Le temps passait, loin d'être gaspillé. Fidèle à elle-même, la kunoichi s'était concentrée sur son travail : Le déchiffrage de l'ouvrage de Wo, mais aussi le perfectionnement de ses sceaux, de leurs fonds et de leurs formes. L'usage militaire ne l'intéressait pas et pourtant, il y avait dans ses arcanes une méthodologie capable d'en surprendre plus d'un. Elle le savait et le nier révélerait du mensonge - Car dans ses pensées, l'idée d'un départ commençait à se dessiner, et parmi ses minces bagages, il devait y avoir des armes. Pas celles de la guerre, mais celles défendant avec respect son libre-arbitre. Des atouts à l'existence nécessaire, bien qu'idéalement inutiles.
La politique de Kumogakure ne l'affectait plus. Ni même la peine encore lancinante parmi les membres de son clan ; suffisamment de temps s'était écoulé pour acter un deuil et se consolider face aux épreuves quelle que soit leur échelle. Il ne s'agissait pas de dureté mais de bon sens. Nulle élévation ni évolution n'existait dans l'apitoiement envers le passé, et même si elle en comprenait la difficulté, peut-être le fait d'avoir reçu cet enseignement dans sa jeunesse la rendait imperméable à tout débat superflu sur le sujet. Le Yuukan, les villages, les gens pouvaient bien donner le ton, Takara connaissait sa voie et s'accorderait à ses propres notes.
Peu affecté par le contexte mais toutefois sensible au climat, elle sentait que l'énergie de l'ex-Shitaderu basculait malgré un calme apparent. Les espoirs clamés par Teikoku ne seraient que pétards mouillés, ne débouchant sur rien de bien neuf, rien de bien bon. La vérité était ailleurs. Alors oui, un départ.
Mais pas encore.
Projetant d'un éclat son encre sur chacune des parois de sa large salle d'expérimentation, elle lui assignait maintes calligraphies dont l'ensemble répondait à un but bien précis. Ici, dans cette partie du domaine du clan, personne d'autre qu'elle se tenait. Affaibli, divisé, désintéressé, les Suzuri n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes. Elle ne s'en plaignait pas, ou plus... Sa compassion et sa sollicitude demeuraient indemnes, seulement ces deux notions ne pouvaient la forcer à s'emprisonner, toujours dans ses fameuses spirales sentimentalistes. Puisque elle, dans tous les cas, suivrait sa propre route.
Vingt ans à se tenir loin du "monde" appartenant au sien. Et voilà qu'à peine revenue, ce dit monde s'écroule. Pourtant voué à se reconstruire, avec plus ou moins d'effusions de sang ou de larme.
Toujours seule. Est-ce un mal ? Juste un constat, peut-être même une fatalité. Toujours plus de questions que de réponses, et pourtant Takara ressentait de plus en plus l'importance d'être "prête", au détriment de tout ce qu'elle pensait des shinobi et de leurs discours. Elle aussi détenait son propre rôle. Une mission. Peut-être pas la plus claire aux yeux de tous ni la plus simple à mener à terme, et pourtant, qui d'autre s'y essayerait ?
Le Soleil entamait sa recrudescence pour aller trouver le sommeil tandis que sa consœur lunaire prenait sa place dans cet éternel ballet stellaire. Shirō observait cette lente course depuis un petit moment, perché à la rambarde de son balcon. Il venait de partager un repas frugal avec sa sœur Yasue. Tous deux d’une nature assez austère, ils n’avaient pas échangé grand-chose. Ce qui avait poussé le légiste à s’isoler un instant sur leur petit espace extérieur. Un moment d’égarement qui l’incita à quitter son logement. Une petite idée en tête.
Les rues commençaient à se vider de la population de travailleurs et de familles pour la troquer contre la festive populace de la nuit qui prenait d’assaut bars ou autres établissements similaires. Shirō y déambulait, le regard furetant chaque coin et chaque visage. Non pas par recherche précise mais par curiosité. Eventuellement un visage familier ou une activité à faire. Mais rien ne le tentait. Il avait son idée en tête et il ne pouvait y déroger. Il prit donc la direction du quartier clanique des Suzuri pour essayer d’y retrouver celle qui était venu lui quémander une participation matérielle pour des recherches.
La dénommée Takara était passée il y a de cela quelques semaines. Il lui avait prêté des macchabées car elle souhaitait s’exercer dans l’art du Fûinjutsu sur des sujets autres que de simples objets. Des recherches personnelles, initiatives que le scientifique comprenait bien pour avoir la même envie. Il lui avait juste demandé en échange d’avoir quelques renseignements sur la tenue de ces expérimentations. Depuis aucune nouvelle. Il comptait donc s’y rendre pour pouvoir lui demander, éventuellement, si ses essais avaient été concluants.
L’endroit de la cité réservée au clan gardien de la Grande Bibliothèque n’était plus très loin. A mesure qu’il en approchait, Shirō se disait qu’il pourrait profiter d’être là-bas pour poser quelques questions sur la théorie des sceaux. Il s’y attelait lui aussi depuis peu, pour l’utilisation plus pratique de ses matières premières. Il avait quelques bases mais il tenait à les perfectionner pour avoir véritablement un bon niveau. Il ne doutait pas des capacités de Takara en la matière. Si elle en venait à faire des tests sur des organismes vivants, autrefois, c’est qu’elle devait avoir un bon niveau. Pourquoi ne pas en profiter pour allier curiosités scientifiques et conseils pratiques.
Il fut reçu aux abords des habitations réservé au clan par des membres de la même famille. Bien sûr, il ne s’attendait pas à faire son entrée n’importe comment. Même s’il n’était pas sous le joug d’armes, il fallait tout de même se plier à quelques règles pour pouvoir entrer dans leur domaine. Levant les mains en guise de bonne foi, Shirō rassura immédiatement ceux qui l’avaient interpellé.
- Bonsoir, pardonnez-moi de vous déranger. Je cherche Suzuri Takara, savez-vous si elle est ici ? Je suis un collègue : Shirō, se présenta-t-il.
A l'approche de l'individu, ce ne fut pas le premier membre du clan rencontré qui prit l'initiative mais une minuscule fillette se tenant à proximité. Jouasse, elle bondissait instantanément et attrapait de ses deux mains le poignet de Shiro, le regard petillant.
Moi je sais moi je sais !! Elle est à l'Atelier de peinture ! Oh diiis papa je peux l'y conduire je veux voir les dessins !! Oui euh... bonsoir... D'accord mais reviens vite, tu dois bientôt aller au lit... Marmonnait le parent, visiblement plus en besoin de sommeil que sa fille. Ouaiiiiiiiiiiiiiiis!
Ni une ni deux, elle tirait sans réelle force Shiro pour le guider plus encore dans l'enceinte du domaine clanique, et ce jusqu'à atteindre le bon lieu. Contrairement à ce que l'on pouvait s'imaginer "l'Atelier" disposait seulement de quelques rares ameublements, d'avantage de jarres d'encre aux teintes variées, et ici et là se supperposaient des formes et coloris allant du dessin enfantin aux sceaux experimentaux, en passant par des schemas instructifs. La pièce semblait vivante et finalement assez complexe à analyser tant l'oeil peinait à y saisir une vision d'ensemble. On pouvait aussi imaginer qu'elle changeait perpetuellement, l'encre même sèche étant récupérée ou remplacée au fil du temps et des Suzuri s'accomplissant ici pour de tierces raisons.
Waaaaaw, tu as rajouté plein de choses Takara !!... Ah! C'est un collègue pour toi ! Il s'appelle Shiro ! Il est pardon de nous déranger ! Et il te cherche !
Mission rondement menée pour la gamine qui, satisfaite, s'empressait de rejoindre une petite amphore dont le bouchon sautait aussitôt sous la pression d'une machoire aux dents de lait aiguisées. L'instant suivant, une flaque d'encre orangée s'étalait, par terre mais aussi sur l'une des chaussures de l'invité. La fibre du clan existant également chez le marmot euphorique, le légiste assistait alors en direct à l'apparition d'un lézard peint à même son pied.
Merci Satori, maintenant laisse nous s'il te plaît. N'oublie pas que tu dois être en forme si tu veux que l'on colorie ensemble demain matin. Ouaiiiiiiiiiiiiiiis! Clâmait-elle avant de disparaitre en courant vers la sortie, puis revenant quelques secondes plus tard. Bonne nuit!!
Un temps de latence, puis, le calme regagnait ses droits. La trentenaire esquissait un sourire à l'attention de Shiro, s'excusant enfin d'un hochement de tête face au déroulement de ce drôle d'acceuil. Un bref mudra effaçait rapidement le carnage artistique propagé sur la godasse du légiste.
Enchantée, et désolée pour le raffus. Malgré les apparences, elle est bien moins épuisante que nombre de personnes ici. Je suppose que vous venez aux nouvelles par rapport à "cette petite affaire" ? Ce sera bref, je n'ai pas eu les resultats escomptés... Théoriquement, cela me semblait pourtant possible. Elle réfléchissait un instant, comme pour se replonger dans ses anciens calculs - Ou plutôt ses anciennes difficultés. Aussi, d'autres travaux plus pressants ont pris le pas sur le reste, je le reconnais.
Vous voulez boire quelque chose ? Le questionnait-elle en se libérant au passage de son châle, s'approchant d'une théière placée un peu plus loin.
Fort heureusement pour le légiste, il ne fallut pas longtemps pour qu’il trouve un guide. Très jeune, mais volontaire. Il avait le don de s’entourer de bambins, lui qui pourtant n’en appréciaient pas la compagnie. Ironique quand on voyait le trio qu’il formait avec Ayanokoji et Hiko. Mais la jeune Suzuri semblait décidée à l’aider, connaissant justement celle qu’il venait visiter. Il n’eut pas à passer de contrôle de sécurité ou autres formalités militaires. Il faut dire qu’au sein même du village, il n’y avait pas grand-chose à craindre et puis certains avaient déjà croisé au moins une fois le visage du scientifique arpentant la Grande Bibliothèque.
Ce dernier suivit sans rechigner la gamine qui s’évertuait à le tenir pour qu’il la suive. Il ne chercha pas à se dépêtrer de cette emprise, de peur de perdre sa possibilité de s’entretenir avec Takara. Heureusement encore, le trajet ne fut pas très long et ils arrivèrent assez vite dans une pièce des plus intéressantes. Divers récipients pour l’encre si précieuse au clan et des dessins sur les murs. Un ensemble à la fois fouillis et ordonnés. Il était possible, même pour un œil novice, de reconnaître la patte de tel ou tel artiste. Des styles se définissaient de manière naturelle, comme une écriture variant entre chaque individu. Fasciné par cette antre du savoir, il laissa les deux demoiselles communiquer avant que la plus jeune des deux ne quitte les lieux. Laissant Shirō seul face à la Suzuri.
Il n’avait pas fait véritablement attention aux effusions chakratiques de la jeune fille qui avait Sali ses chaussures au passage. Simple bien matériel qui fut rapidement immaculé suite à une action de la part de son hôtesse, se confondant en excuse pour l’accueil.
- Il n’y a pas de mal je vous rassure.
Sans avoir besoin de demander quoique ce soit, Takara s’empressa d’engager la conversation sur ses expériences dont elle lui avait parlé. Des projets pour lesquels il avait participé en fournissant une matière première morbide. Pas de résultats probants et d’autres expérimentations plus urgentes apparemment. Enième confirmation du sérieux de son interlocutrice qui partageait ce point commun avec lui. Il ne pouvait pas lui imputer, étant régulièrement soumis aux mêmes problèmes.
- Certaines journées mériteraient de durer plus de vingt-quatre heures en effet. Désolé que vous n’ayez pas pu avoir les conclusions que vous désiriez. Avez-vous pu au moins en identifier la cause ?
Curiosité scientifique qui ne fut pas de suite résolue alors que l’hôtesse, adepte des bonnes manières, lui proposait à boire.
- Du thé, je vous remercie.
Il laissa donc le temps à la mixture d’être préparée. Dans le même temps, il laissa le soin à Takara de s’exprimer d’elle-même si elle le souhaitait. Lorsqu’il fut servi, il la remercia d’un bref hochement de tête et leva sa tasse dans sa direction. S’humectant les lèvres du breuvage brûlant qui lui marqua le palais, il déposa ensuite le récipient sur une table à proximité pour reprendre la parole.
- Et quels autres travaux vous ont tenus occupée ? Si ce n’est pas trop indiscret bien sûr !
Sitôt la réponse affirmée que la trentenaire servait le thé, s'accordant quelques secondes de réflexion alors que son interlocuteur la questionnait déjà sur la cause éventuelle de cette impasse dans ses travaux. Elle le rejoignait alors pour lui distribuer la boisson, tout en esquissant un mince sourire. Ils se connaissaient peu, appartenaient vraisemblablement à deux mondes distincts, mais visiblement poursuivre cette petite histoire par de petites touches approximatives ne l'intéressait plus - Aussi elle lui annoncerait les choses sans détours.
Oui : L'absence de vie. Commençait-elle. Je m'en doutais avant même de débuter cette expérience, mais une enveloppe vide n'a finalement aucun intérêt. Je me questionne sur le scellement de l'être humain, de l'âme ?... En bref, sur son application concrète. J'ai rencontré une personne capable de transcender les lois naturelles de ce monde, et cela passe sans surprise par le fuinjutsu. J'ignore comment, mais l'art agirait autant sur lui-même que sur autrui. Si je peux le concevoir avec des objets ou des corps inanimés, l'idée que cela soit applicable sur la vie elle-même soulève bien trop de questions et de possibilités pour que je ne m'y intéresse pas. Il me reste encore des pistes présentant certaines similitudes, tel que les méthodes d'invocation des Kuchiyose. Je ne désespère pas, seulement je n'ai pas le temps.
A son tour, elle se délectait d'une gorgée avant de poursuivre.
Le Fuinjutsu est un art vaste mais à la portée de tous. Les Meikyu eux-mêmes le prouvent : Avant d'être des héritiers, il y a eu des maîtres. Chercher, comprendre, appliquer, perfectionner, transmettre... Je ne suis peut-être pas une élue comme l'est cet homme dont je vous parle, mais son talent n'est pas un trésor inabordable.
Une fois tout ceci annoncé, Takara se retirait pour prendre place sur un des sièges longeant les parois de la salle.
C'est vrai que votre indiscrétion commence à m'être familière... Relevait-elle avec gaieté. Mais êtes vous vraiment venu ici dans le but de me dérober tous mes petits secrets ?
Un simple questionnement, amusé quoique calculé ; elle ne parlerait pas du cœur de ses recherches actuelles, d'autant que ses conclusions l'amenaient encore à imaginer que l'énigme de l'ouvrage de Wo se voulait purement adressée à un membre du clan Suzuri. De plus, il existait ici un risque bien plus concret en relançant ce sujet sur la table au point de le faire fuiter. Même si tout le monde se focalisait d'avantage sur la Résonance ou la routine d'après-guerre, si l'Empire apprenait l'existence d'une telle copie, il y avait de grandes choses pour qu'elle se retrouve confisquée. Or la trentenaire n'en avait pas terminé avec ce jeu de piste. Et enfin, en parler ou non n'expliquerait pas plus la raison de l'arrivée du Légiste au domaine clanique.
Shirō écoutait avec attention les problèmes rencontrés par la Suzuri au cours de ses expérimentations pour lesquelles elle était venue le trouver au sein même de la morgue. Déjà à ce moment-là, elle avait émis le doute que le manque de vie des sujets offerts généreusement par le gardien des lieux serait le problème. Maintenant qu’elle avait pu expérimenter la chose de manière concrète, les résultats étaient là et inéluctables. Son sujet principal ne pouvait être traité. Elle souhaitait se renseigner sur la possibilité de sceller des organismes vivants. Shirō allait lui suggérer la voie des Kuchiyose mais Takara le devança, en bonne scientifique qu’elle était. Il se contenta donc de siroter son thé encore chaud.
Néanmoins ses travaux semblaient motivés par une rencontre avec un homme doué d’une capacité similaire. N’en ayant pas entendu parler, il n’en fallait pas plus pour attiser de nouveau le brasier de l’indiscrétion qui animait Shirō à chacune de ses expériences. La curiosité l’amenait toujours plus loin dans ses observations ou ses recherches en amont. Par conséquent, la Suzuri venait de jeter une nouvelle bûche au foyer.
- Vous voulez dire qu’il existe quelqu’un capable de sceller un organisme vivant et d’en user comme bon lui semble à l’instar d’un Kuchiyose ?!
Pour le coup, Shirō ne pouvait que comprendre la motivation de sa consœur. S’il avait lui-même eu cette rencontre, il aurait été tout aussi investi dans ces recherches en particulier. Heureusement que le petit accord passé entre eux lui permettrait d’avoir un suivi sur la tenue des évènements. Même s’il pouvait faire preuve d’impatience en venant directement interroger la Suzuri ici-même, il n’était pas présent pour ça à la base. D’ailleurs elle ne fut pas dupe sur ses intentions et en vint à l’interroger directement sur le sujet de sa visite. Le légiste reprit une gorgée de thé et déposa la tasse à proximité pour libérer ses mains.
- Je vous rassure je ne venais pas vous voler votre savoir. Nous avons un accord de toute façon mais j’étais curieux de savoir où ça en était, ou si même je pouvais vous apporter de l’aide. A vrai dire je venais vous trouver pour ça.
Shirō n’avait aucune honte à venir quémander un soutien. Même s’il s’était agi d’un inconnu, tant qu’il pouvait progresser personnellement, il y trouvait son compte. Sa fierté ne pâtirait pas d’un échange de bons procédés. Au vu de ses débuts avec Takara, il était persuadé qu’elle le comprendrait et qu’elle accèderait à sa requête.
- J’ai été dernièrement confronté à quelques problèmes logistiques que je n’aurais pas rencontré si ma pratique du Fûinjutsu était meilleure. Je souhaitais votre assistance en la matière si cela ne vous dérangeait pas. Je sais qu’il peut être difficile de concilier vie de shinobi et celle de chercheur, d’autant plus avec le contexte actuel d’occupation.
Dit comme ça, l'idée semblait effrayante. Elle haussait les épaules, adoucissant la théorie.
Non je n'irai pas jusque là... La notion de Pacte est propre aux esprits si je ne m'abuse. Il existe des Lois, aussi bien dans le Fuinjutsu que chez les Kuchiyose. Si vous préférez, l'art des sceaux est un panel de méthodes d'assemblage des différentes lois physiques de notre univers, que l'on combine et organise afin de parvenir à un résultat qui n'aurait pu se produire de lui-même dans son environnement - Des raccourcis en somme. Lui confiait-elle d'un ton académique. D'où la difficulté à en remonter jusqu'à la source lorsque nous sommes juste face à un artifice encore inconnu. Mais pour "user" de quelqu'un, c'est une autre histoire. Ce qui touche à la vie, à l'âme, est infiniment plus complexe. Les Kuchiyose eux sont soumis à une forme de consentement, peu importe leur tempérament. Sinon alors nous rentrons dans le domaine du Genjutsu, qui n'est que subterfuge, parasite d'avantage qu'il ne modifie quoique ce soit... Ces dernières phrases avaient rapidement été prononcées, avec lassitude. Elle abhorrait le Genjutsu et considérait tout bonnement les Kuchiyose comme des anomalies énergétiques. Deux sujets qu'elle maîtrisait peu.
L'idée de s'y pencher plus amplement n'était pas à exclure sauf qu'elle n'avait ni le temps ni l'envie. Certes il y avait toutefois nombre de mystères relatifs aux Kuchiyoses, et sans doute y serait-elle d'avantage réceptive en rencontrant les bonnes personnes tôt ou tard. Toutefois, son avis resterait aussi tranchant que cinglant à l'égard du Genjutsu, qui de toutes les armes conçues par l'intermédiaire du chakra demeurait le pire fléau. Mais le légiste en revenait à la raison de sa venue comme elle le lui avait insinué.
Logistique ? Répondait-elle simplement, sans jugement apparent.
Elle attendait la suite puisqu'en l'état, cela ne la passionnait pas vraiment ; son intérêt pour les sceaux s'étant depuis longtemps envolé bien au delà des quelques notions de transports ou délocalisations quelconques de matériel. Ici, elle accueillait un peu la nouvelle comme si son nouveau voisin avec qui elle avait eu un premier contact cordial l'appelait soudainement pour l'aider à un déménagement. Non pas que Takara était de mauvaise volonté, toutefois son esprit était accaparé par une flopée de projets chronophages au possible. Elle savait gérer son temps, oui, raison pour laquelle elle se devait peut-être de refuser. Néanmoins cela aurait été injuste. La curiosité de Shiro ne la bousculait pas réellement et c'était tout de même lui qui en premier lieu avait accepté sa requête alors qu'il travaillait. Aussi même si elle n'était pas piégée, ses principes l'amenaient à considérer la question et y répondre de manière honnête. Bien qu'elle devait en savoir d'avantage.
Je ne suis pas shinobi alors je dois pouvoir trouver le temps. Répondait-elle, un mince sourire à l'appui. Maintenant par exemple. Sinon, à la fin de mois.
Une fourchette à deux branches uniquement. Au moins cette proposition lui allégeait la tête, soit en allant au devant de cette tâche soit en s'offrant un planning suffisant pour clore ses hypothèses concernant le livre et ainsi être mieux disposée.