraiment sa façon de procéder, il le montre en un froncement de sourcils qui lui enlève également cet air légèrement impressionné qu’il portait au jeune homme.
S’accroupissant, il soupire en écoutant le Metaru. Discuter, c’était par-là qu’il fallait commencer avant de jeter sur l’adversaire comme un sauvage. Heureusement, il semblait ne pas avoir été visiblement affecté par son combat en un contre un ; sa seule résistance ou bien la clémence du senseï, allez savoir. Le jeune garçon avait été assez timide et réservé jusqu’ici, et même si cette façon d’apprendre à se connaître en combattant ne lui plaisait guère, il n’allait pas pouvoir rester en retrait plus longtemps. Prenant un air sérieux, il expose clairement son plan à la demande de son interlocuteur.
« Ici, c’est nous. L’idéal serait qu’on puisse échanger nos positions avec le senseï. » Il avait dessiné dans la terre un rectangle aux formes très précises pour représenter le terrain avec son kunaï. Effaçant maintenant les trois formes pour échanger leurs places, il se retrouvait avec deux triangles qui enserraient une croix dans un coin du terrain.
« Il n’a pas encore utilisé ses techniques, et je crois qu’il n’utilisera pas son épée, alors ça devrait être plus facile si on arrive à le coincer et limiter ses mouvements. » Il dépoussiérait ses mains sur son vêtement en se relevant puis adressait un regard innocent à Kinzoku pour s’assurer qu’il avait compris. Kyoshi s’était montré le plus convainquant possible et avait en tout cas l’air sûr de lui, il avait après tout bien eut le temps d’y réfléchir pendant sa phase d’observation. Enfin, il soutenait le regard veillant du jeune homme vers le senseï en se remettant à penser. Shôran n’allait certainement pas les laisser le contourner sans rien faire… Dans les conditions actuelles, il n’aurait normalement pas de problème à passer par les airs… mais il levait la tête vers le Metaru dont il ne connaissait pas vraiment les capacités. Comment ferait-il, lui ? Il se mordait le pouce en espérant qu’il lui propose une solution plus raisonnable que son comportement jusqu’ici.
Pour l'instant, je ne suis pas déçu et je ne peux pas l'être, je n'ai pas encore vu ce que vaut mes deux nouvelles recrues. Par cette épreuve, je vais pouvoir orienter mes prochains entraînements et savoir ainsi ce que je peux leur apprendre à l'avenir. Alors que le premier et plus âgé de mes élèves s'est rué sur moi, c'est assez facilement que je parviens à bloquer ses premiers coups pour à mon tour lui donner un coup de poing à l'abdomen. Assez puissant pour lui couper le souffle sur le coup, mais je m'arrête là, le repoussant et envoyant alors un clone à l'encontre du cadet. Que va-t-il faire ? De quoi est-il capable ? C'est ce dont j'ai besoin de savoir, en réalité.
Pour autant, je n'ai pas l'occasion de voir ses capacités. Mon clone se fait détruire par l'attaque du Metaru. Des senbons qui lui plantent sur le corps et un puissant direct du droit qui l'envoie valser et disparaître dès qu'il touche le sol. Les deux élèves se concertent entre eux, j'ai une occasion de m'attaquer à eux mais je décide de les laisser voir entre eux un plan.
C'est d'une manière plutôt calme que j'attends, je les observe. C'est long. Pour ma part, je n'ai pas de plan et pour le coup, je n'en ai pas besoin. Je vois le Suzuri se relever, il est temps pour moi de passer à l'offensive. Peut-être que je réussirai à contrecarrer ce qu'ils ont prévu de faire. Et d'une manière inattendu, je balance une fumigène et place un écran de fumée au centre du terrain qui le recouvre totalement.
J'utilise un clone qui prend ma place, tandis que moi, l'original, me place sur un arbre et observe la suite. Alors que la fumée commence déjà à s'évaporer, le clone s'avance à toute vitesse sur les deux shinobis. Une charge rapide puisqu'en peu de seconde, il se retrouve face au Suzuri et lui assène un premier crochet au niveau de sa joue.
Spoiler:
En gros, j'ai lancé un fumigène. L'original se cache, et un clone prend sa place. Quand la fumée commence à s'évaporer, j'utilise une charge (de rang C) sur Kyoshi et un coup de poing au niveau de sa joue.
Pour faire simple, une explosion, de la fumée qui nous bloque tout visibilité, puis Aami qui charge en direction de Kyoshi. Ce dernier n’ayant pas encore fait ses preuves, je décide machiavéliquement de le laisser débrouiller afin d’en savoir un peu plus sur ce dernier. En gardant un oeil attentif, je me mets également à réfléchir sur la situation qui vient d’avoir lieu, car certains points restent à éclaircir. Depuis les temps anciens, il existe des stratégies de guerre, de combat, je ne vous apprends rien.
Analysons le motif de cet écran de fumigène. Pourquoi ? En général, pourquoi est-ce qu’on utilise des fumigènes ? Je dirais pour dissimuler des choses, prendre la fuite ou se cacher. Or, comme on peut le voir, Shoran vient d’attaquer Kyoshi, ce n’est donc ni pour se cacher ni pour prendre la fuite. Que reste-t-il ? Deux hypothèses selon : soit le terrain est piégé, soit celui qui charge sur le Suzuri est en réalité un clone et que l’original nous observe dans ces bois. Merde ! J’ai besoin des capacités du gosses. Plus le temps passe, plus le nécromancien a de chance de remporter cet affrontement.
D’une impulsion, je réduis considérablement la distance entre le suspecté et clone et moi-même. Nous étions relativement proche, Kyoshi étant à proximité. Je feins une attaque basique, justement pour ce dernier remarque ma présence, cesse son attaque sur mon camarade et se mette en position défensive. L’adversaire se retourne, prêt à me contrer, mais c’est là que je prends la fuite dans cette dense forêt. Le gosse a compris mes intentions et a prit la fuite également. M’adossant contre un arbre, je me mords les lèvres, la situation étant maintenant désastreuse.
Nous séparer était la pire à chose.
Si j’étais Kyoshi, j’utiliserais ses techniques pour me retrouver, puis naturellement trouver la position de notre mentor ainsi que celle de son clone. Que dois-je faire en attendant ? Attendre ? Alors perdu dans mes songes, je sens une masse s’approcher de moi. Quand j’ouvre les yeux, je dirais qu’un pied est à deux doigts d’entrer violemment en contact avec ma tronche. Je fléchis immédiatement pour esquiver le coup, in extremis, coup qui rase mes cheveux et en emporte quelques-uns sur son passage. J’esquisse un sourire en direction de l’arrière de ce dernier.
« Tu en as mis du temps, Kyoshi, dis-je naturellement. »
Le type se retourne. Là, c’est mon corps tout entier qui frissonne le temps d’un instant. En appui sur une jambe, j’effectue une rotation des membres inférieurs, le pied de la jambe libre concentrée de Raiton, jusqu’à ce que celle-ci frappe violemment le genou de ce dernier. Forcément, il fléchit légèrement à cause de la jambe frappée, mais j’en profite pour lui asséner un violent direct du gauche, renforcé avec mon arme métallique, en plein sur la tempe. Le corps valse un ou deux mètres plus loin.
Clone ou pas ?
Le corps se relève difficilement. Cependant, je suis persuadé qu’il s’agit là d’un clone. D’une part parce qu’Aami aurait été en mesure de se retourner en esquivant mon attaque, mais aussi parce qu’il ne serait pas autant amoché par mes attaques. En effet, celui qui se tient face à moi, boitille et semble sonné par coup à la tempe. Bon, j’ai naturellement une bonne puissance de frappe, sauf que l’on parle tout de même d’un Chûnin. Le combat n’est donc pas terminé. Que me prépare se foutu clone ? Je lui jette un dernier regard reptilien avant de prendre la fuite, en marchant, obstruant sa visibilité en passant par les angles morts que proposent la végétation.
Mes balades dans les bois, chassant le repas du soir en compagnie de Shuuhei me sont d’une grande utilité.
La détonation du fumigène avait coupé court à la discussion entreprise. Le senseï avait laissé ses élèves élaborer un plan, mais ceux-ci n’avaient pas pu se mettre d’accord. Le garçon avait bien essayé de se fier au visage du jeune homme, mais celui-ci était totalement impassible ; impossible de savoir ce qu’il pensait, il n’avait d’yeux que pour leur adversaire qui préparait une nouvelle offensive. Soudain, une silhouette émerge du nuage de fumée qui planait jusqu’alors suspicieusement, chargeant à toute vitesse le duo. Une vitesse telle que, la course à peine amorcée, Shôran se retrouve nez à nez avec Kyoshi. Les yeux vibrant de celui-ci n’y font rien, il n’a pas pu réagir à temps et n’échappe pas au coup qui lui heurt la joue. Se retrouvant au sol après avoir effectué une pitoyable roulade à peine contrôlée, il se relève à peine que le voilà déjà en proie à une nouvelle offensive. C’est au tour du Metaru de rester dans son coin sans intervenir, et ce malgré le peu d’attention qu’il porte au Suzuri qui peine visiblement face à cet adversaire indésiré. Un deuxième coup lui frôle la seconde joue, puis il se voit obligé d’en repousser un troisième avec la paume de sa main gauche, non sans douleur.
Kunaï toujours en main droite et ayant pris distance avec son adversaire à la manière de sa précédente confrontation directe avec un clone de Shôran, le garçon se décide à riposter. Le senseï en en ayant sûrement suffisamment vu sur Kinzoku, il ne semble maintenant pas vouloir lâcher Kyoshi, alors autant lui donner ce qu’il cherche – même si ça ne plaît pas du tout au petit brun, ce n’était après tout pas son premier entraînement. Son action est déjà toute réfléchie et motivée par la volonté de son senseï. Déployant son encrier intégré à son parchemin, le genin charge son adversaire en jetant un épais filet d’encre en sa direction. Si le geste peut indiquer une tentative d’aveuglement, la suite dément contestablement cette théorie. Passant son auriculaire à travers la boucle de son kunaï, il compose un signe incantatoire des deux mains ; au même instant, l’encre change de trajectoire pour se mettre à tournoyer à grande vitesse en orbite autour du garçon. Celui-ci n’arrêtant pas sa course, il profite de l’effet de surprise créé par ce changement d’effet et du camouflage que lui offre ce voile d’encre pour se jeter sur son adversaire. Ses pieds décollant du sol pour atteindre le visage de ce dernier, il tente un effet de rotation de son corps synchrone à la rotation de son encre par lequel il se retrouve à attaquer le flanc droit du Nécromant, privilégiant une attaque de côté à une attaque de front. Le kunaï du garçon s’abattant du dessus de l’épaule droite du jeune homme, il se fait menaçant – presque, car l’offensive n’a finalement pas l’effet escompté. À vrai dire, était-ce vraiment escompté ? Pas vraiment. Il souhaitait plutôt montrer de quoi il était capable que blesser son senseï, démonstration qui lui coûtera finalement plus cher qu’à ce dernier.
D’un bras perpendiculaire à celui de son attaquant, le plus tard soupçonné clone de Shôran avait paré l’offensive un peu trop lente de Kyoshi qui n’était alors pas encore mise en échec. Seulement, ce simple bras avait fait un peu plus que parer celui du garçon qui, sous la douleur, avait lâché son kunaï. Désarmé et surpris, il avait été incapable d’enchaîner ; des deux, c’était bien lui qui avait perdu l’affrontement. Usant de ses pieds pour amortir la chute arrière occasionnée par la projection, c’était éraflé, les vêtements terreux, bras et main endoloris et une vive douleur à la joue choquée qu’il se tenait un peu piteusement à quelques mètres. Haletant, s’appuyant sur ses genoux, il était déjà essoufflé ; il connaissait ses limites physiques et c’est bien pour ça qu’il avait tenté d’éviter ce genre de combat avec le senseï – même si c’était le seul qu’il semblait vouloir mener. À ce niveau-là, Kinzoku était largement avantagé. C’est d’ailleurs ce moment que celui-ci choisit pour intervenir, feintant ingénieusement le clone. Une feinte qui, bien qu’ingénieuse, aurait mérité plus mûre réflexion. Le Metaru fuyant, le Suzuri se retrouve obligé de faire de même pour ne pas se retrouver seul face au senseï et les deux genins se retrouvent ainsi séparés. Enfoncé de son côté du bois, Kyoshi est plongé dans l’incertitude. Il ne connaît ni les intentions de Kinzoku qui ne semble pas avoir pris son plan en considération, ni vraiment celles de Shôran, désormais. Encore plus essoufflé après une course escarpée, il s’appuie d’un bras contre un arbre – l’autre étant un peu douloureux, le souffle court et le visage rougit par l’effort. Immobile, il s’accorde une minute vitale pour souffler… Mais quel idiot tout de même, ce Kinzoku.
Perché en haut d'un arbre et ayant une vue dégagée sur le terrain, je regarde le clone crée qui combat les deux genin. Je suis conscient que ce clone n'est pas éternel, cependant il peut faire l'affaire pour que j'observe le plan des deux élèves et leurs capacités. Combattre sans plan n'est pas ingénieux de ma part, mais il ne s'agit là pour ma part que d'un entraînement et je ne vois pas encore ce que peut vraiment me faire l'un de ces deux genins. Un combat commence avec le faiseur d'encre et, rapidement, mon clone prend l'ascendant sur lui pour lui asséner quelques combos. Déjà que les premiers coups ne sont pas évités, le Suzuri arrive à parer l'une de mes attaques sans toutefois ne pas se blesser. J'analyse que le combat au corps à corps est son premier point faible, il faudrait travailler cela.
Pour autant, je pense qu'il a une intelligence hors du commun pour un garçon de son âge et je suis pris au dépourvu lorsqu'il entreprend sa première technique. En utilisant son pouvoir de clan, l'encre tourne excessivement vite autour de moi. Ma vue n'est pas le point où je peux me reposer dans ce cas de figure, mais j'arrive tout de même au dernier moment à parer le kunai de Kioshi à l'aide de mon propre kunai. J'ai eu chaud sur ce coup là, bien qu'il s'agisse d'un clone. Un coup de pied dans l'abdomen du Suzuri me permet de me libérer alors que ce-dernier s'écrase un peu plus loin. Pour l'instant, ce n'est pas fini. Alors que je pense encore que les genins doivent m'attaquer en corrélation, ce n'est pas ce qu'ils font. Ce n'est pas ce que j'attends d'eux, pourtant je leur ai parlé de cohésion et esprit d'équipe. Ne m'ont-ils pas entendu ? Alors que le clone va passer à l'offensive, je suis surpris par la réaction du Metaru. Alors que je me retourne vers lui pour esquiver l'attaque, ce-dernier prend la fuite suivi de près par Kioshi.
Pour une fois, je peux leur donner un point. Un shinobi ne doit pas attaquer de front, au contraire, la dissimulation est un point essentiel dans notre profession. En tout cas, j'arrive à suivre les deux énergumènes jusqu'à retrouver Kinzoku. Face à moi, nous allons pouvoir nous affronter, cette fois-ci, il va voir qu'il a eu tort de s'affronter seul à moi et non en équipe. Que dis-je ? Il parle de Kioshi qui serait apparemment dans mon dos. Une seconde d'inattention de ma part, il n'y a personne et Kinzoku m'attaque. Un coup au genou me fait m'abaisser alors qu'l tente de m'achever avec un poing métallique, toutefois j'ai encore mon kunai à la main et je peux parer ce coup. Les blessures commencent à se faire, le clone ne peut tenir très longtemps et semble déjà bien épuisé.
Créant deux autres clones à mon effigie de ma position, ces deux là rejoignent le clone pas mal amôché. Les deux genins doivent se douter que le premier est un clone, mais maintenant... Ils auront un peu plus de mal. Alors, les trois clones se mettent à la recherche des deux genins. Avec trois clones et ma position, il m'est facile de retrouver l'un des genins. Kinzoku. Ce-dernier a un peu plus de mal dans la dissimulation et son caractère fait qu'il n'est pas difficile de le retrouver. Me plaçant face à lui alors que les deux autres clones sont à l'arrière, je décide d'attaquer sans plus attendre. D'un rapidité extrême, celui d'enfonce asséner un chassé en plein dans le sternum alors que celui de derrière le prend par le cou pour l'allonger au sol. Le troisième le menace d'un kunai au niveau de son front, immobilisé.
Il ne va quand même pas me tuer si je tente quelque chose. Je mérite entièrement ce résultat en soit, seuls mes actes m’ont menés à cet instant précis. C’est-à-dire qu’en prenant le temps d’écouter le Suzuri, certainement plus brillant que je ne le suis en matière de stratégie, nous en serions pas là. Parce qu’en plus de me mettre dans cette situation, je mets également mon partenaire dans une situation délicate, et pas des moindres.
Ma soif de sang, de combat, est probablement un élément que je ne dois absolument pas perdre, mais absolument contrôler. Ce n’est pas une si terrible chose. Mes sens sont extrêmement aiguisés. La bagarre, c’est clairement fait pour moi. Mais parfois, comme aujourd’hui, je ne suis pas seul et je dois le prendre en considération. Ai-je perdu pour autant ? Force est de constater que ma situation est déplorable. Je ne sais même pas si le véritable Shoran est parmi ceux-là. Qu’il soit là ou non ne change pas grand chose.
« … J’ai véritablement perdu. »
Tout mon corps est relâché. Il semblerait que j’ai totalement abandonné l’idée de tenter quoique ce soit. L’un me tient par la gorge, l’autre pointe son kunaï sur mon front… Bande de doux rêveurs. Avez-vous réellement déjà aperçu un Metaru abandonner un combat ? Je suis un peu moins débile que mes autres confrères du même clan, disons que je sais abandonner quand il le faut. Là, en l’occurence, je ne crois pas avoir analysé une fin irrévocable.
Mes petites jambes semblent libres. Les deux types qui m’immobilisent s’occupent essentiellement de mes membres supérieurs. Une grande contraction abdominale, mes deux pieds s’électrifient par la même occasion. Les abdos me permettent d’accélérer le mouvement de balancier de mes jambes. Je frappe en croisé, c’est-à-dire que mon pied gauche tape celui à droite et vice et versa. Les deux frappés au niveau de la tempe, le courant électrique parcourt leur corps et les immobilisent quelques instants. Je saisis alors une boule de fumigène que je fais péter avant de disparaître.
Je me cache sérieusement, fini de jouer aux idiots. À trois contre un, je n’ai aucune chance. Qu’en est-il de ton côté, Kyoshi ?
Avant même la refonte de Shitaderu, l’excellence était déjà de rigueur au sein du clan Suzuri. C’était pour cette raison qu’on y préparait les nouvelles générations dès leur plus jeune âge ; le cercle éclectique de savoir que polarisait le clan étant si grand qu’une vie entière suffirait à peine pour tout acquérir, autant ne pas tarder. Même si l’on pouvait déjà le considérer comme « excellant » au vu de son niveau par rapport aux autres enfants de son âge, il était tout juste dans la moyenne de son clan. Une justesse prouvée par ses médiocres performances lors de cet entraînement qui risquait de fortement déplaire à ses aînés lorsqu’ils en seraient informés – c’est qu’ils ont la dent dure, les maîtres de l’encre. S’il s’arrêtait là, on le raillerait et pour sûr ; ne pas faire honneur à l’enseignement qu’on lui a donné, c’est manquer de respect à ses professeurs. La réputation, c’est quelque chose qui se tient chez eux, ça force le respect et ça maintient les traditions ; l’entacher, c’est manquer de respect et porter préjudice au clan tout entier.
Il avait bien fait preuve de volonté lors de son offensive précédente, mais ça n’avait pas suffi ; même en mettant toute sa retenue, ses doutes et sa timidité de côté, il n’avait pas pu toucher le Nécromant. Par-dessus le marché, il en était ressorti bien amoché et maintenant seul. Soulageant sa gorge et l’ensemble de sa cage thoracique par le court répit qu’il s’accordait, le pauvre garçon sentait toujours la brûlure vive sur sa joue. Les douleurs étaient également – moins intensément – présentes sur toutes les autres zones touchées ; son corps, bien trop chétif, étant presque incapable de résister au moindre traumatisme portait déjà quelques hématomes.
« Outch… ! » Pousse-t-il en secouant dans le vide la main plus tôt sacrifiée pour parer un coup sur laquelle il s’est malencontreusement appuyé en s’accroupissant. Soufflant sur ses mèches qui viennent comme toujours se mettre devant ses yeux, dégageant son foulard de sur sa bouche, il déroule délicatement son rouleau devant lui et se munit de son pinceau imbibé d’encre. Si son corps montre déjà ses limites, ce n’est pas encore le cas de son esprit. Se demandant ce que cet idiot de Kinzoku pouvait bien avoir derrière la tête le temps du dessin, Kyoshi exécuta son incantation pour donner vie à son autoportrait. Le clone d’encre n’avait que quelques traits du garçon en plus d’avoir ses contours et d’être monochrome, il était donc totalement différenciable de son original à l’œil nu. Pourtant, le garçon avait bel et bien un plan raisonnable et réalisable pour tromper son opposant.
De nouveaux coups de pinceau et une mudrâ plus tard, un hibou de la taille du garçon enserre le bras tendu de son clone entre ses griffes et prend son envol ; l’avantage d’un physique si peu imposant, c’est que peu d’encre suffit à supporter son poids. Le stratagème avait déjà été pensé pendant sa phase d’observation : le clone caché par l’ombre du volatile et distancé dans les airs, il serait bien difficile pour le senseï de se douter de quoi que ce soit, d’autant qu’il connaît trop peu son élève pour relever les quelques détails manquants à la silhouette ; un subterfuge ingénieux. L’unique soucis, c’est qu’il est obligé d’avoir ses créations sous les yeux pour pouvoir les commander correctement et qu’il n’est déjà plus en état de se battre physiquement ; n’ayant personne pour assurer ses arrières, en partie à cause de son équipier, il va falloir être discret et espérer que ça suffise.
Suivant péniblement son cortège volant auquel il adapte le rythme à sa marche, il s’arrête une fois qu’il a rejoint le lieu qu’il avait fui précédemment. Les douleurs occasionnées par son unique affrontement le clouant au sol, il se voit incapable de grimper aux arbres et se retrouve obligé de se cacher entre les feuilles d’un grand buisson en se couchant. Simultanément, le clone survole le terrain dégagé et l’oiseau se met à faire du sur-place en battant des ailes ; il s’est parfaitement aligné au soleil pour rendre le stratagème encore plus indécelable. Le volatile garde une altitude constante tandis que le clone s’agite de la tête, à l’affût de l’environnement et prêt à réagir. Le regard de l’enfant se détourne de ses dessins animés pour prêter attention à un nuage de fumée qui se dégage à travers les arbres, atteignant maintenant le terrain où il se trouve. Ses bêtes d’encre ne risquant rien, il n’est lui pas à l’abri d’une improbable intoxication de la part de l’adversaire – il a une courte pensée pour son équipier mais ne peut pas se permettre de s’en inquiéter, pas dans un moment pareil. Retenant instinctivement sa respiration, il garde son calme et effectue un nouveau signe qu’il maintient des deux mains pour dissimuler son chakra et donc sa présence ; une concentration supplémentaire qu’il va devoir gérer mais qui pourrait bien lui sauver la mise.
Résumé:
Créant un clone ainsi qu’un hibou d’encre de taille moyenne (environ 140 cm) pour le porter dans les airs, ceux-ci se placent au-dessus du terrain vide (en apparence ?) – que j’ai également rejoint – pour servir de leurre (le clone donnant l’illusion d’être le « moi » original à cause de l’ombre de l’oiseau). Je me cache à couvert dans un buisson depuis lequel j’ai vue sur le terrain et, voyant le nuage de fumée provenant de derrière les arbres, retient ma respiration et dissimule ma présence (via chakra – rang D).
Mon attaque combinée sur le Metaru est une pure merveille, lui annonçant dès lors son échec. Pour autant, je le lui laisse différentes possibilités de s'extirper de mon étreinte. Mes trois clones sont posés sur lui, mais ses jambes sont libres. Il peut éventuellement me surprendre au vu de son caractère avec autre chose. J'ai l'envie que les deux genins se concordent, mais ce n'est toujours pas le cas. Peut-être vais-je devoir montrer un peu plus de mes capacités pour que ce soit le cas. Pour l'instant, j'apprends un peu plus sur la façon d'agir des deux genins : l'un réfléchit avant d'agir, l'autre en est tout l'inverse. L'impulsivité peut être autant une qualité qu'un défaut. Dans ce cas précis, c'est un défaut. Kyoshi réfléchit un peu trop, Kinzoku agit trop vite.
Alors que je tiens en position le Metaru, ce-dernier se débat et ses pieds virevoltent pour frapper mes deux clones au crâne. Lâchant prise, ces derniers reculent et lâchent le prisonnier. Un sourire s'affiche sur mon visage quand je vois cela, il ne compte pas se laisser faire. Utilisant un fumigène pour prendre la fuite, mes clones ne bougent pas et laissent le Metaru s'enfuir. J'aurai pu le capturer grâce à mes dons sensoriels, mais je ne désire pas encore abattre mes cartes. En jouant à cent pour cent de mes capacités et au vu de leur manière d'agir, je n'en aurai fait qu'une bouchée, mais ce n'est clairement pas le but de l'entraînement.
Attendant un instant, je lève mes yeux aux ciels (mes clones faisant de même) pour apercevoir un oiseau fait en dessin. Sur son dos, je peux voir l'ombre de Kioshi, sans me douter qu'il s'agit pour autant d'un clone. Avec le soleil, difficile de voir la différence. A ce niveau-là, il a une vue sur tout le champ d'entraînement et risque de voir mon véritable moi, chose que je ne peux pas laisse faire. Concentrant mon chakra, sortant mon katana, j'effectue quelque signes incantatoire pour transformer la lame noire de mon épée en feu. Je lance une lame de feu sur le dessin qui s'explose en vol...
Pas la peine de regarder pour Kyoshi, il devait se douter d'une attaque de ce genre et la descente risque de faire mal pour lui. Mais, je ne veux plus jouer avec eux. Utilisant cette fois ci, mes capacités sensorielles, je repère rapidement les emplacements des deux genins.
« Attaquez-moi ensemble. »
Je me répète, je commence à m'en fatiguer. Je dois mettre fin au combat rapidement, je me dirige alors sur le plus faible des deux : Suzuri Kyoshi. Ce-dernier peut me voir, accompagné de mes trois clones. Quatre contre un. Ayant rangé mon épée, je me rue sur lui pour le mettre hors d'état de nuire en un instant, espérant malgré tout que le Metaru apparaisse pour protéger son équipier.
J’ai assez joué avec le professeur pour comprendre que l’écart est bien trop grand pour que je m’en occupe seul. Incapable de créer des clones, incapable de dissimuler ma présence, je suis une pros facile. Pensant me cacher dans un premier, je réalise que cette stratégie deviendrait caduc. J’ai besoin de Kyoshi mais il m’est impossible de le retrouver, j’aperçois seulement sa tentative aérienne qui est tombée à l’eau. Heureusement qu'il s’agissait d’un clone. Cela signifie probablement qu’il est dans les alentours.
Tout en continuant de reprendre mon souffle, j’avance tranquillement vers le centre de l’arène. Me cacher est inutile, je suis repéré immédiatement à chaque fois. Au moins, ici, le terrain est dégagé et je peux analyser les attaques qui me viennent dessus. En réalité, je compte sur le Suzuri pour me couvrir. Ses attaques sont tout bonnement exceptionnelles. À la limite, je suis même prêt à être un leurre pour lui permettre de choper le chef.
« Gamin du clan Suzuri, battons-nous ensemble. Reste dissimulé s’il le faut, je te fais entièrement confiance. dis-je en portant le regard par-ci et là. Te concernant, Aami Shoran, viens donc me montrer de quoi tu es capable. Tes clones sont inefficaces contre moi, tâche de me prendre davantage au sérieux. »
Sur ces mots, je reste statique et attends que mon heure passe. Les oiseaux continuent de chanter, le ciel est merveilleusement bleu. Autrement dit, le temps parfait pour glander sur une large étendue d’herbe. Étrange que j’ai des songes aussi oisives durant un affrontement aussi palpitant. Serais-je finalement si fatigué que cela ? Je devrais peut-être arrêter ces sorties incessantes.
Dernière édition par Metaru Kinzoku le Mar 21 Nov 2017 - 12:46, édité 1 fois
Il vient de voir son plan échouer lamentablement quand son cortège volant s’écrase au sol sous la technique de Shôran ; et pour cause, s’il avait initialement prévu de rattraper son clone durant sa longue chute, c’était sans compter sur les capacités sensorielles que ce dernier déploie pour le débusquer sous son buisson – et ce malgré toutes ses précautions. C’est la douche froide. Le senseï en a vraisemblablement fini de jouer les gentils.
« M-mais, comment ?! » Sidéré, allongé face à quatre adversaires se ruant sur lui et dont il ne peut distinguer l’original de ses clones, ses agissements sont vains. Il avait tenté, pourtant, tenté de se redresser, de tracer sur son rouleau ces quatre traits qui étaient destinés à s’agripper autour des jambes de ses adversaires pour les faire chuter ; une bonne tactique en théorie, mais il avait réagi bien trop lentement. Tombant en arrière pour esquiver un premier coup, il avait fini sur les fesses et ses serpents d’encre aux têtes à peine formées s’étaient liquéfiés.
S’en était suivi une série de coups. Il n’avait pas pu dégainer ou éviter quoi que ce soit de plus : ç’en était fini pour lui. Exténué, il ne répondait plus de rien. Bien entamées, ses réserves de chakra ne suffiraient plus à lui permettre de se défendre. Dépassé, ses yeux restaient grand ouverts alors que sa tête virevoltait sous les coups de genoux qu’il se prenait. Son plan avait pourtant été réfléchi… que s’était-il passé ? Les deux genins n’avaient pas suivi les conseils puis ordres du senseï qui les réclamait tous les deux en même temps. Ils avaient pourtant essayé de se concerter, mais la timidité de l’un et le caractère de l’autre leur avait fait défaut. Était-ce si important que ça, finalement ? L’importance de travailler en équipe – on ne le lui avait jamais vraiment appris, ça. Même si ça semblait évident, la solitude qu’il vivait au sein de son clan ne l’aidait pas dans cette démarche.
Son esprit tentait de le relever malgré son corps bien frêle qui trouva bien rapidement le sol. Sans qu’il puisse en discerner le message à cause du grésillement provoqué dans ses oreilles, une voix lui parvint. Kinzoku rêvassant après une dernière tentative vaine de communication, Kyoshi se retrouvait terrassé : c’était trop tard. Remontant ses genoux écorchés vers son visage faisant face à la terre, il se roulait misérablement en boule non sans quelques gémissements de douleur. Ô, il n’avait pas peur, non. Plus que ça, il avait mal, il avait honte. Ce combat avait été une vraie catastrophe, un affront à son clan qui place en l’un de ses uniques enfants de lourds espoirs. Définitivement battu, il tente pitoyablement de se relever mais retombe aussitôt en appui sur un pied sous la douleur des coups encaissés précédemment et finit gisant à plat ventre sur le sol terreux, incapable de se relever.
Je me rue sur le jeune genin en compagnie de mes clones, les coups ne sont pas élevés mais assez pour pouvoir le rendre hors d'état de nuire pour le reste du temps. Il tente quelque chose, mais n'y arrive pas. Je ne peux pas être déçu du jeune garçon, il a tenté, a pris sa chance et je vois que son corps ne peut plus se permettre de combattre bien que son esprit soit avide de revanche. Pour autant, le brun tombe au sol sur le ventre. De vue, je vérifie que ses jours ne sont pas comptés tout de même, que le Suzuri n'est rien de cassé ou autre. Après cela, il est temps pour d'en finir et de m'occuper de Kinzoku, un peu trop prétentieux à mon goût.
L'entrainement m'a permis de voir certaines choses à améliorer chez mes deux élèves, tant mieux. J'aime quand j'ai du travail. Il ne m'est pas difficile de retrouver la présence du garçon aux cheveux rouge et au tatouage en forme de losange, non, surtout que ce garçon là ne s'est pas caché. Je me retrouve face à lui, mes clones sont à côté de moi.
« Bien. Dans ce cas, je passe au niveau supérieur. »
Je ne parle pas de ma puissance maximale, loin de là. D'un mudra, les clones disparaissent dans un petit écran de fumée alors que j'enchaîne par la suite d'autres mudras. Simple diversion. Cette fois-ci, c'est la lame noire dans mon dos que je sors. Je charge rapidement, la lame de l'épée se trouvant alors au niveau du cou de Kinzoku. Mon corps est juste à côté de lui.
« C'en est fini. »
Spoiler:
Etant donné que Kyoshi est K.O., on peut arrêter le combat là et faire un rapide topo. J'ai d'autres idées pour l'équipe 8).
S’il est là, c’est probablement que Kyoshi est hors-circuit. Si Kyoshi est hors-circuit, c’est probablement de ma faute. Je le prends pour moi et m’excuserai plus tard. Shoran annule sa technique de clonage, provoquant un petit nuage de fumée, puis après ce qui ressemble à une feinte, il dégaine sa lame pour se projeter sur moi à toute vitesse. Difficilement, je perçois son mouvement. Je pourrais tenter un éventuel contre en utilisant mes poings pour parer sa lame, mais… J’hésite. J’hésite parce que mon impulsivité égoïste a provoquée l’échec de mon camarade.
« La tête baissée, le visage triste. Crétin tu es, Kinzoku. »
Armé de mes poings métalliques, la lame du chef d’équipe me parvient, mais sur un sursaut d’orgueil, je frappe rapidement sa lame d’un uppercut. Son bras part vers le ciel, sa garde est levée. Mon bras libre déjà armé vers l’arrière, je lui fous un puissant direct du droit en plein dans le sternum. Contrairement à mes coups précédents, celui-ci est particulièrement redoutable. Il va s’en dire qu’il va certainement l’esquiver, mais un Metaru se bat jusqu’au bout. Bon, bien sûr, ceci n’est pas un combat à mort. Disons que je suis moins con que ma cousinade.
Le sol est dur, froid, tout comme sa défaite. Ça fait mal, très mal, peut-être trop mal. Dans la tête du garçon, les tourments viennent un à un pomper le reste d’énergie mentale qu’il avait tenté d’utiliser pour se relever. Ces tourments ; des fantômes ; les siens. Ça lui pesait, même s’il ne s’agissait que d’un entraînement, l’échec faisait mal. Son père serait tellement déçu… Ça pesait, c’était lourd, assez lourd sur ses épaules pour le clouer au sol. Il avait pourtant si bien fait… Ou du moins, si bien voulu faire…
Le senseï était reparti, sûrement à la rencontre de Kinzoku pour lui faire subir la même déculottée que lui, quoique le Metaru ait sûrement une chance de mieux s’en sortir de son côté. Le jeune Suzuri s’était, lui, pris la triste réalité en plein visage ; celle qui dit que même si sa maîtrise en Ninjutsu est exceptionnelle pour son âge, ses capacités en combat rapproché sont nulles.
Il lui manque forcément quelque chose : un corps capable de supporter le potentiel du jeune shinobi, un de ces corps de héros, de légendes. Kinzoku l’avait lui, et celui qui s’était occupé de lui faire mordre la poussière aussi, d’ailleurs. Plutôt maigrelet, fébrile, il n’en avait pas l’air comme ça, d’où tirait-il toute cette force ? Il cachait bien son jeu… Mais la réalité était bien là : le garçon n’avait que douze ans et son éducation avait intégralement été faite d’encre et de papier. Aucun poids, très peu d’entraînement physique ; il faisait partie d’une de ces bonnes familles quotidiennement servie et assistée par ses domestiques, alors il était petit, faible.
Ses aînés s’étaient chargés de lui apprendre à animer l’encre, d’aiguiser son mental, mais qui était donc censé s’occuper d’endurcir son physique ? Son père ? Shinobi ? Malheureusement, ni son géniteur ni son respecté ex-chef de clan n’étaient désormais là pour répondre à son appel. Peut-être était-ce voulu… Peut-être était-il destiné à échouer ainsi. Peut-être Shinobi aussi, avant de devenir la légende qu’il sera plus tard, était passé par-là, à sa place.
Pitoyablement, il avait rampé jusqu’à l’arbre le plus proche pour s’y accrocher dans une ultime tentative ; mais rien n’y faisait, il ne parvenait plus à se relever. Une vive douleur lui taraudait les côtes, tandis que sa joue droite ecchymosée enflait légèrement. Son pantalon troué laissait apparaître quelques égratignures, mais la plus grosse restait celle sur son front sur laquelle il passa le revers de sa main pour en essuyer le sang. Il était bien amoché, mais Shôran avait tout de même prit soin d’éviter de lui casser une dent ou le nez, par pitié, peut-être…
Défait, sa tête tomba en avant pour finalement venir s’enfoncer dans le sol entre ses genoux. Haletant, il luttait de ses dernières forces contre les larmes et l’évanouissement ; et finalement, même si celui-ci n’y était pas pour rien, il pensait à son camarade plus âgé qu’il n’avait pas pu aider suite à son dernier appel – même s’il était un peu tardif.
« J’espère que cet idiot ne m’en voudra pas trop… »
Dernière édition par Suzuri Kyoshi le Lun 27 Nov 2017 - 21:42, édité 1 fois
Le combat est plus rude que celui contre Kyoshi, mais les deux genins sont différents. L'un est plus réfléchi, plus porté sur la stratégie tandis que l'autre est plus impulsif et porté sur l'attaque. C'est d'une rapidité assez élevé que je me suis approché de lui et de poser la lame noire de mon épée au niveau de son cou, mais je ne me suis pas attendu à une rapidité d'action aussi vive que celle du Metaru. Son poing métallique s'abat sur ma lame, me repoussant et laissant mon bras en hauteur, totalement sans défense. Heureusement que ma lame ait été crée à Tetsu no Kuni par une divine forgeronne, sinon elle serait brisée en mille morceaux.
Alors que le genin allait me percuter de son même poing métallique, c'est d'une acrobatie que j'arrive à m'extirper du piège. Ma main gauche arrive à se poser sur la tête du Metaru et je saute pour arriver derrière lui d'un bond. Enflammant alors ma lame de mon affinité de feu, je la tend vers lui. Il est fort et je ne peux pas du tout le nier. Annulant ma technique de feu, je range mon épée dans son fourreau, derrière mon dos.
« Arrêtons nous là. »
Que je dis tout simplement en posant ma main sur l'épaule de Kinzoku. Je n'ai pas tout montré de mes capacités à mes élèves, mais j'ai vu ce que j'avais à voir surtout je ne veux pas épuiser plus Kinzoku et je me dois de vérifier l'état du jeune Suzuri Kyoshi.
Une heure et demie après.
La nuit commence dors et déjà à tomber, amenant avec elle le froid. Je me suis permis d'allumer un petit feu alors que j'attends que mes deux genins se réveillent. Ils ont bien mérité ce petit repos.