Ironiquement, plus son environnement immédiat souffrait, plus la Suzuri semblait avoir d'énergie à revendre.
En bien ou en mal, elle digérait vite les événements et savait s'adapter en conséquence sans souffrir de convictions relatives au patriotisme ou d'autres aspects revanchards propres au monde shinobi. Sa bonne volonté et son désir de relever son clan malgré les divers coups durs - qui avaient commencé bien avant l'annexion Hijin ou encore la Résonance - la portaient autant qu'elle l'épuisaient. Bien que l'allégresse l'emportait toutefois.

Outre l'aide aux civils, le support fourni à son clan ou le travail à la Grande Bibliothèque, elle n'omettait pas ses propres projets personnels. Il y avait parmi ces derniers de nombreuses nouvelles expérimentations à mener via l'Art du Fuinjutsu, raison pour laquelle elle s'était rendue au terrain d'entrainement du village. Pourtant, à peine arrivée, l'envie d'y déployer le moindre jutsu lui était passée.
Les exercices martiaux ne lui avaient jamais plu même si à sa façon, elle n'avait cessé de s'entretenir. Une hygiène de vie aussi exigeante que enrichissante. Mais œuvrer au milieu de "compatriotes" la dérangeait, comme si elle entretenait un rapport plus intimiste avec le peaufinage de ses arcanes. Du reste, elle ne se considérait pas réellement comme une shinobi même si elle avait consenti à réintégrer le village caché de la foudre... Pour cause depuis l'annexion, elle ne possédait même plus son bandeau frontal, qui avait été attaché à une statue de Shuuhei, ancien Nidaime Raikage. Un hommage accordé à un défunt ami d'enfance, et non à un ancien chef d'état à la politique attristante.

Quoiqu'il en soit, ce qui devait être une séance de test impliquant de nouvelles peintures à sa Toile Aux Montres Fantomatiques se transformait en balade improbable au milieu des explosions de chakra étrangères. A détailler ainsi les différentes personnes - généralement bien plus jeunes qu'elle -, certains pouvaient la prendre pour une inspectrice de l'Empire. Il fallait dire que Teikoku redoublait d'efforts en matière de conscription ces derniers temps, à n'en point douter les activités belliqueuses du village, même sur un terrain d'entrainement, devaient sans doute être surveillées par le nouveau gouvernement.

Tout en mettant son jugement de côté, Takara se contentait donc de défiler au milieu des divers terrains. Transformant sa virée en un semblant d'enquête, s'intéressant à la pratique des jutsu militaires. Même si cela ne la passionnait pas, peut-être que certaines pratiques pouvaient l'intriguer parmi l'innombrable panoplie de dons circulant à travers tout le Yuukan. Des amateurs de sceaux pouvaient tout aussi bien s’entraîner en ces lieux, même si cette pratique demeurait secondaire au gout de nombreux combattants.

Elle se laissait donc porter par cet instant, s'attardant parfois sur une scène puis sur une autre.