Il était enthousiaste au moins, Anzu ne pouvait pas lui enlever ça. Il avait l'air de gober ses conseils comme si c'est un gros gâteau au chocolat, elle espérait qu'il ne fasse pas une indigestion suite à cet engloutissage. Il n'y a pas de risque si elle le nourrit petit à petit, chaque chose en son temps, même si bientôt elle devra se rendre à Hayashi et qu'elle ignore encore si elle pourra en revenir et combien de temps ils passeront là-bas. Elle espère donc qu'il s'entraînera bien pendant ces semaines passés là-bas, après, Anzu reviendra certainement plus forte qu'avant donc ... elle espère que l'écart va se creuser un minimum, sinon il aura certainement du mal à la suivre, mais elle croit en ce petit bonhomme pour la surprendre. Enfin, à l'annonce qu'il rejoindra son équipe, Ayanokoji semble tout émoustillé, entre le très content et à la fois le très triste, certainement à cause de gens qui lui disent qu'il ne deviendra jamais un vrai shinobi.

- Je m'en doute bien, haut les cœurs maintenant.

Elle sourit, si elle aurait su que dire à une personne qu'elle rejoigne rendrait cette personne si émotive, elle ne l'aurait pas cru. Enfin, Anzu l'emmène donc à l'hôpital, le pose de manière à ne pas ce qu'il ait mal, même si, à l'annonce d'une mission, il tente de bouger, ce qu'il regrette aussitôt. On dirait qu'il avait hâte d'en découdre, même si elle ne pouvait pas donner des missions de la plus haute importance ... mais elle reste importante pour elle. Elle sort de son sac, une photo sur laquelle se trouve une jeune fille en kimono, borgne avec quelques cicatrices partout.

- Tu vois cette fille ? Il s'agit de ma petite soeur, Sarada Ume, elle a à peu près ton âge. Comme nos parents sont morts il y a peu, c'est moi qui doit la garder et m'en occuper.

Elle range ensuite la photo, puis observe le jeune homme une fois la photo rangée.

- Je vais partir à Hayashi pendant un long moment, j'aimerais que tu lui tiennes compagnie pendant mon absence. Elle a besoin de soutien morale et je compte sur ta gentillesse ainsi que tes talents de cuistot pour l'aider à supporter cette épreuve.

Oh d'ailleurs, maintenant qu'elle y pense ... il y a encore quelque chose pour son équipe qu'il doit lui dire avant qu'elle parte.

- Ah, autre chose, comme je vais bientôt à Hayashi, je n'aurai pas le temps d'officialisé notre équipe, mais tu peux tenter de trouver des camarades pour rejoindre notre future équipe. Un voire deux personnes seront amplement suffisant.

Ça lui permettra de pouvoir s'entraîner avec d'autres personnes et de fournir un peu son carnet d'adresse.

1 – C'était la photo d'une cible à abattre, ma prochaine proie... Comment dire que je n'étais pas super chaud, j'osais à peine écraser un insecte alors m'envoyer en découdre avec humain... ce n'était pas l'idée du siècle!

2 – C'était elle quand elle était petite, avant de passer sur la table d'opération... J'avais déjà lu ça quelque part, en tout cas si c'était vrai, elle avait parcourut un beau chemin la Anzu-senseï.

3 – Une personnalité connue dont elle était fan ? Oui j'imaginais bien une chanteuse un peu atypique, une idole des jeunes et des plus vieux...

La violette observe le Sakana regarder la photo de sa sœur, il avait l'air de se poser des tas de questions avant même qu'elle ne la présente. C'est une bonne initiative, même si elle a l'impression que son imagination lui joue des tours. Enfin, elle ne lui en tient pas rigueur, il est jeune, c'est normal qu'il soit très inventif et qu'il a une imagination débordante, elle est passée par là après tout. Enfin, il semble se poser encore plus de question lorsqu'elle la présente, il a certainement remarqué qu'elles n'ont pas le même nom de famille, elle peut expliquer ça sans trop de problèmes, ou bien sa sœur pourra lui dire le pourquoi du comment, même si Ume n'est pas trop du genre bavarde, surtout ses derniers temps, c'est qu'elle est encore un peu en deuil malgré la brutalité de l'éducation que lui ont offert ses parents.

- Je ne connais pas ce Shinobi Zero, mais je sais que je peux compter sur toi. T'es un brave garçon Ayano-kun.

Dit-elle en lui caressant une nouvelle fois le cuir chevelu, elle aimait ses cheveux, en tout cas, elle aimait les caresser. En tout cas, Anzu remarque qu'en évoquant le projet de formation de l'équipe, il avait des étoiles dans les yeux, cela lui faisait plaisir de voir qu'il est bel et bien motiver à faire partie d'une équipe.

- J'espère bien, ce sera tes collègues après tout. Et attendez-vous à ce que je vous test une fois de retour d'Hayashi. J'espère que tu maîtriseras mieux les portes mon cher élève.

Elle lui relâche les cheveux, puis, elle observe que c'est à leur tour, Anzu reporte Ayanokoji sur son dos, puis l'emmène vers la salle d'examen.

- Bien, je vais te laisser aux soins de la chirurgienne, profites-en pour bien te reposer Ayano-kun.

Elle sourit avant de le laisser aux soins de la chirurgienne qu'elle suppose être Chiaki, c'est son horaire de travail normalement ... Enfin, elle le laisse, puis repart, elle doit se préparer pour son voyage à Hayashi.

Mais juste avant ... elle passe devant la maison de Shisei, toque à la porte de ce dernier, tombant sur sa femme.

- Bonjour, vous êtes la femme de Suzuri Shisei ? Dîtes-lui qu'il n'est pas accepté dans l'équipe et qu'il vaudrait mieux pour lui qu'il ne fasse pas l'école buissonnière la prochaine fois. Sur ce, bonne journée.

Elle n'a même pas le temps de dire bonne journée qu'elle vit la porte claquer devant elle ... au moins, elle a prévenu sa femme qui préviendra son mari tranquillement ...

Elle suppose ... de toute façon, ce n'est pas ses affaires.

Midoli s'était assise dans le salon, pleine vue sur le couloir faisant office de vestibule, poste de garde rêvé pour qui souhaitait tomber sur son mari à la seconde où sa tête passerait la porte d'entrée. Seconde qui s'écoula plus tôt qu'escomptée.

-"Couc..." Trop tard, son regard croisa celui de la dragonne dissimulée sous les formes de sa femme. Et il comprit. Il comprit que l'assaut frontal serait un échec, l'espace d'un instant il se crut suffisamment rapide pour éviter les flammes furieuses du karma en s'échappant à grandes enjambées, prétextant vouloir partir acheter du pain... mais la porte claqua d'un courant d'air sec et contrôlé. "...cou." Si Shisei ne possédait aucune affinité primaire, Midoli, elle, en maîtrisait suffisamment pour plier son mari à sa volonté. Dure réalité d'un ninja faible, asservi au bon vouloir de sa femme, au nom de cette folie nommée amour.

-"Bibiche !?" Finies les morues et les vilaines, finies les chipies. La râlerie du trentenaire se heurtait à la colère bien réelle de sa femme. Une colère qui naquît dans la honte des actions de Shisei et qui faisait d'elle une démone bien plus redoutable que ne serait jamais le tatoué. Il connut l'horreur des conflits, la peur des combats presque perdus et l'angoisse des heures sombres. Mais ce n'était rien comparé à cet instant. Ce n'était rien comparé à la noirceur qui grandissait en sa demeure. Et pour cause...

Il y eut un unique coup de tonnerre, marquant le cœur de la maison d'un impact noir. Point où se trouvait Shisei quelques instants plus tôt. Heureusement son esquive siffla davantage comme un réflexe, telle la survie d'une proie en passe de disparaître. Puis les flammes balayèrent le sillon d'un trentenaire cavalant à travers les rues du quartier Suzuri. Tous ici connaissaient les fureurs de Midoli. Aussi, personne ne prêta assistance au pauvre bougre barbu. Pas même lorsqu'un "HEEEE !" douloureux fut braillé par la victime alors qu'une flammèche lui léchait l'arrière train. Le cuir de la fesse ainsi rôti, Shisei boitilla sur le côté, une main plaquée sur son cul blessé. Mais nulle supplique ne sembla arrêter la dragonne dans cette chasse punitive.

La terre trembla un court instant, transformant le sol en parcourt houleux pour le père de famille. "Midoli ! Arrêteuuu aaaaAAAAH" le trou béant ne fit qu'une bouchée du mari en fuite. Applati quelques mètres plus bas, le nez au niveau des amygdales, Shisei bavait le sang d'un karma à jamais contre lui. Si sa visite du club de massage avec le jeune Aya lui sembla drôle, la situation actuelle le forçait une l'humilité pleine et entière.

-"Ne nous fait plus jamais honte comme ça, Shisei. L'ombre de la valkyrie s'apposa de tout sa force sur le trentenaire avant de retourner dans son antre démoniaque d'où elle était sortie, furieuse.

-"Ch'est promis..." Parvint-il à bafouiller, de la terre et du sang plein la bouche.

Monde de merde.