Toujours à dos de Simba, tu te diriges à vive allure en direction du quartier des Metaru, provoquant quelques paniques et frayeurs sur ton passage à cause de ta monture dont la race était réputée pour leur dangerosité mais aussi parce que celle-ci était d'une taille anormalement imposante par rapport à ses semblables de ton monde.
Ta folle chevauchée te mène rapidement au Domaine des Metaru. Tu descends enfin de ta monture une fois avoir atteint le lieu si familier. Ton invocation s'évapore sans plus attendre après un simple au revoir à ton égard et sans t'accorder le temps de lui répondre. Un moyen de raccourcir la séparation certainement ; à moins que la bête avait tout simplement hâte de rentrer chez lui comme tu l'avais été. La compagnie de l'animal, qui t'avait accompagné presque quotidiennement durant ton séjour à Hayashi, allait sans doute te manquer mais tu ne pouvais pas le garder auprès de toi indéfiniment.
Tu restes un moment débout à l'entrée du vaste domaine de "ton clan". Tu avais eu hâte de rentrer mais maintenant que tu étais enfin ici, tu hésitais à continuer.
Après un instant d'hésitation, tu décides enfin à t'avancer. Tes pas te mènent, non pas vers chez la vieille Aya chez qui tu étais logée mais en direction de la maison d'Itagami. Étrangement, tu avais envie de la revoir sans réellement comprendre pourquoi. Sans doute parce qu'elle était ta sensei attitrée et de ce fait, elle était donc supposée être la personne adéquate pour te conseiller et te guider en tant qu'une inexpérimentée. Chose dont tu avais inconsciemment besoin présentement alors que ce qui c'était passé entre toi et Senkû semblait toujours laissé un profond emprunt sur ta personne. Cet homme avait après tout réussi à faire battre ton cœur que tu croyais jusqu'à présent être fait d'acier et malgré la réciprocité de vos sentiments, vous étiez à présent à des milliers de kilomètre de distance. Bien que là était un choix que tu avais accepté, tout au fond de toi celui-ci semblait te laisser un arrière gout amer. Une part de toi était insatisfaite de cette situation.
Une fois devant la porte de ta sensei à l'opulente poitrine, tu restes plantée là, en proie à l'envie de rebrousser chemin et celui de continuer sur ta lancée. Finalement, tu finis par toquer et discrètement comme si tu ne désirais pas te faire entendre …
Une nouvelle lame… non pas spécialement, une nouvelle arme alors ? Encore ceci restait correct, mais toujours aussi loin de la réalité. Un nouveau… projet, oui, un projet ceci seyait mieux à l’objet sur lequel je travaillais depuis quelque temps déjà. Non je n’avais pas abandonné, l’apprentissage du Kinton, loin de là même ; mais il fallait que je remplisse mes nombreux devoirs en tant que dirigeante de la raffinée. Et c’était justement ce qui depuis quelque temps occupait mon esprit. Je m’étais penchée il y a de cela quelque temps sur des études concernant le fuuinjutsu, et encore un peu plus tard j’étudiais le fonctionnement des mécanismes et engrenages ; à cette époque je cherchais encore à comprendre comment faciliter et fignoler des mouvements prédéterminés, des actions qui seraient réalisées par un ensemble de mécanismes… m’enfin, beaucoup de blabla et de pensées perdues pour indiquée que je travaillais présentement sur un projet qui combinait les deux recherches que j’avais menées, mais point poussées à terme. C’était dommage, c’était dommage d’autant travailler sur quelque chose pour finalement simplement laisser s’évanouir ces heures et ces heures de travail dans l’oubli.
Un regard sur Kuu qui étrangement calme s’exerçait à affiner sa sensoralité comme An-Chan le lui avait ordonné avant de partir pour Hayashi ; oui, cela faisait déjà un bout de temps et oui… cette petite tête argentée avait fait d’impressions progrès jusque-là ; c’en était à un point tel que je me demandais si moi-même pourrais un jour la rattraper sur le point de la perception des choses nous entourant. Un sourire sur les lèvres, je revins à mes plans ; en soi, il était simple et devait grandement faciliter la vie des combattants qui parviendront à maitriser ledit système. Cependant, encore fallait-il faire fonctionner cette mécanique et parfaire ses finitions pour éviter tout incident après production. Ce projet… qu’était-ce donc ? Une manière plus interactive et surtout plus productive d’utiliser un fuuin gravé sur un objet. L’idée était d’utiliser le même type de sceau que certains rouleaux de stockage employaient, ou le même type que les sceaux explosifs ; grosso modo un type de fuuin qui ne nécessiterait pas spécialement d’avoir le fuuinjutsu pour être utilisé.
Le regard posé sur Seina qui s’était endormie, une des cartouches que j’avais créées pour cette création en main, je finis machinalement rouler le barillet de celle-ci ; contemplant mon trésor en finissant ladite arme. J’avais pensé à la forme et aux possibilités rapides que ceci permettait, mais définitivement ce ne serait pas une arme toute publique ; la singularité de sa poignée et le fait qu’il s’agissait d’une épée sans véritablement en être une allaient requérir une certaine formation avant utilisation… Je peaufinais mes finalisations lorsque se fit entendre la voix de Kuu : Ha… ton él… hum… tu vas avoir de la visite maman… Fit-elle en se redressant, ajustant un peu sa tenue pour sagement attendre à côté de la porte. Levant un sourcil devant ces préparations, je me demandais surtout qui cela pouvait bien être pour qu’elle veuille l’accueillir elle-même. Il ne me semblait pas que la délégation doive rentrer si tôt, donc ce ne pouvait être Anzu… Sayo peut-être ?
Et effectivement, dans ce silence qu’elle avait créé retentis de faibles coups frappés à la porte, non pas que je doutais de ma fille, mais.. C’en était toujours surprenant ; l’on aurait dit son père. Oui ? Fis-je en ouvrant… pour y découvrir…
- Ya… Yamiko… ?! fis-je un peu incrédule en la découvrant dans l’encadrement de la porte. Yamiko ! Répétai-je avec joie en la prenant dans mes bras, avant de lui laisser ne serait-ce que le temps de répondre : je savais pas que vous étiez arrivé, on à eu si peu de nouvelles… Fis-je de bon cœur avant de la lâcher.
Ha ! Désolé, je suis devenue un peu trop câline depuis que Seina est née… Fis-je en me décalant un peu pour qu’elle puisse voir le berceau où dormait la petite un peu plus loin. , Mais rentre je t’en pris…
À peine eut-elle fait quelque pas, que ce fut à Kuu de l’accueillir, inclinant respectueusement la tête alors que la Métaru martialiste rentrait, elle s’exécutait enfin. Bonjour Yamiko san… désolée de t’avoir… attaquée la dernière fois… j’étais encore un peu… immature à l’époque, vraiment désolée… Fit-elle dans un petit rire gêné en se redressant.
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Ma Naïveté nous a perdu... ça ne se reproduira pas
Face à l’élan d’affection de ta sensei, tu restes figée au pas de la porte alors que celle-ci te serrait dans ses bras. Voilà une des raisons qui t’avaient fait hésiter à venir. Outre le fait que tu étais gênée de confier ce qui t’était arrivée durant cette expédition à Hayashi à ton aînée – le sujet principal de ta présence – le côté bien trop affectif de cette dernière t’effrayait toujours un tantinet. Avec le temps, tu avais fini par accepter l’affection de la Metaru à l’opulente poitrine à ton égard mais, malgré les efforts, tu ne parvenais toujours pas cependant à t’habituer à tous ces gestes affectueux.
Si elle avait été quelqu’un d’autre, ton corps aurait réagi avec violence envers celle qui t’étreignait avec tendresse mais, puisque que ce n’était pas la première fois, et sans doute pas la dernière fois, qu’elle te serrait de cette façon, tu la laissais faire sans chercher pour autant à répondre à son geste. Telle une statue, tu gardais les bras le long de ton corps tout en priant que ta sensei allait te libérer rapidement. Chose qu’elle fait, comprenant sans doute la gêne que son acte engendrait chez toi.
- Je suis contente aussi de te revoir Sensei et ... félicitations pour le bébé.
Ton timbre si peu enthousiaste pouvait faire croire que tu n’étais pas sincère et pourtant c’était bien le cas. Tu étais effectivement ravie de revoir la Metaru à l’opulente poitrine. Ça serait mentir de dire qu’elle t’avait manqué durant ton séjour loin de Kumogakure no Sato mais dès l’instant où tu avais emprunté le chemin du retour, son image t’était revenue à l’esprit. Et, à peine avoir franchi l’Arche Grise, tu t’étais précipitée jusqu’ici. La raison de ta visite n’était pas cependant de revoir ta sensei mais plutôt de quémander son aide afin de mieux comprendre ce qui t’arrivait en ce moment. Depuis ta dernière rencontre avec Senku, tu te sentais bien différente. Aujourd’hui, tu ne pensais plus autant au Sauvageon que lors des premiers jours de votre séparation mais tu éprouvais comme un vide à l’intérieur. Tu n’étais pas idiote, ni trop jeune, pour ne pas comprendre que c’était liée à cet homme qui avait réussi à faire battre un instant ton cœur mais tu ne comprenais pas cependant pourquoi cette inconfortable sensation ne disparaissait pas. Mais, comme pour chercher à retarder le temps de la confession, tu prêtes attention à la petite tête blonde qui s’excusait poliment auprès de toi pour un acte que tu avais oublié depuis longtemps mais qui semblait encore tracasser la gamine.
- Ne t’en fais pas, adresses-tu à la petite Kuu. Je ne savais même pas que c’était toi qui m’avais attaqué.
Effectivement, tu n’aurais jamais imaginé cette enfant capable de lancer une telle attaque, surtout pas à l'époque, mais quand on avait connaissance de ce dont était capable sa mère, ce n’était pas si étonnant que cela au final.
Un instant, tu te demandes qui étais le père de Kuu. Tu savais que ce n’était pas le même que celui de la dernière. Tu fixes ta sensei comme si elle était capable de lire dans ton esprit et de ce fait de t’apporter une réponse.
- Je t’ai apporté un souvenir, finis-tu par lâcher trois secondes à peine plus tard alors que tu cherchais toujours à retarder le temps de la révélation bien trop embarrassante.
Tu te délestes du sac que tu avais sur le dos pour y sortir une statuette tribale en bois noire de jais d’une vingtaine de centimètres. Celle-ci représentait un homme nu avec un énorme phallus. Tu tends le présent à la Metaru.
- Il paraît que ça apporte santé et prospérité au foyer où elle se trouve.
Informations que tu n’avais point inventées mais qui avaient été avancées par le vendeur local. Argument qui était sans doute purement commercial mais qui t’avait pourtant poussé à acheter la statuette. Preuve que, implicitement, tu tenais au bien-être de la famille de la Metaru à l’opulente poitrine. C’était d’ailleurs la première fois que tu offrais un véritable cadeau à un autrui …
Pour une raison ou une autre, après avoir passé ces quelques temps avec elle, à vivre et plus ou moins évoluer avec Yamiko chan, je pouvais être sûr d’une chose, j’avais d’une manière ou d’une autre réussi à me faire une place dans le cœur qu’elle protégeait derrière plusieurs rideaux de fer. Comment étais-je si sure ? C’était bien simple à deviner à dire vrai, le câlin un peu… incontrôlé dans lequel je l’avais étreinte tout à l’heure aurait probablement valu à toute autre personne un nez brisé, mâchoire décrochée... ou pire. Quelque part j’étais la première étonnée, certes elle ne me l’avait pas rendu ce câlin, mais sa simple absence de réaction était en réalité bien plus que suffisante connaissant le personnage.
- Merci beaucoup… avais-je répondu d’un fin sourire alors que Kuu s’adressait à elle pour tenter de « réparer » le début de relation entre elles qu’elle avait presque fais volé en éclat sur un caprice.
Non je n’avais trop que de choses à relever sur le timbre employé par Yamiko, comme dit précédent, à force de côtoyer le personnage, même si ce n’était qu’un peu, j’avais appris à la connaitre ; si Anzu chan était bien trop expressive, Yamiko était son parfait opposé, ceci dit ne pas le montrer n’était en rien signe d’une absence d’intérêt, en tout cas dans son cas… si vraiment la nouvelle l’ennuyait, j’aurais eu droit à sarcasmes et moqueries, plutôt que de sincères félicitations. Heureusement pour Kuu, l’adepte du taijutsu ne lui en tenait point rancune, si j’en croyais les quelques minces indices que m’avait révélé son facies, j’aurais dit qu’autre chose la préoccupait, quelque chose… d’autrement plus important que ce caprice vieux de plusieurs mois… la jeune « Gentoku » posa le regard sur moi tandis que Kuu toute souriante s’était mise de côté. Pendant un bref instant l’invitée sembla chercher des réponses dans mon regard avant de finalement m’annoncer qu’elle avait pensé à moi durant ce voyage.
- Ha !? Un souvenir ? C’est trop gentil fallait pas… À dire vrai… en prononçant ces paroles je n’avais pas idée du point auquel elles étaient… vrai ? Il… il ne fallait vraiment pas en fait.
Sortant de son sac un objet noir ébène que je pris quelque temps pour une sculpture difforme, il me fallut quelque seconde de plus pour réaliser que je devais accepter les informations que me transmettaient mes yeux, plutôt que de fuir la réalité. Santé et prospérité… hummm Fis-je avec une voix légèrement tremblante en prenant le « présent » qui m’était offert.
En réalité ma première vision de l’objet n’était pas loin de la réalité, c’était bel et bien une sculpture difforme, mais… c’était plus l’attention démesurée aux détails sur une certaine… « difformité » qui m’amena à me poser des questions. De ce que j’en déduisais c’était probablement l’effigie d’un dieu ou quelque chose dans le genre qui apportait santé et prospérité dans les foyers où il était entreposé… mais quelque part, j’avais presque l’impression que cette statue… impossiblement membrée servait aussi certainement à des demoiselles esseulées dans des couples en perdition ; vu sous cet angle il devait effectivement apporter une certaine « santé… et prospérité… ». Ce sont finalement les petits couinements de Kuu derrière moi qui me firent réagir, me sortant de ce… moment d’observation. J’avais presque oublié qu’elle n’avait pas encore quitté la pièce. Créant un socle de métal à… l’objet ? Je lui créai à l’aide de mon chakra un temple miniature pour l’y cacher… pas trop vite non plus histoire de ne pas frustrer mon étudiante dans cette tentative de le cacher à la vue de la mineure…
- Alors raconte-moi ? Comment ça s’est passé ce voyage, pour le coup je suis curieuse … !
Mais qu’est ce que c’est que ce truc… Oui, oui non, j’ai une idée de ce que ça peut être j’ai lu quelque livre de SVT donc oui je… j’ai une petite idée de ce que c’est, mais… mais… mais je m’attendais pas ce que ce soit… comme ça !!!? Attendez… c’est à échelle ? Ces… ces trucs deviennent vraiment aussi gros ? Mais… mais ça ne peut pas rentrer… si c’est à échelle comment la personne elle survie ? Ou alors… c’est eux qui creusent le trou pour le bébé ? M’aurait-on menti ??? Mais du coup… ça … ça expliquerait ce que j’ai entendu des femmes du daimyo comme quoi c’est douloureux… et aussi pourquoi toutes les mamans sont malades … elles sont en rémission ! Est-ce qu’il y a un seul entraînement au monde qui puisse nous prémunir contre… contre ça ?!
Oui oui… la plus jeune des Metaru s’était profondément égarée dans ses pensées, son visage pivoine en disait long sur le sujet de ses interrogations… interrogations qui bientôt se portèrent sur sa conception puis sur celle de sa soeur et sur Hisao… puis son père ; ce qui ne manqua pas de lui donner des sueurs froides… Elle n’était pas bête, loin de là c’était presque un petit génie pour son âge, mais… disons que ses émotions en ce moment précis vis-à-vis de… du phénomène ? N’aidaient pas… pas beaucoup à penser calmement.
M’enfin ça… c’est un sujet que nous laisserons Itagami gérer… off screen…
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Ma Naïveté nous a perdu... ça ne se reproduira pas