« Père, vous m’avez demandé. - Shin… tu me sembles bien protocolaire. J’ai le sentiment que mets de plus en plus de distance avec notre clan. Des rumeurs planent à ton sujet. Tu ne… - C’est la première fois que vous semblez vous intéresser à moi de cette façon, père. Grand bien vous fasse. Quant à ceux du clan qui dispersent ces rumeurs, qu’ils tâchent de s’accomplir au lieu de baver sur ceux qui font notre prestige. - Les propos que tu tiens ne sont pas acceptables. Le clan Shinrin ne tolérera pas que… - Ce que je ne trouve pas acceptable, père, c’est votre médiocrité à tous. »
La pomme ne tombait jamais loin de l’arbre. A avoir reçu une éducation très froide, le sang de Shinpachi n’en avait appris qu’à être des plus tempérés, faisant que sous sa poitrine son cœur était devenu de glace. Il quitta son paternel sans même lancer un regard en arrière et s’éclipsa aussitôt qu’il mît le pied dehors, ravi d’avoir réglé ses comptes. On reprochait à beaucoup de Shinrin d’avoir une attitude paternaliste souvent trop distante avec leurs propres héritiers qui n’étaient au demeurant guère nombreux. A certains égards l’attitude que Shinpachi adoptait face à son père n’était sans doute qu’un juste retour de flamme animé d’un ténébreux ressentiment qui avait vraisemblablement balayé tout le respect qu’il pouvait avoir à son sujet. Mais n’était-il pas lui-même en train de devenir ce qu’il lui reprochait d’être ?
Il retourna avec un vague à l’âme là où l’Unité Impérial avait établi l’une de ses annexes, à quelques pas du Palais Impérial. Quelques hommes étaient là à écrire sur des rouleaux de papier des choses qu’il ne convenait pas d’ébruiter, peut-être des informations sur les soldats du Teikoku, peut-être des rapports sur certains faits passés. L’Unité Impériale était à l’œuvre et abattait malgré l’étrange calme apparent un travail monstrueux de renseignement et d’enquête, du moins pour ceux qui avaient choisi de rester derrière les bureaux. L’un des individus en question interpella son voisin et lui demandant de fouiller dans les archives pour savoir s’il trouvait le père d’un individu qu’il soupçonnait d’avoir falsifié ses informations, ayant constaté des incohérences avec le registre général. Un travail administratif qui ne plaisait guère au Lieutenant qui préférait aux documents les missions sur le terrain. Il se dirigea tout droit vers les classeurs réservés aux shinobis du village répartis par unités et grade avant de poser la main sur une enveloppe qu’il ôta du lot, et sur laquelle était écrit en lettres capitales Sendai Hanae, Soldate de l’Empire, naguère Chuunin de Kumogakure. Ayant à cœur de connaître davantage ses troupes, Shinpachi feuilleta les pages qu’il tira lentement de l’enveloppe en prenant le temps de s’imprégner des informations qu’il put y découvrir.
Quelques dizaines de minutes plus tard il était d’ores et déjà en route vers le domicile de cette dernière et, après avoir toqué trois fois à sa porte en arrivant, il décida pour ne pas le brusquer de s’annoncer.
« Bonjour, je suis le Lieutenant Shinrin Shinpachi, de l’Unité Impériale. Êtes-vous là ? »
Il attendit une réponse en miroir de ses attentes.
Depuis quelques jours, Hanae arpente les rues étendues de la place forte impériale. Cette grande ville, naturellement protégée par le vide, littéralement, et seulement accessible par un grand pont dont la traversée ne laisse pas indifférent, possède un certain charme. Bien loin du style architectural Kumojin ou Kirijin, ce lieu laisse à la rougeoyante une nouvelle vision de ce que peut être une « capitale ». Depuis son arrivée, la Sendai a appris à connaître les endroits importants, comme le pont Araho, dont le nom lui a échappé jusqu’au lendemain de son arrivée. Elle a pu également observer le palais impérial, où se trouve en théorie celui qu’elle veut le plus voir derrière les barreaux d’une prison, pour l’ignominie des crimes qu’il a commis : Yamanaka Rei. Autoproclamé Empereur, il a ordonné l’annexion de Kumo, et ne s’est pas arrêté à cela. De ses propres mains, il a ôté la vie de Metaru Reiko, avant de lui arracher la tête et de l’afficher aux yeux de tous.
Si la mort de la Raikage n’est pas une grande perte, elle restait un être humain, et toute vie se doit d’être respectée. Si sa mort n’a pas pu être évitée au cours d’un affrontement – très certainement épique – il n’était pas nécessaire de séparer sa tête de son corps pour l’exposer aux yeux de tous, comme un trophée issu d’une vengeance tout à fait personnelle. Mais la fille à la chevelure de feu n’a pas souhaité s’attarder très longtemps devant ce bâtiment, préférant se rendre devant les autres, qui eux ne renferment rien qui puisse lui déplaire. Outre son tourisme, elle a également pu rencontrer Enma Gozen, un élémentaliste dont la capacité était donc de manipuler les cinq affinités élémentaires. Ce sont ses recherches ultérieures qui lui ont permis d’en apprendre plus sur cela, et qui l’ont beaucoup étonnée, elle qui ignorait jusqu’à l’existence de telles personnes.
Ce jour-là, la rubiconde décide de traîner un peu au lit, se disant que Medyûsa lui manque énormément, et pensant déjà à rentrer. Elle n’a plus rien à faire à la capitale du feu, après tout. Ce premier voyage a comme objectif de la préparer à un emménagement ultérieur, qui finira par arriver, mais ce n’est pas aujourd’hui qu’elle fera ce déplacement permanent. Dans la petite demeure qu’elle a louée pour son séjour, elle commence donc à rassembler le peu d’affaires qui lui restent. C’est alors qu’un bruit attire son oreille. On frappe à sa porte. Avant même qu’elle ne puisse réagir, une voix d’homme s’élève, se présentant et demandant si elle est ici, par la même occasion. Existe-t-il des hommes civilisés, en ce monde ? Avec tout l’étonnement qui surgit en elle, la Kazejine ne tarde pas à se présenter à la porte. En ouvrant, elle constate rapidement de son apparence, et malgré son envie d’être désagréable au possible avec ce représentant de la gente masculine, la sauvage présente un sourire très subtil, et préservant sa droiture habituelle, elle répond donc à ses salutations.
« Bonjour, Lieutenant Shinpachi. Je m’appelle Sendai Hanae, je suis un simple soldat encore rattachée à aucune unité. Que me vaut votre visite ? »
Il sait sans doute qui elle est, et qu’elle est intéressée par l’Unité Coloniale, suite à ce qu’elle a pu dire à Hokazuka Rie, mais qu’il le sache ou non importe peu. La jeune femme reste très curieuse des raisons de la présence d’un Lieutenant de l’Impériale à sa modeste demeure temporaire.
De la porte qui bailla en se séparant de son cadre se dessina la ravissante Sendai qui le laissa pantois l’espace d’une seconde. En feuilletant les documents qui la concernaient il n’avait que brièvement porté attention à sa date de naissance, trop occupé à consulter son parcours depuis qu’elle était parvenue au Teikoku, et peut-être trop happé par les hypothèses qu’il avait pu émettre quant aux causes qui avaient pu la pousser quelques temps après la guerre à rejoindre l’Empire. Elle se révélait plus jeune qu’il ne l’avait envisagé, ce qui le marqua mais ne l’empêcha de se ressasser ses pensées. Hanae avait accepté en s’incorporant dans le corps de troupe composé des soldats de perdre le prestige d’un grade de Chuunin que Kumogakure lui avait décerné pour visiblement participer à l’hégémonie d’un Empire unifié. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Le Lieutenant ne pouvait se défaire de l’esprit que quelque chose peut-être lié à la Résistance l’avait poussé à quitter le Kaminari pour un motif qu’il lui appartenait de deviner entre les lignes : soit elle avait choisi de quitter Kumogakure pour s’éloigner de quelque chose qui la dérangeait, soit elle avait décidé de se consacrer à l’Empire pour se rapprocher de quelque chose qu’elle convoitait. Une fuite, ou une approche : la première Hanae était gibier, la seconde était chasseuse.
Il la laissa parler, muet et contemplatif. S’ils avaient quelque chose en commun c’était bien cette teinte rubiconde que leurs yeux échangeaient en miroir : leurs iris étaient rutilantes comme si elles avaient déjà baigné dans le sang. Décontenancé dans un premier temps, le Lieutenant ne tarda pas à se rétablir toutefois en songeant qu’il était celui qui occupait à cet instant le plus de responsabilités. Ne pas flancher. Lui montrer qu’il était le genre d’homme qui assumait le pouvoir. Machisme avéré, symptôme notoire du régime patriarcal du clan Shinrin : tout ce qu’il détestait, il l’était.
« Veuillez me pardonner si d’aventures je vous dérange. J’ai entendu quelques louanges plutôt flatteuses à votre égard et cela ne me laisse pas indifférent. J’aimerais vous inviter… »
Un romantique ? Jusque-là, Shinpachi n’avait jamais descellé son cœur et révélé ses sentiments.
« … à un combat. »
Romantique, il ne l’était pas, et il n’était pas prêt de le devenir ; en revanche, ambitieux, il l’était jusque dans le fond de l’âme. Il n’ignorait pas que les Sendai possédaient une expertise du chakra qui dépassait le cadre commun et cela ne pouvait que le pousser à voir grandir en lui quelques aspirations secrètes à en découvrir davantage pour lui-même parfaire son talent. Et s’il s’avérait qu’elle eusse été Chuunin par le passé, alors il ne pouvait qu’être convaincu d’avoir quelque chose à apprendre en se confrontant à cette guerrière. Toutefois, mathématique qu’il pouvait être, il songea aussitôt sa proposition faite à la façon dont il introduirait ses arguments pour la forcer à en révéler un peu plus sur elle ; comme des racines qui pénétreraient sa tête pour en tirer toute la sève et à travers elle, les souvenirs qui tourmentaient sa mémoire et enrichiraient ses propres connaissances sur les kumojins.
« J’insiste, je ne veux pas vous déranger. Je comprendrais parfaitement si vous refusiez… »
Lui donner le choix, pour qu’elle accepte de bonne volonté et n’aie pas le sentiment d’être déjà ciblée par les méandres souterraines de son emprise.
Les rubis de la jeune femme ne quittent pas l’homme du regard. Comme toujours, elle est méfiante à l’égard des hommes, et rares sont les fois où elle se trompe à leur égard. Il existe certaines exceptions, de mâles qui sortent du lot, n’ayant pour ambitions de nuire à autrui, mais l’ennui avec les exceptions, c’est justement que leur apparition est exceptionnelle. Jusqu’ici, la rougeoyante n’a pu se targuer de n’en rencontrer qu’une poignée : on peut les compter sur les doigts d’une main. Le dernier en date, Enma Gozen, est typiquement le genre d’individu qu’elle ne peut pas voir, même en peinture. Pour celui qui lui fait face, la rubiconde a du mal à le cerner. Sa première action a été de se présenter, alors même qu’il ignorait si elle était présente ou non. De l’idiotie ? Ce qui est à venir prouve le contraire, ce qui pousse la flamboyante à opter pour autre chose. Il savait qu’elle était là ? Est-ce un stalker ? Cette idée lui fait froid dans le dos, et elle se demande bien ce qu’il a pu voir, durant son passe-temps de pervers. Ses propos n’aident pas à penser à autre chose, soit dit en passant.
« Des louanges flatteuses à mon égard ? Vous êtes sûr de ne pas vous être trompé de Sendai ? De mémoire, Sendai Yahiko est bien plus connu que moi, et pour de bonnes raisons. »
Suite à la question du Shinrin, la demoiselle regarde derrière elle, constatant de la présence de ses bagages. Elle est prête à partir, mais on lui propose un combat. Si tuer la dérange au plus haut point, éprouver sa force face à des adversaires de puissance et de capacités variées lui plaît. D’aucuns diraient qu’elle est une combattante qui se sent vivante au travers des affrontements, mais ils se tromperaient : elle aime juste tester la force qui un jour apportera la paix dans le monde. La sienne. Shinpachi insiste sur le fait de ne pas vouloir la déranger, ce qui arrache un soupir à la sauvage. Comment refuser une demande faite avec tant de politesse ? Elle passerait pour une « sans cœur ». Enfin, elle aurait dit oui, de toute façon, mais les derniers mots du brun ont laissé planer un doute, l’espace d’un instant.
« J’allais m’en retourner à Kumo, mais je n’ai aucun impératif qui m’oblige à me hâter. Je peux vous accompagner pour échanger quelques coups, je suppose. »
Attrapant ses clés, et son équipement ninja – sait-on jamais – elle ferme la porte derrière elle, puis laisse le Lieutenant aux yeux rutilants ouvrir la marche, lui connaissant mieux les lieux qu’elle, probablement.
Il fut surpris qu’elle se montrasse aussi prompte à le suivre. Tout au plus avait-il espéré qu’elle remette la rencontre au soir ou au lendemain. Tout cela dépassait ses attentes et il ne pouvait qu’en être ravi, ce qui se manifesta pour un sourire gêné qu’il délia comme s’il était confus de se montrer aussi insistant. Une fausse gêne toutefois car il comptait bien éprouver la force de la Sendai qui à priori bénéficiait jadis d’un certain grade qu’il se sentait capable de soutenir en duel, peut-être à tort. Shinpachi était du genre de jeune homme qui était monté en flèche dans la hiérarchie du Teikoku et il devait son grade actuel à dévotion totale envers l’Empire ; pour autant, il manquait d’expérience pugilistique notamment et cette aubaine était parfaite pour colmater les failles.
Il la remercia avec respect sans baver de louanges toutefois à l’égard de la Sendai. Il n’aimait pas que les Soldats lui soient à ce point fidèles qu’ils en deviennent trop mielleux envers lui lorsqu’il leur accordait une faveur, aussi s’efforça-t-il de rester sobre dans ses compliments, avant d’entamer la route pour guider Hanae vers les terrains d’entraînement. Au demeurant, il lui posa quelques questions anodines pour savoir ce qu’elle pensait du pays, de son intégration dans l’armée teikokujine, et si elle n’avait pas eu trop de regrets de quitter Kumogakure.
« … c’est-à-dire que, si je me mettais à votre place, mon clan serait sans doute assez rancunier à mon égard. Certes je ne crois pas que le clan Sendai soit affilié à Kumogakure, mais du reste j’imagine que vous aviez des amis là-bas ? Ce Yahiko dont vous parlez, fait-il partie de votre famille ? »
Une question anodine sur l’autre Sendai qui à priori semblait encore plus réputé qu’elle, et dont il retint le nom non par méfiance, mais plutôt par convoitise. S’il s’avérait qu’Hanae se révélait à la hauteur de ses espoirs et que Yahiko était encore meilleur qu’elle, alors il était de bon aloi de le savoir. Il se jura de s’y intéresser de plus près, mais se concentra néanmoins sur l’instant présent. Alors qu’ils bavardaient avec une sorte d’insouciance, ils arrivèrent sur un plateau rocheux. Au sol, de nombreux galets tapissaient la zone et laissaient parfois apparaître de petits monticules rocheux, comme si les plaques tectoniques avaient tenté de sortir de leur geôle souterraine en déployant un pan de leur surface. Il n’y avait là pas un brin d’herbe ; toutefois, à moins d’une centaine mètres, un ruisseau coulait silencieusement.
Il se retourna vers la Sendai.
« Bien, nous sommes arrivés. Prenons quelques distances… Soldate, je vous souhaite un bon entraînement. Faîtes-moi signe de la tête dès que vous êtes prête. »
Dès qu’elle hocha, il lança les hostilités. Exécutant quelques mundras, il imbiba sa main de chakra puis la posa au sol pour transférer l’énergie accumulée. Du sol s’arracha alors une sorte de salve de bras boisés qui fusèrent vers la Sendai avec l’espoir de la saisir pour immobiliser l’un de ses bras, se nourrissant du chakra sacrifié par leur auteur qui se sépara derechef de son support en faisant quelques pas de retraits, préférant mettre une distance dans un premier temps avec son antagoniste.
Spoiler:
Santé : - Chakra : 1B
Résumé Shin lance une technique mokuton qui vise à immobiliser l'un des bras d'Hanae.
Même s’il s’agit d’un mâle, ce Shinpachi reste un supérieur, étant Lieutenant de l’Empire. Hanae n’a aucune réelle obligation, mais faire bonne impression à quelqu’un de plus haut gradé dans la hiérarchie n’est jamais une mauvaise chose. Tant qu’il continue à rester ce jeune homme sympathique, qu’il s’agisse d’un masque ou de sa véritable personnalité, alors la rougeoyante n’aura qu’à rester tout aussi agréable. De plus, son entraînement contre Gozen l’a un peu laissée sur sa faim, et pouvoir échanger quelques coups avec un autre Teikokujin n’est pas si bête, avant de repartir. Alors la rubiconde le suit sans poser plus de questions, là où le Shinrin en pose, de son côté, plutôt beaucoup d’ailleurs.
« Hi no kuni est un beau pays, et Urahi représente bien les terres qui l’entourent. Il est difficile de se dire qu’il y a seulement deux ans, les dirigeants Kumojins venaient commettre un massacre ici-même… à Yûgure, si je ne me trompe pas. »
Se moquant bien de mettre les pieds dans le plat, souhaitant éventuellement obtenir des informations qu’elle ignore encore, la jeune femme observe les possibles réactions de son interlocuteur, tandis qu’ils avancent vers le lieu qui sera marqué de leurs chakra respectifs.
« Je pense m’être bien intégrée à l’Empire, et je ne regrette aucunement mon départ de l’armée Kumojine. Dans un premier temps parce que j’ignore l’intérêt de garder une séparation entre l’Empire et son territoire annexé, et dans un second temps… parce que mes intérêts pour le futur coïncident plutôt avec ceux du Teikoku. Pour ce qui est de mon clan, il n’est pas affilié au village caché dans les nuages. En fait, il n’est pas affilié à quoi que ce soit, ni qui que ce soit, j’ignore même si l’on peut parler de clan, à l’heure actuelle. »
Elle lui explique ensuite que cet ami, Yahiko, a rejoint les forces de l’Empire en même temps qu’elle, et souhaite se placer du côté de ceux qui ne montrent pas d’intentions de faire plus de mal, plutôt que du côté de la Résistance ou du Fukkatsu qui appellent à la violence et à la vengeance. Puis le duo arrive à l’endroit que le brun compte utiliser pour cet échange « amical ». Écoutant ses derniers mots, elle se place face à lui, et lui indique qu’elle est prête. Pas d’échauffement, après tout, cela n’est pas un affrontement mortel, mais bien un échange cordial de techniques dans le but de… dans quel but, d’ailleurs ? Que souhaite faire le jeune homme face à la rubiconde ?
Pas le temps de penser à cela, car en un instant, des branches semblent surgir d’une technique lancée par Shinpachi. Voyant assez vite que les branches ne visent pas à l’attaquer, du fait de leur mouvement vers l’un de ses bras, Hanae bondit rapidement en arrière pour se donner un petit répit, tout en effectuant une série de mudras et traçant un sceau sur son avant-bras gauche. Les branches attrapent alors son bras, mais cela ne dure qu’un bref instant, car la rubiconde les scelle dans la marque préalablement créée. Cela laisse une certaine distance entre les deux, permettant une meilleure vision des choses. Finalement, commencer sans être échauffée peut être compliqué…
résumé:
Hanae esquive brièvement la technique pour se donner le temps de préparer un sceau, puis se laisse saisir le bras pour ensuite sceller le bois dans son avant bras. Elle reste à cette distance importante de Shinpachi pour voir ce qu'il compte faire ensuite (hrp c'est surtout que j'ai le droit qu'à deux techniques :inja: ).
Une femme sans attaches et sans regrets. C’est ce qu’elle semblait être à ses yeux et il voyait cela d’une bonne chose. Si le Teikoku regorgeait de mercenaires et d’opportunistes, il ne pouvait qu’être confiant dans l’idée de pouvoir étendre son emprise d’une façon assez souterraine en jouant sur la psychologie et l’avidité des uns et des autres. Ces derniers ne pouvaient que s’en rendre compte ; mais il avait déjà prouvé que même en l’état, il demeurait un danger palpable, non par sa force, mais par sa capacité de persuasion.
Hanae n’échapperait à cette volonté d’emprise et d’alliances d’intérêts. Il ignorait encore, à cet instant, ce qui s’apprêtait à se tramer au sein de Kumogakure ; il avait laissé là-bas une trace de son ambition sous le nom de Taizen Jigurô, auquel il comptait prouver sa supériorité, mais ne pouvait songer que d’autres étendraient avant lui ou son maître-à-penser leurs filets. Pour autant, ce n’était pas cela qui occupait son esprit à présent. Il avait sciemment envoyé des liens faits d’écorces et de sève pour tenter d’emprisonner le membre de la rubiconde ; elle s’était laissé faire, puis avait littéralement absorbé sa technique sans riposter. Est-ce qu’elle le défiait ? Force était de se rendre à l’évidence qu’il s’agissait d’une sorte de test. Shinpachi n’était pas un sot, loin de là ; et découvrant qu’elle aussi comptait jouer sur la carte psychologique, il ne pouvait qu’être encourager à ne pas employer de moyens brutaux.
Prenant un peu de recul, il posa sa paume sur le sol. De celui-ci naquirent d’énormes troncs qui s’imbibèrent de son chakra en déchirant la surface, dévorant tout sur leur passage mais n’ayant visiblement rien d’offensif pour celui ou celle qui savait, simplement, éviter leur trajectoire, somme toute assez aisée à anticiper. Puis, profitant de cette colossale création de troncs s’entortillant les uns sur les autres pour les emmener dans un cauchemar de résine, où la pénombre engloutissait la clarté du jour sous les houppiers des arbres géants, il se dissimula.
Il avait déjà eu le plaisir d’avoir une petite conversation avec Hanae, mais n’était pas satisfait de tout ce qu’elle avait déjà révélé sur elle. Il voulait la comprendre à travers le combat ; il n’existait à ses yeux rien de tel pour déshabiller les pensées d’un protagoniste.
Sa voix jaillît comme un écho, ne donnant aucune information sur sa position précise. Il était devenu les bois.
« Une bonne intégration, tu disais… mais cela te suffit-il, Hanae ? Ne voudrais-tu pas plus ? »
Question lancée comme un pavé dans la marre, tandis que dans le ciel s’armaient déjà des branches mortelles qui fondirent sur elle pour la pourfendre.
Spoiler:
Santé : - Chakra : 2B/2A
Résumé Shin lance le fameux pandémonium sylvestre, qui consiste en une forêt géante un peu désarticulée offrant certains avantages aux techniques mokuton. Après s'être dissimulé, il fait descendre des houppiers des branches perçantes sur toute la zone pour tenter de piéger Hanae. Si la forêt est encore là, les branches sont directement issues d'un arbre déjà présent, au sein duquel le chakra de Shin circule déjà, ce qui rend la technique moins coûteuse et plus rapide. Si la forêt n'est plus, un arbre naîtra du sol pour occasionner la technique.
Même en combat, Hanae ne peut cesser d’être gentille. Du moins, peut-être que Shinpachi a interprété sa non-réaction au premier assaut de la sorte, ou l’a-t-il vu comme une façon de lui manquer de respect, par le fait que la rubiconde n’ait pas d’intérêt à attaquer. La raison est plus simple que cela : elle ne considère pas que ce premier assaut soit vraiment une attaque. Vouloir restreindre les mouvements d’un ennemi est une bonne chose pour mettre fin au combat en le tuant ou en l’emprisonnant, mais dans une confrontation se voulant un tant soit peu amicale, quel en est l’intérêt ? Le Shinrin aurait-il relâché l’étreinte simplement, ou alors il l’aurait probablement forcée à reconnaître sa défaite avant de quitter les lieux ? Il a l’air intelligent mais semble du genre pressé, et la Sendai n’aime pas les hommes pressés. En fait, de manière générale, elle n’aime pas les hommes tout court.
Attendant de voir son prochain assaut, elle n’est pas déçue lorsqu’une multitude d’arbres naissent sous ses pieds, avant de devenir tellement plus grands qu’elle. Elle évite l’un d’entre eux qui se fait remarquer par le bruit sous ses pieds, un craquement dont elle ne peine pas à deviner l’origine. Se trouvant plus ou moins totalement entourée par les arbres, elle entend alors la voix de son opposant comme si celle-ci venait de partout à la fois. Ingénieux, il se sert donc de son jutsu pour se cacher au milieu des arbres. Ses mots sont intrigants, mais avant qu’elle ne puisse y répondre, des bruits au-dessus d’elle attirent son attention. Alors qu’elle enclenche déjà des mudras pour se protéger, elle se retrouve néanmoins éraflée au niveau du bras droit et de la cuisse. Son armure de chakra pur encaisse le reste, camouflant presque les coulées écarlates qui sont apparues à divers endroits de son corps.
« Plus ? Bien sûr que je veux plus, comme n’importe qui. Mais je ne suis pas pressée à ce niveau, chaque chose en son temps. »
En parlant, elle effectue des signes incantatoires en grand nombre avant de poser une main au sol pour y diffuser son chakra. Si elle ne peut pas le voir, alors elle n’a qu’à dégager la vue. Une grande quantité de pieux de chakra pur sortent du sol, tout autour d’elle, transperçant les arbres dans une large zone autour d’elle. Beaucoup seront détruits par l’assaut, ou se coucheront du fait que leur base a subi de lourds dégâts, mais ce n’est pas tout. Peu importe l’endroit où se trouve Shinpachi, il risque gros s’il ne se défend pas de cet assaut dévastateur. La dernière fois qu’Hanae a utilisé cette technique, c’était contre Hiko, et il a bien failli y passer, y récoltant un léger traumatisme par la même occasion. Son armure toujours en place, la rougeoyante attend sagement de voir les prochains mouvements du Lieutenant.
résumé:
Hanae ne voit la technique arriver que tardivement et s'en protège difficilement, recevant quelques blessures éparses. Elle tente ensuite de débusquer Shinpachi, voire de le blesser, tout en détruisant une partie de la forêt en utilisant un puissant jutsu de zone.
Santé : Entailles aux bras et à la cuisse droite. Chakra : 1C1B1A1S
La raison pour laquelle il avait convié la rubiconde à un entraînement n’était en rien un hasard. Shinpachi n’était assurément pas de ceux à s’embarquer dans des projets qui ne rimaient à rien, et qui n’avaient que pour fonction que de passer le temps. Il était rusé et d’une certaine façon toute sa prestance reposait non sur son pouvoir mais sur la façon dont il pouvait étendre son influence d’une façon qui dans les faits était assez souterraine, et qui se reposait essentiellement sur les autres, à défaut de ne compter que sur-lui-même. C’était à l’image de ce qu’il incarnait en tant que Shinrin : ses techniques prenaient racines dans le sol et s’étendaient sous ce dernier avant d’apparaître. Avant même qu’un pandémonium sylvestre ne naisse, avant même que l’écorce jaillisse de nulle part, il avait déjà pris possession de tout ce que l’on ne voyait pas, trop occupé qu’on pouvait être à se concentrer sur ce qui se passait sous le ciel et sur la terre. Il démarrait ainsi en terrain déjà conquis ; dès lors plus rien n’était hasardeux.
Chantre de la raison, il avait ainsi débuté son approche de l’ancienne Kumojine avec une méthode qui pouvait paraître bancale voire décousue, mais qui en profondeur était à l’image même de la subtilité de ses stratégies ; feinter qu’il n’était pas grand-chose et rester dans les ombres pour s’étendre proportionnellement à l’intensité de ceux qui paraissaient briller. Aussi forte soit la lumière du jour, aussi longues étaient les ombres qu’elles faisaient naître ; et il espérait bien, combattant la Sendai et découvrant son ébouriffante expertise dans les arcanes du combat, pouvoir étendre son influence à la lumière de son pouvoir.
Alors que ses branches perforantes n’écorchaient qu’à peine son épiderme, la Sendai répondit par une violence sans bornes. Toujours dissimulé, il entendit les paroles de la rubiconde tout en comprenant bien que derrière tout cela quelque chose se tramer ; aussitôt qu’il la vit poser ses mains sur le sol, il décida de prendre de la hauteur et commença à composer ses propres signes incantatoires. Sitôt qu’il fut sur la branche la plus basse, d’immenses pics de chakra déchirèrent l’écorce terrestre et le menacèrent très rapidement ; fort heureusement, des racines montèrent en même temps que les pics légèrement ralentis par les troncs qu’elles devaient briser pour l’atteindre. Après l’avoir enfermé, les racines débutèrent une sorte de rotation intense qui le fit tourner tel une toupie dans les airs et permirent de l’extraire de sa position, alors même que les pics pulvérisaient la branche où il s’était tenu plus tôt. Malheureusement la vitesse de ses racines ainsi que leur hauteur ne furent pas suffisantes, si bien que les pics de chakra finirent par l’atteindre et finalement piégé par sa propre technique, il dut dresser son bouclier au dernier moment pour protéger ses points vitaux. Il sentît les pics déchirer et perforer ses jambes, et cela lui rappela inévitablement l’affrontement qu’il avait pu avoir à l’époque face à Hiko, lorsque ce dernier avait recouvert l’arène de combat avec un parterre de cristal ; sans doute ce qui lui avait permis d’avoir ce réflexe défensif.
Ainsi suspendu au bout des pics de chakra, il ne pouvait guère boucher. Il parvint cependant à utiliser son bouclier ainsi que la tige formée par les racines entremêlées qui lui avaient permis de s’élever pour prendre position. Il réalisa que si ses jambes étaient toujours fonctionnelles, il ne pouvait guère espérer faire de grands déplacements à présent ; de même que sa dissimulation semblait parfaitement rompue. Mais il n’avait pas dit son dernier mot.
« Impressionnant, Hanae. Impressionnant. Tes techniques disent toutefois l’inverse de ce que tes paroles prétendent. Si j’étais resté au sol, je n’aurais pas donné cher de ma peau. Chaque chose en son temps, hein… Je vais te faire une confidence : je trouve le pouvoir des Sendai particulièrement redoutable. Et l’héritière de ce pouvoir, à laquelle je fais face actuellement, me parait redoutable. Toutefois, aussi grand soit le pouvoir que tu sembles posséder, il ne sera d’aucune utilité s’il n’est pas mis à contribution de la bonne manière. Je n’irais pas par quatre chemins, Hanae. Tu devineras que je ne suis pas venu te rencontrer par hasard… »
Il réarma son bouclier, non seulement pour profiter du zeste de protection qu’il pouvait lui offrir, mais surtout pour dissimuler ses signes incantatoires derrière lui. Il ne parvint pas du reste à camoufler sa douleur car un rictus sut trahir la désagréable sensation causée ses blessures. Il était à genoux sur le sommet de l’éclosion de la tige qui l’avait soulevé, au milieu des pics de chakra Sendai.
« L’Empire du Feu incarne un idéal que chacun est libre d’interpréter à sa façon. Pour ma part, je souhaite qu’il devienne le modèle de demain, et qu’il participe à unifier le Yuukan pour construire une ère de paix. Un rêve bien large, je le conçois, mais qui s’il n’est pas entièrement réalisé, permettra je l’espère, dans une moindre échelle peut-être, d’éviter les crises que nous avons pu vivre jadis. Je sais, et tu le concèderas sans doute, que la vengeance de Son Altesse n’était qu’un départ ; mais là n’est pas le sujet que je souhaite aborder. En réalité, le Teikoku ne se repose pas que sur un seul homme. Et c’est cela qu’il faut craindre plus que le reste : les opportunistes, les revanchards, les bellicistes. Ceux qui s’arment sans conscience et dévastent tout par cupidité. J’ai pour espoir de contribuer modestement à faire que l’Empire ne soit pas toujours qu’une nation en guerre contre les autres, et contre elle-même. Je crains toutefois que certains, parmi nous, soient animés de mauvaises intentions. Mais la guerre appelle la guerre ; et à en écouter certains, nous ne sommes voués qu'à un cycle perpétuel de la haine et de la destruction. Ce que je ne crois pas. Tu pourras penser que je suis fou de parler de cela à une ancienne Kumojine… que c'est facile, après ce que nous avons fait... »
Un sourire se dessina sur son visage. « … mais contrairement à d’autres, j’ai envie de croire à ceux qui ont souffert jadis, en leur capacité de se reconstruire et de voir au-delà de ce qu'ils ont pu subir. Le clan Shinrin dont je suis l’héritier, pourrait au même titre que vous exprimer quelques souhaits de revanche contre le Pays du Feu ; mais il ne s’agit pas de la bonne réponse aux problématiques qui s’imposent à nous. Non… Encore une fois, la guerre appelle la guerre. Il nous faut bâtir quelque chose. Mais j’ai besoin, pour que mes espoirs se concrétisent, de gens assez forts et justes pour m’épauler, tout en me débarrassant de ceux qui ne font que laisser libre cours à leurs pulsions. Je veux des sages, des consciences avisées pour m’épauler dans une démarche de paix et d’unification, de crainte que tout ne… »
Il termina ses mudras.
« … s’effondre. »
Sitôt qu’il eut terminé le dernier signe, tout le pandémonium sylvestre s’écroula.
Spoiler:
Santé : jambes perforées, limitant très fortement ses possibilités de déplacements Chakra : 1D/4B/2A
Résumé Shinpachi débute par un flip flap lui permettant de prendre de la hauteur dans les branches les plus basses. Cependant la technique de Hanae est particulièrement destructrice, et il se trouve que les branches sur lesquelles il a tenté de se suspendre s’écroulent, tout comme le reste de la forêt. Heureusement la présence de cette dernière associée à ses pirouettes lui a permis de se donner un petit temps de latence pour pouvoir enchaîner sur une seconde technique, de ninjutsu cette fois. Des racines s’élèvent au milieu des pics et viennent le soulever en le faisant tourbillonner ; mais ce n’est bien entendu pas suffisant, les pics finissent leur course en brisant l’écorce et en lui transperçant les jambes, il place son bouclier au dernier moment pour éviter que la technique touche des points vitaux. Sa dissimulation est rendue caduque, et il ne peut plus se déplacer, en plus de souffrir de blessures sérieuses. Son pavois de bois est fragilisé, même si encore exploitable. Voyant qu’il ne saura plus tirer avantage de son pandémonium sylvestre, il déclenche son effondrement total.
La technique d’Hanae est puissante, mais un lieutenant d’une armée ayant pris Kumo en une journée se doit de résister à ce genre d’assauts, sinon, il vaudrait mieux la nommer lieutenant directement, étant donné la force de ceux qui le sont actuellement. Elle pourrait même être directement capitaine, s’il venait à en mourir. Cela dit, malgré la destruction partielle de la forêt et quelques tentatives pour en réchapper, Shinpachi n’en sort pas tout à fait indemne. Si son esprit pacifiste crie au scandale, vis-à-vis des dommages occasionnés à son adversaire du jour, c’est son esprit pragmatique qui prend le dessus dans l’instant présent, et qui se concentre sur le fait que le Shinrin ne soit pas inconscient ni mort, mais même encore bien capable de continuer de parler, comme si de rien n’était. S’il n’a pas un éventail défensif parfait, lui permettant une résistance à toutes les attaques, il n’en reste pas moins un guerrier que des blessures pourtant importantes ne semble pas effrayer. De ce postulat, la rubiconde déduit qu’il est soit un possible allié puissant et courageux, soit un ennemi dangereux qui pourrait poser de gros ennuis dans le futur.
C’est avec attention – mais en conservant sa vigilance – que la Sendai écoute les mots de son interlocuteur. Il commence par tenter de flatter l’ego de la jeune femme, qui ne se laissera pas avoir par cela, puis dérive sur un sujet qui pourrait être la continuité de celui de tantôt. Il parle de choses qui intéressent énormément la Kazejine, dont le but principal en rejoignant les rangs du Teikoku est d’unir le monde sous la bannière de la paix. Sa façon de prendre cas de l’ancien camp de la rougeoyante est intéressant, et la fait sourire. Elle se fiche bien des hautes instances Kumojines, et seul son peuple lui importe, comme tous les peuples du Yuukan d’ailleurs. Alors qu’il achève son discours, les arbres entourant la maîtresse du chakra pur semblent s’affaisser, ne lui laissant pas beaucoup de marge de manœuvre si elle veut en réchapper sans être coincée. D’une série de signes, elle effectue un jutsu qui lui permet de s’entourer d’une sorte de bulle de chakra dont le seul rôle est de retirer le chakra de ce qui l’approche de trop prêt. Les arbres ont été créés par le brun, et il est donc normal de les voir disparaître, tout simplement.
« Je ne pense pas pouvoir faire confiance à une personne telle que vous, pour l’instant tout du moins. Si vos idéaux ont l’air de rejoindre les miens, cela ne veut pas dire que je peux vous croire sur parole. Mon discours en place centrale de Kumo n’a sans doute pas été ignoré, même par un lieutenant se trouvant à Urahi, et il serait aisé de tenter de me rallier à vous en usant de mes objectifs contre moi. Néanmoins, tout le monde a besoin d’alliés, pour viser quelque chose d’aussi grand que ce que je vise… ou que ce que vous visez. Pouvoir partager notre force et nos connaissances peut s’avérer utile, et à l’heure d’aujourd’hui, nous sommes dans le même camp. J’ai tourné la page concernant le corps militaire Kumojin, alors peu importe le passé, les soldats de l’Empire ne sont pas mes ennemis. Si ce que vous voulez est bien ce que je pense, à savoir lutter pour cet objectif commun ensemble, je peux l’envisager. Il faut cependant savoir que je ne suis pas le genre de personne à me soumettre à un quelconque chef, j’aime ma liberté. »
Ses mots étant dits, elle effectue une série de signes pour lancer une dernière technique, de puissance modérée au cas où le Shinrin ne pourrait pas s’en défaire, qui consiste simplement en un gros shuriken qu’elle peut contrôler à sa guise. La cible est simple : le dos de Shinpachi, après lui avoir fait croire qu’il vise sa tête, et s’arrêtant assez proche pour faire une sorte de virage et le contourner. S’il ne met rien en œuvre pour le stopper, la jeune femme le fera disparaître avant de le frapper, pour ne pas plus le blesser. Perdre un possible allié est gênant…
résumé:
Hanae utilise sa défense ultime pour contrer l'assaut de Shinpachi (n'ayant rien de plus optimisé dans cette situation..) et répond à ses propos avant de lancer une nouvelle attaque, bien moins violente que la précédente, dont le but va être de le feinter en lui faisant croire qu'il sera frappé de face, mais tournera au dernier moment pour aller le frapper dans le dos. Si Shinpachi ne peut rien faire pour le contrer, Hanae l'arrêtera au dernier moment.
Santé : Entailles aux bras et à la cuisse droite. Chakra : 1C2B1A2S (pas loin de la moitié)
Difficile pour lui de cacher son admiration pour la technique qui se révèle sous ses yeux : déployant un flot drastique de chakra, Hanae s’entoure d’une sphère gorgée d’énergie qui ne semble admettre aucune agression. Les immenses arbres qui lui tombent dessus sont presque aussitôt dévoré par la sphère chakratique, s’érodent et se dissipe comme s’ils tombaient dans un trou noir orbital. Le spectacle est fascinant ; les orbes érubescents du Monarque des Bois observent cette pure frénésie de puissance absorber tout le reste dans ce qui ressemble à un final grandiose. Tel est le pouvoir des Sendai.
Pantois, son faciès exprime sa béatitude alors qu’il semble abandonner le combat. Shinpachi laisse ses bras tomber comme s’il était impuissant face à cette technique, incapable de la dépasser par la force pure. Il ne tarde pas à comprendre pourquoi la Sendai avait été intégrée à la hiérarchie kumojine ; elle méritait sans doute que cette forme de respect lui soit attribué au sein du Teikoku. Sur le sol, les troncs déboîtés et entassés gisaient les uns sur les autres comme si la zone était devenue le cimetière des bois cauchemardesques ; hormis dans un certain rayon autour de la Sendai, tout était sans dessus dessous.
Il l’écouta attentivement, admettant son refus de se placer dans son rang. Elle concéda qu’elle épousait somme toute la même ambition que lui, mais refusa de se soumettre à une quelconque autorité. Là était plus ou moins son but pourtant, et comme il l’avait fait avec Sakka qui paraissait à certains égards aussi réticente qu’elle, il comptait bien lui montrer par la force des mots que le choix le plus avisé était de le suivre ; peut-être devrait-il prendre son mal en patience tout du reste. Mais son intention était du reste assez fixe : s’il n’aimait pas se mettre en avant, Shinpachi aimait à pouvoir tirer les ficelles dans l’ombre comme pourrait le faire un marionnettiste.
« Je vois… »
Il n’eut pas le temps de poursuivre car l’assaut venait déjà sur lui. Un large shuriken traça tout droit en direction de sa tête, qu’il plaça sur le côté pour l’esquiver d’un mouvement vif et parfaitement contrôlé ; mais il s’agissait là d’une feinte et en réalisant que la Sendai continuait de maintenir son dernier signe incantatoire, il comprit que ce shuriken avait un quelque chose de spécial : pour ainsi dire, il possédait lui-même ce genre d’atout dans son répertoire. Au dernier moment, il fit volte-face et frappa d’un coup puissant dans le projectile téléguidé pour le briser ou du moins, pour qu’il s’accroche à son pavois qui devint dès lors inutilisable de bon pour cet affrontement. Conscient de cela, il le lâcha avant de replonger ses iris sanguines dans celles de la Rubiconde.
« La liberté est une chose importante en effet. C’est la seule garantie pour n’être déçu de personne. Cependant, il existe certaines libertés qu’on ne peut pas prendre ; comme toute chose, notre auto-détermination possède des limites et se doit d’être modérée si nous ne désirons pas voir l’Empire du Feu sombrer dans le chaos. Comprends que nous devons tous tendre vers des objectifs communs et unir nos forces pour la réalisation de ces derniers si nous désirons véritablement aboutir à quelque chose de sérieux ; la question est de savoir comment choisir et déterminer ces objectifs. »
Après avoir lâché son pavois, il paraissait d’autant plus libre de ses mouvements.
« C’est là que l’Unité Impériale intervient. Nous sommes ceux qui récoltons l’information et en faisons notre arme de prédilection ; c’est grâce à ce système de collecte de renseignements que je suis en mesure de savoir où sont nos forces et nos faiblesses. Mon instinct m’a guidé vers toi en supposant que tu pourrais apporter beaucoup de choses à notre Empire. De ce que j’ai pu voir, cet instinct de m’a pas trompé. Tu possèdes une force impressionnante ; cependant, si elle ne fait que dormir, alors tu resteras inutile, Hanae. »
Il composa une série de signes incantatoires mais l’interrompît au milieu.
« Parfaitement inutile. »
Il termina ses signes et posa ses paumes au sol. De la terre apparurent de multiples racines sous Hanae qui tentèrent derechef de la ceindre, tentacules souterraines jaillissant des infernales profondeurs pour venir étreindre et étouffer leurs proies tels des boas d’écorce.
« J’ai le pouvoir de changer cela. De faire de toi quelqu’un d’important pour l’Empire et de te transformer en atout de première ligne. Je conçois que tu veuilles garder ta liberté, certes. Mais cette liberté s’arrête en réalité là se closent tes paupières quand ton potentiel sommeille. Vivre libre, d’accord, mais est-ce être libre que de ne faire qu’attendre et errer ? Moi, je te propose d’agir ! La liberté d’agir, oui, au prix d’un pacte qui nous liera tous deux. »
Spoiler:
Santé : jambes perforées, limitant très fortement ses possibilités de déplacements Chakra : 1D/2C/4B/3A
Résumé Shinpachi ne peut pas bouger. Il effectue donc un mouvement basique sur place pour éviter la trajectoire du shuriken et voyant qu'Hanae maintient son mudra, il décide de faire un pivot sur lui-même en assénant une frappe rotative de son pavois de bois. Le bouclier est dès lors inutile, il le lâche et se reconcentre sur Hanae. Il est toujours handicapé dans ses déplacements mais encore apte au combat. Après une série de mudras, il fait apparaître du sol des racines qui tentent d'immobiliser Hanae. Puisque la zone autour de la Sendai est restée "neutre" suite à son absorption (pas de présence de bois sous ses pieds), la technique est anticipable et assez classique.
Le dernier coup d’Hanae lui confirme plus ou moins que les blessures de Shinpachi l’empêchent de bouger. Son esquive – ou plutôt sa tentative – démontre un manque de motricité, sans aucun doute lié à la précédente technique de grande envergure, employée par la rubiconde, et celui-ci a l’air d’être devenu une sorte de tourelle automatique à peine capable de balance des jutsus sans bouger de son emplacement. Cela suffirait, d’ordinaire, à beaucoup de personnes pour mettre fin à l’affrontement, mais pas le Shinrin, qui continue à parler comme si de rien n’était. Il reprend les propos de la Sendai pour y répondre, et finit par formuler ce qui ressemble à une proposition. Si l’unité repérée par la jeune femme est bien la Coloniale, le Lieutenant qui lui fait face semble plutôt intéressé de la voir rejoindre l’Impériale. Ses derniers mots sont quelque peu provocateurs, sans doute pour atteindre la fierté de la Kazejine, mais cache également une nouvelle attaque, bien caché entre ses mots et le sol d’où les lianes sortent. Le réflexe d’Hanae est bon, les lianes ne l’attrapent pas mais…
Elle chute, et sa jambe n’est pas épargnée. Pas le choix, une nouvelle fois, utiliser cette technique est obligatoire. Après avoir effectué quelques signes, elle projette son chakra autour d'elle pour retirer celui qui constitue les lianes l'assaillant. Sa jambe la fait souffrir, jusqu'au niveau de la cuisse, lui rendant tout déplacement complexe. Se relevant difficilement, elle jette un regard à son vis-à-vis qui n’avait pas fini de parler. La fourberie semble être l’un de ses vices… Mais tout est bon pour gagner dans un affrontement. Il faudrait être incroyablement fort pour toujours affronter ses ennemis de face, sans jamais user de ruses pour déstabiliser l’adversaire. La rougeoyante réfléchit un instant avant de s’exprimer à son tour.
« Pour ce qui est de ce combat, je te propose de l’arrêter dès maintenant. »
Lui lance-t-elle, troquant le vouvoiement pour un tutoiement qu’elle estime de mise. Ces mots sont clairs et sans équivoque, aller plus loin ne l’intéresse pas, l’état de l’homme maniant le bois n’étant critique, mais son incapacité à se mouvoir réduisant grandement ses possibilités.
« Et pour ta proposition… L’unité qui m’intéresse est la Coloniale, mais ce qui m’intéresse avant tout est de gravir les échelons pour avoir plus de marge de manœuvre. Actuellement, je ne peux ambitionne une place de capitaine alors que je viens de rejoindre l’Empire. Néanmoins, si tu me proposes quelque chose de plus intéressant qu’être un simple soldat, comme un poste équivalent au tien, alors j’accepterai sans rechigner. »
Les ambitions avant les objectifs primaires. Devenir lieutenant à peine arrivée dans les rangs du Teikoku serait un coup de maître, sans aucun doute, et finalement cette rencontre pourrait être plus intéressante que prévu. L’unité impériale, celle qui permet à cette armée unique en son genre de collecter des informations, mais aussi de répondre aux ordres directs de l’Empereur. Cette dernière partie est plutôt dérangeante, cela dit.
« En preuve de bonne foi, je pourrais te donner des informations sur Kumo, et sur certains shinobis composant ses rangs… Même si l’Empire doit déjà en savoir long sur eux. Si toutefois tu ne peux me promettre une place de Lieutenant, je suis au regret de t’annoncer que je pourrais écouter ce que tu as à dire plus longtemps. D’ailleurs, il faudrait que nous fassions examiner nos blessures respectives. »
Finit-elle, avec une grande assurance dans sa voix. Peu auraient tenté le bluff, mais pour sa part, si elle en vient à accepter la demande de cet homme, il faut une récompense au bout. N’a-t-il pas parlé de faire d’elle quelqu’un d’important ? Derrière son beau discours de « force qui sommeille », n’y a-t-il pas un peu d’actes à mettre en place pour prouver sa bonne foi ?
résumé:
Hanae esquive la dernière technique, mais chute et les lianes commencent à grimper sur sa jambe, elle scelle donc ce qui grimpe (comme au premier tour) et s'éloigne un peu. Elle annonce ensuite la fin du combat, et pose ses conditions pour accepter la demande de Shinpachi.
Santé : Entailles aux bras et à la cuisse droite. Jambe droite endolorie par l'étreinte des lianes. Chakra : 2C2B1A3S
Les racines prennent sous la Sendai et cette dernière, après avoir rechuté, semble pouvoir être arrêtée par ces dernières ; mais il advient que, répétant le même genre de défense consistant à absorber le chakra des éléments environnants, la Rubiconde parvient une fois de plus à anéantir tous les espoirs du Shinrin de la vaincre. A l’évidence, Hanae est inaccessible, intouchable, si aboutie sur le plan défensif qu’il n’est que faux espoir d’envisager pouvoir la mettre en déroute à moins que de la forcer à dépenser son chakra de façon si intense qu’elle ne soit plus en mesure de débiter quoique ce soit ; chose qui exigerait de lui-même trop d’énergie sans doute. Observant sa jambe endolorie, la situation lui ôte une légère grimace de désagrément : il a perdu. La chose n’est pas dite, mais assez évidente. Il mesure dorénavant combien la guerrière est redoutable et ne peut que se soumettre au constat que s’il avait eu à la combattre dans d’autres circonstances, il aurait été forcé de fuir ou de mourir.
Mais là ne fut pas la seule surprise. Après avoir littéralement dévoré sa technique, la Sendai fit preuve d’une répartie inattendue. Assistant à une demande officielle de recommandation, il ne put qu’être époustouflé d’une telle audace et pensa à cet instant à d’autres avant elles qui n’avaient pas manqué de le faire rêver. Oui, rêver. Shinpachi n’était pas du genre à prendre peur des ambitieux ; il trouvait ces protagonistes si magnétiques qu’il les préférait à ceux qui n’espéraient ou n’attendaient rien. Seuls ceux qui exprimaient de la convoitise étaient manipulables par ses bons soins ; aussi intéressants que des abeilles butinant les fleurs en attendant attirés par elle, et participant de fait à les répandre et à leur permettre de conquérir d’autres terres.
Il lui fallut toutefois un instant pour tout d’abord s’occuper de sa blessure. Il arracha un morceau de tissu de sa tunique et noua au niveau de ses plaies de sorte à les compresser pour retenir le saignement. Puis il se dépoussiéra un peu, observa un instant aux alentours, et composa une série de mudras sans répondre à celle qui lui faisait face. De la terre naquirent d’autres racines qui cette fois ne se dirigèrent pas vers Hanae, mais vers les reliquats de bois dont il était l’auteur. Les racines vinrent nouer absorber ces vestiges du pandémonium sylvestre en se mêlant chakratiquement et synthétiquement à eux, de sorte que bientôt la zone fut nettoyée, avec toutefois quelques gaulis encore bien présents, semblables à la promesse qu’un jour d’autres conifères repousseraient là où la terre avait été déchiré. Ce spectacle avait quelque chose de majestueux et fantaisiste : les Shinrin étaient des créateurs par essence, plus proches de la terre et de la genèse qui n’importe qui. Ils étaient, d’une certaine façon, contaminés par une fougue du vivant qui faisaient d’eux les bâtisseurs de cette planète. En dépit d’être un homme profondément ténébreux, Shinpachi était de ces héritiers d’un gêne prospère, façonneur de verdâtre poésie.
Ayant terminé son labeur, il ne restait plus entre que la brise qui s’amusait à soulever leurs chevelures.
« C’est un tantinet audacieux de ta part, Hanae. Rares sont ceux capables de formuler une telle demande, surtout dans le contexte actuel. »
Immobile, il la scruta de la tête aux pieds et laissa planer un silence. Il réfléchissait. Pourquoi voulait-elle aller si vite ? Qu’est-ce qui lui garantissait que ses informations seraient fiables ? N’était-elle pas susceptible de tourner le dos un jour au Teikoku comme le faisait à présent pour Kumogakure ? N’était-elle pas une traîtresse par essence ? Quel bénéfice pourrait-il en tirer ? Ne devait-il pas craindre qu’elle ne complote contre lui ?
« C’est entendu. J’écrirais une lettre de recommandation à notre Capitaine en échange de tes informations et du serment qui nous liera. Il me faudra dans ce cas, pour bien faire, veiller à ce que tu comprennes parfaitement les enjeux de notre Unité. »
La décision de mettre fin au combat est acceptée par Shinpachi sans broncher. Si l’état des participants respectifs peut laisser à penser aisément à qui est le vainqueur de cet affrontement, dans la tête d’Hanae, l’idée en est toute autre. Au pire, du fait qu’elle a proposé d’arrêter, elle se considère comme perdante. Au mieux, comme elle l’a fait vis-à-vis de l’état du Shinrin, il se peut que cela soit un simple match nul. Mais qui s’intéresse à une victoire ou une défaite ? Sans doute pas elle, pas dans ce qui s’apparente plus à un entrainement qu’autre chose. Les seuls combats qu’il faut gagner à tout prix sont ceux contre ses ennemis, et la rubiconde ne voit pas son opposant actuel comme tel. S’il a l’air doté d’une certaine intelligence et de savoir manipuler autrui, il n’en reste pas moins son allié, au sein de l’Empire. Tant qu’il ne déclenche pas de guerres meurtrières, cela restera tel quel.
La condition de la Sendai peut sembler extrêmement audacieuse, et celle-ci s’attendait à un refus, à environ quatre-vingts pourcent, mais ne rien tenter ne mènera forcément à rien. L’ambition est bonne à montrer. Être ambitieux dans son coin mène souvent à l’oubli, et pour le but qu’elle vise, sombrer dans l’oubli n’est pas envisageable. Son objectif, au contraire, est que son nom soit connu. Comme ça, lorsque Sendai Hanae viendra sauver un village des bandits, les gens sauront qui elle est. Lorsqu’elle sauvera un pays de ses oppresseurs, ils ancreront son nom au fond de leur esprit. Et lorsqu’elle mettra fin à toutes les guerres, personne ne doutera de ce qui sera dit à ce sujet. La route est encore longue, et prendre des raccourcis lorsqu’ils peuvent se présenter est sans doute ingénieux. Le temps n’est pas illimité, et chaque seconde où les pays sont tiraillés entre guerres et débauche, ce sont des dizaines de vies qui sont perdues, ou peut-être des centaines. Après avoir écouté la réponse, et vu le spectacle du bois tirant sa révérence – ses propres attaques n’ayant déjà plus aucune forme du fait de la nature spéciale de son chakra – elle répond simplement :
« Je vais honorer ma part dès maintenant, si tes blessures peuvent attendre quelques minutes avant d’être traitées. »
Prenant le temps de rassembler ses pensées et de se rapprocher du manipulateur sylvestre, elle commence par dire ce qu’elle sait des protocoles de sécurité Kumojins, de l’organisation générale du village, en interne. Elle parle des figures importantes de Kumo, et s’attarde sur un qui l’a beaucoup agacé, Suzuri Kyou, et son repaire secret au fin fond de la Bibliothèque des Nuages. Suite à cela, et estimant que ces informations pourraient vite devenir obsolètes ou être déjà connues depuis longtemps par les hautes instances de l’Empire, elle s’attarde sur des shinobis en particulier.
« Je peux ensuite te parler de quelques shinobis. Sendai Yahiko, dont les capacités ressemblent aux miennes et qui a rejoint l’Empire. Mais aussi Sairyô Hiko, un manipulateur de Shôton assez jeune, mais pourtant très doué… Aux dernières nouvelles, lui aussi a pris le chemin du Teikoku. Medyûsa… Une amie proche, restée aux côtés du village caché de Kumo, et qui est une Yasei. »
Ces noms seront peut-être déjà connus de Shinpachi, mais il en est un qui est important, également.
« Plus récemment, en compagnie d’un dénommé Ami, nous avons interrogé une certaine Sendai, aussi. Elle nous a longuement menti sur son identité, et a bien camouflé son apparence et son chakra, de ses propres mots. Sendai Anzu, qui est membre du Fukkatsu. Je l’avais vue, quelques semaines plus tôt, aux abords de Kumo, en train de mettre la main sur un rouleau de technique Sendai très puissant. Une sorte d’armure imposante capable d’offrir une défense quasiment parfaite, et aussi d’attaquer. En somme, je sais que cette jeune femme est très douée en dissimulation, car elle est parvenue à entrer sans attirer l’attention… »
S’arrêtant là, estimant les dernières informations plus qu’intéressantes pour une éventuelle confrontation future entre ce groupe et l’Empire, elle attend les directives, ou d’autres questions de la part de celui qui est toujours plus gradé qu’elle. S’il n’a rien à ajouter, les deux pourront faire examiner leurs blessures pour éviter une infection bête…
Shinpachi s’imbiba des paroles de la Rubiconde tout en se délectant de voir qu’elle n’avait aucune retenue à tout dévoiler de ce qu’elle avait pu voir et connaître, comptant dans le lot d’informations dévoilées même les secrets de ses amis les plus proches. Pour ainsi dire il en fut presque décontenancé et le malaise d’installa quelques instants sur son visage, mais il ne tarda pas à se débarrasser de ce sentiment pour absorber goulument tout ce qu’elle était capable de lui apprendre. Le fait d’évoquer Hiko le fit sourire ; il ne le connaissait que trop bien sur le plan pugilistique pour l’avoir affronté lors des épreuves Teikokumojines, mais il demeurait que le fait qu’elle puisse livrer ce genre d’informations était une bonne chose.
« Tu m'apprends quelque chose ! »
Un bon point pour elle.
Tout en parlant ils commencèrent à rebrousser chemin. Shinpachi claudiquait un peu, mais ses jambes étaient bel et bien capables d’avancer en dépit de la douleur qui les tiraillait. Après avoir entendu tant de choses au sujet des kumojins, il espérait ne pas trop faire traîner la conversation de sorte à pouvoir tout reprendre afin de le coucher sur le papier ; informations qu’il garderait sans doute pour lui en majorité, et dont il révélerait certaines bribes à son supérieur direct afin de recommander l’ancienne kumojin dans leurs rangs au même grade que lui.
Il revint pourtant sur la notion de serment après avoir entendu tout ce qu’elle avait à lui révéler.
« Hanae, j’aimerais revenir sur notre serment. »
Il se figea un instant et la fixa.
« Si tu me permets de te tutoyer, désormais… »
Un petit sourire glissa sur son visage.
« Avant d’être une Unité, l’Impériale est un état d’esprit. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n’est pas impossible qu’à terme tu puisses rejoindre l’Unité Coloniale comme tu le désirais ; mais j’ai besoin que tu me jures, d’ici là, que tu ne perdras rien de notre esprit et que tu continueras de collaborer au moins avec l’un d’entre nous ; de préférence, moi. Les Unités ont d’avantage qu’elles permettent de spécialiser les troupes ; mais comme défaut de fracturer les forces. Le risque vois-tu est d’assister à un éclatement des intérêts et des objectifs que nous pouvons nous fixer ; dès lors, il m’apparaît primordiale de fonder ce que d’aucuns pourraient nommer une alliance, que je préfère considérer comme un serment. La Coloniale est importante et je ne veux pas te priver de pouvoir évoluer en son sein ; mais dès lors, j’aimerais pouvoir compter sur ta complicité si d’aventures, par les moyens qui sont à notre disposition, nous te permettons d’y entrer. Que penses-tu de cette proposition ? »
Il eut un moment d’hésitation et se rattrapa derechef, glissant une dernière remarque comme pour s’assurer qu’elle comprenne ses intentions.
« Un lien. Il nous faut garder un lien à travers toutes les Unités, et je te propose d’en tenir un bout. »
L’entrevue touche à sa fin, mais il reste un dernier détail que Shinpachi semble vouloir régler. Ses premiers mots sont un peu déroutants, surtout après que la Sendai ait donné au Shinrin certaines informations sur des personnes qui ont confiance en elle, et en qui elle a confiance. Rien de bien grave, en soit, surtout que la qualité de Sendai de Yahiko ou de Yasei de Medyûsa ne sont pas inconnues de l’Empire qui a dû avoir accès à ces informations depuis le temps. Cependant, revenir sur le serment peut être lourd de sens et très mauvais pour cette relation naissante entre le bois et la pureté. Il s’avère toutefois que ce changement ne soit rien d’absolu, et cela rassure la rubiconde.
« Tu sais déjà une partie de mes objectifs. En effet, rejoindre l’unité coloniale par le futur, dépendamment des opportunités et des mouvements, serait une option à envisager pour moi. Après tout, c’est l’unité que je visais jusqu’ici. Cependant, dès lors que je m’engage au sein de l’Unité Impériale, et tant que l’on aura besoin de moi, je m’assurerai d’effectuer mes missions au mieux. »
Se voulant rassurante quant à sa position qui peut sembler précaire, étant donné qu’elle donne l’air de rejoindre cette unité uniquement pour le grade possible, elle souhaite aussi lui prouver que, peu importe ce qu’on lui demande, tant que cela a vocation à stabiliser l’Empire et sa volonté de paix universelle, elle le fera. Elle pourrait même accepter d’ôter la vie, si le contexte s’y prête, et que la cible est une personne aussi pourrie que Rei ou Reiko. Le serment la dérange un peu plus. Non pas qu’en prêter lui pose un quelconque problème, mais…
« Je ne cacherai pas que je manque encore de confiance en toi, Lieutenant Shinpachi. Néanmoins, sans parler de m’ouvrir à toi sur mes plus sombres secrets ou te confier ma vie aveuglément, je peux prêter serment sur nos objectifs communs. Que je sois de l’unité impériale ou coloniale, je serai ton alliée la plus fidèle si tu m’assures une honnêteté sans failles. A l’inverse, je peux m’engager à ne rien te cacher de mes découvertes, du moins celles qui peuvent t’intéresser, et de mes plans, si tu en fais autant. Si ton but est, comme le mien, d’instaurer une paix durable dans le monde, alors nous sommes sur la même longueur d’onde et je peux t’assurer que tu auras l’occasion de me faire confiance, avec le temps. Encore une fois, quelle que soit mon unité, nous pourrons nous entraider… Non, je fais le serment de rester ton alliée, s’il le faut. Ma force sera tienne si tu en restes digne. »
Elle insiste sur le mot « restes », qui est plein de sens. Pour elle, cet homme est digne d’user de sa force, mais le restera-t-il ? Si tout ce qu’il dit est un tissu de mensonge, elle finira par le deviner. Elle ne se laissera pas manipuler si telle est la volonté de Shinpachi. Dans le cas contraire, on peut dire que le Shinrin a obtenu un renfort de taille pour ses objectifs.
« Je pense que c’est le lien qui t’intéresse. Je l’accepte selon les conditions citées, auxquelles tu ne verras pas d’inconvénients, je pense. »
Le monde et ses nations étaient le fruit de l’entente et de la mésentente des êtres le peuplant. Les frontières s’étaient installées là où on avait décidé de séparer les clans, là où on avait décidé de poser les limites de la cordialité ; et sitôt que chacun eut ses terres, il se garda de les céder au premier venu. Le cours de l’évolution n’était que le découlement logique de ces premières bases posées là bien avant leur naissance ; mais au fil de centaines d’années, les secrets n’avaient fait qu’abonder, les discordes et le flou politique n’en continuaient pas moins de faire pencher la balance en faveur des uns ou des autres ; les guerres naissaient et mourraient quand la trêve s’instaurait, maîtresse de la renaissance.
Elle venait, délicieuse et douce, colmater les failles.
Le Lieutenant savait trop bien que toute chose était fluctuante, et c’est pour cette raison précise qu’il avait décidé de se placer dans le courant des intrigues impériales tout en s’efforçant non seulement de nager pour lui-même, mais aussi de voir comment les autres pouvaient se débrouiller. Son rêve était la somme de ces mouvances, l’aboutissement de toutes ces notions de territoires et de querelles ; c’était le pas tranquille, les horizons sans bornes. Sa conscience, abîmée par de plurielles désillusions, l’avisait fort bien qu’il n’y parviendrait pas de son vivant ; mais son cœur, lui, continuait d’espérer sans cesse en rythmant ce corps de ses pulsations régulières. Tadam. Tadam. Tadam.
Un jour, il mourrait en regardant derrière lui. Ce jour-là, il ne voulait rien regretter de ce qu’il avait pu faire de son vivant ; et c’est à cause du spectre de sa fin qu’il poursuivait inlassablement ce but ultime quitte à se faire des ennemis. En l’occurrence, Hanae ne semblait pas pour l’heure faire partie de ces derniers, tout au contraire ; elle était pure.
Pure là où lui ne l’était pas, pure là où lui était avili pour une noble cause. Mais n’était-ce pas le plus grand sacrifice que d’avoir accepté d’être conquis par le mal pour que les lendemains soient plus prospères ? En s’habillant comme le diable, le Monarque des Bois serait le plus à même de le chasser, partout dans ce monde et jusque dans le fond de son antre.
« C’est entendu. La confiance se construira sur le long terme. Je te propose de nous retrouver d’ici quelques temps. »
Il mentait. Sa confiance, il ne la lui donnerait jamais.
Dernière édition par Shinrin Shinpachi le Mar 30 Juin 2020 - 11:24, édité 1 fois
Les doutes subsistent toujours, mais sans doute reste-t-il encore une part de naïveté chez Hanae, qui ne lui a pas été volée lors de ces deux années de séquestration. Elle décide de croire, non pas aveuglément mais bien en émettant des réserves clairement énoncées, en Shinpachi, et de prêter ce serment qui semble lui tenir à cœur. S’il se joue d’elle, alors elle est tombée dans le panneau d’une bien belle manière. Ses objectifs nécessitent des alliés, et avec seulement Yahiko et Medyûsa de son côté, la Sendai n’ira pas bien loin, aussi forte soit-elle. Si par le biais du Shinrin, elle peut obtenir un concours important et d’autres alliés, le moment viendra où elle saura user de ce concours. Finalement, n’est-elle pas en train de tenter de le manipuler ? Nul ne saurait le dire.
Le lieutenant termine son discours en prononçant des mots plutôt évidents, sur la confiance. Nul ne peut faire totalement confiance en une seule rencontre. En tout cas, pour la Kazejine, il faut plus qu’un peu de temps pour qu’elle puisse croire quelqu’un sur parole, et encore plus quand il s’agit d’un homme. Mais elle ne doute pas que, s’il est honnête, alors tous deux sont voués à créer un lien de confiance, dans le futur. Elle a réussi à croire pleinement en son cousin, Yahiko, alors pourquoi pas ce Shinrin ?
« J’attendrai ton invitation, dans ce cas. »
Inclinant légèrement la tête, pour signifier un « au revoir », elle détourne les talons, ayant un peu de mal à marcher à cause de la dernière technique de son opposant du jour. Hanae pourra tester les infrastructures médicales du Teikoku, avant de quitter la capitale, de ce fait. Elle repense à cette rencontre fortuite, et se rend compte que l’Empire est plein de personnes pour le moins étranges. Sitôt arrivée, la voilà déjà invitée à aider quelqu’un, sur le moyen ou long terme. Personne n’est encore digne de sa confiance, à cet instant, mais tout cela pourrait vite changer, selon les besoins et les actes de chacun. Si Enma Gozen n’aura probablement jamais sa confiance, Shinpachi a déjà fait un bon pas dans cette direction. Cependant, s’il a osé lui mentir à un seul moment, et tente de se jouer d’elle, alors la Sendai pourrait bien montrer un visage que nul n’a encore vu jusqu’ici. Celui de la froideur, celui d’une tueuse. Personne ne la manipulera sans en payer le prix…