Les missions sont diverses et variées, alors que la dernière fois, j'avais surveillé un mercenaire, aujourd'hui on m'envoie pour surveiller la remise des diplômes d'aspirant ninja à l'Académie. Une mission qui ne semble pas dès plus intéressante à vue d’œil, mais je ne rechigne pas à l'idée. En acceptant d'intégrer le Kyuubu, j'ai aussi accepté toutes les missions qu'on me donnera. Je ne suis qu'un Buntaï, il me faut gravir les échelons pour viser un peu plus haut, naturellement. C'est en faisant ces missions ingrates que je montrerai que je suis un parfait candidat aux postes plus intéressants.

D'un regard professionnel, j'observe donc ces jeunes pousses qui se dirigent vers le maître de cérémonie pour se voir remettre leur bandeau frontal de shinobi de Kumo. La plupart sont très jeunes, d'autres un peu plus vieux. Il n'y a clairement pas d'âge pour se lancer dans une carrière. Je n'ai que dix-neuf ans, mais de voir, Kyoshi, par exemple, ça me fait sourire. A son âge, je jouais encore aux cartes. C'est un peu plus tard que j'ai découvert la nécromancie et tout ce qui s'en suit.

Bref, alors que la cérémonie se termine, deux jeune nouveaux genins s'approchent de moi et me parlent de mon métier en tant que policier. Je leur explique, avant qu'un troisième larron ne se ramène, plus vieux.

« Si vous cherchez votre sensei, sinon... Il est à l'intérieur de l'Académie. »

Rapidement, les deux kumojins s'en vont, me laissant seul avec le troisième qui vient tout juste d'arriver.

« Tu ne suis pas tes camarades ? »

Que je lui demande, alors que j'ajuste le brassard qui indique je fais parti des forces policières du village.

Curieux, je demande à ce garçon pourquoi il ne suit pas ses camarades puisque je lui ai indiqué que leur senseï devait se trouver à l'intérieur de l'Académie. Que même les autres doivent être à l'intérieur, non, ce dernier reste là face à moi et me zieute du regard. Une façon désagréable de me regarder que je n'apprécie clairement pas du tout. Un long soupir alors qu'il m'avoue qu'ils ne font pas parti de notre équipe, ce dernier croit donc clairement que je suis son professeur. Pourtant, je décide de garder mon sourire sur mon visage légèrement pâle, une couleur blanchâtre à force d'utiliser la nécromancie. A croire que ce pouvoir commence sûrement mais doucement à prendre sur mon mental et mon physique... Je ressemble de plus en plus à ceux que j'invoque.

« J'ai déjà une équipe depuis quelques mois maintenant, comme j'ai dit, ton senseï doit se trouver à l'intérieur de l'Académie. »

Je tente de rester bienveillant avec ce personnage bien qu'il semble en quête d'autre chose qu'un professeur. Non, son regard me montre qu'il cherche l'affrontement, rien de moins, rien de plus. Alors, je soutiens le regard qu'il me donne, le sourire s'efface peu à peu de mon visage.

« Tu devrais t'y rendre. Rapidement. »

Une phrase dit sur le ton de l'ordre, mais je suis plus gradé que lui et je fais parti de l'unité policière, ainsi donc il doit savoir qu'il ne doit pas me contester.

Ce jeune genin ne semble pas comprendre, il me fait vaguement penser à Kinzoku. La nouvelle génération a du mal avec l'autorité, mais surtout avec moi. Est-ce parce que je suis plus jeune ? Enfin, ce n'est clairement pas une raison, par mon expérience, par ce que j'ai vécu, j'ai prouvé que malgré mon âge, j'ai parfaitement ma place là où je suis. Enfin, j'ordonne presque à ce garçon de se rendre rapidement à l'intérieur de l'Académie afin de retrouver son senseï. Mais, il me regarde avec affront et me conteste. Le sourire que j’abordai depuis tout à l'heure disparaît totalement, ces derniers jours, je deviens rapidement nerveux. Je n'apprécie guère son comportement.

« Hum. »

Mieux vaut l'éviter, non ? Que dois-je faire dans ce cas ? Je décide alors de lui tourner le dos, ma mission est terminée en réalité. La cérémonie a pris fin, il n'y a plus rien à surveiller ou sécuriser. Si ce gamin se retrouve en retard avec son équipe, ce sera sa faute et seulement la sienne. Son senseï lui remontera lui-même les bretelles, et c'est en prenant sur moi, que je lui évite ainsi des ennuis.

Alors, voilà ce que je fais. Je lui tourne le dos et m'en vais comme si cet énergumène n'a jamais existé. Après tout, il est insignifiant pour moi. J'aurais pu être plus sympathique si le garçon n'avait pas eu ce caractère...