Petite créature…. kawaï

Pour une fois, le ciel était clément et autorisait la sortie récréative. Yui a pourtant passée sa vie à Mizu no Kuni, sans pour autant en accepter le temps morose et les pluies à répétition, alors le moindre rayon de soleil était une occasion à saisir. Cette matinée de sortie lui permettrait de jeter un coup d’œil au fameux port de Kiri qui semblait faire l’objet de beaucoup de discussion depuis un certain moment. Une petite marinière, une jupe de taille réglementaire ( comprenez légèrement au-dessus des genoux ) et de coquettes sandales, l’ex-major était prête à mener l’inspection, direction l’espace portuaire !

On finissait par s’y faire au climat du village, difficilement pour le cas de la noble Mikan, mais on notait une certaine progression. Elle éprouvait encore certaine réticence au train de vie du shinobi et ses mauvaises habitudes, combien de fois elle n’avait pas grincé des dents en voyant des gamins courir sur les toits et abuser de leurs attitudes. Au palais du seigneur de la brume, les choses étaient différentes, plus surveillés, et la faible présence de ninja là-bas rendait le quotidien plus naturel. Dans un sens, la petite rousse répugnait l’étalage de puissance de certains, à ses yeux, cela présentait un profond irrespect envers la population qui n’avait pas accès à de telles facultés. Mais à Kiri, cela était différant, puisque la moyenne de la population était largement représentée par la classe shinobi, dans ce cas-là, tout semblait naturel…

Après un certain temps de marche, la promeneuse arriva enfin à destination, et commença à déambuler près des quais. L’air marin et la sérénité des lieux lui procurait un bien qu’elle peinait à expliquer. Yui regrettait le fait d’avoir perdu son titre au sein de la garde, le revers de la médaille se fit ressentir les jours qui ont suivis son arrivée à Kiri. Elle était libre. Cela pouvait sembler ridicule, mais elle avait l’impression d’enfin mériter des vacances. Au palais, cela ne s’arrêtait jamais, contrainte à rester professionnelle en permanence, même de son temps libre puisqu’elle vivait sur place. Au village shinobi, la demoiselle restait une inconnue aux yeux de tous et pouvait se permettre de décompresser, ne plus refouler ses sentiments et envies. Au-delà de la stricte et parfois sévère Mikan Yui de la Garde Royale, se cachait une personnalité attendrie et simple, qui savait apprécier les choses insignifiantes comme une bonne brochette de calmar. Qui était au passage délicieux, la rousse retiendra l’adresse de ce restaurateur au port lors de son prochain passage. Pour le moment, tout se passait bien, elle se rapprocha de l’eau et s’installa sur le ponton, les jambes se balançant au-dessus de l’eau.

- Flute !

Un bout de son met tomba et disparu dans les fonds. Une perte tragique qui fut aussitôt compensée par l’apparition soudaine d’une petite masse grise. Des yeux ronds et noirs, un sombre museau et de magnifiques moustaches, un petit phoque alléché par la nourriture se joignait à la fête, sous le regard émerveillé de Yui. L’humaine fixa l’animal dans une sorte de communion silencieuse. Elle céda une autre partie de sa brochette à l’être marin qui manifesta sa joie avec une pirouette après l’engloutissement de son morceau. Cette journée était magnifique !