Avec l'arrivée de son nouveau Tsuchikage et les tensions nouvelles avec Tetsu no Kuni notamment, Iwa a décidé de renforcer ses défenses avec notamment un mur d'enceinte solide pour la ville. Cependant, les carrières les plus proches ne contiennent pas des granits de suffisamment bonne qualité pour construire le meilleur des murs, un barrage infranchissable pour tout être malintentionné. C'est bien plus à l'ouest qu'un nouveau filon a été découvert d'un granit d'excellente qualité qui permettrait de créer la plus solides des murailles. Votre objectif est d'accompagner et de protéger les ouvriers mineurs et tailleurs de pierre, dirigés par Kadaro Paelli, un homme assez étrange mais particulièrement érudit sur l'art de la stéréotomie, l'art de tailler la pierre.
Prenez cependant garde, ces terres se situent assez loin d'Iwa et quelques tribus de guerriers y séjournent, et ces derniers ne sont pas des plus accueillants envers les étrangers. Vous devrez ainsi vous assurer que rien ne se passe mal dans les négociations entre Kadaro-san et les chefs des tribus, un accord de passage devant également être conclus.
Vous devrez finalement vous assurer que tout se passe bien sur le trajet du retour de la première caravane, de simples gardes s'occuperont des protections pour les suivantes.
Un nouveau matin se levait sur Iwa, et comme à mon habitude j'étais à la fenêtre de ma maison. Littéralement sur la fenêtre, à vrai dire, adossé au cadre et un pied dans le vide. La veille au soir j'avais reçu un message, un ordre de mission pour être plus précis, qui me demandait de prendre contact avec un homme du nom de Kadaro Paelli pour aider à la construction du mur d'Iwa. De ce que j'avais compris, cette mission serait en grande partie de la protection, que nous devrons fournir à cet homme lors de ses négociations avec d'autres tribus à travers Tsuchi. Je me demandais si cet ordre de mission m'avait été spécialement délivrée, au vu de mon comportement lors de la prise de fonction du Tsuchikage. J'avais clairement fait part de mon désir de vengeance envers Tetsu, frôlant un incident diplomatique qui aurait pu me valoir la vie. Je n'avais pas encore eu l'occasion de m'excuser auprès du Yondaime, mes émotions avaient clairement obstrué mon jugement, mais il semblerait que mes paroles n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd.
Un sourire étira mes lèvres alors que les premières lueurs de l'aube pointaient à l'horizon. Si cela avait été fait de manière volontaire, je dirais que notre Kage était un homme fort intelligent. Ayant pour mission implicitement d'aider à construire la défense de Tetsu pouvait être une manière de tempérer mes élans, et de m'assigner à sa manière de voir les choses. C'est à dire, que notre but premier était de protéger Iwa, et non pas de rentrer en vendetta. Bien que celle-ci ne quittait pas ma tête. Je soupirai brièvement, avant de commencer à préparer mes affaires. Et c'est à dire, comme à l'accoutumé, pas grand chose. Quelques vivres de quoi subsister quelques jours sans avoir à m'inquiéter du repas, ma faux, et moi-même. Une fois fait, je regardai une dernière fois ma maison, avant de sortir du bâtiment et de me diriger vers les portes du village. Là-bas, je rencontrerai mon deuxième camarade pour cette mission : Shin. Je l'avais vu au tournoi des Genin, et j'avais été étonné de ses capacités. Etonné et désireux d'en apprendre plus. Cette mission serait peut-être l'occasion d'en apprendre plus sur lui.
Mes pas foulaient le sol du village de la Roche alors que je me rapprochais du point de rendez-vous. Il avait été décidé de partir tôt le matin, car la route s'avérait longue. Il était inutile de partir trop tard, sous peine de s'arrêter de manière prématurée pour établir un campement la nuit. Le soleil se levait à peine, mais j'étais déjà arrivé sur le lieu de la rencontre, marchant d'un pas tranquille. Une partie du message concernant cette mission spécifiait que Kadaro-san était étrange, et je me demandais à quelles bizarreries il pouvait s'adonner, mais je supposais sans mal que nous n'allions pas tarder à en connaître la teneur. Une fois que tous les protagonistes furent arrivés sur place, je saluai Shin et je pris la parole afin de me présenter à celui que nous devrions protéger pendant ces négociations et pendant tout le voyage.
-Je me présente, Konran Tenzin. J'ai été affecté à votre protection durant ce voyage avec mon camarade. J'espère que tout se déroulera pour le mieux...
Je n'avais pas grand chose d'autre à dire, en réalité. Je me doutais bien que si cette mission avait lieu, c'était en grande partie parce que les choses avaient peu de chance de se passer "bien". Il ne fallait pas trop espérer de ce côté là. Mais avec Shin et moi-même, peut-être réussirions nous à faire en sorte que tout se passe de la meilleure des façons. Il le fallait. Pour la défense d'Iwa.
Nouvelle journée, nouvelle mission. Cette fois-ci, c’était une mission d’escorte et de protection, quelque chose qui était déjà plus dans ses cordes qu’une quelconque mission de babysitting ou de rénovation. Il prépara sa sacoche après avoir pris un petit déjeuner et une bonne douche, puis enfila sa veste sombre, prenant la direction du point de rendez-vous sans plus attendre. De ce qu’il avait cru comprendre il avait rendez-vous avec un autre Genin, un assimilateur de vent. Il avait entendu parler d’un énergumène de ce genre au tournoi, et se demandait s’il s’agissait là de la même personne, ce qui, en l’occurrence, était bel et bien le cas.
Une fois sur place, il répondit au salut de la personne visiblement bien plus jeune que lui, tandis qu’il observa le convoi, l’inspectant calmement du regard, cherchant une trace de piège ou quelque chose comme ça. Sait-on jamais après tout. Il soupira un peu, ne constatant rien d’inhabituel, puis reporta son intention sur son camarade et le client. Il bailla un peu et regarda alors devant lui.
- On sait qu’on ne risque rien pendant une petite partie du trajet, donc je propose de commencer à utiliser une technique sensorielle quand nous auront passé ce point afin d’économiser du chakra. Si besoin, je m’occuperais de l’éradication des menaces.
Il s’étira ensuite calmement et grimpa sur la caravane, s’asseyant en tailleurs et commençant à méditer calmement, laissant donc manifestement la suite à son camarade, n’étant pas vraiment doué pour la discussion. Il garda les yeux clos, faisant ainsi le vide dans son esprit dans le but de.. Et bien laisser le temps passer plus vite dans un premier lieux, et mieux focaliser son esprit sur le combat s’il devait en avoir un. Il rouvrit alors les yeux calmement en regardant la route, le convoi ayant entamé le trajet durant sa méditation. Il sorti alors un parchemin et libéra un nuée d’oiseau zombie, qui tournèrent en cercle autour d’eux, dans le ciel. Il observa ensuite le jeune Genin l’accompagnant, se demandant bien s’il saurait se débrouiller en situation de combat réel. Enfin, il verrait bien le moment venu de toute façon, il n’avait juste pas envie de se retrouver avec un poids dans les jambes, ce qui serait problématique. Espérons seulement qu’il est capable de s’adapter à une situation d’attaque surprise.
Mon partenaire de mission ne semblait à priori pas des plus sociales, il répondit en me saluant simplement alors qu'il inspectait le convoi que nous allions devoir protéger. Il soupira ensuite, semblant satisfait de ce qu'il avait pu voir, ou ne pas voir en l'occurrence étant donné qu'il était facile de comprendre ce dont il était à l'affût. De mon côté, j'analysais le comportement de notre client, et je ne pus que rapidement constater ce qu'on entendait par "étrange" en parlant du dénommé Kadaro. Il se frottait la main gauche avec sa main droite, et un sourire plus qu'aimable flottait sur son visage. Je me retins de froncer les sourcils face à son expression qui me mettait mal à l'aise, et à la place je tournai mon regard vers le chemin qui nous attendait. Shin prit la parole et proposa qu'on commence le chemin et qu'en cours de route, lorsque les choses seraient un peu moins sures, qu'il lance une technique de sensorialité pour éviter de nous faire surprendre en chemin. C'était intelligent, et j'étais content de savoir que mon camarade possédait des facultés sensorielles. J'en possédais moi-même, mais je commençais à peine à les développer.
Mon camarade s'étira, puis monta sur l'une des caravanes pour s'y asseoir et méditer. De mon côté, je me mis à l'autre bout du petit convoi pour surveiller les alentours. J'avais pris exactement la même position de méditation que mon camarade, joignant mes mains en faisant le vide à l'intérieur de moi. Une fois que nous eûmes passés la zone sécuritaire où nous ne risquions rien, j'inspirai, et lorsque j'expirai je relâchai mon chakra dans le vent pour détecter les présences qui se trouvaient sur une distance moyenne autour de nous. De son côté, Shin libéra un groupe de corbeaux morts qu'il réanima grâce à ses techniques nécromanciennes qui s'envolèrent pour couvrir une large zone. Une technique qui serait certainement bien plus efficace que la mienne. Mais cela importait peu. De son côté, j'entendis Kadora-san ricaner à la vue des corbeaux morts qui surplombaient le ciel à la recherche d'ennemis.
-Hu hu hu ! Des corbeaux morts, hu hu. Je me demande si ce serait possible d'engager des cadavres de tailleur de pierre hu hu.
Je fis abstraction de la bizarrerie de notre client et me concentrai sur ma mission. Je gardai ma technique pendant plusieurs longues minutes, avant de rapidement me rendre compte que nous étions suivis par quelqu'un. Il était sur la gauche du convoi, mais ma technique de perception était loin d'être assez précise pour que je le localise précisément. Je ne savais pas non plus si il était seul ou accompagné. Mais je ne voulais pas attirer son attention en tentant de le localiser avec mes yeux. Je me levai en m'étirant de la manière la plus naturelle possible, baillant même, puis rejoins mon camarade d'un pas tranquille. Les problèmes commençaient-ils déjà ? Peut-être faudrait intervenir assez rapidement. Mais je ne doutais pas que mon coéquipier ait remarqué au moins la présence de l'individu qui nous suivait. Je me rapprochai donc de lui, tranquillement, avant de lui exposer mon plan en parlant de manière tout à fait anodine.
-Je pense que nous avons déjà été repérés, et quelqu'un nous suit. Au moins une personne, sur notre gauche. Je suppose que tu as déjà plus d'information ?
Lui laissant le temps de me répondre, et potentiellement de me renseigner sur d'éventuels autres poursuivants, j'acquiesçai de la tête et lui exposai mon plan.
-C'est rapide, cela fait à peine une heure que nous sommes en chemin. S'il est seul ou peu nombreux, je propose qu'on arrête le convoi, et qu'on s'en éloigne tous les deux. S'il attaque, cela nous permettra de savoir qui est sa cible. L'un de nous ? Kadora ? Le convoi tout entier ? Cela nous donnera déjà une idée globale de ces gens veulent. Si ils sont plusieurs, c'est plus prudent qu'on reste et qu'on attende à mon avis.
Résumé:
Tenzin lance sa technique de détection et découvre qu'au moins une personne dans les alentours immédiats nous suit après environ une heure de route. Il fait comme si de rien était, et rejoins Shin pour lui expliquer sa stratégie.
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Shin ouvrit calmement les yeux quand il fût perturbé par l’arrivée de son corbeau, regardant le reste du « troupeau » tourner autour d’un point en mouvement. La question était simple… Amis ou ennemis ? De ce qu’il voyait, il libéra alors une technique simple et connue de bien des ninjas, le kage bunshin, envoyant l’un de ses clones inspecter les lieux discrètement. Un groupe de bandits, une petite dizaine, visiblement à moitié organisé. Ils étaient au courant d’une façon ou d’une autre du passage de ce convoi, mais visiblement, ils n’étaient pas préparer à ce qu’il soit accompagné de deux shinobi. Il prit ensuite la parole calmement.
- Aucun des deux. Ce n’est qu’un petit groupe de bandit lambda, mon clone sur place va s’en occuper.
Aussitôt dit, aussitôt fait, le clone effectua une série de signe et un véritable soulèvement de terre fusa vers le groupes, sous forme de pieux rocheux se déplaçant tel un raz-de-marrez. Le groupe fût tout simplement décimé, à l’exception d’un seul homme qui n’avait perdu que l’usage d’une jambe, broyée par l’attaque. Le clone ramena par la suite l’homme, que Shin observa calmement. Il avait des questions à lui posé.
- Bon… Comment savez-vous pour ce convoi… Qui vous envois ?
Pas un son, pas une réponse, si ce n’est un simple grognement énervé. Shin soupira et plissa le regarda, se leva, il écrasa avec son pied la jambe brisée du bandit, lui arrachant un hurlement de douleur. Mais rien, toujours pas de réponse. Il fallait s’en douter ceci dit. Il devrait donc passer aux choses sérieuses. Il prit un kunai à sa ceinture et le planta dans l’articulation du coude droit de l’homme, faisant ensuite levier, ce qui fit gicler un peu de sang sur le visage de Shin, tandis que l’homme hurlait de nouveau en se débattant. Il exécuta ensuite une petite technique.
- Je disais donc…
Il fit un mouvement circulaire avec le kunai planté dans la chair de l’homme, sec, générant un bruit d’os brisé et de chaire déchirée peu agréable, ne perturbant en rien le nécromancien. Il appuya sur sa jambe en miette avec son genou droit pendant ce temps, les larmes montant aux yeux du bandit, des larmes de rage, de peur et de douleur. Il arracha ensuite le kunai sous l’absence de réponse, ce qui énerva légèrement le nécromancien, qui se mit à découper un morceau de chaire sur le torse de l’homme qui se débattait en hurlant. Il attrapa ensuite un citron qu’il avait dans sa sacoche, d’origine là pour faire un repas, et l’ouvrit en deux, emballant un morceau dans l’aluminium, il le remit dans sa sacoche… Mais l’autre… Il le pressa, au-dessus du morceau sanguinolent du torse de sa proie. Il hurla de plus belle tandis que le jus de citron coula sur sa chaire mis à nue, manquant de tourner de l’œil sous la douleur, Shin le gifla. Il reprit ensuite sa question. Le bandit parla, de façon saccadée, briser. Kotarou Shinsuke… Un garde du village de la Roche qui avait manifestement vendu cette information aux bandits, et pas qu’à ce groupe. Shin relâcha alors l’homme et essuya ses mains, ainsi que son visage, satisfait de l’information.
- On en fait quoi ? Je l’achève, ou on l’embarque avec nous pour le mettre en prison une fois au village ?
Mon coéquipier lors de cette mission semblait être assez solitaire, et refusa les deux alternatives que je lui proposais. Visiblement, comme je m'y attendais, le bandit n'était pas seul bien au contraire. Il y avait un petit groupe d'une dizaine d'individus, mais il était impossible de savoir ce qu'ils comptaient faire et pourquoi. Ce qui était certain, c'était qu'ils désiraient attendre, n'ayant certainement pas prévu que des shinobis de la Roche accompagnent le convoi. Mais qui savait s'ils comptaient s'attaquer juste au convoi, ou à Kadora ? Le capturer ? Ou juste s'approprier ce que le convoi comportait ? Il semblait que cela n'intéressait pas énormément Shin. Il décima le groupe de bandits en une seule attaque qui fit trembler le sol, m'informant sans peine qu'elle était d'une sacrée envergure. Une attaque de zone dévastatrice. Il utilisait le doton et les cadavres, là où j'utilisais le vent et chérissais la vie. Peu de choses semblaient nous rapprocher à priori. Et pour ne pas arranger les choses, son Kage Bunshin ramena un des bandits, surement le seul survivant du groupe, avec une jambe brisée.
Je supposai rapidement que si le clone était de retour avec un bandit, c'était pour poser des questions. Mais je ne m'attendais pas réellement -voir réellement pas- à ce qui allait se passer ensuite. Pour faire simple, Shin tortura purement et simplement ce bandit jusqu'à ce qu'il avoue que l'un des gardes de notre village avait vendu la mèche à un groupe de bandits. Et ils n'étaient peut-être pas les seuls. Cependant, la manière dont mon camarade avait obtenu ces informations m'avait fait grincer des dents, et crisper les poings de colère. Je n'avais rien dit, pour ne pas faire croire au bandit que j'étais de son côté, mais lorsque ce dernier put enfin avoir du répit et que mon équipier pour cette mission me demanda ce qu'on ferait de lui, je lui lançai un regard colérique et réprobateur. C'était la manière la plus simple et directe pour lui faire comprendre mon désaccord avec ses méthodes. D'une voix sèche je lui répondis alors.
-On le ramènera vivant au village. En attendant, je vais l'attacher et le laisser dans le convoi. Et la prochaine fois, je préférerais que tu me laisses gérer la situation.
Se faisant, je pris le bandit en charge et l'emmenai à l'intérieur d'un des convois. Je bandai sa jambe et recouvrai son corps avant de l'attacher fermement et le laissai quelque part dans un des convois. Dans l'état dans lequel il était, il y avait aucune chance qu'il se réveille tout de suite. Et même lorsqu'il serait en état, vu ses blessures, il ne pourrait rien faire avant un bon moment. Lorsque je m'assurai qu'il était bien ligoté et qu'il n'irait nul part, je remontai sur le haut du convoi, passant à côté de Shin sans lui accorder un regard. Notre petit groupe avait continué son chemin comme si de rien était, et il y avait fort à parier que les témoins de cette scène étaient peu nombreux. Je repris ma position de méditation, tentant d'oublier les cris du bandits qui résonnaient encore quelque part dans mon coeur. Je me concentrai sur le vent qui glissait sur mon visage et je regardais le paysage passer tandis que les environs étaient encore calmes. Pour l'instant. Si on en croyait le bandit, ils n'étaient pas les seuls et il y avait fort à parier qu'on allait essuyer d'autres attaques. Mais en attendant, je regardais là où on allait, nous enfonçant dans le Pays de la Terre.
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Le jeune nécromancien ne s’attendait pas vraiment à l’approbation de son partenaire, ce n’était qu’un enfant après tout. Il aurait était naïf de croire qu’il aurait eût un meilleur traitement au sein du village pour obtenir des informations, loin de là. Il secoua calmement la tête et observa l’assimilateur de vent, calment, prenant la parole par la suite.
- Tu es encore jeune et naïf. Quel sort pense-tu qu’il aurait eût une fois au village pour obtenir ces informations ? Crois-moi, je parle par expérience.
Il redressa alors sa veste et son manteau, montrant son torse et les signes évident de tortures, dont certaine ne datait pas de plus de quelques mois, période durant laquelle il était encore emprisonné au sein des prisons de la Roche. Il savait en effet de quoi il parlait, l’ayant lui-même vécu jadis. Le village ne se gênait pas pour user de torture afin d’obtenir des informations, et il était prêt à parier que c’était le cas des deux autres villages cachés. Il remit par la suite son manteau et laissa son collègue, se fichant éperdument qu’il accepte ses méthodes ou non, là n’était pas la question. Il voulait simplement faire comprendre à cet enfant que la vie d’un shinobi n’était pas tout beau tout rose, bien au contraire. Il semblait avoir du mal à comprendre qu’ils étaient des armes avant d’être des humains, et une arme à t’elle des scrupules à blesser quelqu’un ? Non. Aucun.
De toute manière, il ne fallait pas rêver, les bandits ne se seraient pas gêner pour faire de même afin d’obtenir une information liée à l’ouverture d’un coffre ou quoi que ce soit du genre. Ceux prétendant le contraire était bien trop naïfs pour leurs propres biens. Il s’assit en tailleurs par la suite et s’alluma une cigarette calmement, ses oiseaux continuant leurs travails de surveillance, tandis qu’il gardait un œil sur le groupe de cadavre volant. S’il voulait prendre la main sur les opérations la prochaine fois, soit, mais qu’il ne lui demande pas de faire quoi que ce soit. Il voulait prouver à Shin qu’il pouvait gérer la situation sans violence, chose dont il ne doutait pas. Malheureusement, c’était aussi la solution la plus longue, et le shinobi de la Roche n’avait pas vraiment envie de passer plus de temps que nécessaire sur cette mission. Après tout il était une machine à tuer, pas un baby-sitter.
Il aspira alors une grande bouffée de cigarette et la recracha par la suite calmement en regardant le ciel, se disant que depuis sa période mercenaire, les choses n’avaient pas tellement changées mine de rien. Il était libre, certes, mais était-ce seulement de la liberté ? Servir le village de la Roche, ou pourrir en prison le restant de ses jours… Le choix était certes évident, pour lui en tout cas, mais pouvait-on vraiment appeler ça de la liberté ? Non, c’était plus une échappatoire, une illusion. Il venait même parfois à se demander si la liberté n’était pas un beau mot inventé par l’homme.
Il était clair que nous n'étions pas d'accord sur certains points, comme l'attestait son mouvement de tête de gauche à droite réprobateur de mon partenaire de mission. Il ne semblait pas plus que ça affecté par ce qu'il venait de faire, et semblair même penser que c'était quelque chose de normal. Il prit la parole suite à ce que j'avais dit, me traitant de naïf et accusant ma jeunesse face à ma réaction. Avait-il raison ? Auraient-ils écopés de la même punition au village ? Je n'en étais pas si sûr, et même si c'était le cas, c'était au village d'en juger. De les juger. Surtout qu'à l'heure actuelle, la seule chose dont nous étions sûrs, c'étaient qu'ils voulaient s'attaquer au convoi. Rien ne disait qu'ils comptaient causer des dommages irréparables, ou des dégâts humains. Et vu la facilité avec laquelle Shin s'était débarrassé de ces malfrats, je doutais qu'ils représentaient une réelle menace. Cependant, comment m'y serais-je pris moi-même ? Je ne savais pas réellement à vrai dire. Mais les laisser en vie, bien que pas en mesures de nous suivre, me semblait être une alternative acceptable.
Néanmoins, pour illustrer ses propos, il redressa ses vêtements pour me laisser voir les cicatrices et les stigmates qui parcouraient son corps. Et si j'en croyais ses mots, il était assez évident qu'il avait fait parti de ces détenus à qui on avait tenté d'extorquer des informations. Je soupirai en détournant la tête. J'allai ligoter notre passager clandestin, considérant les informations qu'il venait de m'apporter pendant quelques secondes, avant de remonter. Avant de continuer mon chemin, j'adressai quelques mots à mon coéquipier.
-Je suis peut-être jeune, mais je suis loin d'être naïf.
Je n'avais pas besoin d'en dire plus, ces mots n'étaient pas pour convaincre mon partenaire de ce que je pensais de ma personne. Je savais que la vie de shinobi n'était pas toute rose, et je ne prétendais pas le contraire pour faire joli. Mais j'avais la certitude qu'il y avait parfois d'autres moyens de conclure les choses. Je me repositionnai là où j'étais plus tôt, me remettant en position de méditation. L'odeur de cigarette de mon coéquipier me parvint en une légère brise, mais je n'y prêtai guère attention, préférant me replonger dans ma technique. Laissant diffuser mon chakra dans l'air, je remis en place ma technique de sensorialité. Pendant plusieurs heures, alors que nous nous dirigions vers l'ouest et vers la première tribu de guerriers, rien ne se produisit. Mais à quelques kilomètres de notre premier arrêt, une nouvelle perturbation dans l'air vint m'alerter. Un nouvel intrus. Il nous suivit pendant quelques minutes, mais chose étrange, cette fois-ci les corbeaux de Shin ne réagissaient pas à la présence de l'intrus. Il était seul, et il se déplaçait silencieusement à travers la forêt qui nous bordait. Si j'en croyais l'absence de réaction des cadavres là-haut, je pariais que ce dernier dissimulait son chakra. Je regardai autour de moi, faisant mine d'effectuer un contrôle de routine avant de continuer ma méditation. Néanmoins, en promenant mon regard aux alentours, j'avais vu un reflet étrange à travers les arbres.
Soupirant, je détendis mes muscles au maximum afin de relâcher la tension et pouvoir bouger rapidement. Puis d'une puissante impulsion de vent, déclenchant une bourrasque dans le sens contraire à mon sens de déplacement, je fonçai vers l'intrus qui était caché derrière un arbre, et avant qu'il n'ait pu réagir, je lui assénai un coup de faux transversale, m'arrêtant pile avant son cou. Ma faux avait tracé un sillon dans le tronc de l'arbre, mais au moins cela avait eu le mérite d'arrêter net notre traqueur. Il avait utilisé une technique de camouflage en dissimulant son chakra, mais prit de peur il avait laissé tomber sa technique. Révélant un homme jeune -et je dirais même un adolescent au vu de sa pilosité complètement inexistante-, qui avait l'air néanmoins costaud pour son âge, arborant un tatouage tribal sur son épaule gauche représentant de manière assez artistique un ours. Il portait un haut à manche courte, un short lui arrivant aux genoux et des sandales aux semelles souples. Cela expliquait son déplacement tout de même relativement silencieux. Cependant sa réaction craintive me faisait penser que ce n'était pas un combattant, mais ses compétences étaient certainement uniquement portées sur l'espionnage et la traque. Lorsque la surprise fut passée, un air de défi crispa son visage. Il tenta vainement un coup de poing vers mon plexus que je bloquai facilement avant de mettre son bras dans son dos et de le menacer de manière plus claire avec ma faux sur sa gorge.
-Reste calme, je ne suis pas là pour te tuer. Pas nécessairement. Et tu ne m'as pas l'air d'être un combattant. Je suppose que tu es un espion de la tribu dans laquelle nous nous dirigeons, je me trompe ?
Aucune réponse. Cependant il n'avait pas tenté autre chose. Je patientai quelques secondes, mais désireux de ne pas perdre de temps, j'intimai à mon otage de revenir au convoi avec moi. De retour sur le toit des véhicules, maintenant toujours l'adolescent costaud sous ma faux, je repris d'un ton plus serein, souhaitant le mettre en confiance.
-Nous nous dirigeons vers ta tribu si je ne m'abuse. Mais nous avons été attaqués par des bandits en chemin. Si tes compétences avaient été un poil moins efficaces, tu serais certainement mort à l'heure qu'il est. Pourquoi as-tu été envoyé ?
-Pourquoi des shinobis accompagnent ces gens qui veulent traverser nos terres, si ce n'est pour nous menacer ? Répondit-il d'un ton hargneux.
-Tu sembles ne pas avoir écouté ce que je t'ai dit. Nous avons été attaqués par des bandits. Ce qui veut dire que si nous n'avions pas été présents, ces gens -comme tu les appelles- auraient été en danger. Comptiez-vous nous attaquer, vous aussi ?
Nouvelle absence de réponse. Peu importait. Je n'insistai pas. Nous arriverions bientôt au village, et nous avions un otage que nous pourrions utiliser comme argument pour débuter les discussions et les négociations. Cette tribu était-elle hostile au village de la Roche ? Ou étaient-ils simplement désireux de protéger leur territoire ? C'était quelque chose à évaluer. Je l'attachai, lui aussi, mais le gardai à mes côtés jusqu'à ce qu'on arrive à la tribu en question, dont j'ignorais le nom. J'allai à l'encontre de Shin pour l'informer de tout cela.
-Il dissimulait son chakra. C'est certainement un très jeune membre de la tribu vers laquelle on se dirige, mais ce n'est pas un combattant. Nous pourrons l'utiliser comme monnaie d'échange, et profiter de découvrir si ce village est hostile à Iwa.
Le but était de découvrir s'ils nous étaient hostiles, bien évidemment, et non pas de susciter leur rancune. Mais ça, je n'avais pas à le dire à Shin, en tout cas je l'espérais. Nous arrivions au premier point de contrôle. Les carrosses ralentirent, alors qu'il était de plus en plus évident que nous pénétrions sur le territoire d'un des clans de guerriers.
Résumé:
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Le jeune nécromancien soupira d’ennuis. Il était plus que sûr que cet homme aurait était torturer au village. Après tout il était bien renseigné, et avait également intercepté le convoi, enfin du moins tenter de le faire, relativement tôt durant le parcours. Le reste du trajet ne posa pas de soucis, jusqu’à ce qu’ils tombent sur un autochtone. Comme convenu, il laissa donc son camarade gérer la situation. Il était assez surpris, non pas par ses capacités ou autre, mais bel et bien par la faux. Lui aussi était amateur d’Ikokujutsu ? Intéressant. Il se prépara cependant quand ils arrivèrent vers la zone à risque. Après tout, ils n’avaient pas vraiment d’information sur ces tribus, aucune garantie qu’elles ne se montreraient pas hostiles.
Il se prépara alors, si besoin était, il massacrerait ces tribus. Homme, femme, enfant… Sans distinction. Il avait déjà fait ça par le passé, pour le compte des mercenaires, alors qu’est-ce que ça changeait ? La seule différence aurait été que c’était cette fois pour le village de la roche. Il fit craquer sa nuque d’un mouvement de tête vers la droite, fixant l’horizon en invoquant sa faux, la posant sur son épaule en soupirant. Il n’aimait pas vraiment ça, mais il savait.. Il savait qu’en rejoignant le village de la roche, il resterait une arme. Il savait qu’il serait potentiellement amené à commettre d’autres atrocités au nom de la roche. Tout cela n’était pour lui qu’une habitude malsaine qu’il avait prise, celle de tuer, encore et encore, sans distinction.
Il attendit alors qu’ils arrivent au village, toujours suivit par cette nuée de corbeau décharnés, comme un mauvais présage, la mort suivant Death. Il n’avait que faire que son art effraie les gens, à vrai dire, c’était même une des capacités intéressantes de la nécromancie. La peur s’installant dans le cœur des hommes en voyant leurs morts revenir et se retourner contre eux. Parfois, ça permettait de clôturer un combat avant même qu’il ne commence, ce qui épargnait du temps, et des vies. Enfin, normalement. Par le passé il devait massacrer même ceux se rendant, alors bon.
- Dire qu’à l’époque, on aurait simplement rasé ces tribus… Ça fait bizarre d’être dans le camp des « gentils » pour changer… J’entends encore dans mes oreilles le hurlement des femmes se faisant violer… Les pleure des enfants… Je sens encore l’odeur du sang des hommes mêler au bois bruler des maisons, ce gout ferreux dans ma bouche… Je ressens encore la chaleur des braises sur mon visage, le sang sécher sur ma peau…
Il soupira et posa sa faux contre le sol, s’y appuyant en regardant l’horizon d’un regard vide, reprenant son récit calmement. Sa voie devenait vide, comme si ce récit se faisait par automatisme. Mais il n’en était rien. Il se disait qu’il était normal que le Genin sache avec quel genre de monstre le village l’avait mis.
- Tu vois Tenzin… Tu n’étais pas encore né que j’apprenais à tuer, à soutirer des informations par la force, à obéir aux ordres… Pendant que tu faisais ta vie… Moi j’étais sur les champs de batailles, je tuer pour obtenir ma ration. Je torturais mes propres frères d’armes selon le désir de mes chefs pour survivre. Pendant que certains se font nourrir et compter des histoires par leurs parents, moi j’essayais de me souvenir de leurs visages. J’avais peur de les revoir, qu’ils voient quel genre de monstre, de démon, leur fils était devenu.
Comme convenu, Shin n'intervint pas lorsque j'interceptai l'espion qui nous suivait. Il ne fit absolument aucune remarque par ailleurs, même si je remarquai son regard vers ma faux. Ce que je compris quelques secondes plus tard lorsqu'il invoqua sa faux à son tour. Peu de gens se battaient avec une faux, mais c'était un art, une passion à vrai dire, que m'avait transmis mon père. Assimilateur de feu, lorsqu'il se battait, le feu dansait autour de lui, accompagnant chaque mouvement de son arme. Je soupçonnais mes parents d'avoir été particulièrement forts en tant que shinobis, même si ils ne l'étaient plus lorsque j'étais enfant. Tout du moins aussi loin que je puisse m'en rappeler. Quant à moi, je dansais avec le vent, tranchant l'air de ma faux avec légèreté et rapidité, là où les coups de mon père étaient intenses et brûlants. Mon père qui avait disparu, ainsi que ma mère, il y avait de cela sept ans maintenant. Je ne savais pas où ils étaient à présents, et j'aspirais à les retrouver, mais je devais devenir plus fort pour se faire. Je me demandais comment Shin se battait avec la sienne. Mon prisonnier quant à lui ne pipait mot depuis quelques minutes, après que je l'eus ramené avec nous. Pourtant, je le voyais jeter des regards inquiets vers le ciel, là où se promenaient librement des cadavres de corbeaux qui n'avaient rien de sympathiques. Un très léger sourire étira mes lèvres.
Si je n'aimais pas ses méthodes, il fallait avouer que la nécromancie de mon camarade avait ses avantages. Non seulement il était capable de faire des détections de larges zones, mais il bénéficiait de la crainte que les Morts soufflaient aux Vivants. Cet art méconnu n'était pas apprécié de beaucoup d'hommes, et il devait certainement avoir des vertus préventives. Ou du moins, c'est ce que me chuchotait la réaction de l'adolescent face à la nuée dissuasive. Un peu avant que nous arrivâmes au premier village, Shin prit à nouveau la parole, et ses mots étaient aussi sombras que le pelage des oiseaux qu'il avait invoqué. Mon visage se rembrunit à nouveau, n'appréciant pas ce qui se disait. De son côté, comprenant rapidement qui des deux shinobis qui l'accompagnaient était le plus sombre, le pauvre gamin regarda rapidement derrière lui en direction de Shin avant de détourner les yeux. Et bien qu'il faisait de son mieux pour ne rien montrer, je percevais les fins tremblements qui l'animaient à présent.
-Être un assassin ne fait pas de toi quelqu'un de moins naïf. La tienne est juste plus sombre. Et si c'est ce qui t'inquiète pour moi, ne t'en fais pas. Je n'ai pas eu le luxe de me faire compter des histoires pendant mes années à errer dans le désert brûlant de Kaze, ou de me faire nourrir dans les bas fonds de Rokkusu avec autres choses que des coups de pieds, voir bien pire. Mais je m'accroche au visage de mes parents, parce que je ne serai pas une marionnette toute ma vie. J'ai mes propres objectifs.
Je les retrouverai, coûte que coûte. Lee-sensei était partie après la mort du Sandaime, faisant fi de son statut de shinobi de la Roche pour aller aider à travers le monde. Et notamment à Kaze, faisant don de ses capacités de guérison pour aider les plus démunis. De là-bas, elle m'envoyait des lettres pour me tenir au courant de ce qu'elle entendait à propos de l'époque où j'étais parti. Peut-être trouverait-elle quelque chose qui me rapprocherait d'eux. En attendant, je continuais mon entraînement et les missions. Et nous finîmes par arriver au village de l'adolescent. Ce que je compris bien vite lorsque nous arrivâmes dans un grand camp abritant plusieurs maisons de fortunes, leurs locataires arborant tous le même tatouage à l'épaule gauche similaire à celui du jeune garçon : un tatouage tribale accompagné d'un ours. Et si j'avais cru que le costaud qui rentrait dans l'adolescence à mes côtés avait mangé quelques bols de soupes en trop, ce n'était rien comparé aux adultes du coin. Ils faisaient tous au moins deux têtes de plus que moi, et je pouvais vous assurer que je n'étais pas petit.
Sans crier gare, Kadora-san sortit du couvert des convois et s'avança vers l'entrée du village. Très rapidement, une délégation d'hommes et de femmes s'avancèrent vers nous. Ils étaient au moins cinq, et avaient l'air pour le moins menaçant. Si c'était de par leur taille ? Oui, très certainement en effet. Néanmoins, je n'étais pas impressionné pour autant. Je m'avançai aux côtés de Kadora -qui avait le même air étrange que lorsqu'on s'était vu aux portes du villages, frottant le dessus d'une de ses mains avec l'autre- accompagné par notre invité surprise. L'une des femmes, qui était à la tête du groupe et tout aussi immense que ses homologues masculins, jeta un regard en direction de l'adolescent avec un air réprobateur. Ce dernier rentra sa tête dans ses épaules, évitant le regard de la femme qui darda ensuite ses yeux vers moi.
-Relâchez immédiatement Yuza. Je ne le répéterai pas deux fois.
-Il a été surpris en train de nous filer, et qui sait ce qu'il comptait faire. Vous n'êtes pas en mesure de faire de telles demandes, j'en ai bien peur. Cependant, vous pouvez nous dire pourquoi il nous espionnait ?
Je m'adressais à la femme car c'est visiblement elle qui menait la danse dans ce village. Et même si il n'y avait que cinq personnes en face de nous, je sentais que la tension était devenue lourde, me faisant soupçonner qu'il y avait plus de personnes qui attendaient un faux pas de notre part. Totalement inconscient du danger, Kadora s'avança vers la femme en gloussant. Cela était déjà étrange en soit, mais cela l'était encore plus lorsque la main de la femme en question faisait presque deux fois la taille de la tête de l'insouciant.
-Huhuhu, vous êtes aussi belle qu'un diamant, mademoiselle ! Comment vous appelez-vous ? dit-il en tentant de prendre sa main gigantesque entre les siennes.
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Le shinobi siffla alors, l’un des corbeaux vint se poser sur son épaule, tandis qu’il observa la nuée macabre qui semblait calme, indiquant la non-présence de danger, en tout cas, pas détecter. Mais vu le niveau de cette technique, si une personne en échappait, il devait être fort. Enfin, en tout cas plus que lui. Dans tous les cas, il observa la scène avec un soupire d’ennuis, voilà que la mission prenait du retard… Il se pinça la lèvre inferieur en claquant un peu sa faux au sol, fixant les personnes présentes.
- Loin de moi l’idée de vous dérangez, mais on a d’autres tribus à visiter avant la tombée de la nuit… Je serais plus que ravis de vous laisser ici faire connaissances avec ces dames après ça, mais pour le moment, je n’ai pas spécialement envie de prendre plus de temps que nécessaire sur notre mission.
Il redressa sa faux et la posa sur son épaules opposer à celle où se tenait l’oiseau mort, tandis qu’il semblait clairement s’impatienter. Il n’avait pas envie du tout de perdre son temps sur cette mission manifestement. Il faut dire que les missions d’escortes n’étaient en général pas les plus palpitantes qui soient. L’ennui total jusqu’à la rencontre d’un ennemis, puis de nouveau l’ennui… Tout son corps était aux abois, tout son être était en alerte, en attente d’un évènement, où il devrait frapper. Sa posture faisait bien comprendre qu’il n’avait aucun intention de faire du mal au village, mais qu’il n’hésiterais pas une seule seconde à absolument tous les massacrer s’ils venaient à faire une bêtise, tel que tenter une attaque contre eux ou leurs clients. Dans tous les cas, il devait très certainement être intimidant, voir dissuasif, vu la horde de mort manifestement sous son contrôle volant au-dessus d’eux, en croassant par moment. Une nuée plumée, aussi mortel que décharnée.
Les annonciateurs de morts… Shin pouvait aisément passer pour l’un d’eux, avec ses airs sombres, sa aux et les morts à sa suite. Mais qu’en était-il vraiment ? Seul lui et son village le savait. Il n’était pas un cavalier de l’apocalypse, pas plus qu’un apôtre de la mort. Simplement un démon dans un corps d’homme. Un monstre dans un monde sans pitié. Une nouvelle fois, un soupire traversa ses lèvres, faisant légèrement craquer sa nuque sur le côté, il s’avança, prenant de nouveau la parole. Il observa le petit groupe se tenant devant eux, sans broncher, toujours aussi calme.
- Nous somme une délégation d’Iwa, envoyé afin d’escorter cette homme et négocier avec vous un laisser-passé vers les carrières de granit plus à l’Ouest. Nous voulons simplement une autorisation afin de pouvoir pacifiquement utiliser cette source de roche pour notre village.
Shin ne semblait pas très enclin à entendre que Kadora face ses preuves en tant que gentleman, et alors que la femme à la tête de a tribu reculait face aux avances du sculpteur, mon camarade prit la parole. J'étais plutôt d'accord avec ses propos, même si j'aurais tout de même aimé savoir pourquoi ils avaient envoyé l'adolescent nous espionner. Certes, nous étions rentrés sur leur territoire, mais une négociation aurait pu s'entamer s'ils étaient directement venus à notre encontre. Un corbeau sur l'épaule et la faux sur l'autre, Shin ne dégageait aucune animosité mais le message était assez clair. Pour ma part, je n'avais besoin d'avoir l'air menaçant ou fort, je préférais largement passer inaperçu quand je le pouvais. L'iwajin qui m'accompagnait reprit donc la parole, exposant les faits de la manière la plus simple qui soit. La femme nous regarda alors d'un air méfiant, plissant les yeux. Kadora-san reprit alors la parole.
-Huhuhu, je me présente Kadora Paelli, huhu. Comme l'a dit ce charmant jeune homme, nous voulons juste passer par vos terres huhu.
-Tch. Et pourquoi on vous laisserait passer, hein ? intervint un des hommes du groupe.
-Pourquoi pas ? dis-je alors d'un ton innocent.
Dans le même temps, je fis un mouvement de faux dans la direction du dénommé Yuza, et je tranchai les liens qui le retenaient captif. Etonné, il tourna la tête vers moi, avant de rejoindre les hommes de sa tribu. Il se posta ensuite juste derrière la femme qui menait le débat, ce qui me fit me demander si ils étaient apparentés. La guerrière me regarda quelques instants, puis hocha la tête avant de se retourner vers l'intérieur du village, suivi par ses guerriers. Cela ressemblait à une invitation, et je pénétrai à l'intérieur du village à la suite de Kadora-san. Elle s'assit ensuite à une table, et Kadora l'y rejoint, et pendant quelques minutes, ils discutèrent des possibilités qu'offraient ce granit, d'échanges, et autres points de négociations. Ne prêtant guère attention à tout ce blabla, j'observais les alentours. Très rapidement, je remarquai que l'homme qui avait prit la parole plus tôt nous regardaient avec un air hargneux. Je plissai les yeux à son encontre, et il soutint mon regard pendant quelques secondes avant de partir pour se rendre je ne sais où. Pendant ce temps, Kadora se leva de sa chaise avec un sourire ravi aux lèvres, et si j'en croyais son expression, nous pouvions continuer notre route. Je hochai la tête en direction de la femme, et la remerciai avant de me diriger à nouveau vers le convoi.
C'était à présent l'heure de passer au second village. Celui-ci n'ayant pas posé trop de problèmes, j'espérais que les deux autres seraient tout aussi facile à convaincre que ce dernier. Le fait que j'ai capturé un des leurs avait surement joué dans la balance, tout aussi bien que les faux et les corbeaux morts que nous apportions avec nous avaient certainement dissuadé ces gens. Tant mieux. Cependant j'avais un mauvais pressentiment. La sensation que nous n'en avions pas terminé avec ce village, et que les deux autres ne se passeraient pas aussi bien que celui-ci. Mais j'attendais de voir. Le vent me murmuraient ses craintes à l'oreille, et je les écoutais, restant sur mes gardes. Mais il fallait continuer d'avancer si nous voulions mener à bien notre programme.
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C’était facile, peut-être même un peu trop à son gout d’ailleurs. Enfin, s’il pouvait éviter des combats inutiles, il ne s’en plaindrait pas donc bon, tout bénef au final non ? Bah, ce ne serait certainement pas aussi aisé dans les villages à venir, peut-être même qu’il devrait en raser un des deux afin d’assurer la prospérité de la roche. Il préfèrerait négocier, mais bon, parfois les gens peuvent être très têtus. Infiniment têtu. Dans tous les cas, il ne serait pas surprenant que cela se passe différemment. Il regarda ensuite son collègue.
- Si le prochain est un peu trop dur à traiter, je peux éventuellement créer une technique dissuasive. Ca nous permettra au moins d’avoir un argument… Détonant, si je peux dire.
Détonnant, il serait surpris s’il savait à quel point le mot serait bien utilisé dans ce cadre. Après tout, on parlait là de taupes explosives camouflées sous la surface du sol, donc bon, autant dire que si le village prenait les armes, il y aurait un sacré paquet de mort avant même la première attaque. Au moins assez pour que le reste réfléchisse à deux fois avant de s’en prendre aux convois. D’un autre côté, c’était vraiment une bonne idée ? Non pas qu’il aurait des remords à tuer des villageois, au contraire il n’en avait rien à faire, mais les routes seraient très certainement endommagées après ça, donc ils perdraient un temps fou à réparer tout ça… Un profond soupire s’échappa de ses lèvres tandis qu’il réfléchit à plusieurs solutions, de la plus pacifique, à la plus radicale. La plus simple, à la plus compliquée… En y repensant… Peut-être que son armure à elle seule serait assez intimidante pour que les villageois rebelles décident au final de ne rien faire. Il faut dire que cette armure n’était pas des plus agréables à regarder, et qu’elle imposait pas mal. Après tout on parlait là d’une armure composée d’ossements… quelque chose dont le commun des mortels avait une peur bleue.
La manipulation des morts… Un art encore peu connu, et qui en effraie plus d’un de par son côté ésotérique et contre-nature. Lui avait toujours fricoter avec la mort, depuis aussi loin qu’il s’en souvienne.. Donc ça ne le dérangeait pas du tout, au contraire, il avait même trouvé un usage pratique à ses techniques de nécromancie au quotidien. Surveillance de sa maison, domestique etc… Un véritable musée des horreurs selon certains, même si ceux-là ne se fient qu’aux rumeurs, vu que sa domestique.. Et bien à par le fait que sa peau était très pâle, elle ressemblait à une humaine parfaitement normale.
Je crus voir l'ombre de la méfiance sur le visage de Shin lorsque, visiblement, les négociations s'étaient finies un peu plus rapidement que prévues. Il semblait tout aussi dubitatif que moi, et ce n'était pas étonnant. "Trop facile" devait-il se dire. Et c'est exactement ce qui me venait en tête. Mais nous n'avions pas forcément le temps de nous attarder sur le sujet. Nous reprîmes la route, Kadora ayant l'air particulièrement satisfait de ses négociations. Certainement avait-il eut le prénom de la demoiselle qu'il s'était évertuée à draguer malgré leur différence de carrure qui en aurait dissuadé plus d'un. Je ne savais pas si je devais me frapper le front de la paume de ma main, ou si je devais éprouver ne serait-ce qu'une once de respect pour sa ténacité téméraire. Sur le trajet en direction du second village, Shin se rapprocha de moi pour me faire part de projets pour les villages suivants. Il parlait de techniques dissuasives, mais n'était-il pas déjà en train d'accumuler les techniques dissuasives ? Sa faux, sa horde de corbeaux, et maintenant des mesures...détonantes avait-il dit ? Je haussai un sourcil, puis haussai les épaules.
-Si ça les empêche de faire quelque chose de stupide, pourquoi pas.
De mon côté, je n'avais pas de techniques de ce genre. L'affinité fûton était une excellent affinité pour l'offensive, et d'une moindre mesure pour la défensive, mais en ce qui concernait les pièges et autres choses de ce genre, elle était à peu près inutile. Mais le trajet reprit et nous nous dirigeâmes tranquillement vers la deuxième tribu. Contrairement à tout à l'heure je décidai d'économiser mon chakra et de laisser le repérage à notre nécromancien. Je doutais que le clan des Ours -comme je l'avais surnommé dans ma tête à cause du tatouage qu'ils arboraient tous- refasse une tentative d'espionnage de si tôt, et je doutais que d'autres personnes soient en mesure de contre-carrer la technique de détection de mon camarade. Pour ma part, je récupérai des forces. Je sentais que le reste du voyage n'allait pas être aussi paisible que ce que nous avions eu jusqu'à présent. Et comme pour confirmer ce que je pensais déjà, Kadora-san prit la parole.
-Huhuhu, le clan des Tigres des Montagnes huhu. On approche, mais eux ne sont pas tendre huhu, ils ne répondent qu'à la violence huhu.
-Il ne manquait plus que ça...
Tout dépendait du nombre, mais si nous nous retrouvions à nous battre contre un village, je pressentais qu'on ne serait pas trop de deux pour y faire face. Surtout si le dit village en question comprenait des éléments prometteurs. Mais Shin était visiblement plus doué que moi pour mener des négociations un peu plus...musclées disons. Je le laisserais faire volontiers si besoin. Mais je ne comprenais pas le comportement de Mr.Paelli, riant devant la possibilité que les choses se passent mal. Avait-il oublié la raison de sa précense ? Les ouvriers que nous devions protéger ? Je ne sais pas, je ne pense pas, mais je n'avais pas particulièrement envie de le découvrir non plus.
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Shin écouta la conversation d’une oreille attentive. Des sauvages hein ? Bah, si c’était le cas il n’aurait qu’à tous les décimer. Il fit légèrement craquer sa nuque et fixa droit devant lui, la nuée de corbeau ayant toujours l’air de suivre le convoi, mais sans vraiment chercher à se faire voir cette fois, se mêlant aux nuages au-dessus d’eux. Il répondit alors d’un ton calme, comme si de rien n’était.
- S’il y a vraiment besoin d’user de la force, je les décimerais tous c’est aussi simple que ça. De toute manière, on a pas le temps de chercher à négocier des heures durant, on doit construire cette muraille au plus vite.
Il croisa les bras, sa faux posée contre une caisse, tandis qu’il regarda de temps en temps ses corbeaux, afin de voir si aucun d’eux ne semblaient s’affoler suite à une présence hostile, ce qui ne semblait pas être le cas. Il n’était pas vraiment pressé d’en arriver au combat, mais bon, si le choix n’était pas là, tant pis, massacre ce seras. Dans tous les cas, il était plus que certain qu’au bout d’un moment, un autre combat se ferait voir, et peut-être pas aussi simple qu’avec cette troupe de briguant à deux sous. Enfin, là n’est pas la question. Son regard se posa sur le genin l’accompagnant. Aurait-il les tripes d’arriver au meurtre pur et simple de villageois défendant leurs territoires si la mission l’exigeait ? Pour le moment, il en doutait, il semblait gentil, peut-être même trop pour une arme.
Il bailla un peu par la suite, se chassant cette idée de la tête. Si il devait être seul dans la partie tuerie, il le serait, il en avait l’habitude de toute façon, donc bon. Il confierait simplement la protection du convoi à son camarade.
Pendant le chemin menant au second village, il remarqua quelque chose d’étrange sur le sol boueux droit devant eux. Il sauta alors du convoi et fit signe d’arrêter, attrapant un caillou, il le lança en direction du monticule étrange, qui s’effondra presque aussitôt pour ne laisser alors qu’un trou béant au milieu de la route.
- Un piège… Il semblerait qu’on soit attendu, et pas avec des femmes et du sake.
Il soupira un peu et regarda ses oiseaux. Rien pour le moment, étrange. Qui posait un piège pour ensuite disparaitre ? Il soupira et composa une série de signe, créant un clone qui pris la direction du village au pas de course, laissant Shin en attente plusieurs minutes, avant de légèrement sursauter et se retourner vers le convoi.
- J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, on aura plus de problème avec le village suivant. La mauvaise, il est à feu et à sang. J’ignore qui est passé par ici avant nous, mais ils ne font pas dans la dentelle.
Je n'aurais pas dû être surpris par la réponse de Shin qui n'avait visiblement absolument aucun soucis de conscience à décimer tout un village. J'étais un shinobi, et j serais amené à tuer. J'en étais bien conscient. Cependant, je ne me voyais pas devenir un messager de mort et de destruction massive comme semblait l'être mon camarade Iwajin. Je n'avais aucun problème avec le fait de tuer un ennemi sur le champ de bataille. Mais décimer tout un village ? Avec des enfants et bien souvent des innocents qui n'avaient rien demandé ? Cela me dérangeait. Profondément. Et c'est alors que je me rappelai du discours du Yondaime Tsuchikage lors de sa prise en fonction. Ce jour là, emporté par mes émotions, j'avais prôné la destruction de Tetsu pure et simple. Sans pré-avis. Comme s'apprêtait à faire Shin à l'instant. La réponse de Kyôshiro-sama avait été sans équivoque :
-Nous ne punirons que ceux qui doivent être punis. Les innocents doivent être épargnés.
J'avais dit cela en regardant devant moi, mes yeux regardant vers l'horizon avec sérénité alors que je me remémorais les mots de l'Ombre. J'entendais maintenant ce que mon Kage avait eu à me dire. Aujourd'hui, alors que je n'étais plus aveuglé, ses mots prenaient sens en moi. Et j'espérais que Shin avait entendu ses mots de l'Ombre de la Roche lui aussi, et j'espérais qu'il s'en rappelait. Car je n'étais pas sûr en ces temps troubles qu'il était judicieux de simplement annihiler un village entier sous prétexte que nous n'avions pas le temps de tergiverser. Ceux qui nous barreraient la route le paieront de leur vie, ou iront en prison en fonction de la situation. Mais ceux qui ne nous avaient rien faits n'avaient aucune raison de périr sous nos lames. Je n'étais pas une petite nature, mais je refusais de sombrer dans la barbarie. Cependant, si cela s'avérait nécessaire, je ferai ce qui devait être fait. Mais il semblerait que le destin ne nous avait pas laissé le temps de vérifier cela.
Après quelques temps, Shin remarqua quelque chose et fit s'arrêter le convoi avant de jeter une pierre sur le chemin devant nous. A la surprise générale, le chemin s'effondra devant nous et laissa place à une évidence criante : on nous avait tendu un piège. Cette mission s'avérait beaucoup moins tranquille que ce à quoi elle aspirait en premier lieu. D'un autre côté, il fallait s'y attendre étant donné les enjeux qu'auraient cette réussite pour le village de la Roche. Je rejoins rapidement Shin au devant du convoi alors que celui-ci regardait ses oiseaux. Eux ne s'agitaient pas le moins du monde. Si je devais en croire ces signes, ceux qui avaient tendu ce piège n'étaient plus là depuis longtemps. Shin envoya un clone en tant qu'éclaireur et la réponse nous revint rapidement : le village avait été décimé, sans autre forme de procès. Je fronçai les sourcils et grinçai des dents, car cela apportait plusieurs problèmes : Premièrement, c'était surement le village hostile qui avait tendu un piège, mais ils n'étaient plus là à cause d'un groupe tiers. Deuxièmement, que la première assertion soit vraie ou fausse, cela voulait certainement dire qu'il y avait un autre groupe qui voulait nous barrer la route et éventuellement arriver à la grotte avant nous. Et dans les deux cas, nous étions mal. J'exposai donc mon raisonnement à mon camarade sans me préoccuper de la panique qui avait commencé à parcourir les rangs.
-A ce stade, il nous faut avancer le plus rapidement possible, mais en restant prudent. Notre mission reste la protection du convoi. Sans eux, nous ne pourront pas construire le mur d'Iwa. Mais si on tarde trop, on risque de ne plus avoir grand chose à ramener au village. Nous devrions peut-être avancer et les mettre à l'abri, envoyer un de tes clones les ralentir. Puis un de nous qui restera ensuite avec eux lorsqu'ils seront à l'abri pendant qu'on s'occupe de la menace ?
Je ne voyais pas d'autres solutions actuellement, mais j'étais ouvert aux propositions de mon camarade iwajin. Peut-être pourrait-il envoyer un clone avec moi pour me soutenir et rester avec eux ? Ou alors y aller seul pendant que je restais protéger le convoi en lieu sûr. Il nous fallait rester prudent car nous ne savions pas où nos adversaires se trouvaient -je doutais que ce soient des amis. Mais vu l'absence de signe de présences aux alentours, cela nous laissait une certaine marge.
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Il écouta calmement son compagnon de voyage et se contenta de secouer négativement la tête. Il se retourna vers lui et alla s’assoir, silencieusement, regardant devant lui avec un léger sourire. Il prit ensuite la parole, calmement.
- On à un avantage. Ils ne s’attendent pas à notre arrivée. Sinon ils auraient utilisés la ville pour nous tendre une embuscade, et selon mon clone, elle est vide. Ils sont aussi très mal organisés de ce que je vois. Un groupe de pillard conséquent, mais aussi bon militairement parlant qu’une recrue de l’académie. Dès que mon clone les aura localisés, il pourra sans soucis les attirer à un point précis, et tous les décimer.
Il sourit en coin, au moment où il avait dit ça, le clone avait trouvé ce fameux groupe. Ils étaient tous partis en direction du prochain village, chose qui leurs serait bénéfique. Il rit de bon cœur, fixant son camarade, décidant de laisser un peu avancer le groupe, et laisser le clone les dépasser. Il se posterait ensuite entre eux et le prochain village, afin nous seulement d’éliminer la menace, mais en plus de s’attirer les faveurs du prochain village.
- En tout cas, ils vont bien nous servir. En les massacrant devant le village, on exposera notre force de frappe et aspireront la crainte, mais en plus, en les ayant sauvé d’une attaque de la sorte, on devrait passer sans soucis. Peut-être même obtenir une escorte supplémentaire et rendre cette mission encore plus facile.
Il s’allongea alors, croisant les bras derrière sa nuque, laissant son clone gérer la situation, tandis qu’il se contenta de savourer la mélodie de la guerre offerte par les échos lointains des montagnes. Des explosions, des hurlements.. La mort s’abattant sur leurs ennemis via cette embuscade tendus par le clone. Une fois arrivé sur place, une véritable vision d’horreur. Des morts un peu partout, la plupart dans un sale état. Certains étaient même méconnaissables, et une odeur de chaire brulée régnait en maître sur les lieux. Il regarda le champ de bataille, son clone disparaissant au moment où ils arrivèrent, laissant à sa place un villageois sauver de l’attaque, in extrémis, par cette intervention que certains verrait comme l’œuvre d’un démon. Mais en attendant, démon ou non, le village était sauf, et le groupe de pillard assoiffé de sang, hors d’état de nuire. L’un des pillards se releva, marchant avec le regard vide, brumeux, respirant fortement en titubant, marchant sans but en manquant de tomber plusieurs fois, l’air brisé, physiquement comme mentalement, avant de s’effondrer, raide mort, noyé dans son propre sang par une hémorragie interne violente.
- Problème résolu, je doute qu’ils soient TOUS morts, je pense même que des fuyards sont partis chercher des renforts, mais à mon avis, en voyant le massacre, ils vont faire demi-tour.
Shin secoua la tête en signe de désaccord, arguant qu'ils ne s'attendaient pas à notre venu sinon ils nous auraient tendu des pièges et nous auraient attendu au village. Mais je n'étais pas forcément d'accord avec lui. Et ce n'était peut-être pas un groupe très organisé qui avait lancé l'attaque sur le village, mais rien ne disait qu'ils n'étaient pas juste un groupe de larbin qui avait été engagé par d'autres hommes. Nous ne savions rien de leur but premier, qui était peut-être simplement de détruire l'endroit où nous devions nous rendre. Les villages ne représentaient peut-être qu'un obstacle pour eux, ou alors une manière de faire diversion. Rien n'était moins sûr. Je ne partageais pas l'évidente sérénité de mon partenaire de mission, car pour moi, cela était trop facile. Cependant il marquait un point : si on réussissait à les arrêter avant qu'ils n'atteignent le prochain village, cela pourrait être tout à fait bénéfique pour nous.
Comme je m'y attendais, il lança son clone à la poursuite du groupe qui les retrouva assez rapidement. De mon côté, j'ordonnai au convoi d'accélérer pour nous dépêcher au village sur le point de se faire attaquer. Vu l'avance que mon coéquipier avait prit, nous ne risquions pas de le rattraper en plein combat, cependant nous arriverions assez tôt pour constater les dégâts. Qui ne furent pas minces. Une nouvelle fois, le clone de Shin avait fait des carnages. Derrière lui, un petit bonhomme qui avait encore la vie sauve et qui devait appartenir au village. Il pleurait et tremblait, à mi-chemin entre le remerciement et la peur, à deux doigts de prendre ses jambes à son cou. Lorsque nous arrivâmes sur place, un des bandits tentaient de s'enfuir mais s'effondra mort au sol. Ils n'étaient peut-être pas tous morts, certains devaient s'être enfuis pour chercher des renforts.
-C'est trop facile. Il ne faudrait pas qu'on baisse notre garde, ni qu'on les sous-estime.
Cependant, quelque chose me picotait dans le dos. Les oiseaux là-haut commencèrent à s'agiter. Vu la manière dont ils s'activaient, je soupçonnais qu'on n'allait pas tarder à avoir de la compagnie. Et comme dit comme fait, quelques minutes après notre arrivée au village, deux grands gaillards qui faisaient tous deux plus de deux mètres et arboraient le tatouage en forme d'Ours du clan précédent se présentèrent devant nous. Et à leur mine peu amène, il n'était pas difficile de savoir qu'ils n'étaient pas là en tant qu'ami. Je reconnus rapidement l'un des deux comme étant l'un des gardes nous ayant accueilli plus tôt. L'autre, je ne l'avais pas vu. Fronçant les sourcils vers celui que je connaissais de vue, j'affichai un air menaçant du haut de mon mètre quatre-vingt.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Quel est ton but ?
-Si tu crois que j'ai des comptes à rendre à des merdeux d'Iwa, tu peux toujours rêver !
Il semblait m'avoir prit pour cible tandis que l'autre reportait son attention sur Shin. Je ne prêtai pas attention à l'insulte qu'il avait fait à mon village, mettant cela sur le compte de la folie. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il n'allait pas payé ces mots et ses actes malencontreux. Mon adversaire exécuta quelques séries de mudras, et recouvrit son poing dans de la roche avant de foncer sur moi et de tenter de m'asséner un coup de poing renforcer par son doton. Je lançai ma paume vers son poing, et alors que ce dernier souriait de manière sournoise, pensant que ma simple paume n'arrêterait pas son attaque, une puissante impulsion de vent vint le stopper. Il écarquilla les yeux de surprise tandis que je gardais un air sérieux, et d'un mouvement fluide je lui assénai un coup de faux qu'il évita en grande partie en faisant un bond en arrière. Cependant la surprise avait fait qu'il n'avait pas réagit suffisamment vite, et une entaille en diagonal fleurit sur son torse en une élégante tâche rouge.
-Tch, pesta-t-il.
-Abandonne et rends toi, il n'y aura pas d'autres avertissements.
Ces paroles avaient été prononcées avec un calme mortel, le vent caressant mon corps à cet instant précis. Il ne répondit pas, alors que son expression devint meurtrière. Il fallait les arrêter immédiatement, avant que des villageois ou les ouvriers que nous étions supposés protéger ne se fassent prendre dans le combat. Mais ils semblaient d'un niveau un peu supérieur aux simples brigands que Shin avait joyeusement anéanti. Mais est-ce que cela allait nous arrêter ? Certainement pas. Le Nécromancien avait son adversaire, et moi le mien, cela nous permettrait peut-être de dégourdir un peu nos jambes.
Résumé:
Un peu de fight si tu veux bien ! Ils sont à peu près niveau rang C (avec pas mal d'xp, donc avec une petite FT assez fournie).
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Le jeune shinobi de la roche soupira d’ennuis, il n’avait pas envie de perdre de temps avec une personne aussi faible… Il soupira et composa une série de clone en simultané avec son clone revenant vers eux. La nuée d’oiseau descendit en cône vers l’ennemis, avant qu’un dôme de terre se forme au tour de lui et du clone, les emprisonnant tous les deux. Quand le dôme s’effrita, l’homme était au sol, quasi mort, la chaire lacérée par plusieurs endroits grâces aux oiseaux, bec et griffes. Le Shinobi s’approcha alors et d’un calme olympien, appuya sur sa tête avec son pied droit, jusqu’à ce que son crâne en cède sous la pression et sa cervelle ne s’étale sur le sol avec le sang et quelques éclats d’os. Il soupira et secoua un peu la jambe, le regard vide. Il se retourna alors vers son compagnon d’arme, baillant en l’observant.
- Si tu veux des infos, laisse le moi vingt minutes, et t’en auras.
Il s’approcha d’eux et sourit en les regardants, la nuée d’oiseaux reprenant sa place dans le ciel, après avoir dévoré le cadavre. Qui était-il pour refuser à ces animaux un festin pareil après tout ? Il s’arrêta, croisant les bras, tandis qu’il observa le second « shinobi », si on pouvait l’appeler comme ça, avec dédains. Soutirer les informations n’était pas vraiment un souci en soit. La torture couplée à sa détection de mensonge était très efficace. Il se gratta un peu la joue droite afin d’en retirer une tâche de sang séché et soupira.
- Enfin, j’imagine que tu vas dire non… Et pour ça tu peux remercier mon collègue monsieur l’ennemi. Je n’aurais pas arrêté tant que je n’aurais pas les infos que je veux. Quitte à briser ton corps ET ton esprit.
Il sourit en désignant le convoi plus loin, ayant laissé deux de ses clones le surveillé, il en fit venir un avec la personne qu’il avait torturé plus tôt. Il le jeta au sol et retourna vers le convoi ensuite, prenant soin de dépoussiéré sa veste en partant.
- Tu sais, un peu comme lui… D’ailleurs, tu n’aurais pas un lien avec ? Si oui tu ferais bien de parler. Ca me dérangerais pas de lui casser un doigt ou deux pour te prouver qu’il est encore vivant. De toute façon tu es foutu, et tu le sais. Donc épargne toi des misères et parle hm ?
Si tôt dit, si tôt fait, il s’approcha de l’homme attaché et le redressa par les cheveux, comme n vulgaire sac, sans détacher son regard du second personnage. Il faisait ainsi comprendre qu’il ne plaisantait pas.
L'adversaire de Shin ne fit pas long feu. Alors que le bandit attaquait mon partenaire de mission, celui-ci créa un dome pour se protéger, et les corbeaux qui volaient dans le ciel fondirent sur l'homme comme un prédateur sur leur proie. Avec une vitesse impressionnante. En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, l'ennemi fut déchiqueté et laissé pour moi tandis que le dôme de terre de mon camarade s'effritait. Celui-ci avança alors vers celui qui était au sol, s'apprêtant certainement à l'achever. Mon adversaire quant à lui, tenta d'aller porter secours à son camarade, mais je me mis rapidement en travers de sa route, lui faisant clairement comprendre que c'était à moi dont il avait à faire. Grognant de colère et de frustration, il fit un bon de recul. Puis composa plusieurs signes et fit s'élever du sol une multitude de pieux de roches acérées. Puis il composa un autre signe et composa autour de son poing une lance faite de roches. Puis il chargea sur moi à une grande vitesse, lançant ses pieux sur moi et en tentant de m'asséner un coup de lance dans la foulée. Seulement, il ne connaissait pas mes particularités.
Mon corps se changea entièrement en vent, ne laissant alors qu'une silhouette humanoïde de vent condensé. Les pieux ainsi que sa lance de roche me traversèrent sans m'infliger le moindre dégât. Ils allèrent détruire la roche derrière moi et s'enfoncer dans le sol sans succès. Puis transformant mes deux bras en lames de vent acérées, je tailladai mon ennemi, le harcelant de coup en une danse fluide, aérienne, rapide et mortelle. Mes bras transformés en lame de vent traçaient des sillons d'où s'échappait le sang de mon ennemi en giclant de partout. Le sang, cependant, ne s'imprégna pas sur mon corps changé en mon élément. Le liquide vermillon rejoint le sol sans laisser de traces sur moi. Je m'agenouillai alors près de mon adversaire à moitié mort, et posant une lame de vent près de son visage en une promesse menaçante, je l'interrogeai à la lumière de ce que mon camarade Shin venait de leur dire.
-Tu ferais mieux de parler, si tu ne veux pas finir comme cet individu.
-Allez vous faire...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que mon bras vint se voler contre son coup, faisant perler son sang sur sa gorge.
-Je pourrais te découper lentement, et te laisser te vider de ton sang tout en continuant à te couper en rondelle. Je suis cependant enclin à t'offrir une mort plus rapide, alors je te conseille de parler, et rapidement.
C'étaient des menaces en l'air...Cependant, il avala sa salive, et son regard se troubla lorsqu'il vit l'expression de Shin, l'état de notre précédent prisonnier, y voyant certainement un reflet de ce qui risquait de lui arriver. Il parla alors avec un flot rapide, mais avec la voix faible à cause du sang qu'il avait déjà perdu.
-Nous voulons détruire cette mine de granit, pour qu'Iwa ne puisse pas construire son mur. Qu'adviendra-t-il de nous alors ?! Qui nous protégera hein ?! Vous ne pensez qu'à vous de toute manière, je parie...
-Imbécile, lui répondis-je d'une voix colérique. Nous ne laisserons pas tomber le Pays de la Terre pas plus qu'Iwa. Et si tu avais négocié un traité pour la protection de votre village en vertu de ce mur, tu aurais pu le constater de tes yeux. Qui d'autre est impliqué ?
Il prit une légère pause. Il serra les dents mais refusa de parler. Il ferma alors les yeux tandis que je lui coupai la tête avec rapidité, sans fioriture. Je n'avais pas besoin de plus d'information que cela. Qui que soit notre ennemi, maintenant, il était impératif de conclure le traité avec le dernier clan et nous rendre au plus vite à la carrière pour empêcher ces bandits de tout faire sauter. Si ils étaient sereins quant à leur rapidité d'exécution du plan, ils nous auraient pas envoyé deux guerriers pour nous ralentir. Cela voulait dire que nous avions encore le temps de les rattraper.
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Observant la scène calmement, le nécromancien constata que sa tentative d’intimidation avait visiblement extrêmement bien marchée. Il soupira cependant à la réponse, ramassa l’homme torturé pour le remettre dans le convoi, il fit ensuite craquer sa nuque d’un simple mouvement de tête vers la droite. L’objectif était simple et clair pour lui maintenant… Rattraper l’investigateur de ces « attentats » et les éliminés jusqu’au derniers d’entre eux. Il observant Tenzin et croisa alors les bras, calmement.
- Recherche et destruction de la cible… On sait de qui il s’agit maintenant, et ce qu’ils veulent. S’ils sont ancrés dans l’idée qu’Iwa va abandonner le pays…. Ils n’abandonneront pas leurs desseins, avec de jolies paroles… Le souci c’est qu’on est dans une situation délicate là… Soit on les extermine, et ils passent pour des martyrs… Soit on ne fait rien et la mission est compromise… Ou…
Il réfléchit un peu, se grattant le menton. Il avait peut-être une option qui pourrait fonctionner. La désinformation. S’ils arrivaient à convaincre leurs prisonniers de les rejoindre et faire comprendre qu’ils devaient abandonner… Même si c’était voué à l’échec, ce n’était pas le but. Non, le but était que ses taupes le suive, et quand il arrive devant le groupes, et qu’il le sait d’une façon ou d’une autre… Kaboum. Il fait tout sauter. Pas de trace, pas de preuve, pas de témoin, rien que le silence pesant de la mort après le vacarme de l’explosion.
- J’ai peut-être une troisième option, mais elle ne va pas te plaire je pense.
Lui se fichait de devoir faire un massacre, mais il avait bien cru comprendre que ce n’était pas nécessairement le cas de son compagnon de route. Enfin, pour lui c’était naturel, éliminé la menace faisait partie de ses directives premières. Il était façonné pour tuer sans le moindre remords, sans arrière-pensée. Mais Tenzin opterait-il pour une solution aussi radicale, bien qu’efficace. Il emmena alors Tenzin loin, lui exposant sa solution. Il était certains que si le prisonnier pouvait « s’évader » il irait tout de suite prévenir ses amis. Soit du danger, soit de la direction du convoi, peu importe. Mais ce serait l’occasion rêvée pour frapper.
Nous avions des réponses à nos questions. Et ces réponses impliquaient une réaction de notre part qui semblait clair. Rattraper ces bandits, et les empêcher de mettre en péril notre mission. Au final ce n'était pas tant le convoi que nous avions à protéger lors de l'allée, mais la grotte elle-même. Si on agissait vite, on pourrait certainement les rattraper avant qu'il ne soit trop tard. Visiblement, Shin pensait à peu près la même chose que moi. Excepté qu'il avait cette propension à penser au massacre en sautant l'étape de la dissuasion. Cependant, si ce groupe était comme les deux adversaires que nous avions affronté, on risquait en effet d'avoir à en arriver là. Mais une troisième option semblait trotter dans l'esprit de Shin. Et celui-ci m'emmena à l'écart pour m'expliquer en quoi consistait son plan.
Des taupes explosives ?! Et bien...cela était en effet une solution à envisager. Même si je n'étais pas d'accord de tous les faire sauter sans autre forme de procès. Cependant, on pouvait tirer avantage de ce petit piège. Je n'avais pas de techniques qui pouvaient encercler l'ennemi. J'avais des techniques qui pouvaient dévaster un bout de forêt, qui pouvaient tuer quelqu'un, mais le vent n'était pas fait pour les embuscades de ce type. Je réfléchis quelques secondes, mais ne voyant pas de meilleurs solutions, je proposai une alternative à mon camarade afin de ne pas perpétrer un massacre.
-Ok pour les taupes explosives souterraines qui encerclent nos ennemis...Mais ne les fait pas exploser sauf s'ils ne te laissent pas le choix. Ça te va ? Economise ton chakra, et je te conseille d'y aller en personne, ils risquent de ne pas être aussi facile que ceux qu'on a eu jusqu'à présent. Pour ma part je reste avec le convoi et les villageois pour assurer leur protection. Ou alors on inverse nos rôles ?
Nous avions utilisé pas mal de chakra en cette belle journée, même si ces utilisations avaient été différées dans le temps. Si nous continuions d'être aussi imprudent cela risquait de nous coûter cher. En attendant, il fallait qu'on fasse quelque chose. Et cela aurait été imprudent d'emmener le convoi avec nous, tout comme il était impensable de le laisser sans surveillance. Et je pensais que laisser des clones en retrait n'était pas la meilleure des solutions. Après à savoir qui de nous deux était le plus à même de défendre un convoi et un village, et l'autre de se préoccuper purement et simplement du combat ? C'était dur à dire. Je laissais le choix à Shin.
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Il s’étira calmement en regarda le jeune Genin, hochant calmement la tête. Il s’en alla donc faire en sorte que le prisonnier puisse s’enfuir sans que cela ne paraisse suspect, avant de rejoindre de nouveau son camarade de la roche. De toute manière, il n’était pas vraiment sure de son plan, donc les taupes, il ne les aurait pas fait exploser tout de suite. Il sourit en coin.
- Oh tu sais les taupes vont surtout cibler les plus forts. Mes oiseaux voient le chakra, donc il suffit que je cible ceux avec la plus grosse réserve. Les corbeaux s’occuperont du reste.
Il s’alluma une cigarette calmement et remarqua grâce à ses oiseaux la fuite du prisonnier. Il n’avait pas trainé celui-là… Il le fit donc suivre par les oiseaux, qu’il suivit lui-même par la suite en laissant soin à Tenzin la protection du convoi. Il suivit donc les oiseaux, discrètement, observant la direction prise par le captif, en restant à une distance de sécurité tout de même pour éviter toute chance de repérage. C’est donc une fois sur place qu’il libéra ses taupes, guidées par les oiseaux. Il sourit en coin et écrasa sa cigarette contre un arbre, composant une série de mudra… Il était temps de lancer la frappe.
Les taupes rejoignirent la position des plus forts du groupe et explosèrent, balayant la zone de diverses explosions, soulevant un nuage de poussière épais, que les oiseaux pénétrèrent à la suite, s’attaquant aux survivants de ce groupe. Des hurlements, des croassements macabres mêlés au bruit de la chaire arrachée. Il sourit en coin, puis, avant que la fumée ne retombe, plus rien, les oiseaux étaient occupés à becter les divers cadavres, tandis que le nuage de poussière retombant, laissant une vue morbide s’offrir à la vue de Shin. Il envoya alors un corbeau rejoindre la position de Tenzin, signal pour lui faire comprendre que le convoi pouvait avancer.
Il attendit alors l’arrivée de son collègue, assit sur une roche non loin du véritable film macabre derrière lui. Un champ recouvert de sang et divers morceaux de cadavre, humain comme animal. Il se leva en voyant le convoi arrivé, se dirigeant vers celui-ci en laissant toujours ses oiseaux se nourrir, il s’assit donc en baillant, s’étirant un peu en donnant une tape sur l’épaule de Tenzuin.
- On devrait être tranquille jusqu’à la carrière. C’était la dernière poche de résistance.
Shin semblait être d'accord pour s'occuper du groupe qui projetait de détruire la carrière et de réduire notre mission à néant. Mais il semblait que Shin n'avait pas bien compris une partie de ce que je lui avais dit. En parlant de taupes en embuscade, j'avais plus ou moins évoqué le fait de ne pas les tuer et de tenter de les convaincre, mais je n'étais pas sûr qu'il ait compris la même chose que moi lorsque j'avais dit cela. Il était ensuite parti à la poursuite de celui qui s'était échappé, et je me fis à la réflexion que j'aurais peut-être dû y aller par moi-même et le laisser s'occuper du convoi. Dans tous les cas, les choses étaient déjà faites. Et de mon côté, je me retournai pour m'occuper des négociations avec la tribu devant laquelle nous avions arrêté les bandits. Les membres du convoi étaient restés bien sagement cloîtré dans leur coin, ne sortant de leur abri que lorsque le danger fut totalement écarté. Sauf, bien évidemment, Kadoria-san qui avait déjà prit les devants.
Il s'était aventuré dans le village et avait trouvé visiblement le chef du village avec lequel il était en train de discuter. Je me rapprochai alors d'un pas lent, prenant le temps de reprendre ma respiration avant d'arriver à leur niveau. Lorsque ce fut le cas, le chef du village tourna vers moi un regard qui mélangeait à la fois la gratitude et la crainte. Le spectacle qu'on lui avait offert n'était pas le plus joli d'entre tous, ça c'était certain, et je comprenais d'où venait sa réticence. Mais je ne m'en offusquai pas. Puis après de courtes secondes de malaise, où je pouvais presque voir la sueur couler sur son front, il s'inclina face à moi et sortis quelques mots qui restaient néanmoins empreint d'une gratitude réelle.
-Merci d'avoir sauvé notre village.
-Ce n'est rien, et cela fait parti de notre boulot.
Je tentai de lui sourire pour apaiser ses tentions, mais il ne semblait pas prêt à se rider et il restait encore très méfiant. Il continua donc de parler avec Kadoria, ce dernier lui expliquait qu'on voulait avoir un permis de laisser passer sur ses terres pour pouvoir acheminer les matériaux dont nous avions besoin pour construire le mur d'Iwa. Après quelques minutes, hésitant, Kadoria-san réussit à obtenir un début de réponse vers la positif en lui proposant une certaine rémunération contre ce laissé passé, et je supposai qu'il avait fait de même face à l'autre tribu. Le chef en question semblait prêt à accepter, mais quelque chose semblait le retenir.
-Et pour la sécurité de notre tribu ?
-Le village d'Iwa et les gardes de Tsuchi pourront assurer votre protection pour éviter que votre village soit sujet aux attaques. Comme nous venons de le faire.
-Qu'est-ce qui me dit qu'une fois votre laissé-passé obtenu, vous ne nous laisserez pas tomber, hein ? Ou même que vous ne nous ferez pas disparaître pour éviter de perdre de l'argent ?
-Notre but premier n'est pas de vous exterminer. Auquel cas, on aurait largement pu laisser ces bandits détruire votre village, arriver après, les défaire, et ensuite continuer notre chemin. Nous n'aurions alors pas eu besoin de négocier quoi que ce soit avec vous.
Cela sembla faire réfléchir quelques secondes le chef en question. Sans pour autant le rassurer totalement. D'un autre côté, notre entrée en scène avait été plutôt violente et soudaine. Je comprenais sa réticence. Cependant, il fallait que nous obtenions ce laisser-passer. Et plus important, il fallait que nous gagnions la confiance de notre peuple. Je soupirai légèrement, et lui offrit un sourire sincère et déterminé.
-En tant que shinobi d'Iwa, je vous assure sur mon bandeau que nous veillerons à protéger ce village, et que nous posterons des gardes à cet effet en permanence même après notre passage. Si jamais vous rencontrez le moindre problème, vous pourrez faire parvenir un messager au village de la Roche à mon intention, et je m'assurerai d'y répondre personnellement dans les plus brefs délais. Mon nom est Konran Tenzin.
S'il le fallait, j'étais même prêt à me déplacer en personne pour revenir aider les villages avec lesquels nous avions négociés. Je n'avais aucun rang à Iwa, et je n'étais pas un haut gradé ou quoi que ce soit. Mais cela était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Mon absence de stature au village voulait aussi dire que mes responsabilités étaient bien moindres. Et qui plus est, je savais me défendre. Si je devais rassurer les tribus et villages aux alentours en proposant mon aide personnelle sur un sujet, je le ferais sans broncher. Après quelques instants à me regarder intensément, et je soutins son regard, le chef du village finit par soupirer et accepta. Peu de temps après, un corbeau vint à ma rencontre. Je n'avais même pas besoin de regarder son absence de plumes et de peau à certains endroits pour deviner que c'était le signal de Shin. Je m'inclinai alors respectueusement face au chef du village, et rassemblai le convoi pour qu'on se dirige vers la grotte en récupérant mon camarade sur le passage.
Comme je m'en étais douté, il n'avait pas fait dans la dentelle, et je supposais qu'aucune des personnes ici présente -ou ce qu'il en restait- n'avait prononcé un mot. En nous voyant arriver, mon camarade fumeur se leva et vint nous rejoindre, me tapotant l'épaule et laissant une certaine vue de ce qui s'était passé en ces lieux. Le convoi continua donc son chemin tranquillement afin d'arriver à la grotte, et j'examinai les lieux quelques minutes de mon côté avant de rejoindre les autres. Sa technique de taupe était à la fois particulièrement impressionnante et dangereuse, voir effrayante. Je voyais sans problème les différents points d'explosions, mais aucune trace de leur chemin sous terre. Elles devaient certainement être indétectables si on n'était pas avertit. Sacré Shin. Je soupirai et lorsque je revins à ses côtés, je dis d'un air léger.
-Je suppose qu'ils ne t'ont pas laissé le choix...
Et nous arrivâmes enfin à la grotte, et les travailleurs commencèrent à sortir leurs outils pour analyser les lieux, et très rapidement se mirent au travail. De mon côté, je demandai de quoi les aider et retroussant mes manches, je commençai à donner des coups de pieux dans la roche là où on m'indiquait de le faire. Deux bras en plus ça ne devait pas faire de mal. Et mon fûton ne serait pas très utile ici. Alors autant aider d'une autre manière. Je supposais aussi que des grosses techniques doton n'étaient pas non plus conseillées. Mais Kadora-san savait mieux que moi de quoi il en retournait, et il en avait vu assez pour savoir de quoi nous étions capables.
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Le trajet du retour ne devrait pas poser de soucis, vu que toute menace potentielle n’était plus qu’un tas de chaire fumante à quelques lieux d’ici. Ce fameux tas de chaire d’ailleurs arriva peu après, trainant d’un pas lourd des pioches. Le jeune nécromancien sourit alors et ordonna aux cadavres de s’exécuter. Si tôt dit, si tôt fait, les cadavres se mirent à miner, de façon presque synchro entre eux, une véritable machine composée de chair et d’os.
- Autant qu’ils soient utiles… Après tout ils nous ont donné du fil à retordre, alors bon.
Il s’étira un peu et rappela ses corbeaux, qu’il renferma dans le sceau avant de sourire. Une mission finie de plus, et une muraille prête à être érigée autour du village de la roche. Chose surprenante d’ailleurs en y pensant. Avec un nom pareil, on s’attendrait à une véritable forteresse naturelle dans la montagne ou quelque chose du genre, mais non, la nécessité d’une muraille en était la preuve flagrante. Il laissa les cadavres travailler, il n’y en avait certes pas des masses, mais c’était plus que suffisant.
- Et puis l’avantage avec eux, c’est qu’ils n’ont pas besoin de dormir ou autre. Ils ne fatiguent pas, ne se plaignent pas, n’ont pas besoin de rémunération ou de vivres. Ils n’ont même pas besoin d’être entretenus.
Il ne comprendrait jamais les gens se plaignant de la nécromancie. C’était très pratique, et puis, qu’est-ce que ça pouvait bien faire ce que les morts devenaient ? Au mieux, ils pourrissent sous terre et servent d’engrais aux plantes, donc où est le mal à leurs trouver une autre utilité en attendant ce moment hm ? Enfin, c’était ce qu’il pensait, lui, pas la majorité des êtres humains. Certains le verront comme un monstre, d’autres comme un sauveur, d’autres encore comme un allié… Ce point de vue changeait selon les personnes et ses actes, il en était bien conscient, et c’est pour cette raison qu’il s’en fichait. Il se posa non loin de Tenzin, terminant sa cigarette.
- Vivement que l’on rentre, j’ai hâte de revoir Chiryou-sensei. Je me demande bien le genre d’accueil qu’elle va me réserver cette fois –ci.
Il n’en savait rien. Il adorait sa sensei, mais elle était du genre imprévisible. Cela le perturbait autant qu’il appréciait sa compagnie. Néanmoins, il y avait une petite chose qu’il savait, c’est qu’il aurait sûrement droit à une accolade, comme bien souvent quand il la voyait.
Peu de temps après que nous ayons commencé à travailler sur le chantier, des hommes à qui il y avait à peine la peau sur les os -littéralement- nous rejoignirent. Et parmi eux, je crus reconnaître certains des cadavres que j'avais vu quelques minutes plus tôt sur le terrain où le reste de la "résistance" semblait s'être réuni. En les voyants arriver, je soupirai discrètement avant de me remettre au travail. C'était une ambiance un peu glauque, voir même macabre à vrai dire, mais on ne pouvait pas nier que c'était assez pratique d'avoir ces paires de bras en plus. Et ils pourraient s'avérer tout aussi utile pour pouvoir construire cette muraille à Iwa. Le village de la Roche était connu pour être une forteresse, comme les montagnes qui nous entouraient. Et nous étions plutôt bien préparés. Bien que nous ayions subit l'attaque de Kiri, je croyais -à raison je l'espérais, étant donné que nous faisions toujours parti de la carte- que notre protection était suffisante. Cependant, il s'avérait qu'avec les nouveaux conflits auxquels nous étions sur le point d'être confrontés, il fallait visiblement renforcer nos fortifications.
Par ailleurs, bien que je savais qu'il existait beaucoup de ninjas talentueux partout, j'étais content de savoir que je me trouvais du côté de mes camarades Iwajins. Shin avec sa nécromancie était aussi fort que polyvalent. Toph était une adversaire redoutable. Gabushi, assimilatrice tout comme moi, était peut-être même plus dangereuse que moi. Hisa avait une volonté et avait démontré un sens du combat et une puissance non négligeable non plus. Et là, je ne parlais que des genin de mon village. Si je devais parler de nos sensei à tous, Etsuko-san, Chiryou-sensei, ainsi que les autres jonins étaient loin d'être mauvais. Cependant, étions nous prêts pour le combat ? C'était autre chose. Peu importait pour le moment, l'essentiel ici était de réussir cette mission et de rapporter le granit au village. Shin vint alors se poser non loin de moi, une cigarette entre les lèvres, et m'adressa quelques mots concernant son retour au village et de Chiryou-sensei. Ces quelques mots me semblèrent lourd d'un sens que j'avais du mal à interprété. Je haussai le sourcil en direction du shinobi.
-C'est à dire quel genre d'accueil ? demandai-je d'un ton légèrement suspicieux.
Je savais que Shin était plus âgé que moi, surement dans le début ou dans le milieu de la vingtaine. Ce qui pouvait en effet correspondre à l'âge de Chiryou-sensei. Mais est-ce que cela impliquait forcément quelque chose ? Cette idée me paraissait bizarre, et afin de ne pas me faire plus d'idée, je posai la question qui pendait au bout de mes lèvres.
-Vous êtes proches...?
D'un autre côté, je continuai à miner. J'étais vraisemblablement celui qui était le moins perturbé par nos compagnons de pioche décharnés, mais les autres s'y accommodèrent petit à petit, ne posant pas plus de questions que cela. Kadoria-san, de son côté, était en train de diriger les travaux et indiquait aux travailleurs de la pierre à quels endroits ils devaient concentrer leurs efforts, et quels endroits ils devaient éviter. Qu'est ce qui donnerait les plus beaux minerais. Il avait démontré quelques troubles du comportement face à certaines femmes dans certaines situations qui ne lui étaient nullement avantageuses, mais il était doué dans ce qu'il faisait et cela se ressentait sur ses instructions. Après quelques heures, voir un jour peut-être, nous aurions fini de récolter de quoi pour le premier convoi, et nous nous redirigerions vers le village. La mission n'était pas encore terminée, il nous fallait encore protéger le convoi sur le chemin du retour.
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