Le scientifique marchait d’un pas serein vers sa destination. Lentement mais sûrement, le village regagnait la quiétude nocturne. Après une journée dans sa morgue, Shirō s’était libéré pour cette soirée si particulière. Il n’était pas seul. Il était précédé de peu par sa sœur de cœur. Yasue elle marchait d’un pas un plus vif et décidé. Comme si son fraternel ami cherchait à éviter le moment. Les pas du duo conduisirent au quartier Metaru, où encore un peu d’activité subsistait avant la nuit. Les personnes qu’ils croisèrent ne faisaient pas attention à eux, chacun happé par son quotidien et ses problèmes personnels. Le légiste s’aventura par les rues qu’il connaissait pour retrouver son chemin jusqu’à l’appartement de sa senseï.
Le domicile de Yamiko se trouvait devant lui. Mains dans les poches, il fixa la porte un instant, comme s’il s’attendait à la voir en sortir. Il espérait que non sans quoi le bout de papier qu’il tenait dans la main était inutile. Il aurait pu l’envoyer mais il avait préféré le déposer lui-même. Peut-être qu’inconsciemment il avait l’espoir de la croiser pour lui dire de vive voix. Mais ce serait une perte de temps. Il en avait déjà perdu assez.
Lorsqu’il franchit les derniers mètres qui le séparaient de la porte, sa sœur resta en retrait. La marionnettiste s’adossa à un mur non loin, gardant le scientifique en visuel. Il échangea un regard avec elle et devina, même de loin, sa moue agacée. Non sans un petit sourire de côté, il finit par glisser l’enveloppe sous la porte. Il le fit avec la plus grande discrétion pour s’éclipser au plus vite juste après. Son courrier déposé, il disparut parmi les ruelles, toujours en compagnie de Yasue.
Quelques minutes plus tard, alors que la nuit jetait son plein dévolu sur la cité, le duo à la peau mate franchissait les portes. Leur attitude était aussi sereine que possible. Personne ne les interpella. Tout comme le fait que personne ne les reconnut. Une fine couche de chair recouvrait le visage des deux shinobis. Un masque préparé méticuleusement par les soins du légiste. Les anciens propriétaires de ces visages qu’ils portaient n’en auraient plus l’usage. Lorsqu’ils furent assez loin, ils purent se débarrasser de leur déguisement dont la provenance faisait grimacer Yasue. N’y prêtant pas attention, le légiste s’exprima après deux heures de mutisme total. Ils n’avaient pas eu besoin de communiquer, ils savaient ce qu’ils avaient à faire.
- Cette fois c’est bon. Ils ont été prévenus, je te remercie de ta compréhension.
Aucune réaction de la part de la marionnettiste avec qui ils avaient déjà discuté de ce sujet. Elle avait compris que c’était important pour son binôme. Elle avait un peu protesté en appuyant sur le fait que c’était une perte de temps supplémentaire. Elle avait raison. Mais Shirō avait tenu à prévenir ces trois personnes. Yamiko, Hiko et Ayanokoji. Tous trois étaient les plus proches de lui dans ce visage, à l’exception de sa sœur naturellement. Ils avaient le droit de savoir. Après des préparations minutieuses et très bien pensées, il leur avait tous les trois remis une lettre qu’il avait déposé lui-même à leurs domiciles respectifs, comme il l’avait déjà fait pour d’autres missives. Rien de louche par conséquent. Lorsqu’ils prendraient connaissance de leur contenu, ils seraient déjà loin.
Spoiler:
Ne crois pas ce qui te sera dit. Je dois m’en aller, je n’ai pas d’autres choix. J’ai pris mes dispositions, fais en de même pour t’éviter des troubles. Je tenais à te l’annoncer plutôt que de te cacher la vérité. Je l’espère et le souhaite : au revoir.
S.
Il aurait pu rédiger trois courriers différents à chacun mais il avait dû s’en occuper dans la précipitation. Le reste avait été prévu de longue date mais pas cet aspect plus personnel. Tout s’était décidé sur un coup de tête mais les sentiments avaient arrêté le légiste. Il avait pris la peine de griffonner ces quelques mots à l’attention des trois Kumojins. Il était important pour lui qu’ils ne se fient pas aux dernières informations qu’ils recevraient d’ici demain matin.
Celle qu’un de leur proche avait été retrouvé mort. Un carnage sanglant ayant emporté celui qui était en charge de la morgue. Lorsque sa désagréable assistante rentrerait dans son ancienne antre, elle découvrirait avec joie ou effarement que le légiste s’était fait éventré avec la plus grande des sauvageries. Des arabesques pourpres ornant le carrelage au sol et sur les murs. L’odeur rance de la Mort qui s’immiscerait dans les narines de la demoiselle alors qu’elle contemplerait les restes de Shirō.
Un pantin à vrai dire. Une réplique parfaite de l’original qui corroborerait l’annonce de sa mort. L’autopsie révèlerait que la peau livide était le témoin que tout son liquide vital s’était répandu un peu partout suite aux violentes blessures. En réalité, un travail de longue haleine d’un parfait nettoyage du corps d’origine ainsi que des litres de sang prélevés et stockés dans les meilleures conditions pour le jour où une porte de sortie serait nécessaire. Le sang, s’il était analysé, appartiendrait bien à l’ex légiste de Kumo. Ce dernier avait pris la précaution d'entrer dans le Complexe scientifique pour en ressortir par un des passages secrets de l'Institut. Il n'avait pris aucun risque de se faire remarquer par un témoin ainsi. Un plan méticuleusement préparé pour une bonne raison.
Il avait trop longtemps abandonné sa quête sur ses origines et le mystérieux programme scientifique qui l’avait vu naître. Il était temps pour lui de recadrer ses priorités laissant derrière lui Résistance, morgue, Institut, village, équipe et amis.
Ce RP marque la disparition du personnage de Shirō. Il fut très plaisant à jouer je ne pensais pas tenir le quart du temps que je l'ai joué. Beaucoup de beaux projets et de jolis RPs que je n'oublie pas. HRP je prépare un reroll mais je jouerais le personnage exceptionnellement pour la mission Enquête Mortuaire .
IRP, les autorités prendront connaissance du cadavre de Shirō retrouvé dans sa salle d'autopsie. Le sang lui appartient naturellement, pour prévoir toute analyse ADN elle concordera avec le corps qui est une parfaite réplique.
Merci Kumo, je vous aime et bon RP !
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Dernière édition par Shirō le Lun 27 Avr 2020 - 18:29, édité 1 fois
Plantée face à ta porte close, tu fixes la lettre que tu avais en main. Bien que celle-ci fût très courte, tu avais bien du mal à comprendre son sens et ce n’était point dû au fait que tu venais de te réveiller. En effet, tu étais complètement éveillée et avait l’esprit totalement claire, seulement, c’était comme si ton être refusait tout simplement de comprendre le message de la missive : Shiro était parti.
Autrefois, ce genre de nouvelle ne t’aurait point touché mais à force de vivre dans un environnement qui n’était pas constamment plongé dans la violence et le sang - comme le monde de la pègre d’où tu venais - ton cœur d’acier avait fini par se fissurer, laissant les sentiments le souiller. Tu avais beau te montrer insensible, tu n’étais qu’un être humain après tout.
Après l’éloignement de Reiji et de Kaito, c’était au tour de ton élève et amant de disparaître de ta vie. Ce dernier avait daigné te laisser un message d'adieu mais celui-ci n’indiquait rien sur le pourquoi de son départ si soudain. C’est seulement à cet instant que tu te rends comptes à quel point tu connaissais peu le nécromancien ; bien que vous ayez partagé bien plus que des simples verres de saké ensemble.
Froissant la lettre d’une main, tu te demandais si c’était le prix que tu devais payer pour ton absence d’apathie envers tes semblables. Tu devais certainement méritée ce qui t’arrivait. Une sensei abandonnée par ses élèves, en voilà une situation de plus pathétique. Et pourtant, tu ne te reprochais rien. Le fait de n’avoir plus aucun élève à ta charge te soulageait même. Signe que tu n’étais pas au fond fait pour avoir des « disciples ».
La tristesse n’avait fait que voilé brièvement ton cœur qui, rapidement, avait retrouvé sa rigidité presque parfaite.
Quelques jours plus tard, profitant de tes jours de repos, tu quittes le Village Cachée des Nuages, prétextant rendre visite à ta mère qui vivait en dehors du Village. Information authentique même si tu ne comptais passer que brièvement chez ta maternelle pour ensuite disparaître certainement de Kaminari. Tu n’avais ni destination, ni objectif. Tu avais besoin juste de partir loin de tout ce que tu reliais à ta vie d’aujourd’hui. Cela faisait un moment que tu hésitais à abandonner ton train-train quotidien qui était devenu bien trop ennuyeux au sien d’un Kumo qui avait perdu son identité. La disparition de ton dernier élève t’avait aidé fortement à mettre un terme à tout ceci.
Avant de partir, tu avais déposé discrètement les oreillettes qui permettaient de rentrer en contact avec ceux du Fukkatsu - qui se trouveraient à portée de communication - chez Aya Metaru, la Doyenne du clan. Tu avais vécu chez l'ancêtre durant un moment alors tu avais réussi à pénétrer puis à sortir de son domicile sans se faire remarquer. Tu avais laissé l'appareil avec une lettre contenant trois mots : Merci pour tout. Tu avais ensuite griffonné un simple "Y." en guise de signature. Les Anciens étaient au courant pour les oreillettes alors ils sauront que la lettre était de toi. Le clan Metaru s'étant engagé dans la Résistance, celui-ci trouverait plus d'utilité aux oreillettes que toi qui avait décidé d’abandonner le Village à son sort.
Alors que l’Arche Grise disparaissait derrière toi, tu marques un arrêt pour jeter un dernier regard à l’ouvrage qui symbolisait ton lien avec le clan Metaru et au Village Caché des Nuages que tu allais certainement rompre à tout jamais. Ta pensée va ensuite vers le seul être dont tu regretteras sûr l’abandon : Jun. Tu serais bien allée informer la jeune ronin de ta décision mais elle aurait certainement souhaité t’accompagner or, tu aspirais à trouver une vie de solitaire. Vie pour laquelle tu étais certainement faite. Si vous étiez réellement liées par le destin alors ce dernier vous fera rencontrer de nouveau un jour …
HRP:
N'ayant plus aucune motivation à jouer ce personnage, suite aux derniers événements survenus en HRP, j'abandonne donc celui-ci. Je le fais disparaître en espérant pouvoir le reprendre si jamais l'envie me revenait un jour.