
Les bruissements d’un cours d’eau, le chant des oiseaux sortant de leur sommeil et les bruissements du vent dans les feuilles, tant de bruits si familiers que je ne semblais redécouvrir que maintenant. Shuuhei et moi nous étions donnés rendez-vous ici, en forêt pour poursuivre son entrainement et lui permettre de récupérer sa faculté à utiliser le Kinton à sa guise, ceci dit, j’étais présente depuis l’aube ; plusieurs heures avant le rendez-vous fixé. Ce n’était pas parce que Shuu avait besoin de moi que je devais négliger mon propre entrainement… loin… loin de là… surtout dans ma situation.
J’avais pris un retard monstrueux, non seulement pour permettre à ma grossesse de se poursuivre sans encombre, mais avant tout à cause de la mentalité dans laquelle je m’étais enfoncée les années précédentes ; quelque part je comprenais mon choix, il n’était pas si mauvais, simplement l’acceptation d’une réalité à laquelle je refusais de me soumettre à nouveau. À cette époque j’étais faible, aussi faible qu’une paysanne, aussi fragile qu’une roturière des champs, aussi utile qu’un poupon dans son berceau. J’ai adopté cette attitude pour rester dans l’ombre, me fondre dans la masse en adoptant un comportement si générique que je ne déborderais point du lot… mais… c’était une manière de faire que je ne pouvais ni ne devais assumer encore aujourd’hui.
J’avais finalement acquis l’expérience dont j’avais besoin, m’étais enfin assagie de ma médiocrité pour enfin devenir plus à même de tirer ma fille… non mes filles de n’importe quelles situations… ou presque. Les sourcils froncés dans cette série d’une centaine de Squats mon premier objectif était physique, et ce depuis les quelques semaines qui nous séparait de ces révélations. Squat, pompes, abdos jogging de plusieurs kilomètres… j’avais du travail, beaucoup de travail à faire pour atteindre l’objectif que je t’osais présentement. Dépasser Shuuhei, dépasser Reiko, être à même de gérer des situations aussi tendues que celle concernant Suzuri Wu... le laisser partir ? Oui ça avait été le bon choix, mais pourquoi ? Tout simplement parce que j’étais trop loin d’avoir suffisamment confiance en mes aptitudes et habilités pour être sûre d’écraser même ancienne tête pensante de Kumo gakure… cet ancien était devenu un ennemi… et cet ennemi se devait d’être éliminé, pour le bien du village ; pour le bien-être de mes filles… pour le bien-être de MON peuple… Dire qu’il a passé nos défenses comme si ça vais été de vulgaire jouet pour enfant…
À peine finissais-je ma série que mon poing s’écrasait avec fracas contre un arbre, déchirant une partie de son tronc pour l’envoyer voler quelques mètres plus loin. Quelle frustration avait-ce été… de simplement le laisser filer impunément après nous avoir ridiculisés de la sorte ; nous n’avions strictement rien pu faire…
- … et si tu reprenais ton souffle pour commencer… fit la voix inquisitrice de Shenzy, en d’autres circonstances je l’aurais peut être remise à sa place… mais là… il fallait avouer qu’elle avait plus que raison.
C’est alors que je me posais contre une roche que me parvint un surprenant flot d’informations m’indiquant que l’un de mes clones s’était désintégré pour partager son savoir. Oui, j’avais littéralement appris le Kage Bunshin pour être à même de m’exercer à plusieurs disciplines à la fois, en l’occurrence, le point principal de leur utilisation était le Shakuton. Deux d’entre elles relisaient
le document dont m’avais fait part Shuu, à savoir une partie du savoir contenu dans le Recueil dont voulais jadis s’emparer le Sochikidan. Si enfin il m’avait donné une voie sur laquelle me lancer pour comprendre les secrets du kekkai de la chaleur, c’était malheureusement encore assez vague pour être d’une franche utilité.
J’en avais fait six pour le coup… deux d’entre elles épluchaient la bibliothèque sur la régulation, les eusses et usages ainsi que les différentes manières de doser son énergie, deux autres relisant le document et extrapolant des théories sur celui-ci, la cinquième travaillait sur un sujet différent tandis que la dernière elle mettait en application les différentes découvertes que faisait ses consœurs ; consœur qui se désagrégeait et se faisait créer par sa binôme pour poursuivre le cycle de transmission et mise en application des différentes recherches. Moi travaillais mon physique, parce que c’était la seule expérience que mes clones ne pouvaient me transmettre.
- C’est vrai que j’en fais peut être un peu trop… mais je ne peux pas simplement attendre que les choses se passent… Murmurai-je à la hyène redevenue silencieuse.
je dois au moins devenir l’ombre de l’impératrice que j’envisage d’être… … … ou tout ceci ne sera qu’esbroufeÇa faisait presque vingt et un jours que j’étais dans ce cycle infernal, une quinzaine de jours de migraines à forcer de la sorte pour six de fatigue mentale après m’être habituée à cette torture. Une explosion plus loin dans la forêt me fit comprendre que cette nouvelle tentative était un échec, mais que le clone y avait cette fois-ci survécu… bien… cela signifiait que je commençais à trouver une forme d’équilibre dans la gestion simultanée de ces affinités ; mais c’était loin, bien loin d’être suffisant.
Finalement, le chakra du Nidaime me parvint, sous la forme d’un écho, comme s’il pulsait lui-même avec suffisamment de force pour me faire comprendre sa position. Quittant ma roche pour le rejoindre dans une partie clairsemée du bois, ce fut pour l’y découvrir, lui, mais pas que… Kuu l’accompagnait, suspendue à l’épaule de celui-ci, l’air un peu drogué.
- Hummm… Fis-je en la pointant du doigt à moitié consciente sur son épaule. Avec ces coups de sonar, il l’avait assommée.
Elle ne t’avait pas dit qu’elle s’adonnait à l’apprentissage de la sensorialité ? Demandai-je en marchand vers eux, accompagnée par la hyène qui ricanait devant cette Kuu un peu saoule.
M’offusquer de la voir hors du village ? Non, à une époque je l’aurais peut-être fait, mais il était hors de question que ma fille se comporte comme une prisonnière dans sa cage dorée. Pour le coup depuis qu’elle s’était mise à se rapprocher de son père je n’avais guère eu l’occasion de lui faire visiter ne serait-ce que les alentour du village ; c’était donc un bon début.
N’empêche, je devais eut être avouer qu’un début de jalousie se faisait sentir devant cette relation père fille, certes nous avions vécues ensemble tous ce temps, mais son enthousiasme devant son papounet en était presque effrayant ; mais bon… ainsi allait le monde ; les filles s’approchaient de leur paternel et les garçons de leur mère… bien que ma situation familiale était… elle… un peu particulière.
- Bien, laissons-la se remettre les idées en place, avez-vous une idée sur laquelle commencer à plancher ? Raikage san Fis-je avec une pointe d’ironie.