Je ne voyais pas vraiment la différence. Que l’on puisse maintenant m’appeler « Kumojin » n’avait pas changé grand-chose. Certes quelques petites modifications notamment dans mon travail, mais en dehors de ça… vraiment pas « grand-chose ». Je ne ressentais ni un sentiment d’appartenance, ni aucune forme de dévotion à cet endroit, à sa communauté. Ce n’était qu’une officialisation… Peut-être cela viendrait-il avec le temps… à voir. Ceci-dit, cela semblait faire « plaisir » à d’autres personnes, comme Akina, par exemple. C’était même la seule à avoir manifesté une quelconque forme de joie. C’était même apparemment plus important pour elle que pour moi… C’était… Bizarre. A mes yeux du moins.

Cela faisait une semaine maintenant que j’avais été intégrée à l’institut, tout se poursuivait parfaitement et mieux encore, j’avais terminé la lecture du conte que m’avait prêté Metaru Reiko. Cela faisait un moment que je n’avais pas vu la jeune femme, nous avions chacune nos occupations et certainement incompatibles, enfin… qui ne nous permettaient pas de nous croiser. Je voulais la revoir pour lui rendre ce livre, discuter éventuellement, et lui demander une ou deux choses. Mais pour ça, il fallait déjà que je sache où, ou comment la trouver. A chaque fois que nous nous étions rencontrées ce fut par hasard, au gré de coïncidences plus ou moins chanceuses.

J’y pensais… A vrai dire il était sans doute plus simple pour elle de me trouver que l’inverse et ne pas l’avoir rencontré de nouveau signifiait donc qu’elle n’avait pas cherché à le faire. Entre mes saignements de nez et l’acquisition de ce « statut », du temps s’était écoulé. Enfin… Ce n’était pas si grave. Ah… Lorsqu’Asami m’avait proposé de me divulguer des informations à son sujet… J’aurais dû accepté. Bon… Je n’avais qu’une chose à faire, compter de nouveau sur ma chance et y aller. Où ?

Je m’étais donc rendue, de mon propre chef à la demeure des Metaru, afin d’y déposer le fameux ouvrage. J’avais frappé, on m’ouvrit. Une femme. Sa mère.

-Bonjour. Dis-je en m’inclinant légèrement. Je... viens vous rendre ça. Désolée pour la tâche dessus… Il y a eu… comme un accident.

Ajoutais-je en me remémorant la scène. J’avais dit quelque chose de particulier qui avait hautement gêné Akina et qui avait craché le café contenu dans sa bouche… Et je m’étais servi de ce livre que j’estimais énormément, par réflexe, pour me protéger du jet brûlant…

-J’aurais voulu le rendre directement à Reiko mais… Je ne sais pas vraiment où la trouver… Du coup… Souriais-je un peu gênée