Le temps était passé si vite, maintenant qu'il était véritablement formé aux arts shinobi, tout lui semblait être d'une facilité déconcertante. Comme ce voyage justement, arriver jusqu'au pays du feu aussi rapidement. Il était révolu, ce temps où il était allongé, le corps ensanglanté sur dans les rues malfamées d'Ame No Kuni. Aujourd'hui il ne venait que dans un seul but, la guerre.
Hi No Kuni, pays du feu et bastion de sa redoutable armée. Si elle comptait sûrement un nombre incalculable de soldat d'exception, Suzaku comptait bien rejoindre leur rang et avoir une ascension extraordinaire. La flamme qui brûlait en lui ne cessait de grandir, et jour après jour elle semblait prendre de l'ampleur dans le regard du Nagamasa déchu. À son apogée, elle ne sera plus une flamme, mais un braisier.
« Hi No Kuni, me voilà. » Dit-il en avançant vers son destin.
Dans cette quête, il n'était pas seul. Ses frères aussi avait pris la décision de quitter la misère de la pluie et de rejoindre l'empire. La misère de ce monde n'avait que beaucoup trop duré et il fallait faire en sorte que tout ceux qui y participe soit mis hors d'état.
Dans ce même élan de joie, Suzaku partit sans même attendre ses frères. Il partit en courant en hurlant alors qu'il savait très bien qu'il se mettait Ichiryû à dos en ayant ce genre de comportement puéril. Mais le simple fait de pouvoir se vanter d'avoir pénétré le domaine et d'être entré avant ses frères était bien trop fort.
Pour entrer au Teikoku, il n'y avait qu'une seule et unique voie. Ce grand pont était la voie qui le mènera jusqu'à son but.
Courage, il n'avait plus qu'a le traverser.
???:
Suzaku fait son entrée a Urahi en passant par le grand pont.
Petite traces, bribes et autres gnognotes. Des images qui remontaient à la surface, qui grappillaient un peu de place dans l’imaginaire. Que je tentais de d’oublier. D’essayer d’oublier du moins. De fuir encore ces réminiscences, une migraine qui me ramène à ceux-ci. Depuis combien de temps étions-nous partis, tous les trois ? De la contrée pluvieuse ? Assez longtemps pour que s’incrustent ces pensées, ces souvenirs. Le mal du pays ? Sans aucun doute. Etrange constat. Du plus loin que je pouvais me rappeler ; le visage de mon frère. Trombine qui rêvait de briser ses chaines qui nous retenaient à Ame. Utopie partagée. Alors pourquoi aujourd’hui, y pensais-je à m’en rendre malade.
Songer à cette douleur, ces ténèbres. Quand nous étions deux ; puis trois. Grandir, nous expanser dans la misère. Pour pouvoir nous élever au-dessus. Nous échapper. Nous échapper ensemble. Pensée brumeuse, qui s’estompa. Les paupières qui tremblèrent, qui se disjoignirent, lumière éblouissante. Eclat qui, dans un premier temps, m’empêchait de bien identifier mon environnement. Déjà quelques jours que nous avions quittés nos terres natales. Que nous marchions jusqu’au Pays du Feu, bastion de l’Empire. Pensée bien définie : celle de les rejoindre. De rejoindre les rangs. Ceux qui ne se définissaient pas comme Shinobis, qui réfutaient même.
Pensée soudaine. La mienne. Convaincre mes frères de la marche à suivre. Longtemps que nous étions partis et que je m’étais assoupi, ce soir-là. Rictus de nervosité en constatant, alors que ces rayons solaires léchaient ma peau, qu’il n’était déjà plus là. Suzaku. Espiègle de nature. Frivole. Volage. Nul doute qu’il était reparti avant nous, uniquement dans la simple idée de fouler le sol de l’Empire avant. Son plaisir personnel. Uniquement le plaisir de pouvoir l’exposer, ce fait. Le connaissais-je bien assez pour le deviner sans aucun problème.
Lui qui s’était sans aucun doute préparé la vieille. Qui n’avait sans doute que très peu dormi. Repartir à l’aube. Peut-être même avant, d’un pas assuré, grand chétif qu’il restait du haut de ses quinze années. Qui s’était sans doute dit que j’allais mal le prendre, le gronder mais qu’importe. L’imaginer, ce pas revanchard et certainement enfantin « Hi no Kuni, me voilà » dirait-il, certainement. Qui allait sans doute poser son pied sur ce grand pont Araho et marquer un temps d’arrêt. Mais qu’allait être sa surprise, en entendant ce tintement en l’air. Tintement l’obligeant à lever le menton. Regarder le ciel…
▬ Sale morveux…
Grondements. Secousses importantes. Fracas bruyants. Jets de flammes caractérisés se diffusant de mon talon. Propulsion singulière. Individualité singulière. Chutant avec grande célérité, percuter Suzaku les deux pieds en avant. L’encastrer même, qu’importe. Nous avions survécus à beaucoup plus rudes. C’était de cette façon que nous communiquions, après tout.
▬ Des heures à te chercher… Je vais te piétiner…*époussette ses vêtements*. Nous sommes sur des terres que nous ne connaissons pas… Bon sang, Suzaku… Et si tu t’étais fait traquer ?!
Voix qui portait. Ton dur, cinglant. Tout de même, cette inquiétude dévoilée. Rien au monde n’était plus important que sa vie. Que leurs vies. La vie de mes frères. Et il était hors de question de devoir me séparer d’eux, même pour un laps de temps aussi court.
Désormais préparé à la dure réalité de la vie, c'est d'un pas fier que Suzaku foula le pont d'Araho, les prémices d'une vie sanglante avaient débutés. Le Teikoku, le rejoindre signifiait qu'il ne pouvait plus retourner en arrière, mais quoi qu'il fasse, peu importe le nombre d'erreur qu'il puisse faire. Suzaku savait qu'il y avait toujours quelqu'un derrière lui capable de réparer tout ça, ses frères seront éternellement présent, afin de le relever et de l'aider à devenir plus fort que jamais.
La satisfaction d'avoir atteint son objectif, relâchement temporaire. Jusqu'à ce qu'un bruit se fit entendre, un bruit qui devint beaucoup plus fort, beaucoup plus présent. Il se rapprochait. Mélodie dont Suzaku avait déjà eu le privilège d'entendre, il ne signifiait qu'une seule chose. L'arrivée du premier dragon.
Unique respiration. Puis vint une seconde, puis d'autres encore plus rapides que les précédentes. Ichiryû approchait, et il savait parfaitement ce que ça signifiait. Levant les yeux au ciel, comme pour implorer une protection divine pour ce qu'il risquait divines se produire, Suzaku aperçu une silhouette. L'effroi était visible dans ses yeux.
▬ P...P...Pardon Ichiryû, ne me frappe pas !
Choc. Très puissant. Mais son corps endurci avait subi bien plus pire, il savait parfaitement qu'il n'avait fait que recevoir son dû pour ne pas avoir attendu son frère. Tout cela était mérité et esquiver cette attaque n'aurait fait que de l'énerver davantage. La bloquer, à l'aide de ses sabres paraissait beaucoup plus judicieux pour éviter de souffrir inutilement. Se relevant, essuyant la poussière présente sur son kimono, Suzaku répond aux accusations dont il est victime.
« Je le sais déjà, mais tu sais très bien que je peux me défendre seul. Et puis, tout s'est bien passé non ? » Dit-il en défiant son aîné du regard.
Le pays du feu était bien trop confortable par rapport à celui de la pluie, et son frère ne le savait que trop bien. Ce pays qui les as marqués aux fers rouges de sa violence et de sa haine, après s'être battu pour survivre. Les futurs soldats pouvaient bien souffler un peu.