Au final, tout allait se conclure de la même manière que ça avait commencé, sur les planchers de pierre de la capitale du pays du feu, Yûgure. Ça n’aurait pas dû être une surprise pour Taishi, comme un cercle dont on parcourt l’extrémité, sachant sans le savoir qu’on va revenir au point de départ.
L’arrivée de Taishi depuis Ame, après des adieux à contrecœur d’une nouvelle connaissance avait quelque peu scellé son destin. Dès son apparition sur l’une de ses marques, il s’était roulé sur le sol, en proie à une agonie indescriptible, même pour quelqu’un de sa résistance physique. Ses bras étaient des étaux d’aciers surchauffés et électrisés, et les arracher n’aurait probablement pas été un luxe à bien y penser.
Il était resté là, sur le sol de la forêt du feu, pendant un temps impossible à calculer, mais qui sembla à chaque instant une éternité. Et lorsqu’il s’était relevé, c’était dans une idée certaine : son prochain jutsu allait probablement le tuer. Mais c’était un problème pour un autre jour. Après tout, il était déjà à destination. Mais surtout…
Et chez lui.
***
Les badauds s’étaient rassemblés. Le mendiant au manteau vert était bien connu après tout, même s’il avait disparu quelques temps. Son dindon géant attirait toujours les regards curieux, mais c’était la musique de sa guitare ou de son shamisen qui les faisait toujours revenir, déposant des pièces dans un vieux masque à ses pieds rappelant un démon tengu, un visage strié d’un éclair vert.
Ce jours-là, il s’était installé dans une rue plus isolée, mais également plus à proximité du palais impérial, le siège de l’illustre – ou sinistre, selon les opinions – Araho Daiki. Mais cette fois, le dirigeant ou ses obscures intentions n’occupaient pas une seule parcelle de l’esprit de l’Hayai, qui trouvait en lui cette étrange sérénité qu’on peut avoir lorsqu’on connait les fins possibles de l’histoire.
Assis à même le sol, sans artifices, il avait calé la guitare contre lui. Il n’avait plus aucunes sensations dans ses avant-bras, ni ses mains d’ailleurs, mais l’habitude et la sensation des vibrations de l’instrument lui permettait encore d’en jouer, même si la mélodie était plus lente, plus simple et pourtant, plus profonde et sincère. Le dindon était dans un coin, endormi dans une sphère de plumes aux couleurs dépareillées, et pourtant observait, attendait de voir le destin qui se faisait attendre depuis un moment déjà.
Ses mains lâchèrent les cordes et quelques applaudissements jaillirent. Taishi regarda ses doigts. Ils tremblaient. Cela faisait plusieurs jours qu’il cherchait, que son réseau cherchait. Le temps allait manquer. Mais son visage fatigué se promena sur les regards attentifs de ses spectateurs de rue. « Je… Je… » « Une dernière chanson, vagabond ! » « Oui, oui ! Une dernière pour la route ! » « S’il vous plait ! »
L’Hayai eut un simple sourire. Qu’il en soit capable ou non était peut-être sans importance. Il avait dédié les meilleures années de sa vie au pays du Feu. S’il était incapable de continuer, autant y consacrer les derniers temps.
Mais à mesure que les sons oeuvraient, son chakra instable percevait un autre en approche, different et pourtant semblable, le seul qu’il pouvait probablement encore percevoir. Et sans doute que c’était pour son semblable. C’était le seul chakra qu’on pouvait reconnaitre par les liens du sang.
Et incidemment, celui qu’il cherchait désespérément.
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Le temps était long, trop lent. Cette sensation de tourner en rond dans une cage, animal sauvage pris au piège en des terres étrangères. Voilà commet Tomoe se percevait depuis qu’elle avait accepté l’offre du Daimyô. Non pas qu’elle le regrettait –bon un peu, uniquement parce qu’elle n’avait pas pu enterrer elle-même sa senseï- mais maintenant que tout se mettait en place, la jeune fille trouvait déjà une certaine forme de redondance d’un jour à l’autre. Peut-être avait-elle trop estimé Hayashi. Son subconscient mettant ce lieu majestueux au-dessus de tous les autres. Etait-ce donc ça le sentiment d’appartenance ? Ne serait-il que passager ? Finalement, la farouche explosive avait peut-être trouvé depuis quelques mois seulement ce qu’elle avait cherché toute sa vie…
Il ne fallait plus s’attarder dessus. Tomoe avait bien conscience de sa situation actuelle et des mots aussi tranchants que décisifs d’Araho Daiki. Il avait été placé entre ses mains des responsabilités encore inédites et incalculables pour cette Tsuchijine. Elle avait cependant gardé son sobriquet d’Hannya-Tsuki, la possédée par le Hannya. Il s’agissait de vieilles histoires, de légendes, qui avaient construit ce-dernier. Attribué par le feu Sennen Mûsha, elle avait juré de ne plus le quitter. Son utilisation lors de l’entrevue avec le Seigneur du Feu n’avait d’ailleurs pas été anodine. S’il l’avait impressionné à posséder tant d’information sur Tsukimono, au moins il ne semblait pas avoir décelé l’origine même de ce nom qu’elle s’était donné. C’était pourquoi, au sein de Hi no Kuni, personne ne connaissait Chôkoku Tomoe, mais qu’une certaine Hannya pouvait se trouver sur quelques lèvres hautement placées.
De sortie, la brunette traînait des pieds lentement en dégustant ses Takoyaki encore fumant. Son ventre criant famine, elle ne mit pas plus de temps à s’empiffrer, n’en laissant plus qu’un dernier quand elle sentit une étrange sensation. Un frisson naturel, à la limite du désagréable, surprenant. Tomoe n’aimait pas les surprises. Alors, cherchant du regard en arrêtant sa balade, elle finit par entendre la musicalité qui résonnait à quelques pas. Voyant cet homme aux traits fatigué, assis au sol et son public satisfait, la jeune fille jeta un coup d’œil sur son dernier Takoyaki, puis sur l’homme. D’un grognement léger, elle engloutit son dernier bien culinaire. Même pour un enfant affamé elle ne l’aurait pas légué. « Peut-être qu’on nous le rendra. » Se dit-elle à elle-même. S’approchant de quelques petits pas, elle sortit peu de ryôs qu’elle fit rouler sur une dizaine de centimètres, ces-derniers atterrirent aux pieds du musicien. Après tout, elle ne savait à force plus quoi en faire de cette somme donnée pour la réussite du contrat…
Mais sans en dire quoique ce soit d’autre, la Chôkoku tourna la tête, les talons, et tout le reste pour retourner sur ses pas et chercher une nouvelle portion de Takoyaki, ou peut-être même deux !
L’Hayai avait relevé la tête, ayant terminé la mélodie née de ses doigts. Cette sensation… Son regard se profila sur la femme qui venait de déposer quelques pièces à ses pieds, d’une manière détachée. Un instant de silence, puis l’homme eut un simple sourire en déposant l’instrument sur le côté, faisant un signe de main aux badauds. « C’est tout pour aujourd’hui, chers amis. »
Il y eut des regards et des éclats de voix de déception, mais les gens commencèrent à s’éloigner. Tout le monde, mais pas tout le monde alors que son attention se dirigeait vers la Kunoichi. La description physique ne pouvait mentir. Taishi aurait pu utiliser une technique de sensorialité pour le confirmer, mais il n’en voyait pas l’utilité. Ça ne pouvait être autrement. « Mon nom est Taishi, mais je suis mieux connu sous un autre nom en ce pays. »
Il vida les pièces contenues dans son masque inversé, puis le releva, montrant le visage Tengu surmonté d’un éclair vert. Le symbole du shinobi du même surnom. Un autre instant de silence. « Cela fait un moment que je te cherche. Je n’ai pas d’intentions hostiles, mais je pense que nous avons quelques sujets à discuter. Plus précisément, j’aimerais faire un échange. Mais d’abord… »
Taishi porta une main mal assurée dans son manteau verdâtre, sortant un petit rouleau de parchemin à l’apparence un peu huileuse. De l’argile, mais pas n’importe quelle. « Un message de ton ancienne gouvernante peut-être. Une femme plus âgée, plutôt autoritaire ? Pour toi. »
L’Hayai ignorait le contenu du message lui-même, ayant bien été averti qu’une mauvaise manipulation mènerait à une spectaculaire explosion, ce qu’il tentait d’éviter le plus longtemps possible. Il supposait que seul un Chôkoku pouvait l’ouvrir, ce qu’il était techniquement, apparemment. Mais tout ce qu’il savait de « nouvelle famille » se résumait en quelques phrases que n’importe qui d’autre auraient su. « Avant que tu ne poses la question, j’étais également un shinobi d’Iwa. Ma relation avec le village est aujourd’hui… Compliquée. »
Il se releva péniblement, époussetant la poussière sur son manteau. « Nous avons peut-être ça en commun, mais il y autre chose. »
L’Hayai haussa des épaules légèrement en remontant les manches de son manteau, affichant ses avant-bras bandés. « Nous sommes également cousins, apparemment. »
Son regard transigea vers le sien. « Comme j’ai dit, nous avons je pense, beaucoup de choses à discuter. Peut-être que tu connais un endroit qui serait plus approprié ? Les murs ont des oreilles, ici à Yugure. »
L’Hayai espérait avoir piqué suffisamment son intérêt pour la faire rester. Il avait besoin de se faire une idée de sa personnalité et de ses motivations à elle, pour commencer. Le temps pressait peut-être, mais la patience serait la vertu la plus importante désormais. Après tout, Taishi avait un nom et un prénom, mais il ne connaissait pas grand-chose d’autre de cette Tomoe.
Et de l’œil d’un gardien de Hi no Kuni, ces questions auraient méritées une réponse, même sans les intentions de l’Éclair Vert…
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La brune s’arrêta un bref instant, juste celui d’un pas de plus lorsqu’elle entendit son nom sortir d’outre-tombe. Personne ici ne le connaissait, c’était impossible. Tomoe n’en dit rien mais ses mâchoires serrées, à la limite d’exploser en exprimait long. Elle resta dos à lui, écoutant seulement. Elle se fichait pas mal de qui était ce Taishi, mais il mettait à mal sa couverture, du moins celle qu’elle avait installée lorsqu’elle avait décidé de ne pas dévoiler ses origines à Araho Daiki. L’inconnu chargeait en informations toutes aussi différentes les unes des autres, et cela agaçait encore plus la jeune fille qui ne se sentait même plus à l’abri. Etait-il si inconscient ? Mais il eut finalement raison de son insuffisance lorsqu’il sembla décrire la vielle peau qu’était sa Obasan.
La Tsuchijine cracha un petit son de mécontentement avant de se retourner pour regarder le parchemin qu’il détenait. Elle le lui arracha et retrouva un certain calme sur son visage. Etrange. Elle lui lança un regard assassin en écoutant les phrases qui suivirent. Que ne venait-il pas d’avouer là. Que faire de leurs avis conjoints. Que faire de cet étranger. Un cousin ? Il se prétendait Chôkoku. Il y avait homicide à faire, décidemment…
« C’est seulement maintenant que tu t’en rends compte ? Après avoir certainement dévoilé bien plus que suffisant... Abruti. » Lâcha Tomoe avant de se retourner sans faire plus de zèle et de l’inciter à la suivre. Elle ne connaissait pas beaucoup d’endroit, certainement bien moins que cet homme qui s’était vanté d’être connu par ici. Raison de plus. Quel shinobi exemplaire celui-là. Cependant… S’il mourrait maintenant, peut-être que les regards se tourneraient vers elle. Puis, finalement, elle était méconnue au sein de la capitale, alors c’était le bon moment. Tout en fendant le vent dans une course qui la mena à l’écart de Yûgure, aux frontières peu rénovée, un lieu qu’elle avait repéré justement parce qu’il était encore composé de débris. Elle était silencieuse, et ce n’était pas bon signe.
La kunoïchi commença par poser le parchemin offert par terre pour l’ouvrir. D’un soupir las, elle trouva évidemment cette argile quelque peu abîmée mais qu’importe. D’une injection de chakra dans la matière, la jeune femme recula ensuite et d’un mûdra, elle le fit simplement exploser. Ce fut les fumées dégagées qui composaient le message. Un petit tour de passe-passe que seuls les plus aguerris des Chôkoku réussissaient à maîtriser. « Il vient te chercher, Tomoe. » Un message visiblement lugubre mais qui provoqua un ricanement au fond de la gorge de l’intéressée. Elle savait pertinemment de qui il s’agissait. Cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas croisé son frère.
Puis plus rien, le message devint caduque. Cette même envolée qui suffit pour que la Tsuchijine perde à jamais son sourire. Silencieuse de nouveau, elle se retourna vers l’homme au masque d’un air ténébreux. Il n’aurait pas dû venir. D’un mouvement vif, elle sortit trois shuriken qu’elle lui lança dessus pour tenter de le bloquer contre un mur brisé qui tenait encore à peine debout. « Tu n’aurais pas dû venir. » Non seulement il avait osé dévoiler son nom, l’exposant à de potentiels dangers, surtout depuis sa nouvelle fonction, mais en plus de cela, il se présentait comme une fleur, se revendiquant Chôkoku sans savoir qu’en vérité, elle ne désirait que leur morts. Sa mort ?
Spoiler:
Tomoe lance trois shuriken pour venir bloquer Taishi contre un débris qui ressemble encore à un mur.
On avait souvent reproché à Taishi de manquer de discrétion, du moins dans les derniers temps. À commencer lorsqu’il s’était présenté à Iwa avec son masque sur le visage. Et maintenant alors que la femme semblait plutôt furieuse des informations déballées, surtout dans un endroit public. Tout ça, l’Hayai le savait pertinemment. Mais il aimait penser qu’il n’avait pas le choix, surtout dans ce cas-ci, alors que de voir Tomoe l’ignorer signifiait plus ou moins une mort certaine. Au moins, ça semblait avoir fonctionné pour le moment alors qu’elle lui arrachait des mains le parchemin avec une force excessive – ou bien c’était Taishi qui s’affaiblissait, tout aussi possible.
Elle lui indiqua de le suivre et il ne se fit pas prier, gardant le silence pour le moment. Il connaissait la capitale comme sa poche, mais laisser le choix de l’endroit aux soins de son interlocutrices montrait une certaine… Honnêteté, peut-être ? S’il avait voulu la piéger, ce serait déjà moins simple. Le décor changea alors qu’ils se déplaçaient vers une zone très endommagée, près des limites extérieures de la capitale. Hormis quelques mendiants qui fouillaient les décombres à la recherche de quelque chose à revendre, il n’y avait pas grand monde par ici. Ce qui tombait sous le sens pour leur entretien, il supposa.
Tomoe semblait temporairement absorbée par les contenus du parchemin et Taishi s’appuya contre un pan de mur à moitié démoli. Ayant évité d’utiliser son chakra pour accélérer sa course, le simple déplacement avait accéléré sa respiration. Le parchemin éclata dans un petit bruit sec, attirant l’attention de l’Hayai qui regarda les volutes de fumée former des Kanjis. Voilà qui était plutôt astucieux, même le fonctionnement de la technique lui restait inconnu.
La situation changea brutalement alors que la femme aux cheveux noirs venait de faire volte-face en lui envoyant une salve de shuriken. Les réflexes de l’Éclair réagirent instinctivement, son bras relevant un kunai pour bloquer le premier projectile dans un tintement métallique, presque mélodique. Mais le chakra réunit dans son bras disparut presque aussi subitement que le geste de Tomoe, et le deuxième shuriken passa à travers sa garde, se plantant profondément dans son épaule et l’épinglant contre le mur à moitié affaissé. Quant au troisième, il ramena le kunai à temps mais le choc avec le projectile fit tomber le couteau de sa main et le shuriken se planta dans sa main. « Hmph – »
Bordel, c’était douloureux. Il serra les dents, utilisant son autre main pour arracher l’étoile métallique dans sa gauche, le laissant tomber sur le côté dans une éclaboussure de sang. Taishi sembla soupirer. Quant à son épaule, il n’osait pas y toucher pour le moment. La douleur lui rappelait qu’il était en vie au moins. « Je suppose que je les ai mérités, ceux-là. »
Il expira, ramenant ses yeux dorés vers ceux de son interlocutrice. Une autre femme aux yeux rouges. C’était définitivement un signe… Non ? « Je ne serais pas ici si j’avais le choix… Mais nous avons quelques autres points à considérer si me tuer est vraiment ce que tu veux. »
Il sembla chercher ses mots en baissant le regard quelques instants avant de le remonter. L’Hayai sentait son propre sang couler à travers de son manteau et de sa main, et c’était étrange, pour le moins. « Mon appartenance au clan est plutôt récente, mais nous y partageons le même statut. Selon eux, nous sommes des erreurs du passé, indignes et tout ce qui va avec. Je ne suis pas spécialement surpris, n’ayant jamais été un fan des familles majeures d’Iwa à la base. »
Même si sa haine était surtout envers les Hyûgas à la base. Mais de ce qu’il avait vu jusqu’à présent dans sa vie, ils étaient tous pareils. Orgueilleux, traditionnalistes et surtout, arriérés et insipides. « Mais avant cela, j’avais déjà refusé de suivre un village qui traite ses shinobis comme des pions,et qui profitait des faibles. Qui croit pouvoir tuer en toute impunité. »
Il n’avait pas oublié Sanadare. Il ne l’oublierait jamais. « Il n’y a qu’une différence majeure entre toi et moi, Tomoe. J’ai toujours accès à Iwa. J’ai la confiance du Tsuchikage. Et je me tenais dans le domaine des Chôkokus il y a moins d’une semaine, en toute légalité. Il y a des raisons spécifiques à ces permissions, pour le bien du pays du Feu. Mais ça ne change pas le fait que je sois au final un nukenin. »
Ce n’était pas aussi simple. Mais au bout du compte, c’était la vérité. Son regard fatigué se pencha sur le shuriken dans son épaule, posant une main sur le projectile qui le gardait bloqué contre le mur. « Je ne suis pas un Chôkoku, de leurs propres mots. Et je ne le serai jamais. Mais j’ai besoin de ton assistance, avant que cet héritage ne prenne la seule chose qui me reste encore : ma propre vie. »
Il remonta sa manche avec sa main valide, déchirant les bandages qui couvraient son avant-bras, révélant son bras enflé et de mauvaise apparence, parsemé de veines verdâtres. Et au centre du portrait, au-dessus de son poignet, une bouche aux dents pointues, fermée si fortement que des gouttes de sang perçaient entre les crocs. « Je ne suis pas venu ici. Tu es venue ici.. Hi est mon territoire, que je protège depuis deux longues années des intérêts mal placés des villages, et les obsessions mercantiles d’Iwa en tête de liste. Et je compte bien continuer. Apprend moi à contrôler, à maîtriser cette capacité. »
Il essaya de retirer le shuriken mais la douleur trop le fit grimacer. Soupirant, il releva les yeux. « Et Hi t’aidera, à travers moi. »
Spoiler:
Taishi bloque l’un des shurikens mais la technique échoue et il se retrouve bloqué contre le mur, avec un projectile dans l’épaule et l’autre dans la main.
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Le sang jaillit. Un petit éclatement rougeâtre. Celui que les yeux sombre suivirent intensément. Si peu. Elle n’aurait jamais pensé que ça fonctionnerait, cela symbolisait presque la crise, au terme de changement, chez cet individu. Laissant de côté l’idée qu’elle pouvait avoir face à elle un débutant. Il avait dit qu’il était très connu par ici. Il avait sorti son kunaï avec volupté et une certaine habileté. Non, il devait juste être dans un piteux état. A la bonne heure, il n’en serait qu’une cible bien plus facile. Inutile de niaiser, il devait mourir.
Et il parlait. Parlait encore. Et Tomoe n’en avait que faire de ses états d’âme. Que lui voulait-il réellement ? Qu’elle le plaigne ? La brune avait fait les frais d’une folie. Son père. Elle en était devenue chèvre. Atteinte à son tour. La brune s’assit sur un débris suffisamment haut pour qu’il soit similaire à un siège, elle le regarder, l’ennui sur le visage. Elle l’écoutait tout de même, cherchant assurément une quelconque raison de ne pas l’achever. Il tenta même de sortir une carte, toutefois non négligeable. Iwa. Si la possédée avait été seule, peut-être qu’effectivement la négociation aurait pu avoir lieu. Or, Tsukimono demeurait à travers elle, et Takuni. Les défunts verraient, depuis l’au-delà tel qu’ils l’appelaient, leurs objectifs accomplis. Alors non, elle n’avait même pas besoin de lui sur ce champ-là.
Mais ce qui amusa finalement par dépit la Tsuchijine fut la dernière proposition. Il était donc si peu au courant de ce qu’il se passait dans « son » pays. Une brise vint faire relever quelque peu la tête de Tomoe pour profiter de cette légère fraîcheur qui allait de pair avec son cœur. Elle ne dit rien, laissant ainsi le doute probablement s’installer chez ce Taishi. Il devait se demander si elle considérait sa présence, son petit jeu. Elle n’en laissait rien paraître, pourtant, c’était un échec cuisant pour lui. Un suspens délicieux pour l’explosive alors qu’elle finit par abaisser seulement ses yeux sur la silhouette du mal en point. « Bien, maintenant que nous avons clarifier qui est étranger et qui ne l’est pas, je vais te faire un aveux puisque tu ne sembles pas très en veille sur les derniers évènement de ton territoire. » La jeune fille se leva, s’approcha d’un pas lent en remontant symboliquement ses propres manches, mettant à découvert ses propres héritages sur ses avant-bras. « Je n’ai nullement besoin de toi pour que Hi m’aide. » Elle s’arrêta pour mimer une réflexion. « C’est Hi qui m’aide ? » Puis elle se mit à rire. C’était macabre. « Ah non, c’est vrai. C’est ce bon Daiki qui m’a engagée pour aider Hi. »
Le regard perçant de Hannya était sombre, presque morbide. Elle dégagea une certaine rage sur les quelques pas restants pour venir juste devant cet homme qui s’était finalement dépêtré de ces artifices ninjas. « Alors pour qui te prend-tu, hein ?! » Sa voix s’était portée d’avantage que précédemment au moment même où elle lui prit, de chacune de ses mains, les poignets pour appliquer une pression aussi forte qu’elle le pouvait dessus. Cela bloquant ne serait-ce que la circulation du sang, entre autre. Mais les mâchoires naissantes devaient certainement connaître l’agonie. Elle n’avait pas idée de ce que cela pouvait faire de connaître l’apparition de ces bouches une fois adulte. Tomoe n’en avait qu’un vague souvenir d’enfant. Les douleurs de ces choses poussant sur son corps, se formant, déformant. Elle avait eu la chance de connaître les quelques remèdes qui aidaient les enfants Chôkoku. « Cesse de chercher à marchander ! Tu ne m’es d’aucune utilité alors je le répète une dernière fois : Qu’est-ce que tu me veux ?! » Elle était en colère, cela s’entendait et se voyait sur son visage alors qu’elle maintenait toujours les garrots que ses poignes faisaient sur l’Hayai. « Quand bien même ils ne te reconnaissent pas en tant qu’héritier, tu n’en es pas moins un détenteur, alors donne-moi une bonne raison de ne pas t’achever, ce serait un pas de moins à faire vers l’un de mes précieux objectifs. » L’éclair vert allait devoir trouver meilleure tactique s’il voulait calmer et convaincre cette Tomoe qui déversait toute la rage accumulée depuis quelques jours.
Alliée à Daiki ? Il aurait dû s’en douter. Ainsi le discret monarque était de nouveau actif. Et en train de recruter des shinobis, en plus. Les rouages tournaient enfin. Toute l’incertitude des derniers mois approchait à son paroxysme. Dans quel but, ça restait encore à déterminer. Taishi avait d’autres préoccupations pressantes, fallait le mentionner à nouveau.
Elle n’était pas impressionnée par son offre ni ses mots. Cette Tomoe avait davantage de caractère qu’il ne l’avait pensé. Pas étonnant que ça n’ait pas marché entre elle et les villages cachés, du coup. Les villages préféraient les shinobis qui ne pensaient pas par eux-mêmes, après tout. Ça avait un certain charme. Taishi avait le don de s’entourer de femmes intéressantes en ce moment. Il aurait dû sortir de Hi bien plus tôt, à bien y réfléchir.
Il venait enfin de retirer le shuriken dans son épaule, le laissant tomber après y avoir jeté un coup d’œil, un atterrissage le sol dans un jet de flux sanguinolent. Une blessure de plus ou moins… Même s’il songea que Neiko et Aimi à la fois auraient été furieuses à cet instant. Hé ! Ce n’est pas ma faute, d’accord ? Elle a commencée.
La femme s’était approchée pour lui saisir les avant-bras, appliquant une forte pression sur les « héritages » sans la moindre orientation, lui arrachant un rictus. La douleur était extrême et sans entraînement il aurait probablement déjà perdu conscience. Il finit par soupirer en relevant son regard doré. Il n’y avait plus ce soupçon implorant dans ses yeux, plus d’aspect comique dans sa posture physique alors qu’il se redressait. « T’es peut-être moins naïve que je pensais. Mais Daiki t’a engagée pour aider Daiki. Il n’est pas Hi.»
Il considéra ses poignets et ses sourires dentés et sanguinolents. « Tu veux une raison ? Je vais t’en donner trois puisque ça semble si important pour toi. Pour commencer, je t’ai retrouvée. Pas si difficilement d’ailleurs au final. Et maintenant que t’es à la solde de Daiki, tu crois qu’il t’en reste beaucoup, des alliés ? T’as du potentiel. Mais t’es qu’une seule kunoichi. Tu manques d’expérience, et surtout, t’attires trop d’attention trop vite. Comme ce convoi d’ailleurs. Je fais ça depuis un peu plus longtemps. Et je suis toujours là.»
Taishi ne pouvait que supposer qu’elle avait été impliquée. Tout le monde et sa grand-mère avait entendu parler de l’explosion qui avait dévasté la caravane. Les nukenins capables de ce genre d’exploit n’étaient pas légions. Son affiliation à Daiki devait être récente, alors les deux étaient probablement inextricablement liés. « La deuxième, c’est que si tu m’achèves aujourd’hui, tu as peut-être tué un Chôkoku, du moins la moitié d’un, mais t’as rien changé au final. Il y en a encore cinquante fois plus à Iwa, de vrais membres du vrai clan à continuer leurs petits jeux incestueux. Moi ? J’ai jamais été dans l’équation de toute façon. Mais j’ai les moyens de l’équilibrer, si c’est ce que je veux. Ou de donner les moyens à quelqu’un de le faire. De ce côté-ci du monde, je doute que tu puisses trouver quelqu’un d’autre qui peut t’offrir ça. »
Un instant de silence, puis ce sont les mains de Taishi qui se refermèrent leur tour sur les avant-bras de la femme. Une prise solide en dépit de la fatigue, de la douleur extrême, de l’envie de s’asseoir et juste mourir. « La troisième… C’est que si je ne suis pas aux faits de ce qui se passe chez moi, tu devrais pourtant l’être à savoir qui je suis. Sans quoi, t’aurais su mieux faire que t’approcher si près de l’Éclair Vert du pays du Feu. T’as l’air d’avoir de la rancœur envers Iwa. Si on allait y faire un petit voyage rapide ? Je survivrai probablement pas au jutsu, si c’est ton inquiétude. Mais je ne peux que faire des théories sur ce qui adviendra de toi. Ou combien de temps tu survivras en plein centre-ville d’Iwa. »
Il soutint son regard sans hésitation. Ce n’était pas un bluff total, il pouvait essayer. Mais ça n’allait probablement pas finir aussi dramatiquement. Pour elle du moins. Mais lui ? Il allait vraiment crever si il essayait, lui. « Tu veux savoir ce que je veux ? Un Yuukan qui respecte et craint la volonté du feu de Hi no Kuni, et ses habitants. Et il n’y pas de limites que je ne dépasserai pas pour protéger mon peuple. Pour faire en sorte que ce pays n’ait plus besoin de quelqu’un comme toi ou moi. Mais au final, ce que je veux actuellement a peu d’importance. Tu sais ce dont j’ai besoin. Que veux-tu, toi ? »
Un autre moment de silence, puis il la relâcha. Quelqu’un aurait pu appeler ça un signe de bonne foi, mais c’était plus simple. Taishi n’allait pas disparaître en tuant d’autres innocents, surtout s’il allait mourir de manière spectaculaire en plein centre-ville d’Iwa…
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Le sang sous ses paumes étaient chaud au premier abord mais semblait si vite se refroidir à l’extérieur de ses veines. Ainsi, Hayai Taishi aurait mieux fait de ne rien montrer, de ne rien prouver à l’esprit fou qu’il avait en face de lui. Tomoe, serrait de plus en plus, elle voulait le faire souffrir, réellement. Il ne représentait rien, et pourtant, elle trouvait ça étrangement juste. Chose qui ne devait sûrement pas être partagée par la victime. Alors, quand il annonça avoir trois justifications quant à une aide apportée, elle fut réellement intriguée. Etait-il plus fou qu’elle ? Etait-il si présomptueux pour croire qu’elle s’y abaisserait. La Chôkoku se tût, tendant l’oreille en ne quittant aucunement son regard, tentant de déceler une faille… Ou deux.
Cela ressembla d’abord à un avertissement à propos du Daimyô. Décidément, il se fourvoyait à l’excès s’il pensait que la jeune fille faisait tout ça pour des objectifs aussi louables qu’il le prétendait. Idiotie. Elle avait tout accepté pour deux choses très précises : son propre intérêt et celui de Tsukimono. L’envie de demeurer sous les ailes du masqué d’or autant qu’il le faudra tant qu’elle en tirera avantage. Aussi loin pouvait-il la tirer. Un gros coup. Il avait eu don de susciter sa curiosité, ses désirs. Piquée au vif, littéralement.
Puis, le Hijin tenta un appui sur sa solitude. Une relevée qui lui fit prendre une moue quelque peu austère. Il n’était pas un si grand imbécile que Tomoe semblait le croire, mais ce shinobi n’en était pas si intelligent non plus… S’il était tombé dans le mille concernant le contrat, il avait eu tout faux pour ce qu’était la solitude de la brunette. Un songe, celui qui perdit son regard. Kô. Il ne restait que lui, et pourtant elle s’en sentait plus forte. Ils étaient loin mais Tsukimono subsistait, et tant que c’était le cas, jamais elle ne serait seule.
Tomoe demeura muette jusqu’alors. Tout ce que dirait cet Eclair Vert pouvait potentiellement se retourner contre lui… Et lorsqu’il en vint à répéter qu’il était en partie un membre de son perfide clan, elle crispa de nouveau chacun de ses doigts avec intensité sur ses plaies. Or, le retour vint plus rapidement qu’elle ne l’aurait imaginé. Cet homme avait suscité sa curiosité sur un unique point : Ce qu’il prétendait lui permettre. Mais il ne serait pas aisé pour lui de faire ses preuves, après tout, il était un parfait inconnu, débarquant de nulle part avec son nom, son prénom alors que la Hannya avait souhaité rester encore un peu discrète. Il n’était décidément pas parti du bon pied.
De l’étalage d’un savoir qu’il n’avait définitivement pas. Quelque chose qui ennuya profondément dans un premier temps la jeune femme. Elle en avait même quelque peu lâché sa prise, ce qui permit vraisemblablement à faire pencher la balance. Il l’imita alors que Tomoe lui adressa un regard coléreux, orgueilleux, qui ne supportait pas qu’il se permette un tel affront –surtout dans cet état. Il bluffait. C’était une évidence. Son regard sombre le lui crachait silencieusement au visage. Elle était suffisamment prétentieuse pour qu’elle n’en croit pas un seul mot. Mais après tout, ce n’était pas absurde puisque, comme il l’avait si bien dit, il l’avait cherchée et retrouvée, ce n’était pas pour la condamner.
Puis elle se posa une question simple : Comment ? Comment pouvait-il si sûr de lui au fait de l’envoyer droit dans les feux de l’enfer qu’elle avait si habilement fuit ? La jeune fille fronça les sourcils, intriguée. Mais se reprenant en secouant quelque peu la tête, elle finit par s’écarter lorsqu’il la lâcha enfin. Les dents serrées en un claquement, elle le dévisagea sans gêne. Elle savait effectivement ce qu’il venait chercher. Du moins, la Chôkoku osait espérer qu’il s’agissait bien d’une plaisanterie. Pourtant, les héritages communs étaient bel et bien gage de toute la vérité. « Je ne veux pas de toi dans mes pattes. » Claqua-t-elle d’une traite. Tel un revers de la main. Clair, précis, concis. Il avait encore du chemin à faire.
Tomoe lui tourna le dos et resta ainsi avec un soupir en levant ses mains, paumes face à ses pupilles brunes. Sa peau était tâchée. La pression qu’elle lui avait fait subir montrait bien que si ces anomalies n’étaient pas contentées, elles finiraient effectivement par le faire clamser. « Ce qui est amusant, finalement dans cette situation, c’est que tu as l’air si sûr de toi avec toutes ces vérités que tu prétends… » Souffla-t-elle, quelque peu embêtée. Elle grimaça, mais ça personne ne pouvait le constater puisqu’elle était encore dos au Hijin. « Par exemple. Je ne suis ni recherchée, ni bannie d’Iwa. C’est avec l’autorisation de ce Bakuhatsu que j’ai quitté son pathétique village. » Sa voix s’assombrissait au fur et à mesure de ses mots, mais elle trouva inutile de préciser qu’aucune preuve ne l’incombait concernant le convoi. Aucun témoin. Juste une explosion.
« Tu commences réellement à m’ennuyer en plus de m’agacer à prétendre que j’ai besoin de toi. Prouve-moi vite que tu pourrais m'être utile, je n’aurai pas plus de patience. » Elle estimait que le seul argument à retenir et viable demeurait en ce qu’il promettait de possible. Un laisser-passer pour attaquer directement au cœur le village de la roche. « De toute façon, il ne te reste plus très longtemps, non ? Tic. Tac. » Tomoe ne prenait même plus la peine de lui adresser un regard, elle se mit à s’éloigner tranquillement, presque joyeuse subitement dans sa voix. « Contrairement à ce que tu penses, la mort d’un demi Chôkoku est un demi pas pour moi, pour ce qui fera mon bonheur alors… Tic. Tac. » Elle ricana même. C’était sordide. « Tu en es décidément toujours au même point, Eclair Vert, ou pas Eclair Vert. Tic. Tac. »
He may play the jack of diamonds He may lay the queen of spades He may conceal a king in his hand While the memory of it fades
Elle le rebuttait et se détournait de lui, et Taishi grimaçait, s’appuyant sur le mur effondré, glissant sur le sol qui semblait plus stable que ses jambes tout à coup. C’était bien sa chance, tomber sur une femme si obstinée à un tel moment. L’Hayai aurait pu se mettre en colère, s’exaspérer devant l’irrationalité de la nukenin face à ses arguments qui semblaient pourtant convaincants pour lui, mais ça aurait servi à quoi ? Il préférait goûter l’ironie de la situation, le destin qui lui riait au visage. Un rappel qu’on ne pouvait pas tout contrôler de sa réalité, peut-être.
Du plus loin qu’il se souvienne, Taishi pensait avoir toujours réussi à amener sa vie là où il l’avait voulu. Le destin choisit le fil d’arrivée, pas le sentier de la course. Échouer à la dernière étape pouvait peut-être sembler absurde, mais l’Hayai pouvait-il vraiment reconnaître la fin d’une course qu’il n’avait jamais courue ? Au final, un sourire éclaira son visage fatigué. « Et pourtant, je suis encore en vie… Enfin, c’est un terme large désormais je suppose… »
Si ce qu’il avait dit était si inintéressant, alors elle n’aurait pas perdu son temps avec lui un moment de plus. Pas quand Taishi savait ce qu’il savait, pas avec le risque que ça encourrait. Si c’était un piège, si Taishi était davantage un appât pour quelqu’un d’autre, qu’une opportunité pour elle. Si c’était trop beau pour être vrai. « T’es pas recherchée, c’est vrai… T’es même pas dans le bingo book d’Iwa. T’es personne. Pour l’instant. Mais je t'ai trouvée. Et cette époque de ta vie est pourtant terminée. Avec… Ou sans moi… »
Il hoqueta, une quinte de toux le secoua. Était-il possible de se sentir si mal et si… Énergisé à la fois ? C’était pourtant l’impression qu’il avait. Impossible à décrire. Pénible et agréable à la fois.
« La question… Es-ce que c’est vraiment si je prétends, si je suis vraiment capable de faire ce que tu veux ? Ou bien… Si c’est une opportunité que tu peux te permettre de refuser ? »
Il secoua la tête avec une certitude que seul une mort imminente pouvait montrer. « Tic Tac de ma vie… Mais aussi de mon offre… T’auras jamais une meilleure chance… Mais puisque tu insistes - »
Sa main releva péniblement un kunai verdâtre, qu’il jeta d’un coup sec. Le couteau de lancer fila dans un sifflement à côté de la tête de la femme qui s’était détournée pour s’éloigner. Le Kunai fila sur un autre mètre, deux mètres…
Puis la main de Taishi se referma sur celle-ci, un petit éclat de lumière verte éclairant la scène pendant un infime instant. Un tel mouvement n’était-il pas impossible ? Le regard doré ce posa sur l’autre écarlate. « Alors rappelle-moi, t’as quoi à perdre… Iwa ? »
Il s’écroula. Le sol semblait soudainement vraiment confortable tout à coup, son regard chavira vers le ciel, comme un navire qui coulait. Taishi aurait préféré une fin un peu moins dramatique, en réalité. L’Hayai était un gars simple, qui aimait picoler, courtiser, jouer de la musique dans un coin sombre et à l’atmosphère chargée. Un gars qui aimait courir. Il ne s’excuserait jamais d’être qui il était. Ni de pouvoir aller là où les autres devaient essayer de rattraper.
Venir ici n’était pas une erreur. Tout était voulu, tout était planifié. Écrit dans le ciel. Ce n’était pourtant pas la fin de course qu’il avait espéré, mais Taishi n’était jamais satisfait de tout façon. S’il avait pu en dire plus, il aurait sans doute été reconnaissant envers Tomoe. Ici, personne ne verrait l’Éclair Vert disparaître. Et on croirait à ce nom pendant encore longtemps. Un nom qui donnait l’impression qu’il autre chose qu’un simple gars, qui au final n’avait jamais fait qu’une chose…
À sa tête.
You'd maybe think there's something wrong I'm not a man of too many faces The mask I wear is one But those who speak know nothing And find out to their cost Like those who curse their luck in too many places And those who fear are lost
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Ses pas étaient lents. Tomoe languissait de voir quelque chose d’exceptionnel. Une preuve. Rien qu’une. Après tout, pourquoi serait-il venu sans monnaie d’échange ? Ou en tout cas, un véritable moyen de survie. Ses contacts, en commençant par la Obasan, n’avaient visiblement pas prévenu ce Taishi de qui était la jeune. Quel genre de femme était Chôkoku Tomoe. Car ils rentraient tous dans des cases, plus ou moins nuancée, mais des catégories certaines instaurées par les plus puissants, les influents. Mais elle, elle n’était effectivement personne. Pour l’instant comme l’avait si bien défini le mourant. Tic, tac, tic… Tomoe faisait raisonner ses pas, peut-être que dans son état le brun n’en entendrait rien.
Elle le laissa parler, déblatérer ses derniers souffles, s’en délectait. Allez… Etait-il si pathétique lui aussi ? Préférant croire à la bonté cruelle d’une folle plutôt que de faire confiance aux dons qu’il avait prétention de posséder. Allez ! L’esprit de Tomoe s’éloignait dans le même temps, car une fois partie, plus jamais elle n’aurait de pensée pour cette âme désespérée qui était venue quémandé clémence, aide. Les bras balançant à contre temps, l’un après l’autre, deux balançoires aux rythme des chuchotements que la brune s’amusait à lui faire subir. Tac, tic, tac… Elle ne songea même pas à sa véritable provenance… Peut-être s’avérerait-il être un cousin bien plus proche que bien d’autres. De qui lui venait cet héritage ? Etait-il seulement dans l’ignorance complète ? Personne pour ne lui donner réponse. Peut-être semblait-elle représenter l’ultime chance… Absurde croyance. La Hannya était dépourvue de compassion pour tout ceci, elle n’avait eu aucun songe en ce sens, elle ne pensait qu’à garder les intervalles réguliers des petits sons cinglants qu’elle lui adressait, toujours de dos.
Mais l’Eclair Vert n’abandonna rien. Un coup de vent, au creux de sa joue fine, le jet ne l’avait pas touché. Un petit cheveu à peine coupé, il l’avait effleuré. Obligeant la jeune femme à laisser tomber son décompte, les paupières grandes ouvertes. Elle fit volteface vers l’origine de la menace. Rien. Juste un résidu qu’elle prit d’abord pour hallucination : une lueur verdâtre. Mais lorsqu’elle entendit la retombée derrière elle, Tomoe réitéra son mouvement vif. La main proche de sa réserve d’argile, méfiante. Subitement elle le prenait véritablement au sérieux.
Tac. Le dernier. Son regard sévère plongé dans celui de l’Hijin, la Chôkoku perdit sa position de combattante quand elle constata l’écroulement de ce corps fragile, trop fébrile. « Comment.. ? » L’ancienne Iwajine n’avait pas terminé son interrogation puisqu’il ne la regardait même plus. Après une première réflexion, elle commença à comprendre. L’intérêt piqué au vif, elle jura à son encontre avec un visage colérique. Il avait décidément réussi à susciter une curiosité, celle qui au minimum attrapée par quelqu’un, remettait les certitudes d’une jeune femme en doute. « ..Fais chier. » D’un nouveau soupir, cette fois pour elle-même, Tomoe s’approcha, sortit finalement son argile et vint engouffrer deux petites poignées, une pour chacune des bouches ensanglantées de Taishi. Il sentirait très certainement tout ce surplus de chakra emmagasiné se déverser dans cette matière molle. Ses mâchoires étonnantes étaient, aux yeux de la plus aguerrie sur le sujet, celles d’un bébé, qui ne savaient quoi faire. Alors, au lieu de tout recracher, ce fut à la Chôkoku –la plus vraie des deux- de venir plonger ses doigts dans chacune d’elles pour retirer l’argile malaxée et dans laquelle le chakra menaçait d’exploser tant il était chargé. Deux véritables petites bombes à retardement. La hargne de ces bouches aux dents plus qu’affamées l’avaient mordue jusqu’au sang, meurtrissant ses doigts bienfaisant. Tomoe y parvint quand même, elle récupéra l’argile pour venir la balancer au loin, le plus possible. Car personne n’était à l’abri qu’il ne maîtrise définitivement rien et qu’ils fassent plus de dégât que cet imbécile n’en subissait déjà.
La résolution était donc si simplement absurde...? Juste un peu d'argile propre au clan auquel ils appartenaient tout deux...
Comme une immense pression qui se relâche, un barrage qui éclate et relâche un torrent depuis trop longtemps en dormance. Un volcan qui érupte. On aurait pu utiliser un millier de métaphore, la vraie sensation était difficile à décrire. On aurait peut-être utiliser un mot. Liberté. Mais ce n’était pas encore tout à faire cela. C’était comme passer un fil d’arrivée mais réaliser que ce n’était qu’une étape de plus. Que la course n’était pas encore terminée. Pour certain, ça aurait été une certaine dose de découragement. Mais pour Taishi, c’était l’adrénaline qui reprenait sa juste place dans l’équation.
Il se posa de côté en toussant, serrant ses bras meurtris contre lui pendant un court moment, reprenant son souffle. Peu importe ce qu’elle avait fait, ça semblait avoir fonctionné. Juste comme ça. Taishi s’était attendu à un peu plus spectaculaire. « Ouf… Pendant une minute, j’ai vraiment cru que t’allais me laisser crever comme ça! »
Une minute, ou dix, dépendait du point de vue. Taishi était pas aveugle à la frustration notable de la femme, mais pour l’instant, il pouvait juste apprécier le simple concept de son existence qui n’avait pas finie en feu d’artifice, du moins pour le moment. « Peu importe où sont mes marques, je peux les rejoindre, moi ou quelqu’un d’autre… Et il y en a un peu partout à Iwa. Je peux supposer quelques endroits qui pourraient t’intéresser… »
Il se redressa contre le bloc en ruine, éprouvant son état physique. Il avait retrouvé une grande partie des sensations dans le haut de son corps, particulièrement les bras. Du coup, l’immense douleur était toujours présente, mais semblait tellement plus naturelle tout à coup, et du même fait, Taishi la supportait avec une certaine satisfaction. Avoir mal, c’était aussi être vivant, après tout. Ses yeux se posèrent sur les mâchoires aux canines prononcées. Peu importe ce qu’elle avait foutu avec cette… Argile ?... Ça avait fonctionné. Et il avait besoin d’en savoir plus. « On est peut-être pas… Alliés, mais on est pas ennemis non plus. Pour le moment, en tout cas. Apprend moi à utiliser ces trucs – relève son poignet – et t’auras ton opportunité. »
La raison de sa haine envers Iwa ne concernait pas Taishi, en autant qu’elle soit porté envers des shinobis capables de se défendre, et non des civils. Il allait en dire plus mais il y eut un étrange grondement en direction des ruines. L’Hayai releva son regard doré. « Qu’es-ce que…-»
Un éclat de lumière verdâtre perça subitement le ciel pendant un infime instant avant qu’une immense explosion ne retentisse, secouant le sol et dévorant dans un grand maelström vert une bonne partie de la zone déjà détruite, soulevant un nuage de poussière épais, faisant tousser à nouveau l’Éclair Vert.
L’Hayai se releva péniblement, passant la main dans ses cheveux, la femme pas loin à côté alors que la poussière retombait, dévoilant un grand cratère massif dont quelques volutes de fumée verte sortaient encore. Il siffla lentement après un moment de silence. « …Je vois. »
Ses yeux se portèrent sur les mâchoires qui semblaient étrangement apaisées désormais. Il pouvait voir une ou deux façon d’utiliser ce genre de pouvoir… « J’espère quand même qu’il y a moyen d’avoir un peu plus de contrôle sur le résultat final… J’ai besoin d’un verre »
Il n’allait pas trop se plaindre pour le moment.
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Visiblement, le don faisait son effet. Elle n’avait pas eu la moindre prétention que cela fonctionne vu le trop plein qui avait agité ses héritages Chôkoku. Le toisant de sa posture, accroupie à côté de lui, rien sur son visage ne montrait quoique ce soit d’amical, même pas un tout petit peu. Tomoe était même plutôt à l’insulter intérieurement. Elle lui avait, pour l’heure, sauvé la mise. Cependant, elle n’avait pas fait ça sans espérer quelque chose en retour.
L’éclair vert. Rien que ça. Ceci expliquait même certaines choses, du moins en théorie. Espérait-il vraiment qu’elle se contenterait de ces quelques détails ? Il étalait peu de possibilité, mais la curiosité déjà prenante, il lui en faudrait bien plus pour qu’elle ne lui fasse confiance sur où et comment il la mènerait là où il semblait le prévoir. Des endroits propices. Des marques. Quelles marques ? S’il était si naïf, elle ne l’était pas. « Ne te crois pas sorti d’affaire, il me faudra bien davantage pour que je comprenne comment tu fonctionnes. Et je n’ai aucune confiance en toi alors... » La Hannya s’arrêta cependant sur sa lancée et redressa la tête tandis que machinalement elle porta ses deux bras devant son visage.
Boom.
Rien n’avait été manqué dans cette explosion. Il s’en était, décidément fallu de très peu. Alors que l’Hayai semblait se complaire dans son statut de vivant, Tomoe se releva et s’écarta de l’homme. « Et puis quoi encore ? Je t’ai sauvé les miches, c’est pas suffisant ? » Pestant à son encontre, l’ancienne Iwajine passa ses deux mains sur son visage, par dépit. « Tu me parleras de ta capacité, et je veux savoir chaque détail, chaque parcelle de son fonctionnement. Tu me dois au moins ça. » Elle ne négociait pas, elle imposait son prix. « Je-n’ai-aucune-confiance-en-toi ! » Insista la jeune femme en reposant son regard colérique sur ledit shinobi. Décidément il devait être bouché pour ne pas comprendre ça, alors elle le répéta même une énième fois, puis rajouta. « …Et il faudrait que je te file les billes du métier ?! Tu plaisantes j’espère… » Resserrant les mâchoires, elle se retourna et scruta le chemin, songeant à ce que des hommes du Daimyô n’aient entendu et vienne à leur rencontre. Hannya-Tsuki retrouva alors subitement un certain calme, presque aussi vicelard que lorqu’elle décomptait de ses tic et ses tac, les instants restants du ninja. « Je sais. » S’arrêtant quelques instants, elle reprit ensuite. « Sers-moi, enfin mes intérêts. Après tout tu es doté de deux choses extraordinaires, félicitations. » Fit-elle avec une certaine ironie, il était temps qu’elle en tire grand avantage. « Mais je veux des preuves, des faits. Je suis sûre que tu peux comprendre. » Tomoe replaça les coins de ses iris ébènes sur la silhouette encore à terre de Taishi et croisa les bras. Un air malicieux, et pourtant elle était particulièrement sérieuse.
Elle lui laissait un choix... Mais Tomoe savait pertinemment que Tomoe refuserait toute réponse négative.
Il eut un petit rictus amusé, cherchant appui pour retourner sur ses deux jambes, balayant la poussière sur son manteau verdâtre. « C’est pas plus mal; si on doit passer du temps ensemble, autant que ce soit pas comme si je parlais à un mur de glace… »
Il haussa les épaules devant toutes les questions et demandes de la femme. Elle espérait décidément beaucoup de cette collaboration, au dirait. Pas tort de dire qu’il lui devait la vie, pour le moment du moins. « Pourquoi es-tu si surprise que je te demande de m’enseigner les bases de ces trucs ? Tu crois que j’ai l’intention de rester un mort en sursis très longtemps ? Je finirais sans doute par comprendre par moi-même, mais je n’ai pas le temps de disparaître une autre année pour le faire.»
Taishi secoua la tête. « J’ai une dette envers toi, c’est un fait. Et je compte l’honorer. Mais… »
Il s’esclaffa légèrement. Elle voulait des preuves ! Rien de moins. « Si c’est vraiment ce que tu veux, je peux t’emmener dès maintenant à Iwa. La place publique ? Le domaine Chôkoku ? L’Académie ? Mon lit, dans ma vieille maison ? Fais ton choix. »
Taishi espérait qu’elle réalise à quel point l’idée semblait farfelue à cet instant précis. « Mais tu ne survivrais pas la nuit. Tu as du potentiel, mais tu n’es pas prête. Et alors je n’aurais plus personne pour espérer être à nouveau opérationnel à nouveau rapidement. »
Il secoua la tête. « Alors cette dette, elle doit attendre le moment propice, pour toi comme pour moi. Je crois que tu peux comprendre ça.»
Pour le reste…L’Hayai croisa les bras en regardant l’impact de l’explosion à l’aspect lunaire, les volutes verdâtres. Son chakra était vraiment capable d’une telle chose ? C’était effrayant… Et majestueux à la fois. « Je vais « servir tes intérêts » comme tu dis. J’ai tout intérêt à m’assurer à ce que tu restes en vie. Et toi de même envers moi, en vérité. Et si mon don t’intéresse tant, quelques entrainements suffiront pour que tu puisses en saisir les particularités et les possibilités. »
Elle pouvait voir ça comme une dette à repayer, mais c’était surtout un partenariat pour Taishi au final. Il n’était pas après tout si enthousiasmé à l’idée d’aider directement ou indirectement Araho Daiki, même si c’était peut-être une opportunité pour s’en rapprocher et mieux comprendre son lien avec l’homme au chapeau. « Je crois pas vraiment avoir d’autres moyens de prouver que je suis digne de confiance dans l’immédiat. Je suis encore là, c’est un point de départ. J’ai déjà dit et présenté mes motivations. En réalité, c’est plutôt les tiennes qui restent peu connues. Pourquoi le Tsuchikage t’a permis de quitter Iwa ? Et pourquoi Araho Daiki ? »
Taishi restait convaincu qu’elle ne pouvait pas y avoir uniquement que le massacre de son clan dans ses projets personnels.
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Cet homme était décidément très persistant, au vu de la situation cela n’en aurait pas étonné beaucoup d’autre, mais dans le cas de la Chôkoku, elle voyait plutôt tout ça d’un œil suspect. Un autre, n’importe lequel qui ne possédait pas cette possibilité de la mener à ses fins, elle l’aurait sûrement regardé agoniser. Elle aurait même applaudit, pour sûr. C’était effectivement un sursis qu’il avait, jusqu’à ce qu’il se maîtrise, lui et son nouvel héritage. Serrant un peu les mâchoires lorsqu’il la provoqua avec évocation de bien divers lieux, ou encore qu’elle n’y serait pas la bienvenue, Tomoe se ravisa. Elle le savait pertinemment, être partie avec Senkû le bannie et les Hayashijins, et quand bien même ceci avait été un accord de l’Ombre de la Terre, beaucoup d’Iwajins ne la verrait pas d’un bon œil. « Dans tous les cas décide-toi vite, je ne patienterais pas longtemps. »
La jeune femme se fichait complètement de ce Taishi, il n’était rien qu’une occasion, au même titre que la proposition du Daimyô qui l’avait engagé sous son commandement. La lieutenante le dévisagea une nouvelle fois, perdant soudainement ses airs. Elle n’en dit rien, cependant n’en pensait pas moins. Le silence, lui-même démontrait quelque chose. Qu’il meurt, cela lui ferait les pieds, la brunette trouverait autre moyen d’arriver à ses objectifs. Peut-être même qu’avec ce que Daiki avait en tête, quand bien même elle n’était pas tout à fait au courant ce jour, elle y parviendrait, sans l’Eclair Vert ? « Un entraînement, quand tu ne seras plus cette loque que tu sembles être actuellement. » Pointant du regard ses bandages défaits, ensanglantés, son visage fatigué.
Elle se détourna du brun et épousseta la poussière sur ces vêtements si précieux, récemment enfilé en son souvenir, son honneur, Tomoe tourna les talons et ce fut d’une allure particulièrement sereine qu’elle commença à s’en aller sans plus se retourner en son sens. Il était inutile de revenir sur ce qu’elle estimait être une incompétence de la part du Bakuhatsu à la tête d’Iwa d’avoir laissé partir tant de monde, comprenant une héritière de clan. Même si cela apparaissait comme un véritable plaisir pour la membre de Tsukimono. « Ces informations ne te regardent en rien. Sache seulement qu’ici, en ces lieux, c’est Hannya que l’on m’appelle, je veux que ça demeure tel quel, j’espère que tu saisis ce que je veux te faire comprendre. » C’était peut-être la seule piste qu’il pouvait possiblement avoir. La Chôkoku s’était présentée en tant que la possédée, et elle souhaitait que ceci ne change pas. Elle avait espoir qu’il soit suffisamment intelligent pour faire le lien avec les menaces de plus tôt lorsqu’il l’avait nommée par son identité.
Puis elle s’éloigna sans demander son reste, sans même lui donner plus de détails sur la prochaine rencontre. Après tout, elle se doutait bien qu’elle le verrait bien plus tôt qu’elle ne le voudrait…
Déjà quelques pas pour avancer qu’elle ne songeait plus à tout ça et qu’elle était directement passée à imaginer son repas du soir, tant finalement tout ceci n’étaient qu’insignifiances pour Tomoe. Y avait-il finalement autre chose que ses intérêts –aussi futiles soient-il que son dîner- et ceux de Tsukimono qui lui importaient ?