Elle avait tout préparé la veille. Dans un coin de sa chambre presque aseptisé, un simple sac ; elle avait demandé à Suguato d’emmener le reste, puisqu’il était déjà sur place. Elle avait envoyé de nombreux courriers depuis plusieurs jours, et elle savait parfaitement où elle allait et ce qu’elle allait faire. La nuit était totalement tombée sur ce village qu’elle avait tant détesté et qui, ce soir, lui semblait presque familier. La brume était faible, et les lampadaires des rues éclairaient les allées d’une manière malsaine.

Elle ne disait pas adieu à Kiri, elle savait qu’elle y reviendrait, et qu’elle y reviendrait souvent. Après tout, elle n’avait qu’une permission pour voyager et pour accomplir les missions au nom du village à l’étranger. Elle en avait bien conscience, et elle ne comptait pas déroger aux règles qu’on lui avait imposées. Pas tout de suite, en tout cas.

Jun dormait dans sa chambre. Il revenait d’une mission complexe et avait directement pris le chemin de son lit quand il était rentré. Sa récente nomination au grade de Chûnin lui avait donné plus d’importance, plus de prestige mais aussi plus de travail. Elle ne lui avait pas dit qu’elle s’en allait le lendemain, bien qu’il sache déjà qu’elle avait des envies de départ. Bah, il aurait un post-il sur la table de la cuisine, ça suffira.

L’heure était venue. Prenant son sac, et ignorant la fatigue due à son réveil nocturne, elle passa d’abord par la cuisine pour y mettre le mot :

Citation :

Yo,

Je suis partie en mission pour un bout de temps. Pense à manger, à nettoyer et n’hésite pas à m’envoyer du courrier en cas de nouvelles, genre si t’as une zouz entre temps ou ce genre de trucs.

Essaye de pas mourir aussi.
Cya !

Lorsqu’elle passa devant les gardes, ils l’ignorèrent totalement : parfait, elle n’aurait pas à chercher dans son sac l’autorisation du Mizukage. Puis, une fois sortie, elle prit un bon bol d’air et disparut dans un coup de vent. Direction le port le plus proche.

Elle se matérialisa dans une ruelle à l’abri des regards : on ne sait jamais quelle réaction les gens pouvaient avoir lorsqu’une autre personne apparaissait comme par magie devant elle. Elle se rendit à l’embarcadère, donna son billet d’embarquement et entra dans le bateau, entourée de dizaine de personnes. Le navire ne payait pas de mine, mais il était plutôt confortable. Et il avait surtout un avantage non-négligeable : il partait pour Kaze.