Celui-ci, on ne risquait pas de le confondre avec un autre. Alors qu'elle ne faisait que simplement traverser l'axe commercial de Kumogakure, son attention fut captée par un timbre de voix lourd et loin d'être méconnu venant d'un stand gastronomique - Des cordes vocales toutefois rapidement calmées par l'apparition de nombreuses victuailles. Pour sur, jamais elle n'avait vu un homme se sustenter au gré de tels excès. En temps normal cette vision n'aurait rien déclenché d'autre qu'une brève remarque intérieure ainsi que la poursuite anodine de son trajet, sauf qu'elle connaissait ce colosse. Non pas pour ses exploits culinaires, mais presque : Intrigué par la résonance et la nature même du chakra, il était reparti avec l'ensemble des ouvrages indiqués sur la liste que la Suzuri lui avait proposé et les avait retourné en un temps record, à priori satisfait ! Drôle d’énergumène. Cependant, les jugements hâtifs n'apportaient généralement rien de pertinent. L'humeur y étant, elle se décidait donc à profiter de cette occasion pour l'aborder. D'autant qu'il y avait un petit détail à régler. Takara n'était pas une voleuse.
Quelques pas, puis une ombre svelte tâchait de se faire une place auprès du grand roux. Une paume féminine se plaçait sur le comptoir et, l'activation d'un sceau mineur plus tard, un cigare légèrement entamé apparaissait. Libéré - Délivré.
Ceci vous appartient. Expliquait-elle après avoir croisé son regard. Suzuri Takara. Lui rappelait-elle au cas où, hochant doucement la tête en guise de respect. Excusez-moi de vous déranger en plein repas mais je vous devais ceci... Et pour être tout à fait honnête, j'aimerai aussi résoudre une question que je me pose à votre sujet.
On m'a fait parvenir vos remerciements, comme quoi vous aviez trouvé réponse à vos préoccupations. Les thématiques étaient pourtant des plus complexes, et ceux qui vont et viennent depuis la Résonance sont légion, mais surestiment généralement les livres quand ils sont dans l'impasse, au point d'en être aisément déçus. Ce n'est pourtant pas votre cas.
L'importance des détails. En cela, Takara ne laissait jamais rien passer, cette condition faisant partie intégrante de sa philosophie de vie. Au point parfois d'ennuyer certaines personnes qui n'accordaient pas autant d'importance ou de sens à ce genre d'éléments. Raison pour laquelle ce personnage avait su l'intriguer au cours de son quotidien redondant. Pourtant, l'homme avait tout aussi bien pu jeter l'éponge et donner un motif faux mais néanmoins cordial. C'était justement cela qu'elle comptait tirer au clair via ce petit aparté improvisé.
Je serai donc curieuse d'en savoir plus sur vos découvertes si vous avez un peu de temps à m'accorder.
Toujours debout, elle ne s'imposait pas. Du moins si s'imposer auprès d'un tel titan demeurait possible.
Les méandres du savoir 歴史による統 Mystères de la résonance.
Kaminari no Kuni
Des parcelles du temps, des grains d'éternité se faisaient la belle, se cavalaient et s'échappaient pour ne pas être et ne jamais exister. D'une fantastique histoire qui dérapait, des trous vides se creusaient dans le quotidien du vétéran et, l'image de sa carcasse imposante se fondait dans le décor montagnard des ruelles commerciales du village aux nombreux cumulus. La songerie se collait à sa peau hâlée, il ne restait que l'enveloppe d'un soldat pourtant craint et respecté de tous, un homme habité d'un désir ardent de justice, de vérité et de savoir.
Par cette pluvieuse après-midi automnale, le géant volcanique vêtu d'une simple chemise blanchâtre entrouverte aux manches retroussées, se tenait debout mains dans les poches au bord d'un stand, se délectant des odeurs savoureuses des mets que le commerçant devant lui proposait à la clientèle environnante.
Le barbu patriarche des Saru géants, retira l'une de ses mains de ses poches, et attira l’attention du Chef cuisinier qu’il avait appris à connaître durant son séjour ici. « Kikuchi ! Sert-moi un grand bol de cette soupe Sukiyaki, avec une demi douzaine de brochettes de poulets grillés et un autre bol de riz au curry ! Et oublie pas ma bière cette fois ! » Demandait il en prenant place près du comptoir comme à son habitude. Il fouilla dans la poche avant de sa chemise et grimaça légèrement, il ne lui restait malheureusement plus de cigare, ces précieuses choses lui étaient primordiale pour se détendre.« Bordel de.. ! C'est pas mon jour...»
Sa commande arriva et il ne lui fallut pas longtemps avant qu’il ne dévore la totalité de ses plats dans un spectacle des plus stupéfiant. Buvant sa soupe encore chaude telle un vulgaire jus de fruit, engloutissant chacune de ses brochettes, l’Ogre ainsi l’avait surnommés les marchands culinaires, tant il engendrait des ruptures de stocks de par son appétit sans limite. Il n’avait même pas remarquer la présence féminine dans son dos, elle s'était immiscée à ses côtés comme un félin sans bruits. « Hm ? »Reconnaissant cette voix, il dévia légèrement sa tête de sorte à croiser le regard de la dame. Quelle bonne fut sa surprise que de voir que celle-ci avait pris soin de lui rendre son rouleau de tabac ambré.
« Ahhh! Je pensais l’avoir perdu à jamais, merci à toi ! Que me vaut donc cette attention ? »
On pouvait dire que l’apparition soudaine de Suzuri Takara tombait à pic. En réalité, il avait complètement oublié son nom, néanmoins, il avait retenu les traits graciles et fins constituant ce visage, ainsi que cette voix qui lui avait ordonné avec autorité de faire moins de bruits à la Grande Bibliothèque. Jamais une femme ne lui avait parler sur ce ton, du moins, pas depuis sa défunte et sulfureuse génitrice. Cela l’amusait, il dressa un sourire amical sur son faciès grossier face aux demandes de son interlocutrice curieuse. L’écoutant jusqu’à la fin de son monologue sans émettre un mot. Il plaça le cigare préalablement entamé sur le coin de ses lèvres gercées, l’allumant délicatement. Extirpant la fumée grisâtre de sa bouche dans l’air dans une attitude des plus décontractée. « Tu vas rester plantée là comme une plante d’appartement encore longtemps ? Prend place voyons, tu veux manger ou boire quelque chose ? * il marque une pause et interpelle le Chef du stand* Pour être franc Takara, je n’ai pas su trouver toutes réponses à mes questions, du moins, pas dans leur totalités... » Le Big Hyak s'abreuvait du liquide alcoolisé remplissant sa bouteille de verre, l’on pouvait entendre le bruitage assourdissant de sa gorge avalant presque d’une traite la moitié du breuvage. Un Hyakuzô dans toute sa splendeur. « Certaines demeurent encore inconnues, par contre, j’ai pu me faire une idée de la chose. De ce phénomène étrange qui nous a pratiquement tous touchés sans que l’on ne s’en rende compte directement. Tiens, jette-y un œil et dis moi c'que t'en penses. »Lançait le soldat en déposant son carnet de notes sur la résonance, juste devant la blonde en armure de bronze. Sur ces notes figuraient divers théories concernant cette manifestation chakratique. L’Akimichi défendait la thèse du fait que la résonance impactait non seulement sur le cerveau mais également sur les capacités physiques des vivants, chamboulant l’équilibre corporel et psychique d’une partie de ces êtres. Des mots clés et soulignés tels que malédiction ou bénédictions, Bijuu ou équilibre, villages et fin du monde pouvaient être aperçus entre les lignes.
L'esquisse d'un sourire franc apparaissait sur sa moue alors que son interlocuteur la bousculait quelque peu par ses manières. Cela ne l'empêchait pas d'acquiescer à l'invitation et prendre à son tour place au comptoir.
Juste du thé noir s'il vous plaît. Confiait-elle rapidement au chef tout en écoutant l'Akimichi. En un instant, elle se retrouvait avec une jolie panoplie de notes synthétisant les travaux personnels de ce dernier. Elle les saisissait alors avec précaution, silencieuse, désormais absorbée par une lecture rapide. Son visage ne laissant rien transparaître. La trentenaire connaissait le sujet ; cela ne la rendait en rien supérieure mais lui épargnait la surprise ou l'engouement ahuri que provoquaient parfois de tels mots clés aussi obscurs que passionnants. Au domaine clanique les études personnelles, les présentations de thèses et débats scientifiques ou philosophiques ne manquaient pas, du moins à une époque. L'attention consacrée aux notes du colosse était la même que celle donnée à ses confrères ou sa famille. Elle connaissait les sources puisque les avait conseillé elle-même, mais il était toujours intéressant de multiplier les interprétations ou théories. La connaissance gagnait à être répandue, mais les questionnements face à l'inconnu le méritaient encore d'avantage.
La tasse de thé apparaissait alors à proximité, mais ni ceci ni son remerciement d'usage ne l'interrompaient dans son activité, si bien qu'elle en délaissait son hôte. Mais pas totalement, puisque après tout ce fin dossier représentait une partie importante de ce qu'il pensait à l'heure actuelle. Puis tout à coup...
C'est intéressant. Se contentait-elle de formuler tout en replaçant délicatement les notes à côté de la main de leur propriétaire, avant de saisir la tasse chaude, y trempant ses lèvres le temps d'une gorgée.
Son regard se baladait ici et là. Enfin, venait une seconde gorgée. La Suzuri le regardait de plus belle. ... Sans doute son avis n'était pas suffisant en l'état.
Que cherchez-vous ? Trouver réponse à toutes les questions qui nous traversent l'esprit est impossible. Partir du postulat que notre esprit est assez épuré pour se poser les bonnes questions et nous permettre de démarcher efficacement est déjà un sujet délicat en soit... Vos notes sont comme votre repas : Il y a de tout à manger et on ne sait pas par quoi commencer. Détaillait-elle d'un air presque innocent, sans véritables reproches. Cela n'en reste pas moins de bonnes pistes de réflexion. Mais je me demande encore quel est votre intérêt à travers un tel brassage d'informations. Ce que l'on appelle la Résonance est un sujet sensible, je comprends évidemment que l'on s'y "attaque" puisque ce "fléau" nous concerne tous... Mais il y a bien plus que cela dans vos notes.
Ne sont-elles qu'un exutoire pour vous vider la tête ou sont-elles le fruit d'une réelle volonté de découvrir la Vérité ?
Sa main gauche - un gantelet de bronze articulé et de facture Metaru - se posait lourdement sur la surface du stand.
Je me demande si ne serait pas plutôt quelque chose situé entre les deux. Commentait-elle un ton plus bas tout en l'observant, ses yeux de jade dorénavant dans le flou, témoignant de quelques songes.
Après tout, rares étaient ceux à réellement se vouer à la recherche de la Vérité. D'ordinaire, les intérêts personnels prévalaient sur tout cela.
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Kaminari no Kuni
La réaction de la Suzuri ne le surprenait guère, elle ne semblait pas impressionnée par le début de ses trouvailles. En même temps, elle était en quelque sorte l’instigatrice de ce qui l’avait mené à s’adonner à de telles recherches plus poussées. Il fallait admettre que sans elle, les notes auraient clairement été moins conséquentes dans leur ensemble, l’Akimichi étant un homme de terrain plus que de bouquinage même si cela faisait partie de son passe temps quotidien que de se munir d’ouvrages quelconques après ses pauses déjeuners, entre autre.
Le serveur posa une deuxième bouteille de bière sur le comptoir, bouteille qu’il décapsula avec ses dents pointues tel un fervent habitué.
Vint alors la question tant attendue de la part de la jeune femme, du moins, en apparence, elle enchaîna avec des paroles véridiques, ses notes se voyaient quelque peu brouillons, sans réelles conclusions, même si le sujet en soit paraissait des plus nébuleux. Le mastodonte ne daigna lui répondre immédiatement, se contentant de se délecter de sa boisson fraîchement alcoolisée avant de lui rétorquer sans la moindre once d’animosité, non aucune, si ce n’était qu’un simple sourire du coin... « Hehe, tu es plutôt du genre perspicace toi. Je n’en attendait pas moins de la personne qui m’a délibérément octroyer ces informations, à moi, soldat de l'Empire. » Il jeta un œil sur le gantelet de bronze posé sur le stand, y décelant l'emblème du clan majeur et dominant des lieux, peut-être en faisait-elle partie.
Soit, la Kumojin s’aventurait dans des eaux profondes qu’elle semblait d’ailleurs, parfaitement en maîtriser les vagues. Cette femme le surprenait, oui c’était le mot, surprenante... « Takara c’est ça ? As-tu un but précis ? Que recherchait-tu exactement à travers mes écrits ? Pourquoi vouloir échanger de telles informations avec un ennemi ? *Il expire la fumée de son cigare* Depuis ces innombrables massacres, je me suis juré de déceler le vrai du faux, ce monde est emplit de mensonges qui n’ont de cessent de s’empiler les uns sur les autres aux détriments des plus faibles, Hi en a malheureusement fait les frais. J'ai conscience de n'être qu'un instrument, mais je préfère dorénavant l'être pour le bon camps. Pour en revenir au désastre, j’ai comme l’impression qu’il s’agit plutôt d’un simulacre… comme si une force au delà du commun des mortels, avait été dérangée par je ne sais quoi... »
Son cigare perpétuellement allumé, atteignait sa moitié de consommation, il tapota du bout de son doigt son cylindre enfumeur contre le bord d’une coupole vide, l’utilisant comme cendrier. Ses pupilles d’un vert intense légèrement bleutées, se fondaient dans celles de son interlocutrice attentive, en constante recherche d’informations le concernant. « Il est vrai que certaines de mes notes représentent plusieurs mois de recherches personnelles. Ce fléau comme tu le dis si bien, m’as privé de choses importantes pour ne pas dire vitales.»Son visage s’était légèrement crispé sur la fin, fixant un point devant lui sans ne plus jamais le lâcher du regard. Ingurgitant lentement le liquide gazéifié remplissant sa bouteille de verre à demi vidée, le gorille rougeoyant paraissait alors dans ses rêvasseries les plus sombres.
La trentenaire ne sourcillait pas lorsque son interlocuteur se resituait en tant qu'ennemi. Elle commençait à avoir l'habitude de revenir là dessus dès qu'une conversation nouvelle naissait au cours de son quotidien. En réalité, elle tenait déjà le même discours depuis des années, sauf que le contexte n'était pas encore affecté par une quelconque forme de vassalité, ce qui n'amenait alors pas ou peu les gens à considérer cet angle-ci. A croire qu'il fallait toujours être dos au mur pour tout à coup soulever de telles perspectives.
Je n'ai pas le temps d'avoir des ennemis. Soulignait-elle d'abord. Les circonstances ont fait que je me suis retrouvée sur un champ de bataille, pour défendre le peuple et non un symbole, car j'ignorai quel serait leur sort si l'Empire trouvait satisfaction dans la vengeance. Mais ce n'est pas ce cycle là qui m'intéresse. Comment garder l'esprit clair en se fermant aux autres ? La jeunesse est prompt à revêtir le bandeau ninja mais semble en ignorer la signification... va de surprise en surprise, alors qu'elle contribue à son propre chaos. Cette vocation de shinobi n'est pas la mienne.
Suite à ce résumé elle terminait sa tasse de thé, fin prête à poursuivre sur le sujet principal, déjà bien plus fécond actuellement que de développer sur la mention de "bon camp" ou autres notions controversées.
Le chakra est une composante essentielle à la vie, je conçois évidemment un déséquilibre absolu dans les lois de notre monde pour que sa population ait ainsi été ravagé. Cela dépasse les frontières et court-circuite à mes yeux les jeux de pouvoir qui malgré tout continuent d'absorber les miraculés - C'est navrant. A user du chakra pour un oui ou pour un non sans même en comprendre pleinement la nature nous aveugle, à croire que tout est normal, même la Résonance semble déjà banalisée, secondaire. Je ne peux me résoudre à une telle finalité. J'ai consacré ma vie à la quête de Vérité, à l'équilibre. Cet événement ne fait que me rappeler l'urgence de mes recherches...
De telles préoccupations n'avaient eu cesse de la marginaliser, de la couper des siens et même parfois de créer des dissensions lorsque cet acte de foi rentrait en désaccord avec les intérêts d'avantage palpables et compréhensifs d'un village shinobi en développement constant. Jamais elle n'en avait démordu, poursuivant sa route au gré d'une résilience et d'une acceptation marquées par la solitude.
Je ne cherche pas spécialement de solution en vous approchant. Mais il est important d'être attentif aux pistes soulevant des intérêts communs. Comme je le disais mon travail provisoire à la bibliothèque ne m'a pas forcément apporté beaucoup de surprises, mais votre cas m'a interloqué. Cela ne signifie peut-être pas grand chose. Concluait-elle sobrement mais sans jugement.
En réalité l'énergie déployée par le colosse n'était pas sans lui rappeler son ami d'enfance, le Nidaime Raikage, qu'elle avait su contrarier voire désespérer continuellement par sa perception différée de la vie. Qu'il repose en paix, ce frère qui de son vivant n'aurait jamais pu la trouver...
Tout le monde y a perdu, vous savez. Et ce n'est peut-être que le début, quand un symptôme se manifeste et qu'on ne le considère pas, d'autres prennent le relais. Jusqu'à ce que la Maladie s'installe pour de bon. Face à cela, qu'entendez-vous par "vitales" ?
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Kaminari no Kuni
Ils partageaient selon toute vraisemblance, le même point de vue. À deux trois détails près, car l’Akimichi n’était lui même pas un amateur de cette catégorisation opposant le Teikoku aux ressortissants de la Foudre. Oui le conflit naissant et qui n’avait de cesse par ailleurs, de s'accroître de jours en jours pouvait engendrer de manière cartésienne, un cynisme féroce de la part des deux parties communes. Ainsi se déroulait les guerres, surtout celles principalement basées sur la vengeance, le Teikoku sous la poigne de Yamanaka Rei, s’était retrouvé dans un cheminement sans fin, tel l’Ouroboros, son destin se voyait scellé sous son autorité sybiline.
Il se savait particulièrement destructeur, mais jamais il n’aurait participé à un massacre de civiles ou d’innocents sous la contrainte de représailles. Hi et ses dirigeants se devaient d’être meilleur que leurs ennemies, et ne pas reproduire les mêmes atrocités commises au risque de leur ressembler.
« La nouvelle génération n’applique que ce qui leur a été inculqué, il ne faut pas leur en vouloir. J’étais pareil à leur âge, un jeune feu follet qui n’avait aucune notions de la véritable définition du mot shinobi. » Se permettait-il d’ajouter en se contentant d'acquiescer le reste des paroles émises par la blonde.
Il écouta d’une oreille attentive ses spéculations concernant le chakra et son impact sur le monde infâme dans lequel ils vivaient désormais. « En t’écoutant, je constate que tu n’as concrètement rien à faire dans un village shinobi. Tu devrais te consacrer davantage à tes recherches, le système restreint les personnes comme toi en quête de savoir perpétuel et lorsque tu tomberas sur une piste, ils feront tout leur possible pour te faire taire et préserver cette ordre qui est le leur. Car ainsi fonctionne la constitution que nous partageons tous. Soit tu acceptes ton destin, soit tu fais en sorte de le changer et de le façonner selon ton bon vouloir.» Non ce n’était pas une incitation à quitter les siens, mais plutôt un conseil quant à la prise d’une liberté conscienscieusonnelle de manière sévère. Les qualités intellectuelles de cette jeune femme paraissaient comme sous exploitées, à l’instar d’un oiseau en cage ne pouvant user de ses ailes fabuleuses pour les voir se déployer.
« J’y ai perdu l’héritage de ma défunte mère, elle qui avait prit tant de mal à m'enseigner les arcanes de son clan.. trente années de pratique volatilisées d’un claquement de doigt. Ce don représentait bien plus qu’une simple manière de se défendre même si il avait été créer dans le but de détruire. * Il prend une gorgée avant de reprendre* Mais plus important encore, j’y ai perdu mon épouse, lâchement assassinée tandis que j'étais parti coupé du bois pour le feu. La résonance a je pense, jouée un rôle prédéterminant dans le sens où, les troubles comportementaux se dressaient de façon plus récurrentes, les gens ont soudainement changés du jour au lendemain et pas uniquement dans le cadre entourant la psychologie. C’est pour cela que je la soupçonne, du moins, la chose ou la personne derrière son apparition soudaine. Résoudre son mystère me permettra donc, d’en savoir un peu plus sur les dessous de cette affaire et d’être préventif suite à un possible retour du phénomène. »
Son cigare se voyait sur la fin, il le déposa sur le cendrier tout en y éteignant le bout allumé. Il en dégota un autre fraîchement sorti de son paquet, des cigares provenant d’une contrée lointaine suite à de multiples périples antérieurs. Avant son enrôlement parmi les rangs de l’Empire, Hyakuzô jouissait d’un statut assez libre, retraité de l’armée, il avait choisi d'emprunter une voie loin de l’extrême violence auquel s’adonnaient, sans le moindre répits les nations shinobi. Mais le passé rattrapaient toujours le présent, au grand dam de ce dernier. « L’un est récupérable, du moins d’après certaines sources écrites. Je compte d’ailleurs retrouver mon héritage à travers un voyage que j’aurais dû faire il y a de cela bien longtemps…Je ne suis pas trop fan des réunions de famille *soupire* »Il alluma le second cylindre de tabac de sa journée l’air dépassé par le périple qui l’attendait.
Ce qu'il mentionnait vis à vis de la situation de la trentenaire au sein d'un village caché ne manquait pas de décrocher un sourire chez cette dernière. Longtemps elle avait pensé ainsi ; dès son plus jeune âge une distance avait été instaurée et ce jusqu'à ce que la maturité l'amène à avoir sa propre maison à Teitetsu, ville secondaire des montagnes de Kaminari. Son retour à Shitaderu - ou plutôt Kumogakure - restait finalement récent. Condamner était une chose, mais une acceptation partielle avait pris le pas sur le reste, et son amertume, si elle existait, ne trahissait jamais ses propos actuels. Elle était claire avec elle-même malgré toutes les différences qui semblaient l'opposer à son lieu de vie.
Oh je ne serai pas aussi catégorique. L'exploration de l'Inconnu a été l'un des piliers de la naissance de ce village, mon clan s'est autant versé dans les recherches pratiques que dans des concepts plus ambivalents. Oui cela a été relayé au second plan, l'identité d'alors ayant été sacrifiée afin de laisser place à une linéarité propre à ce que tout un chacun attend d'un village caché... Mais c'est tout de même là, bien ancré dans ses fondations. Tant que la Grande Bibliothèque demeure, je n'ai aucune raison de renier ce lieu. Il m’appellera toujours. Même si je vois ce que vous voulez dire. Je l'ai d'ailleurs longtemps appliqué. Sauf que j'en ai perdu de vue une notion phare : La "multitude" facilite les trouvailles. L'implication des shinobi est réelle et particulièrement active dans tout le Yuukan, se couper d'eux revient à amoindrir son propre champ d'action. De là, certains compromis prennent tout leur sens, à condition évidemment de ne pas se perdre soi-même.
La solitude coutumière représentait un frein. Même avec des convictions solides on ne pouvait décemment pas se couper d'autrui sans se retrouver perdant. L'important n'étant pas ceux que l'on pouvait côtoyer mais plutôt de rester particulièrement assidu et réceptif aux parasitages de quelque sorte, qui tout au long d'une vie n'avaient de cesse de chercher à faire dévier une âme de sa trajectoire. Cet aparté suffisait à synthétiser sa pensée, néanmoins il restait véridique que son manque d'implication dans le système ne facilitait pas l'ascension par un quelconque statut ni n'apportait la "crédibilité" associée.
Puis le colosse en revenait à sa propre quête. Sans l'interrompre Takara hochait la tête en signe de condoléance alors qu'il commençait, et marquait un mince sourire lorsqu'il en avait terminé.
C'est effectivement possible. Confiait-elle, assurée puisqu'elle en avait été témoin. Le chakra nous définit. Au delà des dérivés de son utilisation j'entends. Le retirer dans son intégralité provoquerait la mort - Ceux qui ont survécu à la Résonance ont donc encore en eux le germe capable de recouvrer leur état d'antan. Refoulé, déformé, oui, mais volatilisé ? Non. J'ai connu un homme dans cette situation. Qui pensait avoir touché le fond... Mais comme vous, il n'était pas de ceux à se résigner et entama finalement toute une série d'efforts. Oui... Il a tout repris à zéro. Un jour suite à une conversation houleuse sur le sens de ses motivations, il a voulu me donner tord... Ce n'était qu'une petite chose et pourtant, elle était bien là. Son potentiel perdu était à l'oeuvre.
Elle s'arrêtait là, le regard trouble. La Suzuri avait fait le deuil de Shuuhei, abandonnant même son bandeau d'usage en l'agrippant à l'une de ses statues dressées par un quidam. Amis d'enfance, ils n'avaient jamais su s'entendre. L'un était une figure incontournable, l'autre restait une anonyme. Leurs volontés se valaient pourtant, et même s'il avait toujours blâmé sa comparse pour ne pas l'avoir suivi dans son véritable "parcours du héros" une infime part de doute subsistait alors au point qu'il ne la rejetait pas complètement. Où était-ce par simple respect de leur enfance commune ? Là encore, des principes finalement peu sensés pour la trentenaire, mais qui animaient belle et bien feu le Nidaime dans sa philosophie de vie.
Il me semble que pour parfaire ou accélérer le processus, l'Institut avait un programme spécifique à son sujet. Mais qui ne m'intéressait définitivement pas, je dois l'avouer. Terminait-elle, la mine contrite.
Pour elle, la perte d'une telle substance ne pouvait être anodine et sous-entendait fatalement l'urgence de l'introspection. A ceux si prompt à libérer leur chakra via perte et fracas, l'instabilité était un fait. Aussi puissante pouvait être leur énergie, au plus elle était explosive, au plus elle était volatile, malléable et sensible à d'autres énergies extérieures d'envergure. Mais il s'agissait avant tout là d'une opinion personnelle d'avantage axé sur la foi, aussi le gardait-elle pour elle. Après tout, son avis sur la question en avait déjà suffisamment coûté aux nerfs de son vieil ami.
En tout cas, je vous souhaite bonne chance. Qui sait, vous trouverez peut-être également des réponses différentes que celles recherchées en entamant ce périple. Restez attentif...
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Kaminari no Kuni
Le quarentenaire écoutait sans bruit, les paupières entrouvertes, laissant s’échapper quelques jets de fumées de sa bouche qui s’évaporèrent lentement dans l’air. Une odeur de tabac doucereuse mêlée à celle de l’alcool l’enveloppait perpétuellement. Il était intéressant de voir la Kumojin se livrer, elle ne semblait pourtant pas de ceux qui s’ouvraient aisément. Le père de famille eût un léger sourire en l’entendant parler de la Grande bibliothèque, sans doute la bâtisse la plus fondamentale du village. Pour preuve, l’Akimichi y passait (depuis la prise au pouvoir Hijin) plus de temps qu’à s’adonner à ses propres exercices physiques quotidiens.
« La multitude dis tu ? Parfois, je pense qu’il vaudrait mieux garder certaines trouvailles pour soi. La vérité, le savoir, ce pouvoir incommensurable et mystérieux ne doit pas se trouver entre n’importe quelles mains. Le monde en a fait les frais avec la découverte du chakra, regarde ce qu’il en est à présent.»
Il prit son carnet de note et le rangea dans sa poche avant de poursuivre d’un ton toujours aussi limpide. « Pour pouvoir protéger notre monde, il faut savoir être égoïste. C’est le seul moyen pour le shinobi d’échapper à son inéluctable salut. En d’autres termes, si j’étais amené à détenir la clé, je ne la partagerais pas, mais la transmettrait à une personne digne de confiance et méritante. Une personne capable de transmettre à son tour à l’instar de mon clan qui a survécu jusqu’ici, en dépit d’innombrables génocides..»Son regard s’était rivé vers le ciel nappé d’une dentelle grisâtre.
Il acquiesait les pensées de la Suzuri concernant le fait que le chamboulement causé par la résonance pouvait être retrouvé. Des spéculations appuyées par l'anecdote antérieur d’un homme qu’elle avait autrefois fréquentée, ayant subit le même sort que le soldat de l’armée. Le barbu comprit qu’il s’agissait d’une personne ne faisant aujourd’hui, plus partie de ce monde, la réaction de la Suzuri la trahissait. Était-ce son amant ? Un ami d’enfance ? Avait-il succombé en tentant de recouvrer son potentiel perdu dans le néant ? Une multitude de questions défilaient et se bousculaient dans son esprit combatif et lucide. Et pourtant, il ne voulut secouer le couteau dans la plaie encore ouverte en tentant d’en savoir davantage sur cet homme. Sa réaction fut simple, il baissa légèrement la tête les yeux rivés vers le bas, comme pour lui faire part de sa compréhension, de ses condoléances.
Ce qu’elle disait ensuite l’interpella, lui informant que l’institut bénéficiait d’un programme au sujet de cet homme, si celui-ci possédait pareil travaux à son effigie, c’est qu’il ne devait pas être n’importe qui au sein de ce village. Elle s’apprêtait à partir, l’encourageant dans ses futurs recherches en lui conseillant de rester attentif. L’Hijin cigare sur le coin des lèvres lui coupa la parole et décida d’outrepasser cette barrière invisible à sa manière, après tout, elle le menait vers une piste des plus intéressante.« Quel était son nom ? » L'orage grondait dès lors, tandis que la pluie dans son dos, s'intensifiait.
Peut-être bien... Chuchotait-elle suite à l'avis adverse.
En l'état, la Suzuri ne pouvait rien affirmer d'autre. Pas par manque de réflexion à ce propos, bien au contraire, cela constituait même originellement la valeur phare de son propre clan : Impossible alors de ne pas avoir poncé le sujet. Puisque son niveau d'implication se jouait justement dans ces sphères ci. Dans un premier temps, et bien qu'elle le rejoignait sur la notion d'égoïsme pour avoir déjà abordé cette thématique auprès d'autrui, elle aurait pu lui affirmer que peu importe le prix à payer, la vérité devait toujours être connue par tous, car il s'agissait de la seule clé permettant l'élévation d'une âme. La détenir sans la partager à ceux réceptifs à pareille ascension constituait un tord d'une extrême gravité. Le privilège de la possession engendrait la corruption. Ainsi un homme s'imaginerait dieu, décidant par et pour les autres, selon ses propres codes, intimement convaincu d'être supérieur justement grâce à un outil de compréhension rendu privé. Sans connaître l'outil, nombreux étaient déjà ceux à aspirer à cette place. Lequel aurait raison, et pourquoi. Mais encore, pouvait-on vraiment parler d'équilibre en fondant son raisonnement et une stratégie sur une seule entité alors que le monde lui même regorgeait de vies ?
Le monde changeait perpétuellement. Pour certains, il ne s'agissait que d'un cycle sans queue ni tête dont on ne pouvait rien tirer. Rien n'avait de sens, ou du moins, les réflexions s'arrêtaient plus ou moins vites en fonction de leur sensibilité. Pour Takara au contraire chaque chose avait sa signification, de chaque choix découlait un vœu. Quand bien même on en percevait pas forcément les résultats, ces vœux comptaient et altéraient la balance. Leurs effets s'appliquant simplement ailleurs, physiquement loin de l'humain, et pourtant si proche puisque toute vie était dotée de sensibilité quelle qu'en soit l'échelle.
Dans un second temps, elle pouvait donner raison à l'Akimichi. Car outre la Réflexion, il y avait l'Action. Qui serait réellement réceptif à de telles idées, des idées "compliquées" qui demandaient "l'impossible" et pour "rien". Ce n'était ni suffisamment "tangible" ni forcément "profitable", demandant des efforts colossaux et constants en comparaison de ceux effectués par une routine ninja ordinaire. Après tout, le clan Suzuri lui-même ne se souciait plus des vérités, préférant classifier des vieux livres et trouver grâce aux yeux d'une station militaire pourtant bien jeune dans l'Histoire. Par exemple en ce moment même, alors que la Résonance avait eu bien plus d'impact que l'Empire sur leur quotidien, sur leurs proches. On pouvait alors perdre foi en l'humain et se dire qu'il fallait agir seul. Livrer sa propre odyssée puis, atteindre ce jour où un choix et une action toutes deux purement personnelles nous permettraient d'apporter notre propre contribution au monde. Poser un acte fort, au nom de ce que l'on sait et de ce que ne partagent pas les autres individualités. Se faire le garant d'une nouvelle ère. Si tant est que cela demeurait réellement possible.
...
Finalement, Takara ne s'était pas tant livrée que ça. Dans l'absolu, elle se sentait terriblement seule. Le lien avec son clan restait la dernière chose la retenant ici, et elle ne condamnait pas malgré l’extrémisme sous-jacent de ses pensées profondes. Pour elle, porter un regard neutre sur ses contemporains restait une nécessité. Elle avait sa propre voie, mais cela ne signifiait pas qu'elle devait s'opposer à tout. Quand bien même la plupart de ses interlocuteurs ne comprenaient pas sa vie, du moins autant qu'elle ne saisissait pas les leurs.
L'orage grondait.
Metaru Shuuhei. Lachait-elle.
Un temps de latence puis, du coin de l’œil, elle regardait Hyakuzo. Consciente que le mentionner ici pouvait avoir son petit effet. Shuuhei. Au grand final de sa propre croisade, sa force et sa fierté lui avaient été ôtées. Il avait lutté comme jamais pour les recouvrer, entraîné sur des chemins suspicieux tracés par la science froide et brute. Puis la Résonance avait scellé son sort au moment même où il touchait au but.
Drôle de Destin, n'est-ce pas ? Et toi, Akimichi Hyakuzo, es-tu sûr d'être désormais un autre homme ?
Secrète, la trentenaire patientait, continuant de se tisser un avis à l'égard du colosse.
Les méandres du savoir 歴史による統 Mystères de la résonance.
Kaminari no Kuni
Metaru Shuuhei, à l'entente de ce nom, il prit un air réfléchis, tentant de se remémorer où et quand est ce qu'il l'avait entendu pour la dernière fois.
« Hmm.. ça y est je me souviens, je ne connais pas l'homme, mais je sais qu'il faisait partie de ceux qui ont éliminés Hayato...»
Akimichi Hayato était un membre de son clan, certes à part entière, il fut sauvagement assassiné lors de l'affrontement opposant Hi aux trois grandes puissances shinobi à Shîto, il y a de cela bientôt trois longues années. « Une sombre époque.. »À cet instant précis, il eût un ressentiment se rapprochant plus du remord que de la rancœur. Le Soshikidan d'Alderan l'avait approché pour combattre à leurs côtés, mais il ne daigna répondre aux avances des rebelles. Voulant se consacrer à sa famille pendant sa récente retraite de courte durée. Hyakuzô avait entendu le nom du Metaru lorsqu'il s'était attardé sur la statue le représentant sur la place, près du centre ville. Certaines rumeurs disant qu'il s'agissait du véritable corps de ce dernier, ayant été transformé, figé en un tas de métal, sans aucun doute, ceci était lié à la résonance.
Le colosse finit d'engloutir ce qu'il restait de sa boisson alcoolisée sur le comptoir devant lui d'une traite, avant de se lever, la fumée s'échappant continuellement de sa bouche. « Takara, merci pour ces informations, je reviendrais très vite vers toi.» Le gorille rougeâtre avait un projet en tête, mais ne voulait en parler de suite à son interlocutrice, qui plus est, elle semblait pressée de partir, sans doute avait-elle à faire à la Grande bibliothèque. Quant au titan, il devait se concentrer sur la seconde ombre de la foudre, tenter d'en savoir davantage sur les mystères entourant sa disparition soudaine, ou plutôt sa mort inopinée. Ceci afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs fatales. Le Lieutenant Teikokujin partit donc le premier sous cette pluie battante, il fit un bref signe de main en guise d’au revoir à la blonde en cuirasse. Pour lui, cette femme était la clé et allait peut être sensiblement l'aider à parvenir à comprendre le processus de récupération de son patrimoine génétique sous entrave.