Descendant les escaliers de la résidence, Yūsaku essayait tant bien que mal de ne faire aucun bruit, afin de ne pas réveiller sa mère. Cette dernière dormait profondément et il n'avait aucune envie de la sortir de ses doux rêves. Habillé et déjà prêt à partir, il comptait se rendre dans une boutique du village, afin de se réapprovisionner en shurikens, ainsi qu'en kunais explosifs. Poussant lentement la porte d'entrée, il la referma doucement, s'engouffrant alors dans les ruelles de Kumo. Plutôt proche de son domicile, cette boutique n'était pas la seule, mais c'est celle qu'il affectionnait le plus et qui avait également le plus de choix. Bien évidemment, se réveiller à une heure aussi matinale, n'avait rien d'anodin. Bien qu'il devait fournir des efforts et se lier aux autres, cela restait encore bien trop compliqué pour lui. Sortir à cette heure, cela lui permettait de ne pas côtoyer trop de personnes et de pouvoir être tranquille. Venir à l'ouverture, était donc le moyen parfait d'esquiver une foule de gens et de devoir faire la queue pour être servi. Son attitude lui pesait réellement, mais il avait été élevé de cette manière, alors fuir les autres, cela semblait naturel pour lui. Encore une fois, le kumojin n'en voulait pas une seule seconde à sa génitrice, qui voulait le protéger. Aujourd'hui, il se devait de faire des efforts, de montrer de la bonne volonté et de changer. Cela risquait d'être long, mais qu'importe, il était prêt à faire ce qu'il fallait pour pouvoir se frayer son propre chemin et ne plus continuer à rester seul et à côtoyer la solitude.
Toujours concentré sur la route qu'il devait suivre, il saluait timidement, d'un simple hochement de tête, les rares personnes qu'il croisait, ne pouvant s'empêcher de baisser les yeux après coup. La boutique n'était plus très loin, l'utilisateur du Kamiton pouvait déjà l'apercevoir et à son grand soulagement, il ne semblait y avoir personne. Soupirant légèrement, content de ne pas avoir eu une mauvaise idée, il se rapprocha alors de plus en plus de la devanture. Malgré tout, il était en avance d'un quart d'heure et il allait devoir patienter un moment avant de pouvoir faire ses achats et de rentrer chez lui par la suite. Un peu inquiet, il décida d'attendre devant, regardant tout autour de lui, essayant de paraître comme quelqu'un d'habitué à voir du monde. Bien évidemment, cela n'allait pas réellement fonctionner comme il le souhaitait, mais qu'importe, il n'avait guère le choix.
Le dos plaqué contre un mur qui faisait face à la boutique d'arme, il attendait, de plus en plus anxieux à l'idée de ce qui pouvait se passer. Malgré ce sentiment pour le moins désagréable, il arrivait de mieux en mieux à cacher ce qu'il pouvait ressentir à l'instant même. Observant à nouveau les alentours, il ne voyait que très peu de monde passer près de lui. Au fond, ce n'était pas de croiser du monde qui lui faisait peur, mais bien d'engager une quelconque discussion avec eux. Le shinobi avait peur de décevoir la personne, d'être pris pour quelqu'un de différent et surtout de se faire manipuler, sans pouvoir se défendre.
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Dernière édition par Raishi Yūsaku le Sam 11 Aoû 2018 - 9:00, édité 4 fois
Mon entrainement avec Sendai Yahiko et Sendai Anzu a permis de mettre en évidence une faiblesse évident : je ne possède aucune arme permettant de contrer le taijutsu. Le Ninjutsu, bien que puissant et polyvalent, est inutile contre un adversaire qui fonce sur vous à toute vitesse. Le temps d’exécution et de création d’une technique sont deux valeurs qu’on ne peut réduire. J’ai longtemps pensé au Fuinjutsu : cet art me passionne et je souhaite pouvoir un jour le maîtriser. Mais apprendre l’art des sceaux me prendra du temps, beaucoup de temps… J’ai d’ailleurs demandé à mes collègues, il y a quelques jours déjà, s’ils connaissaient quelqu’un qui pourrait m’enseigner le Fuinjutsu. De nombreux noms m’ont été donné mais c’était surtout celui Suzuri Akina, qui se répétait le plus. La directrice… J’éprouve une certaine réticence à aller la voir pour une telle chose. Entre son travail et nos positions hiérarchiques respectives, je ne suis pas à l’aise à l’idée de lui demander de venir mon professeur. J’ai donc décidé d’aller voir un certain Meikyû Raizen, Chûnin du village, bien que l’on m’ait dit qu’il ne serait pas facile de lui faire accepter l’idée. A moi donc de me montrer convaincant.
J’ai donc besoin d’une solution plus immédiate et le Kenjutsu s’impose logiquement tant mes techniques sont liées à celles des lames. Mon Kekkei Genkai me donne aussi un avantage considérable dans ce domaine, avantage qu’il serait stupide de ne pas profiter. Qui dit Kenjutsu dit sabre et bien que je sois capable d’en créer un, je n’ai pas assez confiance en ma maîtrise pour créer un sabre de qualité. C’est donc avec cette idée en tête que je me dirige de bon matin vers Takumi Metaru, marchant d’arme des plus renommé dans notre clan. Sa boutique, bien qu’adaptée au grand publique, possède aussi des produits plus très rares et précieux. J’aurai pu demander à un membre du clan, à grand-mère Aya ou à d’autres, de me faire un sabre. Aucun de ceux à qui j’avais pensé n’aurait refusé… mais je n’aime pas trop l’idée. Trop de membres de mon clan ne me voient que comme le noble plus passionné par la politique que par l’art du shinobi. Et je n’ai pas envie que des rumeurs se propagent. Moins les gens en savent, mieux c’est. Takumi est quelqu’un de confiance, il saura garder le silence.
Dans la ruelle à ma droite, j’aperçois la boutique tant recherchée. Plus d’une demi-heure que je me balade dans les rues en quête du fameux lieu, mais elle n’est pas placée sur l’axe principal et ça fait longtemps – très longtemps même – que je ne m’y suis pas rendu. Moi qui voulait arriver en avance… Mais Takumi semble à peine ouvrir son magasin. Il y a bien un client, un risque potentiel de fuite, mais je n’ai pas envie d’attendre plus longtemps. Arrivé au niveau palier, je pousse la porte – qui pousse une petite cloche située en haut à droite – et jette un rapide regard au jeune homme déjà présent.
« –Maître Kenshin ! En voilà une surprise. Qu’est-ce qui me fait l’honneur de votre présence ? –Bonjour Takumi, ça fait longtemps que je ne vous avais pas vu. Je vois que votre commerce se porte toujours aussi bien, à peine ouvert que vous avez déjà un client. –En effet ! Ça doit bien faire… 4 ans ? Que nous ne nous sommes pas vu… une éternité ! Ce jeune homme attendait devant ma porte avant même l’ouverture, pour dire ! Mais ce n’est surement pas simplement pour me saluer que vous êtes venus jusqu’ici. –Non, en effet. Je souhaiterai vous acheter une épée et un Katana, ainsi que des sabres d’entrainements. –Une épée, un Katana et des sabres d’entrainements ? Répète-t-il tout en prenant un air sérieux. –Oui. J’aimerai me mettre au Kenjutsu. –Pardonnez-moi de demander, mais pourquoi ne demandez-vous pas à un membre de votre famille de vous en créer un ? Ils seront d’aussi bonne qualité que les miens, mais vous n’aurez pas à payer. –Ah, c’est bien vrai… Mais voyez-vous, j’aimerai que cela reste entre nous, pour l’instant. Et je sais que vous êtes quelqu’un de discret. Je ne peux à ce moment-là m’empêcher de jeter un rapide client au jeune présent dans la salle. –D’accord. Dans ce cas, permettez-moi de vous inviter à aller par là-bas regarder ce que je possède. Faites-vous une idée, je reviens dès que j’ai fini de servir mon premier client.
J’acquise d’un hochement de tête puis part observer les produits que le Metaru propose.
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Silencieux. Adossé contre le mur faisait face à la fameuse boutique, le kumojin attendait patiemment, étant tout de même un peu anxieux. En observant autour de lui, il remarqua alors un homme se rapprocher du lieu qu'il convoitait et en pousser la porte. Interrogatif, Yūsaku décida à son tour de rentrer, d'un pas lent et peu décidé. Ce n'était pas la première fois, qu'il venait ici, mais ce n'était pas pour autant un habitué de cet endroit. Lors de son passage en tant que Genin, il avait rendu une petite visite au gérant de la boutique pour recevoir un présent. C'était un cadeau de sa génitrice et il s'en souvient comme si c'était hier. En tout cas, il se sentait un peu plus rassuré dans cette boutique déjà visitée, en plus de cela, il n'y avait qu'un seul autre client. Pas de quoi l'effrayer, mais peut-être de le pousser une nouvelle fois à fuir le regard de cet étranger et à regarder les différentes armes. Essentielles pour tout shinobi qui se respecte, c'était d'ailleurs pour pouvoir se ravitailler que le jeune Raishi avait décidé de quitter la maison à une heure si matinale. Lui, il serait bien resté chez lui, à s'entraîner avec sa mère, mais il devait s'ouvrir aux autres. Cette petite sortie allait lui permettre d'engager un premier contact avec les personnes qu'il allait pouvoir croiser. Pour lui, le plus dur n'était pas de rencontrer des gens, mais bien de pouvoir communiquer avec eux. Solitaire depuis sa naissance, il allait devoir pourtant converser avec le vendeur et propriétaire de cette boutique.
Sans aucun mot, il se gratta un peu la tête, avant de déambuler entre les différentes collections d'armes, laissant les deux personnes discuter entre elles. Laissant clairement une certaine distance, il ne pouvait cependant s'empêcher de regarder dans leur direction par moment. Non, il n'écoutait pas réellement ce qu'il disait, enfin en tout cas ne le faisait pas "exprès". En voyant que le gérant revenait vers lui, il arrêta brusquement ce qu'il était en train de faire et se rapprocha alors du comptoir. Un peu plus détendu en voyant une silhouette, un visage un peu plus "amical", son regard se dirigea alors vers celui de son interlocuteur et pour la première fois de la matinée, il ne fuyait plus.
« Bonjour, je suis à la recherche de kunais explosifs et de shurikens, il m'en faudrait trois de chaque, s'il vous plaît. »
Posant un regard amical et souriant sur le jeune utilisateur du Kamiton, il s'empressa alors de répondre à la demande du jeune shinobi, avant de lui poser ce qu'il désirait sur le comptoir.
« Pour un jeune homme aussi poli, c'est avec grand plaisir. Oh attends un peu... tu es le fils de Yasue, je me trompe? Ta mère est une bonne cliente, mais tu devais l'ignorer. Je suis plutôt physionomiste et je me souviens de t'avoir vu il y a quelques temps maintenant, peu après ton ascension en tant que Genin. Je m'épate des fois de me rappeler d'autant de choses. »
Un rire s'échappa alors de la bouche du vendeur, qui semblait en effet très bien se rappeler de lui, ce qui n'avait rien de banal. Avec le nombre de clients qu'il devait avoir par jour, il avait un certain mérite. Acquiesçant alors d'un simple hochement de tête, il donna l'argent nécessaire à son interlocuteur, avant de se saisir de ses objets. Remerciant alors le commerçant, Yūsaku se tourna près à sortir de la boutique, lorsque son regard croisa celui de l'inconnu. En se remémorant la conversation de cet homme avec le vendeur, il se souvint alors qu'il était ici pour acheter un katana. Sans vraiment savoir pourquoi, sortir de cet endroit n'était alors plus sa préoccupation première. Un peu anxieux, ne voulant pas le faire fuir ou même le déranger, le kumojin s'approchait alors doucement de l'homme. Ce dernier était plus âgé que lui, sans pour autant atteindre la quarantaine. Sa curiosité, son envie de faire des efforts et de se construire en tant qu'homme prenait le pas sur sa peur, sa solitude.
« Bon..jour, je m'excuse de vous déranger, mais il m'a semblé entendre que vous aviez besoin d'un sabre... Êtes-vous un shinobi? »
Prenant un peu de distance, sans trop s'éloigner, il espérait sincèrement ne pas tomber sur quelqu'un de froid et qui n'aurait aucun scrupule à l'envoyer dans les roses. Ce premier pas envers cet homme signifiait beaucoup pour le ninja, qui s'ouvrait pour la première fois à quelqu'un de totalement inconnu. Attendant une réponse, son anxiété semblait peu à peu prendre le dessus, tout comme sa peur, craignant sa réaction.
Tout autour de moi s’étalent des rayons où sont disposés diverses armes, seulement protégés de l’air libre par le verre les scellant. Kunai, Shuriken, Nunchaku, Kama… toute arme composée de fer est présente dans cette boutique. Une caverne remplie de trésors… des trésors tous issus de notre clan. En voyant cette scène – qui n’est en rien exceptionnelle puisque tout le quartier se compose de boutiques comme celles-ci, bien qu’aucune ne lui arrive à la cheville – on comprend mieux d’où vient notre richesse. Notre fortune n’a fait que croître de manière exponentielle ces dernières années, jusqu’à rivaliser avec celle de la vieille noblesse civile du pays. En plus de l’argent, nous possédons aussi le pouvoir : la Raikage étant une Metaru. Des décisions qui sont prises au niveau régional jusqu’aux petites mains qui produisent les biens de consommations, bon nombre passent maintenant par notre clan. En quelques années, le clan Metaru a su étirer sa toile sur tout le Pays de la Foudre. Le clan avant tout.
Arrivé à l’endroit indiqué, je fais face à des étendages muraux de katana. Tant le présentoir que l’espace entre chacune des pièces et les sabres en eux-mêmes sont des signes de leur valeur. Certaines pièces ne sont pas adaptées au combat. Lames trop fines, gravures trop profondes, fourreaux inadaptés. Ce sont de somptueux sabre pouvant servir lors de cérémonies et uniquement à cet effet. Tout sabre ayant une garde ou « tsuba » décorée ou percée est également trop fragile pour résister aux chocs. Même très légère, la moindre fioriture peut s’avérer être une faiblesse.
Mon regard se pose sur une lame au manche blanc et rouge. La garde, bien que très légèrement gravée, ne semble pas être affaiblie. La lame parfaitement dessinée semble être de première qualité. Une pièce de qualité supérieure.
C’est alors que le jeune homme occupé plus tôt avec le gérant vient à ma rencontre. Gêné, il s’excuse de me déranger et me demande si je suis un shinobi. Méfiant, je laisse un léger silence s’installer avant de répondre.
« –Bonjour jeune homme. Je suis en effet un shinobi de Kumo, à la recherche d’un sabre. Et toi, qui es-tu ? »
A peine eut-il le temps de donner son nom qu’intervient le gérant. Son air soucieux me fait comprendre qu’il connaît ce jeune homme.
« –Maître Kenshin ! Ne vous en faîtes pas pour lui, je connais bien sa mère, il ne vous attirera aucun ennui. Je connais bien sa mère, c’est une bonne cliente à moi, une amie même.
Bien que léger, je fais confiance au jugement de Takumi et décide de lever ma garde.
« –Je comprends. Dans ce cas, je recommence. Bonjour Raishi Yusaku, je m’appelle Kenshin Metaru, genin de Kumo. Je recherche en effet une lame pour me mettre au Kenjutsu. Et toi ? Quelles sont les raisons de ta présence entre ces murs ? »
Anxieux. Honnêtement, la réponse de cette personne qu'il soupçonnait être un shinobi, l'inquiétait grandement. D'ordinaire, il se serait contenté d'un simple échange avec le marchand, avant de sortir au plus vite de la boutique. Cependant, il savait pertinemment qu'il n'avancerait pas dans la vie, s'il ne changeait pas sa manière d'être. Bien que tout cela allait demander des efforts importants, il n'avait guère le choix. En questionnant l'inconnu, il faisait un premier pas timide vers le changement qu'il aimerait tant obtenir. N'osant pas regarder fixement l'homme dans les yeux, son regard se portait sur tout ce qui pouvait se trouver autour d'eux, attendant une quelconque réponse de la part de son interlocuteur. Au moins, même s'il répondait négativement ou d'une manière froide et sans véritable envie de discuter, cela lui aurait tout de même permis de faire un premier pas encourageant.
Après quelques secondes, la discussion débuta. Méfiant, cela se voyait qu'il se posait des questions sur Yūsaku, il est vrai qu'aborder un inconnu de cette manière n'était peut-être pas la meilleure façon. Un peu gêné de l'avoir dérangé, il écoutait alors attentivement les paroles de ce dernier. Visiblement, après l'intervention du marchand, il semblait plus enclin à faire les présentations et à entamer une discussion. Metaru Kenshin . Au départ, rien ne semblait le choquer ou le faire réagir, mais en réfléchissant quelques instants, il se rendit compte que l'homme devant lui était un utilisateur du Kinton. Une capacité spéciale qui permettait à la personne de maîtriser le métal. Un pouvoir sans aucun doute très puissant et qui intriguait quelque peu le shinobi. Comme quoi, on pouvait tout à fait être solitaire, mais intéressé par l'histoire du village et par ses quelques clans. Laissant son anxiété et sa peur d'aller vers l'autre, il se sentait bizarre et avait envie de poursuivre cette discussion, sentant au fond de lui, que Kenshin ne semblait pas être quelqu'un qui de mauvais ou de manipulateur, après tout, ils suivaient la même voie.
« Enchanté de vous connaître, Kenshin. Bien que je ne sois pas ici depuis longtemps, je sais que vous appartenez au clan Metaru. Vous êtes donc capable de maîtriser le métal, ça paraît vraiment incroyable. »
Lentement, cette barrière, ce souci d'aller vers les autres, semblait brisée. Pour la première fois, il n'avait pas envie de prendre ses jambes à son coup et de se sentir honteux. Certes, le fait que le gérant de l'établissement le connaisse, cela simplifiait beaucoup les choses. En effet, ce dernier savait donc qu'il était digne de confiance et semblait même l'apprécier. Soupirant légèrement, le jeune Raishi se mit à sourire sans vraiment s'en rendre compte sur le moment, avant de reprendre ses esprits et de se gratter une nouvelle fois la tête, gêné. Apparemment, Kenshin cherchait une lame, car il souhaitait se mettre au Kenjutsu, ce qui expliquait à présent sa venue dans ce lieu qu'il connaissait bien.
« Je vois… Pour moi c'est différent, je suis ici pour me ravitailler. »
Yūsaku montra le contenu de son sac au membre du clan Metaru, avant de le refermer et de le déposer un peu plus loin. Une fois son acte accompli, il attendait une réaction de son interlocuteur. Cette journée prenait une tournure bien différente de ce qu'il aurait pensé, mais qu'importe, le positif était au rendez-vous.
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Dernière édition par Raishi Yūsaku le Mer 8 Aoû 2018 - 13:07, édité 1 fois
«– Enchanté de vous connaître, Kenshin. Bien que je ne sois pas ici depuis longtemps, je sais que vous appartenez au clan Metaru. Vous êtes donc capable de maîtriser le métal, ça paraît vraiment incroyable. »
Pas difficile de comprendre que j’appartiens au clan Metaru lorsque je me présente sous le nom de Metaru Kenshin… Cet adolescent est… étrange. Mettons ça sur le compte de l’anxiété et de la timidité plutôt que sur celui de son intelligence. Après tout, j’ai déjà vu paraître les plus grands génies pour de véritables idiots lorsqu’ils perdaient leurs moyens.
C’est la première fois cependant que je rencontre un tel personnage, qui plus est un militaire. Certes il existe tous les types de caractères, mais si l’armée a bien une force c’est de transformer leurs éléments pour les faire rentrer dans le moule. La timidité disparaît souvent d’elle-même… Mais le shinobis ne sont pas une armée comme les autres. Notre entrainement n’a rien avoir avec celui des autres soldats : à part pendant les cours et les tournois, jamais nous ne nous entrainons ensemble. Des équipes sont très tôt constituées. Formées de trois membres : un chef et de élèves, elles le restent souvent jusqu’à la mort du chef ou de l’un des élèves.
Malheureusement pour moi, étant donnée mon application tardive dans ma formation aucune équipe ne m’a été assignée. Peut-être qu’aucune ne voulait d’un homme de 30 ans, bien trop vieux pour éveiller toutes les capacités d’un jeune et incapable d’égaler leur vitesse de progression. Qu’importe le temps que cela prendra : seul ou non je réussirai.
« –Maîtriser le métal n’est pas plus incroyable que de maîtriser la glace, le feu ou tout autre art. »
Pas de fausse modestie ici, je pense sincèrement qu’il n’y a pas de maîtrise qui surpasse les autres. Il n’y a que des shinobis qui en surpassent d’autres.
Le jeune homme explique qu’il est venu ici pour travailler. Un rapide coup d’œil derrière lui me permet de voir les kunaï explosifs et les shurikens qu’il vient d’acheter. Le parfait attirail du petit shinobi.
« –Tu es venu ici pour refaire ton stock après une mission ? Il est difficile de trouver meilleure qualité qu’ici. Je me retourne vers le gérant pour terminer ma commande. –Que pouvez-vous me dire sur ce sabre ? –C’est une lame de première qualité, taillée pour le combat ! Les fleurs gravées sur la garde et le fourreau le rendent esthétiques, mais la qualité du métal ainsi que le forgeron qui la fabriquée en font une arme d’exception. C’est un katana de première main, qui n’a pas de nom, bizarrement. –Etrange en effet… il est peu commun qu’un créateur ne nomme pas sa création. »
J’avais prévu un peu de temps avant mon entrainement pour acheter mes deux futures armes et aller les tester… mais avec le contretemps causé par le Raishi, l’épée sera pour une autre fois.
« –Je vais prendre le Katana. Je comptais prendre une épée en plus d’un sabre, mais j’ai déjà perdu trop de temps. Jeune homme, que dirais-tu de t’entrainer avec moi ? Ainsi le temps perdu ici se transformera en tant gagné lors de l’entraînement. »
Effort. La lumière du jour devenait de plus en plus forte, au fur et à mesure que le kumojin discutait avec le membre du clan Metaru. Pour la première fois, il se sentait un peu en sécurité en face de cet homme plus âgé que lui, qui suivait tout comme lui, la voie du shinobi. Ce n'était qu'un début et pourtant, sa génitrice serait fière de cet exploit, de cet effort fourni par son fils, de se lier aux autres, de quelque manière que ce soit. Un peu intimidé par cette personne plus âgée et surtout si étrangère. Après tout, il ne connaissait que très peu de choses sur lui, ce qui lui suffisait amplement, en tout cas pour l'instant.
Visiblement, Kenshin semblait un peu pressé par le temps, ce qui gênait un peu Yūsaku qui n'avait pas l'intention de lui faire perdre du temps, il voulait juste faire un pas vers les autres. Désolé de lui avoir fait perdre du temps, il ne savait pas vraiment comme se placer vis-à-vis de cela. Malgré ce fait, son interlocuteur ne semblait pas non plus irrité par cette perte de temps. Un comportement qui prouvait alors qu'il était plutôt patient et que cela était sûrement dû à son âge avancé. Bien évidemment, il n'était pas si vieux que cela, mais devait tout de même avoir dix ans de plus que le jeune Raishi. Cela lui importait peu, car le souci n'était pas de connaître son âge exact, mais de se faire pardonner pour la gène occasionnée. Baissant un peu le regard, il avait la ferme intention de s'excuser auprès de lui. Le jeune utilisateur du Kamiton s'en voulait vraiment du problème qu'il avait engendré et ne savait plus vraiment comment régir à ce contexte pour le moins complexe.
« Je... suis désolé, je ne voulais pas vous faire perdre du temps, c'est juste que c'est compliqué pour moi et que... »
Avant même qu'il ne puisse finir sa phrase, Kenshin lui proposa de s'entraîner avec lui. Ayant perdu du temps à discuter, il voulait en regagner en s'entraînant directement après avoir franchi la porte de la boutique. Une bonne idée et surtout une parole qui rassurait légèrement le jeune shinobi, qui se sentait déjà un peu mieux et "moins" coupable. Essayant de sourire, il observa ensuite son aîné.
« Si cela peut me permettre de me faire pardonner, je suis d'accord. En plus de cela, je comptais moi aussi m'entraîner après ma visite dans cette boutique, cela tombe bien. Sur ce... je vous suis, vous devez certainement connaître des endroits idylliques pour faire un peu d'exercice, non? »
Rassuré, son inquiétude disparaissait peu à peu, laissant la place à un sentiment plus agréable. Cet entraînement allait lui permettre de voir ce qu'il allait pouvoir mettre en œuvre face à cet homme et gagner en expérience. Bien qu'il s'agit d'un combat amical, Yūsaku est prêt à tout pour montrer qu'il n'est pas faible et qu'il peut montrer des choses intéressantes. Déterminé, il ne tarda pas à prendre son sac rempli d'armes de jets, prêt à suivre son interlocuteur. Pour la première fois, il allait pouvoir s'entraîner avec quelqu'un d'autre que sa génitrice et ce n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire.
Je n’ai pas pour habitude de me servir des gens, vraiment pas. Mais pour une fois je vais faire une exception. Le temps me manque cruellement, temps qui n’aurait pas dû me manquer si ce jeune homme n’avait pas été là à m’en faire perdre. De plus, je suis curieux de connaître ses capacités. Je ne connais ni clan ni famille qui porte ce nom… Qui sait, peut-être aurai-je une agréable surprise ?
Des excuses, encore des excuses… C’est agaçant, mais je n’en laisse rien paraître. C’est un timide ; un adolescent en manque de confiance en soi. Inutile de le brusquer et de lui faire perdre le peu de confiance qu’il a réussi à acquérir depuis qu’il s’est approché de moi. Après réflexion, Raishi accepte ma proposition, avouant qu’il comptait lui aussi s‘entrainer une fois ses achats effectués. Une pierre deux coups.
« –Sur ce... je vous suis, vous devez certainement connaître des endroits idylliques pour faire un peu d'exercice, non ? –En effet jeune homme. Je me retourne vers le gérant et me penche légèrement. –Je vous remercie pour votre aide Takumi. Pouvez-vous me faire livrer le sabre au domicile familial ? Voici votre argent. –Vous en êtes sûr jeune maître ? Vous n’êtes pas obligé… –Tout travail mérite salaire. C’est la moindre des choses que de payer au juste prix votre dur labeur. Je reviendrai un de ces jours prendre une épée. Passez une bonne journée. –Merci, à vous aussi. Et à toi aussi Raishi ! Soyez prudent lors de l’entrainement. »
Cette dernière mise en garde m’est tout autant destiné qu’elle ne l’est à l’adolescent. Le gérant craindrait-il que nous nous blessions lors de l’entrainement ? En tout cas, il semble vraiment tenir à ce jeune homme. Ou peut-être à sa mère … ?
Je me dirige donc vers les terrains d’entrainements du village au nord, en veillant à ce que mon adversaire du jour ne perde pas ma trace. Une fois arrivé, je choisis un terrain vide – ils le sont presque tous vu l’heure – et pose mes affaires en bordure.
« –Bien. Commençons par quelques échauffements afin de réveiller nos corps. Ensuite nous entamerons le combat. »
Puis, après quelques tours de terrains et d’exercices visant à chauffer nos muscles et nos articulations, l’heure de l’affrontement a sonné. Puis que mon adversaire semble tant douter de lui, lui faire commencer le combat peut-être une bonne idée. Cela lui permettra d’avoir la main, tout du moins au début. Je l’invite donc à se placer en face de moi, puis recule jusqu’à ce qu’une vingtaine de mètres nous sépare.
« –A toi l’honneur de commencer. »
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Avertissement. Avant de se diriger vers le lieu ciblé, le gérant de la boutique qui avait sûrement entendu la discussion entre les deux hommes, leur demandait d'être prudent. Une inquiétude qui n'avait pas lui d'être, mais c'est le geste qui comptait à ce moment précis. Souriant légèrement suite aux paroles de ce dernier, il le salua une dernière fois d'un geste timide de la tête, avant de suivre Kenshin. De toute manière, le but des deux kumojins n'était pas de se blesser, mais bien de pouvoir s'entraîner et de se rassurer sur leurs capacités respectives.
Tout au long du trajet qui menait au terrain d'entraînement, Yūsaku se posait énormément de questions sur son futur adversaire. Il ne connaissait rien de lui, ni de ses forces, mais qu'importe c'était exactement la même chose dans l'autre sens. Déjà très concentré et motivé, il gardait une certaine distance avec le membre du clan Metaru, l'observant parfois quelques secondes. L'heure n'était plus à la discussion et le silence régnait entre les deux hommes. Le jeune Raishi quand à lui faisait déjà le vide dans son esprit, afin de se préparer mentalement à l'affrontement. Ce dernier s'en voulait vraiment d'avoir gaspillé le temps précieux de son interlocuteur et allait tout mettre en oeuvre pour se rattraper de ce qu'il avait pu causer.
Il ne suffit que de quelques petites minutes pour arriver à l'endroit désiré. L'espace était inoccupé, ce qui n'était pas une mauvaise chose, bien au contraire. Rien de bien surprenant, l'heure était tout de même très matinale et peu de gens s'entraînait si tôt. L'hôte du combat invita le shinobi du village caché des Nuages à s'échauffer avant, histoire de ne pas se blesser bêtement et de transformer ce banal entraînement en séjour prolongé à l'hôpital. Sans un mot, il hocha simplement la tête tout en restant à distance de son adversaire du jour, commençant alors deux trois exercices basiques afin de réchauffer ses muscles. Après quelques mouvements, il se positionna en face de Kenshin à sa demande.
« Je vous souhaite un bon combat. »
Le début de l'affrontement n'allait plus tarder. En position, Yūsaku resta quelques courtes secondes les yeux fermés, avant de passer soudainement aux choses sérieuses. Le jeune homme allait donner le maximum, il semblait impossible pour lui de décevoir à nouveau son interlocuteur et lui faire perdre encore plus de temps en ne combattant qu'à moitié. Chargeant alors le membre du clan Metaru, il effectua des mudras ayant pour conséquence l'apparition de petites lames de papier qui se dirigeait rapidement vers ce dernier. Le combat débutait doucement, il ne servait à rien de mettre toute sa puissance ou toutes ses techniques d'un coup. Cela permettait aussi de déstabiliser un peu Kenshin et de voir ses réactions, ses réflexes.