Attendez ... Vous êtes entrain de me dire qu'être dans l'équipe de formation du Raïkage ne signifie pas être tous les jours avec lui ?

Cela faisait trois jours que nous avions eu le rendez vous avec Raïkage, qu'ils nous avaient parlé de son équipe Meian. Et puis pouf, une mission dans le villageavec un autre Genin inconnu ? Je sais, avec le ballet, je n'aurais pas dû me plaindre. Mais que voulez vous ? C'était là ma nature. Ne me regardez pas ainsi. Ca l'est toujours, bien évidemment. Mais avec un peu plus de finesse, néanmoins. Je plantais donc de nouveau mon regard, telle une lame de glace, dans le regard vert de l'hotesse d'accueil du bureau des missions qui, après un sourire satisfait (elle avait vu que j'avais finalement compris qu'il n'y avait rien à faire), reprit :

Vous êtes affectés à quelque chose de simple : l'une de nos dignitaires à perdu son ... Ne me regardez pas comme ça ... Elle a donc perdu son chat et, vous comprenez, il faut le retrouver.
C'est une blague j'espère.

Elle soupira. Non mais il ne fallait pas déconner non plus. Un chat ? Une saloperie de petite bête à poil ? Appartenant à une probablement très vieille dame au chignon serré et à la mine stricte ? Hors de question. Elle soupira et, sans me laisser le temps de me calmer elle ajouta :

Il pratique le Ninjutsu. De faible niveau, certes, mais cela reste un chat que des élèves de l'académie ne peuvent pas trouver par eux-même. Nous voulons que vous joigniez vos efforts en tant que ninja sensoriel à un praticien du genjutsu. Ensemble, vous devriez y arriver. Ne vous inquiétez pas, le chat n'est pas méchant, il simplement taqin.

Elle me tendit alors l'ordre de mission en ricanant, papier dont je m'emparai rageusement avant de sortir du bureau. Elle était mignonne, mais il ne fallait sous estimer ni son espièglerie ni ses compétences en Taijutsu. Elle avait déjà eu à régler le compte de ninjas mécontents. C'est après avoir soufflé du nez que je me dirigeais vers le point de rendez vous. La note était claire. Un chat utilisant le genjutsu, essentiellement pour de la métamorphose et, donc la dissimulation et qu'il fallait retrouver. Il y avait quelque chose d'étrange avec cette mission mais bon ... Il fallait bien que je gagne mon pain. Alors autant ne pas risquer ma vie dès le début.

Le point de rendez vous était le dernier lieu où avait été aperçu le chat, prénommé Kesu. Je n'avais d'ailleurs jamais compris la passion que les gens pouvaient avoir pour les animaux. Ils sont une perte de temps non ? On finit nécessairement soit par souffrir, soit par les abandonnés. Enfin ... Je supposais que la haute société, ceux qui dirigent, avaient le temps pour ce genre d'enfantillages.

Mon partenaire était un certain Usotsuki Gama. Jamais entendu parler. Je n'avais qu'une simple description : cheveux gris, yeux bleus, plus petit que moi d'une dizaine de centimètres. Soit.Je cherchais la bête, mon partenaire, sur la fameuse placette jusqu'à voir débarquer le type. Comme je m'y attendais, il détonnait vis-à-vis des autres Kumojins mais ... Etrangement, d'une manière presque terrifiante, nous nous ressemblions. Beaucoup. Connaissez vous la théorie du Doppelgänger ? Il existe entre dix et quinze individus dans le monde qui, sans un lien génétique avec vous, vous ressemblent presque traits pour traits. Peut-être en avais-je un sous les yeux.

Je haussai alors le sourcil :

Usotsuki Gama ? Hotaru Köda. Enchanté. Prêt pour la journée ?

Simple, efficace. De quoi lui laisser la parole. Il faut comprendre que, je suis plus efficace dans la réaction que dans l'action brute quand il s'agît de mots. Et de ce premier échange sortirait très probablement la hiérarchie selon laquelle l'un d'entre nous dirigerait la mission et l'autre aurait plus le rôle de Robin. Si vous voyez ce que je veux dire. Et je vous assure que je n'avais pas envie d'être Robin.

Bien. Il semblait tout aussi perdu que moi ce qui, d'une certaine manière, était plutôt rassurant, soyons honnêtes un instant. Son ton assez froid me fit doucement sourire. J4avais presque l'impression de me voir avec, peut-être deux ou trois ans de moins. Cette journée serait des plus intéressantes. Lorsqu'il m'exposa le principe de la métamorphose je hochais la tête d'un air entendu. Le Genjutsu n'était pas ma tasse de thé mais tout de même, il fallait veiller à ne pas pousser mémé dans les orgies. Surtout lorsqu'elle n'a plus de culotte voyez vous ... Ne riez pas, c'est une enfant qui m'a dit ça un jour et elle m'a redonné foi, par la même occasion, en la génération à venir. Si la métamorphose ne permettait pas de changer la taille de l'animal, comme il venait de me le confirmer, alors il me suffisait de me concentrer sur des objets ou êtres vivants relativement petits, en toute logique. Un détail me vint en tête : la métamorphose ne transformait ni l'odeur, ni le poids de la chose transformée. Donc il faudrait traquer une odeur de chat et, même si j'avais un odorat bien moins fin que Fujin, je restais un Ninja sensoriel.

Nous prîmes une première ruelle, puis une seconde, puis une troisième. Très affreusement, aucune odeur ne sortait de la norme ; il s'agissait d'un quartier plein de restaurateurs en tout genre. L'air sentait tantôt la viande saignante, tantôt les légumes frits, tantôt le poisson cru ... Allez trouver une odeur de chat là dedans. Et puis soudain il y eut la première anomalie.

Dis moi, quand tu parles d'objet changeant d'apparence ... Est-ceque cela peut inclure une statue d'un dignitaire du pays transformée en une version plus ... féline ?

Mêlant l'acte à la parole, je pointais une fontaine un peu plus loin. Sur le dessus tronaît une statue d'un chat en tenue de ninja à taille humaine avec un sabre dans le dos et composant le mudra du tigre. N'importe qui aurait pu passer à coté sans connaître le personnage originel étant représenté ... Sauf que nous n'étions pas très loin du fief des Hotarus et il s'agissait de la placette dédiée à Frejia Hotaru, celle qui avait rallié le clan à Shitaderu. Nécessairement, je connaissais le coin, son histoire, ses commerces et, mon regard traversant la place, je pouvais assurer que :

Pareil pour ce nom de magasin. Il ne s'appelle la "Chat-bane aux Lucioles". Soit il est dans le coin, soit il y a passé un petit moment.

Je proposais en suite en m'avançant de nous rapprocher de la fontaine. Une fois à quelques mètres, je composais quelques mudras pour créer un clone de cendre qui, instinctivement, commença à chercher un chat sur la place. D'après notre description, il était blanc tacheté de roux. Relativement petit. Pour ma part, je comptais bien observer comment Gama allait défaire ces illusions.