« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
Sur les quais du port, le Belliqueux entame une promenade de santé afin de se digérer le repas qu'il vient fraichement de s'envoyer. Des beignets de calamars avec une bonne portion de riz, accompagné d'une sauce au beurre. Un pur régale. Comme à son habitude, pour palier à une digestion parfaite, l'homme au couperet s'arme d'une cigarette qu'il pose au bout de ses lèvres avant de frictionner la pierre de son briquet pour calciner le bout de foin qui dépasse.
Inspirant et expirant la fumée passant par le filtre de cette dernière, il cherche un coin où se poser pour faire une sieste, en attendant que les conséquences engendrées par l'assimilation de son dernier repas en date arrivent. Au loin, il repère un amas de roches assez importantes sur lesquelles il va pouvoir se poser et dormir au grès de l'air marrant et à la mélodie des vagues.
Cependant, pour arriver jusque là bas, l'impétueux doit se frayer un chemin jusqu'à l'autre bout de port pour atteindre son bien. Néanmoins, les commerçants ambulants des quais ne cessent de presser les potentiels clients pour qu'ils leurs achètent leurs produits. Ce que Yami ne se laissera aucunement faire, ayant déjà mangé.
Bousculant quelques uns d'entre eux, un homme le crâne dégarnit de tous cheveux, une barbe de trois jours ayant poussée à cause d'une trop forte consommation d'alcool le chope au vol. Plus épouvantable que l'odeur du poisson mort véhiculant sur les lieux, son haleine est exécrablement mortelle.
Quelque chose qui ne passe pas auprès du baroudeur, ne se faisant pas prier pour lui dire ce qu'il pense.
« Viens pas m'emmerder vieux chnock ! Tu pues la tise et ton haleine j'en parle même pas, tu peux tuer la mort avec ta merde. »
Un langage cru et vérace pour lui faire prendre conscience de sa vie de misère. Et après lui avoir un regard noir le menaçant d'une mort imminente, le Berserker Pourpre reprend sa route en direction de son havre de paix.
Pourtant, au loin, il repère un jeune homme sur ces mêmes rochers, un harpon à la main.
« C'est quoi encore ça ?! »
Le repas dont il rêve tant ne sera très certainement pas pour tout de suite à première vue.
Le phoque de Kiri est une espèce endémique de l'archipel de Mizu no kuni. C'est un animal aquatique vivant en eau salé, bien que son cousin, le phoque cendré de Mizu, se retrouve dans les lacs de certaines îles du pays. On le surnomme également le léopard des mers, en raison de son pelage tacheté évoquant le félin éponyme. Ce membre de la famille des phocidae se nourrit principalement de petits poissons qu'il chasse avec aisance sous l'eau, mais il lui arrive également de se nourrir de coquillages dans les eaux peu profondes des rivages.
Ce jour-là, sur la baie du port Naragasa, une colonie de phoques avait élu domicile sur les rochers du lieu. Une dizaine d'individus se reposait à l'abri de la houle. La petite famille avait de quoi attendrir les passants, voyant les phoques flâner paisiblement sur les rochers. Loin de la saison des amours, le phoque de Kiri était une créature paisible pour l'homme. Tandis que la plupart semblait dormir, ignorant le ressac, un des membres de la colonie décida de se dégourdir les nageoires plus loin. L'animal bêlait pour le plus grand plaisir des rares spectateurs qui appréciaient la vue des phoques. Contrairement à ses comparses assoupis, l'animal était plein de vie.
Jusqu'à ce qu'un harpon vienne ôter cet excès de vie en plein crâne.
Shitekka adorait aussi les phoques. Leur chair était grasse, et était idéale dans les ragoûts, où le gras se combinait à merveilles avec des algues et des herbes aromatiques pour donner de l'onctuosité au bouillon. Malgré les contraintes imposées par la politique intérieure du village, le Kaguya se réjouissait de la présence des phoques de Kiri sur le port Naragasa. Contrairement aux colonies qu'il avait jusqu'ici croisé, les phoques locaux étaient plus faciles à approcher. Et par conséquent bien plus faciles à chasser. Le Genin en fit la savoureuse expérience, alors qu'il fit usage de la danse de l'aconit pour projeter un harpon d'os sur sa proie.
Pour lui, la chasse au phoque semblait naturelle. Les Urumi disposaient d'une alimentation très riche, bien que la cuisine s'articulait bien souvent autour de soupes et de ragoûts. Si la biche constituait la source de viande principale des Urumi, ces derniers n'hésitaient pas à se nourrir d'autres animaux en tout genre: lapin, canard, ours, mais aussi marte, renard, loutre et bien sûr phoque.
Alors, lorsque le Kaguya vint retirer son arme du corps inerte du phoque, et que les passants parurent choqués par cette scène d'une grande cruauté, sa vision de la situation le poussa à commenter avec une certaine innocence et une pointe de sarcasme:
— Bah quoi ? Fallait être là en premier si vous le vouliez au lieu de râler !
Au même moment, un homme s'approcha du chasseur, qui s'apprêtait à trier sa prise avant de la ramener. L'inconnu n'eut guère besoin de se rapprocher davantage, alors qu'il s'exclama à propos de la scène qui se tenait devant ses yeux. Shitekka réserva alors le même sort emprunt d'innocence à son interlocuteur.
— Ça se voit non ? Je viens de faire une belle prise. Vu le morceau que ça représente, je vais avoir de quoi tenir un bon moment, entre la chair, la graisse et la peau ! Toi aussi t'es venu pour chasser le phoque ?
L'aborigène Urumi avait frappé une nouvelle fois, au grand dam des citoyens de Kiri totalement consternés devant l'effusion de sang qui s'était étendue sur les récifs du port…
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
De chasseur de prime à chasseur de phoque. Il faut le croire pour le voir. Néanmoins, l'impétueux ne s'abaissera aucunement à ce niveau qu'il trouve déplorable. Chasser ? Pourquoi faire alors que l'on peut raser une forêt et déloger la barbarque en un seul et unique coup ? La traque au gibier est bien quelque chose qui l'emmerde au plus haut point. "Un truc inutile" comme il peut le qualifier.
Tandis qu'il se rapproche en constatant la bestiole de taille conséquente pendant à la flèche de l'individu, il constate que ce dernier n'est qu'un gamin à l'air sauvage. Son air abrupt, faisant preuve d'une incivilité sans pareil montre bien au Gladiateur qu'il n'est pas le seul animal au sein du Yûkan mais également au sein de Kiri. Lui qui pensait avoir atterrit depuis toutes ces années au sein d'un village de hippie à fleur.
Le sang coule alors de l'animal mort se déversant dans les eaux du port, faisant fuir par la même occasion la poiscaille y ayant établi leur habitat. Une scène quelque peu gore faisant tirer la grimace au peuple assistant à la scène, impuissant.
C'est alors que le baroudeur s'avance vers lui, atterrissant au niveau du jeune homme après avoir escalader les hauteurs des roches d'un saut unique et puissant, pour répondre à l'interrogation de son dernier.
« La chasse au phoque ? Non ... C'pas mon genre. C'est emmerdant. » lui dit alors le Berserker de sa voix roque et calme.
Pourtant, buter un phoque de cette manière, aux yeux de tous, n'est pas la chose qui choc le plus Yami. Ça ne l'ébranle même pas à vrai dire. Non, ce qui heurt le plus le Chûnin est l'endroit où il s'adonne à ce petit jeu. Il a beau ne respecter quasiment aucune règle, l'Hokkyokusei trouve tout de même le comportement des autres fallacieux.
« Mais dis moi ... c'pas interdit d'pêcher ici ? »
C'est alors qu'un regard noir, menaçant, s'affiche sur le faciès de l'homme ardent comme un avertissement à l'encontre du jeune chasseur.
Alors qu'il s'attelait à retirer le harpon qui avait transpercé de part et d'autre le crâne de sa proie, Shitekka fut interpellé par un homme ayant assisté à la scène de chasse. Il était essentiel pour le Kaguya de se dépêcher de gérer l'hémorragie. La qualité de son gibier en dépendait. Au même moment, la colonie de phoques fut apeuré par la mort brutale de l'un des leurs. La plupart s'éloignèrent, tandis que d'autres fuirent tout simplement dans les eaux du port, à l'image des passants qui se dispersèrent devant l'horreur du spectacle macabre. Devant la banalité de ce qui pour Shitekka s'apparentait à une simple session de chasse, le Genin en question fut surpris de la réaction des citoyens, mais n'en tint pas compte.
À la place, il s'attarda sur le gaillard qui s'était intéressé à sa prise du jour. L'homme tranchait avec la rengaine de civil qu'arborait le vulgum pecus environnant le port. Son œillade était sévère, et sa carrure bien bâtie tout comme ses vêtements d'emprunt militaire trahissaient son allégeance aux forces armées de la cité des brumes. Le balafré était accoutumé à pareille description au sein de son clan maternel, bien que certains de ses membres se préféraient une silhouette plus élancée pour accroître la souplesse et l'agilité de leurs coups meurtriers.
L'aborigène resta de marbre lorsque le présumé shinobi qualifia la chasse au phoque d'ennuyeux. Ce fut comme si pour lui cette activité relevait du loisir. Il n'en était rien pour Shitekka. Malgré son attrait certain pour la bête, le Kaguya ne chassait jamais par pur plaisir. Il s'attelait à prendre à la nature ce dont il avait besoin: la peau lui permettrait de se couvrir durablement contre le froid et la chair pouvait le nourrir plusieurs jours efficacement. Son acte avait en outre une portée spirituelle, puisqu'en ôtant la vie à un phoque, il libérait l'esprit d'unew kamuy, le kamuy du phoque. Ce n'était certes pas un kamuy très puissant et particulièrement vénéré des Urumi, mais il restait malgré tout un esprit à respecter.
Aussi Shitekka s'apprêta à rendre hommage envers la divinité qu'il venait de libérer et de renvoyer dans son monde. Ce fut sans compter sur l'intervention supplémentaire du militaire qui interrogea le chasseur sur la légalité de son acte.
— À vrai dire, je n'en ai aucune idée. Pourquoi ça devrait être interdit ? interrogea innocemment Shitekka Les pêcheurs s'amusent bien à prendre plus de poissons que ce qu'ils ont besoin, alors que je ne fais que prendre le nécessaire pour subvenir à mes besoins. Où est le mal ?
Outre ces considérations, l'éducation Urumi dont Shitekka avait bénéficié lui avait appris à ne rien gaspiller. Dans une société non plus basée sur le troc mais sur l'économie, les notions de qualité, de prix et de besoin généraient parfois des pertes de produit. Pire encore, tout l'animal n'était pas exploité à son maximum, certaines parties étaient délaissées pour n'offrir que le plus appétissant à la plèbe. Les Urumi eux avaient appris à tirer le meilleur de la nature pour survivre.
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
Aux côtés du gamin, le rocailleux se contente de croiser les bras en affichant une expression intéressée mais également ébène quant à la potentielle réponse que peut lui apporter ce dernier. Va t-il reconnaitre sa faute ? Admettre l'erreur qu'il a commit et s'excuser même si dans ce cas, Yami n'en aura strictement rien à faire. Ou alors provoquer le Belliqueux en lui manquant de respect ?
C'est de la bouche "innocente" du garçon que le Gladiateur prend sa remarque et son inconscience sur le fait qu'il ne connaisse pas les règles du village au sein duquel il vit. Même si à ce moment là, Yami non plus n'a aucune fichue idée de ce qui est acceptable ou pas en ce qui concerne la pêche et la chasse au sein de Kiri.
Néanmoins, un autre élément interpelle l'hijin impétueux. L'excuse que ce gamin ajoute sur la circonscription des pêcheurs, qu'il ne connait pas. Comme quoi, ceux dont l'exercice de la pêche est le métier, cueillent plus de poissons que les autres, les amateurs. Pour lui, il ne fait que prendre le nécessaire pour sa simple survie. Une cause qui touche alors soudainement le Berserker, lui même ayant goûter à l'horreur de la misère, de la famine.
« Subvenir à tes besoins ? Tu ne fais donc pas partis d'un clan je présume ? Sinon tu devrais avoir ce qu'il te faut au sein des tiens je pense ... »
Le roturier se revoit plus jeune à travers le comportement et l'allure de son interlocuteur. Ça se voit dans les yeux de ce dernier, qu'il s'adonne à sa passion pour se nourrir tout comme pour passer le temps.
Outre ce fait, il reste un élément qui le discrédite, la pêche au sein même du port. Qui pour le coup malmène l'activité des professionnels au sein de Naragasa. Néanmoins, il ne va pas l'embêter plus longtemps ... Après tout, il est libre de ses faits et gestes. La dictature à Kiri n'est pas encore présente, surtout de la part de Yami.
Il prend donc une initiative plutôt amicale. Avançant vers lui, le Roturier empoigne la corde de son harpon encore branlante dans le vide et remonte d'un facilité déconcertante la bête pêcher par le kid. Et ce, sans laisser le temps à son interlocuteur d'agir, en libérant une aura autoritaire.
« Bon ... J'te proposes un truc. T'en dis quoi si on va s'cuire ta bestiole un peu plus loin dans un coin tranquille ? Et j'ferme les yeux sur cet incident. »
Un dilemme allant dans le sens des envies de l'Hokkyokusei car après tout, les encornets de midi n'ont servis que d'entrée à l'éternel affamé.
Le coin à phoques se vida peu à peu de ses derniers locataires, alors que la flaque de sang répandue par la capture du jour de Shitekka s'effaça peu à peu au gré des vagues et des embruns. Les passants, eux, restèrent de marbre quelques instants supplémentaires avant de se disperser dans la brume. L'albe du brouillard reprenait lentement ses droits auprès de l'azur des flots. Cependant, un énergumène persista sur les rochers aux côtés de Shitekka. Le militaire semblait déterminé à rappeler à l'ordre le chasseur de phoque, ce qui commençait à irriter ce dernier.
En tant qu'Urumi, le balafré ne s'était jamais plié à une quelconque autre forme d'autorité si ce n'était celle des kamuys et du chef du village. Pour lui, la loi était un concept flou. La loi se construisait par l'entente des êtres et l'harmonie avec les esprits peuplant toute chose. Elle ne reposait pas sur des bouts de papier illisibles dont le contenu dépendait du commun accord d'une poignée de vieux croutons auquel Shitekka n'aurait probablement jamais à faire dans sa vie. Pire encore, l'inconnu touchait à un sujet sensible pour le Kaguya: le droit de vie ou de mort. Pour le Kaguya, il n'était pas question de tuer par plaisir ou pour nuire aux autres. Il s'agissait aussi bien d'un besoin de survie, mais aussi d'un devoir spirituel de renvoyer les kamuys dans leur monde, dans le respect des rites animistes que ses proches du kotan lui avaient enseignés. Remettre en doute ces pratiques, c'était remettre en question l'organisation spirituelle même des Urumi, et par extension, le cycle de vie des kamuys.
Le point d'orgue de la discussion fut atteint lorsque le mal-rasé supposa que Shitekka ne dépendait d'aucun clan, expliquant sa capacité d'auto-gérance et d'auto-suffisance. L'homme était à moitié dans le vrai comme à moitié dans le tort. Le Genin l'était également, car il découvrait que les membres d'un même clan pouvaient jouir de privilège propre à leur appartenance clanique, leur assurant le confort dans leur vie de tout les jours. Un confort dont se passerait bien le bâtard du clan Kaguya, alors en mauvais termes avec sa famille maternelle.
— Il s'avère que je suis lié au clan Kaguya, de par ma mère. Mais je n'ai aucune envie de dépendre d'eux, encore plus quand il s'agit de subvenir à mes besoins.
Une nouvelle fois, le balafré mettait des distances entre ses origines et lui-même. Malgré son intégration discrète au sein du groupe des manieurs d'os, sous l'impulsion de Kaguya Shyko, Shitekka avait du mal à apprécier les valeurs de ce clan. Il ne se reconnaissait pas en tant que l'un des leurs, et eux non plus. Pourtant, dans l'optique de gravir les échelons et espérer sauver sa mère, il devait avancer et s'intégrer en tant que Kirijin mais aussi que membre respecté du clan Kaguya. La preuve ultime de cette intégration forcée se cristallisait en un seul lieu de la cité des brumes: son hôpital, alors sous l'autorité des Kaguya. L'endroit où sa mère se reposait, et suivait des soins plus palliatifs que curatifs à l'heure actuelle.
Loin des tensions claniques, l'inconnu tenta alors une énième approche en proposant un marché à Shitekka. Le quidam suggéra alors d'avoir une part du butin du Kaguya, tandis qu'en retour il se tairait sur la nature de sa prise. Pour le Genin, qui ne voyait aucun mal à son geste, l'accord était tout sauf équitable. Pourtant, face à la ténacité de son interlocuteur, et puisant dans l'hospitalité dont faisait preuve les siens, les Urumi, il tenta d'apporter une subtilité au contrat que lui soumettait l'inconnu.
—Sache que je ne crains que le courroux des kamuys, et qu'à moins que ce phoque ne soit un Wen Kamuy, je n'ai aucune raison de l'abandonner. Voici ce que moi je propose. Tu m'aides à trier ce tukar, et alors tu pourras manger à mes côtés. Qu'en dis-tu ?
Son regard, non pas menaçant, restait néanmoins teinté d'austérité, alors que ses deux ambres luisaient dans l'ombre de son bandeau. Les Urumi ne refusaient que rarement un repas à un invité, pour peu qu'il soit méritant d'un tel repas. En rappelant à l'ordre Shitekka au nom d'une loi auquel il n'accordait aucune crédibilité ni intérêt, le militaire apparaissait pour l'heure mal parti pour voir la couleur du repas qui attendait son présumé hôte…
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
La bourde prétextant à la carence forfaitaire du pêcheur de la part du Berserk trouve réponse auprès du jeune homme. L'a t-il touché sentimentalement, est-il vexé par la remarque de celui dont l'apparence physique s'apparente à une brute épaisse ? Le Belliqueux ne le remarque fait. Faire preuve de tact ou de sentiment ce n'est pas tant son genre. Alors il se contente d'écouter ce qu'à a dire le balafré.
Le nom de clan vient directement l'informer que le bougre est un héritier des Kaguya de par sa mère mais ne conçoit pas faire pleinement partit du clan. Dépendre d'eux n'est pas dans ses plans tout comme se nourrir et profiter de ce que peut lui offrir le clan à la maitrise des os. Une façon de penser dont l'Hokkyokusei, membre du clan libre, ne peut que respecter. La considération de Yami pour le Kaguya grandit alors. Il le respecte même. Une chose dont il n'accorde pas d'importance accrue à n'importe qui. Pour avoir l'estime du Berserk, il faut vraiment le toucher dans ses valeurs. Et ne pas dépendre des autres pour survivre, en fait partit. Mais comme à son habitude, il n'en montre pas la moindre once de sentiment, l'homme se contente de rester de marbre face au jeune homme.
Pourtant, alors que le Berserker Pourpre lui propose de cuire sa bestiole un peu plus loin à l'abri des regards, le balafré lui fait une proposition à sa manière. Comme s'il pense être en position de force ... Mais un sourire anthropophage témoignant de cette situation plutôt cocasse, il pose son regard intéressé sur le pêcheur et ne peut s'empêcher d'accepter la proposition de dépecer son phoque fraichement pêcher pour pouvoir y gouter. Après tout, le Hijin a une sacrée dalle
« C'toi qui l'porte. J'ai pas envie d'sentir la poiscaille. »
Son ton autoritaire mais à la fois joviale trouve grâce aux yeux du jeune homme et Yami lui fait alors signe de le suivre. Il connait un endroit parfait pour faire ça tranquillement à l'abri des regards un peu trop curieux.
Une petite clairière, en contre-bas du port derrière l'épais amas rocheux sur lequel ils se trouvaient. Prenant alors place, laissant le menu fretin tomber au sol, les deux hommes se retrouvent face à face, prêt à se mettre au travail. Seul hic dans l'histoire, le Gladiateur n'a jamais dépecer ce genre de bête. Il n'en a même jamais mangé. Mais ça l'intrigue et engendre sa curiosité gustative malgré tout. Yami s'accroupit alors au niveau de l'animal et dans un premier temps, regarde le morveux faire comme il aime si bien les surnommer.
« C'quoi ton nom gamin ? Si on doit commencer à dépecer d'la bestiole ensemble ce s'rait bien qu'on s'connaisse un minimum. Moi c'est Yami Hokkyokusei. J'suis Chûnin ici. »
La situation entre le quidam mal-rasé et son interlocuteur le chasseur de phoques aurait pu dégénérer. Chacun désirait prendre l'avantage sur l'autre, l'un pour faire appliquer la loi, l'autre pour s'en soustraire. Mais au final, un commun accord fut passé, et le militaire exprima son approbation à la condition de ne pas être obligé de porter le cadavre du phoque sur ses épaules. Alors que l'atmosphère se détendait entre les deux hommes, Shitekka accompagna la détente d'un soupir de soulagement. Au même moment, il prépara un sac de toile dans lequel il couvrit la tête bien amochée de sa capture afin de limiter une quelconque perte. La caboche emballée, l'Urumi souleva la carcasse exsangue et l'emporta sur son épaule avant de suivre son acolyte.
Les deux hommes se retrouvèrent alors dans un des rares coins boisés de Kiri qui avait échappé à l'urbanisation. Tranchant avec l'omniprésence anthropique du port Naragasa, le lieu était néanmoins idéal pour trier la bête sans susciter le dégoût ou la peine des passants. Tandis que l'anonyme prit ses aises, s'installant à proximité de l'animal, Shitekka se posa sur un rocher. Il sortit par la suite plusieurs outils, parmi lesquels un couteau de chasse. Ses iris fauves se posèrent alors sur l'anonyme qui leva le voile sur son identité: Hokkyokusei Yami.
— Moi, c'est Shitekka, et je suis Genin. Mais je compte pas le rester très longtemps !
Sous son air plus léger que précédemment, se cachait une vérité: celle d'effectivement gravir rapidement les échelons pour gagner en visibilité, en salaire et ainsi prétendre à la réussite de son nindô. Mais en attendant, il fallait bien se nourrir: d'un coup de couteau, Shitekka ouvrit en deux le poitrail de la bête en prenant soin de limiter l'effusion de sang et de ne pas gâcher la peau. Son habilité écarta la bête en deux, donnant accès aux entrailles encore chaudes du phoque. Les mains ensanglantées, le Kaguya se tourna une nouvelle fois vers Yami et l'interrogea simplement:
— Bon, tu choisis: tu tries les entrailles et la tête ou tu t'occupes de le dépecer ? Et si tu prends la tête, oublie pas de tout garder, y a rien qui se perd avec le phoque !
Le Kaguya avait préféré avertir son camarade de chasse, peu à la page des pratiques culinaires du coin. Il ne savait pas si ce dernier raffolait des abats, mais une légère intuition soufflait à Shitekka qu'il allait avoir rapidement la réponse…
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
Les présentations viennent d'être faites. Le jeune pêcheur se prénomme alors Shitekka et est Genin au village. Connaissant déjà son appartenance au clan Kaguya, le Berserk trouve étrange qu'il s'aventure comme ça au sein du port pour pêcher aux yeux de tous. L'adolescent doit très certainement venir d'une famille de chasseur ou d'Urumi du côté de son père très certainement peut alors se demander le Gladiateur.
De sa mine enjouée, le Kaguya fait émerger l'idée que son rôle de Genin ne lui servira pas aussi longtemps que les gens ose l'espérer. Le regardant dans le noir de ses pupilles, l'impétueux observe alors la rage et l'envie de réussir du jeune homme, son désir d'être au sommet du monde. Yami le ressent, rien qu'au timbre de la voix éphèbe et ardente du crédule.
« Ne plus rester Genin très longtemps hein ? Pour ça il va falloir faire deux, trois trucs importants pour le village ... Et pas pêcher les phoques dans le port aux yeux de tous. Mais si tu en a l'envie, si tu sais que c'est ce que tu veux, alors tu réussiras. Je n'en doutes même pas. »
Sa voix autoritaire et stricte change, passant de la sévérité à la compréhension, avec l'élocution roque qu'on lui connait. Après tout, le rôle de l'Hokkyokusei en ces lieux est aussi de former la jeunesse d'aujourd'hui pour en faire la fierté de demain. Et ce petit semble l'intéresser. Comme tant d'autres d'ailleurs.
Sortant un couteau de son étui, le jeune Shitekka coupe court à cette conversation et demande si le Gladiateur souhaite s'occuper du dépeçage ou de trier la bête. Dans un cas comme dans l'autre, il n'y connait pas grande chose. Même si le dépeçage, il en a déjà pratiqué.
« J'lui retire sa peau. ça sera plus facile pour moi. Le reste me donne pas envie j'dois t'dire. »
Attrapant alors un kunai dans sa sacoche arrière, Yami plante la pointe de l'arme dans le bas du ventre du phoque, avant de cisailler sa chaire en remontant jusqu'au cou. Il le dépèce avec une certaine facilité car après tout, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
Dans une scène presque surréaliste, les deux hommes s'étaient installés non loin de l'agitation de la criée au cœur d'un espace boisé. Là, Shitekka avait invité son comparse Yami à s'attarder à trier le phoque en bonne et due forme. Dans cette enclave de nature au beau milieu de la civilisation, le Kaguya reprenait facilement ses repères. Alors que le quidam se décida à retirer l'épaisse peau graisseuse de l'animal, le Genin fut en charge de récolter les organes exploitables pour ses repas. Il débuta naturellement par la tête, qu'il traita avec grand soin. Le coup de harpon qu'il avait utilisé pour mettre fin à la vie du tukar-kamuy avait fragilisé les chairs. Ce fut donc avec la plus grande précaution que l'Urumi s'attarda à collecter la langue, les yeux, ainsi que la cervelle de l'animal.
Dans un excès de gourmandise, et aussi par sympathie, Shitekka termina de récolter les parties intéressantes de la bête dans une étoffe qu'il refermerait plus tard, et attrapa avec attention l'un des yeux. Faisant rouler délicatement le globe entre le bout de ses doigts, il constata encore la fraîcheur et la qualité de sa prise, et tendit l'organe oculaire à son camarade.
— T'en veux un ? Ça ouvre l'appétit tout ça je trouve…
Qu'importe la réponse de son comparse, le Kaguya se décida de son côté à engloutir l’œil restant. Ceci fait, couteau en main, le balafré reprit là où il s'était arrêté. La tête achevée, il se lança en quête des viscères du phoque. Toujours faisant preuve de la même délicatesse qu'auparavant, le Kirijin poursuivit son œuvre. Au même moment, les mains ensanglantées et la tête plongée vers la carcasse grande ouverte, il se rappela des propos tenus par le Hokkyokusei précédemment à propos de son statut de Genin. L'occasion pour lui de relancer la conversation tout en travaillant dans un cadre qui l'apaisait.
— Je sais pas ce qu'il faut faire exactement pour être Chūnin… mais je ferai ce qu'il faut pour y arriver. C'est pas avec ma paye actuelle, et les quelques primes de mission que je touche que j'arriverai à mes objectifs ! Et toi, dis-moi Yami, comment t'as fait pour devenir Chūnin ?
Ses intentions paraissaient bien trop matérielles, mais en réalité Shitekka avait un but bien plus noble. Cet argent ne l'intéressait aucunement et se destinait à soigner sa mère par tous les moyens. Mais est-ce que ces mêmes moyens, pouvant précipiter une promotion au rang supérieur, incluaient la possibilité d'ôter la vie d'un autre être humain ? Le Kaguya restait encore bien trop innocent pour envisager une telle possibilité…
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
Les mains graisseuses, maculées de sang, le Berserk s'entête à découper le plus proprement possible l'épaisse peau du phoque. De la queue à la tête, Yami retire l'épiderme puante du bestiaux avant de s'en aller une pour se féliciter de la tâche accomplie. néanmoins, de son côté, Shitekka arrache les deux globes oculaires du mammifère et e gobe un tout en proposant le deuxième au Gladiateur. Un acte semblant filer la gerbe à n'importe quel humain normalement constitué mais pas à l'impétueux. Des trucs immonde et dégoutant, il en a déjà vu. Des biens pires.
C'est d'un simple geste de gamin, qu'il refuse l'invitation du Genin. Étant un fervent amateur de viande bien cuite, il attendra que l'animal sera cuit pour déguster sa chaire.
« J'préfère quand c'est bien cuit, désolé. Mais cas-y j'te donnes ma part. »
Faisant suite à sa précédente activité, le Berserker Pourpre termine son travail en enroulant de manière bien faite, la peau du phoque avant de l'attacher par une bout de ficelle trainant dans a sacoche, avant de la donner en l'état au jeune Kaguya.
Suite à ça, ce dernier se tourne vers le Chûnin tout en s'attelant à sa tâche de triage. Ses questions sur une possible promotions au grade supérieur intéresse le jeune pêcheur. Ses ambitions sont donc bien réelles. Un léger sourire au bout des lèvres, Yami lâche un épais nuage de fumée dans l'atmosphère avant de répondre aux interrogations du Genin.
« Devenir Chûnin ? Et bien c'est pas si facile que ça mais vu la volonté et l'ambition que tu sembles avoir, ça ne devrait pas tarder. Intègres toi aux autres shinobi, soit là pour le village et le pays, effectue des missions et surtout ... reste toi-même. Avec tout ça, ta volonté fera le reste et provoquera la chance. »
Qu'il soit confiant, ses efforts paieront tôt ou tard. Le tout est de ne pas se précipiter et de brûler les étapes. Si le Kaguya démontre ses capacités et son souhait de protéger et mourir pour la nation, alors il sera récompenser et atteindra des sommets au sein de la Brume.
« J'reviens. »
Quelques secondes suffisent au Berserk pour, en un coup de vent, il revienne avec quelques planches de bois du port en main. Regardant alors le Genin dans les yeux, le regard sérieux et amical, il lui rétorque alors la question par la quelle ils se retrouvent tous deux ici à trier les entrailles du mammifère.
« Du coup t'acceptes qu'on casse la croute ensemble ? J'peux t'faire un feu. »
Alors que les tissus de l’œil du phoque se répandent entre le palais et la gorge de Shitekka, ce dernier voit son collègue de tri refuser son offre. De telles pièces étaient une sorte de luxe pour les Urumi, qui se plaisaient à consommer les entrailles d'animaux comme l'ours ou le cerf, notamment lors de l'hiver. Face à ce refus, le Kaguya ne mit pas bien longtemps à réagir, et avala à son tour l’œil restant. Outre le goût particulier d'un tel morceau, le Genin avait surtout appris à apprécier les qualités nutritionnelles de ces abats.
Au même moment qu'il dégusta son globe oculaire, l'Urumi put obtenir quelques éclaircissements quant aux conditions ayant permis à Yami d'accéder au rang de Chûnin. Il était semble-t-il question d'intégration au village, parmi ses collègues ninja, d'effectuer bien entendu des missions mais aussi et surtout de conserver son intégrité.
*Ça tombe bien, je comptais pas changer pour le village… Surtout si je compte pas m'y éterniser. * songea le Kaguya, ses aspirations de revenir vers les siens une fois sa tâche finie en tête.
Quelques instants plus tard, le fumeur s'éclipsa. Sa fumée de cigarette se dispersa lentement, tandis que l'Urumi resta rivé sur ce même nuage de particules. Il fut étonné de constater un tel outil - la cigarette - pour consommer le tabac, là où les siens recouraient à des outils proches du kiseru. Pour sa part, Shitekka ne consommait pas. Attaché aux valeurs de la chasse, il considérait le tabac comme une nuisance, la fumée pouvant trahir sa présence lors d'une battue. Yami disparu, le Genin continua malgré tout son labeur. Lorsque la viande fut enfin séparée de la carcasse, Shitekka s'appliqua à garder autant de parties que possible. Avec les os, il pourrait en faire des ornements, des accessoires rituels, et même cuisiner avec pour renforcer la saveur de ses bouillons. Dans une grande toile qu'il replia par la suite en une sorte de sac, il s'attela ainsi à placer os, viande, viscères avec grand soin.
Le Hokkyokyusei revint à ce moment-là, quelques planches en bois dans sa main. Le ninja de classe moyenne échangea un regard direct mais cordial envers son homologue Kirijin et lui proposa de passer à la cuisine, s'assurant au préalable que leur "pacte" tenait toujours. Face aux maigres moyens que tenait à mettre en place le fumeur, le chasseur esquissa un léger sourire taquin et se releva avec son sac sur le dos.
— Merci de l'offre, mais va falloir bouger d'ici. C'est pas avec ce qu'on a obtenu sur ce phoque et quatre planches qu'on va s'offrir un repas digne de ce nom. Partons chez moi, j'aurais ce qu'il faut pour casser la croûte comme tu le dis.
Si avec ces quelques planches, ils pouvaient effectivement préparer un feu, l'Urumi avait par la suite besoin d'une marmite pour préparer l'eau et d'autres ingrédients nécessaires à donner plus de complexité au plat que s'apprêtait à préparer le cuisiner en herbe. L'absence d'une mère aux fourneaux, alors plus occupée à défendre sa belle-famille et les terres qui les entouraient, força l'enfant qu'était Shitekka à s'intéresser de plus près à la gastronomie de ses ancêtres. Il avait appris auprès de sa Huci comment tirer parti du meilleur de ce que la nature avait à offrir, et cela lui avait ainsi permis de se doter d'une palette de plats aussi large que la faune et la flore locales. En route sur le chemin de son appartement, les deux hommes purent échanger une fois de plus sur leurs expériences passées.
— Ça vaut quoi le tabac ici à Kiri ? Chez moi, ça nous arrive de couper avec d'autres herbes, mais ça n'a jamais eu l'odeur… particulière de la fumée qui sort ce que tu fumes.
La fumée gênait le Kaguya, mais plutôt que d'insister sur son embarras, Shitekka laissa parler sa curiosité à sa place.
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
Les quelques planches de bois en mains, l'ancien mafieux Hijin demande au chef ce qu'il souhaite qu'il fasse. Car ayant terminé de dépecer la bête, après avoir ramasser des planches de bois, la faim du Gladiateur comme sérieusement à se faire ressentir et il sent un possible stress nerveux grandir en lui. Ce qu'il veut c'est tout simplement manger et rien d'autre. Alors le regard fixant le surimi ou le sashimi, Yami ne sait pas comment ça se dit ni s'écrit, le Berserker Pourpre en salive d'avance, après avoir poser son regard sur la chair fraiche et bien juteuse entre les mains du Kaguya.
Néanmoins, le désespoir reste grand lorsque ce dernier prétend qu'il n'est pas encore temps de déguster. Qu'il va falloir bouger d'ici pour prétendre l'appréciation du met qu'ils sont entrain de préparer. *Bordel mais on s'en branle, met ta carcasse dans l'feu qu'on en parle plus.* Peut alors penser le Gladiateur ne souhait qu'une seule chose manger.
« Bon bah j'te suis. C'est loin chez toi ? »
Une impatience aussi grande que l'homme se lit alors sur son visage. Il a faim et le fait savoir.
Fumant aux côtés du jeune homme, Yami ne se pose pas la question de si c'est bien ou mal pour lui et pour les autres. Il fume, y prend plaisir, et c'est tout ce qui l'intéresse. Mais la curiosité de Shitekka quant à l'addiction du Chûnin semble grande, de là à lui poser des questions sur l'origine de son tabac. D'où peut-il venir, sa composition ? Si le Berserk ne connait pas tout de ces bouts de foins enroulés, l'Hokkyokusei connait quelques marques de confiance.
« Alors ça, c'est du tabac d'chez moi. De l'Hijin, le plus parfait qu'il soit. C'est quasiment les seuls que je puisses fumer aujourd'hui. Pas trop faible, pas trop forte, le dosage de tabac parfait pour me faire apprécier une bonne journée ! »
Relevant alors que chez le Genin, eux aussi en fume tout en coupant le tabac à d'autres herbes plus, comprenant plus exotiques, Yami en conclu qu'ils sont cultivateurs du bon goût. De bonnes personnes.
« J'vois de quoi tu parles ... Faudrait que m'fasse goûter. Enfin que quelqu'un de chez toi, m'en fasse fumer un peu. Toi t'as pas l'droit. Toi t'as pas l'droit, t'es trop jeune. Pour l'odeur c'est normal. C'est ces fameuses herbes exotiques qui prennent le dessus sur l'odeur originale du tabac. »
Marchand alors dans les rues du village, rien que d'en parler, le Hijin semble stone comme sous l'effet d'un produit hallucinogène, sauf que là, c'est simplement la fatigue et la faim qui lui font tourner la tête.
Sur le chemin, le sujet du tabac maintint l'attention de Yami, décidément incollable sur le sujet. Shitekka se réjouissait d'avoir abordé le bon sujet et d'avoir ainsi suscité l'intérêt de son invité. Cela lui permettait également de tenir en haleine le Hokkyokusei, impatient à l'idée d'avoir sa part du butin de Shitekka. Quant au sujet principal de leur discussion sur le chemin les menant au repas, l'Urumi s'attendait à tout sauf aux réponses de son interlocuteur. Il s'était, malgré lui, habitué aux fumées nocives qui s'échappaient des cigarettes - un mot qui lui était jusqu'à présent inconnu. Plus désagréable que la fumée d'un feu de bois, ce nuage toxique intriguait le chasseur. Comment diable ces hommes de la ville arrivaient à s'enfumer les poumons au moyen de poisons ? Pire encore, comment pouvaient-ils apprécier ? Si la consommation de tabac ne le dérangeait pas, sauf en période de chasse, il ne comprenait pas en revanche l'attrait pour la cigarette que manifestaient certains dans la cité des brumes.
Dans le même temps, les deux hommes approchaient de l'appartement de Shitekka. Le Kaguya s'était habitué à vivre dans un espace aussi réduit, et avec des conditions que certains auraient qualifiées de précaires. Le Kirijin par conséquent avait du mal à montrer son habitat à n'importe qui. Pour cette raison, il allait comme à l'accoutumée accueillir son invité sur le toit de l'immeuble. Pour l'heure, il fallait encore marcher, et Shitekka tâcha d'alimenter la conversation.
— Les Urumi utilisent différentes plantes pour couper ou carrément substituer au tabac. J'ai déjà essayé, ça ne m'a pas intéressé. D'autant que ça me gênait pour chasser.
La remarque sur son âge lui revint en tête. Au loin, la silhouette de son immeuble résidentiel s'extrayait des massifs champs de coton aqueux qui couvraient la ville.
— J'ai vingt ans au fait. Je n'ai pas la prétention d'avoir des faits d'arme comme certains de mon âge. Mais crois-moi, j'ai fait assez de choses dans ma petite vie de sauvage que d'autres n'auraient pas eu l'occasion de tenter.
Ses iris ambrés luisaient avec nostalgie. Les traques en forêt à la recherche d'un ours, les escapades en mer en quête d'orques ou d'une baleine… mais aussi la crainte perpétuelle d'être repérés par des ninjas hostiles en temps de guerre furent autant de souvenirs qui ressurgirent de son inconscient alors qu'ils arrivèrent tout deux à destination. Shitekka invita Yami à l'attendre sur le toit. Pendant ce temps, il s'occupa de rassembler quelques ustensiles avant de rejoindre son invité. D’ordinaire, il aurait procédé à quelques prières en hommage aux kamuys contenus dans les ustensiles. Mais il se doutait que le Hokkyokusei ne soit guère au fait des pratiques de son hôte, et décida alors de reporter à plus tard son devoir spirituel. Au sommet de la résidence, le bâtard du clan Kaguya s'attarda à préparer un feu au-dessus de sa marmite en fer noir. L'eau chauffait petit à petit, il n'y avait plus qu'à s'occuper du phoque. Ou du moins ce qu'il en restait à l'état de pièces détachées. Dans un premier temps, l'aborigène prépara un cadre en bois sur lequel il tendit la peau de la bête. Son épaisseur serait bien pratique pour lutter contre le froid humide qui sévissait sur l'archipel. L'absence de verdure et la proximité maritime renforçaient davantage cette fraîcheur, alors couplée au vent, là où l'île de Saroruncasi se protégeait grâce à sa nature environnante. La peau était maintenue tendue, il ne restait plus qu'à s'en occuper pour éviter qu'elle ne pourrisse. Face à son invité, Shitekka préféra céder à l'hospitalité plutôt qu'à l'impatience.
— Ça fait un moment que j'ai pas mangé du phoque. J'en ai presque oublié le goût que ça avait. C'est proche de la baleine, en à peine moins fade. Heureusement j'ai de quoi parfumer ça. (Il désigna de l’œil les jarres qui constituaient ses provisions en plantes) Et toi, tu as déjà goûté ?
Il n'était pas rare qu'en temps de disette, la viande de baleine devienne un met de choix pour remplir les bouches du petit peuple. C'était un fait qui prévalait aussi bien chez les Urumi que les Mizujins. Mais Shitekka n'en savait rien en ce qui concernait le phoque. À ce sujet, tandis que sa marmite continuait de chauffer, une question qui lui taraudait s'échappa en même temps que la buée d'entre les lèvres du Genin.
— Au fait, tu as parlé de tabac Hijin tout à l'heure. Tu viens de là-bas ? C'est comment, au Pays du Feu ?
Pur produit insulaire, Shitekka n'avait rarement effectué d'incursion sur le grand Continent. A l'exception de son hospitalisation spéciale à Shitaderu, le jeune homme n'avait jamais mis les pieds sur le reste du Yuukan. Par conséquent, sa curiosité à l'égard de son invité n'en fut que plus grande.
« La chasse c'est chiant. La chasse c'est long. La chasse c'est pas bien. Ça bute les animaux. Vive les Vegan. »
La conversation se poursuit entre les deux Kirijins et l'odeur de la viande commençant à cuire fait son effet sur l'estomac du Berserk. La faim se fait de plus en plus ressentir et le Gladiateur ne souhaite désormais plus qu'une seule chose; déguster se phoque. Ou plutôt, dévorer ce phoque. Semblerait-il que la question de l'herbe au sein des cigarettes du clans de Shitekka et celle de Yami ne soient pas les mêmes. Alors que chez l'Urimi, ce sont des herbes quelques peu banales, chez l'Hokkyokusei elles sont ... spéciales. Le Genin affirme alors au Barbare son âge quelque avancé sur la plus part des autres aspirants shinobi et prétend à ses talents de combattant sauvage. Ce qu'apprécie le Hijin, trouvant en lui un guerrier potentiel pour des missions à venir.
Le feu crépite face à eux et sur une broche, les morceaux de phoque cuisent petit à petit et la discussion continue le temps que le repas soit prêt. Shitekka demande au Chûnin s'il a déjà mangé du phoque, ce que Yami lui répond par un non de la tête. D'après les dires de son interlocuteur, cela ressemblerait à la baleine. Sauf que la baleine, le Gladiateur n'en a pas mangé non plus.
« Hum, j'suis plus viande perso. Genre boeuf. La poiscaille dans l'genre j'ai jamais goûté. » dit l'impétueux, prenant la jarre désignée par le Kaguya, contenant les épices devant rendre la viande encore plus exceptionnelle.
Et dans leur palabre, le jeune adulte fait référence à ses origines, via les herbes que Yami peut parfois fumer. Le passé du Berserker Pourpre intrigue donc le garçon ... Le Tōrikui ne se gêne donc pas à lui faire connaitre sa vie antérieure, ses origines qu'il ne cache pas. Il n'y voit aucune objection.
« En effet, je suis originaire du Pays du Feu. Et si tu veux mon avis, ne va pas là-bas. C'est la merde. Mon clan s'est fait massacré avant que je ne sois sauvé par Kewashiioke Hokkyokusei, mon actuel chef de clan. Il recrutait les orphelins de guerre à l'époque. J'ai donc grandis avec lui, le considérant au fil du temps comme mon père adoptif. Mais en ce moment c'est un peu tendu ... Mais si je lui cache certaines choses qui pourrait sauver Kiri de ses idées noires. Si tu le rencontres un jour, casse-toi. Ce mec est taré. »
Prenant une inspiration sur sa cigarette, il recrache un épais nuage de fumée avant de reprendre.
« Du coup on a parcouru le pays en proie aux conflits. On était des chasseurs de primes. Mais l'ennemis s'est rassemblé et était bien trop nombreux. On s'est fait chasser. Manque de bol, on est tombé dans un conflit Iwa-Kiri. De là, au bord de l'extinction, la Brume nous a sauvée. Et aujourd'hui, grâce à ceux, j'ai une dette éternelle envers Mizu et ses habitants. Si avant j'aurais tenté de partir d'ici le plus rapidement possible, aujourd'hui, je mourrais pour ce pays. Non j'te dis, Hi no Kuni c'est la merde ... »
Ce qu'il espère, c'est qu'il ne s'y rendra pas seul. S'il souhaite un guide, qu'il fasse appel au Taureau Noir. Lui seul connait aussi bien ce pays comme sa poche. Mais ce qu'il veut pour le moment, c'est se détendre en mangeant se phoque bientôt prêt.
Alors que la marmite se réchauffait sur son lit de cendres et de flammes, Shitekka et son invité s'étaient installés à côté. Patientant que le fruit plus ou moins collectif de leur pêche dégage ses meilleures saveurs, le tandem de Kirijins poursuivit sa discussion. Cette fois-ci, le Kaguya avait initié un sujet de conversation plus sensible que le précédent. S'il s'était auparavant intéressé au tabac que consommait son invité, il avait ici choisi d'aborder la question sensible de ses origines. Malgré les tensions qui continuaient d'éclater au sein de ses terres natales, Yami n'hésita pas à répondre à son hôte, déconseillant au passage ce dernier de séjourner dans le Pays du Feu.
Le fumeur développa alors plus en détails les raisons le poussant à affirmer pareil conseil. Il évoqua son passé, celui d'un rescapé d'un clan condamné à l'extinction. Les mots étaient durs venant de Yami, et pourtant il ne semblait pas affecté par la gravité de sa situation. Shitekka était soudainement pris d'empathie, alors qu'il s'imaginait subir le même sort que son invité. Le traumatisme en résultant aurait été certainement bien trop grand face au déclin de son peuple pour qu'il puisse en parler plus tard avec autant de flegme que le fumeur.
Par la suite Yami évoqua le destin de son clan d'adoption, alors sous l'égide d'un certain Hokkyokusei Kewashiioke. Une succession d'évènements compliqués, prenant leurs origines sur l'échiquier diplomatique du Yuukan, et qui eut pour conséquence d'orienter Yami et son clan vers la Brume. Le shinobi ne manqua pas par ailleurs de faire montre de son patriotisme à l'égard de son village d'accueil. Un élan auquel le Kaguya était bien incapable de répondre, ne voyant la cité ninja que comme un tremplin pour atteindre son nindô. Un moment de silence fut marqué alors que Yami paracheva ses explications. Juste avant que ce temps de mutisme ne devienne réellement pesant, le bouillonnement en provenance de la marmite tira Shitekka de son inactivité. Il se leva, et s'adressa à son invité tout en se dirigeant vers le plat qui était bientôt prêt.
« Décidément, tu n'as pas eu une vie facile, Yami. J'espère que tu trouveras à Mizu le calme qui t'a fait défaut à Hi no kuni. »
Sa phrase manquait cruellement de personnalité et de conviction. Elle était bien trop passe-partout, peu sincère. Alors qu'il veilla à la consistance du bouillon et à en sublimer le contenu, il décida de se confier, en bon échange de procédés.
« Mon peuple n'a rien à voir avec ton clan, ni avec les shinobis tout court, à vrai dire. J'ai toujours vécu comme un chasseur-cueilleur, à l'abri des conflits qui ont éclaté à travers l'archipel. Les miens n'ont aucune maîtrise du chakra, enfin, pas de façon consciente. Ils ont appris à se cacher, et à vivre à l'écart des autres. »
Il s'était retenu d'évoquer la présupposée condition particulière des Urumis. Ce qu'ils appelaient ramat n'étaient en réalité selon les hypothèses qu'une manifestation de leur chakra. Ce même chakra, diffusé inconsciemment, leur avait permis de développer des talents de sensorialité innés leur garantissant de semer leurs ennemis et de se soustraire des âffres de la guerre. La question restait encore en suspens, tant il était impossible de trancher.
« J'espère que cette différence de mode de vie ne me fera pas défaut à présent en tant que Kirijin… »
Face à ce réel doute, il nuança ses intentions d'un léger rire sarcastique. Au même moment, il venait de finir de préparer le plat qu'attendait avec impatience son invité: un ragoût de phoque accompagné de verdure sauvage. Le tout dans un bouillon dont la saveur unique relevait d'un savoir-faire propre à la gastronomie des Urumis. Loin des questions de clan, peuple, et de devoir, Shitekka amena deux bols et les longues baguettes qui allaient avec, avant de les remplir. Il ne restait plus qu'à tendre le plat au Hokkyokusei avant de passer à table. Fidèle à ses coutumes, le Kaguya rejoignit en tailleur son invité, et solennellement, annonça le début des hostilités.
« Poronnoipeyan. »
Sa version ethnique de l'itadakimasu prononcée, il s'occupa de goûter le contenu de son bol finement ciselé dans le bois avant d'être laqué. La viande de phoque reposait par blocs dans le bouillon dans lequel nageaient différentes plantes des bois. Une fois la dite viande au contact de son palais, Shitekka fut satisfait: son plat était exactement comme il le souhaitait. Le phoque était une viande généreuse, grasse mais par conséquente goûtue. Il avait essayé ici de surprendre son invité en travaillant son plat de telle sorte à ce que la viande ait la texture du poisson, mais manifeste bien son goût proche du bœuf. Un tour de force qu'attendait de voir à l'action le Genin, alors veillant du regard à ce que Yami apprécie à son tour le repas.
C'est autour d'un feu grillant la viande fraichement pêchée et au préalable tirée et découpée que le duo de Kirijin s'apprête à déguster ce met semblant délicieux à l'odeur comme à la vue. Tout en faisant plus ample connaissance, le Genin semble vouloir connaitre les origines du Gladiateur. C'est donc dans un long monologue que le Chûnin explique le pourquoi du comment il est actuellement un habitant de Kiri. Suite à ça, dans une réponse plus que banale, le Kaguya montre sa compassion vis-à-vis du passif du Berserker Ardent.
Et c'est alors qu'à son tour, Shitekka se lance et fait par de ses moeurs, de sa famille, de leurs traditions. Un clan de chasseur dénué de chakra ou du moins, ne connaissant pas leur plein potentiel. Un pouvoir que l'interlocuteur du belliqueux semble avoir trouvé.
« Vous êtes donc des indépendants ? Du moins, en ce qui concerne votre alimentation et votre mode de vie. C'est plaisant à voir. Vous pouvez vous débrouiller sans l'aide de personne alors que d'autres sont au plus mal dès qu'ils n'ont pas l'aide adéquate. Je te respecte toit et les tiens pour ça. »
Mais ce dernier semble inquiet quant à son avenir au sein du village. il est vrai que la pêche au sein d'un port comme il a pu le faire précédemment peut ne pas plaire à tout le monde, comme a pu le juger l'Hokkyokusei au départ. Mais désormais, il comprend mieux.
« Rien ne te portera préjudice au sein de KiriGâkure no Satô, je peux te l'assurer. Seulement si tu chasses dans des zones adaptées. Ici, au port, je n'veux plus revoir ça. Même si ce phoque a l'air appétissant je l'avoue ... » dit le berserker salivant devant le festin prêt à être dégustée.
Et alors que la viande est prête, Shitekka souhaite un bon appétit à l'Hokkyokusei alors que ce dernier fait de même, appréciant à pleine dent la chair du phoque. Désormais, le Hijin savait et connaissait les méthodes pour cuisiner un tel animal et au vue de son gout exceptionnel, ce n'est pas le dernier qu'il mangera.
Si son invité hésita au prime abord à consommer la viande d’un animal aussi atypique que le phoque, Hokkyokusei Yami ne tarda pas à en raffoler au même titre que son hôte. Un succès de plus pour le digne héritier de la gastronomie Urumi. Il fallait dire que ce n’était pas la première fois que Shitekka invitait du monde sur le toit de son immeuble, afin de faire goûter la cuisine de sa région. Le succès était garanti à chaque fois, si bien que parfois le Kaguya se demandait s’il ne devait pas plutôt faire carrière dans les fourneaux plutôt que sur les champs de bataille.
Avec une dextérité bien plus impressionnante que celle dont il faisait preuve un kunai à la main, Shitekka fit bon usage de ses baguettes pour vider le contenu de son bol. Cela faisait un certain moment qu’il n’avait pas apprécié la viande de phoque, et voir la satisfaction se dessiner sur les lèvres de Yami l’emplissait de joie à son tour. Pour autant, il ne sombra pas dans l’euphorie et tâcha de reprendre la discussion là où le Hokkyokusei l’avait laissée.
« En fait, les Urumi sont un peuple à part entière. Nous vivons principalement dans l’archipel de Mizu no kuni. Les miens n’ont rien à voir avec ceux du Yuukan. Nous avons notre propre histoire, notre propre langue, et une culture qui nous est propres. »
Plutôt que de s’engager dans un long monologue sur la géopolitique des Urumis et leur religion animiste aux spécificités abscons qu'un néophyte comme Yami ne pouvaient et ne voudraient certainement pas découvrir, Shitekka préféra s'en prendre à un dernier morceau de viande flottant dans une flaque de bouillon.
« J'aimerai pouvoir chasser dans ces fameuses "zones adaptées", Yami. Cependant ce village semble confondre les titres de Genin avec celui d'enfant et me force à rester sur place. Alors en attendant que la menace se calme, pour peu qu'elle se calme un jour, je n'ai pas d'autres choix que d'aller au port Naragasa chasser ce qui m'est nécessaire pour vivre. »
Comme d'habitude, Shitekka fit preuve d'une certaine franchise dans ces paroles. Il avait toujours ce ton las mais pourtant affûté. Pour autant, cet air astringent n'était pas dirigé directement envers le Hokkyokusei, mais bien tout un système qui confinait Shitekka dans une cage de Brume, l'empêchant de retrouver la liberté d'une nature qu'il chérissait tant. Par extension, le Kirijin avait omis cette habitude de subvenir à ses besoins par lui-même, sans dépendre de l'argent qu'il préférait économiser pour sa mère. Une information mise de côté, qui pouvait le faire passer pour un avide, un avare. Pourtant, Shitekka n'en avait cure. Pire encore, il n'avait guère conscience des notions d'avidité qui meurtrissaient les sociétés du Yuukan.
« Raison de plus pour que je devienne Chûnin au plus vite, haha. En tout cas, ravi de voir que tu as apprécié ce ragoût de phoque. Finalement c'est une chance que les gens d'ici soient révulsés à l'idée de tuer et manger cet animal… s'ils savaient ce qu'ils rataient, les plages de ce village seraient bien vides… »
Il lâcha un nouveau rictus, alors que son regard se jetait sur le bol à présent vide de son invité. L'idée d'ouvrir un restaurant de gastronomie Urumi lui revint à l'esprit, alors qu'il était dorénavant repu d'un repas aussi copieux. À cet égard, il adressa une pensée discrète envers le kamuy du phoque qui lui avait permis d'atteindre la satiété.