Cela faisait maintenant quelques jours que le Meikyû avait échangé sur un sujet aussi tabou et subtile qu'intéressant : la mort. C'était en compagnie d'un homme encapuchonné, aux lèvres marqué par le temps et la tristesse. Ji-Ongu Atorasu était le nom que lui avait donné l'âme en peine juste avant de rentrer chez lui. Leur discussion avait tourné aux différentes visions de la mort et les différentes manières d'aborder un deuil, les deux hommes aillant fait face à la perte d'un proche, ou de plusieurs dans le cas du mystérieux shinobi. Ce dernier l'avait également invité à venir discuter de nouveau au sein de sa demeure, un grand manoir à priori.
C'était donc dans cette optique que le jeune homme se préparait dans sa petite demeure, le sol toujours recouvert de nombreux ouvrages de Fuinjutsu. Il fallait dire que c'était devenu une véritable passion pour le jeune homme que d'étudier cet art, ne serait-ce que pour mieux comprendre et toucher du doigt la vision de ses ancêtres. Mais aujourd'hui n'était pas la question, Kaito s'habilla de son costume habituel avant d'enfiler une paire de gants noire, le tout surplombé d'un long manteau noir. Il fallait dire que l'hiver était bien présent, sortir sans habits chauds seraient une mauvaise idée.
Le jeune homme aux sceaux passa le pas de sa porte, pour se mettre à déambuler dans les rues, à la recherche de ce manoir qu'il cherchait. Effectivement, comme l'avait prévu Atorasu, il n'eut aucun mal à l'apercevoir de loin, la bâtisse étant plutôt conséquente. Il faut dire que malgré son air fantomatique, l'homme devait être quelqu'un de plutôt influent dans le village, malgré que Kaito n'avait jamais entendu parlé de lui. Il arriva alors au niveau des grilles qui empêchait de s'approcher plus du manoir. Ici, un homme se tenait droit, sûrement le portier et le responsable de la sécurité du lieu.
-" Excusez-moi, je m'appelle Meikyû Kaito, j'aimerais discuter avec monsieur Atorasu s'il vous plaît."
Pas de réponse réelle de la part du portier, qui se contenta juste d'ouvrir la porte afin de montrer la grande porte d'entrée du doigt. Sans plus de cérémonies et lui adressant un simple merci d'un mouvement de tête, le Meikyû se mit en route vers la grande porte, à laquelle il frappa deux fois afin de prévenir de son arrivée.
C’était le milieu de mâtiné, Shuyōna était, comme à son habitude, dans la maison en train de nettoyer la totalité de celle-ci jusqu’à que le vieux parquet, devienne presque brillant. Cet homme qui était depuis bien longtemps, un ami de la famille en commençant par se rapprocher d’elle grâce à sa formation de majordome. Kense Shuyōna qui était dorénavant, le père de coeur d’Atorasu. Il était le seul à pouvoir le comprendre, tout simplement, car c’était le seul ami et seul parent qu’avait le jeune orphelin. Le connaissant depuis sa naissance, il le protégeait et s’occuper de lui comme son propre enfant alors bien évidemment c’était le vieil homme qui alla ouvrir au jeune qui venait de toquer à la porte. Au premier regard, Shuyōna était surpris de revoir ce garçon qu’il avait vu au cimetière, il ne pensait pas qu’il viendrait aussi rapidement, il pensait même que cette invitation était déjà tombée dans les méandres de sa pensée. Mais assez rapidement, l’homme fit un sourire. Ce sourire qui nous montrait instantanément le bon coeur et la gentillesse de cette personne, un sourire où juste en le voyant, nous nous pensons en sécurité. (0:50)
- Entez ! Entrez ! Je ne vais pas vous faire attendre ici plus longtemps non !
Une fois entré, le “père” d'Atorasu ferma la porte derrière le jeune homme et lui demanda gentiment de le suivre. Devant les deux hommes se présentait un long couloir où au fond de celui-ci une porte s’y trouvait, sur le mur de gauche, deux grandes ouvertures qui avaient l’air de donner directement sur de grandes salles alors que le mur de droite présentait seulement un gigantesque escalier de bois qui menait à l’étage. La grande maison était loin d’être moderne, la tapisserie de couleur sombre en était le parfait exemple. Un silence de mort régnait dans la maison où seul le craquement du parquet dans certains endroits de la maison se faisait entendre, montrant le vieil âge du bois, mais aussi l’entretien qui lui était porté. Sur les murs, de temps en temps, des petites couvertures y étaient suspendues, comme si celle-ci cachait quelque chose. (1:35)
Aperçu:
Shuyōna commença à monter les escaliers qui les menaient au deuxième étage, étant devant l’inviter, il commença à lancer la discussion d’un air toujours aussi joyeux, en se présentant très rapidement, indiquant son nom et son prénom, quel rôle il jouait dans cette maison et faisait comprendre subtilement que cet homme était la seule visite qu’eut Atorasu depuis bien des mois.
Arrivés en haut, les deux hommes se retrouvaient une nouvelle fois à l'intersection de deux couloirs très peu éclairaient par la lumière du jour. Shuyōna avança tout droit, vers un escalier, mais un tout petit peu avant une ouverture qui menait à une pièce, le majordome fit signe au garçon d’attendre avant d’entrer. Shuyōna entra dans la pièce et une discussion pouvait se faire entendre : (2:05)
Aperçu:
- Monsieur ?
- Oui Shuyōna ? Je ne t’ai pas déjà dit de ne pas me déranger pendant que je travaille ? lui demanda t’il de son immuable ton gracieux et placide.
- Si monsieur.. mais…
- Mais ?
- Vous avez de la visite...
Un silence régna dans la pièce dans laquelle se trouvait les deux hommes puis Atorasu reprit :
- Ah bon ?
- Oui, habillez vous donc, il est juste là.
(2:27)Le majordome se retira de la pièce et partit en saluant le garçon qui était venu rendre visite à Atorasu. Le Ji-Ongu, habiller de son éternel manteau noir, sortit de la pièce avec quelques minutes d’attente et lui fit signe de rentrer. La pièce dans laquelle il “travaillait” à ressembler à un bureau, une tapisserie toujours aussi peu glamour, juste en face de l’entrée une qui elle-même donnait sur une terrasse ; des objets d’une valeur inestimable se trouvaient sur certaines commodes, une grande étagère gigantesque, où des livres réunissant, combat, médecine. Réunissant tous les types de littérature possible et imaginable. une chaise faisait entrave pour accéder à une autre pièce sur la droite, montrant qu’Atorasu était assis sur celle-ci avant de se lever. Le bureau dans le coin de la salle était couvert de bouquin où plantes, organes d’humain, mais aussi de bête pouvait être aperçu.
- Eh bien… Je ne pensais pas que vous allez venir ici aussi rapidement… Que me voulez vous ? Demanda t’il en gardant toujours son unique ton de voix.
Au bout de quelques minutes ce fut le majordome rencontré au cimetière en compagnie d'Atorasu qui fit son apparition derrière la porte. Un sourire aux lèvres qui laissait transparaître sa grande bonté. A n'en pas douter c'était un homme bon, ou un très bon acteur. Ce qui était drôle, même si le Meikyû n'esquissa aucun sourire, c'était qu'en dessous de son long manteau d'hiver, le jeune homme était habillé presque de la même façon que le vieil homme, à quelques détails près. Dans sa grande bonté l'homme ne fit pas patienter plus longtemps l'homme aux sceaux, sans même réellement lui demander la raison de sa visite.
C'est alors en sa compagnie que les deux hommes rentrèrent dans le manoir. Visiblement, malgré la vieillesse de quelques tapisseries, aucun trace de poussière ne vint salir l'ensemble des meubles et des tableaux. L'homme au côté de Kaito devait apporter un soin tout particulier à l'entretien de la bâtisse. Mais ce qui vint le plus au jeune homme, qui regardait de droit à gauche, ce fut le silence mortuaire qui régnait au sein de cette maison. Pas un bruit, seulement de léger grincement de bois qui travaille, mais un véritable silence de cathédrale. L'énorme bâtisse ne devait pas être habité par beaucoup de personnes à en juger l'absence de bruit.
Précédant le majordome, Kaito entame également la monter de l'énorme escalier qui devait donner sur un étage tout aussi imposant que le rez-de-chaussée. Le Meikyû n'en revenait pas, à part les domaines claniques, jamais il n'avait vu une bâtisse aussi grande. Bien qu'il l'avait quelque peu aperçu au sein du village, jamais il n'aurait imaginé qu'une personne ou deux habitent ici. Il imaginait plutôt un clan entier, comme les Nara par exemple, ou autre clan du village caché des nuages. Le vieil homme brisa alors le silence, se présentant rapidement au jeune homme et expliquant sa mission au sein de ce foyer. Kaito comprenait mieux maintenant, les stèles du cimetière étaient celles de toutes la famille d'Atorasu et il habitait maintenant seul en ce lieu, épaulé par le majordome.
A l'intersection de plusieurs couloirs, comme dans tous les recoins de la maison, se trouvait un nouvel escalier. S'approchant de ceux-ci, le majordome stoppa le Meikyû afin de pénétrer dans une pièce adjacente, demandant au jeune homme d'attendre devant. Il semblerait que l'encapuchonné du cimetière se trouvait ici. Il est vrai que Kaito débarquait un peu à l'improviste, la gêne commençait presque à le gagner. Après quelques minutes encore une fois, le majordome réapparu, saluant le garçon avant de retourner à ses activités. Le Ji-Ongu sorti à son tour une poignée de minutes plus tard, invitant le jeune homme à rentrer.
La pièce était un véritable cabinet, des montagnes de livre prenaient place sur les étagères, accompagné de nombreux objets semblant être d'une grande valeur. Certains animaix semblaient aussi vivre ici, dans certains vivarium ou autre construction. Alors que le Meikyû se perdait à contempler la grandeur de ce bureau et les merveilles qu'il abritait, l'homme, de savoix toujours froide et lugubre, interpella Kaito. C'est vrai que débarquer à l'improviste comme ça n'était pas dans les habitudes du jeune homme, mais il avait cru bon de se rendre ici, mais en aucun cas il n'aurait voulu déranger.
-" Excusez-moi, si jamais je vous dérange je peut repasser un autre jour sans problème."
Répondit le Meikyû, le visage légèrement rougi par la gêne.
-" Je suis venu discuter comme vous me l'aviez proposé la dernière fois. Il faut dire que je n'ai grand monde avec qui discuter en temps normal."
Atorasu ne resta pas sur place, alors que le jeune homme commença par lui parler. “Ne t’arrête pas, je t’écoute” dit il pour pas qu’il se croit seul ou pas écouter. Alors que celui-ci parlait, Le Ji-Ongu rangeait ses livres en les empillants sur la table montrant qu’il allait sûrement les utilisait une nouvelle fois dans très peu de temps, à la tête de cette petite pile d’énorme bouquin, il déposa une lettre, où, les initiales “K.H” étaient écrites, puis il se retourne brusquement vers son invité. D’une voix qui avait l’air légèrement plus joyeuse et avec légèrement plus d’entrain que la dernière fois :
- Ne racontez pas de bêtise, tout ça … c’est que de la paperasse, des choses sans véritables… Importance répondit il d’un ton peu convaincant, puis il ajouta avec une touche d’humour Comme quoi vieil ami, la mort n’est pas le seul point commun que nous avons.
Il s’approcha de son invité dont il n’avait toujours pas vu la tête mais dont il avait reconnu l’accoutrement. Était-il triste comme lui ? Seul ? Et même peut être sans ami ? On dirait bien que oui.
- Discutons de tout ça avec un café ou un thé à la main, veux-tu ?
Cette question n’en était pas une, car à pein poser, il prit directement la direction du rez de chaussé. En réalité, la présence de son invité le dérangeait, le frustrer, ça allait faire des mois, si ce n’est une bonne année qu’une personne autre que Atorasu et Shuyōna entra au premier étage de la maison. Son invité l’avait dérangé même accabler alors qu’il était en pleins apprentissage, d’une potentielle capacité, qui l'intéressait, mais cela n’avait pas pour but purement combatif, mais pûrement honoratif. Bien qu'il se sentait violer dans son intimité, Atorasu ne regrettait pas la visite de ce jeune homme, il sentait même ravis de l'avoir chez lui.
En sortant du bureau, Atorasu se sentit bien plus à l’aise, et plus serein que y a quelques secondes, bizarre, non ? Se faisant sûrement suivre par son invité, il reprit son calme, bien moin agité que les minutes précédentes.
- Eh bien, sinon, vous ne m’avez toujours pas dit quel était votre prénom monsieur... ?
Le Meikyû semblait déranger le jeune homme en plein travail, ou en pleine recherche, à en croire la pile de livre qu'il rangeait au fur et à mesure que le jeune homme aux sceaux lui parlait. Une fois sa tâche accomplie il se retourna vers Kaito, la voix légèrement plus détendue et sympathique que lors de leur première rencontre. Finalement, il ne semblait pas être plus déranger que ça par la présence du Meikyû, qui poussa un léger soupir de soulagement, ses joues reprenant leur couleur pâle naturelle.
Visiblement, le mystérieux semblait lui aussi être un homme de solitude. Il faut dire que Kaito était exactement comme lui à ce niveau là, même si il avait rencontré toute sorte de personne et parler avec bons nombres d'entre elles, tout cela ne restait que très professionnels, ou dans un cadre plus officieux comme avec les membres de la Résistance. Il n'avait pas vraiment passé de temps juste en compagnie de quelqu'un d'autre sans vraiment de but derrière. Ce n'était pas pour lui déplaire cela dit, lui qui était loin d'aimer les rassemblements de foule ou autre sortie hasardeuse. Mettre un cadre professionnel à toute ses rencontres lui permettait d'être plus naturel, et moins stressé.
-" Un thé serait parfait, merci."
Répondit le jeune homme à sa demande, petit sourire au coin des lèvres. Et finalement après traversé le manoir, les deux hommes reprirent le chemin inverse, repassant par ses nombreux couloirs avant de redescendre cette énorme escalier en bois, qui grinçait à chaque pas posé sur ses marches.
-" Navré, Meikyû Kaito, Genin du village caché des nuages."
Oui c'était encore le titre du jeune homme, lui qui avait participé à l'examen impériale c'était vu promu au rang de Chuunin, mais mettant de côté la joie d'une telle promotion, le jeune homme ne se sentait pas prêt à devenir un dirigeant ou d'une équipe ou d'entreprendre de trops grosses responsabilités. Il faut dire que niveau responsabilité, il avait déjà à faire avec le mouvement rebelle.
-" Êtes-vous également shinobi, ou travaillez-vous dans un autre domaine?"
Le manque de confiance n'empêchait pas la curiosité.
- Ne vous excusez pas, c’est moi qui suis parti comme un voleur la dernière fois.
Après s’être excusé, assez rapidement, les deux orphelins se retrouvèrent en face de la porte d’entrer. Un long couloir se présenta à eux, dans ce labyrinthe qui était la maison d’Atorasu, ils passèrent par toutes les pièces afin de présenter rapidement la maison à son invité, en finissant par le salon, qui avait l’air d’être l’endroit le plus chaleureux de la maison où un bar, un piano ainsi qu’un canapé à 6 places accompagné d’un fauteuil juste en face d’une table basse . Le Ji-Ongu pointa le fauteuil pour que son Kaito aille s’asseoir. - Allez donc vous s’asseoir. Je vais vous chercher ce qu’il nous faut pour continuer, monsieur Meikyû. Atorasu commença à partir, mais s’arrêta en montrant le bar. Si une petite envie vous prend, servez-vous.
En repartant, il expira un souffle prouvant que sous sa capuche, un petit sourire s'était dessiné sur ses lèvres. En réalité, il était parti dans la cuisine pour prévenir Shuyōna qu’il fallait préparer du thé et du café pour lui et son invité. “Je te remercie” dit-il à son majordome. Très rapidement il revint au salon et partit directement s’asseoir sur son canapé.
- Eh bien, pour répondre à votre question de tout à l’heure. Non, je ne fais rien à côté, je pense que vous avez certainement dû le voir, mais j’ai tout ce qu’il me faut ici. Être Shinobi n’est pas qu’une simple obligation pour moi, mais -
Shuyōna vint interrompre la conversation en se mettant entre les deux hommes pour poser, sur la table basse un plateau où une vieille bouilloire, d’une tasse de café, une tasse vide accompagnées d’une coupelle remplie de sucre s’y trouvaient. Atorasu se leva en posant sa main sur l’épaule de Shuyōna qui commençait à servir le Meikyû.
- Ne t’en fais pas Shuyōna, il va le faire. Suite à ces paroles, le majordome acquiesça et sans dire un mot repartit dans la cuisine. Atorasu montra le plateau à son invité. Allez-y faites comme chez vous. Il changea totalement de discussion, non-car la discussion le gênait ; tout simplement car oublia.
- Meikyû Kaito, c’est ça . Vous venez directement du clan Meikyû je suppose, c’est bien ça . L’une de mes mères avait une relation assez fusionnelle avec un homme qui venait de ce clan, malheureusement, je crois que ce dernier a perdu la vie, il y a peu de temps d’après Shuyona…
L'encapuchonné ne pris pas le temps de répondre à la question, présentant les différentes pièces de son incroyable demeure à son invité du jour. Les deux hommes passèrent par de nombreux couloirs, ouvrirent de nombreuses portes. Kaito avait même du mal à tout observer tellement la bâtisse était grande et les pièces larges. Arrivé dans une sorte de salon, Atorasu invita le Meikyû à s'asseoir sur un fauteuil, posé devant une petite table. Le jeune homme s'exécuta, prenant place sur ce confortable fauteuil, comme il n'en avait jamais vu avant. Il faut dire que beaucoup de pièces présentes dans cette maison était des nouveautés pour le jeune homme.
Après avoir échangé quelques mots avec son majordome, le mystérieux shinobi vint rejoindre Kaito, s'asseyant non loin de lui, sur un canapé presque aussi grand que le salon du Meikyû. Il prit enfin le temps de répondre à la question du jeune homme, que ce dernier pensait qu'il avait oublié. Il était effectivement shinobi pour le village, et comme il le précisait et sa demeure parlait pour lui, il n'avait pas besoin de faire autre chose à côté, puisqu'il disposait déjà d'à peu près tout.
Le majordome vint couper la phrase de l'encapuchonner qui, visiblement, ne voulait pas que le vieil homme se donne trop de peine. Kaito était plutôt d'accord avec lui, gêné de se faire servir par quelqu'un d'autre. À la demande du Ji-Ongu, il prit une tasse et se servit une dose de thé, qu'il amena jusqu'à son torse, soufflant quelques peu dessus pour refroidir la boisson. Puis sans repartir sur sa phrase précédente, il enchaîna sur un nouveau sujet.
-" Oui j'appartiens au clan Meikyû, enfin simplement de nom. Mes parents ont quitté le clan avant ma naissance pour démarrer une nouvelle vie à Kumo. Je ne porte donc que le nom, et les sceaux qui font leur fierté."
Répondit-il avant de boire une gorgée de son thé. Quelque chose l'intriguait, il ne savait pas vraiment s'il devait poser la question, mais sa curiosité serait sans doute trop forte pour l'éviter.
-" Je vois que vous cacher toujours votre visage, même chez vous.. Il y a-t-il une raison particulière à cela?"
Bien qu'il aimerait voir son visage pour mieux cerner le personnage, Kaito ne pouvait pas le demander de but en blanc. Il essayait donc d'y mettre les formes.
Il avait vu juste. L’homme en face de lui était un Meikyû, mais il n’était pas cherché très loin puisque le nom de cet homme reflétait parfaitement son clan. Quelque chose le tracassait, il avait dit précédemment :” Je n’ai pas grand monde avec qui discuter en temps normal.". Il devait donc autant seul qu'Atorasu avec son majordome. De plus, la dernière fois, il était à l'enterrement d’une seule stèle et d’après ce qu’il avait compris, c’était son père ou un de ses proches : “Il sera ravi d'accepter cette fleur.". Manquer plus que sa mère. Où était-elle ?
- Avec vos parents ? Quand n’est il devenu de votre mère alors ?
Atorasu savait parler, mais le manque de tact était peut-être l’un de ses points faibles. Il avait fait certains liens qui n’était pas si solide que ça entre des événements et des paroles qui ont été vécu avec cet homme. Mais on dirait qu'Atorasu n’était pas le seul à se poser des questions, le Meikyû, s’en était posé une : pourquoi cachait tant son visage ? La réponse était évidente… Il prit son café et tout en soufflant dessus, il garda son calme en étant d’être le moins fébrile possible. Il s’arrêta, et buvait une gorgée, infiniment longue. - Eh bien, pour ne pas vous mentir. J’ai comme une sorte d'interdiction de m’exposer au soleil. Ma peau est bien trop fragile à vrai dire. D’où mes gants, ma capuche et tous ces vêtements ne se faisant pas exposés mon corps à un simple rayon du soleil.
Et bien évidemment, cela était faux. Mais il avait tellement gardé son calme et maîtriser chacun de ses gestes que cela paraissait tellement vrai. Atorasu savait mentir comme un homme qui respirait et les raisons de ce fait son multiple.
La réalité était qu’Atorasu avait honte. Honte de ce corps difforme et mort qu’il habitait. Honte de ce corps qui ressemblait à enfant issu d’une fausse couche raté. Honte du corps où tout le dédain qui lui habitait lui était entièrement dédié. Tellement honte qu’il ne pouvait même plus se voir dans les yeux au point de couvrir tout miroir dans la maison avec une couverture. Atterrer à chaque fois qu'il se voyait. Tellement honte qu’Atorasu ne savait même plus à quoi il ressemblait “ Rien de plus, rien de moins, monsieur Meikyû” Rajouta t’il d’un air légèrement émouvant au point que cela se sentait dans sa voix que, “se cacher”, faisait naître une certaine forme d’infortune en lui.