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Suzuri Takara
Suzuri Takara

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Dim 24 Fév 2019 - 16:39


La trentenaire ne pouvait se mentir à elle-même. Sa série de retrouvailles ne se terminerait pas tant qu'elle ne se rendait pas auprès de ses parents. Ou du moins, ce qu'il en restait. Voilà trois mois que sa mère s'était éteinte de mort naturelle, et étrangement, cette nouvelle aussi grave soit-elle n'avait pas suffit à la ramener au bercail. Bien sûr elle lui avait rendu hommage à sa façon, symboliquement et à distance. Mais même si cela l'avait heurté sur l'instant, la vérité s'avérait néanmoins plus cruelle : Takara ne subissait pas cette perte.

Toutes ces années de distance, presque d'évitement, se cantonnant à des rapports brefs et cordiaux lors d'anciennes réunions de clan lorsque ses parents y participaient encore avant de se retirer définitivement, ne laissait plus qu'un lien infime entre les deux partis. Même si elle n'était pas insensible il fallait croire que ce rapport ci souffrait d'avantage du recul qui animait son quotidien et sa manière de vivre. Ses parents ne lui avaient pourtant rien fait, premières victimes de cette fracture incompréhensible découverte sur le tas, tel un fait accompli, fataliste et immuable. Cela remontait à loin. A la jeunesse de la kunoichi. Ce moment précis où elle bascula, ne se construisant plus aux travers d'un tierce modèle mais au contraire dans une solitude devenue salvatrice.
Depuis lors, ils ne pouvaient ni la reconnaître ni la blâmer - Juste accepter. Car s'ils avaient tout essayé pour retrouver leur enfant, l'acceptation demeurait encore la seule carte maîtresse ouvrant sur la conversation. Et même là, la fin tombait bien vite. De son côté Takara approfondissait sa métamorphose, l'assumait plus encore, l'érigeait comme nouveau credo. Jusqu'à celle qu'elle incarnait aujourd'hui.
Cet esprit libre opposé au monde qu'on lui proposait. Eternellement en recherche, peu importe les obstacles ou les impasses.

Cependant son retour à Kumogakure ne pouvait s'accomplir sans apporter un brin de considération à ces parents. Cette fois-ci. Même si elle savait que son manque de démonstration et d'implication émotionnelle quant au décès de sa mère risquait de déplaire à son père, et amener son lot de complications futiles. L'idée la fatiguait à l'avance. Une banalité pourtant, mais quelle banalité difficile à appréhender lorsque l'on se trouvait tenu par les liens de la famille, le devoir de mémoire, l'attente de ses prochains... On pouvait la considérer comme égoïste dans ses choix de vie, mais à ses yeux, il y avait tout autant d'égoïsme et de restrictions dans ces sacro saints liens qui appelait à la convenance et aux usages, quand bien même le coeur de chacun n'y était pas obligatoirement.

Là voilà donc au cimetière Suzuri, à marquer son empreinte d'encre sur une tombe à la mémoire de sa mère. Il y avait déjà celles de bien d'autres membres du clan, mais aussi des fleurs fraiches et des petits objets aux significations certainement personnelles ; L'ancienne génération étant particulièrement respectée et connue en tant que pilier de l'ex Shitaderu, ce n'était pas surprenant. Intimement, elle adressait une formule de paix à cette âme dorénavant assurément détachée de cet aspect cérémonial. Une âme lointaine, omnisciente, qui comprenait que l'amour, la bienveillance, le regret, étaient bien présents, peu importe le détachement actuel de cette fille devenue grande et indépendante par ses propres principes.

- Ses derniers souvenirs de toi n'auront été que des phrases inscrites dans le registre de l'Ogura. En lisant ce recueil, je ne saurai dire si des deux femmes les plus chères à mes yeux il en reste une encore en vie... Peut-être le saurai-je l'année prochaine, à la prochaine cérémonie.

Cette voix de vieillard, un brin cynique et dans l'ensemble culpabilisatrice, n'était autre que celle de son père. Takara rétorquait calmement sans se retourner, paupières closes.

- Viens tu vraiment ici tous les jours ? Elle est partie, il n'y a plus de frontière pour elle, tu sais...

- J'ai eu vent de ton retour. Alors oui, depuis je viens tous les jours avec le souhait de t'y trouver. Confirme moi que je suis récompensé, et que tu ne vas pas simplement partir comme à ton habitude...

Elle retint un soupir.
Puis fit volte face, tiraillée entre son absence involontaire et la peine procurée envers ce père rendu ahuri par le temps.

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Dim 24 Fév 2019 - 17:34


Je t'aime. Je l'aimais.
... Les mots ne suffisent pas Takara. Répliquait instantanément le vieil homme, le tout ponctué d'une grimace contrariée. Nous sommes comme de parfaits étrangers, qu'avons nous vécu ensemble ? Où étais-tu lors de ses derniers instants ? Et les miens, y songe-tu seulement ? Ma fille... Ton visage... Je le connais à peine. Ce n'est pas celui d'une fille qui parle à son père...

Une profonde tristesse. Du désoeuvrement. De l'impuissance.
Que répondre : Deux mondes se rencontraient. A l'origine lié, désormais distincts. Sans renier ni condamner, comme l'expliquer sans blesser...
Être introverti était une chose, or ce n'était pas le cas de la trentenaire autant capable de prendre assaut n'importe quel barrière sociale que de vivre en ermite sans souffrir de quelconques manques. Elle s'était détachée tout en y trouvant son compte, son bonheur personnel, son équilibre. Tout l'amour qu'elle portait à sa famille demeurait sans qu'elle ne sache quoi en faire, ni ressentir le besoin de l'entretenir. Au contraire, à chaque fois qu'elle se retrouvait face à ce type de situation, voilà qu'une profonde lassitude la gagnait.
Cela la ramenait aux tirades de Shuuhei, qui au delà de ses opinions divergentes sur des sujets plus politiques, s'épuisait auprès d'elle en tentant de justifier un lien pourtant fort du temps de leur adolescence. A ces gens aimés, à ces relations passées, elle ne savait plus rien Donner.
De plus, les véritables difficultés enfouies en elle apparaissaient telles des failles, justement auprès d'eux. Un effet qui lui intimait plus encore de s'en détacher...

Pourquoi... Pourquoi est-ce si difficile ?
Pourquoi devoir lutter, faire semblant, me plier aux manques affectifs des autres, alors que je ne suis pas faite ainsi. Je n'ai rien contre toi ou maman, je pense à vous et mes prières ne vous oublient jamais. Votre vie était bien remplie avant que je ne vienne au monde, alors pourquoi être à ce point démuni par mon retrait ? Je ne serai jamais ce que l'on attend de moi, c'est la seule chose que je te répéterai encore et encore.
Tu m'as déjà dit par le passé ce que tu pensais. Je suis lasse de ces scènes...
Si je suis malade pour si peu, alors combien encore sont malades pour des raisons bien plus subtiles ou évidentes, sans que rien ne leur soit reproché tant qu'ils rentrent dans le cadre de cette "normalité" que tu défends.

C'est donc moi qui dois être anormal...
Je n'ai pas dit ça... Un rictus d'agacement brisait le sang froid de la trentenaire, ne sachant se préserver dans cette intimité devenue délétère. Consacre-toi à ta propre vie et laisse moi en faire autant, si nous devons nous revoir alors ça se fera peut-être naturellement. Pas comme maintenant.

Une réponse sèche qui appelait une fois encore la fin de la conversation.
Une manche supplémentaire qui n'apportait ni nouveauté ni finalité, à croire que seul la mort du paternel réglerait cette situation aussi critique que quasi inexistante. A bien y réfléchir, ce phénomène ne se reproduisait pas qu'envers lui, feu sa mère ou encore Shuuhei. Cela englobait à moindre mesure une vaste étendue de sujets d'appartenance. Ce n'était pas pour rien qu'elle franchissait un cap en acceptant une participation effective à Kumogakure, cette tentative de la dernière chance qu'elle se donnait pour ne pas reconsidérer à leur tour ses dernières attaches : Le clan, son pays, son rapport à l'humanité tout entière. Peut-être se perdait-elle, faisant preuve d'un déni profondément ancré. Ou peut-être avait-elle raison, que la vérité n'était pas dans les esprits de ceux qui cherchaient à la détourner de ses convictions et de l'état qui en découlait...

Son père se murait dans le silence. Une rencontre brève, mais une rencontre tout de même.
Tout deux savaient que c'était terminé et, même lorsque la trentenaire entamait son départ, les mots ne sortaient plus de la bouche de son géniteur désarmé par les circonstances...

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Lun 25 Fév 2019 - 1:18


Maudites spirales. Ces raisonnances sans fin qui se déclenchaient à chaque pas, chaque rencontre.
Tout en ce monde prenait sens dans l'opposition : L'amour face à la haine, la pureté face aux vices, l'intelligence face à la barbarie... De concepts en concepts, l'humain transmettait autant qu'il oubliait l'impact foudroyant de son propre état émotionnel, cause première de tout dérapage. Perclus d'afflictions, il ne se rendait plus compte de la simplicité de l'existence, se les appropriant, se définissant aux travers d'elles et les protégeant même ardemment sous couvert d'idéal ou de normalité.
Pourtant l'humain souffrait autant qu'il jouissait.
Mais tant qu'il jouissait, alors...


L'Homme.

Tantôt, cet homme avait cédé à une euphorie. Une collaboration créative dont l'objet n'était autre que la civilisation.
Ce père d'abord savant, à l'âme vaguement généreuse et aux intérêts aussi communs que appréciables pour son entourage, amené à devenir l'un des architectes de ce qui deviendrait ensuite l'un des concepts les plus redoutables de tout le Yuukan: Shitaderu, Kumogakure. Ce père qui avait vécu, qui s'était laissé porter, qui ne sortait pas du lot mais dont l'oeuvre avait été reconnue à sa juste valeur. Ce père qui aujourd'hui, face à un fait accompli imposé par autrui, se décomposait, souffrait, se laissait aller. Pauvre vieillard, méritait-il une fille aussi ingrate ?

Cet homme. Dix hommes, cent hommes, mille hommes. On pouvait brasser leurs vies retracées sur de simple étiquette dans un panier, en cueillir une aléatoirement, puis la plaindre ou encore la condamner ; avant de l'oublier. Outre un sifflement dans les oreilles, outre un réconfort ou un apitoiement, outre un avis subjectif de plus, que restait-il ? Rien d'autre qu'une vie esseulée en proie à un désarroi, à des regrets ou des questions. On pouvait encore enlever la notion d'âge, de sexe, de vécu, et donc les avis d'autrui découlant quant à cette personne : Restait une vie esseulée emplie de questionnements. Là, on commençait à cerner le vif du sujet, ce noyau duquel tout démarrait.

La vie, une âme seule dans un monde vierge, à découvrir.
Sitôt incarnée, une âme se voit salie. Par le mental, on lui érige des barrières : Une appartenance, un code social, une politique, tant de facteurs étrangers qui s'inscrivent rapidement comme des facteurs communs. Une éducation somme toute logique, et pourtant destinée à fermer des portes et restreindre progressivement la vision d'une âme initialement pure et ouverte. Puisque chacun de ces codes s'avère multiple, on lui apprend la méfiance, la protection, la prévention. Quelques années suffisent à rendre une âme dégénérée, quelques années seulement pour que le reste de sa vie soit pratiquement tout tracé, déjà écrite, au mieux avec de l'encre, au pire avec du sang.
Quand l'éducation de l'homme omet la spiritualité, le contrôle de soi, le détachement aux biens.
Quand l'éducation de l'homme encense la conscription, la domination de l'autre, l'appât du gain.
Pourquoi s'étonner que les bourreaux soient désignés comme de nobles âmes et que les modérés soient considérés comme des lâches ou bien des indifférents ?

A l'origine, le chakra constituait-il seulement une énergie de guerre ?
La naissance du shinobi enorgueilli de son bandeau frontal, arpentant le monde en justicier ou en tyran, ne répondait pas à cette question. Il ne s'agissait là que de l'usage décidé par l'homme, au gré de son excitation. Dès lors que quelqu'un employait une méthode peu scrupuleuse, cela donnait généralement à cent autres quidams l'idée de la reproduire avec une touche personnelle parfois plus hypocrite qu'elle n'y paraissait.
A trop vouloir bâtir sur des fondations que l'homme ne comprenait pas.
Il ne pouvait que générer le chaos. Celui du monde certes, mais le sien en premier lieu.


Et toi, pauvre vieillard, tu pleurs car tu ne comprends pas ta fille.
Tu ne comprends pas même le sens de ta propre vie, voilà pourquoi tu pleurs aujourd'hui et que tu pleureras demain.

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Lun 25 Fév 2019 - 19:03

Mais quelle importance que de courir après des chimères ?
A quoi bon nager dans l'obscurité, alors qu'il est plus aisé de mettre en lumière ce que le monde physique nous propose quotidiennement, en tirant une sagesse immédiate - Sitôt apprise, sitôt oubliée. La vie continue. Chaque jour se ressemble, donnant d'avantage d'ampleur aux exploits et aux traumatismes, mais presque plus aucun crédit à l'égard de ce qui n'est pas flagrant, pas palpable. Pourtant bel et bien existant.

Lorsque l'homme ne veut pas s'intéresser quelque chose, il ne s'arrête pas là. Généralement sa paix illusoire repose sur un principe simple et efficace : Uniformiser sa pensée auprès de son entourage. Contester, condamner... châtier ? Tout se justifie, tout se recoupe, tout conduit à des décisions sans appels accélérant ce processus latent de tranquillité. Une pensée différente n'est pas seulement ennuyeuse, elle est viscéralement dérangeante, susceptible d'ébranler ses notions de la simplicité. Tout seulement car l'homme ne perçoit pas la simplicité, il en défend bec et ongle la version qu'il pense connaître, persuadé de tout mais conscient de rien. Ses troubles sont eux aussi justifiés, jusqu'à la mort.
Alors qu'un corps sain ne devrait connaitre aucun trouble quelqu'en soit l'ordre ; physique ou mental.
Le zen pour l'esprit, l'alimentation et le travail pour le corps.
Un entretien vital et consciencieux qui devrait être la base de tout un chacun. Une épuration de l'âme avant toute action.

A la place de cela règne un chaos assumé, présenté la majeure partie du temps sous la carte de la Bienveillance.
Attention ma fille, ne sombre pas comme Kaldea avant toi...
Aucun risque. Aucun risque non, Kaldea ne s'est pas plus assombrie que les autres. Seulement, celle-ci a fait un choix différent, suite à sa propre histoire. Peut-être que ses émotions l'ont transformé et avilie, ou peut être a t-elle cru en quelque chose d'honorable malgré les idées reçues, peu importe, puisqu'elle était morte.

Hypocrisie que tout ceci.

Est-ce ainsi que Midoli, la femme de Shisei, couchait ses filles le soir ? En leur racontant que si elles ne sont pas sages, elles pourraient devenir comme Kaldea ? Takara en doutait, mais l'idée quand bien même grossière n'en demeurait pas moins crédible au vu de ce qui se racontait. De la façon dont le clan était perçu, encore plus depuis l'apparition apparente de Wo. Hypocrisie. Etroitesse d'esprit. On ne savait rien sur rien, mais déjà les patriotes montaient aux créneaux, les commères perdaient les eaux et les politiciens gagnaient en fermeté.

Kaldea, Wo, les fanatiques, l'Homme au chapeau. Derrière ces mots provoquant frissons et attentions, il y avait des âmes égales aux autres, dressant leur propre sentier avec une idée précise en tête. Une idée pas moins légitime que celle d'un quelconque village caché. Une idée pas moins légitime qu'un shinobi ôtant la vie au nom de sa faction. Une idée pas moins légitime que celle d'un vieillard qui, après avoir conjointement donné la vie, s'imaginait donc qu'il possédait cette dernière et se devait de l'idéaliser selon ses propres enseignements.
Il ne s'agissait plus de choisir un camp, plus de juger, plus d'imaginer... Il fallait comprendre. Ni plus ni moins.
Puis certainement faire émerger un nouveau regard sur ce monde et ces vicieuses et tortueuses spirales.

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Lun 25 Fév 2019 - 20:00

Bla. Bla. Bla.
Autant de syllabes de même intonation que pour son nom. Ta. Ka. Ra.
La philosophie, les pensées, les mots, tout cela servait d'avantage à prêcher les convaincus ; "ses ennemis" prêchaient quant à eux après avoir vaincu. Une différente notable, définitivement plus efficace, surtout lorsqu'il ne restait du dit-vaincu plus qu'un corps stoïque défait de son âme.
Un seul credo lui tenait à coeur depuis toujours : Le Message est le Messager.
La Suzuri ne s'était pas décidée à gagner les rangs Kumojins pour devenir ce qui la débectait le plus. Un dilemme l'avait amené à choisir cette voie, et aucun regret ne devait entacher sa décision. Ses atouts ne manquaient pas ; le talent inné, la maîtrise du chakra, l'esprit vif et réceptif à l'apprentissage, le sang froid coutumier. En soit, elle constituait un véritable gâchis pour le monde ninja, du moins les rangs kumojins. Elle était de la même génération que Shuuhei, son ami, ce fléau, sauf que du temps où ce dernier accomplissait sa première mission et se façonnait dans la rigueur, elle de son côté arpentait les forets, se délectant des cadeaux de la nature et de la liberté.
Maintenant qu'elle concédait, donc, il lui fallait des armes. Ses armes.

La mort ne la terrorisait pas. Cela ne voulait pas dire qu'elle la souhaitait pour autant, puisque sa nouvelle motivation à rejoindre Kumogakure impliquait qu'elle puisse poursuivre au delà d'une rencontre défavorable. Son arsenal serait sans appel : Discrétion, subtilité et art des sceaux. En soit, elle possédait déjà les aptitudes et les connaissances lui permettant d'oeuvrer en tant que ninja, à l'exception de jutsu-guerrier. A cela il fallait des palliatifs et des méthodes novatrices pour combler son panel. Ses nombreuses études, y compris sur le clan Meikyû et autres cadors du Fuinjutsu, lui avaient depuis longtemps ouverte une perception pointilleuse sur l'usage de ces derniers.
Elle se devait de rapporter ses expériences et tierces hypothèses à des effets plus bruts et fonctionnels. L'anticipation demeurait la carte maitresse dans ce défi que représentait la non-violence. Bien sûr elle ne se leurrait pas : Des blessures, il y en aurait assurément tôt ou tard. L'évitement ne pouvait se produire dans cent pour cent des cas, quand bien même elle agirait avec une surprenante habilité, ce qui ne pouvait être garanti.

L'épuisement du chakra adverse était une piste séduisante, connue de longue date. Son assurance dans l'art des sceaux pouvait couvrir bien des situations, mais cet effet ci deviendrait son nouveau cheval de bataille. Elève éternelle, elle n'en démordrait pas, peu importe le temps.

D'ici là, un passage dans les ateliers Metaru coulait de source. Le stockage demeurait l'usage le plus aisé ; impliquant d'avantage un travail de coulisse en sélectionnant des éléments de diverses envergures, les scellant pour les réutiliser en cas de besoin. Piocher dans l'arsenal de ce clan d'artisans était un luxe offert aux kumojins, et elle savait qu'avec Shuuhei leurs portes lui seraient toujours ouvertes, même si ce dernier devait intimement douter qu'elle ne se serve réellement des armes de jet pourtant bel et bien commandées. En vérité, il lui fallait procéder à de nombreuses autres simulations avant de se décider sur l'ensemble des futures arcanes représentatives de son nouveau rang de shinobi. Des idées à revendre, il ne lui en manquait pas.
Ces quelques piquants seraient les seuls bouts de métaux en sa possession.
Le reste, le coeur de son pouvoir, de ce qu'elle était, agirait par l'intermédiaire d'un chakra malicieux et tempéré.
Son souhait ? Que tout cela lui serve le moins possible. Mais quand bien même désormais, puisque des moyens de lutter sans acharnements fourmillaient dans son esprit aussi serein que résolu.

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Jeu 28 Fév 2019 - 21:20

Armes. Chakra. Confrontation.
Où comment de simples mots une fois enregistrés pouvaient tordre un esprit.

Pourquoi était-elle revenue ?

D'une pensée à une autre, même une tête froide pouvait contenir un psyché ardent. Une telle ébullition ne pouvait s'apprivoiser qu'à travers la quête de solution, puisque le détachement ne suffisait pas. Si l'Art des Sceaux lui avait appris une chose, c'est déjà que tout scellement pouvait être défait. Abolir la fatalité, si la kunoichi devait impérativement se fixer un nindo, ce concept s'en rapprochait le plus. Premier enseignement : Aucune création n'est finie dans le temps. Tout est perpétuel changement. La clé de voute de la vie se basait sur un mouvement infini. Spirales, saintes spirales ; vous revoilà, à chaque pas, chaque regard.

Théorie.
Un sceau pouvait être apposé, déterminant et figeant une cause et ses effets. Un maître des sceaux pouvait rompre ce dernier, par la compréhension, la maîtrise et enfin l'altération. Si le monde lui-même était la proie d'un sceau, que le chakra constituait la cause et le chaos ses effets, alors de la même façon, il fallait comprendre, maîtriser, altérer - Pour l'en libérer.

Simple. Ce qui ne veut pas dire facile.
Comment amener un si grand changement à cette échelle, dans un monde où les enfants sont amenés à devenir des lions, des lions enchaînés par la puissance, mais libres d'en user en bien comme en mal. Stop. Les notions de bien ou de mal sont un puit sans fond, parlons donc plutôt des nécessités. Dans sa souffrance, le Yuukan a besoin de force, de ce chakra devenu maudit. Actions, repercussions, peu importe leurs factions et leurs cautions, les sphères s'agitent et se frappent encore et encore, sans fin, puisque là est le coeur de cette malédiction, de ce "sceau". Impossible donc de creuser une solution en rejetant la nécessité de ses villages shinobis, quand bien même décadents dès leurs naissances.

Rejoindre un village devenait donc logique. Oeuvrer en marge du système représenterait toujours un frein dans ce problème global qui se posait.

Ensuite, que faire. Si la politique stagnait, si les esprits s'embrumaient, cédaient aux pulsions et aux émotions, il n'y avait pas tant de raisons à cela. La naissance des villages cachés demeurait un phénomène à double tranchant ; le brassage idéologique, la perte des identités claniques, le sentiment d'autorité supérieure et du droit à l'ingérence, tout cela accentuait la baisse de la moralité de manière générale, et l'éducation militaire prenait le pas sur la sensibilité religieuse et philosophique. Dans cet état de fait, la pire génération serait toujours la prochaine.

Une impulsion nouvelle devait prendre forme. De nouveaux codes, un objectif précis et assumé.

S'opposer frontalement à tout ce qui ne convenait pas mènerait au cul de sac, Takara s'en voyait désormais persuadée. A l'instar d'un sceau, il fallait d'abord se l'approprier profondément, le lier à sa propre essence, afin d'en changer la nature. Avec subtilité ou fermeté, cela importait peu, bien que dans une situation comme celle du Yuukan, qui concernait bien des vies, on ne pouvait penser de façon uniquement matérielle. Le respect du vivant représentait la première étape pour provoquer cette impulsion, la première étape mais certainement la plus absurde compte tenu de la faune carnassière peuplant les tierces pays. Pourtant, il fallait en passer par là. Céder aux consensus face à des âmes frivoles revenait à renier les Lois les plus élémentaires. Aussi, une force, mesurée et éducative, devait être employée.

A quoi pense-tu, Takara... Tout cela semble si complexe, si inatteignable.
Mais alors... pourquoi es-tu revenue ?


Tant pis. Il n'y aurait pas de marche arrière, et ce peu importe le temps, les moyens, les possibilités. Une tentative serait toujours plus honnête que l'abandon.


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Sam 21 Déc 2019 - 18:11


Spirales, vous revoilà : On avance, jusqu'à se rendre compte que l'on tourne en rond. Alors on y réfléchit puis on remet une pièce dans la machine. Tourne-manège, la vie est voilée d'un Genjutsu perpétuel que l'on s'inflige. On apprend peu, on se conforte dans ce que l'on pense savoir - Et on se balade au gré de notre jardin secret, privé de notre pleine conscience. Des éclairs de lucidité distribués au compte-goutte.

~~~~

Retour au point de départ. La logique demeure identique, à quelques variations près. Seul le but reste fondamentalement inchangé.
Takara traverse les couloirs du domaine clanique afin de regagner son atelier. Mais une présence bien connue la freinait dans son objectif, accaparant son attention d'une voix calme mais chargée de souvenirs asphyxiants pour la trentenaire. Suzuri Toramasa, son père.

Tu es restée, et pourtant tu es toujours aussi éloignée. Je te connais ma fille e...
Je ne pense pas. Le coupait-elle sèchement. Que veux-tu cette fois ?
Il soupirait, tristement résigné en apparence, mais poursuivant malgré tout. Que tu restes. Tu as beau courir dans tous les coins pour nous aider, je connais ce regard... Je sais ce qu'il présage, j'y ai été confronté suffisamment de fois. Il s'approchait, saisissant la main de sa progéniture. Ne les condamne pas parce que le monde te déplaît. Kumogakure était un projet magnifique et dans l'ère du temps, ce village portait nos espoirs, des espoirs qui prenaient autant en compte la recherche que la protection de ce patrimoine... En condamnant tout les shinobi, tout les systèmes, tu condamnes et endigues le progrès...
Qu'est-ce que je disais... C'est tout l'inverse, père. Et tu choisis mal ton sujet si tu voulais que je t'adresse la parole... Sifflait-elle en se détachant de son interlocuteur, prête à tourner les talons.
Takara ! Tu leurs demanderais de tout abandonner ? De laisser l'Empire disposer du fruit de tous nos efforts, et nous missionner selon leur bon vouloir ?... Nous ne servirons qu'à étendre le conflit, Takara. L'Empire s'étend à nos dépends et poursuivra sur cette voie...
N'était-ce pas sensiblement la même chose avec notre propre village ? La science n'a t-elle comme but que de rendre plus confortable le nid des guerriers ? J'imagine que contribuer à la création de ce village a été gratifiant pour toi et pour d'autres, mais pour ma part je ne vois là qu'une armée grandissant génération après génération. Quand on élève des soldats de profession, à quoi s'attendre d'autres que la guerre à mesure qu'ils grandissent ? Pour rien au monde je ne me lierai à ces projets. Le clan se portait bien mieux avant de sombrer dans la politique...
Les belles avancées peuvent se produire autrement que par des extrêmes, Takara...
Ah oui ? Comme en truquant les élections au profit d'un candidat jugé le plus agréable par exemple ? Laisse-moi maintenant. Je ne vois dans tous ces consensus que de l'hypocrisie... et ça m’écœure.

Cette réplique cinglante servant de point final à la conversation n'avait pas été prise au hasard. Aussi impliqué et bienveillant que pouvait être Torasama depuis la transformation de Shitaderu, il avait été exclu des Anciens suite à la découverte du trucage des élections du Shodaime Raikage. Son implication exacte étant floue et son statut demeurant respectable grâce à son passé, il avait évité la prison de peu et n'était désormais plus qu'un fantôme du clan.
Le vieux veuf restait donc cloué sur place pendant que sa fille s'éloignait, descendant des escaliers jusqu'à atteindre sa salle favorite.

Une fois la porte fermée, elle y apposait un sceau puis rejoignait la table centrale.
D'un geste vif, elle déployait un grand parchemin, esquissant un sourire. Il était temps de poursuivre le travail...

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Dim 22 Déc 2019 - 19:38


Quelques mois auparavant.

L'encre se superposait sensuellement au sceau antique, le goûtant une fois de plus alors qu'elle en connaissait déjà pleinement le secret.
Ne manquait plus que l'aval de l'artiste. Patience coupable. Y avait-il seulement la place ? Appréhension feinte. Oui, évidemment, l’édification de son nouvel atelier n'était pas anodin. Elle adoptait alors la gestuelle propice à l'accomplissement de Mudra, puis en un éclair, réalisait la combinaison correspondant aux symboles perçus à même le sceau.
Explosion de fumée.
Là voici désormais dans un musée.
Des pantins en veux-tu en voilà. Une armée: Ni plus ni moins. Leur fraîche présence donnait à l'antichambre une énergie suspecte, cette sensation d'être observée, ce dérangement inexplicable que l'on ressent comme une intrusion dans notre espace vitale, alors qu'il ne s'agissait pas d'êtres-vivants, juste de mannequins. Immobiles, mais pas inoffensifs. Des armes apparentes, de toutes sortes, et certainement d'autres cachées ? Le sceau avait offert ce qu'il avait à offrir, néanmoins la tâche serait bien plus rude désormais.

Pour autant, Takara y voyait là un système à décortiquer - Comme toujours. Il y avait par ailleurs un parallèle très intéressant à faire entre la mécanique et le fuinjutsu, de par l'assemblage de différentes clauses ou modules afin d'obtenir un effet précis, donner corps et fonction au gré d'un ensemble de pièces dénuées de toute prétention originelle.

Il n'y avait évidemment pas que ça. La science voguait de progrès en progrès, mais la pratique du Kugutsu demeurait lointaine, poussée à l’extrême par des précurseurs, comme il y en avait dans tout les domaines ; multiplier les sources, les inspirations, apprendre des plus entreprenants. Synthétiser. On pouvait apprendre beaucoup dans un domaine connu en le laissant reposer et en s'attaquant à d'autres cas parfois jugés plus obscurs. La trentenaire en savait déjà quelque chose.

Tout en réfléchissant, elle déambulait dans les allées improvisées par le positionnement aléatoire des pantins. Elle regardait chacun d'entre eux, s'attardant souvent, faisant chavirer une à une leurs armes et effleurant parfois quelques modèles comme pour y deviner le bois utilisé, y chercher des imperfections, observer les liaisons entre les membres ou encore en ouvrant ce qui pouvait l'être. Combien de temps ? Cette notion là lui était définitivement étrangère, son horloge biologique réglée à travers la sobriété et la discipline quotidienne se chargeant de lui intimer quand s'arrêter - La passion oui, le chaos non.

Il y avait tant à faire. Tout une thèse à démarrer, autant sur le potentiel de ces silhouettes inanimées que sur la manière dont elles réagissaient aux commandes, que dire d'ailleurs de celui qui aurait la charge de manœuvrer une telle troupe ? Tout cela demandait une telle exigence. Une perception claire dans l'espace, une adresse instinctive. Le poids des pantins devait assurément varier, leur manœuvrabilité aussi. C'était incroyablement complexe, autant dans la confection que dans la maîtrise brute. Une exigence oui, une exigence qui appelait à l'acquisition et à l'entretien de tant de qualités ô combien sous-estimées.
Un art aussi noble que resplendissant.


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Dim 22 Déc 2019 - 22:48


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Une silhouette suspendue en l'air par des fils d'acier - Scène de torture ?
Tout dépend. Torture pour qui : Le pantin lévitant ou celle qui se cassait actuellement la tête juste en face ?

La Suzuri avait reconstitué le trajet de chaque fil, de a vers b, afin d'exercer une influence concluante sur le cobaye de bois et de fer. Elle tirait ici et là, actionnant une mécanique tout à fait logique quoique risible en l'état. Autant de fils pour si peu de résultats... Elle changeait ses notes ; ici pas de ratures, les écrits muaient à mesure des corrélations, les fautes devenant des vérités. Le tout s'affinait progressivement.
Le parchemin avait certes déversé une pluie de pantins mais ces derniers étaient basiques. Lors de ces précédentes fouineries elle n'avait aucunement trouvé le moindre processus caché, et ce n'était pas faute d'en avoir décortiqué une dizaine. Cette activité lui avait d'ailleurs rappelé ce fameux légiste propre sur lui, Shiro, avec qui elle avait partagé quelques occupations pour le moins peu ragoutantes. Encore une étude laissée de côté - Même si certains éléments méritaient d'être répertoriés dans ses carnets, bien conservés au chaud. Hors sujet. Elle en revenait à ses marionnettes.

Finalement, le plus délicat demeurait ce maudit lien entre l'objet et elle. Les fils d'acier n'étaient qu'une série de test pour connaître chaque point d'impact afin d'exercer ses commandes, sauf que pour se faire elle avait dressé un véritable piano constitué de différentes bobines fixées à une table. Plutôt un genre de harpe, finalement. Peu importe. Il s'agissait évidemment d'un moyen peu conventionnel d'actionner un malheureux pantin, et s'il y en avait cent dans ce parchemin, cela voulait dire qu'elle n'était qu'au début du chemin. Actuellement, il s'agissait plutôt de cent fils pour un seul pantin...
La trentenaire se frottait les yeux. A force de fixer cette effigie des heures et des jours durant, son esprit se troublait parfois. Elle faisait souvent des pauses, plutôt courtes mais tout de même. Elle savait organiser son travail selon la tâche entreprise et ne s'oubliait pas dans l'équation. Les erreurs étaient légitimes, mais les déclencher faute d'attention en revanche n'était pas admissible.

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Elle reprenait. Il n'y avait pas que les engrenages à prendre en compte mais aussi la manière dont elle les actionnerait ; les fils de chakra découlant de son propre corps. Simple à appréhender mais étonnement pas si facile que cela à roder. Ici rien d'insurmontable, juste une révision évidente du malaxage et de l'étalage de son chakra neutre. Un aspect purement technique à développer, comme tout un chacun pouvait le faire avec un peu de jugeote. La Suzuri par ses capacités innées était habituée aux jutsu délivrés sur des moyennes ou longues portées, tout comme maintenir un effet sur la durée. Ses seules véritables lacunes à ce propos étant l'apport d'une certaine solidité à ses arcanes. C'est donc sur cela que ses efforts devaient se concentrer afin de pouvoir assumer la gestion d'un ou plusieurs pantins.
Une question de temps et de répétition, soit le devoir inhérent à n'importe quel instrumentaliste.

Mais la réelle avancée venait de son propre schéma final : D'un doigt découlait un fil. Un fil atteignait un sceau apposé sur une marionnette. Sceau qui constituait le noyau de toute une arborescence d'autres sceaux, chacun ayant une fonction de plus en plus précise permettant au mannequin de se simuler en tant qu'homme, physiquement parlant. On pouvait également ajouter d'autres sceaux - d'autres systèmes - afin d'en développer assurément les facultés. Et à condition bien sûr de ne pas s’emmêler les pinceaux une fois l'action lancée.

Takara éclatait des rires, toute seule, face à ce défi. Là tout de suite, elle aurait souhaité avoir un marionnettiste accompli en face d'elle - Non pas pour lui demander conseils, seulement pour discuter. De tels praticiens, à haut niveau, devaient très certainement avoir un esprit vif. Enfin, cela ne voulait pas dire grand chose, le Kujutsu demeurant un emploi militaire avant tout... mais elle aimait l'ingéniosité et savait être admirative quand elle rencontrait la beauté sur sa route. Or il y en avait beaucoup ici.

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A bien y réfléchir... Est-ce que cela fonctionnait vraiment ainsi ? Peut-être que le dit fil de chakra parcourait l'ensemble de l'ossature globale afin de la diriger, et ce sans faire intervenir le moindre fuinjutsu hors de l'invocation et d'un éventuel arsenal avancé ?

... Cette conclusion n'apparaissait que maintenant à son esprit. On ne se refaisait pas : Pour la trentenaire, l'approche la plus aisée à visualiser et accomplir se traduisait par une automatisation totale de la structure du pantin. Elle avait déjà parmi ses brouillons rédigé de nombreux organigrammes potentiels...
Elle frappait de son lourd poing gauche la surface de la table, écrasant ses écrits sous le poids du gantelet, puis étalait bientôt ses bras, laissant sa tête se coucher en leur creux.

... Peut-être avait-elle fait fausse route, oui. Mais.
Mais est-ce cela signifiait-il que sa méthode ne fonctionnait pas ?

Jusqu'à preuve du contraire, on ne pouvait réfuter la théorie.
Au travail.

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Lun 23 Déc 2019 - 0:32


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Oui ça fonctionnerait : à l'instar de ce gantelet constituant sa main gauche. L'oeuvre de Shuuhei.
Et dire que sa dépouille était faite du même métal que cet enchevêtrement de pièces articulés... Avant que le monde shinobi ne les sépare, ils avaient tant partagés. Une enfance bénie, du moins jusqu'à une certaine date butoir la concernant... Avant cela, ils étaient greffés l'un à l'autre. C'était grâce à leur complicité enfantine qu'elle avait découverte très tôt les joies de l'artisanat, quand bien même elle faisait et ferait toujours pale figure à côté des prédispositions de ce dernier. Au moins dans le cas de ce substitut ils avaient su lier à part égale leurs compétences phares : artisanat pur et ingéniosité énergétique. Un mécanisme permissif et une série de sceaux servant de pont chakratique.
Elle le portait depuis si longtemps maintenant...
Le développement de Shitaderu avait été considérablement boostée dès lors que les Metaru et les Suzuri avaient travaillé de concert, et pour cause. Il y avait dans l'essence de ces deux clans une alchimie naturelle. Du moins à une époque où il y avait encore tout à construire et finalement peu à posséder. Ne jamais désespérer, la vie est un cycle. Des flux ascendants, descendants, oscillants. Juste observer, puis faire les bons choix selon quand et comment.

Peut-être que ce vestige arborée à sa main gauche constituait donc une clé, celle de sa propre méthode dans l'Art des Marionnettistes.
Quelle ironie... Par nécessité et aspect purement pratique ils avaient mis au point une inoffensive parade. Et là voilà, une vingtaine d'années plus tard, à la transformer en... arme ? Si un tel événement ne sortait pas Shuuhei de sa froide torpeur alors c'est qu'il était définitivement perdu - Car pour une fois, ce n'était pas lui mais bien elle qui en venait à valider ce concept.

Même si bien entendu, son combat ne nécessitait pas des armes destructrices mais des outils de concorde.

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Le doigt de Takara se détachait lentement du dos de son pantin-test. Un fil mince les reliait, s'étirant progressivement alors qu'elle effectuait une série de pas à reculons. Il ne se rompait pas, parfait. Combien de fois avait-elle récidivé ? Telle la recette de la pâte d'amande, où l'on vérifie entre deux de ses doigts l’élasticité attendue pour ne pas la rater, elle avait trouvé la bonne recette pour ses fils de chakra. Suffisamment souple pour se prolonger, suffisamment épais pour ne pas lâcher.

Du reste, elle avait finalisé l'organigramme de son pantin, avec en son centre une marque jumelée avec celle de son gantelet. Habituée depuis longtemps au fonctionnement de sa main gauche elle avait jugé comme naturelle d'apprendre à ordonner ses bonhommes de bois par l'intermédiaire de cette dernière. Même marque de fabrique, même énergie - Aussi subtile soit-elle, c'était le genre de détail auquel la trentenaire accordait toujours une attention particulière.

Désormais à une vingtaine de mètres, elle gesticulait de gauche à droite afin de vérifier une dernière fois son emprise, puis laissait exulter son chakra afin de donner son tout premier ordre en condition réelle. Sans plus attendre, la marionnette fusait en sa direction. Elle lui intimait ensuite la fonction de l'arrêt.
... Se prenant une charge de bois et de fer de plein fouet, manquant de réflexe à contrario de son soldat.
Chutant au sol, décontenancée, ses liens chakratiques brisés par la stupeur, elle s'offrait une bonne minute d'introspection à terre avant de se relever... Il y avait une période de latence à prendre en considération. Evidemment.
Chercher comment la réduire, sinon, la prendre en compte et agir en conséquence. Ne serait-ce qu'en évitant de s'auto-attaquer...
Au moins il y avait une bonne nouvelle : La trajectoire s'avérait agréablement précise, pour un premier essai. Et la vitesse correcte.
Poursuivre.

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Ce n'était d'ordinaire pas une grande danseuse, mais affirmer qu'elle n'y prenait pas goût relèverait assurément du mensonge.
Oh évidemment, elle se lasserait bien vite. Le sens du perfectionnisme de Takara n'était pas celui des shinobi ordinaires, et elle ne se ferait pas suer outre-mesure du moment qu'elle remplissait ses propres exigences. Son approche impliquait du renouvellement permanent. Il s'agissait de son moteur. Même si elle reviendrait à ce support tôt ou tard et continuerait de l'affiner, son esprit exigeait d'autres formes d'expression pour s'épanouir et la guider consciencieusement.

Mais pour l'heure, elle s'amusait comme une enfant.
Son partenaire de danse partageant sa célérité sous le regard fixe des 89 autres.

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Lun 23 Déc 2019 - 1:34


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Soixante quatre.
Voilà ce qui se passe lorsqu'on laisse une autodidacte seule dans un atelier caché. De toute façon, maîtriser cent pantins semblait à l'heure actuelle une tache aussi ardue qu'abstraite dans son utilité concrète. Elle y reviendrait assurément un jour, après avoir trouvé un artisan digne de ce nom qui saurait remettre d'aplomb les soldats estropiés. Mais pour l'heure il n'y avait personne d'autre et elle ne souhaitait aucunement s'en occuper soi-même.

La sciure de bois recouvrait le sol malgré des tas plus conséquents, preuves irréfutables de l'usage déterminé d'un balai à la retraite encore lointaine. Les marionnettes les plus imposantes avaient été décimées. A leur côté, un arsenal abandonné accompagné de quelques modules inutilisés. En face à l'autre bout, le reste des pantins épargnés, suspendus par un habile croisement de fils de fer. Tout était parfaitement "rangé". Takara armait alors son fidèle compagnon ; pas besoin de fils de chakra pour celui-là. D'une énergie n'ayant plus rien à prouver, elle frappait le sol, soulevant via les rigides fibres naturelles la poussière de bois restante et l'amenant vers le dernier monticule en date.

Sans plus attendre, elle déversait alors son encre autours des différents tas, les scellant illico presto.
Puis respirait un bon coup. Enfin, de la propreté.

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Un maigre repas, suffisant. Si elle n'avait pas pris la peine de remonter à a surface cette fois-ci, elle préférait tout de même ne pas sauter son dîner avant de s'engager dans la finalisation de son oeuvre. Ses mains étaient rêches, usées. Ses avants bras endoloris à force d'user du couteau à bois, évidemment.

Non contente d'avoir mis au point sa marionnette personnelle, elle y avait ajouté son sens de l'esthétique.
Ne manquait plus que les tissus, puis enfin la peinture. Et elle serait parfaite.
Peut-être pas parfaite pour un marionnettiste accompli, mais parfaite selon une bête de travail qui avait de la suite dans les idées, ne laissant finalement pas grande place au doute quant au système pondu avec parcimonie. Quand bien même elle serait révisée un jour ou un autre, une ou plusieurs fois, il s'agissait là de poser un acte, le parfaire, le sublimer. La Suzuri ne plaisantait pas avec ces choses là. D'où une implication personnelle quoique rustique dans la sculpture.

La touche finale serait finalement la plus simple. Une fois les différentes parures nouées ou agrafées, elle usait de sa palette afin de recouvrir le colosse de ses encres colorées. Doucement. Se délectant de ce coloriage changeant à mesure de la progression des teintes et de l'esprit critique.

Jikoku-Ten... Soufflait-elle, tirant dans le même instant sur les fils de chakra afin de le faire avancer de quelques pas.

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Lun 23 Déc 2019 - 2:32


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Il ne s'agissait plus de la même danse. Ce qui était maintenant concrétisé ne souffrait plus d'artifices ; Takara bougeait moins, son protecteur bien plus. Elle devait s'habituer à lui, car contrairement aux nombreux pantins qui ne demandaient qu'à être jetés vers l'avant afin de faire office, celui-ci serait son gardien des sceaux et à terme, regorgerait de secrets. Avant toute chose il devait se mouvoir de façon plus fluide, ou du moins elle devait parfaitement se situer, le situer et coordonner le tout. Pour cela, elle avait évidemment des astuces. A des engrenages matériels elle savait apporter des mécanismes d'avantage subtils.
L'entrainement prenait ici une toute autre saveur...
Elle en avait fait assez pour aujourd'hui. Au moins cela lui avait pleinement changé les idées.

Enfermant sa pièce de collection dans un parchemin, elle procédait comme à son habitude aux fermetures de l'atelier puis remontait les escaliers. Du travail l'attendait encore à l'intendance de la bibliothèque. Mais en ouvrant la porte finale la conduisant au monde réel, elle tombait nez à nez avec celui qu'elle avait abandonné quelques heures plus tôt.

Qu'il pouvait être têtu...

Vraiment ? Tu ne comptes plus me lâcher, c'est ça ? Commentait-elle, las au possible.
Et moi qui pensais que ta colère serait retombée... Rétorquait-il, vaincu.

Une montée d'adrénaline - Trop prévisible pour exister. Et pourtant.
Il était épuisant, définitivement.

Tais-toi. Tu es vide. Tu l'étais déjà avant et tu l'es bien plus encore maintenant qu'elle n'est plus là. Je ne peux rien pour toi, je ne ferai rien. Regarde toi... Une vie à soit disant se soucier des autres et tu n'as plus rien à leur transmettre que ton désarroi... Je ne serai pas ta fille, tu serais seul et peut-être moins affaibli à l'heure qu'il est. C'est là ma seule peine : Contribuer à ta médiocrité puisque tu ne peux rien recevoir d'autre. Décochait-elle sans réfléchir.

Sans réfléchir oui, puisqu'elle s'en voulait déjà. Tournant les talons, elle serrait la mâchoire. Sale journée.
Puisqu'une fois encore, elle échouait dans ses engagements spirituels.
Même si sur cent raisons de s'épargner cette relation il y en avait quatre vingt dix neuf d'accordables, celle qui demeurait ne serait jamais digérée. Elle avait eu tord de se comporter comme cela. Elle avait encore tord de ne pas se retourner. Tord de poser sa main sur cette nouvelle poignée, de la tourner, de franchir l'issue. Tord de la refermer puis de poursuivre sa trajectoire.

Puis on compense ailleurs. On prie pour que ça ne recommence pas. On oublie.
Ô à l'horizon, Spirales...


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Sam 4 Jan 2020 - 15:01


Takara terminait cette nouvelle coupe de shōchū, l'abattant sur la paillasse tout en laissant traîner son regard opaque sur les pantins en présence.
De ceux du parchemin initial, il n'en restait plus que soixante et un encore indemnes. Nouvelle confection, nouveau ménage, nouvelle séance de détente ; abuser de la boisson ne faisait pas parti de ses vices, toutefois elle s'était accordée d'avantage de relâche en ce jour. En sa possession, un parchemin supplémentaire de sa propre facture qui contenait Jikoku-Ten et Omoikane, deux marionnettes personnelles avec leur fonction précise. Son assurance dans le maintien et la précision de ses fils de chakra s'était accrue et continuerait en ce sens. Cette soirée alcoolisée demeurait une exception dans sa routine spartiate, elle en avait même besoin afin de se relaxer, son cerveau fulminant en témoignait.

Il y avait eu de nouvelles étapes. La plus importante ? Une de ces retrouvailles presque devenues quotidiennes avec Shiro. Ce dernier recueillait ses services de façon à perfectionner sa compréhension et son application du Fuinjutsu, et en retour il savait apporter beaucoup. Sa propre expertise en matière de poison par exemple. La Suzuri, par principe, n'y accordait jusque là aucune sorte d'importance. Néanmoins il était commun d'après les livres de coupler cet usage avec le Kugutsu, et elle ne rechignait pas à l'idée d'en sélectionner certains types. De ceux qui évidemment ne seraient pas létaux.
Dans sa course à l'armement, obligatoire, elle ne ferait pas les choses à moitié.
Tout élément lui permettant de prendre l'ascendant sans cette nécessité récurrente de faire couler le sang l'arrangeait indubitablement. Elle en avait d'ailleurs indirectement déjà eu un avant gout avec cette femme-araignée lors de l'annexion de Kumogakure - Quoique violente, son plan de bataille avait stoppé net l'affrontement via un moyen de pression implacable tout en tirant sur de justes cordes sensibles.

Le poison utilisé alors restait trop violent aux yeux de la trentenaire. Elle ne comptait ni répandre de telles toxines sur son passage ni s'encombrer d'antidotes. Le Kugutsu resterait un appui complémentaire à ses propres atouts et non son nouveau fer de lance. Elle n'oubliait pas ses motivations originelles et n'escomptait pas devenir la combattante tant souhaitée par ses pairs. Sa voie à elle se passerait bien de tout cela, sauf qu'il fallait se rendre à l'évidence : Si l'on se refusait à saisir un sabre, au moins fallait-il posséder un bouclier. C'est ce que cet art représentait.
Si son Fuinjutsu se basait sur toute une philosophie, son Kugutsu lui serait d'avantage terre à terre.

Deux marionnettes suffisaient donc largement. Si la première avait l'allure d'un rempart, la seconde était d'avantage classique - Plus légère et mieux articulée. De la même façon, si Jikoku-Ten avait reçu un arsenal centré sur les sceaux, Omoikane se reposait sur un arsenal typique et bien entendu, le poison, en nouvel élément dans les équations de la marionnettiste. Le légiste ne s'était pas contenté de la renseigner, car de ses propres biens il s'était permis de sortir un parchemin relatif à cet art. Un de plus. Si les livres enseignaient des bases, les parchemins eux constituaient de véritables indicateurs sur lesquels on pouvait se reposer puis composer - De véritables mines d'or.

Cela lui permettait d'avancer plus vite. Plus efficacement.
Tant mieux, car l'idée de son départ se précisait : D'ici un mois, elle reprendrait contact avec ce Shinrin. Un mois... Il y avait encore tant à faire. Des actes dont la portée s'élevait bien au delà de ce développement aussi martial qu'ingénieux.

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