Seul face à la nature. Les herbes s'agitent, les lianes s'excitent, la tension monte et tout devient anxiogène. Je ne suis plus capable de dire combien de jours se sont écoulés depuis mon intrusion chez Mère Nature. Je ne suis persuadé que d'une chose : elle reprend ses droits. La volonté a beau être inébranlable, les fait sont là : nous ne sommes rien. Rien ni personne ne peut vaincre la nature, elle seule a le pouvoir sur tout.
-"Oui Kabuto, j'arrive !"
Tandis que je suis un genou sur le sol, un de mes deux pieds tente de me faire garder l'équilibre en écrasant la terre sous ma semelle. Je veux résister. La nature est forte, mais je veux l'être encore plus. Les animaux ici n'auront pas raison de moi. Je serais toujours suffisamment fort pour en venir à bout. La chasse m'a forgé, mon corps est devenu plus résistant, et si mes muscles se sont renforcés, mon esprit s'est affûté.
-"Oui je t'ai dis que j'arrivais ! Trente secondes !"
Je suis maintenant capable de discerner la folie de la réalité, je ne me fais plus tromper par mon esprit. La nature n'est pas mon seul ennemi, mon cerveau est des siens. Le moindre son se transforme en un danger, le moindre détail peut-être un animal meurtrier qui s'apprête à nous sauter dessus pour nous arracher la jugulaire de ses dents acérées. Je me suis entraîné à percevoir les véritables détails, ceux qui sont véritablement importants. Pas ceux qui tentent de nous berner.
Ma volonté se concentre dans ma jambe, et mon seul objectif à court terme devient celui de me remettre debout. Comment vaincre le destin à genou ? Il fallait lui faire face et lui dire, les yeux dans les yeux "tu vois mon bonhomme, je suis là et j'ose te tenir tête". Mon regard scrutait les infinies teintes de verts, à la reche-
-"C'est vraiment qu'un jardin que tu dois arranger hein, je crois que tu en fais trop là."
Mon regard accompagné d'une moue presque déçue venait se confronter à sa tête qui signifiait "je ne te comprends pas". Même si je comptais faire cette mission avec toute la bonne volonté du monde, je ne pouvais m'empêcher d'être comme insulté par ce qu'on venait de me demander de faire. Héros de Kumo ? La déchéance était visible au travers de cette mission. Destiné à couper des jardins.
-"Je trouvais ça quand même plus excitant écrit comme ça."
Je laissai rouler mon crayon le long du bureau de notre salle à manger. Je me levais de ma chaise, prit mes affaires dont mon katana, je l'installais d'ailleurs sur mon dos, et je me dirigeai vers le domicile dont il était question.
La marche lente, le regard incertain, je me renfermai tandis que je m'approchais de l'antre maudite. Le portail rongé par l'âge me rappelait le temps de la guerre. Mais il n'était pas l'heure à songer au passé, le présent frappait à la porte. Sur mes gardes, m'approchant dangereusement des innombrables herbes qui devaient cacher pièges et embûches, je tâchais de ne pas oublier mon seul et unique objectif : tout éradiquer.
_________________
Spoiler:
Dernière édition par Sendai Yahiko le Mer 8 Jan 2020 - 12:49, édité 1 fois
On était sur quelque chose de vachement passionnant là. Reiji peinait à cacher son enthousiasme face à la mission qui venait de lui être confiée. Du jardinage, du putain de jardinage. Aller nettoyer l'espace vert d'un handicapé touché de plein fouet par la vieillesse et dépourvu des sens des responsabilités, accessoirement, puisqu'il s'était offert un petit séjour chez de la famille en laissant son terrain à l'abandon. D'ordinaire, une personne censée embaucherait un gamin désireux de se faire un peu de fric pour entretenir le coin en son absence. A croire que dans ce village, les vioques étaient tous bons à nous emmerder, et radoter sur l'ancienne époque. Encore que sur ce point, c'était plutôt universel. Metaru Reiji, Genin de Kumo, jardinier à ses heures perdues, chargé du désherbage et de l'élagage de vos mini-forêts sauvages.
Quand t'as des shinobis de bas rangs à la pelle et que tu sais pas quoi en faire, tu les envois retrouver des chats ou servir de larbins aux villageois, un classique. Pour un Genin, même si la mission n'était pas exaltante, il n'y avait rien de surprenant à se retrouver sélectionné pour l'accomplir. On ne confie pas une rang D à l'élite des troupes, ce serait une perte de temps assez stupide. A moins que... D'après ce que l'ordre de mission renseignait, il agirait en duo avec un certain Yahiko. Sendai Yahiko, un Jônin. Un Jônin, au désherbage, ouais. Lui, soit il avait récemment fait une belle connerie et on avait décidé de lui faire passer l'envie de recommencer, soit il était en plein troubles post-traumatiques des récents événements avec l'Empire et il n'était plus bon à rien. Ou on le soupçonnait de bosser pour eux, éventuellement. Y'avait une couille dans l'histoire, une entourloupe sous la loupe comme dirait un illuminé du village.
En route pour la jungle du vieux Nakimoto. Le Metaru, pas emballé par la tâche qui l'attendait, avait surtout hâte de voir la tronche du malheureux gradé rabaissé à ce genre de corvées. Il arriva presque au moment où l’intéressé s'apprêtait à s'engouffrer dans l'enfer florale envahissant le domaine du vieillard. Il le siffla, démontrant une certaine forme d'irrespect dans son attitude, mais le but était surtout de lui éviter de s'aventurer tout seul là-dedans. Mains dans les poches de son large manteau blanc, il le rejoignit tranquillement, avant de se présenter. Confirmer qu'il s'agissait bien de son binôme, et expédier ce moment assez lourdingue ou chacun décline son identité, instant qui l'ennuyait terriblement. Il fut surpris également de constater la jeunesse du Jônin, il aurait pu parier une pinte de bière qu'il était plus jeune que lui.
Il ne le montra pas, mais une pointe de jalousie lui pinça les entrailles. Même si son propre parcours subissait des lenteurs à cause de son comportement désinvolte et ses bavures, il n'en restait pas moins qu'un sacré fossé hiérarchique les séparait pour un âge équivalent ou presque. Un lécheur de bottes peut-être, ou juste un génie comme on en croise rarement. Pas un cancre en tout cas. Seul rayon de soleil sur le tableau qu'il était en train de dépeindre, sa présence ici, sur une mission de rang D. Monsieur le jeune Jônin prodige ne devait pas être si parfait, finalement.
Le sujet bascula rapidement sur la mission, dont l'objectif était de se débarrasser des mauvaises herbes et de préparer le terrain pour un potager.
C'est dommage pour le projet du potager, sans ça on aurait pu expédier la mission en foutant le feu à cette jungle...
Sachant qu'il n'avait pas les commandes suite à la différence de grade, il accepta malgré lui de se plier aux ordres du Sendai.
Comment t'as envie de procéder, du coup ?
Il tutoyait son supérieur oui. Les formules de politesses, Reiji avait tendance à se torcher avec, une autre des explications à sa progression si lente dans la pyramide des grades...
Seul mon regard se tourna vivement vers la personne qui venait de me siffler. Loin de prendre ça comme un manque de respect, je le voyais plutôt comme un moyen original d'appeler quelqu'un. Peut-être étais-je trop innocent pour considérer quelqu'un qui souhaitait être arrogant, je n'étais pas la bonne cible pour ces provocations. Cela dit, il ne fut dans ses paroles pas désagréable, bien qu'expéditif. Le suivant dans son élan, je me présentai très brièvement, comprenant rapidement comme lui que nous étions bien les deux comparses pour cette mission.
La simple vue de son style vestimentaire était suffisante pour comprendre qu'il la détestait. Les teintes de noir étaient ce qui décrivaient le mieux l'entièreté de son apparence. Tout était si sombre qu'on pouvait le soupçonner de n'être attiré que par l'action, la guerre, le sang et la sueur. Loin de tout jardinage, loin d'ailleurs de toute autre mission banale de rang D, j'étais prêt à parier qu'il préférait largement un bon combat à mort. Sa première intervention soulignait d'ailleurs cette idée, tant il ne me serait jamais venu à l'idée de mettre le jardin du vieillard en feu. La mission était ingrate, mais elle ne méritait pas de telles intentions hostiles.
Et il était Genin. Dans cette situation, j'étais en position de supériorité par rapport à lui. Rapport hiérarchique oblige. Cela dit, mes quelques expériences personnelles m'avaient permis de comprendre qu'on ne changeait pas quelqu'un comme ça. J'étais un Jônin coincé dans une mission de rang D, quelle leçon pouvais-je bien lui donner ? Aucune, je ne savais même pas pourquoi j'étais là, je pouvais largement prévoir qu'à la moindre critique que je pouvais lui faire, il aurait toute la légitimité de remettre mon statut en question. En réalité, même moi je le remettais en question. Maudite mission...
Une seule solution me semblait être la plus viable : le considérer d'égal à égal. Le prendre comme un ami de galère. De toutes façons, lui comme moi savions que nous étions tous les deux dégoûtés d'être ici.
A sa question, mon regard se perdait sur le jardin qui nous entourait. Il y avait une quarantaine de mètres carrés remplis d'herbe. Nous ne pouvions rien voir, mais en réalité, il y avait quelques endroits dans lesquelles l'herbe ne poussait pas. Ces endroits étaient prévus par le vieillard pour son futur potager, autrement dit, ils seraient là où toutes ses plantations visaient à être installées. Les géantes herbes n'étaient pas nos seules ennemis. De nombreuses ronces nous empêchaient de nous y déplacer convenablement, et c'était sans compter les innombrables insectes qui risquaient fortement de nous sauter dessus lorsqu'on les croiserait. Il ne valait mieux pas avoir la phobie de ces p'tites bêtes.
Sans le savoir, une dernière chose habitait ce jardin qui, d'extérieur, paraissait tout à fait banal. Si ce n'était pas inscrit dans la mission, le vieux s'amusait à gérer son jardin à l'aide de son chakra. Ancien shinobi possédant le Mokuton, il y avait tout à parier que les herbes, les ronces et les insectes pouvaient agir à cause de ce chakra. Des impulsions qui les traverseraient et qui les pousseraient à bouger légèrement. Légèrement, ça restait une mission de rang D. Mais quand je le découvrirai, je savais très bien que j'étais du genre à m'amuser avec les gens qui se prenaient un peu trop au sérieux. Je manipulai le chakra, moi aussi.
Après avoir eu une vue d'ensemble sur le jardin en l'observant quelques instants, mon regard s'orienta de nouveau sur mon camarade. Techniquement, j'avais des techniques qui, en quelques secondes, avaient de quoi trancher l'herbe sans trop de difficulté. Mais je comptais bien donner un peu de fil à retordre à mon camarade. Les mauvaises expériences, elles aussi, forgeaient la jeunesse.
-"Sauf si tu connais des techniques pour trancher l'herbe plus rapidement, on va devoir y aller avec les deux petites faucilles qui sont disposées là bas", commençais-je avec un air déçu mais qui se ravisait.
Un jeu d'acteur qui me permettait de ne pas passer pour un gros idiot, et qui insistait sur le fait que je n'aimais pas cette mission. Je marchai vers les deux outils, les récupérai, et en donnai un à mon coéquipier.
-"Je pense que couper cette jungle c'est la meilleure chose qu'on puisse faire pour commencer. On prendra soin du terrain après. Tiens, commence là bas si tu veux, je trouve ça plus motivant de finir plus vite une rangée d'herbe. On se retrouve au centre !"
Le premier plan était de travailler par rangée. Nous en faisions une, nous nous retrouvions au centre, puis nous repartirons sur une deuxième rangée pour la refaire, et ce jusqu'à tout faire.
Mon deuxième plan plus personnel, c'était d'échapper à la vue de mon camarade pour le livrer à quelques épreuves. La mission serait ainsi plus marrante pour lui comme pour moi.
Il ne me restait plus qu'à attendre qu'il soit d'accord de procéder de cette manière pour nous y mettre.
_________________
Spoiler:
Dernière édition par Sendai Yahiko le Mer 8 Jan 2020 - 12:48, édité 1 fois
Une bonne grosse mission de merde, on partait en plein dedans, à n'en pas louper. Il n'y avait qu'à voir l'attitude du Jônin en charge des opérations, il voulait s'occuper de tout couper à la faucille. Génial. Une bien brave idée pourrie pour bien se faire chier davantage pensa le Genin, mais ne préféra pas partager son opinion à voix haute. Il y avait des fois, il fallait savoir la garder fermée, et s'exécuter. Une mission de rang D n'avait pas à objectif d'être passionnante, il aurait du frisson et de l'excitation une prochaine fois. Résigné comme rarement il pouvait l'être, il poussa un profond soupir d'exaspération avant d'aller se saisir de son arme. L'idée de provoquer son supérieur en combat singulier lui traversa l'esprit, un face à face à la faucille, c'était une perspective bien plus excitante. A la place, on lui attribua sa position de départ, et la direction à suivre.
Encore fallait-il parvenir jusqu'à l'endroit désigné par Yahiko. Sans marteler la zone de coups tranchants de son outil de jardinage, c'était impossible. Trop de ronces aussi épaisses qu'un tronc, trop de hautes herbes à l'origine plus que douteuse. A se demander si l'une d'elle ne tenterait pas de le gober pendant qu'il ne faisait pas attention. Il entendait également ramper, et se déplacer tout autour de lui. Il y avait de la vie dans ce foutoir végétal, et un petit quelque chose d'angoissant. Raisons plus que suffisantes pour s'en donner à cœur joie de découper dans le tas. Peu observateur car très peu intéressé par la mission, il ne remarqua pas les impressions de mouvements que donnait par moment les ronces, semblant se déplacer au fil de sa progression. Dommage, car ce détail aurait pu lui éviter une foule de problèmes à venir...
Allez, on fait comme il a dit le monsieur, et on rejoint le centre...
S'il se moquait, c'était avant tout pour tuer son ennui. Durant une bonne vingtaine de minutes, il s'attela à la tâche, silencieux. Il ne croisa rien d'étrange au sol, contrairement à ce qu'il pensait et rien ne vint lui compliqué le travail. C'était simplement mortellement insipide comme mission, et il devait perpétuellement lutter avec l'envie de foutre le camp pour aller pioncer à l'ombre. En fait, plus le temps s'écoulait et plus il commençait à considérer sérieusement cette option. Attendre que l'autre soit absorbé par son action pour déguerpir incognito, pourquoi pas ? Finalement, ils se retrouvèrent au centre de la première rangée, tant bien que mal. Il suait à grosses gouttes, il faisait chaud et l'air y était étouffant au milieu de cette jungle. Il enleva son long manteau et le laissa tomber à ses pieds, il viendrait le récupérer plus tard.
Bordel ! Si on prend autant de temps pour chaque rangée, tous les gars de ma promotion seront Jônin avant moi à ce rythme !
Il essuya la sueur perlant sur son front d'un revers de main, et ajouta sur un ton moqueur.
Remarque, vu à quoi servent les Jônins de nos jours, ça me changera pas vraiment...
Quand on s'appelle Metaru Reiji, on ne perd jamais une occasion de tacler une personne, c'est bien trop jouissif.
Étonnamment, il ne broncha pas. Je m'attendais à ce que le gothique lève un peu la voix et fasse comprendre sa frustration, mais il n'en fit rien. J'avais donné mes ordres, et sans un mot, il était parti s'atteler à la tâche. Enfin, ils étaient parti s'atteler à la tâche : lui, et la mauvaise aura qui le suivait. Je récupérai dans un premier temps l'outil qui me serait utile à tailler les herbes, et me mit à l'opposé de mon camarade de mission... hors de toute vue.
L'envie me tiraillait. L'embêter pour tenter de le faire sortir de ses gonds, pour voir un peu ce dont il était capable, mais surtout pour rendre cette mission plus attrayante. Je prônais la sagesse, je tentais souvent de me différencier en apportant du calme, de la réflexion et de la tolérance, mais il était évident qu'une part de moi était comme tout le monde. L'ennui assassinait le moral, et l'idée de se taper en guise d'entraînement assassinait l'ennui. Inutile de se voiler la face, nous n'étions pas des ninjas pour rien.
Cela dit, une petite voix dans ma tête ne cessait de me dire que nous ne le connaissions pas. Peut-être se sentait-il tellement insulté à l'idée de se retrouver dans cette mission, que l'idée d'être maltraité par le jardin le rendrait complètement fou. Je n'étais pas né méchant, et pour être honnête, au fond de moi, je n'appréciais pas le plan de l'embêter dans cette tâche ingrate. Aussi, je me résignai rapidement. Il fallait laisser tomber, nous accomplirions cette maudite mission avec ennui, mais sans torture supplémentaire.
Je m'attelais à la mission sans broncher. La seule différence avec mon collègue Genin, c'était que quelques mouvements de Kenjutsu associés à mes capacités de clan m'aideraient à progresser. Quitte à ce que je renonce à l'idée de le torturer un peu pendant son labeur, il fallait trouver une motivation ailleurs. Je sortis mon katana que j'empli de chakra, et débutai quelques pas que j'avais vu dans un bouquin.
"L'art du Kenjutsu", qu'il s'appelait. Il illustrait en son sein plusieurs espèces de danse qui permettaient de mieux s'approprier son arme et son corps. Une épée seine dans un corps sein : la devise de ceux qui avaient écrit et dessiné toutes ces pages. Même si ma mémoire devait être mon plus grand défaut, je tâchais de me souvenir d'un maximum de pas que j'avais vu. Le pas souple, la rotation tantôt lente et tantôt rapide mais le geste ferme, je me concentrai pour toujours taillader l'herbe à la même hauteur.
J'avais beau avoir chargé ma lame de chakra, je ne l'utilisais pas maintenant. J'étais bien trop novice dans ces mouvements pour me permettre de laisser s'échapper du chakra tranchant. Couper malencontreusement la tête de mon camarade ne faisait pas parti de mes plans, bien que le risque soit évidemment minime. En deux temps trois mouvements, je m'étais rendu au milieu du jardin. J'appréciais tout de même le travail bien fait, ainsi, je m'allongeai au sol pendant le temps d'attente pour envoyer une grosse lame de chakra égaliser la taille des herbes.
Il n'y avait plus qu'à attendre que le gothique arrive. Je m'assis justement contre cette même herbe, et tapotais mes poches. Avec un peu de chance, j'avais justement pris ce livre avec moi en me disant que j'aurai du temps à perdre. Et bingo, avec ça, je tuais le temps jusqu'à ce que l'autre finisse la première partie de sa tâche.
Sans aucune provocation et avec tout le respect que je lui devais, je l'écoutai se plaindre. Il avait bien raison, enfin c'est ce que je me disais jusqu'à sa dernière provocation. Était-elle personnelle parce que j'étais Jônin et que je me retrouvai dans ce merdier, ou critiquait-il l'entièreté des gradés du village ?
Enfoiré. Il méritait finalement bien une petite punition discrétos.
Mon regard ne broncha pas, et je fis celui qui ignorait complètement sa remarque désobligeante. La vengeance était un plat qui se mangeait froid, et il n'y avait aucune raison de la dévoiler trop vite.
-"Allez, on est reparti pour le deuxième tour."
Je me levai de ma position assise, et redisparu de la vision du Genin. Je regardai de temps en temps pour moi s'il ne me suivait pas ou pour voir s'il n'y avait pas de risques qu'il me voit d'une quelconque manière, et une fois que lui comme moi fûmes invisibles à la vue de l'autre, j'agis.
Premièrement, des clones. Le travail était long et chiant, ils me permettraient non seulement d'aller plus vite, mais aussi de continuer à bosser pendant que je faisais mes plans de vengeance. Une fois qu'ils furent positionnés et qu'ils commencèrent à faire leur boulot, je fis quelques mudras pour faire émaner de moi un peu de chakra. En posant mes mains au sol, je ne fis aucune technique en particulier. Je n'avais qu'une seule idée en tête : que mon chakra "excite nerveusement" le chakra présent dans le jardin dans une zone en particulier.
Ce même chakra, je l'envoyai discrètement dans la zone où se situait Reiji, que j'avais repéré avec une technique de détection. Les herbes bougeaient d'elles-même naturellement, mais boostées par du chakra, elles prendraient peut-être quelques libertés.
De l'autre côté du jardin, j'espérais entendre râler. Avoir de gigantesques herbes qui se faufileraient dans ses vêtements et autour de ses jambes, ça avait de quoi faire réagir. Si tout se passait comme prévu, il y avait moyen que la finalité de cette mission soit un combat en un contre un avec une petite attaque par surprise. Il critiquait les Jônin ? Je prendrai toute la liberté de lui en faire garder un mémorable souvenir.
_________________
Spoiler:
Dernière édition par Sendai Yahiko le Mer 8 Jan 2020 - 12:48, édité 1 fois
Le pire quand on est un petit con provocateur comme pouvait l'être le Metaru, c'était de tomber sur des personnes ne rentrant pas dans le jeu. Celles qui gardent leur calme, leur sang-froid, qu'importe ce que vous pouviez leur balancer à la tronche. De par son expérience dans le domaine, il avait appris que beaucoup faisaient semblant d'être hermétique à ses insultes, ses tacles verbaux, et qu'en réalité, ils bouillonnaient de l'intérieur. Il fallait seulement pousser le vice un peu plus loin, continuer de les travailler au corps et cela finissait toujours par payer. L'explosion de rage s'en révélait plus belle, plus jouissive, un véritable plaisir que de voir son interlocuteur pété un plomb, rongé par la haine. Réaction violente ou pas, ceci ne relevait que du bonus. Tous n'étaient pas ainsi, certains, de rares élus dont il ne faisait pas partie, possédaient réellement la capacité de faire abstraction de l'énergie positive que mettait Reiji à leur pourrir la vie. Ces gens avaient son plus grand respect tout autant que son plus grand mépris.
On repart déjà à l'attaque ?! Pas moyen de pioncer un peu avant ? Non... ?
Du vent, c'est tout ce qu'il reçut en réponse. Ce type, ce Jônin un peu perdu, il n'avait pas l'air de l'apprécier ou alors, il ne daignait pas discuter avec un simple Genin. En y réfléchissant, lui non plus à sa place ne voudrait pas perdre son temps avec un ninja de bas étage. Il ne savait pas grand-chose sur le clan dont il était originaire, les Sendai, tout autant que les autres familles de Kumo ne l'intéressait pas. Il connaissait les bases et ce qu'il se disait d'eux, le reste lui passait au-dessus. En se renseignant un peu, sans doute aurait-il pu en apprendre davantage sur l'énergumène. En attendant, il empoignait de nouveau sa faucille et observait, d'un air blasé, la seconde rangée de plantes qui l'attendait. Les Débroussailleurs de L'extrême, tel était le surnom qu'il donnerait à ce duo. Bien plus de gueule que les Les Chercheurs de Chats de L'extrême, mais pas autant que Les Déserteurs de l'Extrême. Eux avaient sacrément la classe, et une paire de baloches plus grosse que la poitrine de Yami-sensei.
Débroussailleurs de L'extrême, épisode 2. La faucille enragée.
C'était plus fort que lui, quand une situation l'ennuyait, il faisait le con. Comme un besoin, une pulsion irrésistible de tout tourner à la dérision, d'alléger la sentence. Un moyen de faire qui le sauvait d'interminables heures prisonnier de son esprit, à ruminer dans son coin sur sa situation merdique, et sur ce qu'il avait bien pu faire pour se retrouver ici à la place d'un autre. Un peu comme devait être en train de faire le Yahiko en ce moment même, quoi. De sa main droite, il faucha la première plante à sa base, qui retomba au sol dans la foulée. Il enchaîna sur une deuxième et, pour chacune des plantes qu'il taillait, son geste s'intensifiait, comme si son manieur était pris d'une soudaine frénésie. Le scénario prenait forme dans son esprit. La faucille, ce simple outil de jardinage se révélait être en réalité un sombre et ancien artefact qui altérait la psyché de son possesseur, qui sombrait alors dans une sorte de fureur sacrée. Il tranchait à une allure soutenue, presque folle, toute chose sur son chemin, incapable de s'arrêter...
Quel est ce nouveau maléfice ?!
La question était posée pour la beauté du rôle qu'il incarnait, sans savoir qu'un réel maléfice venait de s'activer tout autour de lui. Absorbé par l'interprétation de sa vie, mimant la fureur Berserk dont il était victime, engendrant les mètres déblayées bien plus rapidement ainsi, il ne fit pas attention à la végétation qui s'enchantait, comme par magie. Un shinobi, même le plus attardé d'entre eux, sait pertinemment que rien n'arrive par enchantement en ce monde. Partout où un truc de louche se trame, comme un jardin animé d'une sorte de vitalité anormale, du chakra traîne dans les parages. Enfin, fallait-il déjà se rendre compte du danger imminent le guettant... Ce qui arriva indéniablement lorsque Reiji fut frappé derrière le crâne, comme une espèce de claque collé sournoisement dans son dos. Coupé dans son élan, il se retourna brusquement, brandissant presque instinctivement l'objet tranchant dans sa main, mais ne constata qu'il n'y avait personne. Lui qui s'attendait à y voir son supérieur fut surpris, et cru qu'il avait halluciné. Ce qui n'aurait pas été la première fois, à la différence des autres fois où ça lui arrivait, aujourd'hui il n'était pas bourré. Ses doutes s'envolèrent quant cela se reproduisit, au moment où il s'apprêtait à trancher l'une des dernière plantes le séparant de la fin de la rangée.
Bordel de.
Cette fois il en était sûr, il n'était pas fou. Pour appuyer ses dires, une grosse ronce entouré de lianes moins épaisses essaya de grimer le long de sa jambe, pour y faire des choses qu'il ne voulait pas savoir. Pris de panique à l'idée de finir comme une petite dans un animé pervers, il agita sa jambe dans tous les sens, avant de se résoudre à frapper de sa faucille.
Va chier !
Lui vivant, rien ne lui grimperait dessus sans son consentement, encore moins des trucs étrangement longs et rampants. Sauf que ce foutu jardin en avait décidé autrement, et bientôt il dû faire face à plusieurs de ses laines et ronces alliées contre un ennemi commun, lui. Voilà que cette mission prenait des proportions réellement dangereuses, on était plus dans son imagination là. Reiji et Yahiko combattent le mal, voilà qui ferait un nom de livre horrifique à succès. Inspiré de faits réels, comme celui qu'il avait lu, relatant l'histoire de deux péquenauds venus se ressourcer en forêt et qui finissent par tomber sur une bandes d'adolescents venus faire les cons dans le coin. Une merde fait que l'un des jeunes crève et ses potes finissent par croire que les deux zigues, Tuckerito et Dalezô sont les meurtriers alors que ces derniers croient que les mioches sont membres d'une secte prônant le suicide collectif. Un énorme quiproquo qui entraîne une série de conneries hallucinantes...
Arrière, démons !
Qu'il hurla, opposant son arme sacrée face à l'entité démoniaque venue s'emparer de son enveloppe charnelle. Un instant, cela lui sembla efficace, avant de constater qu'un truc tentait de lui passer sous le tee-shirt et dans le pantalon, dans son dos. Il cria d'effroi comme rarement il avait pu le faire dans sa vie, et repoussa la chose, avant de se jeter en avant, tranchant dans le tas pour éviter de finir englouti par cette jungle maudite. Il en vint finalement à bout après plusieurs minutes d'un âpre combat, duquel il ressorti épuisé, psychologiquement comme physiquement. Les vêtements déchirés à plusieurs endroits, la peau entaillée, les cheveux en bataille, transpirant plus encore, il retourna au point de rassemblement et s'y effondra sur le dos, tentant encore de réaliser ce qu'il venait de se passer.
Deux clones qui me mâchaient le travail, et une main vicieuse au sol qui n'avait qu'un objectif : rendre la mission plus amusante. Prendre soin d'un jardin, c'était mignon, mais c'était très ennuyeux. Il était nécessaire de pimenter un peu la vie des participants... moi comprit. Tandis que je gardais une main ferme collée à plat sur le sol, mes doubles avançaient le travail que je devais faire. L'avantage de ces derniers, c'était qu'ils étaient capables de me rendre l'expérience qu'ils avaient accumulé. Je profitai de cela pour leur demander d'avancer le travail de la même manière que je le faisais, c'est à dire avec des genres de katas au sabre qui coupaient une bonne partie d'herbe à chaque mouvement.
Je gardai mon contact au sol pendant un bon moment, jusqu'à ce qu'un de mes clones avait quasiment fini la partie de travail qu'il avait à faire. Rapidement, je fis cacher mes deux clones et je repris ma position pour faire comme si j'étais l'acteur de toute la progression. Evidemment, il était compliqué de ne pas entendre les cris de mon camarade. Je n'avais qu'un regret dans ce plan machiavélique, c'était de manquer l'occasion de voir son visage ahuri par la situation. Je finalisai le travail de quelques coups d'épée, et attendis qu'il ai fini le sien.
A ce moment là, je devais dire que le plus dur était de garder mon sérieux. Je n'avais pas même mon masque, qu'un jeu d'acteur sur lequel je me concentrai fermement pour être le plus crédible possible. Grâce aux bruits, je savais qu'il arrivait, et un peu avant qu'il n'atteigne mon niveau, je lâchai à voix haute une phrase qui, grâce au ton, faisait croire que je me parlais seul.
-"Ces maudites herbes sont animées par son chakra, tss. Ils auraient dû le préciser dans l'ordre de mission."
Mon regard s'écarquilla tandis que je le voyais s'effondrer dans son piteux état. L'air gêné, la bouche entrouverte alimentant mon jeu d'acteur, j'essayai de montrer un peu de compassion quant à son état.
-"Ah... euh, je vois que t'as passé un moment plus éprouvant que le mien."
Quelque part, il y avait une manière de dire "eh beh, sacré ninja, pour perdre face à des plantes". C'était une façon d'attiser un peu le karma pour sa précédente provocation. Mais je n'en avais pas encore fini, il y avait encore quelques petits trucs que je voulais faire pour le hanter un peu plus.
-"Repose toi un peu, je me suis fait un clone pour m'aider de toutes façons", lui adressais-je avec un petit sourire.
Ca pouvait l'insulter, si l'on y réfléchissait bien. Mais je m'en moquais pas mal, je n'appréciais pas les petits insolents qui, sans pouvoirs ni capacités, arrivaient à prôner des valeurs horribles comme s'ils avaient de quoi les défendre. D'un geste de main, je m'éloignai de lui en sortant mon katana. Tout était visuel, il devait comprendre que dès qu'il me croiserait, je serais avec mon katana en train de trancher les herbes. J'ai fait deux clones, mais en lui disant que je n'en avais fait qu'un, ça me laissait à moi, l'original, toute la liberté de passer à la seconde partie de mon plan.
J'avais une technique parfaite pour cette situation. Une fois que je ne fus plus visible à ses yeux, je trouvai un angle de vue parfait pour appliquer mon illusion sans qu'il ne me repère. Je connaissais le physique de celui qui avait demandé la mission, ainsi, grâce à ce Genjutsu de mon cru, j'allais pouvoir me faire passer pour lui. Je comptais bien l'ennuyer un peu tandis que mes clones continueraient le travail. Evidemment, entre temps, j'avais expliqué mon plan à mes clones afin qu'ils soient les complices parfait de cette fourberie.
De ce fait, tandis que les deux copies avançaient le travail, je changeai de position pour arriver du portail d'entrée, évidemment caché par toute cette grande masse d'herbe. J'arrivai par derrière le Genin, transformé en le vieux commanditaire de la mission, et criai de sa voix grave, marquée par l'âge et la cigarette.
-"Hé alors, garçon ! Je reviens plus tôt que prévu et je vous vois vous reposer ?! Pour quoi pensez vous que je vous paie ?! Pour tirer au flanc ?!"
Les pièces étaient posées. Je m'attendais à recevoir de la haine ou une tête déconfite. Que préférait-il ? Son honneur ou son argent ?
Il s'accordait un temps de repos, non pas qu'il était aux portes de l'évanouissement et qu'il les franchirait s'il poursuivait ses efforts, mais plus qu'il en avait plein le cul de ses conneries. Il y en avait une accumulation depuis le début de cette mission et il était à deux doigts de péter les plombs. L'autre abruti ne le connaissait pas et était sans doute loin de s'imaginer qu'un Reiji grillant un fusible était un Reiji totalement hors de contrôle, capable du meilleur mais surtout du pire. Voilà qu'il en apprenait davantage sur ce foutu jardin à la con, comme quoi le vieillard l'avait contaminé de son propre chakra. Rien que pour les faire chier ? Quel genre de sac à merde pouvait à se prendre plaisir à emmerder les gens gratuitement ? Mise à part lui-même, le Metaru étant le spécialiste dans ce domaine. Le problème étant qu'il ne supportait pas qu'on lui fasse ce que lui ne se gênait pas de faire.
Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, la Doyenne du clan lui répétait souvent cela après une de ses nombreuses conneries. Chaque fois qu'il entendait ces mots sortir de sa vielle bouche fripée, il avait eu envie de lui cracher son dégoût au visage. Combien de fois dans son enfance on lui avait fait la misère simplement parce qu'il n'était pas comme les autres ? Qu'il ne voulait pas rentrer dans le moule ? A cette époque, il ne cherchait pas les ennuis, ne ressentait aucune animosité particulière et aucun désir de violence gratuite, il ne faisait rien de mal et essayait de vivre sa vie. Pourtant, tous les tocards de son clan s'en était donné à cœur joie pour lui faire la misère et lui rappeler à quel point il était différente d'eux. Aujourd'hui, grandit de cette expérience, il n'hésitait plus à faire ce dont il avait envie, à qui il avait envie. Si cette personne n'en ressortait pas plus forte mentalement, c'était qu'elle ne valait rien de base, tout simplement...
C'est peut-être parce que je bosses plus, en fait...
Si le gradé voulait jouer à ce petit jeu, il avait trouvé un adversaire idéal. Jamais le dernier pour en mettre plein les dents, toujours une bonne répartie et un cynisme à toute épreuve, il ne refusait jamais un échange d'amabilité. Le petit malin en question avait besoin de faire appel à un clone pour faire le travail à sa place. Il le reconnaissait lui-même, il était bien trop faible pour pouvoir désherber un jardin de ses propres mains. Il n'y avait plus besoin de chercher la raison de son assignation à une mission de rang aussi faible, le type était un incapable. Il songeait de plus en plus sérieusement à mettre en exécution sa toute première idée concernant cette mission. Un incendie malencontreux étant vite arrivé... Il lui suffirait que d'une seule petite technique de rien du tout pour le départ de flammes. Ensuite, il irait tranquillement se trouver un coin en hauteur pour admirer le tout brûler, et pioncer le reste de la journée.
Le coup de grâce lui fut apporte sur un plateau, comme si le destin prenait position, le poussant à commettre ses sombres envies. Le fameux vieux con propriétaire de cet endroit venait de rentrer, bien plus tôt que prévu, et armé d'une volonté de désintégrer le jeune Metaru sur place. Il l'insulter de tir au flanc, expression vieille comme la Doyenne qui démontrait bien l'âge et la stupidité de cet homme. Donc il se barrait en promenade, laissant son jardin se transformer en une jungle vivante hostile et quand il revenait, la fleur au fusil, et en avance, il espérait voir une section entière réquisitionnée pour son cas ? Celui-là avait besoin d'une bonne claque pour lui faire retrouver le sens des réalités, un bon retour sur la terre ferme. Il lui claqua un sourire carnassier, observant tour à tour Nakimoto, puis sa faucille, une image de cette dernière s'enfonçant dans le crane du papy lui parvenant.
Toutes mes excuses vieux con, je me charge d'accélérer la manœuvre.
Il balança par-dessus son épaule l'arme qui valdingua au loin et retomba en dehors de la plantation vivante. Il n'avait plus besoin de cette merde pour la suite.
Katon. Yajirushi.
Regardant droit dans les yeux le commanditaire de cette mission infernale, il tira le trait de flèche au hasard sur sa gauche, au beau milieu des plantes animées. Du feu qui attaque de l'herbe, il n'y avait pas besoin d'être un maître dresseur de monstres pour comprendre que cela ne ferait pas un bon mélange...
Son honneur, il préférait son honneur. Le faux commanditaire de la mission n'avait plus en face de lui un ninja, il avait un homme. Reiji avait décidé d'enlever son professionnalisme et devait s'être dit que cette fois, c'en était trop. La manière avec laquelle il venait de parler au vieillard avait non seulement prouvé quel camp il avait choisi, mais elle avait aussi fait germer dans mon esprit une petite idée. Pendant que mes clones travaillaient, c'était l'occasion parfaite de le ridiculiser. Se faire battre par un vieillard qui n'avait pas l'air au top de sa forme, qu'y avait-il de plus humiliant ?
Mes yeux s'écarquillèrent au travers de cette peau fripée tandis que je le regardai faire des mudras. Dans ma tête, j'hallucinais autant que j'étais excité. "Il va vraiment faire ça ?" Cette ennuyeuse mission allait réellement se transformer en une petite baston entre Jônin et Genin. Mon apparence de vieillard effectua rapidement peu de mudra, suffisamment pour créer un mur pas très épais de chakra qui allait à l'encontre de la technique qu'il s'apprêtait à utiliser. Je prenais le risque que la défense ne soit pas suffisante, mais elle était nécessaire pour amoindrir les dégâts.
Au moment où la flèche de flammes parti de ses mains, le mur se créa, et elle s'écrasa dessus. Le mur ne se brisa pas, mais la flèche s'estompa.
-"Tss, les jeunes ne sont plus aussi bien éduqués qu'avant...", commençais-je à me dire à moi-même dans une petite voix, toujours dans l'identité du vieillard. "Dis donc, gamin, tu n'aurais pas par hasard essayé de cramer l'intégralité de mon jardin, mmh... ?"
Je jubilais intérieurement, j'allais avoir l'occasion de me rendre justice, de punir quelqu'un dont l'arrogance dépassait les compétences. La paix que je cherchais, elle était quelque part là elle aussi. Parce que ce jeune merdeux, j'étais prêt à parier que dans le futur, il serait quelqu'un qui n'hésiterait pas à prôner ses horribles valeurs comme si elles étaient indiscutables. Alors que le respect, l'amour et le partage, c'était ce qui manquait à notre monde. J'étais trop bon, mais je me battais pour ne pas être trop con.
Je liais mes mains pour les faire craquer, tandis qu'un regard excité se plongeait dans les pupilles du jeune Genin.
-"Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas battu, et il est l'heure d'une petite correction !"
En un mudra et en un geste de bras, je fis sortir un bras de chakra qui sortait du prolongement de mon propre bras et qui visait à attraper celui de mon nouvel adversaire. S'il l'attrapait, il l'enverrait valser à quelques mètres. Autrement dit, c'était une petite mise en bouche.
Pendant ce temps, mes clones avançaient tranquillement la coupe des herbes, comme si rien ne se passait. D'un côté, vu la taille de ces dernières, ils n'étaient pas prêt de voir grand chose.
Reiji avait pris la décision de tout brûler, opération bûcher, sans même se concerter avec le leader du groupe qui faisait mumuse avec son clone non loin. Il était Jônin, il ne périrait pas par l'incendie, il n'avait pas à s'en soucier. Maintenant, si par malheur il était si incompétent qu'il ne parvenait pas à en réchapper, ce ne serait qu'un malheureux enchaînement d'incidents ayant conduit à la parte d'un valeureux gradé et d'un vieillard. Agacé, le Metaru avait ouvert le feu sans même réfléchir aux conséquences de son acte, comme bien souvent. Il était en proie à ses émotions et à sa nervosité, bien plus forte que son raisonnement. Pourtant, alors qu'il espérait voir un brasier prendre et engloutir ce maudit endroit, un mur de chakra fit irruption sur le chemin de la flèche de feu et anéanti son assaut. Ce petit enfoiré de vieux croulant cachait bien son jeu. La vitesse d'exécution de ses mudras et sa technique particulière le démontrait bien.
Toi, je sens que tu vas me les briser sévère...Qu'il lâcha entre ses mâchoires serrées, irrité de voir son effort réduit à zéro.Ta mission là, tu l'aurais pas commandité juste pour nous casser les couilles ?!
Il y avait de quoi sérieusement se poser la question tant le vieil homme ne semblait attendre que la petite étincelle pour embraser la flamme du combat. C'était limite s'il ne jubilait pas à l'idée de distribuer quelques mandales. Se faire prendre pour un con, voilà bien une chose dont détestait le jeune shinobi. Qu'importait l'âge avancé ou la forme physique de son adversaire, il ne se briderait pas et cognerait aussi fort qu'il en avait l'habitude. Quiconque provoquait quelqu'un en duel devait s'attendre à ce que son adversaire ne lui fasse pas de cadeau. On était dans le monde réel ici, pas au pays imaginaire où tout était rose, heureux, et où il y pleuvait des averses de paillettes. Reiji commençait à faire craquer ses phalanges quand l'ancêtre décida de prendre l'initiative, histoire de gagner le premier sang peut-être. Encore une fois, il usait de son chakra, cette fois de manière offensive pour soulever Reiji et l'envoyer valdinguer.
Ce dernier s'envola pour retomber sèchement au sol quelques mètres plus loin, écrasant la végétation au passage. La technique n'était pas violente en soit, et il fut rapidement sur ses pieds, mais sa capacité à manipuler son chakra de la sorte ne lui était pas inconnue. Pourtant, il n'arrivait pas à trouver de quoi s'il s'agissait, mettre le doigt dessus. La réflexion au combat était un atout stratégique de taille, mais qui ne faisait pas encore vraiment partie du panel du combattant au corps à corps. Analyser, réfléchir à un plan pour contrer la force de son adversaire, déceler sa faiblesse et l'exploiter, il n'y parvenait pas. Pas entièrement, du moins. Nerveux, réagissant aux coups encaissés, il répondait par les poings, délaissant la tête. Il manquait encore d'expérience à ce niveau, lui l'habitué des bagarres de rues, des affrontements brutaux aux poings, des concours de tatanes pures et dures.
Il répondrait donc par les poings, le Taijutsu, l'art qu'il maîtrisait le mieux jusqu'ici. Le plus adapté à son style de combat, naturellement. Revenant tranquillement sur position, il se permit de balayer la verdure hachée sur ses fringues, avant d'adresser un sourire amusé au grand-père. Désormais, il ne pouvait plus faire marche arrière, Reiji allait le broyer. Il s'élança d'un bond, avalant la distance le séparant rapidement, pour arriver au contact rapproché de son vis-à-vis. Sans plus attendre, il fit pleuvoir les coups. Quatre frappe visant des zones précises, celles possédant des articulations, des os à mettre en miettes, à déboîter, fracturer. Il se réjouirait d'entendre le crac sonore significatif qu'il avait touché au but. Pour finir en beauté, il lui balança un coup de casque au visage, avec toute la hargne brûlant en lui.
-"Depuis quand vous autres ninjas avez le droit de vous plaindre sur une mission ? Vous n'êtes que des muscles, vous appliquez, c'est tout ce qu'on vous demande !"
J'avais effectivement lu quelque part qu'il considérait les ninjas comme une espèce de machine à effectuer, sans état d'âme, sans cerveau ni sentiment. Quelque part, il n'avait pas tort, c'était ce qu'étaient supposés être les ninjas. D'un autre côté, je ne connaissais aucun humain qui était complètement apte à faire abstraction de tous ses sentiments, de toutes ses pensées et de tout son être. En attendant, tout était bon pour titiller à vif les nerfs du jeune Genin, et je me donnais du mal pour faire en sorte qu'il sorte de ses gonds.
Il encaissa la première technique, dont la gravité faisait plus de dégâts que le chakra en lui-même. Et lorsqu'il se releva, je pris plaisir à voir une certaine haine mélangé avec du dégoût sur son visage. Je pensais avoir plutôt bien réussi mon plan. Maintenant, il n'y avait qu'à faire une petite correction au Metaru, en ajoutant une espèce de petit piquant au combat. Inutile d'utiliser mes techniques meurtrières contre lui, ce serait aller bien trop loin dans le règlement de compte. Enfin, c'était en sachant très bien qu'il aurait du mal à me tuer moi, étant donné que ce n'était sûrement pas l'envie qui manquait. J'avais tout à parier que s'il pouvait au moins m'envoyer à l'hosto, il le ferait.
Entre temps, les clones eurent fini de couper toute l'herbe. L'un des deux, qui était supposé être le vrai moi, prit un air effaré devant la situation qu'il voyait et tint à intervenir, toujours pour que la petite pièce de théâtre paraisse plus réaliste.
-"Reiji ?! ... Monsieur ?! Mais qu'est-ce qu'il se passe ?!" -"Laisse faire gamin, t'auras ta paie que si tu me laisses abîmer le faciès de ce petit malotru. Va plutôt t'occuper du nouveau potager ! Tu trouveras tout ce qu'il te faut dans l'abris, là bas !"
Mon clone resta évidemment bouche bée un petit moment, mais comme il était tout de même question du commanditaire de la mission (aux yeux de Reiji, en tout cas), il se tut et s'y rendit. Il trouva évidemment de quoi retourner la terre, toutes les graines nécessaires afin de commencer de nouvelles plantations, et de l'eau pour commencer à les abreuver. Et tandis qu'ils se mirent en route afin de s'occuper de tout ça, je devais quand même me défendre face à sa prochaine attaque.
Il sauta tout de suite après s'être relevé, réduisant en peu de temps la distance qui le séparait de moi, et arma ses poings. Du taïjutsu, ça ne m'arrangeait pas trop. Je n'avais pas mon épée pour tenter des parades, et bien que certaines techniques de ninjutsu pouvaient être utiles, elles feraient bien trop de bruit pour l'entourage. Après tout, ils n'avaient pas à payer le fruit de notre embrouilles. Alors qu'il me fonçait dessus, je me décidai à le regarder et à effectuer des mudras. Instantanément, toute une espèce de jambière immobile de chakra se créa autour d'une de ses jambes, ce qui lui ferait perdre l'équilibre dans son enchaînement de coup et qui le ferait, au mieux, tomber au sol, et j'enchaînai avec un bond rapide pour être certain qu'il ne me touche pas, me reculant de quelques pas.
Après très peu de mudras, je tendis les bras vers lui, qu'il soit au sol ou debout. De ses derniers partirent deux projectiles de chakra, des petites boules, qui filèrent pour le taper un peu. Rien de bien méchant.
Une vaste blague, il pensait que tout cela devait être une vaste blague. Ce vieux con était réellement ici uniquement dans le but de l'emmerder et cracher sur les shinobis. Est-ce que ce vieillard nourrissait une haine envers eux ? La question se posait à ce niveau, lui-même devait être un ancien ninja. De l'aigreur ? De la rancœur ? Quoique ce soit, ce qui lui rongeait les tripes était sacrément coriace. Jusqu'ici en plus, il se démerdait pas trop mal, parvenant à éviter le pire en annulant les effets de ses attaques ou en entravant ses mouvements pour éviter de prendre un mauvais coup. Ce qui avait le don d'agacer Reiji, que de voir sa cible se soustraire à ses poings, lui qui espérait voir le sang couler. D'autant plus qu'en faisant les comptes, il perdait aux points. Les deux projectiles de chakra venant le frappant venant alourdir la donne. Dur au mal, il plaça ses bras en bouclier et endura l'attaque.
La technique ne lui causa pas de sérieux dommages, abîmant ses bras sans que ce soit réellement grave. Il avait clairement connu pire.
Tseuh... C'est tout ce que tu sais faire vieux con ?! Frappe-moi avec tout ce que t'as ou j'vais te plier !
Il en avait marre d'être pris pour un con, encore plus lorsqu'il était en plein combat. Un adversaire qui ne se battait pas au maximum de ses capacités ne l'intéressait pas. Et l'autre incapable de Jônin qui continuait sa mission plante verte comme si de rien était. Il avait sous ses yeux son subordonné qui se foutait sur la tronche avec le commanditaire de sa mission et il ne bougeait pas le petit doigt. Un bel incapable ce gradé, le Metaru n'était pas prêt d'oublier son nom à celui-là. Quand tout cela serait fini, il ne manquerait pas de lui en toucher deux mots. Si la mission était plus importante pour lui que la santé de ses subalternes, ce type ne valait pas mieux que lui. Il ne méritait pas plus que Reiji de porter ce bandeau ninja, encore que le manipulateur de métal avait l'inexpérience comme excuse. Il n'était encore qu'une tête brûlée, manquant de discernement et trop victime de ses émotions.
Puisqu'il voulait jouer sur les projectiles, il lui enverrait les siens, façon Metaru. Les signes incantatoires furent exécutés et aussitôt après furent créer une dizaine de boules métalliques parsemées de piques. Il envoya le tout sur le vieillard, espérant user de cette diversion à bon escient pour lui débouler dessus au corps-à-corps. S'il pouvait lui mettre son poing à travers la tronche une fois à sa hauteur, il ne se priverait pas...
Un regard malsain était dessiné sur mes yeux, d'une part parce que je prenais plaisir à combattre le Genin, d'autre part parce que je faisais de mon mieux pour rentrer dans la peau de mon personnage. Les boules de chakra venaient de partir de mes mains, et tandis que le Genjutsu faisait effet, il les encaissa avec ses bras. Ce qu'il y avait de plus plaisant lorsque l'on avait du ressenti vis à vis de quelqu'un, c'était de gagner en plus de ça le rapport de force contre lui. C'était mon cas, il bouillonnait de haine, mais il était complètement impuissant face à moi. Malheureusement, je ne serais aucunement capable de réussir quelque chose de véritablement constructif ici : lui faire apprendre.
Lui faire apprendre qu'il allait droit dans le mur, qu'il n'avait rien d'un shinobi si ce n'était le chakra, et qu'il devait changer s'il voulait espérer avoir un avenir aussi prometteur que celui qu'il voulait. Succomber à ses pulsions de justice, ce n'était pas la bonne idée, même si quelque part j'étais capable de le comprendre. Après tout, la paix que je voulais reposait en grande partie sur ma définition de la paix, et si je devais tuer toutes les personnes qui s'écartaient de cette définition, cela ferait sans aucun doute de moi un criminel. A mes yeux, Reiji n'était qu'un homme qui s'était plus approché que moi de sa justice. Et il comptait bien la régler avec ses poings et ses techniques.
Après m'avoir insulté, sans que cela ne me surprenne beaucoup, il se mit à effectuer des mudras, et il créa une dizaine de boules de métal qui ne semblaient pas être de simples boules. J'avais pu repérer autour de celles-ci des espèces de petites pointes qui devaient avoir un effet supplémentaire au simple choc. Cela dit, même si l'effet était intéressant, la défense serait la même que s'il y avait une dizaine de petites boules sans épines. Rapidement, je fis le peu de mudra qu'il me fallait pour effectuer ma technique de défense, et je créai rapidement le même mur de chakra que précédemment, qui fit stopper la course des projectiles.
-"Ne me demande pas plus si tu ne sais même pas encaisser le minimum de ce que je sais faire, petit con ! Tiens, pare moi ça !"lançais-je avec la même voix rauque que précédemment.
Je refis peu de mudras, et créai dans mes deux mains dix senbons de chakra, cinq dans chaque mains. D'un mouvement des deux bras, je les jetai en sa direction. J'espérais qu'il avait de quoi se défendre, ce serait embêtant de ne plus être étanche. Sauf s'il tenait à ce qu'on l'appelle "Metaru Reiji - Le ninja passoire".
Entre temps, les deux clones avaient commencé à retourner la terre. Ils avaient mit un petit temps à décider où ils mettraient les plantations et autres légumes, et débutèrent ce long et fastidieux labeur qu'était la mise en terre. Encore peu de temps, et tout cela était fini. C'était largement suffisant pour donner le coup final.
_________________
Spoiler:
Dernière édition par Sendai Yahiko le Lun 2 Mar 2020 - 18:55, édité 1 fois
Il devenait chiant le vieux, sa façon de combattre comme son attitude commençait sérieusement à lui briser les couilles. Ce n'était pas possible de tomber sur un tel emmerdeur pour une simple mission de rang D. Il devait y avoir une sérieuse histoire de karma dans toute cette histoire parce que là, c'était trop. Ses projectiles se heurtèrent au même mur contre lequel sa flèche enflammée s'était confrontée, pour un résultat aussi décevant que la première fois. Ce qui de fait annulait le reste de son assaut et qui une fois de plus, laissait le vieillard indemne de toute blessure. La frustration de ne pas réussir à le toucher commençait à gronder au fond de lui, lui qui aimait tant casser des bouches. C'était un peu comme participer à un jeu sans marquer le moindre points, pour un véritable joueur avec un esprit de gagnant, c'était rageant. Son agacement le poussait à la négligence, il ne prenait même plus la peine d'esquiver.
Pourtant vieux con, j'suis en train de faire quoi là ?
Il avait seulement placé ses bras devant son visage pour éviter que les senbons de chakra se plantent dans sa tronche, ce à quoi il ne tenait pas. On pouvait lui reprocher sa débilité, ou son impulsivité mais au combat, il ne manquait pas de bravoure. Imperturbable face à la mort, l'ayant déjà défié et déjoué plusieurs fois, ce n'était pas ce genre d'attaque qui aurait raison de lui. Esquiver cette merde ? Impensable. Encaisser le minimum de ce qu'il savait faire ? Il ne doutait pas en être capable, son adversaire n'était qu'un tas d'os avec des restes de chakra et quelques techniques en réserves. Rien d'effrayant. Il venait ici lui pourrir sa mission, faire parler son expérience sur la jeunesse, peut-être même extérioriser sa frustration de son jeune âge désormais bien loin. « Regarde-moi bien, t'as à peine réussi à m'égratigner... », il ouvrait les bras en sa direction, d'un air de défi.
Avec des ninjas comme toi, pas étonnant que le village se soit fait rouler dessus durant tant d'années...
Kumo était faible et ce depuis trop longtemps, à tel point que le premier connard venu avec quelques hommes pouvaient le faire tomber. Empire ou village ninja, cela ne faisait aucune différence selon lui, le sien de village n'avait aucun leader pour le maintenir au sommet. Des membres de son clan s'y étaient essayé, sans succès autre que leur propre mort. Pathétique, ridicule. Reiji en arrivait parfois à demander si cela valait vraiment la peine de continuer à combattre en leur nom. Sa vision ne collait pas avec celle de Kumo, on entravait ses mouvements, contrôlait son attitude, tentant de le maintenir dans le moule. Il avait l'impression d'être bridé, ne pas pouvoir exprimer pleinement son potentiel. Cette mission en était la preuve, jouer les foutus jardiniers, vraiment ? La récréation avait assez duré, il était temps d'y mettre un terme. Il s'empara d'un kunai et d'un parchemin explosif qu'il enroula autour du manche.
C'est terminé ducon.
Il propulsa le kunai explosif dans son dos, et entendait bien faire barrage de son propre corps si l'ancien espérait s'interposer. De ce fait, il chargea son adversaire, les bras de nouveau couverts d'une couche de métal. Armé de sa paire de gants métallique, il tenta de le frapper au visage, hurlant sa rage.
-"Si tu savais ce que je cache, garçon... tu mouillerais ton slip d'enfant.", avançais-je de ma voix rauque de vieillard.
Il était évident qu'on était loin d'une situation où il était intéressant d'utiliser des techniques meurtrières, ou même handicapantes. A vrai dire, il n'était même pas au quart de ma puissance actuelle, ce qui rendait le moment assez amusant... juste pour moi. A sa place, il ne devait y avoir que de la haine, que du ressenti. Et c'était compréhensible, mener un combat à force presque égale contre un vieillard, il y avait de quoi complexer. Le face à face prendrait cependant fin bientôt, la mission arrivait à son terme, tant les clones en étaient aux finitions.
Cela dit, si le combat arrivait à sa fin, c'était simplement parce que j'en avais décidé ainsi. Vu l'état mental de Reiji, si l'on suivait ses envies actuelles, l'affrontement ne s'achèverait qu'à la mort d'un de nous deux. Ce qui serait assez stupide, lorsque l'on réfléchissait bien aux circonstances.
Sa détermination se voyait cette fois lorsqu'il enroula un parchemin explosif autour d'un kunai, et qu'il renforça ses mains d'une matière que je connaissais bien : le métal. Mon passé avec Kenshin m'avait apprit à reconnaître des techniques du clan Metaru lorsque j'en voyais, et puis tout simplement leur large répartition au sein du village. La vision fut claire dans mon esprit : il voulait achever sa tentative de brûler complètement le jardin, en accompagnant cela d'une pression temporelle en me fonçant dessus. Cela dit, la mission était bel et bien de finaliser ce jardin, et non pas de le transformer en un champs de bataille.
Le problème étant, il jeta le kunai explosif dans son dos, m'empêchant complètement de le neutraliser. Je n'avais pas le choix, je ne pouvais que limiter l'explosion. Je fis ainsi disparaître mes deux clones, et je lui courrai dessus. Avant le contact entre lui et moi, je créai un clone qui apparut derrière lui et qui n'eu qu'un seul objectif : s'allonger par dessus l'explosion, et espérer qu'elle n'allait pas faire trop de dégât.
Quant à moi, je dégainai mon katana et je le renforça de mon chakra Sendai. Mon épée n'allait pas tenir le contact contre le métal, j'étais obligé de parer ces coups là avec mon propre chakra. Ainsi, je parai simplement ses quatre assauts de quatre mouvements rapides, et je fis un bond en arrière : il était temps de calmer le jeu. Surtout après l'explosion qu'il venait d'y avoir juste derrière le Genin, enflammant une partie du jardin.
-"Ca suffit, on s'est assez amusé", commençais-je en rangeant mon épée sur mon dos."Les clones ont fini le boulot, on n'a plus besoin de tuer le temps."
Je regardai derrière pour voir les dégâts de l'explosion. Quelques affaires étaient retournées, quelques herbes étaient cramées, mais le rangement ne prendrait pas trop de temps. Le plus dur avait clairement été fait par mes clones pendant l'affrontement, il n'y avait qu'à finaliser les quelques détails.
-"Je te laisse rentrer chez toi, je m'occuperai de l'avis de mission."
Enfin, en espérant qu'il ne veuille plus continuer à se battre. Quelque part, j'étais persuadé que quelqu'un d'aussi impulsif que lui ne se laisserait pas calmer aussi facilement. J'espérais me tromper.
Ce que tu caches où ? Sous ton pantalon ? Crois-moi que j'ai pas envie d'aller voir de plus près tes couilles aussi petites qu'une bille ! Oh non...
Il en était ridicule, il avait presque fier de lui, de tout ce qui était en train d'arriver. Mais comment pouvait-il éprouver une quelconque satisfaction de cette scène ? Son jardin subissait les flammes de l'explosion que la note explosive avait engendrée et lui faisait tout pour foutre en l'air la mission qu'il avait lui-même commandité. Est-ce que dans sa tête de vieux trou du cul attardé, il y aurait eu ce moment où les mauvais fils se sont touchés, entraînant un dysfonctionnement des fonctions cérébrales ? Reiji cherchait une explication plausible à cette énorme blague dont il était la victime. Jamais il n'avait connu pire mission de son existence de shinboi, faire descendre le chat d'une vieille était bien plus intéressant à côté. Le clone de l'ancien, puisqu'il était lui aussi en mesure d'en utiliser, preuve d'un certain niveau, avait tenté d’étouffer la dernière déflagration. Son propre assaut avait entièrement été paré.
Vint alors le moment de la révélation, du dévoilement du plan du grand méchant qui avait tout manigancé dans l'ombre depuis le début. Sendai Yahiko, génie du mal incompris, grand ennemi de l'humanité relégué au simple rôle d'antagoniste pour un Genin dans une mission de rang D. Reiji en éclata de rire, à la fois désolé et plié en deux par la révélation. « Mais putain... pas ça ! Tout mais pas ça ! »Pire Jonin de toute l'histoire de Kumogakure, le mec avait quand même employé toutes ses neurones pour établir une stratégie pour entraver les actions d'un petit shinobi désireux de mener à bien une mission de jardinage à la con. « Mais va t’acheter une vie ! Ou déserte, je sais pas moi ! Mais fais quelque chose ! » Ou fais changer ton cerveau, remplace-le par un plus fonctionnel ajouta-t-il à lui-même, consterné par une attitude aussi enfantine. Un gamin, voilà ce qu'il avait sous les yeux. « Besoin de tuer le temps, non mais sérieux... ».
La main du Metaru vint soutenir son front, tandis qu'il laissait échapper un profond soupir. Son supérieur désormais revenu à sa forme originelle, celle du petit con immature, le congédia, estimant la mission terminée. Encore heureux qu'il allait s'occuper de l'avis de mission, c'était sa putain des responsabilité. Reiji ne se fit pas prier, alla récupérer son manteau, le remit sur ses épaules et quitta les lieux. Il ne manqua pas de gratifier Yahiko d'un sympathique doigt d'honneur, lancé par-dessus ses épaules , pendant qu'il reprenait la direction du domaine clanique. Il espérait bien que ce soit la dernière fois qu'il aurait à bosser sous les ordres d'un tel raté. Maintenant qu'il y songeait, il n'avait plus aucun doute sur sa personne. Il n'était pas assigné aux missions de faibles rangs pour rien, un tel comportement sur une mission d'un rang plus élevé était impensable. Ce type était un danger pour les autres, il avait besoin de se réveiller. Il ne serait pas celui qui s'en chargerait.
Lui, tout ce qui lui importait à l'heure actuelle était de rentrer prendre un bain et d'aller pioncer pour oublier cette mascarade...
Citation :
RP terminé pour moi ! Merci copaing, c'était fun comme mission o/
Pour être honnête, je m'attendais à voir un sourire, des muscles qui se relâchent, une pression en moins en voyant que tout cela n'était qu'une espèce de tentative de tuer le temps. Après tout, lui comme moi étions ennuyé à l'idée de participer à une mission de rang D, et il était bien plus intéressant d'échanger quelques coups plutôt que de ratisser un jardin. De ce fait, c'était bien les clones qui s'étaient exécutés pendant que nous échangions quelques techniques. Un seul problème ressortait de tout cela : Reiji prenait la situation bien trop à coeur, même si mon rôle de vieux commanditaire avait évidemment joué là dessus. Ainsi, dans les multiples réactions que je voulais voir apparaître dans ses yeux, pas une seule n'était celle que j'attendais.
De la colère, de l'incompréhension, sûrement mêlé à un sentiment de honte vis à vis de toute l'humiliation qu'il avait du ressentir en perdant contre un vieillard. Tout cela additionné au fait qu'il me percevait sûrement assez négativement, quant à la présence d'un Jônin sur une mission de rang D, expliquait un peu toutes ces réactions. Sans un mot, sans un bruit, qu'avec un regard figé sur l'émotion d'un homme qui encaissait des mots qui lui paraissaient injuste, je l'écoutai. Je l'écoutai m'insulter et me critiquer pendant de nombreuses secondes, et finalement prendre le large avec ses affaires.
-"Un génie incompris, mmh... J'espère...", me disais-je avec un regard qui se perdait au ciel, comme si je cherchai du réconfort quelque part.
Après tout, c'était une explication bien plus agréable à entendre plutôt qu'être un imbécile fini. Je ressassais les plusieurs exploits dont j'étais l'acteur afin de consolider la confiance en moi qui en avait prit un petit coup, et je récupérai mes affaires après avoir fait disparaître mon clone. Avant de partir, je tâchai de couper le haut de herbes qui avaient brûlées par la technique de Reiji, afin que cela ne se voie pas. Le vieillard n'aurait que quelques herbes plus courtes que les autres, mais ce ne serait pas bien grave.
Une fois que tout fut bon, je quittai les lieux. Certes frustré, mais j'avais au moins pu rendre service à quelqu'un aujourd'hui : le commanditaire de cette mission.
_________________
Spoiler:
Man Versus Wild [Mission de rang D Ft : Metaru Reiji]