Les rangs de la rébellion devaient grossir, obligeant ainsi les membres du mouvement à être à l'écoute de la moindre information pertinente. Les rumeurs, les taupes, les actions ou bien encore les missions, tout était utilisé ou scruté afin d'être correctement informé.
La religion étant un pilier important de Kaminari, il était venu aux oreilles de la résistance qu'un Kumojin avait participé à une mission de restauration d'un temple de Lumière. C'était une mission et donc sûrement une obligation, sauf que ça pouvait aussi être une opportunité pour le mouvement pour sonder le participant. Pourquoi cette mission spécialement ? Puisqu'elle découlait directement de l'attaque de l'Empire du Feu contre Kumo, ce n'était qu'une des nombreuses conséquences de l'assaut ; le temple avait été partiellement détruit, amenant les fidèles à vouloir restaurer le temple.
Ce fut suite à plusieurs heures de recherche que le mouvement était parvenu à le localiser, au détour d'un boulevard, il marchait, paisiblement. C'était maintenant à un vieil homme grisonnant, cambré par le temps et possédant une barbe assez longue de passer à l'action.
« Oh.... bonjour jeune homme, excusez moi de vous déranger, vous êtes occupé peut-être ? »
Dit-il en se grattant la barbe.
« Je vous ai vu travailler pour le temple, si ma mémoire est bonne et dieu sait qu'elle pleut flancher kofkofkofkof ! Est-ce que vous accepteriez la compagnie d'un vieil homme comme moi, voulant offrir un thé à un jeune Shinobi pour le remercier ? »
L'ancien pointa du doigt un établissement se trouvant à une vingtaine de mètres de leur position.
« C'est un bon établissement qui par miracle, n'a pas été touché par l'attaque. »
Le temps était plutôt grisâtre, la pluie menaçant à tout moment de s'abattre sur les rues de Kumo, le village caché des nuages, plutôt tranquille en cette fin d'après-midi. Chose plutôt rare du fait de la tension silencieuse qui règne sur la ville depuis l'annexion du pays par le Teikoku. C'était une situation assez particulière, malgré les quelques sourires et les groupes qui se forment pour aider à la reconstruction du village, quelques faux-semblants, regards en coin ou autre messes basses allaient bon train dans les ruelles. C'était une situation que remarquait de plus en plus le jeune Meikyû, qui n'y avait jamais prêter attention avant sa première mission en tant que shinobi de Kumo. Bizarrement, pensait-il, à son entrée à l'académie, personne ne lui avait demandé de choisir entre le camp du Teikoku ou celui de Kumo, peut-être une manière pour les envahisseurs de montrer leur bonne foie et préserver l'identité du village.
Mais depuis cette mission, le jeune homme prête de plus attention à ce genre de comportement qui sont, pour certains, difficiles à cacher tant leur rancœur doit être présente. Sûrement beaucoup de personne on dû perdre la vie ou partir durant l'assaut, laissant familles et amis, parents et enfants, derrière eux. Certaines personnes devaient avoir de bonnes raisons d'en vouloir au Pays du feu. Meikyû Kaito pensait de plus en plus à ce genre de chose en se baladant dans les rues, ayant lui même vu les problèmes qu'avait engendrer l'assaut.
Le Meikyû se baladait alors dans les rues de Kumo, toujours habillé de ses vêtements peu conventionnels: une chemise blanche ayant le bouton le plus au sommet détaché ; une veste basique noire où nichait toujours son petit carnet à dessin dans la poche intérieure gauche et des chaussures peu confortables pour la plupart des gens, mais des plus agréables pour Kaito, qui était recouvert par un simple pantalon noir. Le jeune homme portait également, comme à son habitude, de léger gantelets blancs qu'il enlevait rarement, comme pour dissimuler le tatouage sur sa main gauche.
Kaito s'arrêta à instant au détour d'un boulevard, voulant se saisir de son carnet pour dessiner la beauté de la rue qui lui faisait face, presque vide, à l'aspect presque captivant illuminé par de petites lumières qui semblaient flottées dans les airs. C'est à ce moment précis, où le jeune introduisait sa main dans sa veste, qu'il entendit une voix légèrement enroué dans son dos :
- "Oh.... bonjour jeune homme, excusez moi de vous déranger, vous êtes occupé peut-être ? Je vous ai vu travailler pour le temple, si ma mémoire est bonne et dieu sait qu'elle pleut flancher kofkofkofkof ! Est-ce que vous accepteriez la compagnie d'un vieil homme comme moi, voulant offrir un thé à un jeune Shinobi pour le remercier ?"
La personne qui venait d'interpeller Meikyû Kaito était un vieux monsieur, arqué pas le poids des années et à la longue barbe grise pâle. Le jeune homme haussa un sourcil de surprise, peu habitué à ce qu'on vienne l'alpaguer dans les rues de Kumo. D'ailleurs, presque d'aussi loin que se souvienne le jeune Meikyû, c'était peut-être bien la première fois. Ce dernier, scruta l'homme de haut en bas, qui arborait un sourire amical qui se dissimulait dans l'immense duvet que représentait sa barbe. Accompagné de ses paroles, le vieil homme pointa du doigt un établissement qui se trouvait dans la rue, non loin des deux protagonistes. Kaito regarda l'établissement, qui semblait tout à fait normal et même plutôt accueillant puis l'homme enchaîna :
- "C'est un bon établissement qui par miracle, n'a pas été touché par l'attaque."
L'intonation et la perte de son sourire trahissait le vieil homme quant à la tristesse qu'il éprouvait suite aux attaques et à l'annexion de son village. Vu son âge, cet homme avait dû voir bien des choses dans sa vie, bien plus que Kaito, et il ne faisait aucun doute que l'attaque et la destruction partielle de son village l'affectait. Après une réflexion assez rapide, le Meikyû avait pris sa décision, cela lui ferait du bien de parler à quelqu'un du village et de rencontrer de nouvelles personnes, de plus, le jeune homme sentait un léger sentiment de compassion pour l'homme qui lui faisait face :
"Ne vous inquiétez pas monsieur vous ne me dérangez pas le moins du monde! Et bien j'ai un peu de temps libre devant moi et je dois dire qu'un thé ne me ferait pas de mal."
Le jeune Meikyû arbora un léger sourire, puis se tourna vers le ciel, sage décision de rentrer à l'abri, il se pourrait bien qu'un orage éclate en cette fin de journée.
Le vieil homme se gratta la barbe avant d'échanger un sourire avec son interlocuteur.
« Vous êtes bien gentil jeune homme, un peu de compagnie me fera du bien. »
D'un pas lent, l'homme d'un certain âge marcha aux côtés de Kaito, en direction de l'établissement. Le salon était plutôt réputé et proposait aux clients un thé de qualité et de temps en temps, quelques pâtisseries locales.
Après avoir passé la porte du « Thé divin », les deux Kumojins se dirigèrent au fond de la salle, mené par le vieil homme qui voulait décidément être au calme.
« Je vous disais vous avoir vu travailler au temple. Ça n'a pas été trop compliqué ? Il y a pas mal de vieilles branches comme moi qui fréquentent le culte et nous sommes pas toujours facile à vivre, ça c'est sûr kofkofkof ! »
Le résistant observa autour de lui, cherchant à imiter une personne à la recherche d'un serveur. Ce que ce dernier voulait réellement, c'était à nouveau analyser la pièce et les personnes présentes.
« Ce n'est pas facile ces temps-ci, ça va nous aider d'avoir un endroit rénové pour nous recueillir. Au-delà de la météo, le climat ici est plutôt lourd ; L'arrivée de l'Empire a vraiment changé nos vies ! Je regrette le Kumo libre, au moins je me sentais vraiment chez moi avant. Et vous en tant que Shinobi, ce n'est pas trop dur ? »
Une serveuse les avait rejoint pour prendre la commande, le vieil homme demanda naturellement un thé vert et attendit le choix de son interlocuteur et le départ de l'employée avant de reprendre.
« Mais bon que voulez-vous c'est la vie ! À côté de ça, ils nous ont promis la paix l'Empire, enfin c'est ce que j'ai cru comprendre kofkofkof. Qu'est-ce que vous en pensez de tout ça vous, jeune homme ? »
La mort de leurs frères d'armes, la destruction partielle du village, la tête de la Raïkage, que pensait Kaito de tout ça ?
C'est d'un pas lent et léger que Meikyû Kaito suivait le vieil homme qui l'emmenait tout droit vers l'établissement pour siroter un bon thé chaud, toujours scrutant légèrement le ciel qui commençait à gronder légèrement. Le jeune homme aimait bien les orages, surtout d'un point de vue artistique, pouvoir dessiner leur fougue et leur comportement aléatoire, notamment ceux de Kumo qui était particulier en vue de la position du village au milieu des montagnes. Les orages, ici, paraissait être au plus près des bâtiments, comme si le ciel allait engloutir les habitants de sa marée de nuages noirs et de ses éclairs. Le côté artiste de Kaito était un peu déçu de ne pas pouvoir admirer ce spectacle et en dessiner les contours, mais le côté humain du jeune homme était, quant à lui, réjoui d'aller prendre un thé avec le viel homme qui pourrait sans doute lui apprendre beaucoup de chose sur la vie Kumojine post-invasion.
Les deux protagonistes venaient de franchir le pas de la porte du "Thé divin", drôle de nom au premier abord s'était dit le jeune Meikyû mais au vu des odeurs et des sourires arborés par les différentes personnes présentes dans la pièce, Kaito pensait que l'établissement devait mériter son nom. Le jeune homme, ayant toujours en tête l'orage qui se préparait, espérait secrètement pouvoir s’asseoir le long d'une fenêtre, pour pouvoir profiter à la fois de la conversation et du spectacle extérieur. Ce fut l'option la plus à l'opposé que le vieil homme choisit, avançant - toujours d'un pas traînant - au plus au fond de la salle. Une fois assis l'un en face de l'autre autour de cette petite table du fond de l'établissement, l'homme entama la discussion :
- "Je vous disais vous avoir vu travailler au temple. Ça n'a pas été trop compliqué ? Il y a pas mal de vieilles branches comme moi qui fréquentent le culte et nous sommes pas toujours facile à vivre, ça c'est sûr kofkofkof !"
Immédiatement après la phrase de son interlocuteur, le jeune Meikyû arbora un léger sourire en coin, pensant directement à Pinpin et ses deux acolytes, qui lui avait donné bien du fil à retordre lors de la rénovation du temple. Un brin nostalgique de sa première mission - pas si ancienne que ça pourtant - Kaito lâcha un simple "Je ne vous le fait pas dire ahah!" accompagné d'un tout petit rire de ponctuation. Le vieil homme leva légèrement la tête, regardant par dessus l'épaule du jeune homme à la recherche d'un.e serveur.se avant d'enchaîner après s'être raccroché au regard du jeune homme :
- "Ce n'est pas facile ces temps-ci, ça va nous aider d'avoir un endroit rénové pour nous recueillir. Au-delà de la météo, le climat ici est plutôt lourd ; L'arrivée de l'Empire a vraiment changé nos vies ! Je regrette le Kumo libre, au moins je me sentais vraiment chez moi avant. Et vous en tant que Shinobi, ce n'est pas trop dur ?"
Le léger sourire arboré par le vieil homme avait une nouvelle fois disparu, comme lors de leur rencontre à l'extérieur du bâtiment. Le Meikyû remarqua que c'était une nouvelle fois pour les mêmes raisons, l'attaque et la prise de pouvoir du Teikoku. A la fois ravi d'avoir pu aider à la reconstruction du temple des Adorateurs de la Lumière et de rendre une nouvelle personne heureuse, le shinobi sentait encore ce sentiment de compassion qu'il éprouvait envers le vieil homme qui lui faisait face. L'annexion du village avait dû être vraiment terrible pour les Kumojins ici depuis de nombreuses années, voir depuis le début de leur vie. Kaito s'apprêtait à répondre, lorsqu'une serveuse arriva à hauteur des deux hommes pour prendre leur commande : 2 thés verts. L'employée tourna les talons et s’éloignât petit à petit alors que le vieil homme reprit la parole :
- "« Mais bon que voulez-vous c'est la vie ! À côté de ça, ils nous ont promis la paix l'Empire, enfin c'est ce que j'ai cru comprendre kofkofkof. Qu'est-ce que vous en pensez de tout ça vous, jeune homme ? »"
L'homme avait repris un léger sourire, mais il ne trahissait pas sa peine et le jeune Kaito ne se laissait pas berner par ce sourire de complaisance. Le Meikyû se sentait un peu interrogatif, il ne s'attendait pas à parler directement de sa position politique avec cet inconnu, pas que cela lui déplaisait, mais plus car il n'avait pas d'avis tranché sur le sujet. Même si, une part de lui même avait déjà fait son choix, de part ses expériences passées :
- "Je dois dire que ma mission au sein du temple m'as fait découvrir de nombreuses choses et je suis ravi de savoir que cela va pouvoir redonner le sourire à certains habitants comme vous. Je n'ai pas été une des victimes principales de l'attaque du Teikoku, mais je vois bien autour de moi les désastres humains et matériels engendrés par l'attaque, de nombreuses personnes ont dû payer de leur vie, notamment la Sandaime Raikage.. Malgré tout ça, le Teikoku ne nous as jamais vraiment menacés directement, nous shinobis, depuis son arrivée. Mais une chose m'interpelle et me fait réfléchir quant à leur volonté de paix, pourquoi n'aident-ils pas les habitants, pourquoi les reconstruction sont gérés par les shinobis Kumojins et pas par le Teikoku? Pourquoi abandonner les personnes qui ont tout perdues à leur propre sort? Pourquoi parler de paix quand la population souffre et se meurt ?!"
La fin de sa phrase était ponctuée d'une pointe d'énervement, comme si le jeune homme venait de prendre conscience de toutes ces choses, de la destruction de nombreuses parties du village, de la mort de nombreuses personnes et de la léthargie entourant l'aide fournit aux habitants par les Teikokujins. A la suite de cette courte pause marqué par Kaito, la serveuse était de retour, les deux thés posés sur un plateau, qu'elle disposa devant les deux hommes. Le jeune Meikyû pris délicatement le sien pour l'apporter à ses lèvres et en déguster une gorgée.
C'était peut-être une approche banale mais qui aux yeux du résistant, pouvait porter ses fruits. Les deux Kumojins étaient maintenant autour d'une table et après la question du vieille homme, ce fut maintenant à Kaito de prendre la parole.
De cette parole quelques informations intéressantes sortirent au grand jour, l'état d'esprit de l'interlocuteur vis à vis du Teikoku commençait peu à peu à montrer le bout de son nez.
« Oui.. comme vous jeune homme j'ai été touché, de façon plutôt indirecte. La regrettée Raïkage, des frères d'armes, beaucoup ont laissé leurs vies pour nous protéger. Malgré ça, nous avons perdu et nous sommes maintenant dirigés par l'Empire. »
Le vieil homme but une gorgée de son thé vert qui laissait encore de la fumée s’échapper de la tasse.
« Je pense qu'ils essaient tout de même d'apporter de l'aide aux habitants de notre village. C'est sûrement pour faire bonne figure, pour éviter d’engranger plus de haine qu'il n'y a déjà. Je ne sais pas trop quoi penser de la situation, mon cœur de Kumojin me pousserait presque à prendre les armes mais avec le temps, je me suis un peu assagi kofkofkofkof... »
Le résistant hésitait maintenant à tenter une approche directe, le sujet était amené et sa vieillesse pouvait peut-être excuser d'être aussi direct... Il voulut tenter malgré tout.
« Mais vous, vous êtes jeune et vous semblez plutôt fort ! Seriez vous prêt à prendre les armes pour notre bien aimé village ? »
C'était une possibilité, il y avait aussi une approche plus diplomate qui avait été proposée de nombreuses personnes mais était-ce envisageable ?
Spoiler:
Navré pour le retard inexcusable, dés à présent le rythme sera bien bien meilleur. Comme d'habitude, si tu as des questions n'hésite pas à me MP.
Gorgée de thé après gorgée de thé, le Meikyû se réchauffait rapidement entendant petit à petit le déluge s'abattre hors de l'établissement. C'était une bonne idée d'être à l'abri et, qui plus est, de déguster un des meilleurs thé que le jeune homme n'avait jamais goûté. Le léger énervement qui avait ponctué l'intervention de Kaito avait fini par s'estomper, sûrement grâce à la douceur de son thé vert et du petit chocolat qui avait été offert par la serveuse sur le bord de la tasse. Continuant de boire, le jeune homme écoutait maintenant le vieil homme reprendre la parole :
-"Oui.. comme vous jeune homme j'ai été touché, de façon plutôt indirecte. La regrettée Raïkage, des frères d'armes, beaucoup ont laissé leurs vies pour nous protéger. Malgré ça, nous avons perdu et nous sommes maintenant dirigés par l'Empire."
Cette phrase sonnait encore - comme la plupart de celles émises par l'homme - comme un râle de désespoir face à la situation de son village, mais cette fois, une gorgée de thé cacha la déformation de son visage lorsqu'il mentionnait ses frères d'armes perdus au combat ou la simple mention de l'Empire. La compassion de Kaito se faisait de plus en plus présente, attristé par la peine que le Teikoku avait infligé, même indirectement, à ce vieil homme qui semblait avoir perdu énormément dans cette invasion. Le Meikyû posa son thé, bientôt terminé, et arborait une mine de soutien à l'histoire du vieux monsieur, qui reprenait sa phrase après avoir terminé sa gorgée :
-"Je pense qu'ils essaient tout de même d'apporter de l'aide aux habitants de notre village. C'est sûrement pour faire bonne figure, pour éviter d’engranger plus de haine qu'il n'y a déjà. Je ne sais pas trop quoi penser de la situation, mon cœur de Kumojin me pousserait presque à prendre les armes mais avec le temps, je me suis un peu assagi kofkofkofkof... "
Cette fois, plus de doute pour le jeune Meikyû - même si il n'en avait plus vraiment - l'homme en face de lui était véritablement contre la présence de l'Empire, et comme la fin de sa phrase laissait à penser, il serait même prêt à tuer l'envahisseur pour retrouver son village. D'un côté, Kaito comprenait tout à fait la rancœur qu'éprouvait l'homme envers l'envahisseur qui lui avait fait perdre beaucoup, et il n'était pas non plus surpris du fait que certaines personnes veuillent retrouver leur liberté et leur appartenance. Ses différentes excursions dans les rues de Kumo lui avait fait voir de nombreuses personnes dans le même état d'esprit que le vieil homme, n'acceptant pas du tout la présence de l'Empire sur ces terres. Mais d'un autre côté, Kaito se demandait si prendre les armes était une bonne chose, au risque de perdre une nouvelle fois des êtres aimés et même plus, le village de Kumo dans son entièreté.
Kaito baissait légèrement les yeux vers les dernières gouttes de thé qui stagnaient au fond de sa tasse, réfléchissant à ces nombreuses questions qui lui traversaient l'esprit, puis son interlocuteur repris une nouvelle fois, sur un ton plus solennel :
-"Mais vous, vous êtes jeune et vous semblez plutôt fort ! Seriez vous prêt à prendre les armes pour notre bien aimé village ?"
La franchise des personnes âgées, qui avait le don de mettre mal à l'aise n'importe quel personne, même de nombreux shinobis. Kaito ne fût pas surpris par la question plutôt direct et personnel du vieux monsieur, ayant déjà fait face à cette franchise lors de sa dernière mission. L'homme attendait une réponse, fixant le Meikyû droit dans les yeux. Ce dernier se sentait légèrement mal à l'aise, du fait qu'il lui fallait trouver rapidement une réponse. Malgré tout, c'était peut-être le bon moment pour, à son tour, poser des questions à son interlocuteur :
-"Pour tout vous dire, je n'avais jamais vraiment réfléchi à cette possibilité de "prendre les armes" et même si j'était prêt à le faire, je crains que mon simple et faible niveau de Genin ne soit pas des plus utiles face à la puissance de l'Empire. Malgré ça, attaquer le Teikoku est-ce la bonne solution, au risque de tout perdre une nouvelle fois? Ou alors, une approche plus diplomatique pour reprendre les droits des personnes qui se sont battues et ont façonnés ce village serait plus adéquate? Je vous l'demande, ma vision étant un peu restreinte sur le sujet.."
A la fin de sa phrase, le Meikyû termina le peu de thé qui lui restait avant de ne plus lâcher l'homme du regard, à la fois concentré sur la réponse qu'il allait lui proposer et également curieux de savoir l'avis du vieil homme, se doutant légèrement de sa réponse sur le sujet de l'approche diplomatique.
Le thé avait fait son effet et en plus d’avoir réchauffé les corps, il avait aussi apaisé les cœurs. Et il fallait bien ça, vu le sujet dont étaient en train de discuter le vieillard et le Genin. Tous étaient impactés, nouvelles comme anciennes générations avaient vu leur vie chamboulée par l’attaque de Yamanaka Rei, et l’arrivée des impériaux. Mais pourtant, chacun réagissait à sa façon. Il n’y avait pas de mode d’emploi, pas de « bonne conduite » à suivre. Le principal était de suivre son cœur, de rester fidèle à ses convictions.
Tandis que le cadet finissait son thé avant de reprendre la parole, le vieillard ne put s’empêcher de sourire à ses premières paroles. Ah… Ces jeunes.
« Jeune homme… Ne commettez pas l’erreur de croire que la valeur d’un individu se résume à sa force brute ou à son grade au sein d’une organisation. Même si vous n’êtes qu’un genin, comme vous le dites, vous êtes capables de grandes choses… Et croyez-en mon expérience, chaque pierre apportée à l’édifice est déjà une petite victoire… »
Un sourire venait de se dessiner sur le faciès marqué par le temps et les combats. Cependant, malgré son âge avancé, si Kaito plongeait son regard de celui de son aïeul, il pourrait alors apercevoir la flamme d’une volonté sans faille…
« Si vous voulez mon avis, je dirai qu’une approche diplomatique serait la meilleure chose à faire… Dans un premier temps. Mais mon expérience m’a appris que tout cela n’a que très peu de chance de réussir dans notre contexte actuel. Les rancœurs sont trop importantes, trop vieilles pour que cela ne soit suffisant. Et surtout, Yamanaka Rei est animé par une folie que j’ai rarement vu dans ma vie… Si jamais vous venez à le croiser, éloignez-vous en le plus rapidement possible… Voici mon conseil. »
Et tandis qu’il fut le plus sérieux du monde, son visage changea du tout au tout et il reprit ses airs de vieillard qui vivait tranquillement les quelques jours que le destin était encore prêt à lui accorder. Son thé terminé, il se leva alors difficilement et s’adressa au jeune garçon qu’il avait devant lui pour l’une des dernière fois aujourd’hui.
« C’est pas tout ça, mais je commence à me faire vieux moi… Je n’ai plus votre résistance depuis bien longtemps ah ah… kof kof kof. Du coup, laisse-moi te dire une dernière chose… A l’heure actuelle se forme un mouvement qui rassemble tous les oprimés de l’Empire… Une organisation qui rendra sa liberté à Kumo. Leur volonté n’est pas de mener une guerre, mais plutôt de retrouver la liberté. A mon âge, le principe de liberté est seconde… Mais au vôtre, j’y attachais une grande importance. »
Il s’apprêta à partir, lorsqu’il lâcha finalement…
« Si cela vous intéresse, je peux vous mettre en relation. »
L'attente des réponses du vieil homme sur les questions posés par le Meikyû fut rapide, un sourire se joint rapidement à son visage marqué par le temps avant de rebondir sur les premiers mots du Meikyû, parlant de sa faiblesse de rang et de pouvoir :
-"Jeune homme… Ne commettez pas l’erreur de croire que la valeur d’un individu se résume à sa force brute ou à son grade au sein d’une organisation. Même si vous n’êtes qu’un genin, comme vous le dites, vous êtes capables de grandes choses… Et croyez-en mon expérience, chaque pierre apportée à l’édifice est déjà une petite victoire…"
L'ancien avait totalement raison, le Meikyû avait tendance à souvent se sous-estimer, étant shinobi depuis très peu de temps et n'ayant jamais participer à un seul combat, il pensait seulement à son niveau trop inférieur aux shinobis confirmés du village. Mais il omettait trop souvent le fait qu'il n'était pas seul dans l'histoire et qu'un bon nombres de personnes pouvait faire la différence. Il en avait prit un peu conscience dernièrement lors de sa mission au temple des Adorateurs de la Lumière, qu'il n'aurait jamais mené à bien sans la présence de tous les ouvriers près à l'épauler. Les paroles du vieil homme avait fait résonner ses souvenirs dans le jeune homme, qui venait d'accorder un bon point aux paroles de son aîné, qui repris la parole toujours accompagné de son petit sourire :
-"Si vous voulez mon avis, je dirai qu’une approche diplomatique serait la meilleure chose à faire… Dans un premier temps. Mais mon expérience m’a appris que tout cela n’a que très peu de chance de réussir dans notre contexte actuel. Les rancœurs sont trop importantes, trop vieilles pour que cela ne soit suffisant. Et surtout, Yamanaka Rei est animé par une folie que j’ai rarement vu dans ma vie… Si jamais vous venez à le croiser, éloignez-vous en le plus rapidement possible… Voici mon conseil."
Yamanaka Rei... Un nom que Kaito avait déjà entendu ou lu dans certains bouquins, l'Empereur du Feu, le dirigeant de l'Empire et le responsable de l'invasion du village par ce dernier. C'était un nom qui à peine prononcer donnait certaines sueurs froides chez les personnes ayant déjà croisé son chemin. Les mots du vieil homme semblait affirmer ce que Kaito pensait de cet homme, un personnage froid et impitoyable. Cela faisait un deuxième point pour l’aîné, en y réfléchissant bien, le Meikyû voyait mal comment un personnage tel que Rei qui venait de conquérir le village allait accepter de rendre la liberté aux Kumojins par de simples négociations. Petit à petit, Meikyû Kaito accordait de plus en plus de crédit au fait de riposter de manière violente et armé aux agissements du Teikoku.
Le visage de l'homme lui donnait également du crédit, son air de vieillard gentillet avait laisser place - l'espace d'un instant - à un visage déterminer et empli de rancœur, comme si en son intérieur un feu ardent crépitait de toute les ressentiments envers l'Empire. Puis ce visage disparu, laissant de nouveau la place au vieil homme avec qui Kaito discutait depuis maintenant de longues minutes. Se levant avec toute la difficulté que son âge avancé lui transmet, il repris la parole :
-"C’est pas tout ça, mais je commence à me faire vieux moi… Je n’ai plus votre résistance depuis bien longtemps ah ah… kof kof kof. Du coup, laisse-moi te dire une dernière chose… A l’heure actuelle se forme un mouvement qui rassemble tous les opprimés de l’Empire… Une organisation qui rendra sa liberté à Kumo. Leur volonté n’est pas de mener une guerre, mais plutôt de retrouver la liberté. A mon âge, le principe de liberté est seconde… Mais au vôtre, j’y attachais une grande importance. Si cela vous intéresse, je peux vous mettre en relation.
Kaito avait déjà réfléchi à cette possibilité qu'un groupe "rebelle" se soit formé au sein de Kumo. Cette idée avais pris racine en lui lors de ses diverses déambulations dans les rues, voyant la tristesse et la colère de bon nombres de villageois et également de shinobis. Il n'avait plus aucun doute sur cette possibilité désormais, le vieil homme lui proposant indirectement de rejoindre les troupes. Beaucoup de doutes et de questions s'emballaient à l'intérieur de la tête du jeune homme, se demandant si c'était le bon choix à faire? Si il ne risquait pas gros en rejoignant ce mouvement? Si l'homme avait vraiment de bonnes intentions?
Malgré toutes ces questions, un seul sujet revint à la tête du Meikyû, son objectif principal : retrouver ce qui est arrivé à sa mère disparue depuis son enfance. Comment pourrait-il sauver sa mère si il n'as pas la moindre liberté au sein de son village? Comment pourrait-il simplement enquêter en restant confiné au sein de ses murs? Chaque minutes, chaque jours, chaque semaines avaient son importance, ignorant complètement où se trouvait sa génitrice. L'homme avait une nouvelle fois raison la liberté était la chose primordiale pour le jeune homme. Pensant d'abord à son objectif, il pensa également à toutes les personnes à qui il manquait de la famille, fuyant l'envahisseur ou simplement tué par l'attaque.
C'était d'accord, Kaito allait rejoindre la rébellion, il le fallait, bien que son manque de capacité et de technique lui faisait défaut, le nombre pourrait faire la différence. Il se leva alors à son tour, pris un air des plus sérieux et s'adressa au vieil homme :
"C'est d'accord, présentez-moi à vos "relations".."
L'aventure du Meikyû venait de prendre un tournant, un virage dangereux mais indispensable pour le jeune homme et son futur.
Le vieillard s’était finalement excusé auprès du benjamin, lui donnant simplement un petit papier sur lequel était inscrit quelques mots, lui indiquant un lieu qu’il devait rejoindre à la tombée de la nuit. Bien sûr, il avait le choix de ne pas venir, comme de ne pas croire ce que lui avait raconté le vieil homme. Bien sûr, pour le jeune Kumojin, c’était le risque de tomber dans un piège… Mais aussi une formidable opportunité.
Il volait sous le radar depuis un moment, et ses prouesses en tant que Genin avaient attiré l’œil de la Rébellion. Le tout, couplé avec la discussion qu’il venait d’avoir avec un des informateurs, cela annonçait de belles choses en perspectives pour le jeune Kaito. Si tant est qu’il coche les cases.
- - - - - - - - - -
Hiko était là, attendant que le jeune Kumojin se pointe. Ayant bien pris soin de dissimuler son chakra, il avait posté des éclaireurs aux alentours, s’assurant ainsi d’être prévenu en cas de danger imminent. Cette rencontre avait pour but d’être secrète, il fallait donc qu’elle le reste. Un masque de chouette était présent sur son faciès, chose qui permettait de dissimuler son identité.
Et tandis que les derniers rayons du soleil venaient pointer le bout de leur nez, Hiko était tapis dans l’ombre d’une ruelle, attendant que son « invité » ne vienne. La pression montait, même si ce n’était pas la première fois qu’il faisait ce genre d’exercice, il n’en restait pas moins stressé. On ne savait jamais, dans un village sous occupation impériale, ce qui pouvait se passer. Ceci expliquait toutes les mesures mises en place pour la sécurité et l’anonymat du chef de la Rébellion. Car s’il tombait, le mouvement perdrait forcément de l’allure… Et cela, il ne le fallait pas !
Tandis qu’il commençait à s’impatienter et que l’heure limite qu’il s’était fixé arrivait, il entendit alors des bruits de pas, venant faire écho à cause de la ruelle étroite du village dans laquelle il se trouvait. Inconsciemment, Hiko monta en pression. Cela pouvait être n’importe qui, ne connaissant pas la signature de chakra du Meikyu, il ne pouvait l’identifier à distance… Sans le voir.
Bienvenue Kaito. Tu me vois ravi de te voir ici. Je suis l’un des leaders de la Rébellion et je suis ici pour te… Tester en quelques sortes.
Laissant au genin le temps de digérer l’information, Hiko reprit alors d’une voix plutôt douce les explications.
Je te prierai donc de répondre tout d’abord à cette question… Pourquoi es-tu là ?
Kaito pouvait sentir une certaine pression venir sur lui. Hiko le testait, et il n’attendait pas une réponse particulière… Mais sûrement pas une réponse bateau. Le test avait déjà commencé, n’en déplaise à Kaito.
Un simple bout de papier posé dans la paume de main du Meikyû et le vieillard mit les voiles sans plus de cérémonies. Le jeune homme s'empressa d'ouvrir cette petite boule chiffonnée : un lieu et une heure. La rébellion était plutôt du genre rapide, mais c'était un bon point pour le jeune homme, après ce long discours pleins de sous-entendus avec le vieil homme, rencontrer les grandes instances de la résistance pourrait lui permettre d'en apprendre d'avantage sur son fonctionnement.
Kaito sorti alors de l'établissement, au pas de course pour éviter la pluie qui s'abattait sur le village, en direction de sa maison pour se préparer à cet éventuel entretien. Quelque question taraudait cependant le jeune homme, n'allait-il pas tout droit dans un piège, était-ce une technique de l'Empire pour tuer la rébellion dans l’œuf en piégeant les potentiels nouvelles recrues? Dur à dire, c'était du 50-50 pour le jeune homme, mais emporté par sa curiosité et son envie d'avancé, il se prépara pour son rendez-vous, prenant soin d'emmener quelques équipements de combats, au cas où la rencontre ne se déroulerait pas comme prévue.
L'heure approchait à grand pas, sortant de sa petite maison en sentant le stress monter en lui, Kaito pressa le pas en direction des coordonnées indiquées sur son bout de papier. C'était l'heure de vérité, peut-être la fin de son aventure pour le jeune homme. Mais pas de place à l'hésitation, la disparition de sa mère et le bien-être des villageois étaient les deux seules choses qui poussaient maintenant Kaito à se rendre au lieu de destination. Arrivé près de ce dernier, dans un coin sombre et presque flippant, Kaito aperçu la silhouette d'une personne au loin, semblant attendre quelque chose. C'était sûrement lui, un haut placé dans la hiérarchie de la rébellion. S'approchant maintenant doucement pour éviter d'attirer trop l'intention au cas où les choses tournaient au vinaigre, la silhouette l'interpella :
-"Bienvenue Kaito. Tu me vois ravi de te voir ici. Je suis l’un des leaders de la Rébellion et je suis ici pour te… Tester en quelques sortes."
Au moins c'était clair, c'était bien la personne que devait rencontrer le jeune homme qui arrivait bientôt à niveau de cette dernière. Caché par un masque de chouette, impossible de déterminer l'identité de son interlocuteur du soir. Plus petit que Kaito en taille et à la corpulence plutôt banale, bien que dissimulé derrière ses vêtements, Kaito n'avait jamais entendu cette voix auparavant. A peine eut-il le temps de scruter le mystérieux leader, que ce dernier repris :
-"Je te prierai donc de répondre tout d’abord à cette question… Pourquoi es-tu là ?
Sa voix plutôt bienveillante n'enlevait rien à son attitude direct et à la pression qu'il mettait sur les épaules de Kaito. Bien qu'il semblait être un réel leader de la rébellion, cela n'était-il pas une mascarade pour accabler encore plus le jeune homme de preuve sur son désir de révolte? Cette hypothèse restait ancré dans le cerveau du Meikyû, qui continuait de regarder la personne masqué de haut en bas. Bien que stressé et ayant peur de tomber dans un piège, la légère naïveté de l'adulescent repris le dessus, il ne fallait plus hésiter, une hésitation et toutes les portes qu'ils venaient d'entre ouvrir en ayant rencontré le vieillard allait se refermer. Après un léger soupir, il pris alors la parole:
"Enchanté! Et bien, je dois dire que mon entrevue avec votre acolyte d'un certain âge m'as ouvert les yeux sur un bon nombre de choses auxquelles je n'avais pas vraiment réfléchi auparavant. D'un côté ma présence ici est surtout pour en savoir plus sur ce mouvement et surtout sur ses pratiques! Mon objectif principal est la sécurité des villageois et des nombreuses familles qui habitent dans le village, bien que mon manque d'expérience en matière d'arts ninjas m'empêchent de les aider au maximum. Je voudrait m'assurer qu'avec votre organisation, leur sécurité et leur protection sera la priorité lorsque vous passerez à l'action. Et bien évidemment, un objectif personnel me pousse également à prendre des risques en vous rencontrant dans cette ruelle.."
Le jeune homme était honnête, même si il venait de tomber dans un piège, au moins ses ambitions étaient louables. Il fixa maintenant son regard sur le masque de chouette, attendant avec impatiente la suite de ce "test" s'il s'avérait vraiment en être un.
Il était venu, et ne semblait pas vraiment impressionné par la personne qu’il avait en face de lui. En même temps, qui lui en aurait voulu ? Bien qu’Hiko ait pris soin d’effectuer un Henge sous son masque et son habit ample, il avait choisi une allure des plus classiques. Evidemment, sa voix avait aussi été modifiée, et il avait utilisé celle d’un villageois qu’il avait croisé sur la route lorsqu’il rentrait de Hi no kuni. Tant de précautions qu’il prenait de façon automatique lorsqu’il enfilait son habit de la Rébellion… Tant de petits détails faisant qu’il gardait encore un peu plus longtemps son identité secrète.
Kaito, malgré les questions plutôt directes et la volonté d’Hiko de se faire « oppressant », n’eut aucun mal à répondre d’une traite au jeune garçon. Ses mots étaient plutôt bien choisis, même si ses idées étaient quelque peu… Classiques. Hiko lui laissa le temps de terminer, il ne voulait pas le couper. S’il avait bien appris une chose au cours des derniers mois, c’était qu’un silence valait mille mots. En le coupant dans son intervention, il n’aurait fait que brider les informations, et aurait pu en avoir une mauvaise interprétation. Et ce fut donc en silence qu’il collecta l’information que voulait bien lui donner son interlocuteur sur ses motivations… Plus ou moins dévoilées.
Très bien, je te remercie pour ta franchise. Dans un premier temps, je tiens à te rassurer sur la volonté de la Rébellion. Nous mettons la priorité sur le peuple Kumojin, et c’est pour eux que nous faisons cela. Notre objectif premier est de rendre sa liberté au peuple, et d’éviter de nouvelles pertes ou de nouveaux débordements. Donc tu peux être rassuré, la sécurité du peuple est notre priorité !
Le ton avait été rassurant, chaleureux. Hiko souhaitait rassuré son interlocuteur, le peuple Kumojin ne perdrait pas plus que ce qu’il avait déjà perdu. Du moins, c’était l’objectif de la Rébellion ! Ensuite, Hiko s’arrêta un peu plus sur ce qu’il avait dit par la suite, quelques tics de langage le dérangeait quelque peu.
Et quand tu dis « vous »… Tu veux dire « nous » non ? Nous parlons au nom du peuple. Nous ne voulons pas prendre la place de l’Empire, nous voulons simplement qu’ils partent. Kumo n’appartient à personne, et elle doit retrouver sa liberté !
Il éluda volontairement la partie où Kaito affirmait n’avoir que peu de ressources en arts shinobis. Cela fit sourire Hiko, il ne voulait pas que des soldats expérimentés. Chacun avait quelque chose à offrir. Certains offraient de puissants jutsus, d’autres des avis éclairés sur certaines questions… D’autres encore tenaient des positions clés dans différentes organisations. Kaito trouverait la place qui était la sienne, il n’y avait aucun doute là-dessus.
Mais parle-moi plutôt de ton objectif plus… Personnel. Et aussi, donne-moi ton avis sur le discours tenu par Sendai Hanae, ainsi que ton avis sur la nouvelle régente.
Attendait-il une réponse bien particulière ? Ou voulait-il simplement avoir ton avis ? En tout cas, il voulait en savoir plus !
Le doute quand à la possible embuscade que pourrait subir le jeune Meikyû s'envolait peu à peu au fil des mots de son interlocuteur qui le rassurait de plus en plus sur les motivations de la Rébellion. Sa rencontre avec le vieil homme en début de journée lui avait permis de comprendre que la Rébellion ne se voulait pas vraiment pacifique mais plutôt brutale et armée. Le seul souhait de Kaito était d'éviter à 100% des pertes villageoises, ces derniers avaient déjà bien trop perdus durant l'annexion de l'Empire. Pour ce qui était de la perte de shinobis, le Meikyû semblait plutôt rationnel, la guerre éclate à cause des shinobis et chacun sait ce qu'il risque en intégrant les forces militaires. C'est leur métier disons.
Le mystérieux leader semblait également déterminé à éviter un bain de sang dans les rues et foyer de Kumo, critère primordiale pour la décision finale du jeune homme. Son interlocuteur avait également souligné le tic de langage de Kaito, qui utilisait le "vous" pour parler de la Rébellion. C'est vrai, bien que le jeune homme ne l'avait pas fait exprès, il ne se sentait pas encore totalement membre de cette organisation et c'était bien normal, il venait tout juste de rencontrer certains de ses membres. L'homme au masque de chouette avait raison "Kumo n'appartient à personne et elle doit retrouver sa liberté!". La liberté, c'était également ce que je recherchais le Meikyû en poussant l'envahisseur en dehors des murs du village. Cette liberté de voyager, cette liberté d'action et cette liberté de recherche qui lui était primordiale.
L'inconnu venait donc de relever les deux points les plus importants, et sûrement les deux seuls pour lequel Kaito rejoignait cette Rébellion: la sécurité du peuple et la liberté. Objectifs typiques d'une nation annexée sûrement, mais indispensable pour le Meikyû. Puis l'homme repris alors la parole pour clore son discours :
-"Mais parle-moi plutôt de ton objectif plus… Personnel. Et aussi, donne-moi ton avis sur le discours tenu par Sendai Hanae, ainsi que ton avis sur la nouvelle régente."
Bien que son objectif ne regardait et ne concernait en rien la rébellion, Kaito compris qu'il était nécessaire pour le "leader" de savoir les intentions de ses membres pour ne pas intégrer n'importe qui, alors sans plus de détail Kaito lui répondit d'une voix presque nostalgique.
"Pour ce qui est de mon objectif personnel, sachez juste que j'ai besoin de cette liberté que promet l'organisation, je veut pouvoir franchir les portes du village et un peu plus sans craindre l'emprisonnement, ou pire encore.."
Kaito marquait une légère pause à la fin de sa phrase pour réfléchir à la deuxième partie de sa question. Le discours de Sendai Hanae? Sûrement cette femme aux cheveux de feu qui avait eu le courage d'entamer un discours politique en plein centre du village. Ce discours qui se voulait de paix et plein de bonne volonté avait amené l'arrivée de la régente Rie. Bien que Kaito n'en était que spectateur, évidemment qu'il possédait un avis là dessus.
-"J'ai assisté effectivement à ce fameux discours et je dois dire que je respecte son courage et sa détermination. Pour ce qui est de ses idées, évidemment que tous le monde aimerais un simple accord de paix sans faire couler le sang, mais j'ai bien peur que ça soit plus compliqué que ça. Pour bon nombre, la simple présence d'un soldat dans les rues de Kumo leur donne la nausée, repensant à la vue d'un soldat, aux proches et amis disparus. Je ne m'en rendait pas bien compte, mais c'est votre acolyte de cet après-midi qui m'as ouvert les yeux sur ce point. Tant qu'il y aura un seul membre de l'Empire dans le village, certains villageois ne dormiront pas en paix et ne pourront faire leur deuil. Concernant la nouvelle régence, je dois dire que je n'en connait que trop peu sur Rie, bien qu'elle est ce côté froid et flippant. Ce que je sais par contre, c'est que, ce qui viens et est géré par l'Empereur Rei ne peut-être gage de confiance!"
Après ce petit discours, le Meikyû repris son souffle, fixant de nouveaux le masque de chouette attendant la réponse de ce dernier.
Le jeune Kaito semblait tout à fait disposé à répondre aux questions du leader de la Résistance. Il montrait une bonne volonté et semblait réellement vouloir s’accorder avec lui, ce qui était une très bonne chose. Hiko, quant à lui, continuait de sonder le principal intéressé. Il ne voulait pas prendre de décision à la légère, estimant le risque trop grand de se faire démasquer. Ce fut pourquoi il resta silencieux le temps que le genin des Nuages n’ait terminé son petit monologue.
Son objectif personnel ne regardait que lui. Et c’était un peu ce qu’il avait essayé de faire comprendre à la Chouette, mais d’une façon un peu plus polie. Hiko respectait cela, il n’avait pas besoin de connaître la vie privée de ceux qui marchaient dans son sillage… Seulement s’assurer que ces derniers ne lui portent pas préjudice. Ce fut pourquoi il décida de ne pas rebondir sur les paroles du Kumojin, préférant se concentrer sur sa réponse concernant le discours de la Sendai et l’apparition de Rie.
Je lui reconnais aussi une certaine force de l’esprit. Prendre la parole aussi publiquement, oser affirmer ces idées qui sortent des sentiers battus. Cela m’a surpris, mais aussi impressionné, il me faut l’admettre.
Mais la forme n’était qu’une partie du message… Et souvent, pas la plus importante.
Cependant, en affichant aussi publiquement ses idées, surtout ces idées là, elle a pris un énorme risque. Qui pourrait avoir des répercussions sur chacun d’entre nous. En affichant une intention de voir l’Empire se retirer de Kumo, elle a simplement mis une Cible sur sa tête. Que l’ordre soit donné par les hautes instances de Teikoku ou non, elle ne s’est pas faite que des amis ce jour là.
Avec ces paroles, Hiko insistait bien sur le fait que ce genre de discours ne devait pas être proclamé sans préparation. Il aimait bien reprendre cet exemple lorsqu’il discutait avec les membres, le tout pour éviter qu’un individu un peu trop zélé ne prenne l’initiative et ternisse l’image d’une Résistance qui voulait aujourd’hui garder un profil bas.
Et concernant la Régente, même si pour le moment elle s’est montrée plutôt passive, je suis d’accord avec toi… Il faut s’en méfier. Les chiens qui mordent le plus sont ceux qui n’aboient pas.
Cette dernière mise en garde n’était sûrement pas nécesasire, mais sait-on jamais.
Bref… J’ai été satisfait de ce que j’ai pu entendre ce soir. Que ce soit par le viok’ ou de ta bouche, tu me sembles être quelqu’un ayant le cœur pur, Meikyu Kaito. C’est donc pourquoi je te le demande officiellement… Souhaites-tu te joindre à nous pour libérer Kumo du joug de cet Empereur ? Es-tu prêt à prendre les armes pour défendre tes idéaux ?
L'homme au masque de chouette ne semblait pas être juste un leader voulant jauger ses partenaires, il prenait le temps de répondre aux paroles du jeune Meikyû sans trop de jugement, laissant place à une véritable discussion entre les deux et non pas un simple "test" comme il semblait le mentionner au début de leur entrevue. Il donnait également son avis sur la jeune Sendai Hanae, donnant lui aussi son ressenti sur ce fameux discours sur la place public, avant de reprendre sur le sujet de la nouvelle régence du village.
La chouette semblait s'accorder avec le jeune homme sur le fait que la régente laissait un drôle de sentiment, presque de peur, lorsqu'on croisait son chemin, surtout si elle venait accompagné de son acolyte rampant. Il émettait aussi un doute sur sa volonté en utilisant cette comparaison aux chiens. Pas étonnant venant du leader de la Rébellion, il ne pouvait évidemment pas avoir en un membre éminent de l'Empire.
La conversation et ce "test" semblait arriver à son terme. Le Meikyû semblait avoir réussi, où du moins, le supposé leader le sentait apte et prêt à rejoindre le groupuscule. Le cœur pur? Sûrement, naïf? Peut-être. Kaito ne réflechissa pas longtemps à la proposition de l'homme masqué, il n'avait pas pris le risque de se rendre dans cette ruelle pour tourner les talons au dernier moment.
"Evidemment, je suis prêt à libérer Kumo et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ses habitants."
Il accompagna ses paroles en penchant son buste vers l'avant les bras le long du corps en signe de respect pour le mystérieux homme.
Voilà ce qu’avait pensé notre jeune héros après les quelques échanges qu’il avait pu avoir avec lui. Droit dans ses bottes, une volonté claire de mettre la population en dehors d’un potentiel conflit. Une noble âme comme on en faisait peu dernièrement. Cela se voyait à sa façon de réagir, à ses paroles lorsqu’il répondait à l’individu au masque de Chouette.
Sa dernière réaction en date prouvait aussi un certain respect envers le membre de la Résistance alors qu’il ignorait tout de son identité et de la véracité de ses propos. Faire un acte de foi, voici ce qu’était en train de faire le maître des sceaux. Une confiance bien placée, qui serait récompensée… A n’en pas douter.
Bien… Nous sommes donc d’accord, et je pense qu’il n’y a plus de doute… Tu seras une ressource des plus utiles pour notre mouvement. Ce qui m’amène donc à l’étape suivante…
Hiko passa alors la main à l’intérieur de sa large cape, cherchant à tâtons quelque chose dans l’une des poches intérieures.
Le suspens ne fut pas très long, car il sortit quelques instants plus tard un masque fait du même matériau que celui qu’il portait. Sur ce dernier, un autre animal… Un Furet. Après étude de son profil, les membres de la Rébellion avaient statué que ce serait une bonne représentation de l’état d’esprit du nouveau résistant.
Voici ton masque. Chaque membre de la Résistance en possède un. Il nous permet de dissimuler une part de notre identité lorsque nous agissons à découvert, comme je l’ai fait aujourd’hui. Cependant, je me permets une petite mise en garde…
Il leva alors un index…
Il y a bien des façons de discerner des individus, le visage n’en est qu’une seule… Maintenant que tu as rejoint le mouvement, nous allons t’apprendre à te repérer, à repérer ceux qui t’entourent. Et aussi… Ce masque peut être un atout comme un inconvénient. Car quiconque te trouvera en possession de ce dernier pourrait suspecter ton appartenance à la résistance. Je te demande donc d’être extrêmement précautionneux avec ce dernier.
Une lourde responsabilité, Hiko en était conscient. Mais ils n’avaient pas le choix, ils se devaient d’avoir ce genre d’objet pour cacher leur visage. Le tout était d’y prendre soin et de ne le sortir qu’en cas de nécessité.
Bien, je vais me retirer désormais. Un membre de la Rébellion viendra te voir pour te former sur le repérage. En attendant, portes-toi bien jeune Meikyu… Et une fois encore, bienvenue dans la Résistance !
Et le temps d’un mudra, Hiko disparut dans un nuage de fumée, laissant seul Kaito avec ses pensées… Sa vie venait de prendre un tournant, mais en était-il seulement conscient ?