Voilà maintenant plusieurs heures que j’avais rejoint ma partenaire de Tsukimono à Kaminari pour prendre de ses nouvelles. Après une discussion avec elle, j’avais décidé de rester quelques temps dans la cité en reconstruction de Kumo, sous le joug de l’Empire Teikoku. Une guerre sanglante avait éclaté en ces lieux et je dois dire que je ne pouvais que sourire à la vue de ce spectacle. Les villages sont des sangsues pour le monde et je trouve ça très bien que l’un d’eux ne soit plus qu’une histoire ancienne. Pourtant… Quelque chose me dérange encore dans tout ça. Rien ne prouve que l’Empire ne va pas finir par faire exactement les mêmes choses. Rien que leur système hiérarchique est une preuve que les shinobis ont toujours besoin de se sentir supérieur à d’autres. Toujours cette envie de donner des ordres à d’autres êtres humains et vouloir dominer le monde.
Cela dit, je préfère laisser le bénéfice du doute à Tomoe en voyant comment cela se passe, une jeune femme voulant détruire tous les autres villages qui reste parmi l’Empire, doit avoir une bonne raison de le faire. Je ne peux le découvrir qu’en restant un petit peu pour voir comment cela se passe. Je n’ai pas vraiment rejoints Teikoku, mais grâce à l’influence de la Chôkoku, je pouvais me balader un peu partout. C’est une bonne chose que de voir que je ne suis pas chassé à vue.
Je suis alors dans les rues d’un village que je n’avais jamais vu quand je vois au loin un homme à la longue chevelure brune attaché. Je ne sais pas réellement pourquoi, mais je décide de m’approcher de lui, le visage neutre.
« Excusez-moi, êtes-vous un soldat de l’Empire ou alors un civil ? »
Je suis très curieux sur comment cela se passe pour les gens maintenant. Le mieux serait de tomber sur un ancien de Kumo pour savoir comment il vit cela. Peut-être qu’avec un peu de chance, il fait partie de ceux-là et alors il pourra certainement m’aider à combler ma soif de connaissance.
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Kansei devait se débarasser de ce jeune Nara. Depuis son affiliation officielle su au sein des Nara, ce dernier n’avait de cesse que de le poursuivre aussi discrètement qu’il le pouvait et d’essayer de percer à jour ses intentions. Croyait-il que Kansei allait mener les siens à leur perte ? Ou bien son cerveau enfantin l'idolatrer tant qu’il le pensait capable de retourner la pression de cette guerre sous couverture ? L’un comme l’autre, l’un dans l’autre ; se savoir ainsi prit en filature l’insupportait et il décida ce jour de lui donner la leçon qu’il méritait.
Au détour de l’obscurité, son ombre se mêla donc à la sienne en serpentant sur un mur et le garçonnet dont il ignorait le nom fut pris de panique. Instantanément il relâcha sa prise, un sourire se fixant sur son faciès tandis que ce dernier détalait à toute vitesse. Bien que reconnu par ses pairs comme l’un des plus avancés quand il s’agissait de leur Hidden, une petite dose de la médecine Nara avait rappelé au rejeton la dangerosité de suivre un shinobi entraîné.
Quelques minutes après, bien décidé à s’aventurer plus loin vers le complexe scientifique afin d’y récupérer d’éventuelles affaires appartenant à des individus n’étant plus au village désormais, il fut interrompu par une voix inconnu et put jauger un blond à peine moins grand que lui qui semblait avoir l’air perdu ou au moins peu accommodé aux lieux autour de lui.
« Qu’est-ce qui motive votre question ? Vous imaginez bien que je sois l’un comme l’autre, votre intérêt est étrange, au bas mot. » Il ne semblait pas agressif, autant dans sa posture que dans son timbre de voix, exagérément calme comme à l’accoutumée.
Le Nara l’inspecta d’un coup d’oeil et porta une cigarette à ses lèvres en attendant une éventuelle réponse. Peut-être allait-il prendre la fuite ou la mouche ? Il avait vu des profils bien différents depuis que la Sécession s’était opérée au sein de la Foudre. Si seulement il avait idée d’à qui il avait à faire.
L’homme en face de moi semble être plus intelligent et mystérieux que beaucoup de ses compères. Au lieu de simplement me donner une réponse à ma question, il préfère me répondre par une autre question. Intéressant, je viens certainement de tomber sur une personne qui ne doit pas être un simple civil. Je comprends totalement sa façon de faire car j’aurais certainement réagi d’une manière similaire, il ne doit pas non plus être un soldat inexpérimenté, c’est une bonne chose. Je sens que cette discussion risque de devenir intéressante, un jeu vient d’être lancé entre cette personne et moi-même.
Je le regarde prendre sa cigarette et un sourire en coin s’affiche sur mon visage. Je ferme les yeux rapidement en signe de satisfaction avant de les ouvrir de nouveau en allant chercher les siens.
« Et bien, je pense avoir réponse à ma question. Je visite un peu le renouveau de Kumo, maintenant que le village appartient à l’Empire et j'espérais pouvoir discuter avec un ancien d’ici. J’ai cru comprendre que beaucoup avait rejoint les… vainqueurs. »
Je le fixe bien pour espérer voir ses rictus, découvrir les réactions voulues ou non sur son visage. Qu’il réponde ou non, ses expressions pourraient le trahir. Je sais que pas mal de monde de Kumo a décidé de rejoindre les rangs du Teikoku et ce sont ceux-là qui m’intéresse. Je voulais essayer de comprendre… Pourquoi ?
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Son regard capta celui de l’inconnu à la tignasse mordoré sans chercher une seconde à l’éviter, sondant ainsi son âme et sa capacité à s’exprimer en étant fixé de cette manière, qui révelait souvent beaucoup sur l’interlocuteur. Regard fuyant, lèvres mordues, respiration saccadé. La gestuelle était aussi importante que les mots, les appuyait ou en dévoilait le réel sens.
« Je ne suis pas un ancien au sens premier mais plus que vous, cela est sûr. Vous marquez encore un point ; je suis un membre de l’Empire. » Il joignit à ses mots un simple haussement de sourcil tout en tirant une longue bouffée sur sa cigarette, les formes floues s’extirpant d’entre ses lèvres, voluptueuses, faisant office d’écran de fumée sur une vérité peu exacerbée. La majorité du temps, après tout, Kansei disait la vérité.
« Généralement les gens fuient le terreau qui a été gangrené par la guerre, mais vous venez le fouler. Me trouveriez-vous insultant de vous demander la réelle raison de votre pèlerinage ? J’ai du mal à croire que votre venue se résume à du tourisme. »
Un simple rictus qui démontrait ô combien il voyait clair dans ce qui n’était qu’une élucubration plus qu’une vérité masqué. Doucement, il fit un pas minime vers lui et son ombre toucha le pied de l’homme. Simple mesure de sécurité ou positionnement prônant la discussion? Plutôt la seconde solution au yeux du monde quand on ignorait ce qu’un Nara de son calibre était capable de faire avec son ombre dans la vôtre.
Comme pour ma part, l’homme qui me fait face me regarde également, sans essayer de fuir mon regard. Je n’ai plus aucun doute sur l’intelligence de cet homme. Le brun semble lui aussi vouloir analyser mon visage pour essayer d’en apprendre plus sur moi sans que je parle. Il y avait bel et bien un jeu qui venait d’être lancé entre nous et je dois dire que cela m’amuse déjà. Vais-je réussir à en savoir plus ? Va-t-il réussir à en savoir plus ? Je l’espère pour moi, quand à lui il est sur son territoire alors il y a des informations que je devrais forcément lui donner.
Seule la fumée de sa cigarette vient couper ma vu sur son visage après sa réponse. Je n’ai connu que très peu de personne étant fumeur et encore moins chez les soldats. Soit, ce n’est pas mes affaires, même si je pense qu’il ne devrait pas se détruire les poumons de la sorte. Il fait bien ce qu’il veut après tout, je ne le connais même pas.
Encore une fois, il montre qu’il n’est pas une personne ordinaire, sa question qui peut sembler dénuée de réelle intérêt devient très importante par rapport à la réponse. De cette manière, il pourrait en apprendre un petit peu plus sur moi.
« Vous aussi vous marquez un point, je suis venue voir une personne et maintenant je visite. Il n’y a pas eu de guerre qu’à Kumo ces derniers temps, ce paysage ne me fait guère sensation. »
Ce qui est réel, de mon côté j’avais participé à une guerre qui se passait à Hayashi. Le sang, les cris, les morts, je connais ça et voir un village en ruine n’est rien à côté.
« Sans vouloir vous manquez de respect... Pendant la guerre, vous étiez déjà de l’Empire ? »
Même si je me doute très bien de la réponse qu’il pourrait me donner, je voulais en avoir le coeur net. Je voulais qu’il m’avoue de sa bouche qu’il avait rejoint les rangs du Teikoku après avoir perdu.
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La médecine de Kumogakure était sûrement la plus avancée du continent et de ses archipels ; les dangers du tabac étant donc connu. Cela n’empêchait pas le shinobi de continuer de fumer pour des raisons lui étant propres et dépassant l’addiction.
Il écouta les dires suivants, sortant d’une bouche qui semblait animée par un esprit bien au courant de ce qui se passait entre eux, chose satisfaisante. Sans chercher à le manipuler, l’échange sembla se garnir d’un intérêt nouveau quand il entendit parler d’une autre guerre. Après tout, féru de conte et d’histoires, comment un homme tel que lui pouvait passer à côté de cela. Gardant son calme olympien, l’Ombrageux hocha la tête. « J’imagine qu’elle est importante pour que vous fassiez tout ce chemin. » Evidemment, une guerre proche serait arrivée à son oreille, il venait donc de loin. « L’architecture n’est en soi pas le plus palpitant des hobbies, certes. Une guerre, vous dites ? » Il ne dissimula toutefois pas son intérêt pour ce que l’Asaara avait à dire.
« Je ne peux blâmer votre curiosité après avoir exprimé la mienne. Effectivement, je suis un Kumojin qui a abandonné son bandeau. Certains me nomment traître, d’autre paria. Vous avez compris l’idée. » Un simple sourire se contenta de venir terminer sa phrase, prouvant qu’il était bien peu affecté par le qu’en-dira-t-on.
Pour un homme tel que lui, la honte de la défaite n’était pas un fardeau. Ce n’était après tout pas la première fois qu’il avait perdu un combat ; et dans cette défaite, dans les cendres de ce brasier ses projets s’étaient transfigurés. Il n’était pas un Hijin pour rien et partageait bien un point commun avec certains de ses pairs. La fameuse Volonté du Feu.
« Je manque à la politesse la plus élémentaire. Je suis Kansei. » Une façon de tempérer sa possible méfiance et de pouvoir nommer ce visage.
Très importante, mais cela il n’avait pas forcément besoin de le savoir et c’est pour cela que je ne reviendrais plus là-dessus. J’imagine bien que les soldats qui m’ont vu arriver et qui sont allés chercher la Chôkoku avaient sans doute parler de cela, mais apparemment la personne qui me fait face ne sait rien. Tant mieux ? Je m’en fou, mais aimant la discrétion, cela m’arrange qu’il ne sache pas du tout qui je suis.
C’est ensuite que le fumeur essaye d’en savoir plus sur la guerre que j’ai évoqué plus tôt. C’est plutôt une bonne chose de tomber sur une personne qui semble porter un intérêt sur les histoires des guerriers. Cela permet d’avoir une discussion intéressante, de jouer au jeu des questions/réponses. Il semble être une personne sincère et c’est pour cela que je décide de lui en dire plus.
« Oui, à peu près au même moment que la guerre de l’Empire contre Kumo, une autre a éclaté au sein d’Hayashi. Vous connaissez ? »
Je ne doute pas qu’il va essayer d’en apprendre plus, mais je dois avouer que moi-même je ne suis pas au courant de tout. Mise à part que le temple le plus important du Pays à éclaté pour libérer un monstre tout en lâchant une vague d’énergie invisible. Si je ne m’étais pas tant attarder sur ma vengeance personne, peut-être que j’en saurais un petit peu plus.
J’avais raison, cet homme est sincère et il n’hésite pas une seconde à m’avouer être un ancien Kumojin. Je ne le blâme absolument pas pour avoir trahi un village détruit, au contraire. Un homme intelligent est capable de s’adapter à toutes les situations et je ne peux que penser que rejoindre les vainqueurs est une meilleure solution que d’essayer de créer une résistance.
Avant que je ne reprennes parole, il décide de se présenter et c’est là que je ne dois pas hésiter à mentir. Je sais le faire depuis longtemps maintenant, mais il est toujours plus difficile de mentir à une personne honnête qu’à un escroc.
« Tanuki. Vous savez, étant une personne libre et indépendante, je ne vais pas vous blâmer d’avoir rejoint l’Empire, au contraire même. Je me demande juste pourquoi un shinobi d’un village caché a fait ce choix. Pour en avoir côtoyé beaucoup, la plupart semble prêt à vendre leur mère pour leur village. »
Ce qui est vrai. Je n’ai jamais vu des personnes aussi dévoué pour un territoire et une communauté que les shinobis. J’ai toujours eu du mal à comprendre cette manière de penser, moi-même étant un nomade depuis toujours.
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Kansei tiqua en entendant parler d’Hayashi. Après tout, il n’avait pas mis les pieds là-bas depuis bien longtemps ; depuis la mort de la plus grande partie de la Meute et son exode. Ce souvenir lui donna envie de serrer les dents, pourtant ce fut un Kansei aussi impassible qu’auparavant qui répondit à son partenaire de discussion. « J’en ai eu quelques bribes mais à dire vrai j’ignorais la coïncidence. En même temps, vous dites ? Si je ne m’abuse, vous y étiez c’est bien ça ? »
Il ne dériva pas plus, laissant à Kô tout loisir d’en dire autant qu’il en savait et qu’il voulait bien en dire. Le perçant de son regard charbon, il continua de calmement lire ses traits sans se montrer trop brusque ou offensant.
L’ombrageux ne put pourtant retenir un sourire à ouïr ladite appellation. « Tanuki ? Seriez-vous donc un yokai ? » Un court rire, sincère et guttural. « Mes excuses si j’ai pu vous vexer. Dans le folklore, cette créature changeante a une place non-négligeable. » Sans qu’il en montre plus, il reprit un sérieux relatif tout en s’imaginant bien les chances que ce soit un surnom ou même un sobriquet afin de ne pas révéler son identité. Il avait ses raisons ?
« La description que vous en faites n’est pas loin de la réalité. Le patriotisme n’est pas chose rare, que ce soit à Kumo ou dans les autres Puissances. Et la situation n’est vouée qu’à l’exacerber. » Il haussa les épaules, légèrement. « Je suis un Hijin, de naissance et de coeur. Ce n’est donc pas étonnant. D’aucun diront que c’était prévisible. » Sans s’épandre, il ne faisait que dire la vérité. Comme d’habitude.
Il semblerait que j'avais bel et bien attiré la curiosité du brun qui me fait face. Même s'il ne me demande pas directement en détail ce que j'ai vécu à Hayashi, il a vite compris que j'y étais et me demande confirmation. Pourtant il ne semble pas chercher fermement à en savoir vraiment plus, non, il me laisse le choix de raconter ce que je veux. J'avoue que c'est une bonne chose et il ne fait que gagner ma confiance et mon respect en agissant de la sorte. Que vais-je bien pouvoir lui raconter ? Mon combat ? Non ceci n'est pas important, je pense que ce qui peut lui intéressé c'est ce qu'il s'est passé au temple, ce que j'ai vu de loin pendant mon meurtre sur l'ex fanatique.
« Disons que j'étais présent, mais j'avais mon propre combat à mener pendant la guerre. Par contre, la bataille faisait rage, plus particulièrement près de la cité ancestrale d'Hayashi. Le temple n'est plus et c'est de là qu'est partie la vague d'énergie chakratique qui a bouleversé le monde. »
Je pense qu'avec ces quelques informations, la curiosité et l'envie de savoir de Kansei sera encore plus attiré. Après tout, il semble doué, très doué et je ne pense pas que ceci lui suffira, il me demandera certainement plus de détails, tout ce que j'ai pu apercevoir de mes yeux. C'est par la suite que je me rends compte encore plus à quel point l'homme avec qui je discute est une personne cultivée et intelligente. C'est la première fois depuis que j'utilise ce surnom qu'une personne comprend directement que ce n'est pas ma véritable identité ou en tout cas, qui me le fait savoir. Tout comme lui, je ne montre pas ma surprise ni même quelconque émotion sur mon visage. Nous nous analysons, il ne laisse rien transparaître alors je me dois de faire de même.
« Peu de gens font directement le rapprochement, vous semblez vraiment réfléchir très rapidement. Je ne serais pas étonné d'apprendre que vous êtes un grand stratège, je me trompe ? »
Tout comme lui, je ne cherche pas à avoir des détails, mais juste des bribes d'informations. Le jeu entre nous est véritablement lancé et peu à peu, nous finirons certainement par en savoir plus qu'on aurait voulu en dire au début. Tomoe, tu as des alliés qui semblent tout aussi intéressant que nos frères Tsukimonojins. C'est ensuite qu'il m'explique un peu plus beaucoup il avait fait ce choix et c'est comme cela que je comprends totalement sa décision. Après tout l'Empire vient de Hi no Kuni à la base et à sa place j'aurais sans doute fait le même choix. Après tout, si une puissance nouvelle arrivait d'Hayashi, voir même de Yaogakure, il y aurait des chances que je fasse sensiblement la même chose.
« Alors c'est tout à votre honneur, mais les ambitions de l'Empereur sont-elles en équations avec les vôtres ? Je ne demande pas forcément des détails, je ne voudrais pas que vous me pensez trop intrusif non plus. »
Tout comme lui, ma curiosité est emmener avec des pincettes et des excuses plus ou moins subtile d'essayer d'en savoir plus. Il y a une véritable forme de respect qui s'est installé entre lui et moi.
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À vrai dire l’étranger parlait à Kansei comme s’il savait. Pour le temple, dans la zone mystifiée par les moines. Jouant le jeu du blond sans vraiment se couvrir de mensonges pour autant, il hocha la tête en ne lâchant pas du regard le Kazejine qui semblait honnête.
« La cité ancestrale, vous dites. » Il eut l’air pensif une seconde ou deux. Il se cachait donc là dans ce petit pays une pépite de taille, qui avait été presque annihilé alors même qu’il ignorait jusqu’à son existence. Les aléas de la vie ; après tout Teikoku avait balayé ses plans, était-ce étonnant que ceux à venir le soit aussi, avant même d’être pensés ? « À vous voir aussi frais j’en conclus que c’est un combat gagné. » La révélation sur ladite vague tira un haussement de sourcil à Kansei. Au détour de cette simple conversation il avait appris d’où venait la “Résonance”. Faisant bien note de ceci dans son esprit, il continua. « Quelles factions se sont opposées sur place? Je sais que des Kumojins ont été dépêchés dans le pays du Bois, avez-vous des informations à ce propos ? » Après tout, il n’avait pas eu de nouvelles de cette délégation. Bien que Teikokujin, leur sort lui importait bien que ce ne soit pas d’un point de vue sentimental.
Son compliment lui tira un petit rictus amusé. « Tout est relatif mais c’est la réputation qui suit mon clan, effectivement. » Il ne chercha pas à continuer sur le fait de briser ce masque que l’inconnu utilisait. Après tout, son nom ne lui était utile en rien pour l’instant. Pourtant, de mémoire, il lui semblait connaître quelqu’un d’autre, usant de surnom touchant au divin et aux légendes…
« Je dirais que oui. Je ne veux que le bien de mon pays et j’imagine que lui aussi. Pour tout vous dire, je ne connais pas bien l’homme, ou seulement ce qu’il a bien voulu montrer aux conquis et à ses troupes lors de son discours. »
Kansei alluma doucement une cigarette et la consuma, toujours immobile. Toujours à l’écoute.
Pour la première fois depuis le début de notre conversation, Kansei laissa transparaître quelque chose sur son visage. Pendant un tout petit temps, il avait l’air pensif, mais à quoi pouvait-il bien réfléchir ? Parlant à ce moment là de la Cité, j’imagine que c’est par rapport à cela, il faut dire que ce n’est pas la seule personne qui a l’air étonné quand on parle de ça. Cette fameuse devait vraiment être bien caché et secrète pour que si peu de monde la connaisse. Il ne me pose pas plus de question par rapport à mes dire et je dois avouer que c’est pour le mieux, je n’ai pas vraiment beaucoup plus d’informations à donner, moi-même n’ayant pas vraiment cherché à en savoir plus que ça. Il revient en tout cas sur mon combat et devine que je l’ai gagné, encore une fois, il touche juste.
« Effectivement, il fut quand même épuisant sur la durée, me faisant utiliser quasiment toute mon énergie, mais mon adversaire n’est plus de ce monde pour en témoigner. »
Cette fois-ci, c’est à moi de montrer une émotion sur mon visage et le “Nara” en face de moi pourra tout de suite voir de la satisfaction dans mon sourire en coin qui ne dure pas plus longtemps que son air pensif juste avant. Comment dissimuler une telle joie d’avoir venger ceux qui ont été ma famille pendant un temps ? Impossible. Il me demande ensuite plus de détails par rapport à la bataille, savoir quelles factions étaient présentes. Malheureusement pour lui, je n’ai pas ces détails, n’étant pas aller au temple.
« Je suis désolé, mais étant absorbé par mon combat, je n’ai pas eu l’occasion de croiser les potentielles factions présentes ce jour là. J’y étais, un ex-fanatique, gardien du temple y était, mais c’est tout ce que je sais. J’imagine que dans le temple il y avait des personnes d’autres contrées, mais je n’en sais absolument rien. »
Ce qui est une totale vérité et je pense qu’il le sait, depuis notre entretien, nous disons des vérités. Mise à part ma décision de cacher mon identité pour le moment, j’ai été totalement honnête avec lui et j’imagine très bien que cela est pareil de son côté. Je veux en tout cas revenir sur une chose avec lui pendant qu’il allume une nouvelle cigarette. Décidément, il semble fumer très régulièrement, mais chacun fait ce qu’il veut avec son corps.
« Un clan ayant la réputation d’être des stratèges ? Intéressant, de plus vous étiez de Kumo, dois-je en conclure que vous êtes un Nara ? »
Finalement, il y a bien une chose où je peux remercier Iwa no Kuni, c’est de m’avoir permis de lire beaucoup de chose sur le monde. Bien évidemment, il y avait surtout des informations sur les clans du village de la Roche, mais aussi quelques renseignements sur les autres factions. La réputation du clan Nara dans ce domaine n’est plus vraiment quelque chose de secret, comme le fait qu’ils résident pour la plupart dans le village des Nuages.
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« Je suppose que c’est une bonne chose, ces Fanatiques sont un fléau. Comme tous les illuminés bien dotés. » Le Saint-Père avait coûté à Kumogakure no Satô et faillit emporter avec lui un des plus brillants chirurgiens. Savoir que son homologue avait été capable de se débarrasser de l’un d’entre eux témoignait de sa dangerosité, chose qu’il nota.
« JPas de quoi s’excuser. C’est déjà plus que ce que je pouvais espérer. » Il lui adressa un sourire sincère de remerciement tacite, son tube de tabac se mouvant doucement au rythme de sa moue.
Kansei hocha la tête. « Vous êtes vif, il semblerait. Effectivement, c’est bien mon patronyme. » Souvent, on l’estimait pour son nom et certains en avaient peur. Une réputation qui faisait défaut à certains membres du clan, mais pas au shinobi face à Kô.
L’Ombrageux invita d’un signe de main vers l’extérieur son partenaire de discussion à faire quelques pas tout en calcinant le tabac pour le transformer en cendres.
« Bien, Tanuki. J’imagine que votre affiliation clanique restera un mystère. » Continuant de regarder devant lui clope au bec, il continua. « Pour ignorer la guerre autour de vous, cet affrontement devait vous tenir à coeur. Maintenant que vous avez défait, que comptez-vous réellement faire ? Vous avez du comprendre que le village est assez facile à rejoindre en ces temps. Il n’en sera peut-être pas toujours ainsi. Quels sont vos projets, après votre ‘visite’ ? »
Je peux comprendre aux mots de Kansei que les Fanatiques avaient causés des soucis ailleurs qu’à Hayashi. Alors ils étaient sans doute plus nombreux que les deux que j’ai aperçu et qui sont morts pendant la bataille d’Hayashi. Dans tous les cas, je suis d’accord avec cet homme dans ces propos, ça fait une sous-merde en moins sur la planète. Qui allait s’en plaindre après tout ?
Je suis satisfait de voir que mes réponses minimum sur la bataille suffise au brun et qu’il ne me blâme pas pour ça. J’imagine qu’il doit comprendre que des fois, nous sommes tellement absorbé par ce qu’on fait, qu’on est moins observateur sur ce qui nous entoure. C’est ensuite qu’il me confirme que j’ai bien compris de quel clan il fait partie. Alors tous mes doutes sont maintenant confirmés, l’homme qui me fait face doit être un valeureux et redoutable adversaire. Le genre de personne qu’on veut dans son équipe et pas en face, mais pourtant je n’ai pas peur pour autant, au contraire, j’aurais presque envie de l’affronter dans un combat amical.
Je décide de le suivre, après tout je suis ici pour visiter un minimum avant d’aller donner une réponse à Tomoe, le faire en marchant avec quelqu’un d’ici me semble une bonne idée.
« Asaara. »
Dis-je rapidement avant qu’il reprenne la parole. Il était la première personne hors d’Iwa et Yaogakure qui avait eu le droit de savoir le nom de mon clan. J’estime qu’il l’avait mérité, après tout il m’avait bien avoué qu’il était un Nara, ce qui est en soit un avantage de perdu en combat. Nous marchons côte à côte et je regarde partout autour de moi, non pas par méfiance pour une fois, mais pour voir comment se porte ce village en reconstruction.
« Effectivement, j’avais une vengeance à accomplir. »
Décidément, je ne sais pas si c’est son aura ou le fait qu’il semble sincère à chaque mot qu’il emploie, mais je continue d’en dire plus qu’à l’accoutumé sur moi et mes raisons.
« J’ai un voyage à accomplir prochainement sur mes terres natales, mais après je ne sais pas encore… Peut-être rejoindre l’Empire, qui sait ? »
Ce qui allait très certainement arriver, mais je ne voulais pas le dire directement, cherchant plutôt à voir quelle serait la réaction de ma nouvelle connaissance fort sympathique.
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Kansei n’aurait jamais laissé filer la moindre bribe d’information. Mais Kansei était une singularité, même au sein de celles affectées et pourvues de chakra. Il avait ses qualités et ses défauts, bien conscient que le reste des mortels ne pouvaient être Lui. Pour autant il ne se considérait pas meilleur ; simplement différent.
Finalement, “Tanuki” lui révéla être un Asaara. Il avait lu quelques lignes à leur propos, sur leur possible implication sur la tempête qui avait autrefois ravagé Kaze no Kuni. De cette simple information il en vient à déduire que pour avoir voyagé jusqu’à Hayashi et s’être frotté avec les Fanatiques au point d’avoir une vengeance à accomplir, le démon-chien-viverin présumé était un nomade. En soit, rien d’étonnant pour un natif du sable. Il avait autrefois sillonné le désert avec plus ou moins de réussite. Ses habitants étaient tenaces.
« Je ne suis pas un partisan de la vengeance, pour tout vous dire. Mais je comprends que certaines choses ne peuvent pas être pardonnées ; jamais. » Le cycle. Cet éternel cycle qui rongeait le Yûkan et qui avait pour ainsi dire guider la main de son acolyte journalier, donnant du grain à moudre au moulin du Koei.
« Kaze no Kuni est un joyau du Yûkan. Ce serait intéressant d’y faire un tour et j’en caresse parfois l’idée. » Autant se montrer honnête vis-à-vis de cette information qui ne lui coûtait foncièrement rien.
« Rejoindre l’Empire a ses avantages et ses inconvénients. Je l’ai fait dans une situation différente mais je ne vais pas pour autant vous en vanter les louanges. Libre à vous de faire votre choix, Tanuki. » Il lui adressa une moue amusée tout en terminant sa cigarette et continua d’avancer, curieux. Alerte. Intéressé.
Je peux comprendre que certaines personnes ne soient pas adepte de la vengeance et je ne suis pas étonné que le Nara en fasse partie. Après tout, je discute avec une personne ayant décidé de rejoindre Teikoku après la défait de son village de base. Cela dit, je reste curieux de savoir si à ma place, il n’aurait pas eu tout aussi envie d’ôter la vie à La Balance. Après tout, ce fanatique avait tué quatre membres de ma famille d’un autre sang. Après, il souligne bien le fait que certaines choses ne peuvent pas être pardonné et j’imagine que dans une situation similaire, il n’aurait jamais pu pardonner au gros son acte, mais n’aurait pas mis autant d’énergie que moi à chercher à se venger. Ce que je peux totalement comprendre, après tout, d’après les dires du Gardien du Nord, ce qu’il se passait au temple était bien plus important que notre combat et vu la tête qu’il faisait, j’imagine qu’un grand danger était présent.
« Kaze no Kuni est à voir au moins une fois dans sa vie. Comme tous les autres pays j’imagine, mais le désert offre bien plus de choses qu’on peut le penser. Je vous aurais bien invité à faire le voyage avec moi, mais en avez-vous le temps en tant que soldat de l’Empire ? »
C’est mon âme de nomade, mais surtout de guide qui lui propose de m’accompagner. Après tout, je connais le désert quasiment par coeur et je sais qu’à mes côtés, il pourra voir tout ce dont il a entendu parlé. De plus, pour ce que je dois faire là-bas, il ne me saurait en aucun cas une gêne, il pourrait même s’avérer être un allié de choix. N’allons pas trop vite en besogne, en tout cas, ma proposition est faite et est sincère.
« Oh comme tous villages, organisations ou armées j'imagine, il y a toujours des pour et des contres. À vrai dire, si je visite chez vous, c’est parce que j’ai fait la promesse à la personne que je suis venu voir d’y réfléchir. »
Aucuns détails, mais je pense que cela suffit pour Kansei à comprendre que si je suis en plein doute à ce sujet c’est parce que Tomoe est réellement importante pour moi. Cela dit, il l’avait déjà deviné plus tôt, mais je n’avais rien dit à ce sujet, là je pense que ses doutes seront confirmés.
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Kansei ignorait tout de Tsukimono ; des frères de Kô mis à mort. S’il avait été lui pourtant ses actes auraient bien différés. Personne ne le saurait jamais, après tout.
« C’est bien vrai. Parfois, c’est ce qui promet le moins qui a le plus à révéler. » Étant lui-même issu d’un parent dont le clan prenait ses racines au sein du Sable, il ne put qu’être d’accord avec son homologue, l’ayant en plus de cela déjà découvert de ses propres yeux. « Et bien je ne peux rien promettre et l’invitation est alléchante. Qui sait de quoi est fait demain. » Kansei laissa son regard se perdre dans le vague ; dans ce dernier aucune hésitation et aucune peur quant à ce qui arrivait. Il était préparé.
Cependant Kô marquait un point. S’il voyait juste, alors il serait limité dans ses déplacements et les seuls possibles devraient s’exhorter d’être nécessaire, voir essentiels.
« C’est bien vrai. Au risque de me répéter, vous semblez proche d’elle. De cette personne, au risque de mettre des mots sur l’évidence. L’Empire a toutefois plus à offrir qu’un simple village et ses règles. »
Son temps à Kumogakure ne l’avait pourtant pas dégoûté. En soit, il comprenait les motivations derrière la fondation des Trois Puissances et leurs existences avaient parfois sauvé le Yukan. Cela n’empêchait pas de voir dans leurs rangs des individus causant des troubles. Mais ne les auraient-ils pas causés s’il étaient restés de simples shinobis sans bannières ?
Peut-être avaient-ils éviter le pire. Ou peut-être que ce dernier était à venir…
« Bien. Je vous laisse à vos questionnements, vous me trouverez au domaine Nara si d’aventure vous me cherchiez. » Il lui adressa un simple sourire et ses pas quittèrent la voie commerçante pour prendre la direction de son habitation. Le Nara avait des comptes à régler auprès des siens. Des engrenages à huiler.
Il y a bien deux choses que je pouvais retenir de sa réponse, la première est qu’il ne décline pas forcément mon invitation à venir m’accompagner sur mes terres natales et la deuxième est qu’il utilise une phrase que j’aime beaucoup et que dis très régulièrement, on ne sait pas de quoi l’avenir est fait. Kansei le dit autrement, mais la définition est exactement la même. En tout cas, il semblerait que nous ayons plus de points communs que j’aurais pu l’imaginer en le rencontrant et je dois dire que cela me fait plaisir. Si je dois rejoindre l’Empire, autant qu’il y est d’autres personnes que Tomoe avec qui je m’entends, avec qui des liens seraient présent.
« Je n’en doute pas, c’est pour cela que je laisse le bénéfice du doute à mon amie. »
Après tout, si elle m’avait proposé de rejoindre un nouveau village qui est très semblable aux autres, la réponse aurait été non sans aucune hésitation. Là c’est différent, l’espoir de faire tomber les nations et les Shinobis est toujours possible au Teikoku.
C’est alors que le Nara semble devoir mettre un terme à notre jeu social et je dois dire que je trouve cela fort dommage. Nous commençons à peine à rendre notre discussion plus amicale, mais j’imagine qu’il doit avoir des choses à faire. Soit, cela va me permettre de faire d’autres rencontres, mais je retiendrais ce nom, Nara Kansei. Un homme qu’il ne faut pas prendre à la légère.
« Sayonara. »
Pas besoin d’en dire plus, je me retourne pour continuer ma visite du nouveau Kumo.
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