Penchée au-dessus de son bureau, la jeune femme faisait tomber goutte à goutte un liquide bleu sombre dans un autre plus clair, observant avec attention la réaction qui se déroulait sous son regard. Observant la température de la réaction, elle s’arrêta lorsqu’elle arriva à un degré précis, déposant alors ce qu’elle tenait sur le côté. Se redressant, elle s’approcha de la bibliothèque pour y trouver un bouquin bien particulier, qui concernait le poison qu’elle tentait de réaliser à l’instant même. Elle connaissait son inventaire par coeur, de A à Z, tous les livres qui s’y trouvaient. Or, il lui semblait impossible de trouver celui qu’elle cherchait. Bien évidemment, il n’y avait qu’une seule explication quant au pourquoi ce livre manquait à l’appel.
- RAIZEN !
Quittant la salle qui faisait office de laboratoire pour les deux scientifiques, elle entra sans prévenir ni même sans soucier dans la chambre de celui dont elle venait de vociférer le nom. Cela faisait peu de temps qu’elle avait quitté la demeure familiale pour avoir son propre appartement, ce dernier se voulant assez vaste et offrait exactement ce dont elle avait besoin : un endroit où y installer son laboratoire. Il était tout simplement hors de question qu’elle puisse vivre sans car si elle avait bel et bien accès au complexe scientifique, il y avait de ses expériences qu’elle ne pouvait faire hors de ces murs.
Quant à la présence d’un colocataire, l’idée de vivre seule lui était difficile à tolérer, l’ennuie se voulant terriblement dangereux pour la marionnettiste. Or, trouver quelqu’un avec qui partager son quotidien de la sorte pouvait s’avérer être tâche difficile comme elle répugnait avoir à faire semblant chez elle. Son choix s’était donc posé sur l’abruti qui lui faisait aussi office de coéquipier. Aussi détestable pouvait-il être alors qu’elle nourrissait des sentiments partagés à son égard, elle ne pouvait nier le divertissement qu’il pouvait offrir tout comme le fait qu’il était l’un des rares à avoir eu le loisir (et le malheur) de rencontrer qui était-elle réellement.
Et donc, de ce fait, elle se tenait dans la porte de la chambre de ce dernier, les bras croisés sous sa poitrine, un regard courroucé poser sur ce dernier. Il était encore tôt, le soleil commençait tout juste à se lever. Or, son génie créatif n’attendait jamais rien ni personne, et donc, qu’il soit tôt le matin ou tard dans la nuit, cela ne signifiait pas grand chose pour elle. Et que lui soit calmement en train de dormir paisiblement ne lui importait que très peu, pour ne pas dire pas du tout. Tout comme son génie créatif, elle ne comptait pas attendre.
Mais ça, il l’avait bien compris, qu’elle n’était pas spécialement patiente.
Décroisant ses bras, elle vint abattre son poing contre la porte, cette dernière venait cogner avec vacarme contre le mur derrière. De quoi sûrement réveillé l’abruti qui se trouvait sous ses yeux. Dire qu’elle était de mauvaise humeur serait un euphémisme tandis qu’elle avait horreur que quelqu’un ose toucher à ses affaires. Déjà qu’elle lui permettait de lire les nombreux documents et livres qu’elle possédait, sans compter ses carnets de notes qu’elle avait elle-même écrit, ce n’était pas pour qu’il disparaisse avec ces derniers. Et puis, étant une femme très organisée, notamment à tout ce qui touchait son côté plus scientifique, elle savait qu’elle n’avait pas que égaré ce livre. Et donc, par conséquent, il était la seule explication logique quant à la disparition dudit livre.
- Bordel Raizen ! C’est une chose que de venir te servir dans MA bibliothèque, mais cela en est une autre que de ne pas ramener ce que tu y prends !
Voilà que la Tadaoki fulminait. Et pourtant, la marionnettiste se voulait, d’ordinaire, d’un calme olympien, mais surtout, possédait un contrôle quasi inégalable sur ses émotions. Après tout, comme toute bonne manipulatrice le voulait, prétendre était devenue une seconde nature, ce qui lui demandait donc nécessairement de s’étouffer elle-même pour endosser un rôle, très souvent celui de l’adorable demoiselle que tous aimaient tant. Et pourtant, il y avait de ces personnes qui arrivaient à sortir le pire d’elle-même, des émotions plus vraies, souvent plus violentes, qui pouvaient se montrer tant dévastatrice pour elle-même que pour les autres. Bon, une seule personne, mais ça, elle ne lui laisserait jamais le loisir que de le savoir. Ils étaient peu, qu’elle se disait.
- Hey oh ! Je te parle, tu te réveilles.
Qu’il soit du matin ou pas, rien à faire. Asami voulait quelque chose et c’était maintenant. Pour illustrer ce fait, elle n’avait même pas pris la peine de s’habiller convenablement, se trouvant alors toujours à lui faire face, en sous-vêtement, sa crinière sombre tombant sur ses épaules. Déjà très peu pudique au quotidien, ce n’était pas comme s’il allait poser son regard sur quelque chose qu’il n’avait jamais vu. Et puis, en colère à l’heure actuelle, il s’agissait bien du cadet de ses soucis.
Tout comme n’avait-elle pas fait attention à cette personne dont elle reconnaîtrait pourtant le chakra entre mille, qui s’était approchée de la porte d’entrée de son appartement. Et dire qu’elle lui avait fait la morale, quant à se soucier de son environnement, il n’y avait pas si longtemps que cela… Sûrement ne s’était-elle pas doutée que sa meilleure amie viendrait si tôt le matin pour visiter le lieu où elle vivait depuis peu, en compagnie de celui qu’elle avait identifié auprès de celle-ci comme étant tout simplement son coéquipier au sein de l’équipe 8, omettant de l’associer à l’abruti qui s’était infiltré par infraction dans le laboratoire Tadaoki. Ou alors n’avait-elle tout simplement pas envisagée qu’elle ne préviendrait pas. Et pourtant, elle la connaissait la Nara, tout comme elle connaissait son habitude de rentrer sans toquer. Une expérience dont elle ne tarderait pas à être la victime.
Dernière édition par Tadaoki Asami le Dim 11 Mar 2018 - 20:38, édité 1 fois
Il y a de cela quelque temps, Raizen avait finalement emménagé avec Asami. Si à leur première rencontre, quelqu’un leur avait dit qu’ils cohabiteraient ensemble, feraient partie de la même équipe et auraient été jusqu’à se livrer une guerre passionnelle, Raizen se serait contenté d’en rire. Après leur première rencontre, il était parti avec un goût amer, malgré sa victoire. Ce même goût était revenu depuis qu’ils vivaient ensemble. Asami était quelqu’un d’excessivement ordonné, ce qui était bien en soi. Toutefois, elle avait le don d’être beaucoup trop à son aise ou de lui courir après pour toute sorte de choses, notamment pour tester de nouveaux poisons qui risquaient possiblement de le tuer. Bref, elle était une colocataire particulière, mais il ne pouvait se plaindre. Vivre avec n’importe qui n’aurait pas été possible d’autant plus qu’il n’était pas l’individu le plus facile à vivre. Disons qu’il avait besoin de cette constante étincelle qui lui permettait de se sentir en vie et d’apprendre le plus possible. Quoi de mieux qu’un milieu hostile dans lequel une scientifique folle pouvait à tout moment sortir une seringue pouvant lui infliger de fortes blessures ?
En bref, il avait beau s’en plaindre, mais le partage de la connaissance et leur relation assez chaotique mettaient du piment dans son quotidien. Ainsi, si Asami était insatisfaite, il était plus que satisfait, appréciant chaque jour dans lequel il survivait dans la maison telle une télé-réalité.
Malgré tout, il y avait certaines choses qui ne lui plaisaient pas. Le fait de voir Asami en colère était un délice qui le divertissait chaque jour. Toutefois, il arrivait à de nombreuses reprises que Raizen soit surchargée de travail. Pas qu’il avait un poste ou de grandes responsabilités. Simplement, il avait de la difficulté à mettre un frein sur son intellect et son esprit créatif une fois lancé dans une réflexion. Raizen était du genre à vouloir terminer ce qu’il entamait. On pouvait voir le tout à travers la manière dont il s’amusait peu à peu à briser les barrières temporaires qu’Asami tentait d’ériger au niveau de sa personnalité. Sinon, il le démontrait aussi par son impatience qui l’avait poussé à entrer par infraction chez la marionnettiste. En bref, sa soif de curiosité était la cause de beaucoup d’aspects négatifs et... négatifs. Les expériences liées à Asami et la négativité corrélaient de plus en plus ensemble, au point où les deux mots étaient considérés comme étant mutuellement inclusifs. Évitant ainsi un pléonasme, il ne se plaignait pas des expériences négatives qu’il traversait constamment. Au contraire, il s’en nourrissait, en profitant pour en apprendre chaque jour.
Malgré tout, lorsqu’il lui arrivait de dormir, il était difficile de le réveiller. Ainsi, en aucun cas, il n’entendit le cri de guerre de la scientifique qui semblait vouloir le tuer. Qu’elle ait cogné ou pas, il ne l’entendit pas jusqu’à ce que le tout devienne insupportable au point de le sortir de son état de confort. Sur le coup, Raizen osa croire que ce n’était qu’un mauvais rêve. Après tout, quel mauvais colocataire aurait réellement le culot de venir réveiller le jeune homme en plein sommeil ?
-Je me réveille, et je me rendors.
Sur ces paroles, Raizen se tourna légèrement avant de fixer Asami. Constant son regard meurtrier, il se contenta de ne pas bouger avant de reprendre sa position initiale de sommeil. Fermant les yeux, un sentiment d’inconfort se catégorisant par une aura meurtrière l’empêchait de replonger dans son sommeil. Pire encore, en aucun cas, il ne faisait suffisamment confiance à une Asami furieuse pour s’endormir en plein devant elle. Pour le moment, elle était beaucoup trop dangereuse, chose que le Meikyû comptait régler rapidement.
Sans attendre, il sortit de ce qui lui servait de lit et vint confronter la femme sans pudeur en face à face. Bras croisés sur sa poitrine ou pas, il ne savait pas ce qu’elle voulait, et il n’avait pas la patience suffisante de lui demander ce qui l’avait illogiquement sorti de ses gonds.
-Quoi que, je vais prendre le temps de t’escorter d’où tu viens en guise d’hospitalité.
Lentement, il la dévisagea de haut en bas, n’étant même pas surpris du fait qu’elle était en sous-vêtement. Après tout, ce n’était pas une première et aussi attrayante soit-elle, il ne voulait qu’une chose, dormir. Ainsi, d’un bref geste, il se pencha pour venir prendre Asami dans ses bras alors qu’il sortait de sa chambre. N’hésitant en aucun cas à activer son sceau en cas de résistance, il voulait être efficace. Passant ainsi par le couloir pour la ramener dans sa chambre, le jeune homme n’était pas mieux en termes de pudeur. En effet, se promenant en sous-vêtements à son tour, il n’avait pas pris le temps de s’habiller montrer l’exemple. Son but était simple ; se débarrasser du poison alors qu’il était encore frais.
-Je ne sais pas de quel pied tu t’es levé, mais je vais te ramener au lit et tu vas te lever du bon pied.
Ayant les yeux à moitié ouverts, Raizen ne voyait pas grand-chose. Pourtant, il connaissait étrangement le chemin par cœur...
-Tu me gardes constamment éveillé pour tes propres plaisirs personnels et le moindrement que je veux dormir, tu me réveilles ?
Échappant un rire endormi, il ne daigna pas lui demander la raison pour laquelle elle était entrée dans sa chambre sans cogner. Après tout, ce n’était que le cadet de ses soucis. Asami avait la mauvaise habitude de le garder éveillé pour tester ses poisons, sa patience ou parfois son emprise. Or, lorsqu’il était question de respecter le cycle de sommeil d’autrui, elle ne s’en préoccupait guère. Encore une fois, il comptait se faire un plaisir de lui rappeler que le monde ne tournait pas dans la paume de sa main.
À quoi bon avoir un colocataire si c’était pour le même constat au final, elle avait la soirée aussi seule, que son aube face à son café fumant. Bon ok, fallait bien que quelqu’un travail dans cette maison et vu que ce n’était pas elle… L’idée lui rafraichissait l’humeur et alors que le ciel était encore sombre, à peine quelques traces orangées pointant le bout de son nez, la Nara décidait qu’elle ne prendrait pas son déjeuner seule. OK Hisao était un homme occupé, mais pas ses disciples non ? De plus, de ce qu’elle avait cru comprendre, ils étaient maintenant colocataires eux aussi, ce qui l’avait surprise, autant que outrée soyons franc, qu’Asami l’ait choisi pour sa prise d’indépendance. Grognasse. Encore que, même si elle lui avait demandé, pour rien au monde la Nara aurait quitté le confort du nid d’Hisao, surtout pas après avoir eu le dernier mot sur sa place à droite. Toutes ses belles pensées lui faisaient passer le temps tellement vite, qu’avant même de le comprendre, son chemin jusqu’à leur porte était déjà fait. Surprenant, Sayo n’avait pas encore mis son grain de sel ici, en même temps, elle avait été occupé à bouder l’univers tout entier ces dernières semaines, on ne pouvait pas tout faire après tout.
Fidèle à ses habitudes, son ombre glissait sous la porte, déverrouillant la porte qui s’ouvrait sans bruit grâce à ses talents d’artiste de l’intrusion. C’était plus par flemme d’attendre d’autre chose qu’elle s’invitait toute seule, mais il fallait dire que ce matin-là, le jeu en valait la chandelle. Alors qu’elle visitait le premier espace offert à sa vue, la silhouette de son amie s’affichait en fond de décor… visiblement sortie du lit vu sa tenue. Si Sayo levait la main pour la saluer, elle n’émettait ceci dit aucun son, son petit doigt ou cerveau de génie du mal, au choix, lui disant que ça pourrait être bien plus palpitant ainsi. Bonne intuition, il était rare de voir Asami perdre ses moyens ou s’énerver devant un public, ce qui la surprenait encore plus, était le fait qu’elle émettait ouvertement partager ses notes. Le sourcil de la Nara s’arquait, elle avait raté des épisodes, mais bon après s’il était son partenaire… Elle savait bien que les relations étaient toujours plus particulières avec un coéquipier qu’avec le reste des gens. Ceci dit…
L’homme se relevait, aucune gêne ou inquiétude vis-à-vis de la brune en sous vêtement, soit son décolleté le troublait assez pour réfléchir, mais vu son air endormi, soit… Le sourire mesquin de la Nara s’étirait au moment oû il remballait son aînée, et non, le choix de ses mots ne tombaient pas à l’oreille d’une sourde et son cerveau hyperactif tissait le scénario qui l’enjolivait d’autant plus quand il la soulevait. Le pire, elle se laissait faire. Au coin de la porte, Sayo, fort sage pour le moment se décalait de la vue et du passage, étrangement pas encore remarquée. Oh, elle allait bien y remédier. Quand il passait avec sa belle dans les bras, trop assommé pour réaliser qu’il était en train de dépasser une étrangère à la maisonnée, Sayo se ravissait d’offrir un sourire, un regard et un coucou de la main silencieux à sa chère Asami dont la face à ce moment précis, aurait valu tous l’or du monde.
La Nara ne savait pas encore comment, mais elle savait qu’il avait le moyen de la tenir en respect et rien pour ça, elle adorait déjà ce gars-là qu’elle suivait comme une ombre jusqu’au pas de porte de la chambre de son amie. Finalement, elle toussait. Garce qu’elle était avec son air satisfait.
-Loin de moi l’idée de me plaindre de la vue de jolis fessiers… Mais si vous voulez vous habillez un peu avant de déjeuner avec moi, je comprendrais. Son ricanement retentissait dans la pièce à coucher, tandis qu’elle pivotait en s’éloignant pour les laisser finir leur tête à tête… Haussant la voix pour qu’ils l’entendent tandis qu’elle avait déjà le nez dans leur frigo, même qu’elle guidait un peu, bienveillante comme elle était… Puis comme je suis l’invitée –joke- vous faites la cuisine hein.
Bien sûr, elle ne pouvait pas s’empêcher de rire pour le coup après ce matin merveilleusement commencé. La Nara avait très hâte de la suite en les attendant. Coéquipiers hein, certes, mais Asami qui n’était la dominante, ni l’actrice du public. Hum, elle avait hâte de la voir piétiner dans ses explications, parce qu’elle était sûre que dans sa fierté elle essayerait. D’ailleurs, pour en rajouter une couche…
-Puis faut être alerte à son environnement qu’elle me disait. Rires. Comme c’est amusant !
Elle s'installait comme chez elle évidement, après tout, c'était un peu le cas non. Anticipant Asami, d'entrer de jeu, la Nara remettait les bases au clair...
-Oh, vous m'en voulez pas d'être rentrée par moi-même vous faire une surprise ? Avec Asami on a toujours fait ça, surtout elle rentrer chez moi sans prévenir. C'est naturel... Humm.... C'est quoi ton nom à toi déjà ?
Elle lui avait sûrement dit, mais...
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— Objectifs atteints —
#Mettre une main aux fesses de Reiko ✓ #Embrasser Hisao ✓ #Shikarai :X #Asami :X #Taishi :x #Shuuhei :X #Itagami :X #Raizen :X
Se retrouvant désormais soulevée de terre, elle tenta de riposter, tentant alors de s’extirper des bras qui la retenaient fermement. Du bras, même. Déjà était-il plus fort qu’elle, ce qui n’était pas bien surprenant, elle n’avait plus aucune chance de s’enfuir alors qu’il usait de son sceau pour être certain qu’elle ne tente pas quoi que ce soit contre lui. C’était fourbe. Certes ne pouvait-elle pas rien dire à ce niveau, n’était elle-même pas particulièrement bonne joueuse, toutefois, cela ne l’empêcha pas que de pester contre lui alors que, rappelons-le, elle était en colère contre ce dernier qui avait osé lui emprunter un livre sans le remettre à sa place. Un affront pour la demoiselle terriblement organisée qu’elle était. Et si elle aurait pu ne jamais le remarquer, comble de malheur pour le Meikyû, il s’agissait de ce livre en particulier dont elle avait besoin.
- Tu vas me déposer au sol maintenant ! Clairement mécontente, son ton était venimeux. J’ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec tes conneries alors tu arrêtes tout de suite !
Il ne l’entendait pas de cette oreille, bien décidé à se débarrasser de celle étant venu perturber son sommeil. Il n’avait qu’à être un peu plus à son affaire et rien de tout cela ne se serait produit. Et puis, elle était sérieuse. Elle avait une expérience sur le feu et si la colère était venue perturber son génie créatif, il était tout simplement hors de question qu’elle abandonne un projet en milieu de parcours. Elle roula alors des yeux, irritée, à son commentaire, et ce, quand bien même ses lèvres vinrent-elles s’étirer en un sourire plus amusé, une lueur de défi désormais présente dans son regard. Ayant cessée de se débattre (elle s’épuisait inutilement), elle s’était cependant redressée dans ses bras, le dévisageant alors de nouveau de ses prunelles enflammées.
- Mes propres plaisirs personnels, hein ? Le ton se faisait curieux, presque innocent. Pourtant, de ce que je sache, je ne t’ai pas entendu d’en plaindre.
Sa voix s’était même faite plus mielleuse, plus traînante sur la fin. Qu’il comprenne ce qu’il voulait bien, désormais, elle ne se souciait plus trop de sa position, se contentant d’hausser les épaules. D’une humeur assez changeante, il était toujours plaisant que de venir provoquer l’homme. Un jeu dangereux s’étant installé entre eux deux, dont la finalité lui laissait souvent un goût amer dans la bouche. La manipulatrice avait rencontré un esprit tout aussi fort que le sien, qui se faisait un malin plaisir d’abattre tout rempart qu’elle pouvait élever entre eux. Et aussi douce pouvait en être la récompense à sa défaite, l’échec n’était jamais particulièrement agréable pour celle qui, d’ordinaire, faisait danser tous ceux l’entourant dans le creux de sa main.
Et alors qu’elle comptait l’incendier à nouveau (il avait toujours son livre et donc, par conséquent, ne s’en sortirait pas aussi facilement), un son provenant de ni elle, ni lui, parvint à ses oreilles. Réagissant au quart de tour, elle bondit sur ses pieds, ne lui laissant même pas la chance que de la rattraper. Ce fut un regard presque horrifié qu’elle posa sur sa meilleure amie qui se trouvait pour une raison comme pour une autre dans son appartement, un sourire narquois aux lèvres. Un sourire qu’elle connaissait bien, trop bien même. Il s’agissait du même qu’elle-même affichait lorsqu’elle avait de quoi emmerder sa cadette. Cela faisait combien de temps qu’elle était là ?
Désormais, elle était partagée entre la gêne et la colère, deux émotions bien distinctes qu’elle ne connaissait que trop peu. L’idée d’exploser et de renvoyer la Nara d’où elle venait d’un grand coup de pied bien placé étant tentante. Après tout, c’était tout ce qu’elle méritait, pour s’être invitée de la sorte chez elle. Après, elle ne pouvait pas trop dire quoi que ce soit à son niveau, elle faisait pareille chez cette dernière. Le seul soucis était désormais Raizen, qui était tout aussi peu habillé qu’elle et dont sa meilleure amie n’avait jamais eu le loisir de rencontrer. Et Asami aurait sincèrement préférée qu’ils ne se rencontrent jamais, et elle ne pouvait même pas savoir à ce moment-là à quel point ce souhait se ferait de plus en plus présent.
- Bon matin Sayo. Faisant mine d’ignorer tout ce qui avait précédé, comme son manque de vigilance par exemple. Tu aurais dû prévenir. Elle appuya sur ces quelques mots. Je me serais arrangée que le déjeuner soit prêt, pour accueillir telle invitée dans mon humble demeure ! Elle passait sur l’humour pour oublier les derniers instants dont sa cadette avait peut-être été témoin. Et puis, je me serais chargée d’être en tenue plus… Présentable.
Son regard se posa alors sur le seul homme de l’endroit, ne lui laissant même pas la chance de se présenter à celle qui faisait déjà comme chez elle.
- Tu l’as entendu ? Va t’habiller ! Tu crois que c’est une manière décente que d’accueillir une invitée ici, une parfaite inconnue pour toi en plus ?
Si l’envie de s’enfoncer dans le sol était toujours aussi présente, elle ne comptait pas donner la victoire aussi facilement à celui qui faisait de sa vie un enfer depuis qu’il y était entré. Un enfer agréable, cela ne faisait aucun doute, mais un enfer tout de même. Faisant quelques pas dans sa chambre, elle attrapa une robe au hasard, d’un noir aussi sombre que sa chevelure, qu’elle vint enfiler par-dessus ses vêtements. Il ne lui avait donc fallu que très peu de temps pour se retrouver dans la cuisine, non sans repousser le Meikyû vers sa chambre. S’il pouvait s’y enfermer et ne jamais en ressortir, ce serait très bien aussi.
- Sayo, Raizen. Raizen, Sayo.
Elle n’était pas exactement fan de cette idée, que les deux seules personnes à pouvoir prétendre la connaître autant se retrouvent dans une même pièce. Or, semblerait-il qu’elle n’avait pas le choix.
- Les présentations faites, c’est bon, tu peux retourner dormir. N’est-ce que exactement ce que tu veux ?
Son regard passant de la jeune femme à l’homme, elle le dévisagea, appuyant alors ses propos, lui demandant alors bien gentiment que de débarrasser le plancher. Et ce, quand bien même était-elle convaincue qu’il ne s’y plierait pas. La tactique qu’elle avait employé n’avait pas été la bonne, et elle le comprenait que maintenant, alors que la colère descendait un peu.
Bien évidemment qu’il se ferait un plaisir à l’emmerder.
Peut-être bien que si elle avait prétendu être enthousiaste à l’idée de lui présenter sa meilleure amie, il aurait préféré aller effectivement s’enfermer dans sa chambre.
La situation venait de prendre une tournure imprévue. Alors que Raizen était en train de ramener sa colocataire dans sa chambre, il fut surpris de constater qu’ils n’étaient pas seuls. Sa première réaction fut de se demander qui était cette inconnue. Or, aussitôt, Raizen fut poussé au poste d’observateur, préférant demeurer silencieux pour en arriver à comprendre la situation. En observant l’interaction qu’avaient les deux femmes, Raizen pouvait rapidement comprendre qu’elles se connaissaient. Après tout, il savait pertinemment comment elle traitait les intrus qu’elle ne connaissait pas. Rassuré, le jeune Meikyû passa délicatement sa main dans sa chevelure tandis qu’Asami faisait les présentations. En toute sincérité, il ne se préoccupait pas vraiment du fait qu’il y ait une invitée ou pas ni même du fait qu’il était en sous-vêtements. Après tout, Asami devait bien avoir de faux invités de temps à autre. Il était trop tôt pour en être certain. Malgré tout, leur manière d’interagir ensemble lui donnait une impression de déjà-vu.
Si on veut, Asami avait cette mauvaise habitude de se laisser aller lorsqu’elle était avec lui. Pourtant, pour une raison qu’il ignorait, celle-ci tentait étrangement de se débarrasser ouvertement de lui. Sachant pertinemment qu’elle portait constamment son masque aux yeux des autres, le jeune Meikyû demeura avec de nombreuses interrogations en tête. Amenant ainsi sa main à son menton, il tentait de réfléchir au contexte tandis qu’Asami tentait désespérément de lui faire comprendre que sa présence n’était pas désirée.
-Yo.
Se laissant ainsi faire, Raizen balaya son regard entre les deux femmes. Il semblait y avoir quelque chose d’intéressant entre eux, mais il n’arrivait pas à mettre son doigt avec précision sur ce qu’il cherchait. Ainsi, il se tenait debout , portant fièrement ses sous-vêtements qui avaient été récemment complimentés par son invité.
-Bon appétit je suppose.
En temps normal, Raizen se serait contenté de prononcer ses mots d’un air désintéressé avant de quitter la cuisine pour aller s’enfermer dans sa chambre et dormir. Pourtant, un léger sourire taquin flirtait avec ses lèvres, signe qu’il avait quelque chose en tête. Disparaissant temporairement dans sa chambre, il s’amusait à se plaire à l’idée qu’Asami devait être drôlement soulagé de le voir disparaître. Pourtant, il revint à la charge assez rapidement, armé d’un long kimono sombre. N’ayant ajouté aucune tunique sous sa longue robe, son kimono à moitié ouvert dévoilait une partie de son torse tatoué. Or, le tout restait tout de même respectueux. Disons que c’était une manière de s’habiller sans totalement obéir à Asami. Représentant ainsi son premier signe de rébellion, il revint dans la cuisine en ayant un sourire qui en disait long.
-Content de faire ta connaissance Sayo, si Asami m’avait dit qu’on allait avoir des invités, je me serais préparé d’avance.
Dévisageant Asami du regard, il reporta son attention sur l’étrangère aux traits jeunes. Raizen pouvait situer son âge aux alentours de 20 ans. Plus ou moins, il ne le savait guère. Toutefois, à y voir son expression amusée, il ne pouvait s’empêcher de continuer sur sa lancée.
-J’espère que ça ne vous dérange pas si je me joins à vous pour le déjeuner, je ne suis plus vraiment fatigué.
Sur ces paroles, il brisa tout son sérieux en bâillant pendant un long moment. Affichant un signe de fatigue plus que concret, il narguait indirectement Asami en faisant semblant qu’il était complètement en forme. Après tout, en le réveillant, elle devait assumer les conséquences qui venaient avec un tel affront.
-Qu’as-tu planifié nous préparer Asami ?
Regardant de droite à gauche, il remarqua que la cuisine était d’une propreté inquiétante. Qui dit propreté dit aussi absence de nourriture. Ainsi, Asami n’avait rien préparé... quel dommage
-Pas grand-chose de ce que je vois... Mes excuses Sayo, je ne sais pas si tu es au courant, mais Asami oublie souvent les choses. Je pense qu’elle a oublié ta venue, mais bon, on s’y habitue. Parfois, elle semble même oublier des trucs élémentaires...
Ricanant légèrement, il faisait référence au fait qu’elle n’avait pas beaucoup de secrets pour lui et qu’elle semblait oublier qu’il n’était pas du genre à suivre aveuglement ce qu’elle désirait. Au contraire, Raizen préférait tout déconstruire pour mieux comprendre et reconstruire ce qui lui plaisait.
-Alors Sayo, parle-moi un peu de toi pendant que Asami prépare le petit déjeuner.
Ne regardant même pas Asami , il gardait toute son attention sur la jeune femme. Lui ramenant un verre d'eau, il devait avouer que sa présence animait sa curiosité. Après tout, pourquoi aurait-elle voulu qu’il retourne dans sa chambre aussi vite après l’avoir réveillé...
Malgré toutes les contenances de la maîtresse de maison, le jeu de scène ne trompait personne ici, la Nara ne se retenait même pas de rire ou montrer sa face moqueuse à son aînée, pour une fois que c’était elle qui la tenait entre ses griffes. Qui plus est, ce cher Raizen, dès les premières minutes confirmait son intuition, un spécimen des plus charmants, mais surtout intéressant. Sayo se doutait bien qu’elle ne le ferait jamais parler devant Asami et que cette même Asami allait tout faire pour qu’ils ne se croisent plus jamais…. Aussi c’était le moment ou jamais de montrer patte blanche au colocataire de sa douce marionnettiste, histoire d’avoir assez son attention pour qu’il outrepasse les recommandations de sa partenaire. D’ailleurs, il semblait bon à ce jeu-là et les quelques subtilités de la rébellion à l’autorité de son amie ne lui passaient pas inaperçues. Malin avec ça !
-Allons, je t’ai dit que c’était une surprise, au moins je n’ai pas ramené quelqu’un sans prévenir. Clin d’œil entendu avant de reporter son attention sur le brun. Enchantée Raizen, je comprends mieux pourquoi elle évitait de parler de toi, la coquine ne voulait pas partager. Son sourcil s’arquait en fixant Asami, puis le gars. Moi aussi elle me pelote à l’occasion, ne t’en fais pas pour ce que j’ai vu, je la connais depuis longtemps, mais peut-être sous moins d’angles que toi… Fit-elle faussement pensive en le remerciant pour le verre d’eau son sourire mesquin refusait de quitter son visage.
Bon ok, elle y allait fort dès les premières minutes, mais une occasion comme celle là pourrait ne plus jamais revenir, pas question de laisser l’occasion à Asami d’éteindre le feu à peine lancé, alors pour tester jusqu’à quel point ce fameux Raizen avait obtenu la confiance de son amie, la Nara en rajoutait plusieurs couches…
-Je suis surprise qu’elle t’ait jamais parlé de moi, je suis sa meilleure amie, son ombre même depuis tellement longtemps que j’en ai oublié la date. Une petite attention vers Asami, une face faussement attristée. Je suis déçue Asami, vraiment… Nouveau regard dans le blanc des yeux et sa face d’ange pour le brun. On avait même choisi le même travail pour être ensembles… Et comme on pouvait pas être dans la même team, une chance tu me diras vu qu’elle a couché avec mon sensei, bah, je me suis installée chez le vôtre pour l’équilibre. Elle se penchait vers Raizen pour lui murmurer à l’oreille quelque chose qu’elle n’avait même pas encore partagé avec Asami et qu’elle espérait qu’elle entendrait Tout était fait pour en même temps. Il embrasse drôlement bien, si elle savait à quel point elle a perdu au change…
Petit gloussement, à croire que la Nara faisait tout pour être la plus détestable possible ce matin-là. Enfin, ça n’avait rien d’anormal, ces derniers temps, elle était déchainée, une vraie peste. D’ailleurs, c’était après bien sûr plusieurs minutes qu’elle jouait encore avec les nerfs de son aînée…
-En fait, on est mieux de sortir. Mauvaise comme elle est… pointant du doigt Asami. Elle a très bien pu mettre du poison dans notre bouffe. T’es courageux en fait pour vivre avec…
La kunoichi se frottait le menton pour se donner plus de sérieux, elle risquait de finir défenestrée à ce rythme-là, mais cela faisait tellement longtemps qu’elle ne s’était plus amusé, que ça valait le coup.
-Et vous deux alors, vous êtes rencontrés avec votre team ? Ou vous vous connaissiez d’avant ?
Question loin d’être anodine, Shojito, son senseï, lui avait expliqué à elle et Nué, que souvent, les sensei composaient leur team avec des genins ayant déjà des affinités ou alors des talents qui s’associaient à merveille. Question plus innocente qu’il n’y paraissait, parce que la réponse pourrait lui donner encore de la matière à dresser les cheveux sur la tête de sa marionnettiste adorée. L'ironie, ça faisait des années qu'Asami faisait tout pour la convaincre de prendre cette voie là, avait-elle imginé un jour que ça se retournerait contre elle ?...
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— Objectifs atteints —
#Mettre une main aux fesses de Reiko ✓ #Embrasser Hisao ✓ #Shikarai :X #Asami :X #Taishi :x #Shuuhei :X #Itagami :X #Raizen :X
Nullement soulagée de le voir quitter la pièce, elle craignait le pire. Elle l’avait bien vu, cet éclat curieux dans son regard, tout comme le sourire qui flottait sur ses lèvres tandis qu’il la laissait seule avec sa meilleure amie. Ne pouvant assurément pas lui faire confiance, elle était tentée de faire s’ériger un mur entre le reste de l’appartement et la cuisine, lui empêchant ainsi tout retour. Extrême ? Assurément. Mais toutes les solutions étaient bonnes pour le tenir le plus éloigné du monstre ayant pris possession de sa meilleure amie.
Bien évidemment qu’il était de retour et la Tadaoki ne put assister qu’impuissante à l’échange ayant lieu entre les deux. De quoi la faire soupirer, agacée, tandis qu’elle roulait des yeux. Que ce soit les sous-entendus de l’homme ou encore ce qu’exprimait plus clairement la demoiselle, elle avait bien envie de leur enfoncer la tête dans un mur pour les faire taire. Celle qui détenait d’ordinaire le contrôle sur tout se voyait rapidement dépassé par les événements, n’arrivant à faire taire ni l’un, ni l’autre. Cette rencontre était dangereuse, tout particulièrement pour elle. À ce jour, elle n’avait jamais eu à craindre quoique ce soit. Sayo se voulant beaucoup trop obnubilée par sa personne, jamais ne l’avait-elle défié. Du moins, jamais jusqu’à tout dernièrement, alors que l’emprisonnement de son sensei avait été ce qu’il lui manquait pour la faire basculer. Quant à Raizen… En soit, le fait qu’il en sache autant sur elle ne l’embêtait pas en outre mesure. Elle lui faisait confiance, aussi surprenant que cela puisse paraître. Elle le savait qu’il ne la trahirait pas, une conviction qui n’était, certes, pas du tout rationnelle, mais tout de même présente. Il n’y avait rien de rationnel qui pouvait expliquer la relation étant née entre ces deux tempéraments chaotiques, elle ne pouvait alors qu’accepter sans chercher à comprendre.
- Tiens, tu as abandonné Shizen ? Elle roula à nouveau des yeux, quand bien même son sourire semblait-il démontré un certain amusement de sa part. Tu as réalisé que la compétition était trop rude ?
Elle en vint à se demander si les rumeurs ayant couru au sein de l’institut étaient montées aux oreilles du principal concerné. Aussi embêtée était-elle à l’heure actuelle, elle n’avait pu retenir une pique dirigée vers celle qui faisait désormais de sa vie un véritable enfer. Quant à ce qui concernait Hisao… Elle gardait l’information précieusement quelque part dans son esprit tordu : cela pouvait toujours lui servir. S’étant refusée d’obéir, elle s’était simplement appuyée contre le comptoir, les bras croisés sous sa poitrine, son regard enflammé posé sur les deux individus dans sa cuisine.
- T’as de la chance, je vous épargne, je ne cuisine même pas. Si tu voulais déjeuner, t’avais qu’à prévenir.
Son ton était sans appel, elle n’arriverait pas à la convaincre du contraire. Quant à la question qui suivit… Son regard se posa machinalement sur le Meikyû, lui ordonnant silencieusement de se taire. Si elle n’avait jamais rien caché à sa meilleure amie, ayant toujours été parfaitement honnête avec cette dernière, il n’y avait que le cas Raizen qu’elle ne connaissait pas. La Tadaoki n’avait pu se résoudre à lui raconter cette histoire qui était venue mettre à mal sa fierté. De ce fait, alors qu’elle avait gardé anonyme le nom de l’abruti s’étant infiltré dans son laboratoire, elle avait évité lier de quelconque façon que ce soit son désormais colocataire à cette histoire. Quant à ce qu’il s’était déroulé en ces lieux lors de leur rencontre suivante… Ça non plus, elle ne s’était pas attardée sur l’histoire.
- Le complexe scientifique. J’y faisais des expériences lors d’une journée de congé et il m’a donné un coup de main. Et puis, au final, quelques temps plus tard, on s’est retrouvé dans la même équipe.
Actrice qu’elle était, le ton employé se voulait sincère alors que sa colère semblait être retombé et qu’elle s’exprimait avec un naturel déconcertant pour un mensonge qu’elle servait à sa meilleure amie. Cette dernière la connaissait-elle assez pour voir au travers ses traits finement travaillés ? Ou alors peut-être que l’homme se ferait un malin de la contredire, sûrement peu satisfait de la version de l’histoire qu’elle lui servait.
Elle se détacha finalement du comptoir, s’avançant lentement vers la Nara, se postant alors à ses côtés, une main sur le dossier de sa chaise.
- Comme je n’ai pas envie de cuisiner et que Raizen a terriblement envie de dormir. Un regard appuyé sur ce dernier. Qu’en dis-tu qu’on sorte manger ? N’était-ce pas l’idée de ta visite que d’aller déjeuner ?
Encore une fois, toujours avec ce naturel bien digne de la manipulatrice qu’elle était, le tout était tout simplement de s’interposer dans leur rencontre. Tous deux en savaient beaucoup trop sur elle et elle n’était pas certaine d’apprécier l’idée qu’ils puissent se partager ce les connaissances exclusives qu’ils avaient. La Nara lui donnerait certainement de quoi qu’il puisse l’emmerder au quotidien tandis que le Meikyû se ferait sûrement un plaisir que de partager la faiblesse qu’il avait découvert derrière ses grands airs.
Elle n’était définitivement pas d’accord avec cette rencontre.
Un lot d’information beaucoup trop important circulait d’un seul coup. Allant de Hisao au fait qu’Asami ait eu une relation avec le sensei à Sayo, Raizen ne savait plus vraiment où donner de la tête. Or, s’il savait bien une chose, c’est que Sayo représentait en quelque sorte une mine d’or niveau information. En effet, jamais Raizen n’aurait cru avoir accès à autant d’information sans avoir à se mouiller ni risquer sa vie. Préalablement, lui et Asami avaient fonctionné dans une situation de jeu dans laquelle l’un se confiait à l’autre en échange d’une information quelconque. Du moins, c’est ce autour de quoi tournaient leurs confessions respectives. Bâties autour de la confiance, leurs mises respectives abritaient des règles non écrites qui les forçaient tous deux à garder le lot d’information qu’ils avaient sur l’autre confidentiel.
Or, Raizen apprenait qu’il y avait beaucoup d’information qu’il ne savait pas. Certes, elle ne pouvait pas tout lui dire et il ne voulait pas tout savoir. Toutefois, une fois qu’il avait goûté à la connaissance, il était dur de faire marche arrière. Croquant ainsi à pleine dent dans le fruit interdit de la connaissance, les yeux du jeune homme se mirent à pétiller. Réalisant à quel point leur interaction risquait d’être intéressante, toute la fatigue qu’il avait cumulée se rangea loin de sa personne tandis qu’il confrontait Asami à l’aide d’un regard plein de malice. Il commençait de plus en plus à connaître cette femme et ces nombreuses facettes. Le fait qu’elle passe de sa vraie personne à un coup théâtral pourrait peut-être berner son amie, mais pas lui. Après tout, il savait la vérité. Pour y avoir participé, et pas qu’en tant que personnage secondaire, il savait pertinemment que quelque chose clochait. Asami n’était pas du genre à montrer sa vraie personne, pourtant, elle l’avait fait à un certain degré, signe que la Nara connaissait possiblement une facette plus sadique de la marionnettiste. Après tout, blague ou non, elle semblait consciente que son amie aurait pu très bien les empoisonner, phénomène qui traversait constamment l’esprit de Raizen lorsqu’il s’apprêtait à manger dans leur appartement.
-Je n’ai pas sommeil, l’avenir appartient à ceux qui se réveillent tôt.
S’étirant tel un chat, le grand homme prit le temps d’étirer ses muscles à droite et à gauche en fermant les yeux tout en arborant un sourire qui en disait long. Tranquillement, si d’apparence, il semblait faire des étirements ayant pour but de rendre son corps fonctionnel, il était plutôt en train de réfléchir sur quel type d’information il allait bondir. Mieux encore, il se demandait quelle monnaie d’échange positionner au bon moment pour faire parler cette jeune femme bavarde qui... avait visiblement été en mesure de briser le sérieux d’Hisao pour lui voler un baiser et peut-être bien plus.
-Shizen, n’est-ce pas l’Aburame qui a créé le dôme lors de l’intrusion ?
Connectant les points, Raizen se doutait bien que cet homme était important. Mieux encore, par la provocation d’Asami, il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle entendait par cette compétition. Faisait-elle référence à sa propre personne ? Après tout, elle avait fait de nombreuses victimes par le passé. Nul ne pouvait réellement savoir à quel point son potentiel séducteur pouvait amener des hommes de prestige dans la déchéance. Pour y avoir lui-même goûté, Raizen savait pertinemment qu’il était difficile de résister à une telle femme pour le commun des mortels. Faisant exception, il savait pertinemment qu’il représentait un des seuls à s’en être sorti sans forcément perdre. Or, pour le moment, il préférait garder cette information pour lui-même. Après tout, il ne considérait pas sa victoire comme étant totale...
-Quoiqu’il en soit, à mon souvenir, nous nous sommes rencontrés bien avant le laboratoire, mais je pense que tes poisons t’ont peut-être rendue amnésique...
Dévisageant tranquillement Asami, il regardait Sayo en se demandant quel était son genre d’information favorite. Après tout, elle semblait être une fanatique des potins. Peut-être que Raizen devait...
-M’enfin, la mémoire est sélective. Certains se souviennent de leurs conquêtes, oublient leurs pires échecs et même comment ils ont rencontré certaines personnes, haha. Mais bon, il y a certains événements marquants qui ne s’oublient pas par contre.
Prenant le temps de confronter Asami du regard, Raizen s’amusait à l’incendier de la même manière qu’elle l’avait fait précédemment. Si on veut, c’était une tierce partie des flammes qu’ils avaient générées après une soirée trop arrosée.
-Mais bon, ça m’étonne qu’elle n’ait pas parlé de moi à sa meilleure amie. Pas que j’ai marqué sa vie d’une manière ou d’une autre...
Marquant une brève pause en mettant l’accent sur le mot marqué, il poursuivit sur sa lancée, lançant ainsi des pics invisibles à sa partenaire.
-Mais, je suis quand même son partenaire et son nouveau coloc. M’enfin, Asami, raconte-lui à quel point notre première rencontre s’est envenimée. Je pense que tu es meilleure pour raconter des histoires que moi...
Qu’il fasse référence à la première ou seconde rencontre, les deux avaient de nombreuses caractéristiques en commun. Libre à Asami de parler de l’épisode qu’elle voulait. Après tout, aucun d’entre eux ne lui faisait vraiment honneur.
-Allons-y
Plaçant son bras autour d’Asami et de Sayo d’un bref geste, il dirigea les deux femmes vers la sortie de la maison. C’était l’heure de déjeuner.
-Asami, tu te souviens du Izakaya de la dernière fois ? Ça te dirait d’y aller, ils font de merveilleux déjeuners.
Faisant référence au restaurant dans lequel tout avait pris une tournure dramatique, Raizen s’amusait indirectement à lui faire prendre conscience de toutes les armes qu’il était en mesure de partager à sa meilleure amie...
Le malaise d’Asami était palpable, et délicieux pour la Nara qui était d’ordinaire la frustrée de ce genre d’affaire. Ah mais, les choses étaient en train de changer visiblement. Pour le meilleur ou le pire ? Bonne question et quand son amie se plaçait corrosive sur la défensive, la Nara sentait son ombre égocentrique gonflé de plus belle. La petite Sayo avait pris du poil de la bête ces dernières semaines… Est-ce qu’elle voulait vraiment remettre sur le tapis le sujet infernal qui lui avait valu des journées du même terrible calibre pour une malheureuse blague qu’elle avait voulue lancer à la marionnettiste concernant leur patron ? Soit, si elle tenait tant que ça à enfoncer le clou, Raizen paraissait un marteau performant pour faire pénétrer ce dernier en profondeur… Tout venait à point à celui ou plutôt qui savait attendre… La Nara ne faisait que cela en ce moment, attendre son heure, un peu plus, un peu moins… Entre temps :
-Bof tu sais, des puces à gratter on en peut en trouver sur tous les gars de Kumo en les brossant dans le sens du poil. T’es bien placée pour savoir ça Asami non ? Puis, oui, comment je pourrais espérer me frotter à ton expertise !
Elle se moquait sans nul doute, bien que la pique en avait éveillée une autre plus subtile, à l’animosité moindre, la Nara s’amusait tellement ici, ce matin-là, avec lui. Pour ça sûrement que tout lui paraissait plus léger ou alors n’était-elle pas encore bien assez réveillée ou trop maligne pour se laisser aussi facilement desservir et chasser.
-Yep, c’est bien lui, notre patron… D’ailleurs, ton amant ou toujours pas ? La dernière question pour Asami évidement. Tu commences à te traîner avec l’âge, d’ordinaire, tu concluais plus vite… Une nouvelle couche pour la route ? Yep. De toute façon, je suis même certaine que tu ne sais pas cuisiner. C’est sûrement Raizen qui fait tout ici. Une vraie princesse pas vrai ?
Questionnait-elle le jeune homme avec un toupet monstrueux, sachant qu’elle était du même genre que sa précieuse amie, mais bon, détail ! Parlant de ça, les explications de leur rencontre soudainement prise en mains par la Tadaoki avaient eu le don de captiver l’attention de sa cadette, d’un regard perçant, elle l’observait dans ses mouvements, souriant au ton de sa voix. Devrait-elle souligner l’échange de regard ? Avant même d’avoir à commenter, Raizen le magnifique enchaînait pour elle en merveilleux tailleur d’herbe sous le pied. Autant de détails dans les mots trop bien choisis pour être annodins qui lui confirmait sa première pensée, entre elle et lui, ça ne pouvait que bien se passer, voilà pourquoi Asami voulait éviter de les laisser se rassembler. Elle aimait tant avoir toutes les situations en mains et si d’ordinaire, passive et arrangeante, Sayo faisait tout pour l’aider à rester dans cette position… Actuellement, elle avait juste envie de faire chier TOUT le monde. Pas d’exception.
-Tu m’en diras tant, surtout dans ce village, Kumo, comme les Kumojins ne retiennent que ce qui les arrange, qu’importe la valeur du reste ! Inutile de dire qu’elle faisait référence à Shojito et son amertume toujours oppressante dans son moi-profond. Oh pas moi, tu sais Raizen sûrement comme moi comme elle est maligne. Elle ne veut pas qu’in s’intéresse l’un à l’autre. Son sourire s’étirait, excellente journée. Elle nous racontera en déjeunant, pas vrai Asami ? À moins que ton appétit se soit envolé et que tu veux nous laisser tous les deux, lui et moi… Insistait-elle... Tous seuls.
Il s’accolait à elles, la Nara en profitait pour l’attraper par la taille comme si elle le connaissait depuis toujours et ils étaient enfin prêt pour sortir, la face d’Asami était merveilleuse en passant et Sayo avait hâte de voir comment cette dernière comptait sauvegarder la situation. Le pouvait-elle encore ?
-L’Izakaya ? Je ne connais pas. Il a quoi de spécial ? Des habitués ? Étrange, Asami ne m’y a jamais emmené…
Là-dessus, ne sachant où ils se rendaient, la Nara se laissait guider avec une docilité pour elle qui n’était pas tactile, pour le moins, surprenante.
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— Objectifs atteints —
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Son regard était rivé sur lui, s’enflammant alors qu’elle lui promettait silencieusement mille et une souffrance. Qu’il comprenne ou non où elle voulait en venir avec cela, et bien, ce serait dommage pour lui. Faisant référence à cette première rencontre qu’il s’était senti obligé de souligner, alors qu’il lui avait demandé combien de fois avait-elle eut envie de le tuer. Si trois avait été sa réponse, en ce moment même, elle n’avait qu’une envie et c’était de l’étouffer avec peu importe ce qui lui tombait sous la main. N’avait-il pas pu se taire, pour une fois ? Rester silencieux, quelques instants, tandis qu’elle offrait sa version de l’histoire à sa meilleure amie. Elle tenta cependant de rester calme, un long soupire s’échappant de ses lèvres tandis qu’elle ne pouvait pas se permettre d’exploser. Or, avec la frustration déjà présente depuis le moment où elle avait réalisé qu’il avait osé de s’emparer de quelque chose se trouvant dans sa bibliothèque, le tout était passablement difficile à l’heure actuelle.
D’ordinaire toujours si calme, il savait faire ressortir le pire d’elle-même, des émotions brutes qu’elle n’était pas certaine de vouloir ressentir. Et ça, c’était sans compter la Nara qui en rajoutait une couche. Cherchait-elle à venir piquer son égo ? Elle roula des yeux, soupirant à nouveau. Est-ce que cela valait réellement la peine de répliquer ? Elle n’avait pu s’en empêcher. Les joutes verbales étaient communes, entre elles.
- Dixit celle qui n’a jamais conclu ? Ne me fait pas rire, Sayo. Et Nué n’est pas une réussite, si jamais tu souhaites émettre quelconque objection. Vu sa tête d’abruti, il s’est probablement contenté de la première s’intéressant un minimum à lui.
Quant au sujet Shizen… Elle se contenta d’hausser les épaules. Chaque chose en son temps, elle était patiente, la Tadaoki. Et puis, rien ne servait de brusquer le tout, elle risquerait que de le faire fuir, si elle se fiait à l’inexpérience qu’il avait avec les femmes, voir même les relations sociales en règle générale. Sans compter qu’à côté, il y avait aussi un certain nécromancien à qui elle faisait les yeux doux, avec comme seul objectif que d’en apprendre un peu plus sur cet art qui l’intéressait tout particulièrement.
Son sang ne fit qu’un tour à la suggestion de sa cadette. Les laisser tous les deux, seuls, à discuter ? Jamais de la vie. Si la raison principale de cette opposition qu’elle avait vis-à-vis de cette idée venait du fait qu’elle se devait au moins de savoir ce qu’ils se partageaient, quelque chose d’encore plus désagréable se fit sentir. Chassant cette idée de sa tête, n’ayant pas besoin que de s’embêter inutilement, elle ne put que soupirer, encore, alors que l’homme venait se saisir d’elles par les épaules, suggérant l’Izakaya, certainement celui où tout avait dérapé, entre eux deux. Un jeu innocent devenu dangereux alors que la provocation faisait un terrible mélange avec l’alcool qui parcourait leur veine, cette journée-là.
Se rapprochant de la porte, elle se devait de réfléchir, et vite. Il était tout simplement hors de question qu’elle se retrouve en public avec ces deux abrutis pour se payer sa tête. Il serait inacceptable qu’elle en vienne à nuire à ce travail des dernières années, ruiner ces apparences qu’elle tentait tant de préserver parce qu’eux seuls avaient le secret pour la mettre hors d’elle. Quelques mudras plus tard, ce fut deux murs de pierre qui surgirent de nulle part, s’interposant entre eux et la porte, mais surtout, entre eux et le reste de l’appartement. Elle venait de les coincer avec elle, sans aucun échappatoire, dans le salon de l’appartement.
- Ça suffit vous deux.
Elle s’était dégagée de l’emprise du Meikyû, faisant quelques pas vers l’avant avant de pivoter, leur faisant désormais face, son regard courroucé passant de l’aîné à la cadette.
- Tu cherches à faire quoi, Sayo ? Me mener la vie dure ? Ton petit air de salope, ça va un temps hein, par contre, à un moment, faut arrêter de déconner. Elle croisa ses bras sous sa poitrine. Ah, c’est vrai, j’oubliais. La vie est tellement injuste, pas vrai ? Bou-hou, petite âme esseulée alors que ton pauvre petit sensei a été mis injustement en prison par les vilains hauts gradés du village. Vieillis un peu, c’est pas en crachant à la face du monde que ça va changer quoique ce soit. J’te l’ai dit, t’avais qu’à pas t’attacher. T’aurais l’air moins idiote.
Un discours qu’elle avait déjà entendu, bien que cette fois-ci, il y avait beaucoup plus de sincérité dans sa voix, accompagné d’un dédain certain. Si elle était fière, en quelque sorte, de ce qu’avait pu devenir la Nara, elle réalisait toutefois que le tout s’était retourné contre elle. Son regard se posa cette fois-ci sur Raizen. Elle n’en avait pas fini. Elle toujours aussi calme, toujours aussi en contrôle, se voyait incendier sa meilleure amie de paroles acerbes et désormais, c’était vis-à-vis l’abruti qui lui servait de colocataire qu’elle dirigeait sa colère.
- Et toi, ça t’amuse, pas vrai ? Tu peux pas, je sais pas, te taire pendant cinq secondes ? Mais non ! Faut que monsieur intervienne, ajoute son grain de sel. Qu’est-ce que tu veux ? Que je raconte que tu t’es infiltré par infraction dans mon laboratoire ? Sayo pourrait facilement donc comprendre qui était-il. Ou alors on parle de la panique qui s’est emparé de toi lorsque tu as réalisé que je pouvais prendre contrôle de ta personne comme bon me semblait ? Ou alors c’est du fait qu’on ait couché ensemble que tu veux parler ? Bah écoute, choisis hein ! Tu sembles en avoir tellement à raconter.
Le tout avait été dit avec beaucoup plus d’agressivité qu’elle ne l’avait cru, signe qu’elle avait perdu le contrôle, encore une fois, ses mots s’échappant de ses lippes sans qu’elle n’ait réellement le temps d’y réfléchir.
- Bah alors, vous attendez quoi pour vous payer ma tête ? Discutez, amusez-vous ! Après tout, y’a que ça à faire, entre ces deux murs de pierre.
Elle s’appuyant contre l’un d’eux, son dos posé contre la solide surface, les bras croisés, alors qu’elle les dévisageait, désormais silencieuse. S’ils souhaitaient s’amuser de la sorte, soit. Elle ne pourrait pas empêcher Raizen de parler ni même empêcher sa meilleure amie que de s’amuser à ses dépens. Au moins saurait-elle ce qu’ils se disaient, quelle information l’autre posséderait la concernant.
En entendant Asami dire un chiffre, Raizen se demanda de quoi elle voulait parler. Pensait-elle à une enchère comme quoi elle était prête à miser 4 verres pour qu’il ferme sa gueule ? En toute sincérité, Raizen se voyait un peu confus au point qu’il fut forcé de prendre un court moment durant lequel il s’absenta de la situation. Ce chiffre devait avoir une signification, un symbolisme quelconque. Après tout, Asami ne disait ni ne faisait rien pour rien.
Dès lors, une once de génie le frappa tandis qu’il se souvenait lui avoir posé une question auquel elle avait répondu que jusqu’à présent, elle avait pensé à le tuer trois fois. Ainsi, bien qu’elle, l’enchère semblait augmenter. Aussi dangereuse soit cette menace, les joues du jeune homme se gonflèrent malgré elles tandis qu’il se retenait de pouffer de rire. Jamais il n’avait vu Asami rager autant. Elle semblait déchainée, hors d’elle-même. Si celle-ci tentait de faire sortir l’animal chez plusieurs individus, elle venait de sortir la chialeuse, l’être qui se plaignait pour tout et rien.
Malheureusement, Raizen souffrait. Non pas que ce qu’elle disait l’atteignait d’une quelconque manière. Après tout, elle semblait motiver à l’idée de lui donner une mauvaise image de sa meilleure amie. Au contraire, Raizen se retenait d’éclater de rire, car il savait que cela allait pousser Asami à arrêter son élan de rage. Ainsi, il s’amusait à contrôler ses joues se remplissant d’air à une vitesse parfois démesurée, signe que ce qu’elle disait était sur le point de le faire éclater de rire.
Dans ce genre de situation, n’importe qui ce serait tiré une chaise tout en se préparant du popcorn pour écouter un tel récit. Du moins, n’importe qui ne valorisant pas sa vie. Digne des comédies musicales légendaires d’Iwa dans lesquels, une quantité phénoménale de femmes se battait pour séduire le fameux Hyûga aux yeux blancs, cette scène captivait Raizen au point où ses yeux se baladaient entre Asami et Sayo. Désireux de ne manquer aucune réaction, bouger ses yeux de droite à gauche était devenu un mécanisme dans lequel son regard rebondissait presque sur celui des deux femmes qui s’affrontaient. Mieux encore, Raizen récoltait de l’information inédite qu’il n’aurait jamais espéré récolter de si tôt sans sacrifier quoi que ce soit. Du moins, c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’Asami éclate la bulle qu’il retenait depuis un bon moment.
En parlant de lui, Raizen avait émis un regard surpris. Pensant s’être sorti de la situation, il fut surpris de constater qu’elle avait suffisamment pété un câble au point d’avouer ce qu’ils s’étaient passé entre eux. Sur le coup, son visage hilare se transforma pour arborer un air concentré qui témoignait de son mécontentement. Après tout, Sayo avait beau être une source pertinente d’information, mais il aurait préféré qu’elle garde privé le fait qu’ils avaient franchi ce pas. Après tout, si plusieurs s’en seraient vantés, Raizen considérait le tout comme un échec dans lequel il n’avait pas totalement gagné. Lui rappelant soudainement à quel point il avait légèrement perdu contrôle lors de ce moment, il fronça les sourcils en préparant sa riposte.
-Je ne vois pas de quoi tu veux parler...
Lui affichant un sourire suffisamment honnête pour paraître sincère, son air provocateur et fendant le trahissait toutefois. Encore une fois, Raizen avait décidé de faire goûter à Asami sa propre médecine. Utilisant le pire moment pour tester la facette hypocrite que Asami avait préalablement utilisée contre lui, Raizen poursuivit en nuançant toutefois ses propos.
-Je suppose que l’effet du poison a peut-être alterné un peu ma mémoire. Dans tous les cas, je te sens un peu nerveuse A-sa-mi.
Se rapprochant soudainement d’elle pour y déposer sa main sur son épaule, Raizen prit le temps de pencher ses lèvres jusqu’à son oreille afin de la réconforter à sa manière...
-Attention, tu es en train de chuter et je pense que tu as oublié d’essayer de me faire tomber avec toi.
-Se retirant tranquillement pour lui faire un clin d’œil, il revint toutefois à la charge en ajoutant une précision.
-Cinq, comme quoi on n’a pas forcément besoin de fils pour pousser quelqu’un à faire ce que nous voulons.
Laissant son sourire se former alors qu’il s’éloignait de son oreille, Raizen savait le genre de réaction qu’allait aller provoquer chez sa colocataire. Pire encore, il osa lui tourner dos, lui donnant ouvertement le défi d’essayer de le faire chuter avec elle pendant que son amie était présente. Après tout, en lui chuchotant ses quelques mots pour éviter que Sayo entend, Raizen y avait camouflé un défi et des menaces.
-Sayo, je pense que Asami n’a pas vraiment dormi la nuit passée. Elle a fait des cauchemars toute la nuit. Je pense qu’elle est angoissée ces temps-ci, je ne sais pas pourquoi. Tu lui excuseras ses manières, j’espère. J’aimerais bien lui dire d’aller dormir pour qu’on aille discuter entre nous, mais elle nous a enfermés...
Faisant toujours dos à Asami, Raizen s’étira de nouveau en bâillant longuement. Tel un chat, il narguait sa proie qui semblait de plus en plus vouloir sa mort. Pire encore, Raizen électrocuta sa main afin de percer un trou dans un des murs qu’elle venait de créer. Indirectement, Raizen lui envoyait un message clair.
-Désolé, mais si on doit rester ici, aussi bien s’assurer d’aérer la place, ça sent un peu le brûlé...
Il y avait une raison pour laquelle le kumojin agissait de la sorte. Peu importe à quel point Asami l’avait insultée, les paroles qu’elle avait proférées à l’égard de son amie semblaient beaucoup plus pesantes. Sans cacher quoique ce soit, il restait curieux de voir la tournure qu’allaient prendre les événements. Après tout, la situation était d’un ridicule captivant dont il se délectait malgré les dommages collatéraux à venir.