Le shinobi des nuages se baladait tranquillement dans les rues de kumo, regardant un papier qu'il avait en main, fruit de ses recherches. Il se dirigeait vers les appartements d'une certaine Metaru Mitsuri, Elle faisait partie de la longue liste de Metaru à qui il devait rendre visite, en espérant obtenir des informations supplémentaires sur sa personne. Ce qu'il ignorait cependant, c'est si cela fonctionnerait, ou non. Ce n'était pas vraiment important, mais bon, il ne perdait rien à essayer. Au pire il aurait droit à un non, au mieux, la femme aurait des informations à son sujet. Bine qu'il préférerait la seconde option, il était prêt à ce qu'il n'obtienne aucune information, et ce parmi toutes ses visites. Il se planta devant le bâtiment où était censé habiter la jeune femme, hésitant tout de même sur la marche à suivre. Il n'avait pas vraiment eût de contact humain fréquent ces derniers temps, et n'avait pas spécialement envie de faire une erreur qui lui vaudrait une porte claquée au nez. Il inspira alors un grand coup, frappant trois fois contre la porte, avant de reculer d'un pas.
- Excusez-moi, Mitsuri-san ? Je me présente... Fumei, Ushinawa Fumei. On m'a dit que vous pourriez m'aider dans un de mes projets, désolé si je vous dérange mais c'est plutôt important pour moi.
Il croisa les bras, attendant calmement qu'on lui ouvre la porte, ou qu'il n'y est aucune réponse. S'il n'y avait aucune réponse cependant c'était assez dérangeant. Comment pouvait-il savoir si l'absence de réponse était dû au fait qu'elle est absente, ou bien qu'elle n'est simplement pas envie de le voir ? Il se posait décidément beaucoup trop de question. Il haussa un peu les épaules, se disant qu'à force de ne rien savoir, il en était venu à se poser trop de question inutiles, mais bon, que pouvait-il y faire hein ? C'est assez perturbant de se regarder dans un miroir en se disant qu'on est peut-être que le reflet de ce qu'on voit. Peut-être même que sa personnalité actuelle est fausse. Mais que ferait-il si c'était le cas ? Ce qu'il était devenu avant sa perte de mémoire serait simplement balayée d'un revers de la main, ou bien les deux «lui » se combattraient-ils intérieurement pour la suprématie ? Peut-être qu'ils cohabiteraient ? Peut-être que non. Il n'en savait rien, c'était quelque chose de dur à imaginer, pour ne pas dire effrayant. Après tout personne n'aimerait être dans cette situation de doute constant. Tout du moins il en était intimement convaincu. C'est alors qu'il sortit de ses pensées, la porte s'ouvrant lentement pour donner vu sur une jeune femme, d’approximativement son âge, avec d'étrange marque rouge sur le corps. Il se figea alors, il avait comme une impression de déjà vu. Serait-ce possible qu'il la connaisse ? Ou bien peut-être qu'il l'avait simplement aperçue dans la rue ?
Mitsuri peine à ouvrir un œil, tentant de réaliser ce qui est entrain de se produire. Avait-elle rêvé ou quelqu’un venait tout juste de frapper à la porte de son appartement ? Elle décida de se plaquer un oreiller contre le visage jusqu’à temps que des paroles parvinrent jusqu’à elle. La kunoichi ne rêvait pas, un individu s’adressait à elle au travers la porte close. Un dénommé Ushi-je-sais-pas-quoi Fumei, elle avait eu de la difficulté à tout comprendre correctement en raison de l’insonorisation créé par l’oreiller. D’un coup, la jeune fille expulse l’appuie tête à l’autre bout de la pièce. Ses sourcils sont froncés, une expression renfrognée s’exprime sur son visage. Définitivement, cette dernière n’a pas vraiment envie de se lever pour répondre à cet inconnu. Elle se passe la paume de sa main sur le visage pour essuyer la bave et les sécrétions oculaires formées par une bonne nuit de sommeil avant de s’assoir au bord du lit. Un rapide coup d’œil dans le miroir lui confirme qu’elle a une sale mine, sans parler de sa chevelure couleur crème ébouriffée partant dans tous les sens. Ses globes oculaires roulent vers le ciel suivi d’un soupir lui donnant suffisamment de motivation pour se lever. Mitsuri coiffe rapidement sa tignasse en un chignon désordonné et enfile un kimono sobre aux couleurs clairs.
Lentement, mais sûrement, elle se dirige vers la porte avant de l’ouvrir. Ce qui se trouve derrière celle-ci, ou plutôt celui qui s’y tient, la laisse complètement bouche-bée. Son corps se fige totalement, son cœur semble s’arrêter de battre d’un coup dans sa poitrine. Im-pos-sible, pense-t-elle. Elle scrute du regard l’individu de fond en comble et, pour elle, il n’y a aucun doute possible sur l’identité de cette personne. Questions, contradictions et émotions se bousculent dans son esprit instantanément. Sa capacité à réfléchir ainsi que son jugement sont convenablement est altérés. Tout ce qui sort de sa bouche est un long :
QUOOOOOOOOOOOOOOOOOOIIIII ?! Nishiki ???
Ses mains viennent prendre sa propre tête entre elle, celle-ci n’en peut plus. Elle tente de se recentrer du mieux qu’elle peut et son premier réflexe est d’agripper dans ses bras le jeune garçon pour le serrer – si ce n’est pas l’écraser – contre elle. Une fois son étreinte relâchée, elle lâche :
Mais qu’est-ce que tu fais là ?! Comment est-ce possible, tu n’es pas sensé être… mort ? POURQUOI T’ARRIVES QUE MAINTENANT, IDIOT !
Elle observe le jeune homme. L’expression sur son visage s’apparente à de l’incompréhension mêlée à de la colère. Le Metaru est porté disparu depuis un bon nombre d’années maintenant. Elle se sent indignée, trompée, trahie. Son meilleur ami d’enfance ne lui a donné aucun signe de vie depuis l’incident et ce n’est que maintenant qu’il décide d’apparaitre. Définitivement, Mitsuri attend des réponses claires à ses questions. Cette intrusion lui fait complètement oublié son état physique négligé ainsi que son haleine pas fraiche du tout du matin.
Le jeune Metaru n’eût pas vraiment le temps de réagir qu'il se retrouva presque étouffé dans les bras de la femme chez qui il venait de sonner. Il avait des yeux ronds comme deux billes, ne comprenant rien à ce qu'il se passait, trop surpris pour réagir d'une façon ou d'une autre, il se laissa donc faire. Il se figea d'autant plus en l'entendant parler. Il la connaissait donc bien ? Ce n'était pas qu'une impression de déjà vu ?
- Nishi... Qui ? Désolé si je vous connaissais avant aujourd'hui mais... Je ne me souviens de rien avant mon attaque dans une forêt, il y a plusieurs années de cela maintenant... Presque six ans pour être exact. Je ne me souviens même plus de mon propre nom pour tout vous dire. Les gens m'ayant trouvé et sauver m'ont appelé Fumei, j'ai donc garder ce nom, mais ce n'est pas mon véritable nom, n'es-ce pas Mitsuri-san ?
Il était complètement perdu, et cela se voyait bien dans son regard. Il la fixa donc, droit dans les yeux, en quête de réponse. Quels étaient les chances pour qu'il tombe sur une personne l'ayant connu par le passé dans ce village ? Presque aucune si on lui demandait son avis. Mais il en était content, en espérant qu'elle ne le confonde pas avec quelqu'un. Il était donc mort ? Enfin, considéré comme tel ? Ce n'était pas tellement surprenant mine de rien. Après tout n'importe qui penserait cela si on ne donnait pas de nouvelles pendant plusieurs années...
- Je me disais bien que votre visage me disais quelque chose... En vous voyant je me suis senti comme.. Nostalgique ? Comme si... Le lien nous unissant ne pouvait être brisé même par une perte de mémoire... Êtes-vous si importante pour moi ? C'est presque comme si... Mon âme et mon cœur savait qui vous étiez et vous reconnaissez, mais pas mon cerveau. Un peu comme une épouse disparue... C'est vraiment étrange comme sensation, c'est bien la première fois que j'ai droit à ça...
Il pencha alors la tête, s'il venait bien de la noblesse Metaru, il y avait peut-être une solution à cette sensation étrange qui le turlupinait depuis qu'il avait vu la demoiselle. Il la fixa alors.
- Vous seriez ma fiancée ou quelque chose dans ce genre ?
Il se remit droit, visiblement, il était sérieux dans sa question. Après tout il ne pouvait écarter aucune piste tant qu'il n'aurait pas retrouvé la mémoire, ou qu'elle ne lui aurait pas dit qui elle était pour lui. Ca n'en restait pas moins perturbant pour lui. Après tout, il venait sonner chez elle pour en apprendre plus sur le clan, et le voilà, la tête nichée dans sa poitrine, à deux doigts d'étouffer, alors qu'elle l'appelait visiblement par son véritable nom.
De l’amnésie, vraiment ? Mitsuri n’en croyait pas ses oreilles suite aux paroles du jeune shinobi. Apparemment, l’attaque survenue six ans auparavant qui se concluait de la disparition du fils Metaru avait mené à une perte de mémoire de ce dernier. Jamais Mitsuri n’avait envisagé possible que son ami d’enfance Metaru Nishiki eut survécu à ce désastre. De nombreuses recherches avaient été entreprises pour tenter de retrouver le corps du garçon en vain et plusieurs croyaient tout simplement que ceux ayant mené l’attaque l’avait emporté pour en déceler les secrets du clan Metaru. Finalement il ne s’agissait rien de tel, le jeune homme se situant actuellement directement devant elle, semblant en pleine santé. Étrange et surtout perturbant comme histoire. Néanmoins, l’incompréhension baignant dans son regard témoigne effectivement qu’il lui manque des informations. Aucun doute qu’il s’agisse d’une mauvaise blague ou quelque chose dans le genre. Mitsuri prit un moment de recul pour le contempler, remarquant que ce dernier avait bien grandi depuis ces six années. Une pointe de culpabilité perça chez la Kunoichi.
Je suis désolée pour mon attitude... C’est qu’en voyant ton visage, cela m’a rappelé une panoplie de souvenirs et d’émotions. Ton nom est Metaru Nishiki, c’est du moins celui que tu portais à l’époque. Je tâcherai de m’adapter pour la suite des choses, même si je crois que ce sera complexe. J’imagine que tu as beaucoup de questions, tout comme moi.
Le garçon lui posa ensuite ‘’ LA QUESTION ‘’, celle à laquelle Mitsuri ne s’attendait point. Le visage de la Metaru prit automatiquement une teinte rouge écarlate et celle-ci tenta d’éviter son regard en déviant le siens. Pour être direct, ce l’était. Nishiki – ou plutôt Fumei – affirmait avoir ressenti un sentiment particulier en la voyant un peu plus tôt. De la nostalgie, suivie d’une étrange sensation qu’ils étaient liés de manière importante. Mitsuri se gratta l’arrière de la tête, gênée, avant de relever la tête vers celui-ci.
Tu sais quoi ? Je vais prendre deux minutes pour me changer et me rendre présentable. On pourrait ensuite marcher et s’arrêter éventuellement dans un café ou autre ? Si tu es d’accord, bien sûr.
Aussitôt, avant même d’entendre la réponse du jeune homme, elle pivota les talons et entra chez elle en refermant la porte. Ce n’est qu’après s’être coiffé et habillée de son kimono couleur crème et rouge qu’elle ne réapparut, une dizaine de minutes plus tard.
Navrée pour tout ça. Lâcha-t-elle timidement. Elle se mit à marcher, s’assurant de ne pas regarder directement son interlocuteur, gênée. En fait, oui, nous étions très proches à l’époque. Je dirais même qu’on était des meilleurs amis. On s’est d’ailleurs fait une promesse, qu’un jour on deviendrait fiancés… Mais oui, ce sont des paroles d’enfants, bien sûr.
Mitsuri se sentait bouillir de l’intérieur. Ses mains sont moites, elle a chaud et elle ignore comment elle a fait pour répondre à sa question sans perdre le contrôle. Elle se questionne sur ses pensées à ce moment même. Comment la perçoit-il ? Qu’est-ce qu’il pense d’elle ? Il doit probablement la prendre pour une personne bizarre. La Metaru tente de changer de sujet.
Je me demande… comment se fait-il que ce soit la première fois qu’on se rencontre ? Tu es à Kumo depuis longtemps ?
Le jeune amnésique écouta calmement la femme se tenant devant lui, qui le laissa comme qui dirait sur le cul. Elle disparut, en fait, il n'avait pas vraiment écouter pourquoi, encore sous le choc de la révélation/ Il secoua la tête en la voyant ressortir. Nishiki.. Metaru Nishiki.. C'était donc ça son nom ? Son vrai nom ? Il essaya tant bine que mal de faire le tri des informations se bousculant dans sa tête, puis il se figea quand elle parla de promesse. Fiancé ? Pour le coup il se sentait mal de ne pas s'en souvenir.
- Je suis vraiment désolé, j'ai même oublié notre promesse... Et non, j suis arrivé il y a pas si longtemps, j'étais hospitalisé avant, j'ai failli mourir de soif devant le village
Il secoua un peu la tête, cela l'ennuyait. Surtout une promesse de ce genre envers une femme qui était sa meilleure amie à l'époque. C'était perturbant, et à bien des égards. Il n'y avait pas quelques minutes de cela, il ne savait même pas son nom, et maintenant voilà qu'il apprenait que non seulement, il s'appelait Nishiki, mais qu'en plus elle le connaissait personnellement et qu'ils avaient une relation... Disons très proche. Il se mit une claque mentale afin de se ressaisir. Puis sourit à Mitsuri.
- Je.. Suppose que je peux t'appeler Mitsu-chan, ou quelque chose du genre du coup ? Ce serait très probablement gênant pour toi si je continuais de te vouvoyer, non ?
Il se décala alors d'un pas sur la droite afin de la laisser passer la demoiselle, lui offrant son bras pour marcher. Il regarda alors le ciel, se demandant quand même... Pourquoi avait-il cette chance ? Était-ce un moyen d'être récompenser par les dieux pour ses principes ? Non, il n'était pas croyant. Alors pourquoi ? Mais était-ce vraiment important ? Certainement pas.
- Dis-moi, comment j'étais.. Avant ? J'en suis à un point où je me demande même si la personne que je suis actuellement est celle que j'étais avant, ou bien une personnalité qui s'est forgée afin de ne pas rester une coquille vide ?
C'était quelque chose qui l’intriguait beaucoup, après tout, la personnalité d'une personne se forge dans les premières années de sa vie, alors comment cela se passe si l'on venait à perdre la mémoire ? Est-ce qu'une nouvelle personnalité prenait le dessus, ou bien l'ancienne restait, indépendante de la mémoire ? C'était une question à laquelle il n'avait aucune réponse pour le moment, et il était curieux, mais Mitsuri avait-elle seulement la réponse ?
Le garçon culpabilisait étant donné qu’il ne s’avérait pas être en mesure de se souvenir de leur relation passée. Toute cette histoire est beaucoup plus compliquée que cela, même Mitsuri qui avait tendance à ne pas réaliser ce genre de chose s’en rendait compte actuellement. S’arrêter au simple fait que Nishiki soit devenu amnésique se trouvait être suffisant pour comprendre les raisons de ses agissements, incluant le fait que celui-ci soit resté à l’écart pendant toutes ces années. Tout ceci s’avérait être un énorme malentendu ainsi qu’un concours de circonstances malheureuses. Elle tâcha de lui sourire pour démontrer sa compréhension par rapport à la situation actuelle et pour lui remonter le moral par la même occasion. Elle voyait bien que tout ceci le dérangeait à quelque part. Sa main droite alla rejoindre l’épaule du jeune shinobi, la kunoichi se risqua à lui faire voir le bon côté des choses :
Ne t’en fais pas avec cela, Nishi… euh, Fumei. Ce n’est aucunement ta faute si tu as perdu la mémoire donc ne te met pas tout cela sur le dos, s’il te plait. J’aurais dû aller à ta recherche, aussi, mais j’étais bien trop jeune à l’époque. J’ai ma part de culpabilité dans cette histoire mais je crois qu’il faut regarder vers l’avant et réaliser qu’on s’est retrouvé, c’est tout ce qui compte, non ?
Elle hocha la tête pour approuver l’idée amenée du garçon en ce qui concerne le vouvoiement. Même malgré tout ce temps, il est vrai que Mitsuri trouvait étrange le fait de se faire vouvoyer par son meilleur ami. Mieux fallait pour tout le monde de passer au tutoiement. Un temps de réflexion fut nécessaire pour répondre adéquatement à la question qui s’en suivit. Le décrire dans les bons mots s’avérait primordial pour lui faire comprendre comment il était à l’époque.
Tu as toujours été très attentionné à mon égard. Gentil, respectueux, c’est le moins que je puisse dire. Toujours prêt à m’aider peu importe mes besoins. C’est la vision que j’ai qui a persisté de ta personne.
Elle pensait réellement tout ce qu’elle venait de dire, chaque mot. Nishiki était une personne que Mitsuri respectait et qui l’impressionnait. Il a toujours été plus talentueux qu’elle, cela est une évidence pour elle qui est légèrement derrière les autres en général.
Une chance que tu aies été recueilli au sein du village et que les irouninjas ont pris soin de toi convenablement. Que s’est-il passé pour que tu te retrouves aussi mal en point ? Tu vivais où avant d’arriver ici ? Je suis curieuse…
Après tout, comment était-il possible que celui-ci ne soit jamais contraint à venir au village caché des nuages ? Savait-il qu’il faisait partie du clan Metaru avant même de mettre les pieds ici ? Beaucoup de questions en suspend se bousculaient dans l’esprit de Mitsuri. Néanmoins, cette dernière ne voulait pas trop précipiter les choses et désirait encore moins le mettre dans une situation délicate. Il venait d’en apprendre beaucoup sur son existence et nécessitait peut-être une période de temps pour digéré le tout.
Le shinobi détourna un peu le regard. Il ne savait pas vraiment comment prendre les nouvelles informations. Qui était-il maintenant ? Nishiki, ou bien Fumei ? Il prit doucement la main de Mitsuri dans la sienne, commençant à marcher calmement avec elle en glissant ses doigts entre ceux de la femme, rougissant un peu à cela. Bizarrement.. Ce n'était pas bizarre, non, en fait... Il avait l'impression que c'était presque normal, un peu comme si en un sens, il n'avait jamais disparu.
- C'est stupide, vraiment. Je suis parti d'un peu plus loin dans le pays, afin de rejoindre Kumo dans l'espoir d'avoir des informations sur mon passé et devenir un shinobi, mais.. J'ai sous-estimé le temps de trajets, et par extension, les vivres que j'ai emmené avec moi. Il est peut-être possible que je me sois un poil égaré durant le chemin, pour être tout à fait honnête avec toi.
Il rit bêtement, se grattant derrière la tête de sa main libre en continuant de marcher doucement, profitant simplement de l'instant présent aux côtés de celle qui s'était présentée comme son amie d'enfance. Il se rapprocha un peu d'elle, leurs épaules se touchant, doucement, tandis qu'il regarde ailleurs en rougissant. Non, il ne pouvait pas le nier, la connexion qu'il avait avec elle dépassait de loin la perte de mémoire. Il ne se souvenait pas d'elle, et pourtant, il avait l'impression de ne jamais l'avoir oubliée. Une drôle de sensation qui ne le quittait pas depuis qu'il l'avait vu, sur le seuil de sa porte. Sur le coup, il n'avait pas pu mettre de nom sur son visage, mais il ne pouvait pas dire non plus qu'il ne la recadrait pas du tout. Il resta donc ainsi, marchant, proche d'elle en regardant devant lui. Il se sentait juste... Bien. Comme si toutes ses galères passées n'existaient plus en ce moment présent, plus rien n'avait d'importance en fait, plus rien du tout, si ce n’est l'instant présent. Il se laissa donc aller, laissant son esprit se balader ailleurs pendant qu'il se laissa guider par cette marche. Pour le coup, il se fichait bien de son nom. Nishiki, Fumei, quelle importance ? La seule chose qui comptait, c'était qu'elle était là, qu'il n'avait pas tout perdu avec sa mémoire. Vu sa réaction, elle était très vraisemblablement célibataire, sinon elle l'aurait très probablement repoussé, pas vrai ?
- Dis, tu disais qu'on était fiancé pas vrai, mais tu sembles encore seule.... Ça veut dire que... Tu m'as attendu ?
Le garçon avait en tête de rejoindre le village caché des nuages, néanmoins il s’était trompé dans le calcul de la durée du voyage se retrouvant donc sans vivres. Une erreur normale pour un garçon de son âge n’ayant point reçu de formation quelconque. Heureusement que quelqu’un l’a retrouvé juste à temps pour lui prodiguer les soins nécessaires à son rétablissement. Sans eau ni nourriture, on peut rapidement se retrouver dans une situation de santé délicate. Du moins c’est ce qu’ils disent dans les livres. Mitsuri marchait à ses côtés, devenue silencieuse. La proximité avec le jeune homme la mettait un peu mal à l’aise. Il s’agissait de son ami d’enfance, bien sûr, cependant il n’en avait aucun souvenir. N’était-ce pas un peu précipité pour lui de se retrouver dans une telle situation ? Même pour la Metaru, il s’agissait d’un choc. Du jour au lendemain la personne qui nous était la plus chère auparavant réapparait comme ça, comme s’il ne s’était rien produit ces dernières années. Comme si on avait mis le temps sur pause.
Mh. Je te pensais véritablement mort, Fumei. Je n’avais plus d’espoir de te revoir un jour, donc je ne pense pas qu’on puisse dire que je t’attendais, désolée. Et je n’ai que seize ans je te rappelle, je ne suis pas prête pour ces choses-là. J’ai des objectifs plus importants.
Prononça-t-elle avec culpabilité. Elle se sentait mal de lui dire les choses ainsi, toutefois Mitsuri a toujours été honnête et franche. C’est dans ses valeurs, même si par moments la vérité peut être difficile à encaisser. Fumei désire probablement avoir des proches, se rapprocher des éléments qui peuvent lui rappeler qui il était. La Metaru commence à penser que regarder vers l’avenir plutôt que de rester accroché au passé est primordial. Elle gardera toutefois cette pensée pour elle. Pour l’instant du moins.
Vers quoi tu veux t’orienter, pour la suite des choses ? Je vois que tu as récupéré ton bandeau ninja, ce qui fait de toi un Genin comme moi, non ? Parle-moi de tes projets, j’aimerais en savoir plus sur toi aussi.
Découvrir qui il est, comment il a évolué se trouvait être intéressant pour Mitsuri. Cette dernière veut savoir ce qui se passe dans la tête de son meilleur ami d’enfance. Elle veut comprendre comment il a cheminé avec cette amnésie.
Il sourit et rit un peu, la trouvant adorable, il déposa un baiser sur sa joue droite, puis lâcha sa main, s'étirant un peu et marchant en arrière, les mains croisées dans le dos, la regardant doucement en souriant à pleine dent.Il était content qu'elle soit honnête avec lui, pas qu'elle lui dise juste ce qu'il voulait entendre afin de lui faire plaisir.
- Je vais te reconquérir, pour commencer. Continuez d'en apprendre plus sur ce qui m'est arrivé aussi et puis devenir un shinobi respectable ? Peut-être reprendre mon ancienne identité, que mes parents sachent que je suis en vie. Enfin, je me doute bien que ce seras pas facile, il faudrait que je fasse parler de moi...
Il continua sa marche, normalement cette fois, croisant les bras avec un air de réflexion figé sur le visage. Il avait déjà accompli une mission il n'y à pas si longtemps que cela, mais ce n'était pas assez. Non, il devrait en faire plus, pour le village comme pour lui. Il devrait aussi songer à remercier l'homme qui l'avait aidé aux portes du village et lui rendre la pareil, d'une façon ou d'une autre. Il s’arrêta un peu et détacha le pendentif autour de son cou, un petit pendentif assez simpliste enf ait, une simple épée en métal. Il s'approcha alors de Mitsuri et lui passa autour du coup avec un sourire, hochant la tête.
- Comme je le pensais, il te va beaucoup mieux qu'à moi hehe.
Il avait certes perdu la mémoire, mais pas le sourire, ni sa joie de vivre d’antan. La seule différence notable était peut-être qu'il était plus séducteur qu'à l'époque de leur promesse, enfin, il faut dire qu'ils n'étaient que des enfants. S'il avait su qu'une femme aussi belle était promise à lui, il serait revenu bien plus vite au village. Enfin sa beauté était une chose, ce qui lui plaisait surtout, c'était sa gentillesse et sa franchise. Et puis surtout, elle avait un charme assez exotique. Entre sa peau bronzée et ses marques rouges... Il sourit alors en la fixant.
- Dis-moi, Mitsu-chan... Ça te dit un rendez-vous aux sources chaudes après le couché du soleil, on m'as dit un bien fou de cet endroit.
La source n'était qu'une excuse, ils auraient pu y aller maintenant, mais il voulait faire quelque chose pour marquer le coup, quelque chose qui nécessiterait un certain temps de préparation si elle l'acceptait.